| Let me play this song for you [Kylio] |
| | (#)Mer 27 Mai 2015 - 16:56 | |
| « Elio t’as de la visite. » J’émerge difficilement du lit. Encore une soirée qui c’est finie très tard hier. Je regarde l’heure il est à peine 10h, qui peut bien venir me voire à cette heure ? J’enfile un T-shirt et sort du lit en caleçon sans même prendre le temps d’enfiler un pantalon. Je sors de la chambre et Kaecy m’attend juste devant. « Salut rayon de soleil. » Je la taquine parce qu’elle me fait clairement la gueule depuis qu’elle sait comment j’ai parlé à ma mère, Kaecy et ses principes. Je lui donne un petit baiser sur la tempe. « C’est qui ? » Elle croise les bras sur son torse et me regarde avec dureté. « Je te le dis si tu me promets d’aller voir ta mère aujourd’hui. » Je soupire et prends le chemin de la porte d’entrée. « J’aurais jamais dû te parler de ça, je vais aller voir moi même puisque c’est comme ça » Quand j’arrive dans le salon j’y retrouve Nathan un de mes amis d’enfances entrain de faire le fou avec le jumeau. « Hey Nath, ça fait longtemps. » Je lui fais une accolade amicale et attrape Dani sous les bras pour libérer mon ami de son emprise. « Tu prends même plus la peine d’accueillir tes invités en pantalon ? » Je rigole bêtement me grattant le dos de la tête. « Si j’avais su que c’était toi j’aurais fait un effort évidement. » Kaecy ramène une boisson pour Nath m’ignorant presque avant d’annoncer que maintenant que je suis levé elle part travailler et de me laisser avec mon ami.
« C’est tendu ? » « Rien de grave t’inquiète. Alors qu’est ce qui t’amène ici ? » Je le vois grimacer légèrement et m’attends au pire. « J’ai un service à te demander. » Dani et Scott viennent de poser entre nous mais je n’y prends pas garde et regarde mon ami pour l’inciter à continuer. « Je dois partir en Angleterre demain, ma mère à des problèmes de santé et j’ai peur que… enfin tu vois. » Mon sourire disparaît alors que j’entends les déclarations de Nath… « T’as peur que quoi ?? » « Oui de quoi? » Scott et Dani sont d’un coup beaucoup plus tranquilles et semblent s’intéresser cruellement à cette conversation. « Bon les terreurs c’est une conversation de grands, dans la chambre oust. » je les fous dehors du salon bien qu’ils râlent et retourne m’asseoir près de mon ami. « Je suis désolé pour toi mon pote, qu’est ce que je peux faire pour t’aider ? » « Je m’étais engagé pour être pianiste à un gala de danse. C’est rémunéré et il y a encore quelques répétitions, j’ai besoin de quelqu’un pour prendre ma place. Je sais que t’es un bon musicien et que t’apprends vite alors je me suis dit que… » Je hoche vivement la tête. « Oui évidement pas de soucis, je dois aller où ? Quand ? » Je ne pose pas plus de questions. Je sens bien que Nath n’est pas trop en forme et si je peux l’alléger de ce poids je le fais volontiers. « C’est en fin d’aprem, aujourd’hui la prochaine répétition en fait… » Je grimace un peu, c’est toujours compliqué de s’arranger avec les jumeaux mais je devrais trouver une solution. « Pas de soucis Nath, va prendre soin de ta mère, je me débrouille. » « Merci t’es le meilleur ! Tu verras la prof est canon en plus, je suis sûr qu’elle va te plaire c’est ton style. » Il reste encore quelques minutes le temps de me donner l’adresse et de parler un peu puis s’en va préparer ces affaires. J’envoie un message rapide à Kaecy pour lui exposer la situation et elle me répond le plus froidement du monde qu’elle sera là à 15 heure mais qu’elle le fait pour Nathan et pas pour moi. C’est décidément polaire par ici en ce moment.
Je débarque à l’école de danse avec 15 bonnes minutes d’avances. J’ai trouvé beaucoup plus facilement que prévu. Je croise deux jeunes filles d’une quinzaine d’années qui au vu de leurs morphologies doivent être des danseuses. « Salut ! Je suis le remplaçant du pianiste pour la gala vous pouvez me dire où je dois aller ? » Je les vois se regarder l’une et l’autre et pouffer un peu stupidement ce qui me fait sourire. « Sérieux ? T’es… T’es notre pianiste ? Oui vient on t’accompagne ! » Une fois de plus les deux pouffent et l’une se pêche même vers sa copine pour lui faire une petite remarque avant de devenir toute rouge. Elles me font rire et je les suis dans le couloir. « Nous on se change ici, la salle de répétition est juste là, tu peux y aller je pense. » Je les remercie et me dirige vers la salle. Elle est vide pour le moment, je remarque directement le piano et me dirige vers lui pour le toucher du bout des doigts. « Ils se font pas chier dans cette école. » C’est pas chez moi que j’aurais un piano de ce genre. J’entends alors un bruit derrière moi et me retourne pensant avoir à faire à la prof mais c’est une autre vision qui s’offre à moi. « Kyrah ? » C’est une blague ? Comment c’est possible que cette fille soit partout ? « Qu’est ce que… » tu fais ici… Je ne finis pas ma phrase parce que c’est une évidence la prof sexy c’est elle. Nath n’aurait pas pu être plus loin de la vérité pour une fois. Et moi j’ai encore réussi à me foutre dans une situation de merde. « Je viens remplacer Nathan… » |
| | | | (#)Mer 27 Mai 2015 - 18:27 | |
| Ça fait très longtemps que je n’ai pas dormi dans un lit, seule. Un grand lit, empli de solitude. En fait, j’ai bien peur d’être comme Kelya, au final. J’aime ma liberté, mais je déteste la solitude. Le fait d’être insomniaque n’aide pas, je tourne dans mon lit et tourne encore, avant de me décider à aller frapper à la porte de la chambre de Kelya. Je sais qu’elle ne dort pas. Elle aussi est insomniaque. « Je peux venir dormir avec toi ? » J’entends son sourire, mais je ne le distingue pas dans la pénombre. « Viens. ». Avec Kelya, c’est spécial. C’est différent. Jusqu’à présent, je me sentais obligée de coucher aves la plupart des gens qui m’offraient l’hospitalité. C’est d’ailleurs pour cette raison que je choisissais du mieux que je pouvais mes hôtes. Mais depuis que j’ai croisé la route de Kelya, les choses semblent changer. Je ne me sens plus redevable, ou disons, plus de la même manière. Je l’aide à combattre sa solitude, et je fais face à la mienne. On s’entre-aide, on bouleverse nos habitudes, ensemble. Surtout depuis que j’ai évincé Erin de ma vie, elle semble ne plus avoir autant de saveur. Je n’ai plus Elio sur le dos, non plus, et j’ai l’impression que mon existence manque de piment. je m’ennuie. mon sourire n’est plus aussi présent qu’avant. Je m’installe dans le lit de Kelya, dos à elle, la laissant épouser mon corps de la forme du sien, et j’attrape sa main pour la poser au creux de mon ventre. « Ça va pas ? » « Je sais pas, je crois que je pense trop. » Je la sens rire doucement dans mon dos. « Moi je crois que le changement te fait peur. » « Tu veux bien laisser la Kelya psychologue au placard le temps que je discute avec la Kelya flippée et amoureuse ? » Elle sourit. « Pardon. » « Et puis le changement de quoi ? Hein ? » « De vie. Tu ne dors plus vraiment dans la rue, tu ne couche plus vraiment avec n’importe qui, tu as évincé de ta vie une personne à qui tu tenais. Ça fait beaucoup de choses en peu de temps. » Je sais qu’elle a raison. Et tout ça a tendance à me tracasser, je veux dire, vraiment. Je reste alors silencieuse, essayant de laisser le sommeil s’emparer de moi. Il ne viendra que pour quelques minuscules heures, mais c’est toujours ça de pris. Demain, j’ai une répète importante pour mon école de danse.
C’est sur les coups de seize heures trente que j’arrive à l’école. Je suis rarement en retard, si ce n’est jamais, en fait. J’arrive dans la salle de répétitions, longe les sièges qui accueilleront dans quelques semaines le public, et je rejoins la scène de l’amphithéâtre. J’entends déjà quelques filles discuter dans les vestiaires. Je pose mon sac sur le côté de la scène. Dans un geste naturel et complètement automatique, je relève mes cheveux dans un chignon désorganisé, avant de retirer mes chaussures. « Kyrah ? » Je lève la tête, une de mes élèves arrive dans les environs. « Bonjour Juliet. Qu’est-ce que j’peux faire pour toi ? » « C’est juste pour savoir, ils ont trouvé quelqu’un pour remplacer Nathan ? » Je hausse les épaules. « J’espère. sinon on est mal barrées. » Elle grimace un peu. « File t’échauffer, ce sera déjà ça de gagné ! » Heureusement, les élèves de cette école sont disciplinées, je n’ai pas à me plaindre. J’ai un peu plus de mal avec les plus jeunes. Ma classe de 15/17 ans a un avenir très prometteur, le même que j’avais avant que toute ma vie dégénère, il y a six mois. J’étais promise à un grand avenir de danseuse étoile, mais tout s’est effondré, fondu comme neige au soleil. Je ne perds pas espoir de toucher un jour des doigts mon rêve. Juliet file un peu plus loin pour commencer à s’échauffer. De mon côté, je vais faire un tour dans les vestiaires pour dire bonjour à mes première élèves, et je me change. J’enfile un short noir assez court, une brassière noire et par dessus un top à manches longues, suffisamment court pour que mon ventre soit visible. Des guêtres et mes pointes à la main, je quitte les vestiaires pour retourner sur scène, quand mon regard flirte avec un homme, de dos, près du piano. « Je peux vous aider ? » Il se retourne, Elio. Putain c’est pas possible. « Kyrah ? Qu’est ce que…» Je fronce les sourcils, je fusillant du regard. « Qu’est-ce que tu fous ici ? ». C'est à moi de poser la question, et je ne vais pas me gêner. Ici, c’est chez moi. Alors qu’il vienne pas foutre la merde jusque sur mon lieu de travail. « Je viens remplacer Nathan… » Je passe ma main dans mes cheveux et penche la tête en arrière d’un air désespéré. « Putain… qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » Cette phrase était plutôt pour moi, comme une pensée à voix haute, qu'il a sûrement entendue, mais je m'en contre fous. Je soupire d’exaspération et vais m’asseoir sur une chaise près du piano, le temps d’enfiler mes pointes. « Tu le fais exprès ? Tu viens me faire chier jusqu’ici ? Qui t’a dit que je bossais là ? Et comment tu as eu le plan ? » Je suis sûre qu’il sait même pas jouer du piano. Je ne vais pas me le coltiner pendant les cinq dernières semaines, il en est hors de question. Tout, sauf ça ! Je vais pas pouvoir bosser correctement s’il est dans les parages. Quelle merde ! |
| | | | (#)Mer 27 Mai 2015 - 19:44 | |
| Je cligne plusieurs fois des yeux pour bien être sûr que je ne rêve pas. Quelles étaient les chances pour que sur toutes les professions existantes Kyrah fasse celle là ? Dans cette école ? Avec ce pianiste qui se trouve être mon ami ? Le destin a tout de même un humour plutôt étrange si ce n’est carrément cruel. « Putain… qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » Elle peut le dire et je pense d’ailleurs la même chose. Si je croyais à la réincarnation et au karma je pourrais presque parier sur le fait que j’ai dû être un dictateur sadique et tueur de petits chats pour qu’on m’oblige aujourd’hui à me coltiner une tel teigne. Moi qui pensais en avoir finit avec elle de toute évidence j’étais loin du compte. « Tu le fais exprès ? Tu viens me faire chier jusqu’ici ? Qui t’a dit que je bossais là ? Et comment tu as eu le plan ? » J’écarte les yeux d’étonnement. Elle croit sincèrement que j’ai ne serais-ce qu’envie de la revoir ? « Whoua ranges tes griffes la tigresse. Tout ne tourne pas autours de ta petite personne » Je suis plus calme qu’à l’ordinaire avec elle. Probablement parce que maintenant que je la sais hors de la vie de ma mère je n’ai plus grand chose à lui reprocher. Si ce n’est le malaise qui plane maintenant entre moi et Erin… Et encore elle est loin d’en être la seule fautive. « J’ai autant envie de te revoir que d’aller me faire pendre alors crois moi que si j’avais su que tu bossais ici jamais je n’y aurais mis les pieds ! » Je me rapproche un peu d’elle pour arriver à quelques centimètres à peine puis mon regard se perd dans ces habits moulant à la perfection son corps puis remonte pour finir par aller retrouver ses yeux. Nous échangeons un regard pleins d’expressions et je ne suis pas sur de ce que j’y lis. J’ouvre alors le couvercle du clavier pour laisser mes doigts courir sur les notes silencieusement. C’est une sorte de rituel étrange, comme un premier contact avec le piano. J’ai pris cette habitude il y a longtemps avec un prof qui prétendait que les instruments avaient une âme, je n’y ai jamais trop cru mais il y a quelque chose qui me plait dans l’idée. « Nathan est un ami d’enfance, on prenait des cours de piano ensemble quand on était jeune. Je pensais simplement lui rendre un service… » Je ne sais même pas pourquoi je me justifie. C’est pas son école à ce que je sache elle y est juste prof, à moins qu’elle se soit trouvée quelqu’un d’assez riche pour la lui payer. Plus rien ne m’étonnerait avec cette fille, ses capacités à manipule les gens semblent sans limites.
« Je pensais pas te trouver là. Tu as donc un vrai métier. » Je fais un moue pour signifier mon étonnement et qui laisse presque croire que j’ai un minimum d’estime pour elle. Je sais que je viens de lancer les hostilités et que j’aurais mieux fait de fermer ma gueule mais j’en suis tout bonnement incapable. « Danseuse en plus… » Je laisse un petit moment de silence puis appuie sur l’une des touches du piano qui résonne dans la pièce vide. « Enfin prof de danse… » Je laisse bien trainer la fin de ma phrase pour signifier que je n’ai pas fini et enchaine avec une supposition. « Pas assez douée pour le faire en professionnelle j’imagine » C’est méchant et je le sais mais je ne peux pas me contenir, c’est comme un besoin vitale. D’un coup j’ai l’impression que je revis, c’est comme si j’avais mis ma vie sur pause depuis notre dernière altercation. C’est une sensation étrange qui m’envahit. Pourtant il n’y a pas vraiment de quoi être fier, surtout que je peux parler, niveau artiste en mal je suis plutôt doué dans le genre moi aussi, ramener mon clapet est un peu prétentieux de ma part mais heureusement elle n’en sait rien. Du moins je l’espère parce que je sais que cette pique risque de me revenir dans les dents tel un boomerang. Kyrah est très douée pour me faire sortir de mes gonds et de toute évidence je dois avoir un petit côté masochiste pour toujours revenir à l’assaut. |
| | | | (#)Jeu 28 Mai 2015 - 4:04 | |
| Je ne peux pas m’en empêcher. Il faut que je l’agresse, que je me défende, que je l’éloigne de moi du mieux que je peux, par protection, sûrement. Mais il y a un facteur qui n’est pas sous contrôle. Le facteur de ce putain de destin qui s’amuse à nous remettre sans cesse sur le même chemin. Je vais finir par devenir dingue. « Whoua range tes griffes la tigresse. Tout ne tourne pas autours de ta petite personne » Je plisse légèrement les yeux à sa réplique. C’est bas. Ça lui ressemble bien tiens. « J’ai autant envie de te revoir que d’aller me faire pendre alors crois moi que si j’avais su que tu bossais ici jamais je n’y aurais mis les pieds ! » « Super, bah tu peux te casser alors maintenant que t’as vu que j’étais là ! » Je continue de le regarder avec la ferme impression qu’il continue de se foutre de ma gueule, et surtout que ce n’est que le début. Je sens son regard glisser sur mon corps et une chaleur insupportable m’envahit. C’est pas possible putain. Je baisse finalement les yeux vers mes chaussons, j’enroule les rubans autour de ma cheville avant de mettre ma guêtre par dessus. Je préfère ne pas faire attention à lui, même si ça s’avère compliqué. « Nathan est un ami d’enfance, on prenait des cours de piano ensemble quand on était jeune. Je pensais simplement lui rendre un service… » Je ne réponds rien, pour le moment. Je ne sais même pas pourquoi il se justifie. Je fais comme s’il n’existait pas, je ne lui donne pas l’importance qu’il voudrait. Je l’ignore, purement et simplement. « Je pensais pas te trouver là. Tu as donc un vrai métier. » Cette fois je le regarde, lui jetant un regard froid et dur. Il reprend sa tête de petit arrogant prétentieux. Retiens-toi Kyrah ! Je suis sur mon lieu de travail, je n’ai pas le droit à l’erreur. Ce boulot c’est tout ce qu’il me reste, et si ce petit con arrive à changer la donne, je le pourrirai jusqu’à la fin de mon existence. « Danseuse en plus… » J’ai finis d’enfiler mes chaussons, et donc je me lève de la chaise sur laquelle j’étais assise il y a encore quelques secondes, tirant un peu sur mon short pour le remettre en place. Il appuie sur une touche du piano, je le laisse faire. « Enfin prof de danse… » Sa phrase est en suspension, je m’attends au pire avec lui. Je plonge mon regard dans le sien, attendant la suite. Une main sur ma hanche, je pose l’autre sur le piano, en appui, comme si je n’attendais plus qu’il assène son nouveau coup. Je lui laisse la place de faire son petit connard, mais qu’il s’attende à la suite. Je l’attends au tournant. « Pas assez douée pour le faire en professionnelle j’imagine » Putain, mais comment il fait pour toucher toujours là où ça fait mal. Je serre les mâchoires, parce que je boue à l’intérieur, mais en façade, je souris. « Ah ça pour juger, y'a du monde. Mais à part juger, tu sais faire quoi de tes dix doigts monsieur le barman à deux balles ? Hum ? Des petits remplacements au piano dans une école de danse ? Prodigieux ! » Je m’approche de lui, empoigne son t-shirt au niveau de ton torse et le regarde droit dans les yeux. Il a beau être bien plus grand que moi, il ne me fait pas peur. « Ecoute-moi bien. Ici c’est mon terrain, c’est mon boulot, c’est ma vie. Donc t’as intérêt de te tenir à carreaux, et à fermer ta grande gueule qui ne sait que débiter les conneries les plus ridicules jamais entendues. » Je lâche alors son t-shirt et tapote sur son torse, ma main à plat. « Et t’as intérêt d’être doué de tes dix doigts, sinon crois mois tu remettras pas les pieds ici. » Je dois me contenir, je n’ai pas le choix, c’est comme ça. Les filles débarquent dans la salle et je m’éloigne de lui. Je les vois déjà lui faire les yeux doux, ça me désespère. « C’est le nouveau pianiste ? » Je jette un regard à Elio, je sus remontée, il a flingué ma journée ce con. « A l’essai oui. On verra bien ce qu’il donne. » Je sais qu’il a entendu, je l’ai fait exprès. « Mettez-vous en place, on commence les étirements. » Je retourne à mes affaires et sors de mon sac un paquet de feuilles légèrement en vrac, je me rapproche d’Elio et lui tends la liasse de partitions. « Tiens, si tu sais lire… ». Je dois me concentrer pour ne pas m’énerver sur lui, ce n’est pas l’envie qui me manque, mais ici, les règles sont différentes. Nous sommes dans l’école de danse la plus prestigieuse de Brisbane, et je n’ai droit à aucune erreur. |
| | | | (#)Jeu 28 Mai 2015 - 19:03 | |
| « Super, bah tu peux te casser alors maintenant que t’as vu que j’étais là ! » Franchement ce n’est pas l’envie qui me manque mais plusieurs choses me retiennent. La première c’est que je me suis engagé auprès de Nathan et que je n’ai pas envie de le foutre lui dans la merde, la deuxième est plus une nécessitée financière, depuis que les jumeaux et Kaecy vivent chez moi nous nous marchons un peu dessus et j’ai promis à ma meilleure amie de faire des économies. Il me reste encore un peu d’argent de mon héritage mais de loin pas assez pour qu’on soit à l’abris du besoin alors une petite rentrée d’argent ne fera pas de mal et il est absolument inconcevable que j’aille réclamer de l’argent à mes parents ça ferait bien trop plaisir à mon père. Mais ce qui me fait réellement rester c’est cette irrésistible envie de l’emmerder, de la provoquer, de voir son regard noir se poser sur moi. « Ah ça pour juger, y'a du monde. Mais à part juger, tu sais faire quoi de tes dix doigts monsieur le barman à deux balles ? Hum ? Des petits remplacements au piano dans une école de danse ? Prodigieux ! » Je rigole en entendant sa réflexion bien qu’une partie de moi sache qu’elle n’as pas tord. « Quelle répartie c’est grandiose. » Je ne dis rien de plus parce que je suis plus que persuadé qu’elle me sous estime. A première vu je n’ai sans doute pas la tête d’un gars qui sait jouer du piano où qui peut ne serait-ce que s’y intéresser. On m’a déjà fait la réflexion, comme si pour aimer la musique il fallait avoir un certain style, celui de l’autiste un peu coincé sur les bords.
Alors que mon regard c’est reporté sur le piano je sens un main se saisir de mon t-shirt et tourne la tête pour faire face à une Kyrah bien plus proche de moi que ce à quoi je m’attendais ce qui me déstabilise quelques secondes. « Ecoute-moi bien. Ici c’est mon terrain, c’est mon boulot, c’est ma vie. Donc t’as intérêt de te tenir à carreaux, et à fermer ta grande gueule qui ne sait que débiter les conneries les plus ridicules jamais entendues. » Je laisse un léger sourire fendre mon visage alors qu’elle me fixe de son regard plein de rage puis me lâche avant de tapoter mon torse comme si de rien n’était « C’est marrant tu fais bien moins la maligne que la fois ou t’as tenté de foutre la merde sur mon lieu de travail. » Sa petite remarque à mon patron m’est restée en travers de la gorge et je ne compte pas l’oublier de sitôt. « T’inquiète donc pas Kyrah, je suis juste là pour jouer du piano. » Evidement ma voix et légèrement sarcastique et laisse transparaitre mon plaisir de voire la situation se retourner. « Et t’as intérêt d’être doué de tes dix doigts, sinon crois mois tu remettras pas les pieds ici. » je lève un sourcil en la regardant avec un petit air amusé. « Tu serais étonnée de tout ce que je suis capable de faire de mes dix doigts. » Le sous entendu est évidement fait exprès même si une fois dit je me rend compte de l’étrangeté de la situation. Cette fille a couché avec ma mère qu’est ce qui me prend de lui dire des trucs pareils ?
Ces élèves rentrent dans la salle et nous prenons nos distances alors que je leur offre un sourire qui ne laisse rien transparaitre de la conversation que nous venons d’avoir « C’est le nouveau pianiste ? » « A l’essai oui. On verra bien ce qu’il donne. » Je hoche la tête me retournant sans rien ajouter puis j’entends qu’elle revient vers moi et me tend un paquet de feuille. « Tiens, si tu sais lire… » Ces petites réflexions vont vites finir par m’énerver. Elle se croit peut-être mieux que moi avec ces petits chaussons de danse ? Si elle n’est pas contente elle n’a qu’a se mettre elle même derrière le piano que je rigole un coup. Je pose les partitions sur le piano et commence à les feuilleter. Il y a du boulot c’est sûr mais c’est faisable. Après les avoir toute regardé je me retourne et observe les jeunes filles faire leurs échauffements sous les ordres de Kyrah. Je suis sûr qu’elle adore ça, le pouvoir, c’est bien son genre. Elle tourne d’ailleurs son regard vers moi et je lui fais un petit signe de main ironique comme si on était des vieux copains alors qu’un sourire presque pervers se dessine sur mon visage. « Je suis prêt, j’attends vos ordres chef. » Je fais mine de me plier à ces ordres alors que j’entends certaines de ces élèves pouffer de rire, de toute évidence elle me trouve drôle. Je sens qu’elle va m’en faire baver mais je suis prêt, le piano est mon allié depuis bien assez longtemps pour que je ne m’inquiète pas. On est sur un terrain que je maitrise. |
| | | | (#)Ven 29 Mai 2015 - 13:35 | |
| J’essaie de lui faire peur, de lui montrer qu’ici c’est chez moi et que je ne le laisserai pas faire. Il n’est pas question qu’il vienne foutre la merde sur la seule chose qui me reste de bien sur cette Terre. Mais je sais bien qu’avec lui, rien n’est suffisant. Plus je l’insulte, plus je rentre dans son jeu, plus je le menace, plus il jubile. Pour le coup, on est pareil sur ce point là. Mais il faut que je fasse attention tout de même à ne pas perdre de vue ce qui m’importe le plus, mon métier. « C’est marrant tu fais bien moins la maligne que la fois ou t’as tenté de foutre la merde sur mon lieu de travail. » Je plisse les yeux sans lâcher son regard. En même temps, c’est lui qui a foutu la merde ce jour là, c’est lui qui a lancé les hostilités. J’allais pas non plus me laisser faire, sans rien dire. C’est sur que c’est pas Calvin qui allait vraiment me défendre. « T’inquiète donc pas Kyrah, je suis juste là pour jouer du piano. » Je hoche la tête. Ouais. Il a plutôt intérêt. D’ailleurs, je ne me cache pas pour lui dire. Oui, il a intérêt d’être doué, sinon il ne remettra pas les pieds ici. « Tu serais étonnée de tout ce que je suis capable de faire de mes dix doigts. » J’arque un sourcil, étonnée de ce sous-entendu salace, avant de faire une moue dégoûtée. Le problème c’est qu’en dessous, mon imagination s’est mise en route et une vague de chaleur m’a envahie d’un seul coup. Putain, mais c’est quoi cette électricité dans l’air là ? Merde alors ! Et puis sans attendre, nous sommes coupés par mes élèves qui entrent, alors que je prends mes distances avec l’envahisseur. Il s’installe au piano alors que je lui donne les partitions, pendant que je laisse mes danseuses s’échauffer. Elles ont l’habitude, elles savent faire. Je passe pourtant derrière elles pour redresser quelques bras, quelques ports de tête, tendre quelques pointes. Mais mon regard revient toujours sur Elio un peu plus loin assis devant son piano. Il me fait un signe de main, accompagné d’un sourire faux et qui me donne de l’urticaire. Putain de Karma. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je lui rends son faux sourire alors qu’il s’adresse à moi, sans plus tarder. « Je suis prêt, j’attends vos ordres chef. » Son cynisme a le don de me mettre parfaitement hors de moi. Je soupire et lève les yeux au ciel alors que certaines de mes élèves comprennent déjà qu’il se passe quelque chose entre Elio et moi. Oui, on se connaît, mais oui aussi, on se déteste. Je ne réponds rien, restant concentrée sur la fin de mes exercices d’étirement à la barre. « Partition 8. À mi tempo. » Il se retourne vers moi pour me regarder et j’ajoute alors sur un ton sec « S’il te plait. » Se donner bonne figure. Je m’adresse alors à mes élèves. « On va commencer par le 3 ème tableau, on reviendra à l’ouverture un peu plus tard. Gardez-bien en tête le message que vous devez passer. Ne restez pas focalisées sur la technique. Ok ? » Elles hochent la tête et je descends de scène alors qu’Elio se tient prêt après avoir finalement trouvé la partition qu’il fallait. Je regarde ses doigts se positionner sur les touches, et je donne le signal. « On peut y aller. » Je reste là, au milieu de l’allée, alors que mes danseuses sont prêtes. Il commence à jouer, et sans que je ne puisse rien contrôler, une succession de frissons parcourent l’intégralité de mon corps, de part en part, sans oublier une seule partie, un seul organe. Je me sens vibrer de la tête au pieds. Comment il fait, putain ? Je reste concentrée sur mes élèves, du mieux que je peux. Une fois le tableau terminé, je fais exprès de ne pas m’adresser à Elio, je l’évince volontairement. Il ne mérite pas que je lui donne trop d’importance. Je remonte sur scène et règles quelques détails avec ma danseuse principale. « Applique-toi pour ton arabesque, il faut que ton dos soit plus cambré, tes bras fluides. Regarde. » Sans plus attendre, je lui montre une arabesque comme celles que j’ai appris à faire, pendant de longues heures de répétitions acharnées. Mon corps ne vit que pour la danse, depuis que je tiens sur mes deux jambes. « Encore, remontre-moi. » Je la regarde faire, et c’est beaucoup mieux. « Très bien, on reprend. Les autres, attention à votre port de tête. » Je m’écarte mais cette fois je me mets sur le côté de scène, près d’Elio. Il est discipliné, je ne m’attendais pas à ça. Nous passons encore quelques dizaines de minutes sur le même tableau pour enchaîner sur un nouveau. « Tableau 7, partition 12. » Cette fois, je le teste, je sais combien cette partition est difficile, ce n’est pas un classique ultra connu, travaillé en cours par les pianistes qu’on connaît tous. Pour suivre le rythme et enchaîner les notes sans un couac, il faut l’avoir travaillé au préalable. Tout le monde est en place, je donne mon top départ. Et comme je m’y attendais, Elio se loupe. « Stop ! » Je le regarde et plisse un peu les yeux. « Tout va bien monsieur le pianiste ? » Je sens qu’il boue de l’intérieur. « Ok, on va faire une pause. » Les filles se dissipent et je m’appuie sur le piano, les bras croisés, jetant un regard puissant à Elio. « C’est que t’as pas suivi tous tes cours de solfège ou c’est juste que t’as pas touché à un piano depuis des années ? » Ça y est, je sens qu’il bouillonne vraiment, et j’adore ça. « A moins que ce soit juste le fait que tu n’es pas très doué. » Je grimace un peu, jouant avec le feu. Mais j’en prends un malin plaisir. |
| | | | (#)Ven 29 Mai 2015 - 20:23 | |
| La situation m’amuse je ne peux pas le nier. Je sens bien que Kyrah a une certaine retenue puisque c’est son lieu de travail et pour moi ce n’est que plus intéressant. De toute évidence elle ne souhaite pas que je fasse de vague ici et pour ma part je n’ai pas encore décidé de la conduite à tenir. « Partition 8. À mi tempo. » Je hausse un sourcil comme pour lui faire comprendre que j’attends le mot magique et elle ajoute « S’il te plait. » Content de moi je me place devant le piano et recherche la partition en question « On peut y aller. » Kyrah a quitté la scène et je pose mes doigts sur le piano inspirant un coup avant de me lancer. Mes mains bougent presque seules comme une évidence, courant sur les notes sans que mon esprit ait besoin d’y penser. C’est libérateur, quand je joue il n’y a plus rien autour c’est juste la musique et moi, j’oublie la salle, les danseuses et Kyrah qui serait bien heureuse que je me plante. Une fois la partition finit je retrouve le monde réel et me retourne pour regarder Kyrah avec un petit sourire fier. Evidement elle m’évite avec soin et je sais que ça veut dire que j’ai gagné, elle ne m’aurait pas fait de cadeau sinon. Plutôt que de prêter attention à moi elle s’occupe de ces petites danseuses et je la regarde faire avec intérêt. « Applique-toi pour ton arabesque, il faut que ton dos soit plus cambré, tes bras fluides. Regarde. » Son corps se tord comme s’il avait été destiné à faire ce genre de position improbable et je reste pantois devant ce spectacle. Peut-être que j’ai sous estimé ces capacités au final. Alors qu’elle se remet en place je croise son regard et fait mine de ne pas la regarder me plongeant dans les partitions. Alors qu’elle continue de corriger ces élèves. Une fois finit, elle vient se positionner à côté de moi ce qui a le don de légèrement me déstabiliser. Heureusement nous continuons sur le même tableau et la partition est plutôt simple à suivre.
Comme si elle avait entendu mes pensées Kyrah décide de changer et il me semble entrevoir un sourire légèrement pervers se dessiner sur son visage alors qu’elle m’annonce la nouvelle partition. « Tableau 7, partition 12. » Je jette un œil rapide à la partition, une œuvre qui m’est totalement inconnue mais je n’ai pas le temps de l’observer de plus près que Kyrah donne déjà son top. Je pars un peu en catastrophe et alors que mon regard devrait se fixer sur la partition il se perd l’espace d’un millième de second en observant Kyrah qui -bien trop proche de moi - me perturbe plus que je ne le voudrais. Je loupe une note et s’en est fini… « Stop ! » Je grimace d’énervement pestant intérieurement contre moi-même. En la regardant de plus près il est évident que ce n’est pas le genre de partition qu’on intègre en une fois mais je me maudite de lui donner le plaisir de reprendre le dessus. « Tout va bien monsieur le pianiste ? » D’un coup j’ai envie de sauter de ma chaise et de l’étriper. Elle l’a fait exprès je le sais bien. « Ok, on va faire une pause. » Elle jubile cette saleté et moi je me sens bouillonner de l’intérieur. Je ne la regarde même pas mes yeux fixés sur la partition et l’endroit où mes doigts m’ont lâché. Je visualise l’enchainement dans ma tête me promettant de ne plus le louper. Je déteste l’échec, je déteste cette sensation de vulnérabilité dans laquelle ça me met.
« C’est que t’as pas suivi tous tes cours de solfège ou c’est juste que t’as pas touché à un piano depuis des années ? A moins que ce soit juste le fait que tu n’es pas très doué. » Elle va me rendre fou. Je jette un coup d’œil derrière moi pour vérifier que les élèves de Kyrah ne prêtent pas attention à nous et me lève pour me placer à côté d’elle et l’observer avec haine. « Ca te fait jubiler n’est ce pas ? » Je me penche alors vers elle - nos corps se frôlant légèrement - pour lui chuchoter à l’oreille. « T’es qu’une pourriture tu le sais ça ? » Puis je me replace en face d’elle lui offrant mon sourire le plus faux pour faire bonne figure. « Ca n’arrivera plus madame, je n’oserais pas perturber votre cours de si bonne qualité. » Cette fois j’ai parlé plus fort de façon à être audible de tous, la fixant dans les yeux comme pour la défier de me répondre. « Mais de toute évidence, vous devez être bien plus douée que moi pour vous permettre ce genre de réflexion. Montrez moi comment il faut faire… » Je laisse un petit instant de silence avant d’ajouter « Chef » Je n’ai plus qu’à prier pour que ça ne soit pas une virtuose du piano auquel cas je pourrais toujours aller me fourrer la tête dans le sable tel une autruche. « Ou alors je ne suis peut-être pas le seul à avoir plus de facilité pour juger que pour autre chose. » Je rajoute cette remarque plus doucement pour qu’elle soit la seule à l’entendre. J’utilise son propre argument contre elle même. Evidement je me sens blessé dans mon estime, la musique est toute ma vie, alors entendre quelqu’un me dire que ne suis pas doué c’est une sujet sensible, pourtant je sais que je ne devrais pas prendre garde à ce que dis cette peste. Elle serait prête à tout juste pour prendre le dessus et je n’ai pas du tout envie de lui faire ce plaisir. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 3:55 | |
| J’en rajoute des caisses. C’est plus fort que moi. C’est comme si chaque fois que je suis dans la même pièce que lui, il faut que je joue la garce, la saloperie. Juste pour le faire bouillir, sortir de ses gonds, et ça marche, à la perfection. Je me sens plus vivante que jamais. Son regard noir sur moi me fait me sentir entière, comme je ne l’ai jamais été. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais les faits sont là. Il se lève et s’approche, je ne bouge pas, je n’ai pas peur de lui. Il m’a défendue une fois, je sais qu’au fond ce n’est pas un méchant, même s’il s’amuse à le faire croire. « Ca te fait jubiler n’est ce pas ? » Mon sourire s’étire doucement, je ne lâche pas ses yeux, je prends même le temps de détailler leur couleur, leur forme. Il s’approche un peu plus encore, frôlant son corps contre le mien. Mon coeur s’accélère, alors que je ne bouge pas d’un millimètre. Au contraire, j’aurai plutôt tendance à m’approcher encore plus de lui, attirée comme un aimant, pour mieux le repousser un peu plus tard. « T’es qu’une pourriture tu le sais ça ? » Un frisson parcourt ma nuque, mon dos, comme si le murmure de sa voix avait provoqué en moi une vague d’électricité étrange. Il se replace en face de moi, avec un peu plus de distance, et mon sourire en coin ne me quitte pas. Je ne vais pas nier. Avec lui, je suis une pourriture. Et j’adore ça. « Ca n’arrivera plus madame, je n’oserais pas perturber votre cours de si bonne qualité. » Je hoche la tête comme si c’était exactement ce que j’attendais. Des excuses, même si elles sont aussi fausses que lui. « J’espère bien ! » « Mais de toute évidence, vous devez être bien plus douée que moi pour vous permettre ce genre de réflexion. Montrez moi comment il faut faire… Chef. » J’arque un sourcil, pas le moins du monde déstabilisée par sa remarque. « Ou alors je ne suis peut-être pas le seul à avoir plus de facilité pour juger que pour autre chose. » Cette fois, je laisse échapper un rire cynique, juste pour le faire bouillir un peu plus. « Je ne te demande pas de danser, je te demande de faire ce que tu as à faire, correctement. Il me semble que ce n’est pas trop demandé ! » Je plisse un peu les yeux, voyant bien que ma répartie a le don de le mettre hors de lui. « Si ta question est de savoir si je suis capable de jouer cette partition, la réponse est non. Tu t’en doutes bien, sinon je l’aurai fait moi-même, je n’aurai pas pris la peine de faire venir un remplaçant qui n’a pas vraiment l’étoffe d’un grand pianiste. » De toute évidence, je mens. Ce que sa musique a provoqué en moi au moment où il a commencé à jouer, je ne l’avais jamais ressenti auparavant. Mais je ne vais pas lui faire le plaisir de lui dire ce genre de chose, ce n’est pas mon genre, et encore moins avec lui. « Bref. De toute manière, maintenant que tu es là… on va pas perdre de temps à chercher quelqu’un d’autre. On fera avec ce qu’on a. » Je hausse un peu les épaules tout en ne quittant pas mon regard. Je vois les muscles au niveau de ses tempes bouger, signe d’énervement. Plaisir extrême. « Tâche juste de t’appliquer. Et si tu pouvais bosser chez toi aussi, ce serait pas du luxe ! » Je fais une petite moue supérieure, pour en rajouter une couche, et me décale du piano pour m’éloigner de lui. Je me dirige vers les vestiaires pour aller faire un tour aux toilettes avant de reprendre la répétition. Avec lui dans mes pattes, ce n’est pas une mince affaire. Mais je vais garder le cap, je n’ai pas vraiment le choix, il faut que je sois à la hauteur. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 6:56 | |
| Je sais bien que peu importe la connerie qui va sortir de sa bouche elle va être droit dans ma gueule. Les hostilités sont lancées maintenant et je doute qu’elle redescende aussi vite. « Je ne te demande pas de danser, je te demande de faire ce que tu as à faire, correctement. Il me semble que ce n’est pas trop demandé ! » Je rigole légèrement. Je me doutais bien qu’elle allait me sortir une réflexion dans ce genre ce qui me conforte dans l’idée qu’effectivement elle est bien plus douée pour être une pure grognasse avec moi que pour me prouver qu’elle vaut vraiment mieux que ça. « Si ta question est de savoir si je suis capable de jouer cette partition, la réponse est non. Tu t’en doutes bien, sinon je l’aurai fait moi-même, je n’aurai pas pris la peine de faire venir un remplaçant qui n’a pas vraiment l’étoffe d’un grand pianiste. » Je serre la mâchoire et ferme les yeux quelques secondes pour éviter tout geste que je pourrais regretter. La frustration d’être en face d’une femme et de ne pas pouvoir user de toutes mes armes est bien là. Si Kyrah avait été un mec j’aurais réglé cette histoire depuis bien longtemps. Evidement taper c’est puéril mais ceux qui prétendent que ça ne résout rien sont des sacrés menteurs. Puis surtout c’est un bon moyen de relâcher la pression, de vider un peu de la colère qui gronde en moi. « T’as sans doute raison. J’aurais du faire prof de piano. Quand je te vois faire je me dis que c’est clairement beaucoup plus simple de donner des ordres aux autres que de montrer ce qu’on est capable de faire. Mais j’ai trop d’estime pour moi, j’ai toujours entendu dire que les profs étaient des artistes ratés, je voulais pas trop y croire mais je commence à douter. » Evidement je ne le pense pas une seconde, je connais de très bon artiste qui son prof pour gagner leur croute et si j’avais un peu plus de temps je donnerais volontiers quelques cours mais ma vie est pour le moment un peu trop compliquée.
« Bref. De toute manière, maintenant que tu es là… on va pas perdre de temps à chercher quelqu’un d’autre. On fera avec ce qu’on a. » Je vais imploser c’est pas possible, je vais devenir clairement fou, comment elle fait pour me mettre dans un tel état de nerf ? Je suis meilleur que Nathan, c’est sans doute arrogant de le dire mais je m’en fou, je le connais depuis très longtemps et j’ai toujours été meilleur que lui au piano, c’est un secret pour personne pas même pour lui alors entendre Kyrah me descendre est plutôt déstabilisant. On ne m’attaque pas souvent sur ma musique, presque jamais en fait et c’est un sujet plutôt sensible de tout évidence. « Si tu peux trouver quelqu’un d’autre je me casse volontiers tu sais. C’est juste que contrairement à toi j’ai un cœur et que laisser les gens dans leur merde c’est pas dans mes principes. » Je n’ai qu’une envie là tout de suite c’est de dégager de cette pièces mais je sais que ça lui ferait bien trop plaisir. Elle n’attend plus que ça. « Tâche juste de t’appliquer. Et si tu pouvais bosser chez toi aussi, ce serait pas du luxe ! » J’en reste sans voix alors que je la regarde partir comme si de rien n’était. Elle me rend complètement fou cette fille. Je me tourne vers deux de ces danseuses qui ont vu toute la scène. « Elle est toujours comme ça ? » Les deux hochent la tête pour me répondre que non. « Non Kyrah est plutôt.. Sympa normalement. » J’ai de la peine à la croire et hausse un sourcil. Puis elle se tourne vers son amie pour lui dire plus doucement. « Je crois qu’ils se détestent. » L’autre pouffe légèrement avant d’ajouter. « Mon frère dit toujours, entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas. » Okay je pense que c’est trop de niaiserie pour moi. Je quitte à mon tour la pièce pour rejoindre les WC. En passant devant la cabine des dames j’entends du bruit et décide de m’arrêter devant. Je me mets face à la porte posant mes deux mains de chaque côté pour l’empêcher de sortir une fois qu’elle aura ouvert la porte. Ca ne manque pas, la porte s’ouvre déjà sur Kyrah qui sursaute légèrement. « Je t’ai fait peur ? » Je jubile à cette idée. « Ecoutes moi bien Kyrah. » Mes mains quittent le rebord de la porte alors que j’avance d’un pas pour me rapprocher dangereusement d’elle. « Tu veux que je fasse profil bas, je suis capable de le faire. J’ai assez de respect pour tes petites danseuses pour ne pas leur infliger d’entendre ce que je pense réellement de toi. Mais tu fais une seule réflexion de plus dans ce genre et je te démonte ! Ne crois pas que j’aurais de pitié, je vais faire en sorte que toute cette école sache qui tu es et crois moi que ça sera pas jolie pour toi ! » Si elle veut la guerre elle va l’avoir. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 8:05 | |
| C’est étrange, toutes mes cellules semblent être en émoi quand je le vois bouillir de cette manière. S’il était pas aussi con, je pense que je pourrai le trouver foutrement sexy. Alors j’en rajoute des caisses, histoire de le mettre hors de lui. Parce que c’est plus fort que moi. « T’as sans doute raison. J’aurais du faire prof de piano. Quand je te vois faire je me dis que c’est clairement beaucoup plus simple de donner des ordres aux autres que de montrer ce qu’on est capable de faire. Mais j’ai trop d’estime pour moi, j’ai toujours entendu dire que les profs étaient des artistes ratés, je voulais pas trop y croire mais je commence à douter. » Contrairement à lui, sa réplique ne me touche pas. Je sais ce que je vaux. Si je n’ai pas réussi - pour le moment - à toucher des doigts une vraie carrière de danseuse professionnelle, ce n’est pas par manque de talent, mais par manque de moyens. L’école de danse dans laquelle j’étais à deux doigts d’être diplômée coûte les yeux de la tête. Au départ en donnant des cours ici, je pensais pouvoir concilier les deux. Gagner de l’argent pour le dépenser dans mon école. Et puis j’ai rapidement compris que ça ne fonctionnerait pas de cette manière. Alors j’ai dû abandonner. Garder ce job c’est surtout pour avoir le plaisir de continuer à danser. Mais je ne laisse pas tomber, je sais qu’un jour je toucherai à mon rêve. Je suis confiante. Ou du moins j’essaie de l’être. Alors tout le baratin d’Elio sur les profs et les artistes ratés, ça me passe bien bien au dessus de la tête. J’en rajoute une petite couche histoire de bien enfoncer le clou. « Si tu peux trouver quelqu’un d’autre je me casse volontiers tu sais. C’est juste que contrairement à toi j’ai un cœur et que laisser les gens dans leur merde c’est pas dans mes principes. » Je me contente de hocher la tête, et assène un dernier coup. Je sais qu’il est doué, je m’en suis bien rendu compte. Mais ce n’est vraiment pas possible de travailler avec lui. Alors s’il pouvait laisser sa place à un gars plus effacé, même moins talentueux, ce ne serait pas de refus. Je ne demande pas la lune. Quelqu’un qui sache jouer et qui reste à sa place, qui ne fasse pas chier le monde. C’est moi qui ai commencé ? Même pas vrai…
J’ai besoin de prendre un peu l’air, il pollue mon oxygène avec son électricité statique. Ça devient pesant. Je me demande comment je vais pouvoir continuer à bosser s’il est dans les parages. En sortant des toilettes, je m’appuie contre le lavabo et me regarde quelques secondes. Je soupire, refais mon chignon, et ouvre la porte pour sortir. Mais je tombe nez-à-nez avec Elio, et je sursaute, surprise de le voir là. « Je t’ai fait peur ? » « Qu’est-ce que tu fous là ? » Oui, il m’a fait peur, pourquoi il pose la question cet abruti, il a bien vu que j’ai sursauté non ? « Ecoutes moi bien Kyrah. » Il se rapproche dangereusement et j’essaie de ne pas bouger d’un poil, campant sur mes positions, avec fierté. Je plonge mon regard dans le sien, pour le soutenir et lui montrer que je n’ai pas peur de lui. En réalité, je crois bien que c’est plutôt de moi que j’ai peur à cet instant. Peur de ce que je pourrai bien lui faire. « Tu veux que je fasse profil bas, je suis capable de le faire. J’ai assez de respect pour tes petites danseuses pour ne pas leur infliger d’entendre ce que je pense réellement de toi. Mais tu fais une seule réflexion de plus dans ce genre et je te démonte ! Ne crois pas que j’aurais de pitié, je vais faire en sorte que toute cette école sache qui tu es et crois moi que ça sera pas joli pour toi ! » Putain, mais c’est quoi ce sex appeal quand il n’énerve là ? Qui est sexy quand il s’énerve ? J’ai jamais vu ça avant. Je lui souris, juste pour faire le contraste avec son visage fermé, son regard noir. « Ça va, pas la peine de faire ton ours grognon ! T’as pas compris encore que tu m'fais pas peur ? » Je continue de lui sourire. « Bon ok, je veux bien faire des efforts pour ne pas dire tout haut ce que je pense. Tu sais quoi ? Je peux même dire que tu es un pianiste prodigieux, que quand tu joues j’ai des frissons partout, et que ça me fait même mouiller ma p’tite culotte ! » Provocation quand tu nous tiens. « Allez, on a du boulot, pousse-toi tu s’ras mignon ! » Je plaque ma main sur son torse pour le pousser légèrement. Mais si c’était aussi facile, ce serait pas drôle. Jenna arrive juste à ce moment précis. « Ouuuh j’ai raté un épisode ! » Putain c’est pas vrai, pas elle ! Jenna est une collègue de travail, elle s’occupe des cours pour adultes, et elle a le feu au cul. Ce n’est pas un euphémisme. D’ailleurs, elle ne tarde pas à détailler Elio de ses yeux pervers. « Je savais pas que t’avais un mec, et qu’en plus tu le ramenais ici pour faire des cochonneries avec lui dans les toilettes de l’école ! » Je lâche un rire débile. Plus fort que moi. « Ah non non, lui c’est pas mon mec, jamais d’la vie ! Et j’suis pas du genre à faire des trucs ici. » « Intéressant ! » La voilà repartie. Je soupire. « Tu nous excuses Jen’, mais on a du boulot. » « Hum, je passerai vous voir après la répète ! » « C’est ça ! A tout à l’heure ! » Elle m’exaspère. Et l’idée même qu’elle couche avec Elio me répugne totalement, va savoir pourquoi. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 16:21 | |
| Mon intérêt est malsain je le sais, me déteste d’avoir envie de me rapprocher d’elle alors que mon esprit me crie de courir loin d’ici. Tout n’est que paradoxe avec Kyrah, le plaisir du mal. « Ça va, pas la peine de faire ton ours grognon ! T’as pas compris encore que tu m'fais pas peur ? » Mon regard reste aussi dur que possible même si je commence à me dire que je suis sans doute beaucoup trop gentil avec elle, sinon elle ne me prendrait pas de haut. « Je me moque bien que t’ai peur ou pas ! Mais tu pourras pas dire que t’as pas été prévenue. » Son sourire narquois commence à me taper méchamment sur le système « Bon ok, je veux bien faire des efforts pour ne pas dire tout haut ce que je pense. Tu sais quoi ? Je peux même dire que tu es un pianiste prodigieux, que quand tu joues j’ai des frissons partout, et que ça me fait même mouiller ma p’tite culotte ! » Cette fois c’est moi qui aborde un petit sourire. « Je suis persuadé que c’est pas si loin de la vérité. » Je la provoque un peu, elle veut rentrer dans des sujets épineux je peux aussi le faire. Je la fixe avec intensité alors qu’elle plaque sa main sur mon torse pour me faire bouger, m’arrachant un bref frisson. « Allez, on a du boulot, pousse-toi tu s’ras mignon ! » Alors que je recule gentiment avec un mi-sourire une voix inconnue se fait entendre « Ouuuh j’ai raté un épisode ! » Je me retourne pour faire face à ce qui semble être une des collègues de Kyrah, plutôt mignonne elle me regarde de haut en bas alors que je lui adresse un sourire sympathique. « Je savais pas que t’avais un mec, et qu’en plus tu le ramenais ici pour faire des cochonneries avec lui dans les toilettes de l’école ! » Je grimace en entendant ces propos, rien que l’idée qu’on puisse penser que je couche avec Kyrah m’ennuie. De toute façon même si je voulais je n’aurais pas assez d’argent pour ça. « Ah non non, lui c’est pas mon mec, jamais d’la vie ! Et j’suis pas du genre à faire des trucs ici. » C’est marrant ce n’est pas ce que j’aurais dit de Kyrah. A mon sens elle est capable de faire des trucs un peu partout tant que la personne lui donne ce qu’elle veut en retour. « Je confirme jamais de la vie. » Je dis ces mots en regardant sa collègue d’une manière qui en dit long. Clairement je ne lui dirais pas non à la petite. « Intéressant ! » je hoche la tête pour affirmer qu’elle n’est pas la seule à le penser et ne prête même pas attention aux soupires de Kyrah. « Tu nous excuses Jen’, mais on a du boulot. » Je lui jette un regard exaspéré. « Hum, je passerai vous voir après la répète ! » « C’est ça ! A tout à l’heure ! » Je sens bien que la demoiselle exaspère Kyrah ce qui me donne encore plus envie de la connaître. Les ennemies de mes ennemies sont mes amis à ce qu’on dit. « Oui à tout à l’heure… Jen’ c’est ça ? » « Jenny oui ! » « Moi c’est Elio, on se revoit très vite alors. » Je lui fais un petit clin d’œil avant de suivre Kyrah vers la salle.
Nous marchons l’un à côté de l’autre en silence avant que je ne lui glisse un petit. « Comme quoi il y a des gens sympas qui travaillent dans cette école, peut-être que j’ai bien fait de venir aujourd’hui pour finir. » Je sens que ça l’exaspère, rien que le fait que j’ouvre la bouche et ça me fait rire. Je retrouve ma place au piano et Kyrah se place cette fois loin de moi. L’entrainement continue sans plus aucune accroche. Je mets toute mon énergie dans mes mouvement, concentré sur mon jeu je ne me laisse plus déstabiliser par Kyrah qui heureusement pour moi reste loin du piano. Les minutes passent alors que je me laisse prendre par la musique sans y prendre garde. Quand je finis par relever la tête pour regarder l’heure il est déjà tard. A la fin de la partition je me retourne pour m’adresse à Kyrah. « C’est pas que j’aime pas votre charmante compagnie mesdames mais vous comptez finir à quelle heure ? » J’aurais pu demander à Nathan mais je n’y ai même pas pensé et si ça doit encore s’éterniser il va falloir que je passe un coup de fil à Kaecy, déjà qu’elle me fait la gueule si je ne lui donne pas de nouvelles je suis bon pour aller dormir dans la niche du chien. J’attrape d’ailleurs mon portable et je vois que j’ai un message d’elle. « Que je prévienne au moins… » Je n’ai pas du tout envie de rentrer dans les explications sur qui est Kaecy pour moi. « Bref on s’en fout je dois passer un coup de fil. » Je regarde Kyrah en faisant mine d’attendre son accord si besoin mais en réalité, que ça lui plaise ou non si je ne suis pas rentré dans une heure il faut que je téléphone. Oui comme un gamin à sa maman. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 18:12 | |
| « Je me moque bien que t’ai peur ou pas ! Mais tu pourras pas dire que t’as pas été prévenue. » Sans doute qu’il s’en moque, mais si j’avais peur de lui, les choses seraient différentes. Il aurait du pouvoir sur moi et c’est bien la dernière chose au monde que je désire. Jamais il n’aura un quelconque pouvoir sur moi. Jamais. Alors je lui fais comprendre du mieux que je peux que les hostilités ne sont pas finies, mais que je ferai en sorte de ne plus descendre monsieur en publique. Je vois son sourire au moment où je parle de mouiller ma culotte. Ah là y’a du monde. Il est comme les autres finalement. Moi qui pensais le contraire. « Je suis persuadé que c’est pas si loin de la vérité. » Il m’exaspère. Je lui adresse un faux sourire bien forcé et le pousse pour qu’on puisse retourner travailler. Mais c’est sans compter l’arrivée de Jenna. Je ne manque pas de montrer mon exaspération. Elle est gentille hein, mais quand il y a un mec un tant soit peu canon dans les environs, on la perd. C’est dingue ça. « Je confirme jamais de la vie. » Je hoche la tête, bien contente qu’il approuve. Manquerait plus qu’il trouve un moyen de me faire virer en lançant la rumeur que je couche avec un employé de l’école. Bah voyons. Les voilà tous les deux qui commencent à se draguer. Je grimace légèrement, dégoûtée du spectacle qui s’offre à moi. Rien que d’imaginer là chose, ça me répugne. Une fois s’être dragués mutuellement, Elio revient à mon niveau. « Comme quoi il y a des gens sympas qui travaillent dans cette école, peut-être que j’ai bien fait de venir aujourd’hui pour finir. » Je tourne le visage dans sa direction pour le fusiller du regard, avant que nous arrivions dans la salle. Evidemment, nous voir revenir des toilettes tous les deux, les filles sont déjà tout en émoi. Je soupire un peu, et reprends mon travail là où je l’avais arrêté. J’essaie de faire abstraction de la présence d’Elio, même si ça a tendance à me perturber. En vérité, ce qui me perturbe le plus, c’est surtout de ne pas pouvoir le tacler. Ne pas pouvoir appuyer sur ce qui fait mal, sourire cyniquement quand il essaie d’en faire de même. Tout ce rituel que nous avons instauré tous les deux depuis notre rencontre. Ça me démange. Si bien que quand il prend la parole, j’ai envie de l’envoyer chier, c’est plus fort que moi. « C’est pas que j’aime pas votre charmante compagnie mesdames mais vous comptez finir à quelle heure ? » Je m’arrête, me retourne et plante mon regard dans le sien, mes mains sur mes hanches, les sourcils arqués dans une moue surprise. Il se fout de ma gueule là ou quoi ? « Que je prévienne au moins… » « T’es sérieux là ? » « Bref on s’en fout je dois passer un coup de fil. » Nan mais je rêve ! Je soupire fortement, traduisant mon mécontentement. « Tu peux pas juste envoyer un message ? Fallait te renseigner avant si t’avais un rancart ! » Je lève les yeux au ciel et lui fais signe avec ma main qu’il a qu’à se casser. Et s’il pouvait ne pas revenir, ça me ferait des vacances. Je me reconcentre sur mes élèves, leur donnant quelques conseils pour le dernier tableau. Il y a encore du travail, mais je sens qu’elles se donnent à fond, et c’est agréable. Elio ne tarde pas trop à revenir, heureusement pour lui, sinon j’allais le chercher par la peau des fesses. « Ça y est , t’as prévenu maman que tu allais rentrer plus tard, on peut y aller ? » Merde, j’avais promis de pas le rabaisser devant tout le monde. Mais c’est sorti tout seul. Plus fort que moi. Après avoir reçu son joli regard noir, il se remet au travail, et ce pendant encore quasiment une heure, jusqu’à ce que je remarque que mes minettes n’en peuvent plus. Trois heures c’est long. « Ok, on va s’arrêter pour aujourd’hui. Vous avez été très bien. On est en bonne voie pour faire une très belle représentation ! » Je leur souris, et comme à notre habitude, on applaudit la fin du cours. C’est une sorte d’auto congratulation, pour nous féliciter pour les efforts fournis. Les filles rejoignent les vestiaires et je me dirige vers Elio, partagée entre l’envie de lui lancer un nouveau pic, ou de le féliciter. « Ça va ? » Oh merde, un mot gentil. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je m’appuie sur le piano, près de lui, comme un peu plus tôt, mais cette fois ci, plus vraiment en mode agressive. Je vais pour ouvrir la bouche mais une voix me coupe dans mon élan. « Ça y est ton cours est fini ? » Je tourne la tête vers Jenna. « Oui, Elio est libre ! ». Je fais le tour du jeune homme qui est toujours assis sur son siège de pianiste. Ma main se pose sur son épaule et fait le tour, glissant sur le haut de son dos juqu’à son autre épaule. Je me penche un peu pour que mes lèvres s’approchent de son oreille. « Bon courage, il parait que c’est une daube au lit… tu me raconteras… » Je lui adresse un sourire presque complice, bien que celui-ci soit plus sadique autre chose, étant donné que je sais d’avance que Jenna ne va pas le lâcher avant d’avoir eu ce qu’elle veut. Je me dirige alors vers les vestiaires des profs, les laissant tous les deux. Une fois fait, je me déshabille, retire mes pointes et me retrouve en sous-vêtements. Un coup d’oeil à mon téléphone qui vient de vibrer, je réponds à un message et range mon portable avant d’entendre un bruit sourd, un vacarme hallucinant, la porte qui s’ouvre d’un coup et Elio qui entre refermant derrière lui. Je le regarde et fronce les sourcils. « Mais t’es pas bien dans ta tête mon pauvre garçon ! » Je secoue la tête. « Quoi ? Elle a essayé de te violer ? » Je ris dans ma moustache. « C’est pas comme si je t’avais pas prévenu ! » Je me relève, le plus naturellement du monde alors que je suis en sous-vêtements, et je fouille dans mon sac pour trouver mes fringues, ne faisant absolument pas attention à Elio. |
| | | | (#)Sam 30 Mai 2015 - 20:01 | |
| « T’es sérieux là ? » Je savais bien que madame n’allait pas être contente que j’interrompe son petit cours mais peu importe. Je dois passer cet appel si en plus ça lui fait chier ce n’est que ça de plus de gagné. « Tu peux pas juste envoyer un message ? Fallait te renseigner avant si t’avais un rancart ! » Je lève les yeux au ciel en ajoutant un peu sur la défensive. « Non je peux pas juste envoyer un message sinon je l’aurais fait ! Et c’était ça ou pas de pianiste alors tu pourrais avoir un minimum de reconnaissance. » Elle va pas recommencer à me taper sur le système là ? C’est pas l’école militaire à ce que je sache j’ai le droit à un coup de fil sans que madame ne me fasse la morale. Je pars vite dans l’autre pièce pour appeler Kaecy. « ELIO ! Dis moi que tu ne leur a pas donné du sucre ? » C’est la réponse qu’elle m’offre au téléphone. « Salut fleur de ma vie. » Quand elle est énervée contre moi je ne peux m’empêcher de lui donner des petits surnoms stupides pour l’embêter un peu. « Elio je rigole pas tu rentres bientôt ? Ils sont insupportables, en plus Dani fait que de me dire qu’il a mal au ventre et il saute partout je suis sûr qu’il va finir par vomir je sais pas où ! Je te promets que si j’apprends que tu leurs a filé des bonbons avant de partir je te prends, je te tords le cou et après je t’oublie à nettoyer ce qu’il va dégobiller. Et avec la LANGUE ! » Je me retiens de ne pas rire mais en fait je sens bien que ma meilleure amie est à bout aujourd’hui et qu’il ne va pas falloir que je tarde à rentrer. Même si pour être honnête, le tableau qu’elle me décrit me donne plutôt envie de courir loin. Moi lâche ? Non pas du tout. « J’ai pas encore fini je suis désolé ! Mais je leur ai pas donné de sucre je te promets ! Peut-être Nathan ! » « Ouais ouais toujours la faute des autres ! Tardes pas trop okay ? » « Dès que j’ai fini je rentre. » Je raccroche un peu mal de laisser mon amie dans la misère et vais retrouver les danseuses.
« Ça y est , t’as prévenu maman que tu allais rentrer plus tard, on peut y aller ? » Je la fusille du regard. Il me semblait pourtant que je l’avais prévenue, elle veut jouer à ça je vais lui montrer que je ne rigole pas. « Exactement, elle me demandait des nouvelles de sa petite copine de chambre préférée, je peux vous en parler plus en détails si ça vous dit ? Je suis sûr que ça intéresserait pas mal de gens ici » Je sens son regard me transpercer et je me remets à ma place derrière le piano pour que nous recommencions. Une bonne heures plus tard Kyrah met enfin fin à ce qui commence à ressembler à de l’acharnement tellement ces filles sont fatiguées. « Ok, on va s’arrêter pour aujourd’hui. Vous avez été très bien. On est en bonne voie pour faire une très belle représentation ! » Elles n’ont même plus la force de glousser et partent dans les vestiaires sans demander leur reste. Pour ma part, je commence à rassembler les partitions alors que j’entends la voix de Kyrah proche de moi. « Ça va ? » Je lève mes yeux pour croiser son regard un peu surpris par cette question. « C’est à moi que tu parles ? » Je regarde même derrière moi tellement cet élan de gentillesse m’étonne de sa part. Enfin gentillesse, tout est relatif évidement. Elle n’a pas le temps de répondre qu’une voix la coupe. « Ça y est ton cours est fini ? » Tient je préfère nettement entendre cette voix là. « Oui, Elio est libre ! » Sans que je ne m’y attende je sens la main de Kyrah glisser sur mon épaule alors que son corps se rapproche du mien et qu’elle vient me susurrer quelques mots à l’oreille. « Bon courage, il parait que c’est une daube au lit… tu me raconteras… » J’écarte les yeux réellement étonné par ces propos et la regarde partir en me laissant seul avec sa collègue.
« Ca ressemblait vachement à une façon de marquer son territoire ça ! » Je la regarde en fronçant les sourcils. « Pas du tout non. » « T’inquiètes, je m’en fiche moi ! Je suis pas jalouse. » La jeune femme se rapproche de moi et sans que je ne m’y attende elle glisse sa main dans mon pantalon. « Qu’est ce que tu… » Je m’éloigne d’un coup la laissant un peu étonnée. « Tu vas pas me dire que tu veux pas, je vois bien comme tu me chauffes. » Je cligne des yeux un peu étonné. « C’est pas ça le soucis mais il y a des gamines de même pas 15 ans juste à côté ça me semble pas super adapté comme endroit. » Elle se rapproche à nouveau et me saute presque dessus me bouffant la bouche avec sa langue. C’est quoi cette blague. Je tente de la repousser avec délicatesse ce qui est plutôt compliqué quand une ventouse se colle à vos lèvres. « Ecoute, t’as l’air très gentille mais il faut que je rentre. » Je vois alors son regard changer et elle me pousse assez fort pour que je recule de quelques pas et me prenne les pattes dans le pied du piano. Je finis sur le cul alors que ma tête va percuter l’une des bases de la batterie â coté, de quoi faire un sacré bruit. « T’es pas bien ma parole. » Je me relève en vitesse et marche vers les vestiaires avec la ferme intention de me casser d’ici. Mais c’est sans compter sur cette furie qui me suit. « Mais reviiiiens ! » Je rentre dans la première pièce à porté de vu sans réfléchir une seconde et ferme la porte aussi vite derrière moi. « Mais t’es pas bien dans ta tête mon pauvre garçon ! » Non c’est une blague POURQUOI ! Pourquoi faut-il toujours que je me retrouve avec elle. Je ne lui réponds même pas trop occupé à m’assurer que cette folle ne va pas rentrer dans la pièce. « Quoi ? Elle a essayé de te violer ? C’est pas comme si je t’avais pas prévenu ! » J’ouvre la bouche pour dire quelque chose mais sur le coup rien ne sort.
Puis j’appuie mon dos contre la porte tapant doucement ma tête qui me fait déjà souffrir à cause de cette fichue batterie. « Me prévenir ? Tu m’as dit que c’était un mauvais coup ! Pas une putain de psychopathe qui allait me ventouser la gueule en mettant sa main dans mon pantalon sans se soucier que des gamines nous voient ! » Je rigole presque tellement cette situation est débile. Pourquoi je tombe toujours sur des folles. Pourquoi je suis entouré de putain de malade mentale pas nette dans leur tête ? Je suis maudit merde.
Après m’être maudit mille fois mentalement je prends le temps de me rendre compte de la situation dans laquelle nous sommes. Kyrah est en sous vêtement devant moi. Elle est en… A nouveau un frisson me parcourt alors que j’observe son corps dénudé. « Je savais pas que t’étais là… Je… Jolie ton… » Je ne finis même pas mon compliment, mes yeux se crochant aux siens au passage. Je vois que j’ai capté son attention et sans plus penser à sa folle dingue de copine je me rapproche un peu de Kyrah. Tous mes sens semblent me pousser vers elle comme un aimant, je me rapproche lentement de Kyrah qui n’a pas encore eu le temps de se rhabiller. Un silence c’est installé entre nous alors que mon regard ne quitte plus le sien, comme hypnotisé, comme si le temps c’était arrêté. Je sens l’excitation monter en moi, cette électricité entre nous deux et je suis comme incapable de contrôle tout ça , c’est fou, je voudrais mais rien n’y fait je ne suis plus maitre de rien. J’arrive pour finir à sa hauteur et je ne sais pas quoi faire. Je reste quelques secondes comme ça à l’observer, mon regard brulant de désir se posant sur elle mais sans rien faire puis avant qu’un son n’ose sortir de ma bouche la porte du vestiaire s’ouvre avec fracas. « Elio ! Je suis désolé je t’ai blessé ? Je voulais pas ! » Jenna se rapproche de moi faisant glisser sa main dans mes cheveux et je la repousse d’un geste brusque. « Ne me touches pas. » Elle semble énervée et jette alors un regard haineux à Kyrah. « Je croyais qu’il t’intéressait pas ? C’est quoi ton soucis pour aguicher les mecs comme ça ? Habilles toi merde ? » Cette meuf est folle. Clairement elle n’est pas nette dans sa tête. |
| | | | (#)Dim 31 Mai 2015 - 2:47 | |
| Je me rends compte que je suis allée trop loin au moment où j’ai entendu mes paroles, avant même de les avoir pensées. Et très vite, Elio sait me remettre à ma place. « Exactement, elle me demandait des nouvelles de sa petite copine de chambre préférée, je peux vous en parler plus en détails si ça vous dit ? Je suis sûr que ça intéresserait pas mal de gens ici ». Le con. Je le fusille du regard, plisse les yeux et secoue un peu la tête pour montrer mon exaspération. Je ne réponds rien, il vaut mieux, je me contente de reprendre mon cours. Une fois celui-ci terminé, je me rapproche d’Elio pour lui demander si tout va bien. Je m’en étonne moi-même. Et d’ailleurs, vu la tête qu’il fait, je me rends encore plus compte que tout ça ne me ressemble pas. Pourquoi vouloir être gentille avec lui d’un coup ? N’importe quoi ! « C’est à moi que tu parles ? » Pas le temps de répondre que déjà l’autre nympho rapplique. Je préviens Elio, un minimim quand même, par sadisme un peu, mais surtout pour voir sa tête la prochaine fois que je lui poserai la question à savoir si c’était bien. Je ne perds pas de temps avant de m’éclipser, les laissant là tous les deux. Je me doute bien qu’ils ne vont pas perdre de temps, ce n’est pas le genre de Jenna de passer par quatre chemins.
Ce n’est que très peu de temps plus tard, surprise, que je vois Elio entrer dans le vestiaire alors que je suis simplement vêtue de mes sous-vêtements, assise sur le banc près de la porte,une jambe croisée sur l’autre. Je jubile déjà à l’idée de savoir qu’elle lui a fait la misère. Ce n’est pas comme si je ne l’avais pas prévenu. « Me prévenir ? Tu m’as dit que c’était un mauvais coup ! Pas une putain de psychopathe qui allait me ventouser la gueule en mettant sa main dans mon pantalon sans se soucier que des gamines nous voient ! » Cette fois j’éclate de rire, parce que le tableau qu’il me peint est tout simplement hilarant. « J’aurai sans doute dû te prévenir avant… mais ça me plaisait de t’imaginer comme dans un dessin animé, courir comme un idiot poursuivi par une nymphomane en chaleur… » Je lui adresse un sourire et un regard complice, que je ne me pensais pas capable. Sans plus tarder, je me lève pour chercher mes affaires dans mon sac, quand je sens son regard se poser sur moi. Une vague de chaleur m’envahit, et ma respiration devient légèrement plus saccadée. J’essaie de ne pas le regarder, fait abstraction totale de sa présence, mais ça devient compliqué. Il ouvre la bouche et je me redresse pour le regarder, lui adresser mon attention. « Je savais pas que t’étais là… Je… Jolie ton… » Ses yeux divaguent sur mon corps avant de replonger dans mon regard. Mon coeur s’arrête une seconde ou deux, avant de reprendre de son activité, plus rapidement qu’avant. Elio s’avance, je ne bouge pas, je suis comme électrisée. Les dizaines de centimètres se réduisent peu à peu, lentement, faisant monter la chaleur. Qu’est-ce qu’il est en train de faire au juste ? Mon coeur bat à tout rompre, ma respiration est déjà plus saccadée, et j’ai chaud, j’ai très chaud. Plu sil s’avance et plus je lève les yeux pour garder mon regard planté dans le sien, pourquoi c’est si électrique entre nous ? Pourquoi j’ai autant envie de le repousser que de lui sauter dessus ? Comme des putain d’aimants, qui s’attirent et se repoussent selon les pôles. Et au moment où je peux sentir la chaleur de son corps, au moment où son t-shirt frôle ma peau, au moment où il entre-ouvre la bouche pour parler, que je suis pendue à ses lèvres, la porte s’ouvre d’un seul coup, nous faisant sursauter tous les deux avant qu’Elio ne se retourne faisant face à Jenna. Cette fille est folle. « Ne me touches pas. » Elio la repousse et c’est à ce moment qu’elle me regarde, à moitié nue, et qu’elle repose sur Elio un regard interrogateur, avant de me fusiller du mieux qu’elle peut. « Je croyais qu’il t’intéressait pas ? C’est quoi ton soucis pour aguicher les mecs comme ça ? Habilles toi merde ? » Je lève les yeux au ciel accompagnant mon état d’esprit d’un soupir d’exaspération. « Bon écoute Jenna, voilà, t’avais raison. Elio et moi on se connaissait avant. Je voulais juste pas que ça se sache ici. » « Mais vous vous connaissiez c’est à dire ? » Je ne sais même pas pourquoi j’essaie de lui sauver la mise. « On est ensemble ! » Elle glousse et secoue la tête. « Nan nan j’y crois pas ! Tu dis ça juste pour le couvrir, pour pas que je lui saute dessus. » Je soupire une nouvelle fois. Cette fille est réellement cinglée c’est pas possible ! « Jenna ! » Je lui montre ma tenue ou du moins ma non tenue. « J’suis quasiment à poil, et c’est la 2ème fois que tu nous retrouves tous les deux dans les vestiaires et dans les toilettes, il te faut quoi de plus ? » Elle secoue encore la tête. « J’y crois pas, pas toi. Tu peux pas t’être posée avec quelqu’un ! » Ok. Ni une ni deux, sans réfléchir, Je fonce vers Elio, attrape sa nuque pour attirer son visage vers le mien et je l’embrasse comme je n’ai jamais embrassé personne. Ma langue joue déjà avec la sienne, sans préliminaires. Je sens même la main d’Elio se poser dans le creux de mes reins, provoquant une chaleur extrême dans tout mon corps. Ma main glisse dans ses cheveux, je ne fais plus attention à rien, notre jeu nous rattrappe. « Ok c’est bon vous allez pas baiser devant moi pour me prouver que vous êtes ensemble ça va ! » Je sépare alors ma bouche de celle d’Elio, la tête qui tourne encore de ce que je viens de vivre. Je pince mes lèvres et pose mes mains sur mes hanches en regardant Jenna. « Tu peux p’tetre nous laisser maintenant ? » Elle roule des yeux et ne se fait pas prier pour quitter la pièce. Mais avant de fermer la porte derrière elle, elle ajoute « Fermez à clés au moins, qu’une des petites soit pas témoin de votre film de cul dégoulinant d’amour ! » Nan mais elle est sérieuse ? Mais c’est dans un asile qu’il faut qu’elle aille elle. Je ferme la porte et tourne le loquet pour fermer à clé. Histoire qu’elle nous foute la paix. Je reste là quelques secondes, face à la porte, une main sur la clé, l’autre plaquée sur le bois. Et puis je me retourne, m’appuyant sur ladite porte, avant de reposer mon regard brûlant sur Elio. « On va dire qu’on est quittes. T’as fait dégager le vieux pervers pendant notre garde-à-vue, et j’ai éloigné la sangsue. » Ma voix s’est trouvée étonnamment douce, suave, comme un nuage, rempli de souffle, sans le vouloir. Pour une fois, c’est plus qu’un simple jeu dans lequel je me trouve prise au piège. |
| | | | (#)Dim 31 Mai 2015 - 10:58 | |
| Je suis encore dans une sorte de transe. Je ne sais vraiment pas ce qui se passe entre nous deux, qu’est ce qui m’attire autant vers elle ? Ca n’a pas de sens, on se déteste, on se détruit c’est pas ce plaisir que je devrais ressentir. Je ne sais même pas si je suis reconnaissant à Jenna d’être intervenue ou si j’ai envie de la tuer encore plus. Toutes les émotions son mélangées alors que je repousse son geste. Qu’elle ne me touche pas cette folle allié ! Du coup son attention se retourne sur Kyrah qu’elle regarde presque avec dégout la traitant d’aguicheuse. « Bon écoute Jenna, voilà, t’avais raison. Elio et moi on se connaissait avant. Je voulais juste pas que ça se sache ici. » Je regarde Kyrah d’un air étonné sans savoir pourquoi d’un coup elle lui lâche ça ? Je m’attendais plutôt à une nouvelle remarque cinglante de sa part. « Mais vous vous connaissiez c’est à dire ? » « On est ensemble ! » Cette fois je ne peux pas cacher mon étonnement. Ma mâchoire se décolle carrément alors que je comprends qu’elle est entrain de me sauver la peau. « Nan nan j’y crois pas ! Tu dis ça juste pour le couvrir, pour pas que je lui saute dessus. » Cette fille est vraiment pas normale, si elle le comprend pourquoi elle se casse pas simplement ? « Jenna J’suis quasiment à poil, et c’est la 2ème fois que tu nous retrouves tous les deux dans les vestiaires et dans les toilettes, il te faut quoi de plus ? » « J’y crois pas, pas toi. Tu peux pas t’être posée avec quelqu’un ! » De toute évidence je ne suis pas le seul à penser que ça n’est pas une fille très stable. Kyrah se rapproche alors de moi et sans crie et gare elle passe sa main derrière ma nuque pour m’attirer à elle. Je me laisse faire d’abord sans comprendre puis le feu brulant de la passion s’empare de mon corps alors que nos langues se trouvent. Notre baiser devient plus passionné encore, m’arrachant un soupire de plaisir. Je resserre mon étreinte avec force oubliant le reste. Jenna n’existe plus, ni même Kyrah et notre haine l’un pour l’autre. Ou peut-être que si, peut-être que ça rend tout ça encore plus excitant, encore plus plaisant. « Ok c’est bon vous allez pas baiser devant moi pour me prouver que vous êtes ensemble ça va ! » Kyrah se détache de moi me provoquant une sorte de manque immédiat. Je reste les bras ballants et encore un peu sous le choc. « Tu peux p’tetre nous laisser maintenant ? » Je crois qu’on l’a convaincu cette fois et je comprends, ça m’a presque convaincu moi même. « Fermez à clés au moins, qu’une des petites soit pas témoin de votre film de cul dégoulinant d’amour ! » Je rigole doucement parce que étonnement quand c’était elle qui voulait baiser sur la scène ça ne lui posait pas de problème. Puis la porte se referme sur la jeune femme me laissant seule avec Kyrah. Mon pire cauchemar ? Mon plus grand désir ? Je ne sais plus ce qu’il faut ressentir. Je ne peux pas croire que je suis le seul a avoir ressenti ce frisson, ce plaisir et en même temps je ne veux pas l’accepter. « On va dire qu’on est quittes. T’as fait dégager le vieux pervers pendant notre garde-à-vue, et j’ai éloigné la sangsue. » Je la regarde un peu interloqué, posant une main sur mes lèvres encore chaudes du baiser passionné que nous venons d’échanger. Sa voix me caresse gentiment l’épine dorsale, comme si je me laissais amadouer. « C’est juste ça bien sûr… » Juste un baiser pour ne plus rien me devoir ? Je me rapproche un peu d’elle alors que son corps est encore collé à la porte, toujours à moitié dénudé. Je me poste face à elle, la bloquant presque avant de murmurer un presque silencieux et suave. « Merci… » Une des mes mains va se poser sur son épaule descendant avec lenteur le long de son bras alors que je me rapproche encore d’un pas nos corps se frôlant tout juste. J’en ai presque de la peine à respirer. De mon autre main j’ouvre alors le loquet de la porte susurrant à son oreille quelques mots. « Je dois y aller… » Il faut que je sorte d’ici avant de faire une connerie. Tout mes sens sont en éveille si je reste dans la même pièce qu’elle je vais faire une connerie je le sais. J’ouvre la porte l’obligeant à bouger et à rompre le contact entre nos corps. Je finis par sortir sans dire un mot et trace vers l’extérieur. Une fois en dehors du bâtiment je peux enfin prendre une grande inspiration. « Putain… C’est quoi ce bordel… » Dans quel merde je me suis foutu ? Qu’est ce que c’était ce baiser et pourquoi ? Pourquoi j’ai envie que ça recommence ? |
| | | | | | | | Let me play this song for you [Kylio] |
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