Tu n’étais qu’un con. Tu n’étais qu’un sombre abruti, à flirter ainsi avec Andy. Tu te maudis, alors que Wall-e se balade tranquillement au bout de sa laisse. Tu savais presque pertinemment comment ça allait se finir. Tu savais que tu finirais par être incapable de résister, et que tu allais merder. C’est quoi, ton souci, au juste ? C’est quoi, ton problème ? Est-ce que tu es incapable de penser avec autre chose que ta queue ? Tu te sens coupable. Coupable d’être juste toi, coupable d’être incapable de te tenir convenablement cinq minutes. Pourquoi est-ce que tu ne jouais pas franc-jeu avec lui ? Tu ne le savais. Qu’est-ce que vous représentiez, Neptune et toi ? Tu n’en avais, là aussi, pas la moindre idée. Peut-être que tu avais besoin de mettre des mots là-dessus. Peut-être que tu avais besoin de le définir un peu mieux, juste pour essayer de mieux en cerner les limites. Mais en attendant, tu joues. Tu joues à un jeu dangereux. Et, dans ta conne envie de bien faire, tu brises doucement ta blonde. Tu soupires. Tu souffles, alors que tu finis tout de même par lui répondre que tu passerais après ta balade. Balade qui s’éternise un peu, parce que tu ne sais pas comment faire. Parce que tu crains de passer la porte de chez la jeune femme, parce que tu crains qu’elle ne te passe une belle engueulade.
Après avoir trainé un long moment avec Wall-e, tu as fini par rentrer. Tu l’as flatté encore un peu, peu désireux d’y aller, avant de finalement te comporter en adulte. Tu as évité de craquer pour un joint qui calmerait tes nerfs, tu as choppé un pull au cas-où, si tu devais rentrer au milieu de la nuit, après avoir prononcé une trop grosse connerie, et tu es parti. Tes pas t’ont guidé jusqu’au #15, alors que tu te rongeais nerveusement les ongles. Tu t’es tenu devant la porte close avec l’angoisse de vouloir t’en aller. Et finalement, tu frappes. Tu cognes trois petits coups, doucement, avant d’appuyer sur la poignée – tu galérais à te souvenir de la dernière fois que tu avais frappé chez Neptune. Probablement que ça remontait à un temps où vous ne viviez pas encore ensemble. Presque timidement, tu t’es avancé, découvrant l’intérieur pour la première fois. Un intérieur où tu n’étais pas. « Nept ? » demandes-tu, haussant légèrement la voix. « C’est moi. » lâches-tu, comme un con. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’est-ce que ça signifiait ? Absolument rien. « J’suis … désolé pour tout à l’heure. J’arrive pas à gérer la situation. » Votre étrange situation. Cette relation sur laquelle vous n’aviez encore posé aucun mot. Et t’es là, comme un con, à juste essayer de trouver comment gérer les lettres que tu avais aligné quelques heures auparavant, et les blessures qu’elles avaient commencées à tracer.
Tu relis son dernier message en boucle. T’as l’cœur qui va crever. Tu pensais qu’avec tout c’que tu lui avais dit quand tu l’as revu, c’était clair. Que même sans y mettre les mots, vous n’étiez plus deux mais un à vous deux. Pas un couple mais quelque chose qui s’y rapprochait au moins. Du coup, t’es paumée. Bêtement tu lui as dit qu’il pouvait v’nir chez toi. Qu’il t’manquais et qu’tu voulais qu’il vienne.
Mais t’as regretté, t’as regretté tes mots quand t’as lu ses petits mots sur l’écran d’ton portable. Tu l’savais, tu savais que ça foirerait vous deux, qu’ça a même pas vraiment commencé et qu’il t’avoue déjà qu’il a envie d’aller draguer ailleurs. Qu’il le fasse. Qu’il le fasse vite et qu’vous mettiez les choses au clair, comme ça, ça t’évitera d’souffrir encore plus. Tu trouveras quelqu’un d’bien pour toi. Qui t’feras pas d’mal, hein, ça doit bien exister non ? T’en sais rien. Tu veux pas l’savoir parce que c’est lui qu’tu veux, pas un autre.
Tu savais qu’ça allait être toxique, qu’tes sentiments pour lui, ça allait rendre les choses compliquées et nocives. T’as pas besoin d’ça, pas maintenant, parce que t’es crevée, parce que l’traitement qu’tu continues d’prendre, ça t’bouffe le moral. T’es nerveuse en vrai, d’le voir chez toi. T’appréhende trop la conversation qui au fond n’a pas besoin d’avoir lieu, parce que t’sais toujours pas c’que vous êtes tous les deux.
Ptêt qu’un tous les deux, ça n’arrivera pas.
Et avec le temps qui s’est écoulé entre le message et sa promenade, t’as sorti une bouteille d’alcool fort qu’t’as commencé à boire à même la bouteille, pour faire passer tes larmes. Pour être dans un état second quand il va débarquer. Tant pis si t’es pas lucide. T’as pas envie d’l’être de toute façon quand il sera là.
T’entends sa voix alors qu’t’es allongée comme une merde par terre dans ton salon. Même pas sur l’canapé. Non juste par terre, un peu bourrée, ptêt même beaucoup. T’as pas répondu de suite, t’es torchée, y’a l’fou rire nerveux qui veut arriver. «J’suis làààààà !!!» t’as gueulé comme une idiote, bouteille à la main, le cœur un peu trop en vrac à ton goût.
Dernière édition par Neptune Lovecraft le Sam 27 Avr 2019 - 20:02, édité 1 fois
« J’suis làààààà !!! » Le ton de sa voix t’alerte. Tu la cherches du regard, tu t’aventures jusqu’au salon, inquiet. Elle est là, sur le sol. Elle est là, vautrée, une bouteille à la main. Tu as la gorge qui se serre.
Tu es vraiment une pute.
C’est la seule impression qui te vient à l’esprit concernant ta personne, quand tu la vois là, comme ça. Tu es le plus beau des connards, et tu ne mérites même pas d’être là. Tu ne mérites absolument pas cette fille-là. Tu grimaces, alors que tes genoux se plient. Tu arrives vers elle, de manière précipitée. Tu plonges presque sur le carrelage, contemplant le carnage que tu avais déclenché. Tout ça parce que tu es incapable de résister à l’image du corps d’Andy, gravée au fond de ton crâne. C’est quoi, ton problème ? Comment est-ce que font les autres, pour fonctionner correctement ? « Nept … ? » demandes-tu, doucement, le cœur au bord des lèvres. « T’es en train de te bourrer la gueule à cause de moi … ? » ajoutes-tu, comme si tu avais besoin qu’elle confirme les évidences. Tes doigts se saisissent de la bouteille, que tu écartes de vous. Peut-être que tu devrais même l’emmener ailleurs. Peut-être que tu devrais l’emporter plus loin, hors de sa vue – et hors de la tienne. Mais t’es incapable de la laisser. T’es incapable de t’écarter d’elle, honteux de l’avoir foutu dans un tel état. « J’voulais pas … J’suis vraiment un con, Neptune. » lâches-tu, alors que tu cherches son regard. Tes doigts viennent attraper l’arrête de son menton et ton pouce vient doucement caresser sa joue. Tu essaies de capter ses prunelles. Tu essaies de comprendre ce qu’elle pense vraiment. Ce qu’elle ne te dit pas. Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas claire avec toi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne te disait pas les choses, pour finalement se mettre dans un tel état ? Tu angoisses. Tu te sens mal, tu te sens comme un con. Tu as l’impression que quelque chose s’est brisé entre vous. Que vous n’étiez plus aussi proche qu’avant. Et pourtant, vous étiez ensemble. Vous étiez ensemble ? Tu n’en étais même pas certain. Tu restais là, incapable de savoir quels étaient les mots à prononcer. Incapable de savoir comment la consoler, incapable de savoir comment te soigner.
« Faudrait qu’on parle … qu’on … qu’on fixe les choses, je crois. » finis-tu par dire, après plusieurs secondes de silence. « J’veux plus qu’on s’dise les choses à demi-mots, juste pour pas avoir l’impression de blesser l’autre … pour qu’on se retrouve au final dans cet état-là. » Tu fermes les yeux, avant de poser ton front contre le sien. Tu souffles, doucement. Tu effleures ses mèches blondes, juste dans l’espoir de la ramener à toi. Juste dans l’espoir de réparer le mal que tu avais fait.
C’est vraiment à cause d’lui que t’as décidé d’te mettre à picoler, à presque vider c’te maudite bouteille d’alcool ? Ou alors c’parce que le traitement qu’tu continues d’prendre te fous dans un sale état ? Qui a dit qu’médicaments et alcool faisaient un mauvais mélange ? Ah ouais, à peu près tout l’monde, puis t’en es la preuve vivante. Pourquoi tu t’fous dans cet état ? Pourquoi tu fais que tout détruire sur ton passage hein ? Pourquoi t’as décidé d’tomber bêtement amoureuse du seul type qui est incapable d’se poser ? Pourquoi il a fallu qu’tu tombes amoureuse d’ton meilleur ami ? Mais alors qu’est-ce que tu peux être conne parfois. C’est pour ça que cette bouteille d’alcool a fini dans ta main. C’pour ça que t’es là, affalée sur le sol de ton salon, à peine adossée contre le canapée.
Les cheveux en bataille. Le mascara qui a coulé sur tes joues. Putain c’trop douloureux, pitié, faites que l’alcool t’aide à oublier ces textos. Que t’as effacé dans la colère parce que tu veux pas d’preuves écrites, parce que tu veux pas penser au fait qu’il serait capable d’aller voir ailleurs. Fallait que tu l’aimes lui et pas un autre.
Pauvre idiote. Tu l’savais, tu savais qu’avant même que ça n’commence ça s’finisse. Qu’vous alliez foncer tout droit dans un mur et qu’chacun de son côté aura mal. Faut arrêter, tout, avant d’vraiment souffrir.
«Ah t’es là ?» tu rigoles bêtement, un peu torchée, quand il t’retire la bouteille des mains. Tu grognes, tu veux pas qu’il y touche. Tu veux pas qu’il pense qu’c’est à cause de lui que tu t’fous dans un état pareil. «Nope, c’pas à cause de toi.» arrête de mentir. Et oui il est con. «Par contre ouais. T’es con. T’es vraiment qu’un crétin !» tu veux pas. Tu veux pas qu’ces mots sortent de ta bouche. Tu veux pas l’perdre putain. «Pourquoi t’es venu hein ? Pourquoi t’es pas allé draguer tout c’qui bouge, pourquoi t’es pas allé sauter l’premier inconnu ou la première meuf croisée hein ?» y’a le venin qui vient, ces mots que tu regretteras après. Mais là, tu t’rends pas vraiment compte de c’que tu dis. T’es juste triste. Blessée.
«Rends moi la bouteille. Elle au moins, elle aura pas envie d’aller voir ailleurs.» tu as presque un mouvement d’recul quand ses doigts attrapent ton menton, qu’son front vient se poser sur le tien. T’as beaucoup trop mal. Mais tu vas pas chialer, ça en vaut pas la peine pas vrai ? «Tu veux que j’te dise quoi ? J’pensais avoir été claire moi en t’disant que j’t’aimais. Mais si tu veux pas d’ça, dis le moi avant que j’devienne encore plus accro à toi.» t’as soufflé, récupérant la bouteille de ses doigts. «Mais là tu vois... si j’avais su que t’avais envie d’draguer qui que ce soit...j’aurais plutôt dû taire mes sentiments.» tu t’es redressée, pour t’éloigner d’lui. Pour aller t’foutre en boule sur ton canapé. Parce que t’es mitigée entre l’envie de l’embrasser et d’le gifler. Sauf que t’as pas la force pour aucune de ces deux envies. Alors tu préfères fuir son regard parce que t’es quand même à deux doigts d’pleurer.
Elle est pitoyable. Pitoyable à cause de toi – tu n’en doutes même pas. Le mascara a coulé sur ses joues. Sa chevelure est en bataille. Tu l’as faite pleurer. Conclusion peut-être un peu hâtive, pourtant confirmée par ses yeux rougis. Qu’est-ce que tu foutais ? « Ah t’es là ? » entends-tu, alors que tu lui retires la bouteille des mains. « J’t’ai dit que je passais après avoir déposé Wall-e. » expliques-tu, désolé de la voir dans un tel état. Peut-être que tu aurais dû emmener la bestiole. Peut-être qu’elle aurait trouvé un moyen pour consoler ta blonde – elle arrivait toujours à le faire avec toi, alors, pourquoi pas ? Mais non. Tu n’as pas entrainé ton border-collie dans ta chute.
« Nope, c’pas à cause de toi. » Mensonge. Tu n’en doutes même pas cinq secondes – autrement, elle te l’aurait dit bien avant, si ça n’allait pas. « Par contre ouais. T’es con. T’es vraiment qu’un crétin ! » lâche-t-elle. Ok. Tu ne répliqueras pas, parce que tu le méritais largement. Parce qu’elle était bourrée, ok, mais, malgré tout, c’était tout de même la vérité. Tu te contentes d’encaisser. « Pourquoi t’es venu hein ? Pourquoi t’es pas allé draguer tout c’qui bouge, pourquoi t’es pas allé sauter l’premier inconnu ou la première meuf croisée hein ? » Celle-là, par contre, elle te fait l’effet d’une claque en pleine gueule. Venin qu’elle te crache à la figure. Venin qui te donne envie de hurler. Tu sens que tu pourrais être très con, l’espace d’un instant. Tu pourrais lui cracher à la gueule que t’as couché avec personne depuis presque deux mois, pas même avec elle, et que en considérant ton habituel mode de vie, ça en revenait presque du miracle que tu n’aies pas encore craqué. Mais bon, c’est pas ultra fin de dire ça. Puis bon, toi, t’es pas bourré. Tu n’es pas assez bourré, et pas encore assez en colère pour dire des trucs comme ça. « Rends moi la bouteille. Elle au moins, elle aura pas envie d’aller voir ailleurs. » Tes lèvres émettent un bruit de frustration. Tu grinces des dents, à deux doigts de sortir un truc blessant. A deux doigts de dire le fond de ta pensée. Tu essaies de tenir le coup. Tu essaies de tenir, en venant poser ton front contre le sien. « Tu veux que j’te dise quoi ? J’pensais avoir été claire moi en t’disant que j’t’aimais. Mais si tu veux pas d’ça, dis le moi avant que j’devienne encore plus accro à toi. » Comment est-ce que tu fais, pour encaisser tout ça ? Comment est-ce que tu fais, pour ne pas la sommer de se taire ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas foutu tes mains sur tes oreilles, juste pour ne plus l’écouter ? Elle te connaissait, pourtant. Elle te comprenait, non ? Elle avait vécu tes déceptions amoureuses, elle avait été spectatrice de tes relations tumultueuses. Alors pourquoi ? Alors pourquoi est-ce que, aujourd’hui, elle refusait la moitié de ce que tu étais ? Ses doigts récupèrent la bouteille, alors qu’elle se sépare de toi. Tu ne luttes même pas. « Mais là tu vois... si j’avais su que t’avais envie d’draguer qui que ce soit...j’aurais plutôt dû taire mes sentiments. » C’est trop. Tu as l’impression qu’elle se fout de toi. Tu te relèves, alors qu’elle va se rouler en boule contre le canapé. « Putain, tu croyais quoi ? » Tu sens que ça t’échappe. Tu sens que la situation est en train de te filer entre les doigts. Tu n’as pas envie de la voir dans cet état. Tu n’as pas envie de la voir en larmes, à boire à même la bouteille. A cause de toi. « Fais pas genre que tu savais pas, que ça arrive comme une surprise. » Tu recommences à te ronger les ongles, alors que tu essaies de te maîtriser un minimum. « Tu fais comme si j’t’avais jamais dit comment j’étais, comme si tu ne m’avais jamais récupéré en miettes après chaque relation que j’ai foirée. Combien de fois, hein ? Tu te souviens de comment c’était avec Hadès, tu te souviens de tout ça, ou t’as tout oublié en l’espace de huit mois ? » Tu regrettes presque instantanément tes mots. Pourtant, tu le savais, au fond. Tu savais que tu avais été clair avec elle dès le départ, que tu lui avais dit que tu étais nul pour tout ça, et que c’était à prendre ou à laisser. Qu’est-ce qu’elle pensait ? « Entre ça et les trucs que tu m’dis pas, des fois, j’me demande si t’es vraiment la Neptune qui s’est barrée en me laissant derrière comme une merde. Si c’est celle que j’ai connu en étant adolescent. » Tu pars en couille. Tu pars en vrille, et tu te demandes si tu vas réussir à t’arrêter avant de dire un truc vraiment méchant. Et pourtant, c’est là, sur le bout de ta langue. C’est là, juste là, et ça part en sifflement entre tes dents. « Tu veux savoir qui c’est, tant qu’on y est ? Tu veux savoir qui m’fait tourner la tête quand je devrais pas ? Andy. Un beau petit cul de Colombien, merveilleusement bien moulé dans son jean, que je me tapais quand j’avais dix-huit ans, et que j’ai revu y’a pas longtemps. C’est pas l’premier mec qui passe devant ma fenêtre, putain. Et c’est bon ? T’es contente, là ?! Tu pourras pas dire que j’ai pas été honnête avec toi ! » Connard. Tu te mords l’intérieur de la lèvre, alors que tu réalises, pendant deux secondes, ce que tu venais de cracher. C’est trop tard pour tout ravaler. « Faut que j’me casse. »
Arrête. Tais-toi putain tu vas l’regretter. Mais non, les mots ont coulés, ont filés tout seuls. T’as pas su t’retenir. T’as pas su lui dire c’que t’avais vraiment sur le cœur. Que ces jours qui ont passés sans lui, c’était juste une torture. Qu’il t’manquait tout entier, lui et sa belle gueule qui t’fait tant craquer. Et au lieu d’ça... au lieu d’ça, y’a une putain d’tempête qui s’annonce entre vous. Y’a des mots que tu regrettes immédiatement.
Quand t’es revenue, tu lui as pourtant bien dit qu’t’étais prête à prendre tous les risques pour lui, et là, on croirait voir le contraire. Qu’tu fais tout pour l’faire partir. Qu’tu fais tout pour qu’il explose à son tour, une bonne fois pour toute. Et ça a pas raté. T’es partie sur l’canapé, pour être loin de lui, pour pas chialer encore plus. T’es déjà assez dans un sale état comme ça, en plus d’avoir picolé toute seule, en plus d’avoir déjà chialé pendant les textos envoyés. On t’avait pas prévenue que d’aimer quelqu’un à en crever ça allait être si douloureux que ça.
Et ses mots ont sifflé dans tes oreilles. Comme si ils t’assommaient d’un coup aussi. Comme si tu l’avais cherché. Tu mérites bien c’qui t’arrive non ? «Arrête...» t’as murmuré mais il est lancé. Il t’dit des horreurs que t’étais pas prête à entendre, pas dans ton état. Et l’alcool a disparu d’ton système, tu t’rends compte de ton erreur. Des mots que tu lui as dit, que tu l’as blessé.
«T’as pas l’droit, t’as pas l’droit d’me balancer tout ça ! C’est dégueulasse putain, t’as pas l’droit !»
Si t’es toujours la Neptune qu’il a connu ? Probablement pas, et alors tu t’en rends pas compte. Quelle conne. «Parfait, va l’retrouver alors si c’est ça qu’tu veux ! Oublie moi, oublie l’fait que j’suis revenue pour toi, que j’me suis battue pour survivre pour toi.» Qu’il se casse. Tu le retiendras pas. Tu veux pas t’déchirer la gueule pour lui. «Je...j’aurais préféré crever plutôt que d’revenir comme une conne pour toi. J’t’en prie, tire-toi, je te retiendrais pas. Va vite retrouver ce mec, baise avec lui, j’en ai rien à faire.» et t’as craqué.
T’as lâché la bouteille par terre, qui s’est éclatée en mille morceaux, tout comme ton cœur. T’as même pas voulu l’regarder, y’a tes larmes qui sont venues, toutes seules. Qui ont brouillé ta vue et t’as même plus trouvé la force d’lui parler. Si c’est ça tomber amoureuse, personne t’as prévenu qu’la chute serait encore plus douloureuse, et qu’se relever, c’est impossible.
Tu es blessé. Blessé par ses mots, blessé par cette situation qui t’explose entre les doigts. Tu l’entends te souffler d’arrêter. Tu entends ce petit mot, murmuré, tout bas. Mais, tu ne t’arrêtes pas. Et oui, t’es dégueulasse. T’es affreux, et tu ne le réalises qu’à moitié. Hors de toi, incapable de te contrôler. Incapable de maîtriser la colère qui pulse dans tes veines. Réaction violente face à tes blessures que tu peines encore à soigner. « Parfait, va l’retrouver alors si c’est ça qu’tu veux ! Oublie-moi, oublie l’fait que j’suis revenue pour toi, que j’me suis battue pour survivre pour toi. » Tu sens que tu as franchi une limite, mais tu n’est même pas certain d’avoir envie de faire marche arrière. Qu’est-ce que tu es têtu, putain. Qu’est-ce que tu es compliqué, quand tu t’y mets. « Qui m’dit que tu t’es pas foutue de ma gueule là-dessus aussi ? » répliques-tu, sans même hésiter deux secondes sur tes mots. Confiance abîmée. Confiance saccagée, et tu t’appliques pour détruire le peu qu’il restait. « Je...j’aurais préféré crever plutôt que d’revenir comme une conne pour toi. J’t’en prie, tire-toi, je te retiendrais pas. Va vite retrouver ce mec, baise avec lui, j’en ai rien à faire. » Ah ouais ? Vu l’état dans lequel elle s’était foutue, tu doutais que ça ne lui fasse rien. Mais bon. T’es con. Suffisamment con pour ne pas bouger. « Très bien ! » brailles-tu. « Au moins, comme ça, c’est clair, j’préfère. » Sincère. Mensonges. Foutaises. Tu voudrais la prendre dans tes bras. Tu pourrais ramper à ses pieds, et t’excuser. Te foutre à pleurer, murmurer que t’es désolé, que tu ne pensais pas ce que tu disais, que t’irais pas voir Andy, pas sitôt, pas alors qu’elle était dans un état pareil. Tu devrais le dire. Tu devrais le faire. Tu devrais écarter la bouteille, et juste la serrer contre toi. Depuis quand est-ce que vous étiez aussi toxique l’un envers l’autre ? Depuis quand est-ce que vous vous engueuliez comme ça ? Tu ne sais même plus. Tu ne sais même pas si vous vous étiez un jour affrontés comme ça. Tu préfères faire demi-tour. Tu préfères regagner le chemin de la porte d’entrée, plutôt que de faire des efforts ratés. Tu ne réagis même pas quand la bouteille s’explose sur le sol. Crise de nerfs à laquelle tu ne veux même plus prêter attention. Tu claques la porte, détruisant probablement ce qu’il vous restait de relation.
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