I tried to live alone but lonely is lonely, alone

@John Williams

COS IT'S ALL IN THE HANDS OF A BITTER, BITTER MAN
SAY GOODBYE TO THE WORLD YOU THOUGHT YOU LIVED IN
TAKE A BOW, PLAY THE PART OF A LONELY LONELY HEART
SAY GOODBYE TO THE WORLD YOU THOUGHT YOU LIVED IN
TO THE WORLD YOU THOUGHT YOU LIVED IN

La journée de cours de Charlie a été la plus longue de toute sa vie. Elle avait prévue de prendre un thermos de café mais n’avait pas eu le temps de le préparer le matin venu, alors elle a dû se contenter d’utiliser ce qui est servi aux distributeurs. Des trucs infects et horriblement chers. Les cours magistraux s’étaient enchaînés et s’étaient horriblement ressemblés, elle n’avait rien appris de bien intéressant. Elle en avait cependant profité pour envoyer deux sms. Un à John pour s’excuser de son comportement de son comportement de ce matin et un à autre pour lui annoncer qu’elle allait spill the tea ce soir même, parce qu’elle avait beaucoup de choses à lui dire.
Il a cependant tenu parole et était sur le parking à trois heures de l’après midi pétantes. Elle l’a embrassé et a mis sur sa tête le casque qu’il lui tendait. Il n’y avait pas plus de spectacle, elle rêvait seulement de rentrer chez elle et de pouvoir lui parler de sujets. En envoyant son message, elle a eu besoin de préciser à quelle université elle étudiait. Quand bien même ils devraient former un couple, il ne sait pas où elle étudie et encore moins où elle travaille. Et elle ne connaît que le strict minimum de son travail. N’expliquons même pas qu’ils n’ont aucune connaissances des fréquentations de l’autre. Elle va devoir lui expliquer tous les bad boy qu’elle aime comme des amis et sûrement justifier le peu de filles avec qui elle traîne en comparaison. Cela fait beaucoup de sujets à aborder pour une soirée.
Sac à dos sur les épaules, elle monte derrière le barman sur sa moto et se serre déjà à lui avant même qu’il n’ait démarré. Comme elle l’avait prévu, elle manque de faire un arrêt cardiaque à chaque virage. Elle pourrait faire du saut à l’élastique à tout moment, mais le virages en moto en étant passager c’est un autre monde. Si elle était celle qui conduisait elle n’aurait pas peur, mais faudrait qu’elle pense à passer un quelconque permis pour ça.
Lorsqu’ils sont enfin arrivés, elle s’empresse de mettre pied à terre et de descendre de cet engin de malheur. Et dire qu’elle voulait faire pâtissière à moto quand elle était petite. Elle laisse John rentrer la moto devant la maison et en profite pour aller ouvrir la porte et poser son sac à l’entrée. Elle avait oublié ne rien avoir rangé de la veille et ça commence déjà à l’énerver. Elle ne pourra rien ranger ce soir non plus, elle doit parler à John et a promis d’amener du sel à Léo ensuite.
La rousse se sert un verre d’eau pour elle et un second pour John et pose à nouveau les coudes sur son bar fétiche. « Si on doit faire ça, » Ca étant égal à devenir un couple. « autant que tu en connaisses plus sur moi. J’avais postulé dans un bar il y a quelques jours et j’ai reçu la réponse cet après midi. Je suis donc barmaid désormais, on est collègues. » Elle rigole doucement, davantage pour essayer de détendre l’atmosphère plutôt que parce qu’elle le pense réellement. Elle espère surtout que John n’est pas du genre jaloux. Parce que ça non plus, elle n’en sait rien. « Et je peux pas rester longtemps, merci de m’avoir ramené mais j’ai promis à mon meilleur ami d’aller le voir. Tu pourras rester quand même, tu fais comme chez toi ici. Je reviendrai dans la soirée de toute façon. » Elle lance les informations comme elle vient, elle a fait toute une (longue) liste dans sa tête. « Tu bosses ce soir ? Je connais même pas tes horaires ... » — LES GENS NE VIVRAIENT PAS ENSEMBLE S’ILS N’EN AVAIENT JAMAIS ENTENDU PARLER.

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@John Williams

« Moi ? Peur ? Jamais de la vie ! » Elle était terrifiée, ce qui n’a bien sûr rien à voir avec de la simple peur. Elle agrémente cette réponse d’un rire. Si vous vous demandez de quel genre de rire il s’agit, il s’agit un nerveux. Un putain de rire nerveux, ça oui.
Rien ne semble plus naturel, pourtant hier tout allait si bien entre eux. Charlie tente de se raisonner, de se dire que c’est elle qui en fait tout un tas pour rien. Ce n’est pas la première fois qu’elle est en couple, lui non plus. Ils sont grands, ils ont fait leur propre décision. Sous trois grammes d’alcool, certes, mais ils restaient quand même conscients. Aujourd’hui tout est redescendu et ils sont quand même là tous les deux. Tout ne va pas aussi mal que son esprit essaye de lui faire croire donc. Elle qui est pourtant si joyeuse, si optimiste, pourquoi n’est ce pas le cas là maintenant ? Tout ce qu’elle demande est le soutien de son cerveau, son approbation. Si elle l’obtient elle pourra faire les mauvais choix, certes, mais tout en se sentant apaisée. Mais puisque ses neurones ne semblent pas prêtes à vouloir donner leur accord, elle décide de les ignorer. Elle met son cerveau sur off et se contente de profiter de l’instant présent, de voir ce qui arrive quand ça arrive et de ne plus prévoir de plans sur la comète.
John ne semble cependant pas comprendre que le job qu’elle a trouvé n’est pas dans le même bar que lui. Ils seront collègues, mais loin, très loin l’un de l’autre. Quand on est étudiant, tout le monde sait qu’on ne doit pas trouver un copain dans la même promotion que soi. Quand on est grand, on ne trouve pas son copain sur son lieu de travail. Deux époques, une seule règle. « Oui enfin … tu pourras pas trop me déranger de toute manière. Je vais travailler au Death before decaf’. Ils sont en rénovation pour le moment donc je suis en formation, cela ne commencera sérieusement que dans quelques semaines. Mais ça fait toujours quelques sous de plus, tu vois. »
Il ne dit rien de plus à l’évocation de “son meilleur ami”, mais tous les deux savent que la jalousie est subjacente. Elle le lui présentera dans quelques temps. Pas tout de suite, ce serait trop précipité. Léo la pense encore célibataire et frivole. Et elle va aussi devoir lui dire qu’ils devront barrer le “avec intérêts” de leur appellation de “meilleurs amis avec intérêts”, ce qui ne lui apporte pas vraiment de joie. Elle adore leur relation, depuis le premier jour, avec toutes les ambiguïtés qu’elle comprend. Cependant, elle ne compte pas être la connasse qui trompe son copain. La fidélité passe avant tout, parce qu’elle tient réellement à son barman.
Leurs mains se joignent avec timidité, comme s’il s’agissait de leur premier véritable rendez vous. Elle sourit à cette idée. C’est vrai qu’ils ne seront jamais passés par la case dîner aux chandelles et petites attentions. Avec le recul, elle aurait sans doute préféré. La jeune femme est progressiste sur beaucoup de terrains, mais elle préfère le vieux jeu pour la drague. Sa conception d’une famille l’est aussi. Elle aime les femmes autant que les hommes, mais elle veut fonder une famille avec quelqu’un du même sexe, ce n’est pas négociable. Ce ne sera sûrement pas John à cause de leur différence d’âge, mais tous deux iront aussi loin ensemble que ce que la vie leur permettra. « Oui bien sûr. Prend les clés du pot, ça sera ton double. Je t’ai proposé de rester autant que tu le voulais et je ne compte pas revenir là dessus. » Voilà au moins une chose dont elle est sûre. Elle veut John ici, à ses côtés, autant que possible. « J’ai dit à Léo que je mangeais avec lui, mais tu fais comme chez toi, tu as tout ce que tu veux dans le frigo. Et je serai rentrée avant que tu partes travailler. »
De plus en plus stressée, elle s’agrippe aux mains de John et ne cesse de les caresser. A nouveau, elle le regarde dans les yeux, avec une certain tête de chien battu. « Je voulais juste que tu saches quelque chose de plus sur moi. D’habitude je mets jamais de mot là dessus, je n’en parle jamais non plus parce que ça fait parti de moi mais ça n’a pas à être écrit sur mon front non plus. Mais sache que je suis pansexuelle. Ca change rien pour nous, tu es la seule personne qui compte à présent. Mais je tenais à te le dire. » La prochaine question sera sûrement “mais c’est quoi, pansexuel ?”, elle en a l’habitude et cela ne l’offusque pas. Elle préfère répondre elle même aux questions sur … elle même … avant que tout le monde n’aille courir sur internet pour y trouver de tout et n’importe quoi.
Maintenant, elle se sent légère. Elle lui a dit tout ce qu’elle voulait lui dire. C’est déjà pas mal pour leur premier jour en couple. — SO HUMAN AS I AM, I HAD TO GIVE UP MY DEFENCES.

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@John Williams

Une fois les révélations faites, Charlie se sent bien mieux, lestée de tout ce poids. Elle recommence à faire l’ascenseur émotionnel, le même que la veille au soir. Elle ne sait pas ce qu’elle veut vraiment et cela se répercute sur John. La rousse essaie de rester au maximum constante, elle essaye de savoir ce qu’elle veut dans ce capharnaüm qu’est actuellement sa vie. Le problème n’est tant plus elle, mais John. Elle ne veut pas lui faire de mal, sous ses airs de grand bonhomme il est quand même tombé sous le charme de Charlie, ce qui signifie qu’il n’a pas tant un coeur de pierre que ça. Lui aussi est humain, lui aussi est faillible. Et Charlie ne veut pas être celle qui lui brisera le coeur à cause de sa peur ou de son incertitude. Elle est déjà prête à beaucoup de choses pour lui, prendre sur elle en fait bien sûr parti. Son but est de devenir une meilleure personne, plus saine. On parle pas de ces bordels de manger healthy ; elle veut être saine mentalement parlant. D’autant que l’homme est bon et ne la juge pas. Il est déçu de ne pas l’avoir comme collègue de travail mais il n’y a rien d’étonnant à cela. Il ne fait même aucun commentaire désagréable à propos de son orientation sexuelle, ni même aucun autre commentaire factuel. Serait-il l’homme parfait ? La jeune femme n’en doute pas.
« Te voir ici tous les jours ne serait pas pour me déplaire ... » Pour appuyer ses dires, elle se penche et vient appuyer ses lèvres contre les siennes. Il est sien, elle est sienne. Par dessus tout, si cela peut lui éviter de dormir seule alors elle sera la plus heureuse des femmes. A son tour John l’embrasse en lui proposant de passer au bar lorsqu’elle sera de retour. « Je ne peux pas te promettre de rester longtemps, mais je viendrai rien que pour toi. » Ses heures de sommeil ne pourront pas se rattraper toute seule, elle a bien besoin de dormir ces derniers temps. Les nerfs de la jeune fille commencent à être à bout et elle risque de pleurer à la moindre contrariété si elle ne dort pas.
Princesse. Elle sourit à l’écoute de ce nom. Ce n’est pas la première fois qu’il l’utilise, mais c’est la première fois que la tête de la rousse est assez vide pour pouvoir y penser. En tout cas, elle aura du mal à s’y habituer car elle a perdu toute habitude de ce genre de surnoms, mais ce n’est pas pour lui déplaire. C’est mignon après tout. Elle lui en trouvera un bientôt. « Je n’ai aucun doute sur mes sentiments à ton égard non plus. Et tu n’as pas à craindre quoi que ce soit. Tu es le seul qui compte à mes yeux désormais. » Cette dernière phrase aurait pu être tirée d’Amour Gloire et Beauté lorsque deux personnes se sont vu pendant plus de cinq minutes, c’est vrai.
Charlie lance une dernière phrase, envieuse de changer de sujet. « Je crois que c’est l’heure des confessions là, si t’en as à me faire c’est le moment ou jamais ! » Son petit rire guilleret refait surface. Va falloir qu’elle range la maison, ça commence à être le bazar par ici.

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@John Williams

La rousse trouve que c’est encore beaucoup, beaucoup trop tôt pour les petits surnoms mais elle n’osera jamais l’avouer à John. Ca part d’une bonne intention, elle ne pourra jamais lui en vouloir pour si peu. Même quand elle devrait en vouloir aux gens elle n’y arrive pas, alors ne parlons même pas des moments où il s’agit de bourdes aussi mignonnes … C’est totalement au dessus de ses cordes de lui demander ça. Charlie est définitivement trop douce pour ce monde qui finira par la croquer sans une once de regret. Elle craque d’autant plus lorsqu’il est à nouveau celui qui fait le premier pas, contournant le bar et l’enlaçant tendrement. Elle pose sa tête contre son torse, écoute son coeur battre de plus en plus vite et l’enlace finalement comme elle le peut.
A son tour, elle écoute sa confession sagement, bien heureuse de ne pas avoir à le regarder dans les yeux. Elle est peinée pour lui, réellement, mais si elle le lui fait remarquer cela ne fera que les mettre tous deux un peu plus dans l’embarras. De nos jours, cela ne doit pas être impossible de vivre avec une maladie cardiaque. Beaucoup de personnes vivent avec ce genre de problème, encore plus quand ils commencent à vieillir. C’aurait pu en être la cause pour John, mais il confesse que cela vient de son père. Il avait déjà commencé à parler de lui et ça n’avait rien d’amusant apparemment. Il ne faut pas précipiter les choses, la rousse saura tout quand le moment sera venu.
Plutôt que de la jouer pitié, elle préfère en rigoler. Il l’a dit lui même, sa vie n’est pas en danger. Au moins maintenant elle est au courant et elle tâchera de prendre soin de lui, mais si elle s'apitoie sur son sort cela n’arrangera rien. Elle se décolle de son t shirt et lève la tête pour le regarder dans les yeux. Son expression passe d’une mine sérieuse à un grand sourire. « T’as perdu. » Elle rigole, tant pour la blague en elle même que pour son air perdu. « Bah oui, moi j’ai deux maladies génétiques et t’en as qu’une. T’as perdu alors ! » Elle ne ment pas, ses maladies génétiques à elles ne mettent pas ses jours en danger non plus.
Comme si elle faisait les signes des hôtesses de l’air, elle montre du bout du doigt ses deux oreilles derrière lesquelles on peut admirer des cicatrices sur tout le lobe. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a été opéré quand elle était encore gamine et que sa mère était tellement peu stressée qu’elle n’a pas retenu le nom de la maladie. Chez Charlie ça a provoqué une simple malformation, mais dans les cas les plus graves cela peut entraîner l’absence pure et simple d’oreilles : là c’est plus compliqué. Relevant ensuite son t shirt, c’est le tatouage fleuri qu’elle point du doigt. Auparavant se tapissait une autre cicatrice, légèrement plus petite, sur le côté bas droit de son ventre. Problème au foie, y’en a un qui avait décidé de faire la grève apparemment. Cette fois ci la maladie n’a pas de nom puisqu’elle est le seul cas connu. Elle a pas tout compris ce que racontaient les médecins à vrai dire, mais elle doit retourner à l'hôpital de temps en temps pour faire des test. Le plus dérangeant dans cette histoire c’est qu’elle doit rester à jeun à chaque fois. Elle ne donne pas toutes ces explications ennuyeuses à John, préférant changer de sujet.
S’étant à nouveau trop éloignée de lui à son goût, elle passe cette fois ci ses bras autour de son cou et vient joindre ses index derrière la tête de John. Il est légèrement plus grand qu’elle mais pas trop, l’harmonie est parfaite. Charlie l’embrasse. Une fois, deux fois. Elle sourit, sans discontinuer. « Mais il y a quelque chose que tu dois savoir. » Nouvelle mine faussement grave. « Je t’ai menti. » Pause dramatique. « Je ne peux pas être ta petite tête rousse … parce que c’est une couleur. » Elle lui sort son sourire caractéristique, sourcils froncés et nez relevé. En ce moment même, elle est heureuse, à nouveau. « Ca va ? Tu penses que tu tiendras le choc de toutes ces révélations ? » Sans attendre de réponse, elle se rapproche de son visage et l’embrasse. Plus un simple bisous cette fois ci, mais un véritable baiser passionné.

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@John Williams

Le ton de la plaisanterie est parfaitement compris et accepté par John, ce qui soulage énormément le coeur de Charlie. Elle le connaît désormais mieux et pourra agir en conséquence, mais la vie continue et ressasser le passé n’est jamais vraiment bon. Il semble l’avoir compris et tente aussi de passer à autre chose. Le confession time n’a pas pour but qu’ils pleurent sur le sort de l’autre, ça n’aurait aucun sens même. Le but est seulement qu’ils apprennent à mieux se connaître, qu’ils forment un vrai couple. « Tu auras ton gage en temps voulu. » Elle rigole, joueuse. Son gage lui sera sûrement ressorti au moment où il s’y attendra le moins, ou au moins au moment où ça arrangera le plus Charlie. Les deux en même temps sûrement. Pour John, cela pourrait tant se produire dans un instant de complicité que dans un autre beaucoup moins drôle. Seul l’avenir nous le dira ! Elle garde son joker bien accroché dans un coin de sa tête, prête à le dégainer à tout moment.
Bien décidée à ne plus parler d’elle, sa réponse à la nouvelle question de John est déjà toute prête dans sa tête. « Si tu essayes de me tirer les vers du nez t’auras mon poing dans la gueule. » Elle a déjà testé sur Maximilien et bien d’autres avant. Elle s’est même battue une fois … au primaire. Mais elle a gagné quand même ! « Avec tout mon amour, bien sûr. » Charlie est frêle et délicate mais elle sait bien se débrouiller avec ses poings, même avec amour.
Pendant quelques secondes elle s’en veut d’avoir dit à Léo qu’elle viendrait le voir, elle aurait aimé profiter de John pour la soirée. Une vraie soirée du début à la fin, pas un truc commençant à 21h au bar et finissant à 5h du matin dans son lit. Ces soirées là sont bien amusantes mais Charlie ne rêve pas de ça en s’endormant le soir. Elle rêve d’être avec son copain et de ne plus le lâcher d’une semelle, de parcourir tout Brisbane à son bras. « Je peux te concéder un baiser alors. » Passionnément, sa bouche vient rejoindre celle de John. Lorsque cette marque d’amour s’arrête, la jeune rousse en est presque déçue, ce que la révélation de son petit ami vient tout contrebalancer.
Elle bégaye quelque secondes sans s’en rendre compte, recule brusquement du corps de John, choquée. Jamais elle n’aurait pu l’imaginer faisant du bénévolat. Ils ont donc un point en commun finalement, et pas des moindres. Cette annonce rend Charlie aux anges, elle ne pouvait s’attendre à mieux. Tous deux luttant pour leur prochain, c’est le meilleur point commun qui puisse être. « T’es sérieux ? Je me doutais pas une seule seconde que tu faisais du bénévolat ! Et … encore moins que tu partais à l’autre bout du monde ! Surtout que … je fais la même chose. On travaille pas pour le même organisme sûrement, mais les coïncidences sont folles ! » Une fois l’annonce passée elle repense à la deuxième partie de ce qu’il lui disait. L’Afrique du Sud. Lui … et elle. Un voyage en Afrique du Sud lui semble assez étonnant, c’est quand même un BRICS et le pays le plus riche du continent africain, sûrement pas le premier choix qui viendrait à l’esprit de Charlie pour un voyage humanitaire. Mais par rapport à l’Australie, ils sont clairement dans le besoin. Ils aideront peut être un hôpital pour séropositifs, le sida est un véritable fléau là bas. « Oui j’accepte, oui oui oui ! »
Elle trépigne d’impatience, sautant même sur place. Elle est une enfant à qui l’on vient de proposer d’aller à DreamWorld. Sauf qu'il s'agira d'aider des gens dans le besoin. Mais le timing reste parfait, le bar dans lequel elle a été accepté est en plein travaux donc une petite absence ne se fera pas ressentir.

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@John Williams

A nouveau elle ne semble plus douter de rien. Elle avait peur de lui révéler qu’elle avait trouvé un job et voilà qu’ils prévoient un voyage en Afrique du Sud. Décidément, tout avance vite avec les deux tourtereaux. Elle se sent bien à ses côtés, elle se sent bien en sa compagnie, et par dessus tout elle ne voudrait changer tout ça pour rien au monde. Alors, lorsqu’il donne sa dernière confession elle l’écoute avec attention, essuyant de son index la goutte salée que sa manche n’avait pas su enlever. Charlie n’a jamais connu les problèmes de famille, elle ne peut pas vraiment comprendre comment c’est de rentrer chez soi sans en avoir envie, de savoir qu’on va voir sa propre mère se faire frapper. Elle ne peut pas concevoir une telle vie, mais l’âme de psychologue au fond d’elle ne peut pas non plus s’empêcher de penser que ça explique beaucoup de choses sur l’attitude de John aujourd’hui et son incapacité flagrante à accorder sa confiance. Cela explique aussi qu’il préfère enchaîner les coups d’un soir plutôt que les relations sérieuses, de peur de voir un enfant arriver neuf mois plus tard et de devenir à son tour ce père violent dont personne n’a envie. « Tu n’es plus seul désormais. Je suis là pour toi, et je le resterai quoi qu’il arrive. » Elle ne peut s’empêcher de penser sincèrement ce qu’elle dit, bien que ce soit loin de la réalité. Il devait déjà être un gamin fort pour supporter de telles atrocités, cela a fait de lui l’homme qu’il est devenu aujourd’hui. Il a grandi entouré d’horreurs mais désormais Charlie le laissera s’épanouir auréolé de bons sentiments.
Les yeux de la rousse parcourent amoureusement le visage de John, elle passe sa main dans ses cheveux courts. Il s’agit sûrement du moment le moins opportun pour partir, mais Ivywreath et ses pizzas l’attendent. Elle aura tout le temps qu’elle veut pour parler avec John à l’avenir, après tout ils auront plus de vingt heures de vol aller pour un Sydney - Johannesbourg. Comme pour venir appuyer ses mots, elle répète la dernière phrase de John « Juste nous. » et l’agrémente d’un nouveau baiser. Oui, ils passent certainement plus de temps à s’embrasser et coucher ensemble plutôt qu’à parler, c’est un fait.
« J’aurais aimé rester plus avec toi, mais je dois vraiment y aller. » Léo doit être mis au courant de tant de choses, il lui faudra des heures pour tout raconter. Elle n’est pas prête de pouvoir rattraper ses trois heures de sommeil. Elle lui offre un dernier bisous avant de prendre à nouveau ses clés et de repartir. Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. L’homme devra s’habituer au rythme de vie de Charlie, il n’aura pas le choix. Elle est prête à faire beaucoup de concessions mais elle ne pourra jamais être cette femme au foyer attendant le retour de son bien aimé impatiemment.
« Tu comptes beaucoup pour moi. » Sont les derniers mots qu'elle prononce doucement avant de fermer la porte.
Elle rouvre la porte en trombe, affolée d'avoir oubliée le sel. Si elle vient sans, elle restera à la porte chez Léo. Elle lance un regard à John, tenant de lui signifier que c'est une longue histoire et qu'elle lui expliquera plus tard.