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 James ♦ Slow Night, So Long

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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyJeu 28 Mai 2015 - 12:47




Slow Night, So Long

feat. James Evans & Kaleb Mays


Cela faisait à peine trois jours que Kaleb avait à nouveau foulé le sol de son pays. Un grand changement pour lui qui a toujours vécu loin de la terre des kangourous. Cela lui faisait même bizarre de revenir. Et puis, sans cet accident il serait entrain de s’entraîner pour la prochaine saison qui allait débuter à Italie. Il avait déjà raté les cinq premières courses. Et cela l'énervait. Même s'il savait qu'il n'était franchement pas en état de disputer ne serait-ce qu'un tour. Il avait donc envie de se changer les idées. Et comme promis, il avait téléphoné à James. James et lui se connaissaient depuis des années. Le mannequin était souvent venu le voir en course et ils s'étaient aussi souvent retrouvés au même fête. A s'intéresser souvent aux mêmes nanas. Souvent, ils pariaient sur lequel des deux allait recevoir les faveurs d'une demoiselle. Bon ce n'était pas méchant. Ils traitaient correctement les femmes. Ils étaient juste compétiteurs, même sur ce terrain. James lui avait donc proposé de venir le rejoindre pour prendre un verre dans un des bars de la ville. La veille, Kaleb était allé loué un coupé pour pouvoir se déplacer dans la ville et les environs. Il devait recevoir prochainement une de ses motos qui allait arriver dans le port de Brisbane d'ici une bonne semaine. Il s'impatientait. Il avait envie, même besoin de se remettre en selle. Cela serait peut-être une thérapie pour lui. Il avait aussi tenu à ce que son manager lui fasse parvenir la moto avec laquelle il avait eu son accident. Personne ne l'avait touché depuis Valence. Seuls les experts pour l'enquête du procès avaient pu l'approcher. Maintenant que tout ça était derrière lui, il voulait la reprendre. C'était avec elle, qu'il avait gagné son premier titre. Elle avait une valeur sentimentale et même plus que ça. Kaleb ne pouvait pas se séparer d'elle. Ce n'était pas possible. Elle était en aussi piteux état que lui. Cette moto lui avait permis de trouver sa place sur les circuits. Alors, il avait exigé de l'avoir. Il ne savait pas encore s'il pourrait en tirer quelque chose. Tout le monde lui disait de la mettre à la casse, de tirer un trait sur ça. Mais Kaleb ne pouvait pas. Alors il avait hâte de la revoir, même s'il avait une appréhension à cette idée. C'était une bonne chose, il y croyait. C'était avec ses pensées qu'il se retrouvait dans le bar indiqué par son meilleur ami. Kaleb était vétu simplement, un jean, un polo, une veste. Avec la notoriété qu'il se payait, il savait qu'il n'allait pas passer longtemps anonyme. Mais pour l'instant, c'était encore le cas. Il pouvait se promener sans être importuner par une horde de fan. D'un point de vue extérieur, on aurait peut-être du mal à le croire, mais Kal détestait la notoriété. Il aimait ce qu'il faisait mais quand il avait commencé, il n'avait pas du tout penser à ça, aux inconvénients. Les gens ne voyaient en lui, qu'une certaine image qu'il donnait. Et c'était de sa faute. Rares étaient les personnes qui le connaissaient vraiment. James en faisait parti. Et c'était peut-être pour cette raison qu'il appréciait la compagnie de ce dernier. Il n'avait pas a agir différemment, à porter un masque. Non, il était juste lui, Kal.

Kaleb ne mettait pas longtemps à apercevoir son pote, la cigarette à la bouche, à l'une des tables du bar. Il s'y dirigea avant de lui serrer la main. « Tu sais que cette clope aura ta peau, un jour ? » Il esquissa un sourire avant de faire signe à un des serveurs pour commander une bière. Une fois fait, il s'installa face à son meilleur pote, retirant sa veste. « J'espère que t'attends pas depuis longtemps. J'ai du aller faire le plein de la voiture et je me suis retrouvé à vingt minutes d'ici. » Le pilote ne se souvenait plus que Brisbane était si chaotiques aux heures de pointe. C'était tout un cinéma pour trouver une station essence qui était disponible.  


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Dernière édition par Kaleb Mays le Ven 29 Mai 2015 - 17:51, édité 1 fois
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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyVen 29 Mai 2015 - 11:17




Slow Night, So Long

feat. James Evans & Kaleb Mays


Voilà plusieurs semaines que James était arrivé à Brisbane maintenant, presque deux mois pour être exact. Les premiers jours avaient été difficiles, même pour un gars comme lui qui avait l'habitude de voyager. Décalage horaire, nouvelle culture pas d'ami ni de famille sur place, la pensée omniprésente d'Emma... Ah, Emma. C'était de sa faute s'il était là. Ou plutôt grâce à elle. Il ne savait pas encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose d'être ici, mais dans les deux cas c'était elle la responsable. Elle lui avait tant parlé de l'Australie, pays des adorables kangourous... Ce n'était peut-être pas une bonne idée de venir ici peut-être, il pensait beaucoup à elle, sûrement trop. Mais il en avait besoin en ce moment. Elle lui manquait tellement... Ce qui lui faisait le plus mal, c'est qu'il commençait à oublier le son de sa voix, de son rire, son odeur... Cela faisait des années qu'elle était partie, et que lui devait continuer à avancer, à " vivre ". Putain de vie, putain de destin, putain.

Le paradoxe de la situation, c'est que le français passait ses journées à revivre le passé, à se souvenir. Mais ça lui faisait mal, très mal. Et donc il passait ses nuits à boire, s'amuser, coucher, pour oublier. Il ne savait pas comment gérer cela, il n'avait jamais réussi, il ne pensait pas y arriver un jour. C'est pourquoi il commençait à connaître pas mal de coins sympas à Brisbane et à avoir des relations. Généralement il s'entendait bien avec les barmans, enfin, sauf ceux où il était interdit de revenir dans le bar à cause de rixes... Mais enfin, ce n'était pas arrivé souvent. Il commençait aussi à avoir une petite réputation auprès des femmes, elles savaient qu'elles ne devaient pas succomber car elles ne seraient qu'une femme de plus. Mais comment lui résister ? Il arrivait toujours à les faire rire, à les charmer, et finalement à les ramener dans son lit. Ce n'était pas intentionnel, il ne se réveillait pas chaque matin avec l'idée perverse de faire souffrir des filles. C'est juste, qu'il aimait les femmes, leur compagnie, mais qu'il ne pouvait plus donner son cœur. Il n'avait rien à leur offrir, si ce n'est une nuit de folie.

Aujourd'hui, alors que James ne faisait pas grand chose chez lui, sa routine quotidienne fut perturbée par un appel de Kaleb. Kaleb Mays, grand champion des circuits, grand rival auprès de la gente féminine aussi, mais surtout son meilleur ami. Kal et lui, c'était une histoire sympa. Alors que Kal était de plus en plus connu, James lui enchaînait les contrats de mannequinat et se faisait aussi connaître. Ils se retrouvaient alors aux mêmes événements et aux mêmes fêtes. Ce qui était d'abord une compétition entre eux (qui tiendra le plus l'alcool ? qui boira le plus de verres ? qui ramènera le plus de nanas ? qui aura celle-ci ?), c'est transformé en amitié. Il faut dire que les deux jeunes hommes avaient de nombreux points communs et étaient faits pour s'entendre. Au téléphone, Kal lui appris qu'il était arrivé en Brisbane, et qu'il fallait se voir. Le jeune parisien lui parla alors du Canvas, un bar dans lequel il venait souvent. Le rendez-vous était pris ce soir, ça allait être une très bonne soirée.

James arriva au Canvas en premier. Comme d'habitude. Ce n'est pas que Kaleb avait l'habitude d'être en retard, c'est juste que James arrivait presque tout le temps en premier. Sauf quand il croisait une jeune femme en route. Il s'était habillé simplement : un jeans, une chemise noire avec quelques boutons ouverts, une petite veste. Il n'avait pas ses lunettes par contre. Le jeune homme était venu à pieds, il ne prenait plus la peine de venir en voiture car il n'était jamais en état de repartir avec. Il entra dans le bar. C'était déjà noir de monde. Il se faufila dans la foule pour arriver à une table vide où il s'assit. Au bout de 5-10 minutes, toujours pas de Kal. Le français regarda son portable pour voir s'il avait raté un appel ou quoi, mais rien. Il commanda une bière en attendant. Puis il sortit une clope et commença à fumer. Enfin, Kal arriva à ses côtés et lui serra la main. Le parisien lui serra en retour tout en lui adressant un grand sourire, heureux de le voir.

« Tu sais que cette clope aura ta peau, un jour ? » lui dit Kaleb en souriant et avant de commander une bière. Peut-être que lorsque je serai mourant, tu arriveras à l'heure à nos rendez-vous. James le regarda quelques secondes avant de rire. Il demanda au serveur de lui ramener une deuxième bière, la sienne était déjà vide. Son ami lui apprit alors qu'il s'était éloigné sans le vouloir en recherchant une station essence. Ça doit faire une petite demie-heure que je t'attends. Encore un peu et je commençais la soirée sans toi. Pour illustrer ses propos, James désigna d'un signe de la tête une charmante blonde non loin d'eux. Il prit une gorgée de bière. L'Australie hein ? Si on m'avait dit un jour que j'y serai à boire un verre avec toi, ça m'aurait fait bien rire. Le français se mit à rire doucement. Les deux jeunes hommes étaient habitués à être aux Etats-Unis, et ils n'avaient jamais parlé d'un pays comme l'Australie. Donc se retrouver ici, à l'autre bout du monde, presque incognitos, c'était une situation assez drôle. Content de te voir en tout cas, ça a l'air d'aller. James ne voulait pas faire référence explicitement à l'accident dont avait été victime son meilleur ami, c'est pour cela qu'il se contenta de cette phrase générale.


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Dernière édition par James Evans le Jeu 11 Juin 2015 - 22:43, édité 5 fois
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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyVen 29 Mai 2015 - 19:04




Slow Night, So Long

feat. James Evans & Kaleb Mays


Kaleb s'installait plus confortablement sur le siège en cuir. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans cet endroit. A vrai dire, même s'il était originaire de Brisbane, il n'en connaissait pas grand chose. La ville avait bien changé depuis qu'il était ado. Et depuis, il avait quitté son pays d'origine pour les États-Unis. D'ailleurs, il se sentait plus américain, qu'australien. Même s'il avouait sans mal qu'il adorait le pays dans lequel il était né. Il y revenait assez régulièrement sauf quand son emploi du temps l'en empêchait. Quoiqu'il en soit, pendant cette convalescence forcée, il allait pouvoir redécouvrir Brisbane et les endroits où il pourrait passer de bons moments, comme ici avec James. Le pilote observa son meilleur ami quand il reprit la parole. Les lèvres de Kal s'étiraient en un sourire amusé, encore plus quand il suivit du regard le geste de James. Une jolie blonde se trouvait à deux tables de la leur. Ooh le traître, il avait commencé les hostilités sans lui. Pas grave, il aimait toujours autant la compétition et le français le savait très bien. « Arrête de te vanter. Si elle s'était intéressée à toi, elle serait déjà là. Avoue que tu as pas osé lui adresser la parole ? » Kal s'avança un peu et piqua une clope du paquet à James. « Tu vas pas mourir tout seul. » Il coinça la cigarette entre ses lèvres charnues. Puis il se leva de son siège. « Regarde celui qui n'a pas perdu la main. » Il quitta la table et se dirigea vers la jolie blonde qui parlait avec une copine. Il parla quelques secondes avec la jeune femme qui alluma sa cigarette, le sourire aux lèvres. Kaleb retourna ensuite à sa table. Il jeta un œil à Sam. « Ça s'appelle mener 1.0. » Il glissa un beau de papier sur la table où était inscrit le numéro de téléphone de la jolie blonde, avec un sourire triomphant sur ses lèvres. A ce moment là, le serveur arriva à leur table et donna la bière que Kal avait commandé. Il remercia l'employé puis il reporta son regard sur James. « Oui, moi non plus. Depuis quand on s'est pas posé comme ça dans nos vies d'agités ? » Le français, tout comme lui, ne s'attendaient pas à se retrouver à Brisbane. Ils étaient plus habitués à se retrouver aux quatre coins du monde. Et puis même s'il aimait l'Australie, on ne pouvait pas dire que c'était une destination exotique. Le jeune pilote porta la bouteille à ses lèvres et but une bonne gorgée.

Aux dernières paroles de James, Kal haussa un peu les épaules. Il savait. James était bien sûr au courant de ce qui s'était passé. Pour la simple et bonne raison qu'il l'avait vu comme beaucoup à la tv. Puis il avait pris régulièrement de ses nouvelles. Parce qu'à ce moment-là, il ne pouvait pas venir en Espagne. Et Kal, dans l'état dans lequel il était, ne pouvait pas non plus bouger. « Pour l'instant, ça va. J'ai vu aucun moustique dans le coin. Mais je sais que ce n'est qu'une question de temps. On finira par savoir que je suis ici. Et ça recommencera. » Et quand il parlait ça, il pensait au matraquage médiatique dont il faisait l'objet depuis des mois. Même ici, il savait de toute façon que le repos, la tranquillité allait être de courte durée. C'était ainsi. En devenant pilote professionnel, Kaleb voulait simplement réaliser son rêve de gosse. Mais il était aussi devenu un sujet people dont les gens raffolaient. Et les journaux racontaient tout et n'importe quoi. Il ne comptait plus les fois où sa mère l'avait appelé, paniqué, parce qu'on disait dans certains journaux qu'il avait fait une overdose, ou une tentative de suicide, ou qu'il s'était fiancé avec un mannequin à l'autre bout du monde. Et forcément, quand Kaleb ne pouvait pas contacter sa mère pendant un petit moment, cette dernière croyait tout ce qu'elle lisait dans la presse. Kal ne pouvait pas lui en vouloir. C'était une mère. Il reposa sa bière sur la table puis il reposa son regard sur James qui tirait une nouvelle fois sur sa cigarette. « Et toi alors ? Toujours le syndrome de la page blanche ? » James essayait d'écrire son premier roman. Il en avait parlé à Kaleb. Mais il ne lui avait pas donné d'autres nouvelles alors le jeune pilote se posait des questions. Kal contrairement à son meilleur ami, n'avait jamais eu une réelle passion pour l'écriture. Rien qu'écrire une lettre était une corvée pour lui. Heureusement que maintenant, il se contentait de signer des autographes, et les contrats, c'était son avocat qui s'en chargeait. Mais pour James c'était différent. Il aimait écrire. Mais c'était une chose l'envie, il fallait ensuite la concrétiser. Ce n'était pas aussi simple de passer du statut de mannequin vedette à celui d'écrivain en herbe. Surtout qu'il imaginait bien que les gens autour de lui allaient avoir des aprioris sur ses capacités à écrire quelque chose de correct.

Kaleb tira sur sa cigarette. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas fumé. Ce n'était pas conseillé aux sportifs. Mais il n'en était plus un pour l'instant. Il pouvait se faire plaisir. Et puis il savait que ce n'était pas son meilleur ami qui allait lui faire une remarque sur ça. Puisque lui-même, était accro à la nicotine. Il serait mal venu qu'il donne des conseils à son meilleur ami. Puis l'australien ajouta, après un petit silence : « Tu crèches où ? T'es à l'hôtel ou t'as pris un appart' ? » Peut-être que James aurait des bons conseils à lui donner. Parce que Kal doutait qu'il allait supporter la colocation très longtemps. Il n'était pas fait pour ça. Il était célibataire. Ce n'était pas pour s'encombrer de deux nanas et d'un mec. Même si l'une des nanas en question, était sa cousine.  


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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptySam 30 Mai 2015 - 11:42




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feat. James Evans & Kaleb Mays


James, qui était déjà installé depuis un moment, regarda son meilleur ami s'asseoir confortablement et retirer sa veste. A peine lui eut-il montrer la jeune femme, que Kal répondit. « Arrête de te vanter. Si elle s'était intéressée à toi, elle serait déjà là. Avoue que tu as pas osé lui adresser la parole ? » Le mannequin répondit par un sourire aux paroles de Kaleb. C'était très rare que les femmes venaient lui parler, ou à Kal. Ils avaient cette prestance qui les rendait assez intimidants, c'est pourquoi c'est toujours eux qui faisaient le premier pas. L'australien lui piqua ensuite une clope en lui disant qu'il ne mourrait pas seul. James haussa légèrement des épaules. On finissait tous seuls, à la fin. Que ce soit sur le lit de mort ou dans la tombe, il n'y aurait personne pour nous accompagner. Mais pas besoin de plomber l'ambiance avec ce genres de réflexions, c'est pourquoi il ne dit rien. Puis Kal se leva, partit et revint en un temps record avec un bout de papier sur lequel était numéroté le numéro de la blonde. « Ça s'appelle mener 1.0. » Le français éclata de rire. Tu me fais poireauter 30 minutes, et quand tu te pointes c'est pour me piquer ma première proie ? T'es un bel enfoiré Kal. Il garda un sourire en coin collé au visage et tira un coup sur sa clope. De toute façon, c'est à la fin qu'on fait les comptes... James regarda Kal d'un air à la fois rieur et compétiteur. Le serveur arriva avec leurs bières. James retira sa cigarette et porta la boisson à ses lèvres pour en boire une longue gorgée. Kal lui demanda alors depuis combien de temps ils ne s'étaient pas posés comme ça. M'en parle pas, ça doit faire plusieurs mois. J'ai l'impression que c'était il y a une éternité. Le jeune homme leva rapidement les yeux en l'air, cherchant à quand remontait leur dernière soirée. Entre son boulot à Paris, les courses de Kal un peu partout, son accident et sa convalescence... C'était il y a longtemps, trop longtemps. On va se rattraper ce soir ! Il le regarda amusé et but une nouvelle gorgée de bière.

Le natif de Paris remarqua le haussement d'épaules de son meilleur ami, alors qu'il venait de lui demander implicitement comme il allait. Il faut dire que Kal venait de traverser une période assez sombre. Il avait eu un grave accident lors d'une course en Espagne, il avait été grièvement blessé et son rival avait perdu la vie. Suite à cela, il avait eu une longue convalescence qui n'avait pas été de tout repos puisque, en même temps, les journalistes s'emparaient de l’événement et l'accusaient d'avoir provoqué la mort de l'autre pilote. Il y eut un procès long et fatiguant qui écarta la responsabilité de Kal, mais le mal était fait. James avait suivit, malheureusement, l'affaire de loin. Il était sur un projet important à Paris et n'avait pas pu se libérer pour aller voir son meilleur ami. Cependant il l'appelait très souvent et faisait tout son possible pour l'aider à gérer la situation. Il trouvait que c'était une bonne chose que Kal revienne ici, son pays d'origine, pour retrouver du calme et de la sérénité, se ressourcer. Retourner aux Etats-Unis aurait été horrible, il aurait subi un battage médiatique de dingue. Kaleb lui répondit que ça allait, puis embraya immédiatement sur l'absence de journalistes qu'il surnommait les " moustiques ". James sourit à la comparaison.

On va finir par te reconnaître, c'est sûr. Mais ici ils sont moins virulents, j'en ai déjà vu. Alors que si tu étais resté en Espagne ou aux Etats-Unis, là ça aurait été chiant. Je pense que tu es tranquille ici.

Kaleb lui demanda alors où il en était dans son projet d'écrire un livre. James le regarda quelques instants avant de pousser un long soupir. Yep. Toujours. Cela faisait des semaines, des mois même, que le mannequin avait décidé de concrétiser cette passion et son rêve de gosse. Mais depuis, rien. Il n'avait pas écrit la moindre phrase, le moindre mot. Il bloquait complètement. Déjà, parce qu'il ne savait pas quoi écrire. Alors qu'il avait toujours pensé écrire un roman, il avait envisagé d'autres hypothèses après quelques jours sans rien écrire. Pourquoi pas une autobiographie ? Il y avait des choses à dire sur lui, sa vie à Paris, ses études à Londres, Emma, sa descente aux enfers, sa vie de mannequin... Mais était-il prêt ? A se dévoiler comme jamais ? A évoquer son amour de jeunesse ? A confesser ses pêchés, ses faiblesses... Non, sûrement pas. Quelque chose le bloquait. Comme toujours. C'était un cruel problème qu'il avait devant lui, il ne savait pas comment le résoudre ni passer outre. James écrasa son mégot dans le cendrier et finit sa bière d'une traite. Je ne pense pas être capable de le faire finalement. Ce n'était que le rêve d'un gamin naïf, je ne suis pas fait pour ça. Il savait que, quand bien même il arrivait à écrire son bouquin, les emmerdes ne feraient que commencer. Lui, le beau gosse mannequin, écrire son propre livre ? Il se ferait découper en morceau par la presse, par la critique. La société était rongée par les clichés, si on était beau c'est qu'on était écervelé.

« Tu crèches où ? T'es à l'hôtel ou t'as pris un appart' ? » Lorsque le pilote posa sa question, James sortit de sa stupeur et remarqué qu'il était tombé dans ses pensées depuis qu'ils avaient parlé de son projet. Il se passa la main dans les cheveux et fit un sourire désolé. J'me suis pris un appart', vu que j'ai pas l'intention de repartir de sitôt. Le jeune homme fit craquer sa nuque et passa sa main dessus. Et toi ? Il me semble que tu m'avais parlé de quelqu'un de ta famille, non ? James ne se rappelait plus vraiment. Peut-être un cousin, une cousine, ou un oncle. Moi je me suis installé dans le quartier de Pine Rivers. Les apparts' sont magnifiques. Il y a aussi des lofts pas mal. C'est un quartier calme mais c'est pas plus mal, quand j'suis chez moi c'est pour me reposer. Sinon je sors. Il marqua un silence de quelques secondes.

J'reviens, je dois pisser. Dit-il en se levant et en s'éclipsant rapidement. Lorsqu'il revint, James tenait deux verres en mains. Il s'était pris un Cuba libre (rhum + cola + citron) et avait pris la boisson préférée de Kaleb. Il posa les verres sur la table et se rassit en face de son ami. Il est temps de passer aux choses sérieuses non ? Le sourire en coin, James parlait d'un ton joueur. Il trinqua avec Kal et porta son verre à ses lèvres pour boire une gorgée. Il le reposa sur la table. Au fait, je t'ai menti. Je n'ai pas été pisser. Il mit sa main dans la poche de son pantalon et sembla chercher quelque chose quelques secondes, avant de déposer deux morceaux de papier devant l'australien. Il y avait deux numéros. Je viens sûrement de croiser les deux nanas les plus chaudes de la soirée. Ça fait 2-1. Et même 3-1 parce que j'en ai eu deux en même temps, donc 1 point bonus. James lâcha un rire amusé et regarda Kaleb avec défi, comme toujours concernant les femmes. Tiens ça me fait penser, y a quelques soirs, j'ai passé la nuit avec une rouquine... Mec, je regrette carrément de pas avoir gardé son numéro ! Le parisien prit une nouvelle gorgée de son délicieux breuvage.


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Dernière édition par James Evans le Jeu 11 Juin 2015 - 22:43, édité 2 fois
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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptySam 30 Mai 2015 - 20:59




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Un sourire moqueur s'afficha sur les lèvres de Kaleb. Combien de fois avaient-ils joué ce jeu-là ? Des centaines sûrement depuis qu'ils se connaissaient. Mais à croire qu'ils prenaient toujours autant plaisir à se mettre chacun au défis. « Ouais c'est toujours à la fin que tu chiales comme une gonzesse. » Fallait-il que Kal lui prépare un paquet de mouchoirs ? Il ne voulait pas se vanter mais même s'il n'était pas mannequin comme son meilleur pote, il accumulait pas mal de conquêtes. Des femmes dont ils finissaient toujours par oublier le prénom, quand encore ils le connaissaient. Cela lui arrivait plus qu'il ne voulait l'admettre, ouvertement. Ce n'était pas correct de coucher avec une nana sans savoir comment elle se prénommait, diront certains. Pour Kal ce n'était pas utile de le savoir. De toute façon, il ne rappelait aucune fille alors au moins, il ne s'embêtait pas à retenir un foutu prénom. Le pilote se trouvait encore jeune pour prendre ce genre de chose au sérieux. Il était toujours sur les routes. Il partageait son temps entre les villes qui possédaient un circuit et les voyages qu'il faisait quand il était au repos. Et « repos » était un mot qu'il n'appréciait pas. Lui, se reposer, c'était comme demander à un fumeur de se détacher de sa clope l'espace d'une seule journée. Impossible. Kaleb aimait trop son boulot pour se prendre des vacances. D'ailleurs ces deux dernières années, il n'en avait pas pris. Il y avait eu pas mal de changement dans l'écurie. Il avait eu une nouvelle moto puis un autre  circuit avait été ajouté au calendrier. Alors forcément, les vacances passaient au second plan. Ce qui n'était pas fait pour lui déplaire. A vrai dire, si on y regardait de plus prêt, en dehors de la compétition, Kaleb n'avait pas grand chose d'autre dans la vie. Une constatation qui l'avait frappé en pleine figure ces dernières semaines. Il but une gorgée de sa bière avant d’acquiescer aux mots de James. Une éternité, ouais c'était pas faux. Puis tout en reposant sa bouteille, le pilote ajouta, narquois : « J'espère que tu vas tenir le coup. Ça fait un moment que t'es pas sorti. Je sais pas si c'est une bonne idée pour toi de bouger toute la nuit. » A vrai dire sur ce coup-là, ils étaient tous les deux rouillés par ce genre de soirée. Cela faisait un bail qu'ils n'avaient pas fait la tournée des bars. La dernière fois, c'était quand ils se trouvaient à Silverstone. Kal avait participé au douzième grand prix de la saison. Ils avaient fini arraché tous les deux. D'ailleurs, le pilote se demandait encore comment ils avaient réussi à revenir à l’hôtel de l'australien. Se retrouvait au lit avec deux inconnues avait été un sacré réveil.

Kaleb soupira un peu aux paroles de James. Il était certain que l'anonymat n'allait durer qu'un temps. Après, la presse allait à nouveau suivre le moindre de ces faits et gestes.  « Je ne suis pas sur que ce soit différent parce que nous sommes en Australie. Une presse people et une presse de merde où qu'elle se trouve. » Le pilote avait encore beaucoup de rancune envers le lynchage médiatique, venant surtout des magazines people, qu'il avait subit alors qu'il était encore à l'hôpital. Des journalistes s'étaient même fait passer pour des personnels du corps médical pour récupérer son dossier ou prendre des clichés quand il se trouvait encore en salle de rééducation. Non ça, il n'était pas prêt de pardonner à ses chacals, de n'importe pays qu'ils viennent. Maintenant, il était capable de s'en prendre à eux physiquement tellement il était exaspéré par ce genre de comportement. Mais il savait que cela n'allait pas arranger les choses. Il n'avait pas envie de leur donner raison quand cette presse le qualifiait de mec instable et dangereux, tant sur les circuits que dans sa vie privée. Pff qu'est-ce qu'ils savaient de sa vie ? Parce que ce n'était pas Kaleb qui aimait parler de lui. Il n'accordait que très peu d'interviews et toujours pour des magazines spécialités dans les sports mécaniques. Toutes ces choses qu'on racontait sur lui, étaient pour la plupart du temps, inventées. Mais peu lui importait ce que les gens pensaient de lui. Il n'avait pas à plaire à qui que ce soit. Seules les personnes qui le côtoyaient réellement savaient comment était  Kaleb Mays. Et c'était ça pour lui, le plus important. Aux paroles de James, il haussa un peu les épaules. Un rêve ? « Faire de la moto était pour moi un rêve de gamin. Cela ne m'a pas empêché de le réaliser. Te mets pas des barrières pour rien. Y'a déjà assez de cons qui vont vouloir te décourager sans que tu ne leur donnes raison. » Si c'était ce qu'il voulait faire, il devait le faire. Kal partait du principe qu'une vie vécue à moitié, n'était pas une vie. James allait avoir trente et un ans, s'il ne s'y mettait pas maintenant il allait finir par le regretter. Et on ne pouvait pas vivre avec des regrets. « Faut que tu découvres ce qui te bloque. Tapes-toi une romancière, ça va peut-être te décoincer. » Un nouveau sourire s'étira sur les lèvres de l'australien. Bon, il allait pas broyer du noir ce soir. Il n'était pas sorti pour ça. Il prit une dernière gorgée, finissant sa bouteille alors que James reprenait la parole, parlant de l'endroit où il pieutait. A sa question, il répondit à la suite. « Une cousine, Dylan. Et c'est sur Pine Rivers aussi. Alors on est voisins. Elle loue une villa avec une autre nana et un mec. Le premier jour de mon arrivée, je suis tombé sur sa coloc' complètement à poil. » Un fin sourire resta sur les lèvres de l'australien. Il y avait pire comme premier contact. La glace avait été rapidement  brisée entre eux. « Je crois que je lui ai foutu la trouille de sa vie. En même temps, elle doit pas avoir l'habitude de ce genre de surprise. Elle est étudiante en droit alors elle doit pas se marrer tous les jours. » Moqueur, Kaleb, un peu. Il connaissait un bon nombre d'avocats et d'avocates et ils avaient tous un balai dans le cul. Bien qu'Eireen était irlandaise, ce qui faisait monter sa côte aux yeux du pilote. Les irlandaises étaient des femmes de caractère.

Il ne savait pas combien de temps, il allait rester à Brisbane. Il espérait encore que sa convalescence n'allait pas prendre trop de temps. Il savait que pour cette saison 2015, s'en était fini pour lui. Mais il allait participer à celle de 2016. Et pour cela il devait, au plus tard pour juillet, reprendre les entraînements. Il ne comptait pas laisser le championnat gp se poursuivre sans lui. Parce qu'il ferait quoi lui, de son temps ?  Et puis, il avait encore tous ces sponsors qui comptaient sur lui. Tout comme son équipe qui l'avait soutenu depuis Valence. Il ne voulait pas les décevoir, pire se décevoir lui-même. Il regarda ensuite son meilleur ami qui se levait de la table où ils s'étaient installés. Kaleb en profita pour allumer une seconde cigarette, piochant encore dans le paquet de Jay. Ce dernier ne m'y pas longtemps à revenir. Aux paroles du français, Kal porta ses yeux bleus sur les deux papiers que le mannequin posait fièrement sur la table. Ce qui fit rire le pilote alors que son regard se posait sur les deux femmes en questions. « Non mais si tu commences à taper sur le bas du panier, ça va finir par un k.o en ma faveur. Regarde leurs tronches, elles doivent en faire leur business. Et on a dit pas de professionnelles. Mais je t'accorde un point parce que t'as eu le courage d'aller vers elles. Donc 1.1 » Parce qu'on disait que les bons comptes faisaient les bons amis. Il accepta le verre que lui offrait James puis il s'exclama sans avoir eu le temps de goûter au nectar. « Va te faire foutre Evans avec ton point de bonus ! Jte l'ai dit, chacune vaut un demi point, rien de plus. » Kal prit une gorgée de sa téquila offerte puis il sourit un peu plus à la dernière phrase de son pote. « Si la rouquine ressemble aux deux nanas précédentes, tu vas finir par me faire peur. » Il fit un petit signe avec sa main qui tenait son verre avant d'en boire une nouvelle gorgée. On ne pouvait pas dire que ces deux là étaient pressés de se caser. Kaleb tout comme James appréciait leur célibat. En même temps, le pilote savait que James avait connu un drame niveau sentimental alors ça se comprenait qu'il ne soit pas intéressé par quelque chose de sérieux. Pour Kal, c'était juste parce qu'il était un handicapé des sentiments. Il était incapable de s'attacher à une femme. Ou alors peut-être qu'il n'était pas encore tombé sur la bonne. Bien qu'il doutait en avoir réellement envie. Les femmes étaient trop compliqués pour lui.  


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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyLun 1 Juin 2015 - 17:24




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« Ouais c'est toujours à la fin que tu chiales comme une gonzesse. » James répondit à son meilleur pote par un magnifique doigt d'honneur juste devant sa sale face. Cette compétition entre les deux durait depuis toujours, et il espérait qu'elle durerait encore longtemps. C'était tellement amusant. Surtout que depuis qu'ils se connaissaient, aucun n'avait un réel avantage sur l'autre. Un soir James avait plus de succès, l'autre soir Kaleb, parfois ils en avaient autant (mais jamais ils ne repartaient seuls). Kaleb étant pilote, au début cela faisait chier James qui lui était mannequin, c'était donc se métier d'être beau, bien habillé et de plaire. Mais avec le temps, et au fur et à mesure que son amitié avec l'australien grandissait, il s'en fichait. Sauf les soirs où Kaleb avait plus de succès que lui, là il était d'une mauvaise foi sans limite ! Le pilote lui lança une pique quant à sa capacité à tenir le coup alors que cela faisait longtemps qu'ils n'étaient pas sortis. Le français rit doucement. Parle pour toi le vieux. Pendant que Môssieur se faisait dorloter par des infirmières, moi j'étais dehors en très bonne compagnie. James regarda son meilleur pote narquoisement. Cependant, il devait admettre, mais il ne le ferait pas oralement, qu'il avait un peu perdu la main. Entre sortir seul pour draguer (ce qui ne lui prenait généralement pas beaucoup de temps et donc pas beaucoup de verres), et sortir avec Kal, ce n'était pas vraiment la même chose !

James écouta ensuite Kaleb cracher sur la presse. Il grimaça légèrement mais ne répondit rien. Il savait à quel point il avait souffert de la presse et à quel point il avait la dent dure contre eux. Comment lui en vouloir ? Le français lui, n'avait pas encore eu à se plaindre de la presse people. Ce qui était normal, vu que son métier était moins médiatisé que celui de son ami. Il y avait bien eu quelques articles où on le voyait faire la fête, mais il ne pouvait pas dire que c'était des calomnies ou quoi. Cependant, il se doutait bien qu'il ne serait pas épargné s'il sortait son livre. C'était peut-être aussi l'une des raisons qui le bloquaient, surtout quand il voyait ce que Kaleb avait subi. Lui, n'était pas encore prêt à faire face. « Faire de la moto était pour moi un rêve de gamin. Cela ne m'a pas empêché de le réaliser. Te mets pas des barrières pour rien. Y'a déjà assez de cons qui vont vouloir te décourager sans que tu ne leur donnes raison. » James baissa les yeux. Au fond, il était touché par ce que lui disait Kaleb. Il l'encourageait et lui disait de ne pas baisser les bras. Cela lui faisait extrêmement plaisir. Cependant, sa fierté l'empêchait de remercier Kal et de le serrer dans ses bras. Pourquoi les relations entre hommes étaient-elles si compliquées ? Ou bien était-ce tout simplement lui qui se refusait d'être trop émotif et démonstratif ? Il releva les yeux vers son meilleur pote. Arrête ou je vais finir par croire que t'en as après moi. Il se mit à rire. Il se passa la main sur la nuque, un peu gêné. Heureusement, Kaleb continua en lui proposa de se faire une romancière. Ça, c'est une putain de bonne idée mec ! Je vais m'y mettre dès ce soir ! Le français accentua sa phrase en tapant la table de la main avant de rire. Il ne pensait pas vraiment que coucher avec une romancière l'aiderait, mais au moins essayer d'en chopper une serait drôle et apporterait un peu de défi lorsqu'il sortait draguer. Enfin, Kaleb lui expliqua qu'il était chez sa cousine en ce moment, elle-même en colocation avec une autre fille et un gars. Elle était étudiante en droit était nue lorsqu'il l'avait vue pour la première fois. James ne put s'empêcher d'éclater de rire en entendant cela. Bravo Kal, t'as fais fort cette fois ! Après quelques instants, il se calma mais ne put s'empêcher de continuer à sourire, véritablement amusé en imaginant la scène. Et elle est comment ? Si elle est pas mal, tu pourrais essayer de la détendre... Il regarda son meilleur ami, certain qu'il s'était déjà fait lui-même la réflexion.

« Non mais si tu commences à taper sur le bas du panier, ça va finir par un k.o en ma faveur. Regarde leurs tronches, elles doivent en faire leur business. Et on a dit pas de professionnelles. Mais je t'accorde un point parce que t'as eu le courage d'aller vers elles. Donc 1.1 » Le parisien écouta la remarque de son ami tout en buvant une gorgée de son délicieux cocktail. Il reposa son verra sur la table, et fixa Kaleb. C'est le fait de ne pas avoir touché une femme depuis longtemps qui te rend si mauvais joueur Kal ? Il regardait le pilote face à lui avec cet air moqueur sur le visage. Bon ok, les nanas n'étaient pas de mannequins mais elles restaient très jolies ! Et après quelques verres elles le seront encore plus (cette phrase de beauf MDR)... Kal continua son argumentation avant de boire sa tequila, ce qui faisait bien rire James intérieurement tant il était de mauvaise foi. Allez, j'enlève le point bonus et on reste à 2-1. Je ne voudrais pas déjà te décourager. Pour finir, l'australien ne le prit pas au sérieux concernant sa conquête et commença à se moquer. Le mannequin se redressa, l'air outré. Alors là, je t'interdis de remettre en cause mes goûts Mays ! C'était une bombe, et une putain de furie au pieu ! Il ne put gardé son air choqué plus longtemps et fixa son compagnon, complice. Kal et lui, ils en avaient déjà vécu des trucs ! Surtout avec les nanas, ils étaient tombés sur tout. Une fois, Kal en avait choppé une qui voulait absolument faire un plan à trois avec James ! Ou encore cette fois où Jamais avait dragué cette nana qui au final lui avait demandé le numéro de Kaleb...

Il finit d'une traite son Cuba libre et commanda cette fois deux shot de vodka, un pour Kal et un pour lui, et un whisky-coca. Prend ce que tu veux Kal, c'est moi qui invite ce soir. Implicitement, cette soirée fêtait les retrouvailles des deux amies mais surtout la sortie de Kal de l'hôpital, James voulait donc fêter ça dignement et hors de question que Kal ne dépense un sous même s'il en avait largement les moyens. Le français remarqua alors que le pilote fumait une clope à peine entamée. Il devait sûrement lui en avoir piqué une lorsqu'il c'était levé pour prendre les numéros et les verres. Il s'en prit une autre lui aussi et tira un gros coup dessus. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Kaleb fumer, puisqu'il était un sportif. Mais après être resté dans un hôpital et ne pas pouvoir reprendre la course immédiatement, il devait en avoir besoin. Dans tous les cas, ce n'était pas James qui s'amuserait à faire la moral aux autres. Le serveur lui ramena ses second boissons. Il but cul sec son shot de vodka, puis une gorgée de son whisky-coca. C'était déjà sa cinquième boisson de la soirée.

Le regard de James parcourut rapidement le bar. Il se remplissait de plus au fur et à mesure que la soirée avançait. La table de billard était occupée par un groupe d'amis, un homme visiblement bien éméché donnait tout ce qu'il avait au karaoké, sous le regard amusé d'un peu tout le monde. Il remarqua aussi que de nombreuses femmes regardaient vers la table où Kal et lui se trouvaient. Certaines ne se privèrent pas pour lui sourire, alors que d'autres détournèrent les yeux, gênées d'être prises en flagrant délit. Il se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant au passage. Puis il reporta son attention sur Kaleb. T'as pas envie de te poser parfois Kal ? Je veux dire, on a toutes les filles qu'on veut et c'est cool... Mais tu penses qu'un jour on se posera ? Il semblerait que l'alcool qu'il avait ingurgité jusque là commençait à faire effet. Il n'était pas bourré, mais disait les choses qui lui passaient par la tête. Il n'était pas mélancolique, et n'était pas triste non plus. Il venait juste de se faire cette réflexion en voyant toutes les femmes qui les regardaient. Il aimait son célibat, il aimait les femmes, et donc il en profitait. Mais parfois il se souvenait de sa vie de couple, il regardait les gens en couple, et il se demandait s'il y avait quelqu'un pour lui dehors. Concernant Kal, il ne l'avait jamais vu être dans une relation sérieuse avec une femme, et à sa connaissance Kal n'en avait d'ailleurs jamais eue. Mais on a encore le temps d'en profiter avant ! Dit-il en levant son verre en direction de son ami avant de boire.


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Dernière édition par James Evans le Jeu 11 Juin 2015 - 22:44, édité 1 fois
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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyJeu 4 Juin 2015 - 19:15




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feat. James Evans & Kaleb Mays


Se faire dorloter, ce n'était pas vraiment le pied contrairement à ce que sous-entendait son meilleur ami. Kaleb aurait préféré se trouver ailleurs, plutôt que dans cet hôpital de Valence dans un état plus que piteux. Même s'il devait avouer qu'il avait croisé deux ou trois infirmières catalanes tout à son goût. Brunes aux yeux clairs, des seins assez pleins pour pouvoir jouer avec, bref des petites perles légèrement polies qui n'attendaient que lui. Seulement à cet instant-là, Kal pensait à tout sauf à baisser son caleçon. Mais James n'avait pas tellement tort. Le pilote était un peu rouillé. Il n'avait pas approché une femme depuis un petit moment. Et pourtant, cela ne lui manquait pas. Ses douleurs physiques ne lui donnaient pas envie de chercher quelque chose. Il avait donc franchement autre chose à l'esprit. Là ce qui lui donnait envie : c'était de rataper sa moto. Celle avec laquelle il avait eu son accident. N'écoutant personne et surtout pas toutes celles qui lui disaient de mettre cette carcasse à la casse. Il ne pouvait pas. C'était avec cette moto qu'il avait remporté son premier titre en 500. Certains pourraient dire qu'il était un peu trop nostalgique. Mais pour Kal toute chose avait une âme. Et il tenait trop à cette moto pour la mettre au rebut. Lui, parce qu'il s'était grièvement blessé, est-ce qu'il était fini lui aussi ? Non, il voulait croire que ce n'était qu'un mauvais cap à passer. Et sa moto allait être son occupation pour les jours à venir. Il allait la remettre à neuf et rouler à nouveau avec, comme autrefois, oubliant tout ce qui s'était passé auparavant.

Le jeune homme reporta son attention sur son meilleur ami. Ce dernier venait de lui avouer qu'il était encore victime du syndrome de la page blanche. Et que c'était toujours pas réglé. Il se doutait que cela ne devait pas être facile. Parce que ce n'était pas rien, écrire un livre. Il fallait une bonne dose de concentration et de motivation. Et cela apparemment, James avait du mal à les trouver. Kaleb voulait l'encourager. James devait vivre de sa passion. Le mannequinat c'était bien un temps, mais cela ne devait être qu'un moyen et non une fin. Son pote était capable de mieux. Il le savait. Mais il ne devait pas se mettre des barrières inutiles. S'il se sentait capable, il pouvait le faire. Il devait le faire. Un sourire s'afficha sur les lèvres de Kaleb aux paroles de James. « Bah écoute, les nanas deviennent tellement compliquées, peut-être que je vais changer de bord. Et puis t'as pas une sale gueule alors je ferais pas un mauvais choix. » Le pilote gardait ses yeux bleus sur son meilleur pote pour souligner ses paroles. Puis il laissa échapper un rire plus franc à ce que disait James. « Ce serait pas une mauvaise idée. Tant pis si elle est moche, pourvu qu'elle te donne envie de reprendre ton stylo pour écrire. Elle aura rempli son job. » Même s'il doutait qu'une romancière se trouvait dans le bar. Au pire, il pouvait tomber sur une étudiante en littérature. Il tira sur sa cigarette après avoir parlé de sa rencontre avec Eireen. C'est vrai qu'il avait fait fort pour une première fois. Même s'il n'avait même pas cherché à obtenir une situation aussi compliqué. Un nouveau sourire s'afficha sur les lèvres du pilote. « Figures-toi que c'est ce que je lui ai proposé. Elle voulait se venger mais je lui ai dit qu'elle allait avoir du mal à me surprendre. Je suis loin d'être pudique alors je me fous un peu qu'elle puisse me trouver à poil. » En effet, Kaleb était loin d'être quelqu'un de pudique. Même s'il n'était pas non plus exhibitionniste, il n'était pas mécontent de son corps. « Je lui ai dis que j'aimais qu'on me masse le dos sous la douche. On verra si elle accepte mon invitation. » Il haussa un peu les épaules. C'était compliqué comme situation même si Eireen était une chouette fille. Cela aurait pu rendre son emménagement difficile. « Enfin, j'ai pas non plus envie de compliquer les choses. Je sais même pas si je vais rester longtemps là-bas. Tu me connais, jsuis pas fait pour vivre avec quelqu'un. » Il était trop difficile à vivre ? Non. Il n'avait tout simplement pas l'habitude. Il vivait la plupart du temps seul. Il était sans arrêt sur les routes et jusque là, ce mode de vie lui convenait. Il ne cherchait pas autre chose, parce qu'il était concentré sur le championnat, les courses auxquelles il allait participer. Maintenant qu'il était bloqué ici. Il se sentait comme un lion en cage. Il ne savait pas s'il allait supporter cette captivité. « Elle est pas moche. Brune aux yeux vert. Bon elle fait pas un 90-60-90 mais ça va. Elle est plutôt agréable à regarder. » Il est vrai qu'il aurait pu tomber sur pire. Mais l'étudiante était non seulement charmante mais en plus, elle avait la tête pleine. Alors il imaginait donc qu'ils allaient bien s'entendre même si cela faisait à peine quelques jours qu'il était revenu en Australie.

Il haussa les épaules aux paroles suivantes de James. Franchement, d'ordinaire son best et lui avaient souvent les mêmes goûts mais là... Ou alors Kal devenait un peu trop exigeant. D'ailleurs, il en fit la remarque à son acolyte. « C'est pas être mauvais. Jsuis exigeant c'est tout. J'aime pas les filles qui se laissent aller. » Le pilote était du genre à apprécier les femmes naturelles, celles qui n'en faisaient pas des caisses. Il appréciait les visages doux mais expressifs. Au contraire, il fuyait les pots de peinture et les nanas qui faisaient un peu trop attention au paraître. Ce n'était pas son truc. Ces femmes-là étaient un peu trop artificielles pour lui. « Me décourager ? Tu sais que j'aime la compétition. C'est dans mes gênes de prendre la première place. » Depuis toujours, Kaleb Mays était un compétiteur dans l'âme. Il aimait les sensations de la victoire. Les hurlements de la foule, les gens qui scandaient son prénom. C'était grisant. Et ça, le jeune homme ne s'en lassait pas et ne voulait pas s'en lasser. Il aimait ça. Il aimait gagner, parfois au détriment des autres. Mais c'était ça la compétition. Il fallait un gagnant et un perdant et il ne faisait clairement pas parti de la seconde catégorie. Kal remercia ensuite son ami pour les boissons. Puisque c'est lui qui payait, autant lui faire honneur. Il avala le shooter de vodka, imitant son ami. James semblait déjà avoir bu plus que lui. En même temps, le pilote avait été à la bourre. James avait fait ce qu'il pouvait pour faire passer le temps. L'australien reposa sa moitié de cigarette dans le cendrier placé au centre de la table en bois. Contrairement à James, ce soir il aurait du se contenter de la nicotine. Il avait des examens demain matin et il n'avait pas envie de foirer ses tests sanguins. Et puis il avait surtout une bonne quantité de cachets à avaler tous les jours. Il voulait rester maître de lui-même et donc éviter de faire la moindre mauvaise interaction avec son traitement. Mais c'était une soirée entre potes. La première qu'il passait depuis son accident et tout ce qui s'était passé en Espagne. Il avait envie de penser à autre chose, à s'éclater. Alors il se disait qu'il pouvait bien faire une entorse à ses prescriptions médicales. A la question de James, Kaleb reporta son regard bleu sur lui, alors que la seconde suivante il s'était attardé sur la cicatrice encore rougeâtre qui ornait sa main gauche. Il était étonné que son meilleur ami lui pose cette question. C'est lui ou le mannequin devenait sentimental ? Il fronça un peu les sourcils puis après avoir fait signe à l'un des serveurs pour avoir une nouvelle tournée, il finit par répondre. « Depuis quand tu penses à ce genre de truc ? C'est le fait de passer la trentaine qui te donne envie de te caser ? » Il se posait la question. Même s'il ne jugeait pas son ami. Après tout, il arrivait à un moment où il était normal de penser à se poser et de construire quelque chose avec une tierce personne. Seulement il ne pensait pas que James y songeait. Au contraire. Comme lui, il avait plutôt tendance à enchaîner les histoires d'un soir. Alors cela surprenait le pilote. Il resta un instant silencieux, pensant à ce que venait de lui dire son meilleur ami. Il soupira ensuite puis il reprit, un peu plus sérieux. « J'en sais rien. Je suppose que c'est ce que tout le monde veut, au final. Se caser, avoir des gosses, une maison avec une barrière blanche, un chien... Mais certains ne sont pas fait pour ça. » Il haussa un peu les épaules. « Quelle femme accepterait de porter mon nom avec le métier que je fais ? Ma mère ne vient déjà pas sur les circuits. Elle s'attend toujours à ce que je lui revienne entre quatre planches. » Il termina sa clope, l'écrasant ensuite dans le cendrier. « J'ai pas le droit d'imposer ça à qui que ce soit. » Et puis, il fallait être réaliste. La plupart des femmes qui s'intéressaient à lui, s'intéressaient au champion de moto et pas à Kal, originaire de Brisbane. Il ne savait même pas si ce type-là intéressait quelqu'un. Il n'était pas idiot au point de ne pas se faire la remarque à chaque fois qu'une fille vient vers lui. Mais cela ne le dérangeait pas jusqu'à maintenant. Il aimait sa vie. Et il ne se voyait pas fonder une famille maintenant. Ce qui était certain, c'est qu'il n'avait pas encore trouvé la femme pour qui il pourrait remettre sa carrière en question. Aucun ne l'avait mérité. Alors peut-être qu'il n'allait jamais se poser. Ce n'était pas pour l'instant, ce qui le préoccupait. Il profitait de son célibat et des rencontres sans lendemain, sans attache. Pour James, cela devait être différent. Il savait que son meilleur ami avait été en couple. Peut-être était-il nostalgique de ce temps-là. « T'as envie de te poser, toi ? »  


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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyJeu 4 Juin 2015 - 21:39




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feat. James Evans & Kaleb Mays


La remarque à propos du séjour de Kaleb à l'hôpital ne fit pas l'effet escompté, et James s'en voulut intérieurement. Il savait que son meilleure pote en avait bavé, que ça avait été une période longue et douloureuse, physiquement ou mentalement. Il le savait car Kal s'était confié, une seule fois, au téléphone. D'habitude il ne se plaignait jamais et préférait gardé tout pour lui. Mais avoir mal tout le temps, ça l'avait bouffé petit à petit et il le lui avait dit une fois. La remarque sur les infirmières étaient maladroite, mais James ne voulait pas plaindre son ami ou s’apitoyer sur son sort, Kal lui en voudrait. C'est pourquoi il n'en parlait que vaguement et avec décontraction. Mais peut-être que c'était encore un peu trop tôt pour Kaleb. Aucun des deux hommes ne revint sur le sujet. C'était du passé, et il fallait avancer. C'était peut-être difficile, et ça l'était sûrement, mais James ne laisserait pas son ami traverser cette épreuve seul.

Un large sourire apparut sur le visage du français apparut lorsque le pilote lui dit que les femmes devenaient compliquées et qu'il allait changer de bord. Il lui disait cela tout en le fixant, ce qui fit éclater de rire James. Désolé de te décevoir mais j'aime bien trop les femmes, tu vas devoir te trouver un autre mec. Mais on reste ami. Le sourire de James était amusé, il passait un bon moment avec son ami, cela lui avait manqué. Ce fut au tour de Kaleb de rire à propos de la romancière. Le mannequin lui suivit dans son rire. Si elle est moche, je suis pas sûr qu'elle me donne envie d'écrire ou de me la faire ! Puis le pilote lui apprit qu'il avait déjà fait des avances à sa colocataire, notamment de venir le masser sous la douche. Alors ça, c'était une période rencontre originale ! Du Kaleb tout craché. James éclata de rire. Tu sais qu'elle va te prendre pour un taré ? Mon meilleur pote est un putain d'obsédé psychopathe, génial ! Il continua de rire quelques secondes puis écouta son ami qui lui disait qu'il ne voulait pas compliquer les choses et qu'il n'allait sûrement pas rester, ce n'était pas sa façon de vivre. James hocha la tête. Il le comprenait parfaitement, lui-même préférait être seul dans son appartement. Quand on voyait leur train de vie, c'était logique. Ils avaient besoin de cette liberté. Déjà car ils enchaînaient les filles, mais aussi car ils avaient quelque fois besoins de solitude. Et puis la famille c'était bien, mais ça finissait toujours en engueulades. Tu devrais te prendre un appart dans mon quartier. C'est sympa et t'as les moyens. Même si c'est temporaire, je suppose que t'es pressé de remonter sur tes machines et de reprendre la compétition ? Le jeune homme regarda son vis-à-vis avec intérêt, même s'il savait pertinemment que Kaleb devait en rêver la nuit de reprendre du service.

James buvait quand Kaleb fit une nouvelle remarque sur les filles dont il avait choppé le numéro. Étaient-elles si moches ? L'insistance de son meilleur ami le faisait douter. Il tourna la tête pour les regarder mais elles n'étaient plus là, et il n'arrivait plus à les trouver. Tant pis, ça faisait quand même 2 numéros, ils ne les appelleraient jamais de toute façon, et surtout 2-1. Bon d'accord, apparemment t'es pas aussi rouillé que ça. Je vais hausser mon niveau avec les prochaines. Il le regardait narquoisement. « Me décourager ? Tu sais que j'aime la compétition. C'est dans mes gênes de prendre la première place. » Les paroles du pilote firent sourire le natif de Paris. En effet, c'était vraiment dans ses gènes ! Il n'avait jamais connu quelqu'un d'aussi compétiteur que Kaleb, jamais. En même temps, pour réussir aussi rapidement et précocement que Kaleb, il fallait un gros tempérament et un gros mental. Il avait toujours été impressionné par ça chez son meilleur pote. Il ne répondit rien et se contenta de finir son cocktail, puis de commander deux shots de vodka et une nouvelle boisson. Ils avalèrent les shots d'une traite.

La question que lui posa le mannequin sembla surprendre l'australien. En même temps, il s'était surpris lui-même en la posant. Il avala une gorgée de son whisky-coca. « Depuis quand tu penses à ce genre de truc ? C'est le fait de passer la trentaine qui te donne envie de te caser ? » A cette remarque, James fronça des sourcils. Il porta sa cigarette aux lèvres et tira un coup. La trentaine ? C'était vrai, il avait trente ans maintenant. Il l'avait presque oublié. Déjà six ans qu'elle était partie. Il chassa ses pensées noir, ce n'était pas le moment de déprimer ou de faire la gueule ! Il haussa des épaules alors que Kaleb lui aussi semblait dans ses pensées. Il écouta son ami en continuant de fumer. Lorsqu'il lui énuméra les clichés de la vie parfaite, James rit doucement. Ce n'était pas ce qu'il voulait en ce moment, et il était sûr que Kal non plus. Puis le pilote en vint à des réflexions un peu plus personnelles, sur le fardeau de son métier sur une hypothétique épouse, sur sa mère, sur les dangers... James haussa un sourcil. Ta mère c'est ta mère, elle s’inquiétera toujours plus qu'aucune autre femme ne le pourra. Il prit une nouvelle bouffée sur sa clope. Tu trouveras quelqu'un. Qui viendra te voir sur les circuits, et qui connaîtra le vrai Kaleb Mays. James parlait sérieusement et surtout sincèrement. Son meilleur ami était rempli de qualités. Le réel problème, c'était qu'avec la célébrité, on ne savait jamais si une femme nous aimait pour notre nom & notre argent, ou pour la personne qu'on était. Il fallait trouver la perle rare. Qui sait, peut-être que la femme de ta vie est ici, à Brisbane ? Il lui sourit et termina sa boisson. Décidément, il buvait beaucoup trop vite.

« T'as envie de te poser, toi ? » Sacré question que Kaleb lui posait. James ne se la posait presque jamais. Pour être plus exact, il refusait de se la poser. Elle impliquait trop de choses : faire le bilan de sa vie, arrêter d'être ce qu'il était, raviver des blessures du passé. Il garda sa cigarette en bouche. Pas vraiment. Il se passa la main dans les cheveux et posa ses yeux sur son meilleur pote. J'ai déjà donné, je sais ce que c'est. Et je veux retrouver ça un jour, je pense... Il fronça légèrement des sourcils, cherchant ses mots, pesant le pour et le contre. Mais pas maintenant. J'ai encore envie de profité, m'amuser. Et puis si je me range, qui t'accompagnera aux soirées ? Le français sourit alors qu'il mettait habilement fin aux sujet. Il savait qu'il avait déjà parlé d'Emma à Kaleb. Il ne s'en souvenait plus très bien, il avait fortement bu ce soir là, mais Kal l'avait prévenu. Ça te fait encore beaucoup mal ? James désigna la main de Kaleb. Il avait remarqué qu'il regardait très souvent la cicatrice qui s'y trouvait. Le pilote avait de nombreuses séquelles de l'accident... Au fait, tu changes de moto ou pas ? James s'éloignait du sujet des amours et de la stabilité, qui le mettait mal à l'aise, pour s'intéresser à son ami. Il se souvenait qu'au téléphone, Kaleb lui avait parlé de sa moto qui était en mauvais état suite à l'accident, et toutes ses relations professionnelles lui conseillaient de changer, mais Kal tenait à cette moto, c'était avec elle qu'il était arrivé au sommet. C'était comme tourner le dos à un compagnon.


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Dernière édition par James Evans le Jeu 11 Juin 2015 - 22:44, édité 1 fois
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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyDim 7 Juin 2015 - 14:37




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feat. James Evans & Kaleb Mays


Le sujet était encore difficile à aborder pour Kaleb. Cela ne faisait même pas deux semaines qu'il avait quitté l'hôpital. Il était encore convalescent. Et bien que ses diverses fractures soient sur la voie de guérison, que son traumatisme crânien avait été traité, il n'empêche que cela lui laissait des séquelles, souvent invisibles. Bien plus douloureuses que les cicatrices qui parcourraient son épiderme. Le pilote n'en parlait jamais. Parce que c'était une mauvaise période qu'il voulait oublier. Oh ce n'était pas la première fois qu'il allait à l'hôpital. Au cours de sa carrière, il s'était déjà fracturé quasiment tous les os de son corps. Mais cette fois-ci, il avait vraiment failli y rester. Alors cela l'avait fait réfléchir sur sa vie, ses buts, ce qu'il voulait, ce qu'il faisait... Et puis, cela avait été encore plus difficile quand on lui avait annoncé la mort de Max. Kaleb était sorti du coma une semaine plus tôt quand le sujet avait été abordé. Le pilote croyait que Max était légèrement blessé. Il avait pesté contre Martini et sa mauvaise gestion des espaces et des risques. Il avait dit que c'était un connard et qu'il espérait qu'il soit dans un aussi piteux état que lui.... S'il avait su. Les mines de ses amis, de son manager, lui avaient glacé le sang. Il avait appris de cette façon que Max était mort sur le coup, que sa moto l'avait percuté une première fois puis une seconde fois quand lui-même avait chuté... Il s'était senti le pire mec de la terre. Combien de fois s'étaient-ils heurtés violemment ou non ? Et qu'ils n'avaient eu que des égratignures ? Des tas de fois. Déjà quand ils n'étaient que des gosses et qu'ils pilotaient en 125, Max le poussait à la faute et lui-même ne se gênait pas pour le percuter quand il pouvait. Mais c'était un jeu, un simple jeu... Cela les poussait tous les deux, à se perfectionner, à trouver les meilleurs réglages pour que l'un soit devant l'autre. Et c'était toujours comme ça depuis qu'ils étaient gosses. Seulement cette fois-ci les choses avaient mal tourné. Et Kaleb se sentait responsable de ce drame. Il était fautif, peu importe ce que pouvait dire le tribunal, les avocats, les expertises. C'est lui qui avait tué Max.

Il reporta son regard azur sur son meilleur ami qui se trouvait toujours face à lui, le coude léger. Le pilote chassa ses sombres pensées en tirant sur sa cigarette. Un fin sourire s'afficha ensuite sur ses lèvres. « Dommage, je suis sûr que t'aurais pris ton pied avec moi. » La légèreté de la conversation l'obligeait à penser à autre chose qu'à l'hôpital et qu'au cauchemar qui le hantait, endormi ou non. Kaleb jeta un œil à son meilleur ami. Il était hétéro et James le savait très bien, alors il n'avait pas trop de souci à se faire avec l'australien. Avec d'autres, ces paroles auraient pu être mal interprété. James savait très bien ce qu'il en était. Ils ne chassaient que des nanas. Bien sûr, le pilote avait déjà été dragué par des mecs. Mais à chaque fois, il avait fait comprendre, calmement mais clairement, qu'il ne mangeait pas de ce pain-là. Les mecs ne l'avaient jamais intéressé. Et s'il avait été bisexuel, il l'aurait compris depuis longtemps, puisque son environnement était clairement composé que d'hommes. Mais non, Kaleb Mays aimait les femmes. Les tabloïds en avaient largement fait leurs colonnes. C'était un coureur de jupon, avec une femme différente à chaque grand-prix. Sauf que la plupart du temps, ces femmes étaient des supportrices ou juste des amies. Mais la presse avait une fâcheuse tendance à le caser avec chaque femme qui croisait sa route. Il avait fini par s'y faire et n'y prêtait même plus aucune attention. Un sourire plus franc s'afficha sur ses lèvres aux exclamations du mannequin. « Ça fera que renforcer ce que la presse pense de moi. » Non, Kaleb ne pensait pas qu'Eireen le prenne pour un obsédé psychopathe. Le courant était bien passé entre eux. Et on disait toujours que les premières impressions étaient les plus véritables. Puis il haussa un peu les épaules. « J'en sais rien. Pour l'instant, jsuis incapable de me poser sur une selle... » Et cet aveu, Kal ne l'avait encore jamais fait. Et cela lui coutait vraiment. Il était dans un tel état qu'il se demandait parfois s'il allait retrouver son meilleur niveau. Ou juste reprendre un guidon en mains... Il ne savait pas. Les médecins lui conseillaient encore du repos, toute cette année. Mais le mois de Juin était arrivé et il ne sentait qu'une très légère amélioration dans son état. Mais peut-être qu'il n'avait besoin que d'une motivation. Peut-être que retrouver sa moto fétiche, allait l'obliger à se surpasser. Possible. Il l'espérait bien sûr. Sans moto, il n'avait rien dans la vie. Il n'avait aucune autre passion, aucun plan sur lequel il était plus doué que celui de piloter. Il faisait ça depuis qu'il était gosse. Piloter, c'était sa vie. Aussi pathétique que cela puisse paraître pour certains. C'était ça, sa vie. « Alors la question de la compét' me paraît très lointaine. » Mais il était certain qu'il n'allait pas rester en colocation. Vivre ainsi, ce n'était pas pour lui. Kaleb avait besoin de calme, de silence. Il avait l'habitude de vivre seul et cela n'allait pas changer. Mais pour l'instant, il avait opté pour la solution de facilité. Il n'avait pas à chercher un pieu. Il avait un toit et cela lui convenait. C'était pratique. Et c'était le principal.

La conversation prit un autre tournant quand James aborda un sujet plus sentimental. Il avait passé le cap de la trentaine alors peut-être qu'il ressentait le besoin de se poser. Kal ne le jugeait pas. Il savait que son meilleur pote avait eu une expérience heureuse sur ce plan. Ce qui n'était pas le cas du pilote. James avait déjà été amoureux. Et peut-être qu'il était nostalgique de cette période. Kal n'en savait rien. Ce qu'il savait c'est que ce sujet était encore un peu trop délicat pour l'aborder ce soir-là. James d'ailleurs, ne répondit rien pour l'instant à sa question. Et Kal ne voulait pas insister. Ce n'était pas son genre. Aux mots de ce dernier, il haussa une nouvelle fois, ses épaules. « J'ai pas envie de trouver quelqu'un, James. J'ai pas envie d'en faire une veuve et de laisser des orphelins. » Il voyait que trop bien les ravages sur Maria, la femme de Max, sur Carlotta et Nina ses filles... Kaleb avait essayé de joindre Maria après avoir appris pour son mari mais elle avait refusé catégoriquement de lui adresser la parole. Max laissait deux filles, dont une de sept mois qui n'aurait aucun souvenir de son père et tout ça, à cause de lui. Kaleb replongeait dans ses sombres pensées. Il reprit un shoot et l'avala cul-sec. Il ajouta un peu plus légèrement. « Et puis pourquoi me caser alors que je peux avoir toutes les femmes que je veux ? » Kal ne pensait pas sincèrement qu'il y avait une femme sur cette terre, faite pour lui. Une femme qui pourrait accepter son boulot et l'aimer lui, pour ce qu'il était et pas pour ce qu'on racontait de lui dans les journaux. Mais cela n'avait jamais été une préoccupation pour le pilote. Il ne pensait pas à se caser pour l'instant. Alors ce n'était pas quelque chose qui l'empêchait de dormir la nuit.

« Alors pourquoi tu sembles encore si nostalgique quand tu parles de tout ça ? » Le pilote se demandait si son ami avait vraiment fait le deuil de son histoire. Emma était morte depuis quelques années et il semblait s'être figé dans le temps. James souriait mais il sentait un léger malaise chez son meilleur ami. Seulement, la décence lui dictait de ne pas aller plus en avant sur ce terrain glissant. Malgré ce qu'on pouvait dire sur lui, Kaleb savait évaluer les risques. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier alors qu'il l'avait à peine fumé. Puis il jeta un œil sur sa main à la question de James. Il ferma cette dernière à deux reprises. Les cicatrices rougissaient un peu. « C'est supportable. » Puis un sourire s'afficha sur le visage de l'australien. « On me dit de changer. Mais tu sais que je suis têtu. Je ne vais pas la mettre à la casse. C'est hors de question. Je vais la réparer, pièce par pièce, bout par bout. Elle en a besoin. Il ne reste quasiment rien de ma bécane. Mais c'est la mienne. Et je sais que je peux la réparer. » Elle était son futur exutoire. Il ne voulait pas l'abandonner dans un coin de son garage. Elle méritait mieux que ça. Tellement mieux. Puis il ajouta : « J'ai déjà commandé toutes les pièces. Et dès qu'elle arrive au port, je vais la chercher. » Le pilote ne savait pas encore comment cela allait se passer à la villa. Mais il allait y ramener sa moto. Et si vraiment ça posait problème, il pourra toujours se trouver un appartement comme l'avait suggéré son meilleur ami. « Et toi alors ? Il te faut quoi pour écrire ? T'as tout ce qu'il faut. Pourquoi tu t'y mets pas ? Pourtant t'es pas celui qui a eu les deux mains cassées. Alors qu'est-ce que t'attends ? » Et ça, Kal voudrait bien le savoir.


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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyMer 10 Juin 2015 - 17:24



❝Slow Night, So Long❞


James Evans & Kaleb Mays
Je regardais Kaleb, silencieux. Je ne savais pas quoi dire, je ne pouvais pas comprendre ce qu'il ressentait ou vivait. Il avait presque été tué dans l'accident, son rival avait eu moins de chance... Je ne pouvais qu'essayer de comprendre, ce que ça pouvait faire de lutter pour vivre, de ressentir la culpabilité de la mort d'une personne... Bien sûr, j'avais déjà fait la moral à Kaleb, ce n'était pas de sa faute, il n'était pas un tueur, c'était arrivé et il n'y pouvait rien. Mais ce n'étaient que des mots, je ne pouvais rien faire contre les pensées qui l'assaillaient, les sentiments qui le tenaillaient. J'attendais juste qu'il sorte de son silence. Je m'en voulais d'avoir abordé le sujet de l'hôpital avec tant de décontraction, et je lui fis un regard désolé. Je le sais maintenant, ne pas parler de l'hôpital. Finalement, le pilote revient à lui et me sourit, m'assurant que j'aurais pris mon pied avec lui. Cette remarque me fait rire. On ne le saura jamais. Je laisse un léger flottement, puis reprends, tout sourire. Malheureusement pour toi. Je ris une nouvelle foi. Je sais que mon meilleur pote est hétéro à 100%, tout comme moi. Je ne compte plus les fois où je l'ai vu repartir avec des femmes, ou même quand je le surprenais en plein acte. Je n'ai aucun doute sur sa sexualité. C'est ce qui nous permet d'en rire, de nous amuser. Il n'y a aucune ambiguïté, aucun sous-entendu. Je n'ai rien contre les homosexuels, mais je n'aurais pas cette relation avec Kal s'il l'était. Je serais toujours en train de me demander s'il plaisante vraiment ou pas. Là, ça ne fait aucun doute. Et parfois, c'est moi qui lui fais ce genre de rentre-dedans pour l'emmerder. C'est amusant. Ensuite, je lui fais remarquer que c'est un putain d'obsédé. Quand j'imagine la scène, je ne peux pas m'empêcher de me marrer. La nana a vraiment du flipper en se retrouvant à poil chez elle face à un inconnu. Il me rétorque que cela ne fera que renforcer ce que la presse dit sur lui. Il n'a pas faux, il en prend vraiment plein la gueule par les journalistes. Mais je trouve la situation trop drôle, alors je décide de rester dans l'humour. Sur ce point, je ne peux pas les contredire. Je ponctue ma phrase par un clin d’œil en direction de mon meilleur pote. Je le taquine, il le sait.

Finalement, je l'invite à se prendre un appartement et à y emménager. Je ne comprends pas pourquoi il ne l'a pas fait tout de suite. Il a les moyens, il y a des appartements et studios sympas. Au lieu de se retrouver en colocation à quatre... Je termine en disant que ça vaut le coup même si c'est temporaire. Je suppose que c'est temporaire, il doit crever d'envie de remonter sur une moto et de reprendre la compétition. « J'en sais rien. Pour l'instant, jsuis incapable de me poser sur une selle... » Il me répond du tac au tac, et je suis surpris par sa sincérité. C'est rare de voir Kal se dévoiler comme ça. Je comprends que le mal est plus profond que ce que je pensais, et je me gifle mentalement. Pourquoi je prends tout ça à la légère ? Peut-être parce que je n'ai pas vu Kaleb à l'hôpital. Tout ce que j'ai fais, c'est lui parler au téléphone. Cela me semblait si loin, si irréel... Je n'avais pas compris à quel point il était affecté. Ni à quel point les séquelles, tant physiques que mentales, étaient importantes. Pour moi, il allait remonter sur une moto après quelques semaines et rester le champion qu'il était. Mais ce n'était pas le cas. Combien de temps allait-il être absent ? Combien de temps pour ne plus avoir de douleurs, pour la réadaptation, pour retrouver son niveau ? Je suis vraiment con. « Alors la question de la compét' me paraît très lointaine. » Je le regarde. Désolé Kal. Je suis sincère. Je sais que ça ne l'aide en rien, mais je m'en veux et c'est ce qui sort de ma bouche en premier. D'ailleurs, avec tous les médicaments qu'il doit prendre, est-ce bon qu'il soit là à boire avec moi ? Je me pose plein de questions maintenant. Je suis égoïste, j'ai envie de me gifler. Et pourtant, il ne semble pas m'en vouloir. Il est là, avec moi, il semble passer du bon temps. C'est vraiment un pote. J'ai confiance en toi, ça ira. Ça prendra le temps qu'il faut, mais tu seras à nouveau au sommet, c'est sûr ! Je n'en doute pas une seule seconde. Mon meilleur pote est un champion, un talent précoce et brut, il ne va pas se laisser abattre, et je l'aiderai à récupérer.

La soirée se poursuivit ainsi que la conversation. Les sujets s’enchaînaient : les femmes, mon incapacité à écrire, trouvé une romancière, etc. Finalement, j'en viens à parler de se poser. Arrêter les conneries, se caser. Je ne sais pas pourquoi j'en parle, sûrement l'alcool. Je sais que je me mens, depuis que je suis ici, Emma est dans toutes mes pensées. C'est elle qui me parlait de l'Australie, c'est avec elle que j'ai été le plus heureux. Parfois je me demande : serais-je toujours avec elle ? Peut-être serais-je déjà papa. Mais je me reprends vite à chaque fois, c'est le genre de questions qui te rendent dingues. De toute façon, je n'aurai jamais la réponse. Mais j'avais réfléchi aux paroles de mon père, et j'avais l'impression qu'il avait raison : je n'avance pas, plus. La mort d'Emma me bloque, je le sais, je ne peux l'admettre cependant. Kaleb est en proie à ses propres démons. Il fait un métier à risques, il ne veut pas qu'on ait peur pour lui, il ne veut pas laisser des gens si un malheur devait lui arriver. Je fronce des sourcils. Il ne peut pas penser comme ça, il se prive de tant de choses. Je sais qu'il est encore jeune, plus que moi, que sa mentalité peut évoluer, changer. Mais j'ai peur que son accident le réconforte dans cette façon de voir les choses. Tu vois le mauvais côté. Tu vois que ta disparition ferait du mal. Mais ça c'est s'il t'arrive quelque chose. S'il ne t'arrive rien, c'est le bonheur qui t'attend, à toi et à l'heureuse élue. Je veux dire autre chose mais je me retiens. Il a encore le temps de se caser, je n'ai pas envie de lui faire la morale maintenant. On en reparlera dans quelques années. « Et puis pourquoi me caser alors que je peux avoir toutes les femmes que je veux ? » Il parle plus légèrement. Je souris. Je suis partagé par ce qu'il dit, je comprends sans comprendre. J'ai déjà aimé, et je sais qu'à ce moment, une femme vaut mieux que mille. Mais aujourd'hui, je suis dans le même cas que lui. Je suis seul, et je m'amuse autant que possible. Je lève mon verre. C'est exactement c'que je pense ! Je ris et termine mon verre. Je sens l'alcool agir dans mon sang, j'ai perdu le compte de mes boissons. Je regarde Kaleb, il n'a plus l'air aussi frais qu'en début de soirée non plus.

Je me prends une nouvelle cigarette, et le pilote me demande si j'ai envie de me poser. Je réfléchis, mais lui dis que non. J'ai déjà donné, j'ai déjà connu. Aimer c'est bien, perdre c'est horrible. Je préfère m'amuser maintenant, profiter. Je verrais plus tard, dans quelques années. « Alors pourquoi tu sembles encore si nostalgique quand tu parles de tout ça ? » La question me transperce et je me bloque, le regard perdu dans le vide. Il marque un point. J’entrouvre les lèvres pour parler, mais aucun son ne sort. Plusieurs questions me viennent. N'ai-je pas envie de me poser, ou ai-je peur ? Je n'ai pas envie de m'énerver, je ne suis même pas en colère. Kal est mon ami, il peut me parler de tout ce qu'il veut. Seulement là, je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas... Je parle faiblement. Je prends une nouvelle bouffée de cigarette, elle me fait du bien et je reprends mes esprits. Je vois Kaleb regarder sa main et la toucher, ça m'interloque. Je lui demande s'il a encore mal. Il me répond que c'est supportable. je souris et ne vais pas plus loin, il n'aimait pas être en position de faiblesse et je n'allais pas l'y mettre. Penser à ça me fait penser à son accident, et à sa moto. Elle était dans un état pitoyable. « On me dit de changer. Mais tu sais que je suis têtu. Je ne vais pas la mettre à la casse. C'est hors de question. Je vais la réparer, pièce par pièce, bout par bout. Elle en a besoin. Il ne reste quasiment rien de ma bécane. Mais c'est la mienne. Et je sais que je peux la réparer. » J'hoche de la tête. Personne ne sait mieux que Kaleb de quoi sa moto est capable, et de quoi il est capable. S'il estime qu'il peut la réparer et qu'elle peut à nouveau rouler, je le crois. Et puis, la réparer lui permettra en même temps de se réparer lui-même, j'en ai la conviction. Il précise qu'il avait déjà commandé toutes les pièces. Je souris face à son entrain. Tu sais que je suis nul en mécanique mais si tu as besoin d'un coup de mains, je suis là. Malheureusement, je n'ai jamais été très doué de mes deux mains. Mais je savais suivre des directives. Et puis, s'il compte la réparer tout seul c'est qu'il s'en estime capable, je peux être là juste pour faire la conversation et l'encourager.

« Et toi alors ? Il te faut quoi pour écrire ? T'as tout ce qu'il faut. Pourquoi tu t'y mets pas ? Pourtant t'es pas celui qui a eu les deux mains cassées. Alors qu'est-ce que t'attends ? » Il revient sur le sujet, ce qui me fait soupirer. Je ne lui en veux pas, c'est moi qui m'énerve. Mon incapacité à me battre pour ce que je veux, à faire ce que je veux faire. J'ai encore en tête ce qu'il m'a dit plus tôt, au fond je sais qu'il a raison, mais je n'ai malheureusement pas sa force de caractère. Je ne sais pas Kal. Vraiment. Je le regarde le plus sincèrement du monde. Je termine ma clope et l'écrase dans le cendrier. De la main, je fais signe à un serveur de me ramener un verre. Il va sûrement ramener la même chose, des whisky-coca et des shots de vodka. Je fais craquer mes doigts. Je sais que Kal en attend plus, sinon il ne me relancerait pas. On se regarde et il m'invite à parler avec ses yeux. C'est dur, je ne pensais pas autant. Déjà il faut savoir quoi écrire. J'ai toujours rêvé d'écrire un roman, mais... Je cherche mes mots. Le serveur ramène les boissons, et je prends immédiatement une gorgée. J'y arrive pas, je suis bloqué. J'ai l'impression que je dois faire autre chose avant, parler de moi, parler d'Emma... Voilà, c'est dit. Je me masse la nuque, gêné par la situation. Je n'ai pas trop envie de m'éterniser sur le sujet, autant tout balancer. Mais si je dois faire ça je dois le faire bien, trouver les bons mots. J'ai peur d'échouer. Et il y a aussi le reste du monde, la presse... Je ne suis qu'un mannequin écervelé non ? Je vais me faire détruire si je sors un livre. Je souffle, résigné. J'ai l'habitude d'être sous les feux des projecteurs grâce à mon métier. Mais pas sous les critiques. Et ça, ça me fait peur. Rageur, j'avale d'une traite un shot de vodka. Je préférerais avoir les mains cassées. Je n'attaque pas Kaleb en disant ça, je le pense vraiment. Au moins, je pourrais me cacher derrière mon incapacité physique. Au lieu de ça, je dois gérer mes démons du mieux possible. Et jusqu'à présent, c'est un échec. Je me rends quand même compte que ma remarque est maladroite par rapport à Kaleb et à ce qu'il avait subi. Désolé. Dis-je honteux.

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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyDim 5 Juil 2015 - 14:24




Slow Night, So Long

feat. James Evans & Kaleb Mays


Il n'avait pas besoin de lire dans les pensées pour savoir ce que James avait en tête. Pour lui, comme pour beaucoup, l'accident de Valence n'était qu'un accident. C'était la fatalité comme diraient certains. Quand on devenait pilote de vitesse, on connaissait les risques. Des morts jalonnaient les sports mécaniques. Mais on vivait avec ces derniers. On les acceptait par passion. On arrivait même à les oublier, quand lancé à vive allure, on ne pensait qu'à décrocher la première place ou le meilleur temps. C'était ce qui accaparait notre esprit. La mort, l'accident, le handicap, on mettait ces dangers dans un coin de notre cerveau. Parce que si on y pensait sans cesse, on ne pouvait pas avancer. On ne pouvait pas se dépasser, dépasser les autres, donner le meilleur de soi-même. Kaleb avait déjà eu des accidents. Une année, il s'était même fait une fracture ouverte du tibia. Mais il revenait encore plus fort à la course. Cependant la plupart du temps, il chutait. Les dommages, il ne les infligeait qu'à lui-même. Là c'était différent. Un pilote était mort. Un pilote doué, un ami aussi. Un passionné comme lui, qu'il avait connu alors qu'ils débutaient. Alors qu'ils n'étaient que des adolescents. Un mari et père de famille. Kaleb n'avait plus aucun souvenir de la course. Il se souvenait de l'avant course, quand il avait installé sa moto sur la première ligne de départ. Il se souvient du signe de Max qui était juste à côté de lui pour lui souhaiter bonne chance. Puis il n'y avait plus rien. Juste une douleur très forte, tant physique que mentale. La presse l'avait accusé d'avoir poussé à l'accident. Et si c'était vrai ? Et s'il avait trop joué avec les limites ? Et s'il avait vraiment déconné ? Peut-être que tout ce qu'on disait sur lui, était vrai en fin de compte ? Il était un danger pour lui et pour les autres. Et que peut-être, il devrait mettre un terme à sa carrière ? Il se doutait que certains seraient heureux qu'il prenne cette décision. Mais la moto, c'était sa vie. Que pourrait-il faire d'autre ? Fut un temps, il avait songé à créer une école pour les pilotes doués mais qui n'avaient pas les moyens de faire de la course. Il voulait donner une chance à ceux qui le méritaient. Prendre sous son aile, un pilote, le former et le voir aller aussi loin que lui... Mais la passion était trop forte pour qu'il lâche la course lui-même. Maintenant, les choses étaient différentes. La confidence qu'il venait de faire à James en témoignait. Il n'avait pas les capacités pour l'instant, de remonter sur une moto.

Kal sortait de ses pensées aux paroles de son meilleur ami. Il posait ses yeux bleus sur lui. Ce qu'il appréciait avec James, c'est qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes. Ils se comprenaient. James savait que c'était difficile pour lui, depuis l'accident. Et pourtant, il ne passait pas son temps à lui demander s'il allait bien. Quant à Kal, il connaissait le passé de James. Il savait pour Emma. Mais il ne parlait jamais d'elle. Il respectait cette partie privée de la vie de son meilleur ami. Mais Kaleb était là pour l'épauler quand il avait des doutes. Comme pour son roman. Il voulait le voir écrire, même si cela allait prendre du temps. Il en était capable. Quant à James, il faisait la même chose avec Kal. Il gardait confiance dans les capacités de Kaleb a remonter sur une moto. Le pilote voudrait le croire. Mais pour la première fois de sa vie, il doutait de lui. Il doutait qu'il arrive un jour à reprendre la course. « J'aimerai avoir ton assurance même si c'est difficile ces derniers temps. Mais mon équipe serait contente de t'entendre dire ce genre de trucs. » Et Kal se demandait ce que faisait cette dernière... Il savait qu'elle avait engagé un autre pilote pour courir à sa place. C'était temporaire, il en était conscient. Mais se dire qu'un mec qu'on connaissait pas, s’entraîner à sa place, toucher aux réglages d'une moto qui devait lui revenir, qui occupait son siège dans la pit-box. C'était dur à accepter. Kaleb avait l'impression de ne plus avancer depuis quelques semaines. Et pour la première fois de sa vie, il comprenait ce que pouvait ressentir James. Lui aussi, malgré ses dires, était encore enchainé à son passé. Il n'arrivait pas à s'en libérer. Et pourtant, il essayait. Combien de fois Kaleb et lui, s'étaient amusés, avaient fait des conneries ? Tellement de fois qu'ils ne pourraient même pas les compter. Mais il n'empêchait que la vérité était tout autre. James pensait encore à Emma. Et cela l'empêchait d'avancer. Il avala une gorgée de sa boisson tout en écoutant son meilleur ami. « Je crois qu'il faut déjà avoir connu le bonheur pour y croire. » Et là, Kaleb savait que James comprenait qu'il parlait de lui. Le pilote lui, ne cherchait pas à se caser. Cette pensée ne l'avait jamais effleuré jusqu'à cette discussion. Pourquoi allait-il se caser ? Il vivait de relations sans lendemain. Et cela lui convenait. Pour James, c'était différent. Il avait déjà connu ça. Un sourire franchit les lèvres du pilote quand il tomba enfin d'accord avec son meilleur ami. Pourquoi se contenter d'une fille quand il pouvait avoir toutes celles qu'il désirait ? Malgré tout, Kal sentait dans les gestes et surtout dans le regard, aussi bleu que le sien de son meilleur ami, que les choses n'étaient pas aussi faciles. A l'aveu de James, Kaleb soupira doucement. Il l'observait prendre une nouvelle bouffée de sa cigarette, son exutoire. La mort d'Emma le tente. Tout comme son accident hante les nuits du pilote. Ils sont deux traumatisés de la vie, à leur façon. Un nouveau sourire s'installait sur les lèvres de l'australien aux paroles du mannequin. « Pourquoi pas. Je pourrais au moins t'apprendre quelque chose de pratique. Parce que des mains, ça sert pas seulement à caresser des nichons. » Un petit sourire moqueur flottaient sur les lèvres de Mays. « S'occuper d'une moto, ça nous apprend à avoir du doigté et ça peut toujours t’être utile avec les femmes. » Kaleb charriait encore James. C'était si facile parfois. Ils aimaient les joutes verbales. Et ce soir, ils en avaient tous les deux besoin. La conversation devenait plus sérieuse malgré les verres qu'ils buvaient les uns après les autres. D'ailleurs Kaleb se disait qu'il devrait peut-être ralentir. Il était venu en voiture... mais il doutait vraiment pouvoir reprendre le volant.

Le pilote reposait ensuite son attention sur son meilleur ami. Ils n'avaient pas abordé certains sujets depuis un bail. A vrai dire, James évitait de parler de certaines choses, et la mort d'Emma en faisait partie. Alors qu'il était certain que son blocage scriptural venait de là. Peut-être que ce qu'il voulait écrire, concernait son passé, sa petite-amie, sa vie d'avant. Kaleb ne se souvenait plus d'avoir demandé plus de détails à James, sur le sujet de son roman. Le pilote se rendait compte que son meilleur ami n'en savait pas plus. Kal commanda deux nouveaux verres. Il garda le silence quelques secondes. Il n'avait jamais écrit. Il détestait même ça, alors il ne pouvait pas vraiment donner une marche à suivre à son meilleur pote. Toutefois, il se souvenait d'un conseil que lui avait donné sa mère quand il était gosse. Et qu'il avait du mal à écrire une rédaction. Il devait écrire sur ce qu'il aimait, sur ce qui le passionnait. Et il avait réussi sa rédaction à l'époque. Il ne savait pas si c'était ce que James avait besoin d'entendre. « Alors tu n'as qu'à parler d'elle, tout simplement. » Il gardait ses yeux sur lui. Puis il continua : « Écrit tout ce qui te passe par la tête. Fais-le comme si tu lui parlais. Comme si elle était là. » Il prit une autre clope du paquet de James. Puis il l'alluma après l'avoir coincé entre ses lèvres. Il jeta un œil à la salle. La fille qui lui avait donné son numéro, était toujours là avec sa copine. Il tira sur sa cigarette, reprenant la conversation. « Fais pas ce bouquin pour les autres, fais-le pour toi, pour elle. » Franchement, pourquoi s'occuper des opinions des autres ? « Fais-le pour qu'elle existe toujours. Pour que les autres sachent qui, elle était... » Cela ne devait pas être facile pour lui, d'entendre ce genre de choses, même si cela venait de Kaleb. Mais pour le pilote c'était la seule solution pour que son ami puisse oublier son blocage. Il avait aimé cette femme. Il l'aimait sûrement encore. Mais il devait garder le meilleur de cette relation. Les bons souvenirs et pas ce qui le foutait en l'air constamment. Il ne devait pas se mettre autant de pression. Il devait simplement écrire sur qui elle était, ce qu'ils avaient vécu ensemble. Puis aux autres paroles de James, Mays haussa les épaules. « Tu t'en tapes des autres. La presse trouvera toujours un truc à redire, fais-moi confiance. Je connais la chanson. Mais faut pas que tu t'arrêtes à ça. Des cons, il y en a partout. Mais tu dois apprendre à te blinder face à ce genre de commentaire. » Kaleb pouvait lui donner des conseils. Il était bien placé pour savoir que la presse trouvait toujours quelque chose de mauvais à écrire. Peu importait la situation. Certaines presses cherchaient toujours le sensationnel. Et malheureusement, le mannequin ne pouvait pas changer ça. Avec le temps, Kaleb avait fini par s'y faire. Il n'aimait pas la presse. Même s'il admettait (avec beaucoup de mal) que quelques journalistes faisaient un boulot correct. Le pilote s'était habitué aux remarques acerbes. Ce qui n'était pas le cas de son meilleur ami. Mais cela, il allait devoir s'y habituer s'il voulait vraiment écrire son bouquin. De toute façon, dès qu'on faisait quelque chose de différent. Quelque chose qui ne faisait pas partie de notre univers, on se faisait forcément remarquer. Autant prendre cela, comme un challenge. Kaleb était un compétiteur dans l'âme. Il voulait se remettre sur une selle. Parce que ce n'était pas les critiques qui allaient l'arrêter. Cela le rendait meilleur, le pousser à se dépasser. Et dès qu'il pourra refaire de la moto, il pourra leur clouer le bec. Leur montrer qu'il n'était pas fini, et qu'il allait remporter un sixième titre mondial. Pour James, il voulait qu'il dépasse tout ça lui aussi. Il avait du caractère. Kal le savait. Alors il devait l'utiliser. Montrer à tous ces connards de quoi il était capable.


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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyJeu 16 Juil 2015 - 20:26



❝Slow Night, So Long❞


James Evans & Kaleb Mays
J'observe Kaleb, celui-ci semble perdu dans ses pensées. J'ai une petite idée de ce à quoi il peut penser à cet instant : son accident. Ce n'est pas très difficile, nous sommes en train d'en parler. Cela me fait mal au cœur de le voir dans cet état, si torturé. Il se sent responsable de tout ça, qu'importe ce qu'on peut lui dire. Je ne peux que le comprendre, ce sentiment de culpabilité, on le ressent toujours lorsqu'on est le survivant. L'autre pilote avait périt et pas lui. Emma était partie et pas moi. On cherche à comprendre pourquoi, on se sent fautif d'être encore parmi les vivants. Mais avec le temps, on comprend qu'on n'y peut rien, il faut juste avancer, encore et toujours. Je sais que Kaleb le comprendra en temps voulu, et que ça ne sert à rien que je le baratine maintenant avec ça. L'australien m'avoue qu'il ne peut pas monter sur une selle pour le moment, alors il ne se voit pas du tout reprendre la compétition pour l'instance. Je lui offre un petit sourire, désolé. J'imagine à quel point cet aveux doit lui coûter, la moto c'est sa vie. S'il ne peut pas en refaire pour l'instant, ça doit lui faire un vide énorme. J'espère juste qu'il n'a pas peur mais qu'il est impatient d'y retourner. Même si un accident comme celui qu'il a eu doit plutôt être un événement qui vous refroidit et vous fait réfléchir à deux fois avant de recommencer. Dans tous les cas, je lui dis que je crois en lui et qu'il se bientôt à nouveau au sommet. Je suis le plus sincère du monde en disant ça. Kal', c'est un champion, le plus grand compétiteur que je connaisse. Lorsqu'il reprendra du poil de la bête, ça va faire mal. Et il le fera, je n'ai aucune doute là-dessus.

« J'aimerai avoir ton assurance même si c'est difficile ces derniers temps. Mais mon équipe serait contente de t'entendre dire ce genre de trucs. » Je profite du fait qu'il parle pour boire quelques gorgées de ma boisson. J'enchaîne les verres à vitesse grand V, je ne sais même pas pourquoi je bois autant. Peut-être que j'en ai juste besoin. Ton équipe d'ailleurs, comment elle va ? Tu as des nouvelles ? demandais-je avec intérêt. Je ne sais pas comment ça se passe, mais je suppose qu'ils disposent d'autres pilotes pour remplacer Kaleb en attendant que celui-ci se rétablisse. Bien sûr, aucun ne pourra lui arriver à la cheville, il est trop bon dans ce qu'il fait. Nous changeons de sujet pour parler des femmes, des amours, des enfants. Le pilote ne se voit pas fonder une famille alors que je tente de lui faire comprendre que c'est possible, malgré son métier et malgré la tragédie qui vient de toucher la femme et les enfants du pilote décédé dans leur accident. Toutefois, Kaleb est vraiment réticent. Comment ne pas l'être, après tout ça... « Je crois qu'il faut déjà avoir connu le bonheur pour y croire. » Tu marques un point. Il a raison, il n'a jamais été amoureux il ne sait pas ce que ça fait. J'arrête d'insister, nous avons encore le temps avant de trouver la bonne. Quand Kaleb rencontrera celle qu'il lui faut, il le saura, et il comprendre alors qu'il a besoin d'elle, de manière égoïste, parce qu'on est fait pour aimer et être aimé, c'est ainsi. Je finis d'ailleurs par être de son côté, il reste assez de femmes pour en profiter encore quelques années. On sera amoureux lorsqu'on sera vieux, autant s'amuser pendant que notre corps nous le permet encore. Puis je propose de l'aider à réparer sa moto, même si, je l'avoue, la mécanique ce n'est pas mon point fort. « Pourquoi pas. Je pourrais au moins t'apprendre quelque chose de pratique. Parce que des mains, ça sert pas seulement à caresser des nichons. S'occuper d'une moto, ça nous apprend à avoir du doigté et ça peut toujours t’être utile avec les femmes. » Les remarques remplies de sous-entendus de mon meilleur ami me font éclater de rire. C'est bien trouvé. Si une femme l'avait entendu, il serait dans de beaux draps. Mais heureusement, seul moi en avait profité. Étrangement, ça m'intéresse beaucoup plus de jouer les mécanos maintenant. dis-je en riant. Je suis curieux de voir comment tu t'occupes de ta moto, si tu la compares à des nichons. le taquinais-je le sourire aux lèvres. En y réfléchissant, j'espère que ce ne sont pas les seins de ses conquêtes qu'il traite comme une moto, sinon les pauvres... Tout compte fait, je ne préfère pas y penser.

La conversation suit son cours, les verres s'enchaînent, les cigarettes aussi. Nous en arrivons, une nouvelle fois, à mon incapacité totale pour écrire mon livre, et à Emma. Je profite de nos retrouvailles, et de l'alcool présent dans mon sang, pour laisser mon cœur parler et me dévoiler un peu plus à Kaleb. Après tout, c'est mon meilleur ami, s'il y a bien une personne à qui je peux tout dire, c'est bien lui. Je lui avoue tout : mon syndrome de la page blanche, à quel point je suis perdu, à quel point l'ombre de Emma est pesante, la peur de mal faire, ma crainte des critiques. Tout, je lui dis absolument tout. En vidant le verre qu'il avait commandé en même temps, ça m'aide à trouver mes mots. Le pilote décide alors de prendre le parole et je l'écoute attentivement. « Alors tu n'as qu'à parler d'elle, tout simplement. Écrit tout ce qui te passe par la tête. Fais-le comme si tu lui parlais. Comme si elle était là. Fais pas ce bouquin pour les autres, fais-le pour toi, pour elle. Fais-le pour qu'elle existe toujours. Pour que les autres sachent qui, elle était... » Je ne l'interromps pas une seule fois, gravant ses précieux conseils dans mon esprit. Même si je n'ai plus les idées très claires, je suis persuadé que je n'oublierai pas ce qu'il vient de me dire. C'est tellement vrai, et juste... Il a visé juste. Ses mots me touchent au plus profond de moi et font resurgir de nombreux souvenirs, ainsi que des sentiments enfouis. Sentant mes yeux s'embrumer, je tourne la tête pour faire comme si quelque chose dans la salle attirait mon attention. Je me passe furtivement les doigts dessus, puis attrape le verre posé devant moi et avale une longue gorgée du liquide. Enfin, je reporte mon attention sur mon meilleur ami. Merci, Kal'. dis-je avec difficulté, la gorge serré. Je me racle la gorge, gêné de la situation. C'est bien la première fois que je t'entends dire quelque chose de sensé, ça change de tes discours sur les seins. continuais-je en souriant, pour détourner un peu la conversation et surtout dédramatiser tout ça. Le pilote reprends la parole pour me parler des critiques et des journalistes, me conseillant de ne pas y faire attention et de me blinder. Plus facile à dire qu'à faire, il a l'habitude lui. Si tu donnes des cours, je suis partant. plaisantais-je à ce sujet. Au fond, je sais qu'il a raison. Mais si j'écris sur Emma, le sujet me tiendra tellement à cœur que je ne sais pas comment je pourrai réagir face aux mauvaises critiques. C'est peut-être à moi de bien m'appliquer pour qu'il y en aille le moins possible.

Un karaoké, ça te dit ? le défiais-je en souriant. Vu l'heure avancée et notre taux d'alcoolémie, le ridicule ne peut plus nous tuer. Et puis, on a déjà fait pire. Je fais surtout cette proposition pour éviter de trop parler de certains sujets, et aussi pour me lever et me dégourdir les jambes. Je me lève d'un coup mais c'est peut-être un peu trop brusque pour mon corps puisque je perds l'équilibre et manque de tomber en me rattrapant in extremis à notre table. Tout tourne autour de moi, et je me rends compte que j'ai peut-être abusé sur la boisson. Ou pas, mauvaise idée. répondis-je à la question que j'avais posé précédemment, je ne suis définitivement pas en état d'aller jusque sur la scène et encore moins de chanter.

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Message(#)James ♦ Slow Night, So Long EmptyVen 17 Juil 2015 - 19:01




Slow Night, So Long

feat. James Evans & Kaleb Mays


C'était la première fois que Kaleb reparlait à James depuis son départ d'Espagne. Ils ne s'étaient pas vus depuis des semaines. Et forcément, ils n'avaient pas vraiment pu parler. Tous les deux avaient des sujets qui occupaient leurs esprits. Et ce soir, chacun d'eux parlait comme il le souhaitait, sans se sentir juger. Et cela leur faisait du bien. Certes, cette discussion ne faisait pas s'envoler toutes les inquiétudes. La plupart d'entre-elles, restaient bien ancrées en elles. Mais cela faisait du bien de parler, de savoir qu'on était écouté et soutenu. Pour ça, Kaleb avait la chance d'avoir une famille qui le soutenait à cent pour cent. Parce que même si sa mère était terrifiée par son métier, elle était présente. Il avait aussi une team incroyable, soudée même dans les pires moments. Et puis, il y avait les amis, donc James faisait parti. Grâce à eux, Kal gardait la tête haute. Et puis, il était quand même trop fier pour avouer quand cela n'avait pas. Il sous-entendait les choses. Mais il n'en parlait pas. C'était ainsi. Il était pudique quand il devait parler de ses sentiments. C'était la première fois qu'il se confiait autant à James, sur ses faiblesses. James qui avait l'habitude de le voir faire le con dans ses loisirs, dans ses moments de liberté. Et de le voir, concentrée, totalement dans sa bulle et à fond dans la course quand il était en compétition. Cela devait être étrange de voir ce Kaleb Mays. Ce pilote qui se rendait responsable de la mort de son ami et adversaire. Ce pilote, qui était physiquement et mentalement brisé. Ce n'était pas le visage qu'il montrait la plupart du temps. Mais les événements l'avaient changé. Il avait besoin de temps pour s'en remettre. Pour se faire confiance à nouveau. Et il savait que cela n'allait pas se faire si facilement. Il était un gars entier, faisant toujours les choses à fond. Il ne pouvait pas se mettre d'être à cinquante pour cent. Il devait l'être à cent pour cent pour se sentir à nouveau lui. Ces vingt-quatre semaines à l’hôpital l'avaient beaucoup perturbé. Encore plus en sachant tout ce qui s'était passé à l'extérieur, alors que lui était là, dans ce lit d'hôpital ou devant ses barres d'exercices, essayant de remarcher normalement. Comment pouvait-il se mettre à cent pour cent dans sa rééducation quand dehors, on racontait n'importe quoi sur vous ? C'était difficile et pourtant Kaleb avait un mental d'acier.

Le pilote observa James qui buvait une nouvelle gorgée de sa boisson. Il savait que sa saison était terminée pour lui, avant même d'avoir commencé. Plus de six mois à l'hôpital, il ne pouvait pas revenir à la course. Il n'en était pas capable. Il commençait à accepter ce fait. Alors qu'en sortant de l'hôpital en avril dernier, il s'était juré de reprendre la course avant la fin de l'année. Mais c'était impossible. Il le savait à présent. Mais il ne perdait pas espoir de revenir au meilleur de sa forme et de courir encore plus vite qu'avant son accident. Aux paroles de son meilleur ami sur son équipe, Kal reposa son attention sur lui. « Elle s'impatiente. Certains ont été attachés à mon remplaçant. D'autres, sont en congé forcé. Mon équipe tourne en rond. Et je les comprends. » En fait, il devrait passer son temps à faire ses exercices de kiné au lieu de sortir le soir. Pour l'instant, il avait refusé, voulant seulement un peu de calme autour de lui. Mais le pilote se rendait compte que sa guérison passait aussi par ça, la kiné, les exercices physiques. Parce que Kal n'était pas seul dans cette histoire. Il avait une équipe, des sponsors qui comptaient sur lui. Et des fans. Oui il avait encore des fans qui le soutenaient malgré ce qui s'était passé. Et pour eux, il devait se reprendre en main au lieu de n'avoir que sa culpabilité à l'esprit. Un sourire s'afficha sur les lèvres de l'australien quand James aborda le sujet de la réparation de sa moto. « Je n'ai jamais dis ça. J'ai dis qu'on apprenait la subtilité en réparant une moto. Il faut savoir être doux et patient avec elle, comme avec une femme. » Ouais, Kaleb avait appris la mécanique avec son père avant que son manager ne lui apprenne le reste. Au début, il était nerveux et impatient. Or, dans les réglages d'une moto, il fallait être attentif et surtout patient. « Me fait pas dire, ce que j'ai pas dis Evans. » Un sourire en coin, il regarda son meilleur ami. D'accord, parfois il ne prenait pas de pincettes avec les femmes. Mais c'était en général ce qu'elles voulaient. Par moment, il aimait aussi prendre son temps. Bref, ils n'étaient pas là pour parler de leur vie sexuelle.

Au sujet du livre, Kal remarquait bien son meilleur ami avait un peu de mal à trouver l'inspiration. Il ne pouvait pas lui donner mille conseils. Juste un seul : suivre son instinct comme lui-même le faisait toujours. C'était comme ça qu'il allait parvenir à faire ce qu'il voulait. A dépasser ses craintes pour écrire enfin ce bouquin. C'était en tout cas, ce que pensait le pilote. Aux mots du mannequin, il haussa nonchalamment les épaules. Il pouvait être sérieux Kal, quand il s'y mettait. Il fallait juste le connaître assez pour savoir que c'était possible. Autrefois, avec le stress des courses, du championnat, il avait du mal à se décontracter. Cela s'était arrangé au fur et à mesure des années. Maintenant, cela faisait dix ans qu'il pilotait en professionnel et il avait obtenu sept titres mondiaux. Il avait grandi, mûri et il avait appris à gérer le stress. Kaleb voulait que ce soit la même chose pour James. Il en était capable, il le savait. Il fallait juste qu'il puisse avoir ce fameux déclic. Malheureusement, il devait le trouver lui-même. C'était lui qui devait avancer. Il fallait qu'il trouve sa propre source d'inspiration. Il regarda son meilleur pote quand ce dernier se leva de la banquette sur laquelle il avait pris place. Un karaoké ? Il ne savait pas si c'était la tronche de James qui le fit sourire ou le fait qu'il tenait à peine sur ses deux jambes. Ils n'étaient pas frais tous les deux. Bien que Kaleb tenait un peu mieux sur ses jambes. Peut-être était-ce avec tous les cachets qu'il avait dans le corps. Cela lui permettait de tenir un peu mieux que James. Le pilote se lever à son tour, déposant deux beaux billets sur la table pour payer le restant des conso. Puis il se retrouva face à son pote. « Ouais, j'ai une meilleure idée. On va pioncer tous les deux. » Kaleb était claqué. Il avait envie de se reposer, de poser son dos douloureux sur un bon matelas. Il pianota sur son téléphone pour appeler un taxi. Même s'il tenait debout, il n'était pas assez clean pour prendre lui-même le volant de sa voiture. En plus c'était une location. Il n'allait pas risquer de faire péter la caution. Une fois à l'air libre, Kaleb respira un grand coup. Malgré le fait que certains mauvais souvenirs étaient revenus à la surface pour chacun d'eux, ils avaient passé une bonne soirée. Cela faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas retrouvés autour d'un verre. Et ils en avaient profité tous les deux. Si bien qu'ils avaient aligné les shoots et les verres d'alcool en tous genres. Maintenant, il était temps pour eux de rentrer au risque de se retrouver dans les journaux tous les deux. Le taxi arriva cinq minutes après leur sortie du café. Il laissa James s'installer à l'arrière alors que lui même indiquait la route au chauffeur. Chemin qu'il avait réussi à obtenir du mannequin. Ces retrouvailles avaient été riches en confessions. Mais les garçons en avaient besoin. A présent, ils étaient près à reprendre comme avant. Et ils comptaient bien le faire tous les deux.


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