| | | (#)Sam 4 Mai 2019 - 13:05 | |
| Spill the tea @Léo Ivywreath
Bien des choses venaient de se passer dans la vie de la petite rousse en vingt quatre heures. Bien des choses auxquelles personne n’aurait pu s’attendre, pas même elle. Et Léo devait être mis au courant, de manière irrémédiable et immédiate ; elle a déjà trop attendu. Par dessus tout, elle est heureuse à l’idée de revoir sa bouille et ses cheveux frisés, il a la faculté de lui manquer dès qu’elle s’éloigne de lui. Cependant Charlie ne lui avouera jamais, Léo serait capable de prendre la grosse tête et de devenir aussi insupportable que son con de voisin d’en face ! La rousse traverse Bayside et Fortitude Valley, son sac à main sur les épaules et un pot de sel dans la main. Elle est à la fois excitée comme une puce à l’idée de tout raconter à Ivywreath mais aussi effrayée que cela puisse changer leur relation si parfaite. Si elle devait choisir en John et Léo maintenant, elle ne pourrait s’empêcher de choisir monsieur psychopathologie, quand bien même elle s’est déjà beaucoup attachée au barman. Les deux sont tellement opposés, ils sont incomparables. Arrivée au pied de l’immeuble, elle monte les marches deux à deux, finalement plus heureuse de retrouver Léo que d’avoir à lui parler ! La soleil est déjà tombé, il est presque dix heures du soir. Elle n’aurait jamais cru arriver aussi tard, de plus qu’elle a promis à John de passer le voir au bar de retour. Heures de sommeil où êtes vous ? La veille, les tourtereaux ne se sont pas endormis avant cinq heures et elle a filé en cours à huit. Toquant à la porte comme une forcenée, elle ne peut pas s’empêcher de crier que s’il n’ouvre pas de suite elle va accoucher sur le pallier. Après tout, il s’est mis en tête qu’il allait être un papa / parrain, et Charlie trouve l’idée assez cocasse. Cela arrivera peut être un jour, mais certainement pas aujourd’hui ! Comme si on venait de lui ouvrir la porte de son propre appartement, elle dit bonjour à Léo avec un bisous sur la joue, pose le sel dans la cuisine, et lui annonce qu’avant tout elle doit aller faire pipi. De retour dans le salon, son meilleur ami semble l’attendre de pied ferme. Quant à Charlie, elle se la joue taquine et prend tout son temps, avançant à pas feutrés sur le parquet de l’appartement, sourire aux lèvres. « Tu te souviens la première fois qu’on s’est rencontrés ? De notre fameux je n’ai jamais ? » Bien sûr qu’il s’en souvient, aucun des deux ne pourra jamais oublier cette nuit où tout a commencé. « Tu avais dit “je n’ai jamais couché avec quelqu’un de plus âgé” et je n’avais pas bu. » Les choses s’éclaircissent petit à petit, Charlie garde un sourire aux lèvres. Ses paroles sont délibérément lentes pour faire durer le suspens. Tous deux savent qu’elle n’en aurait pas fait tout un plat si c’était juste pour lui annoncer qu’elle avait couché avec un vieux. « De une, si tu me posais la question aujourd’hui je boirais, mais de deux ... » Mine hésitante. « De deux ... Je devrais te préciser que la personne en question est … mon petit copain ? » Désireuse de changer de sujet, elle se relève soudainement d’une canapé et parle à nouveau avec un rythme normal. « Bon, et cette pizza elle est où ? » On déconne pas avec la nourriture, même en temps de crise !
Dernière édition par Charlie Villanelle le Mer 5 Juin 2019 - 14:38, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 18:22 | |
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La soirée était déjà bien entamée. Je recevais ce message de Charlie, qui avait apparemment beaucoup à me raconter, alors que j'avais prévu de passer le reste de la nuit à lire, absorbé par un texte traitant de mon sujet d'étude. Mon livre encore dans la main droite, mon téléphone dans la main gauche, je faisais les gros yeux au fur et à mesure que nous échangions des messages. Le premier était simple : une invitation au ragot. « Du lourd », ça voulait tout et rien dire, pour moi. Pour nous. Nous passions souvent nos soirées à nous raconter tout un tas de trucs, après nous être amusé un moment au lit, de temps à autres. Là, je m'attendais à autre chose et je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais cette sensation. Enfin, je confirmais que quelque chose était différent lorsqu'elle me répondit que je n'avais qu'à attendre un peu avant d'en savoir plus. Je voulais qu'elle arrive le plus vite possible - impatient, moi ? Je détestais attendre, surtout pour un truc pareil, et je m'efforçais de la harceler de messages jusqu'à ce qu'elle daigne me répondre. Mes tentatives restèrent toutes vaines. Au bout de quelques minutes d'agacement, j'avais posé mon livre, tournais désormais comme un avion dans mon appartement, mon hyperactivité ayant repris le dessus. Mes deux chats me regardaient faire l'air de dire « qu'est ce qu'il fiche ce malade » et je leur tirais la langue, avant de leur expliquer que Charlie allait arriver d'une minute à l'autre. Oui, j'étais aussi ce genre de personne, à parler à mes chats. Je parlais aussi à mes plantes - d'après des études scientifiques dont je ne mettais pas en doute la fiabilité, cela avait des côtés bénéfiques pour tous les partis, pourquoi m'en priver ?
Alors que je tentais de canaliser mon afflux d'énergie et mon incapacité à tenir en place, allongé les pieds en l'air contre le canapé et la tête en bas, on toquais à la porte. J'entendais la voix de Charlie, qui hurlait qu'elle allait accoucher sur le palier. Secoué d'un ricanement, je m'empressais de lui ouvrir, grand sourire aux lèvres. « Tu m'a fait attendre ! », lui disais-je plein de faux reproches. Socrate vint lui courir dans les pieds. Il adorait Charlie, se frottait à sa jambe en ronronnant. Une fois que j'eus mon bisou et mon sel, Charlie fila aux toilettes. Je levais les yeux au ciel. Plus tôt, j'avais commandé des pizzas. Et pendant que Charlie se perdait dans les toilettes, je m'occupais du pop-corn. La jeune femme était comme chez elle, ici. Nous passions beaucoup de temps ensemble, plus que de raison. Je croyais n'avoir jamais autant gardé une amitié de ma vie. La voilà qui revenait, alors que le livreur venait de passer nous livrer deux pizzas. Elle jouait avec mes nerfs, je l'aurai tuée pour connaître sa fameuse grande nouvelle. Je trépignais, alors qu'elle affichais sa mine un peu rusée - que je lui aimais beaucoup. Charlie évoquait notre rencontre, notre première soirée ensemble. Était-elle venue me raconter sa mélancolie ? Peut-être qu'elle ne se sentait plus si bien que ça ici ? Je me mettais à imaginer qu'elle allait partir, me quitter, qu'ici, elle venait me dire adieu. Mon sourire s'affaissait un peu. Enfin, elle faisait un peu de lumière sur les événements, évoquant une question à laquelle elle n'avait pas bu lors de notre fameuse soirée. « J'me souviens de tout, j'ai une super mémoire ! » disais-je, pour combler mon impatience - et mon stress quant à l'évocation d'une mauvaise nouvelle.
Et c'est alors qu'elle m'annonça sa relation, toute nouvelle semblait-il, avec cette personne dont je ne connaissais pas encore le nom. Alors qu'elle sembla reprendre le fil de la conversation comme si les mots qu'elle venait de prononcer n'avaient jamais franchis ses lèvres, je restais sidéré. Charlie avait un petit ami. Ma sidération dura une fraction de seconde, juste avant que je ne me lève à sa suite pour presque lui bondir dessus et la harceler de questions. « Son nom ! Je veux son nom ! Et quel âge il a ? Dix ans de plus ? Vingt ? Oh attends, c'est ton sugar-daddy ? Tu l'as rencontré où ? Charlie je veux savoir je veux savoir, pas de pizza tant que je n'ai pas eu de précisions ! » Je courais à la cuisine pour aller chercher le pop-corn et le sel, revenais au salon pour tout poser sur la petite table basse qui se trouvais devant mon canapé. Je me tournais déjà vers Charlie, le regard malicieux. « T'as une photo ? Que je valide sa tête... ou pas. » Je lui disais cela avec un lourd clin d’œil, filais à la cuisine pour aller chercher les pizzas. J'étais véritablement content pour elle et en même temps, une petite onde étrange montait en moi. Je savais ce que « couple signifiait » : exclusivité. Charlie et moi allions certainement perdre un peu de la superbe de notre relation. Mais c'était probablement pour le mieux, pour elle du moins, puisque je ne voulais alors que son bonheur. Et puis, si ce type lui faisait du mal, je me promettais d'aller lui arracher les couilles.
Avec un couteau à huître.
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 20:05 | |
| Spill the tea @Léo Ivywreath
Léo est aussi impatient qu’elle s’y attendait, ce qui la fait bien rire ! Oh sa petite bouille lui avait manqué. Caressant Socrate d’une main, elle sale le pop corn et l’attaque de l’autre, entre deux phrases. C’est qu’elle a faim après toutes ces émotions la Charlie ! Elle doute quelques instants de la super mémoire de Léo pour cette soirée là, d’autant que la Poleen avait eu pas mal raison de lui pour le peu qu’elle s’en souvienne. Qu’importe, s’il pense se souvenir de tout alors elle ne va pas être celle lui gâchant ses rêves. Repenser à cette nuit la fait sourire sans qu’elle ne s’en rende compte. Entre eux, toute leur aventure lors de cette fameuse soirée, et quelle soirée ! et quelle aventure ! Et quelle réaction face à son annonce surtout. Il tente de cacher au mieux ses émotions mais Charlie a appris à le connaître avec le temps, elle voit bien qu’il est heureux pour elle mais déçu pour lui. La rousse ne se l’avoue pas, mais ce sentiment est partagé. Elle devra dire adieu à une partie de sa relation avec Ivywreath et cela lui fend le coeur. Entre eux, ça a toujours collé, sur tous les points. Cela collera toujours aujourd'hui, mais plus comme avant. « Ok monsieur psychopathologie, on se détend ! Tout va bien se passer, une seule question à la fois ! » Ce surnom ne le quitte plus depuis le premier jour non plus. Il n’a pas vraiment de sens, mais elle trouve plutôt mignon, à l'image de Léo. Elle attrape une part de pizza fraîchement ramenée par son ami, le laissant se noyer dans son impatience encore un peu, sourire sadique aux lèvres. Finalement, elle même ne tient plus, tout doit sortir ! « Bon d’accord je te raconte tout ! Il s’appelle John, et … bah entre les deux en fait, quinze ans de plus … Mais bon bref ! Il est barman au MacTavish, c’est là qu’on s’est rencontrés. Mais bon ça tu t’en doutes je pense. » Elle rigole à cette dernière phrase. Charlie n’a pas changé, toujours à écumer les bars ! « Je crois que je serais plutôt sa sugar daughter, un truc dans le genre. J’ai pas misé sur le bon cheval là, ça craint ! » En y rependant elle aurait clairement pu profiter de ses voyages à Monaco pour trouver un sugar daddy, ç’aurait fait une pierre deux coups ! Elle aurait même pu trouver une sugar mummy pour Léo, comme ça tout aurait été parfait. Zut, occasion manquée. La mâchoire de Villanelle se crispe quand il demande une photo. Oups. Ils ont passé plus de temps à coucher ensemble qu’à prendre des photos à vrai dire. Et si Charlie devait avoir une photo de lui ce n’en serait sans doute pas une de sa tête. Léo ne voudrait peut être pas voir ça ! « Tu m’engueules si je te dis que j'ai pas de photo ? De toute façon j’ai ma pizza donc engueule moi autant que tu veux ça servira à rien ! » Pour appuyer ses mots, elle finit sa part et reprend un autre morceau. Ils sont le cliché typique de la génération Y, entre popcorn, pizza et potins. Manquerait plus un appel sur leur téléphone et Netflix en bruit de fond. « Je suis certaine que tu valideras sa tête, t’en fais pas pour ça. Je te le montrerai un jour, si tu me promets de pas l'assommer à coup de pelle ou quoi que ce soit d'autre. » Elle attrape les joues de son meilleur ami entre son pouce et le reste de ses doigts, l’obligeant à faire un affreux cul de poule. C’est exactement la même mimique que font toutes les mamies du monde à leurs petits enfants, oui. « Je lui ai proposé de rester à la maison pour le moment, vu qu’Ele’ est partie en voyage je n’ai plus de coloc, et ton voisin d’en face péterait un câble s’il devait nous entendre tous les soirs si je reste ici ! Du coup ça arrange tout le monde. » Spoiler alert, c’est un con son voisin de palier. « Et en pluuus. Il m’a proposé de partir en Afrique du Sud avec lui, il est dans l’humanitaire aussi ! » Précipitation ? Oui. Absolument ! Naïveté de Charlie ? Encore oui !
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| | | | (#)Mar 14 Mai 2019 - 19:55 | |
| Charlie me demandait de ne lui poser qu'une seule question à la fois. Après deux ans, elle me connaissait si mal que ça ? Elle savait mon impatience, elle savait que je savais pas tenir en place assis sur une chaise si on teasait tant, à croire que j'étais plus excité qu'elle à l'idée qu'elle soit elle-même en couple. Et en même temps, j'avais au fond de la gorge cette petite pointe d'amertume que je n'avais jamais vraiment ressenti pour personne. A peine analysée, cette petite singularité était accompagnée de beaucoup de culpabilité. Qui étais-je, pour ressentir cette espèce de jalousie mal placée ? Et puis, Charlie et moi étions amis, de très bons amis. C'était ma meilleure amie. Les bons amis ne se quittaient pas si vite... si ? Elle n'allait pas m'oublier... si ? Allait-elle complètement me délaisser pour ce type dont je ne connaissais même pas le visage ? Me délaisser. Je m'en voulais déjà pour cette pensée. Charlie était une personne, pas un objet dont on pouvait revendiquer la possession. Charlie était mon amie et j'étais convaincu qu'elle allait savoir faire la part des choses. J'apprenais très vite son prénom, alors qu'elle s'enfilait une part de pizza. John. Quinze ans de plus. J'entrouvrais la bouche. Alors ça ! Si elle n'avait jamais été avec des gars ou des filles plus âgé.e.s, ça devait lui faire drôle. Non seulement elle se posait, mais en plus ce type logeait chez elle ! Je lâchais un « Ah bon ! » un peu surpris.
En fait, je m'imaginais déjà un peu une sorte de scénario catastrophe. Elle m'expliquait qu'elle était une sorte de « sugar-daughter » pour lui, ce qui me faisait faire les gros yeux, de stupéfaction. Si je résumais bien : elle avait rencontré ce type dans un bar, qu'elle hébergeait comme ça après si peu de temps passés ensemble ? Ou alors, elle me cachait la chose depuis un moment, mais j'en doutais fort. J'étais doué pour comprendre qu'un truc n'allait pas, chez les autres... et Charlie était ma meilleure amie. Je savais que quelque chose n'était pas net ou qu'elle me cachait un truc parce que je commençais à très, très bien la connaître, après ces deux années passées à faire les quatre cents coups ! « John ? John. » J'essayais de m'habituer au prénom. « En français, le nom de votre couple donne Johlie. Jolie. Beautiful. » En plus de me faire engueuler parce que j'étais trop curieux, elle ne me montrait pas de photo ! Je ne cachais pas ma déception, me lançant dans une complainte théâtrale digne de la plus grande des douleurs. Elle promettait que j'allais valider sa tête, j'avais un éclat de rire et essayais de l'imaginer, dans ma tête. « Ah ouais tiens, puisque j'ai pas de photo, je l'imagine là ! Je pourrai te le dessiner, j'ai très bien l'idée en tête, un petit papy avec les cheveux blancs et des séquelles de la guerre du Vietnam ! » Je ne promettais pas de ne pas l'assommer avec une pelle ou avec une brique, bien sûr. Ça, je décidais d'en juger plus tard. Je ricanais lorsqu'elle se mit à évoquer mon voisin, Maximilien, avec qui j'avais également quelques difficultés.
Et puis, alors que je venais de porter une part de pizza à ma bouche, Charlie lâcha une information qui me fit presque recracher tout ce que je tentais d'avaler. Je toussais, reposais la part en la regardant avec de grands yeux. De quoi ? Où ? Quand ? « Attends, attends, en fait t'es venue pour m'annoncer ton départ, c'est ça ? Genre... Tu vas aller habiter en Afrique ? » Je reprenais ma respiration, sentais monter en moi une espèce de panique mêlée à de la tristesse. Je ne voulais pas qu'elle parte, moi ! Pas alors qu'elle venait de rencontrer ce type ! Et surtout pas si c'était définitif ! Je sentais déjà mes yeux se mouiller de larmes, alors que mon visage était certainement encore figé de surprise. « Tu... C'est loin l'Afrique... Tu m'enverras des lettres ? Et des photos de votre maison là-bas ? » Moi, je l'imaginais déjà embarquée avec ce John, dans une maison toute neuve. Je l'imaginais enceinte, m'ayant oublié et faisant sa vie très, très loin. Je m'imaginais perdre ma meilleure amie et c'était probablement ce qui était en train de se produire.
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| | | | (#)Mer 15 Mai 2019 - 12:05 | |
| Spill the tea @Léo Ivywreath
Johlie. Charlie pensait exactement la même chose pour leur nom de couple. Elle n’en a pas parlé à John de peur de (déjà) passer pour une folle, mais c’est une des premières choses qui lui est venue à l’esprit. Un nom de couple donnant un nom existant réellement, en français qui est plus, voilà bien la preuve qu’ils étaient faits pour être ensemble ! Il ne peut y avoir d’indice ultime, c’est réellement le mieux qui puisse leur arriver. Avec Léo, leur amitié pourrait donner Léolie ou Chaléo. C’est pas très concluant, mais tout est de la faute de son ami, y’a pas idée d’avoir un prénom aussi court aussi ! Heureusement qu’elle préfère l’appeler Ivywreath. Ca pourrait donner Ivynelle ? Vilawreath ? Cheum. Cheum, mais plutôt cool. Au moins il n’y en aura jamais deux comme ça, parce que leur amitié est inimitable ! Toutes ces pensées se bousculent dans la tête de la jeune femme, et elle ne peut s’empêcher de rire, manquant à moitié de s’étouffer avec un lardon récalcitrant lorsqu’il dresse son portrait imaginaire de John. C’est ensuite au tour de son meilleur ami de rater sa mort par étouffement lorsqu’elle aborde le sujet de l’Afrique du Sud. Charlie sourit instinctivement à sa réponse, ce genre de sourire empli d’amour qui vient sans qu’on ne le demande. « Mais Léo … Oh mais mon amour mais non ! » Elle l’appelle parfois ainsi, “mon amour”. Souvent, c’est pour refreiner les pulsions des femmes lui tournant trop autour, la plupart du temps c’est pour l’ennuyer. Cette fois ci, elle n’y a tout simplement pas réfléchi, Léo est vraiment son amour après tout. Bon d’accord, ils sont amis. Mais depuis le premier jour tout est ambiguë entre eux, ils se racontent tout et vivent tout ensemble. Ce n’est sans doute pas pour rien que la plupart des gens les prennent pour un jeune couple. Pour rien au monde elle ne voudrait perdre son Ivywreath, peu importe l’étiquette qu’on pourrait leur coller. Il sera à jamais son ami et son amour, n’en déplaise au reste du monde et à cette pétasse d’Emmy Edward. Voyant les larmes lui monter aux yeux elle abandonne Socrate et la pizza pour venir lui faire un câlin. Elle se sent bien près de lui, à sentir son parfum dont elle a tant pris l’habitude. Les inconnus lui reprochent souvent qu’elle a un parfum d’homme, mais à vrai dire c’est le parfum de son ami qu’ils sentent sur tous ses habits et non plus le sien. Sûrement un signe qu’ils passent trop de temps ensemble, et que leurs habits se mêlent un peu trop les uns aux autres. Enfin … Ca c’est ce que pensent les gens, Charlie n’oserait même pas penser à cette idée d’avoir été trop longtemps avec Ivywreath. La jeune femme sèche les larmes qui commençaient à couler doucement sur le doux visage de son ami. « Comment est ce qu’on pourrait faire de danses de la joie à 12 000km l’un de l’autre ? Et qui t’apporterait du sel ? Et qui serait ta wing girl ? Et avec qui tu pourrais boire de la Poleen ? Et chanter Queen ? Bon ok, tout le monde chante Queen … Mais personne aussi mal que moi ! » En effet, elle chante très mal. Mais elle se rattrape en connaissance toutes les paroles par coeur. Cela lui laisse le temps d’essayer de se concentrer sur le rythme, qu’elle n’a pas du tout dans la peau. Finalement, la seule chanson sur laquelle elle s’en sort c’est We will rock you, et mieux vaut ne pas parler de Bohemian Rhapsody, chanson dans laquelle elle veut absolument refaire toutes les voix sinon rien (même quand y'a plusieurs voix en même temps). « Sans moi tu serais capable de tuer toutes les plantes de ton appartement en deux semaines. Et puis de toute façon, Clyde ne peut vivre sans sa Bonnie ! » Et Bonnie sans son Clyde. « Bon allez gros bêta te met pas dans des états comme ça, tu sais bien que je vais pleurer après. » Si Léo pleure alors elle pleurera encore plus que quand le diplodocus a lancé son dernier cri avant de mourir dans Jurassic World II. Charlie se repose face à lui sur le canapé, tenant ses mains dans les siennes, ne pouvant s’empêcher de les caresser doucement. Elle n'est pas seulement venue pour lui annoncer la bonne nouvelle, elle se devait d'être claire avec lui sur autre chose. « Ecoute … Nous deux on restera toujours ensemble, peu importe ce qui arrive. Et rien ne changera, je viendrai toujours te voir autant et on sortira et on s’amusera et tu continueras à coucher avec plus de gars que moi mais ... le truc entre nous, on ne pourra plus. Je suis avec John et je l’aime bien, je peux pas lui faire ça, tu vois ... » Le truc, c’est coucher ensemble. Charlie n’aimerait pas être cocue et elle ne veut pas que John le soit non plus. Les couples normaux ne vont pas voir ailleurs, pas dans les contes de fée en tout cas.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2019 - 23:11 | |
| Je voulais pleurer. Me planquer de honte de ressentir de la jalousie, mais surtout de tristesse à l'idée de perdre ma meilleure amie. Bien vite, pourtant, après qu'elle ait compris que je m'étouffais plus avec son informations qu'avec ma pizza, elle s'empressais de stopper les pensées qui m'assaillaient, plus horribles les unes que les autres. Je n'avais jamais vraiment eu d'amis à part Charlie. Enfin, si, mais pas avec une amitié si profonde. Pas avec le sentiment d'être compris, pas avec le sentiment d'être autant inséparable que nous l'étions. Charlie me prenait dans ses bras, je la serrais contre moi en soupirant doucement, les larmes aux yeux. Étreinte assez brève, elle venait ensuite essuyer les petites larmes qui venaient de perler sur mes joues. J'avais les pleurs faciles, mais là, la situation semblait les imposer. Impossible pour moi de m'enlever l'idée qu'on kidnappait ma meilleure amie loin de moi, même lorsqu'elle tentait de me rassurer en m'assurant qu'on ne pouvait pas faire la danse de la joie si éloignés l'un de l'autre. Je reniflais doucement alors qu'elle énumérait les trucs que je n'allais pas pouvoir faire sans elle. Sa comparaison à Bonnie & Clyde m'arrachait un petit sourire et je m'empressais d'effacer les larmes qui perlaient sur mes joues. Des larmes de frustration, de tristesse, de déroute.
« Je tuerai pas mes plantes, tu dis n'importe quoi, j'ai la main verte. », assurais-je en marmonnant. Elle m'assurait qu'elle allait pleurer, si ça continuait, et je faisais la moue. Ses mains trouvaient les miennes. Moi, je voulais un autre câlin. Même si ce n'était qu'un voyage, qui me disait qu'ils n'allaient pas repartir ensemble encore et encore et encore ? Rien n'allait plus être comme avant. Elle confirmait mes craintes par sa réplique suivante et je relevais les yeux vers elle en hochant tout doucement la tête. « Je m'en doutais.. », disais-je sans une once de méchanceté. J'étais juste un peu las, me semblait-il. Beaucoup triste de devoir mettre cela de côté. Mais c'était l'ordre des choses. C'était normal. Mon pouce passait sur le dessus de sa main. « Tu vas me manquer. » Dans tous les sens du terme. « Vous partez combien de temps ? Tu m'enverras une carte postale ? » Je me rapprochais un peu, vraiment soucieux, presque inquiet.
Je n'arrivais pas à croire que la dernière fois que nous nous étions unis était la dernière, l'ultime. Je ne m'y étais pas préparé. C'était un peu un truc de couple, ça, les baises de "au revoir". Je me surprenais à y penser, mais ça n'était probablement pas très respectueux. « J'ai toujours pensé qu'on était beaucoup plus que des sex friends de toute façon. Le plus important, c'est que l'on reste amis. Et je veux rencontrer ce type, genre vraiment. J'ai envie de lui faire passer un speed dating. » Ou de lui péter les dents. « J'espère que tu t'amuses bien avec lui au pieut, sinon... » J'avais un petit sourire, tentait de cacher la déception amenée par l'éloignement qui menaçait de s'installer entre nous. Mais je n'allais pas laisser ce John tout gâcher entre nous.
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| | | | (#)Mar 4 Juin 2019 - 1:40 | |
| Spill the tea @Léo Ivywreath
T’as la main aussi verte que moi je cuisine comme un cheffe, Ivywreath, qu’elle rigole intérieurement. Ses mots n’arrivent pas à franchir le seuil de sa bouche. Elle est trop émue pour ça, comme si elle faisait ses adieux à Léo, comme si elle ne le reverrait plus jamais jusqu’à la fin de ses jours. Elle sait bien qu’elle en fait trop, que ce n’est l’histoire que de quelques jours et qu’elle reviendra aussi vite qu’elle est partie. Ce n’est pas la première fois qu’elle voyage, pas la dernière non plus sûrement. Or cette fois ci il y a une variante répondant au nom de John. Charlie sait que cette variante a une énorme importance pour Léo, car elle le repousse d’une partie de sa vie. Il sera toujours l’être le plus important à ses yeux, mais plus comme avant. Certaines choses doivent changer, d’autres ne le devraient jamais. La rousse s’en veut soudainement d’avoir accepté ce voyage, elle aurait pu passer tout ce temps là avec Léo chez lui, à refaire le monde, à arroser ses plantes, à commander des pizzas après avoir oublié les pâtes sur le feu. « Tu recevras les plus belles cartes postales du pays, une par jour pendant quinze jours, c’est promis. » Elle écrira des mots doux et signera même d’un baiser. Elle apprécie qu’il réponde aussi bien à ses dernières paroles, qu’il ne cherche pas à négocier leur relation. Ils ont toujours été tous les deux, Bonnie and Clyde, les deux mousquetaires, Tom et Jerry. Juste tous les deux, avec quelques entrées et sorties dans leur vie respective mais toujours éphémères. John ne sera pas éphémère, ils doivent donc adapter leur relation de meilleurs amis bizarres avec celle du couple qu’elle forme avec le barman. « Toi et moi on sait bien que ça a toujours été plus que ça Léo. Tes cheveux et toi comptez énormément pour moi, tu le sais aussi. Et puis depuis quand ma vie sexuelle est un secret pour toi, hein ? » Elle termine sur une petite blague, la rendant encore plus nostalgique qu’autre chose. Elle pouvait lui parler de tout, mais sans doute que la vie sexuelle d’un couple ne fait pas parti des choses dont on parle aussi librement, surtout pas à Léo à qui elle sait bien que cela ferait beaucoup de mal.
Ils se retrouvent finalement dans un face à face silencieux, chacun assis à une extrémité du canapé, les mains liées. Elle l’observe attentivement, lui et ses yeux verts, lui et ses cheveux bouclés. Sa mâchoire carrée, son nez aquilin, ses sourcils on fleek. Il a vraiment une tête d’ange, personne ne pourrait se douter des quatre cent coups qu’ils ont fait ensemble. A son sourire triste elle en répond par un autre. Il tente de se réjouir pour elle malgré que ça lui fasse du mal, elle ne lui en est qu’infiniment reconnaissante. Finalement, elle flanche à son tour, comme elle le craignait. En une seule seconde et sans raison elle sent sa gorge se nouer et les larmes lui monter aux yeux, ses sourcils se froncer et sa bouche faire la moue. Au même instants elle sent les larmes chaudes couler doucement sur ses joues. Charlie ne cherche pas à les cacher, les minimiser ou même les enlever. Elle n’a pas honte de montrer ses sentiments face à Léo, ses faiblesses non plus. « T’es chiant Ivywreath, je t’avais prévenu pourtant. » tente-t-elle d'articuler entre deux sanglots, un sourire aux lèvres. A nouveau elle ne peut s’empêcher de l’enlacer dans ses bras. A défaut de ne plus coucher avec, elle se contente de ce qu’elle peut avoir. Un mal pour un bien sûrement. Ce n’est pas parce qu’elle ne pourra plus faire qu’un avec Léo qu’ils deviendront des inconnus pour autant. Elle relâche son étreinte et se retrouve à quelques centimètres de sa tête. Hésitante, haletante, elle lui offre finalement un dernier baiser. Un baiser d’adieu comme il n’en aura plus. Elle profite de chaque instant collé à ses lèvres, elle profite de sa chaleur, de sa bienveillance. Elle profite de lui, tout simplement. « Je t’aimerai toujours Léo, tu le sais ça, hein. Quoi qu’il en soit, je t’aimerai toujours. Et si un jour je te dis le contraire, saches que ce sera un mensonge. » Mains sur sa mâchoire, elle lâche finalement ses lèvres et repose son front contre le sien. Les yeux fermés, elle commence à se demander si elle a réellement pris les bonnes décisions avec John.
Au diable l’avarice, au diable les promesse, au diable les protocoles. Ils ne savaient pas que la dernière fois allait être leur dernière. A cet instant là ils n’étaient que des gamins encore, alors qu’aujourd’hui tout est devenu plus sérieux, plus pragmatique. Charlie se redresse sur le canapé et retire une nouvelle fois son tee shirt face à Léo, dévoilant un soutien gorge en dentelle blanc que son ami connait déjà. « Une dernière fois, en guise d’adieu. » Juste une dernière fois, cela ne doit pas être si mauvais qu'il n'y parait.
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| | | | (#)Mer 5 Juin 2019 - 22:12 | |
| Ma meilleure amie me manquait déjà, un peu comme si elle était déjà partie. Je lui quémandais déjà des cartes postales. C'était bien la preuve qu'elle avait déjà un pied dans l'avion, non ? Alors qu'elle me promettait une carte postale par jour, je la remerciais d'un immense sourire. Je prenais la promesse avec un sérieux absolu. Je voulais des nouvelles, même si c'était pour me dire 'aujourd'hui on a attrapé une grenouille et je me suis coupée le doigt avec un cailloux pointu'. Voilà que je me lançais dans la tentative de définir ce que nous étions l'un pour l'autre... sans grand succès. Plus que des sex-friends. Bien sûr, que nous étions plus que ça. Depuis longtemps. Depuis le premier soir, me semblait-il. Ses paroles confirmaient les miennes et je lui adressais un autre petit sourire. « Depuis jamais. » Mais parler de la vie sexuelle d'un couple... C'était probablement différent. Très différent, même. Charlie et moi pouvions parler de nos relations d'un soir... justement parce qu'elles étaient ce qu'elles étaient. Je me doutais que désormais, ça aussi allait être différent. Son 'John' ne voulait peut-être pas qu'un inconnu connaisse son intimité. Quand bien même, j'étais le meilleur amie de Charlie et si elle voulait m'en parlait, elle en était pleinement libre. Et puis, un étrange silence s'installait entre nous. Allais-je pouvoir lui parler de tout, moi, désormais ? Ou alors allions-nous devoir nous restreindre ? Je détestais déjà l'idée de devoir réfléchir à mes paroles, en présence de la personne que j'aimais le plus au monde. Nous nous jaugions, les yeux dans les yeux, incapables de parler. Soudain, le visage de ma meilleure amie fondait dans une expression que je détestais lui voir. « Oh non, non... », murmurais-je doucement alors que nous nous serrions doucement l'un contre l'autre. Je calais doucement mon menton contre son épaule, soupirais doucement en la sentant pleurer contre moi. Ce n'était pas ce qui était supposé se passer, non ? J'avais toujours imaginé ce moment comme un truc joyeux. Je la voyais en couple - pas moi, bien sûr; ou fiancée, agiter sa bague de fiançailles sous mes yeux en criant dans mes oreilles 'ça y est, ça y est!' et moi, je me voyais lui faire promettre de me donner le rôle de la première des demoiselles d'honneur. A la place, nous nous retrouvions à agir comme si nous nous apprêtions à aller à un enterrement. Mes joues aussi, se mouillaient doucement de larmes. Et lorsqu'elle se détacha de moi, je m'empressais d'essuyer la peau de mon visage... ...et ses lèvres trouvèrent les miennes. Baiser trop bref à mon goût, qui avait un sale goût amer. Le goût des adieux. Je détestais ça. Profondément. Sa petite réplique achevait de tuer mon moral. « Sois pas bête. Tu sais que si tu me dis le contraire je ne te croirai pas une seule seconde. », lui dis-je en souriant, alors que nos fronts se posaient l'un contre l'autre. J'espérais mon manque de modestie prise comme un trait d'humour. Je ne savais plus comment nous nous étions retrouvés presque nus l'un face à l'autre. J'avais suivi son mouvement, attendais tout juste sa dernière phrase pour revenir l'embrasser avec notre fougue habituelle. Je ne voulais pas changer les habitudes. Pas pour cette dernière fois. « Parles plus d'adieux. Ça me fout mal au ventre. » Plus précisément, ça me retournait les tripes et le cerveau avec. Mais les longues phrases pouvaient aller au diable. Bientôt, je me retrouvais à embrasser - non, à dévorer; la peau qu'elle venait de découvrir. Mes mains avides prenaient d'elles mêmes les commande, puisque de toute façon, je ne savais plus réfléchir. Plus penser. Tout, même les bruits de la ville que l'on entendait habituellement de façon ténue dans mon appartement, semblaient s'être coupé, mit en off. Il n'y avait plus qu'elle et moi, pour un ultime ballet passionné. FIN
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