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@Asher Baxton

Quand on aime, on ne compte pas. Depuis des années, ce que Charlie aime c’est ce fameux groupe de musique qu’elle ne peut s’empêcher de suivre partout. Partout en Australie, certes, mais aussi partout dans le reste du monde. Elle n’a pas hésité à prendre un billet aller simple pour Londres, Angleterre. Elle ne rate aucun de leurs concerts, aucun de leurs afters non plus. Les Empire of the Sun sont devenus partie prenante de sa vie, chose qu’aucun de ses amis ne peut comprendre. Ses parents se contentent d’un “les voyages forment la jeunesse”, mais s’ils savaient comment leur fille était forgée … À coup de musique trop forte, d’alcool, de drogues, et de frotti frotta et parfois plus avec les membres du groupe. Cela fait déjà quelques années que ça dure, elle compte bien que cela ne s’arrête jamais. Pourquoi cela serait-il le cas en plus ? Pour eux, c’est le début de la célébrité ! Ils font de plus en plus de dates dans des lieux toujours plus grands. Charlie se surprend même à vanter sa proximité avec les membres du groupe à des gens qu’elle ne connaît même pas (et qui ne la croient pas un seul instant).
De tous les endroits où Villanelle aime aller, Melbourne reste sur la première marche du podium. Non pas pour les prestations du groupe (elles sont incroyables, peu importe où), mais pour tout ce qu’il se passe à côté. La groupe a ses habitudes dans un bar, lequel Charlie connaît bien et sait pertinemment que là bas, le mot “excès” n’existe pas. Tout devient possible l’instant d’une nuit. Elle sait que cela arrange beaucoup Trevor, il est de loin le membre du groupe profitant le plus de leur influence croissante. Les filles se pensent à part le temps d’une soirée, lui s’amuse encore un peu plus, tout le monde semble plus ou moins satisfait. Bien qu’elle n’ait aucune amertume pour lui, il n’est pas celui qu’elle préfère. Au contraire de lui, Asher, toujours énigmatique après des années, l’intéresse d’avantage. On ne parle pas d’intérêt physique, simplement de mystère qu’elle souhaite élucider entre deux verres.
La jeune rousse est aux anges lorsqu’Asher entame la conversation de lui-même. « Tant que vous continuez les spectacles, je vous suis. L’aéroport de Brisbane décerne beaucoup de villes et pour peu que ça tombe pendant les week end je peux même en profiter pour découvrir les villes du pays. » Le verre qu’il lui sert est aussitôt descendu, comme s’il n’avait jamais existé. Bien qu’elle sache que cette soirée là n’est pas la dernière avec le groupe, elle n’a pas encore réservé un autre billet pour leur prochaine date. Elle s’en chargera dès demain matin à l'hôtel. « Si les gens font ça c’est que vous le méritez, tous. Vous irez loin, vous avez tout le potentiel pour en tout cas. »
Les chanteurs sont toujours ceux qui sont le plus côté. Il ne déroge pas à cette règle universelle. Comment le pourrait-il, avec autant de talent et de si jolis yeux bleus ? Cette tête d’ange ne peut faire changer l’avis des fans, encore moins de Charlie. « J’ai entendu parler d’un after … after … chez un gars du coin qui a une villa apparemment. Vous viendrez ? Tout le monde dit que ça va être génial ! »

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@Asher Baxton

La musique diffusée dans le bar ne sera jamais au même niveau que celle du groupe d’Asher aux yeux de Charlie, mais elle sait s’en contenter. Ils ne changeront pas leurs plans pour elle de toute manière. Elle connaît toutes les chansons des Empire of the Sun par coeur et pourrait sûrement remplacer le chanteur si jamais elle ne chantait pas aussi faux. A cause de ce détail, elle doit se contenter de chantonner dans la foule, ce qui est sûrement bien moins stressant et sujet au jugement de tous. Un moindre pas de travers, une moindre note déplacée sur scène et tout le monde peut le voir. Si vraiment vous n’avez pas de chance, ce sera au moment où quelqu’un avait décidé de faire une story snapchat (l’application étant encore un minimum populaire, pour peu de temps encore). Une carrière peut se terminer en un claquement de doigts, en un battement de cils. Et si ce n’est pas la carrière qui se termine, ce peut être l’estime de soi qui en prend un sacré coup (reste in peace, Shy’m qui a sauté dans la foule il y a deux ans déjà), ou même la crédibilité. Tant de choses peuvent voler en éclat si rapidement et parfois nous n’avons d’autres choix que d’en être les dommages collatéraux.
Aussi médiocre soit la musique, la grande adolescente ne peut se retenir de gigoter sur place et de bouger la tête. Ses ongles tapotent le bar, ses pieds les barreaux de la chaise. La musique l’aide à se détendre, mais paradoxalement elle n’en écoute jamais d’elle même. Il s’agit toujours de chansons dans les bars ou en concerts, mais pas durant ses trajets quotidiens ou même pour réviser. Lorsqu’elle a besoin de se concentrer, un silence de mort est demandé et la moindre note de musique l’énerve même. Au final, c’est sûrement plus l’ambiance qui entoure la musique qu’elle aime. Les gens, heureux, réunis autour d’un même son, oublient leurs problèmes et chantant à tue tête.
L’alcool ne lui est pas encore monté à la tête, les doses ont été absorbées il y a encore trop peu de temps. Elle se rendra compte qu’elle aurait peut être dû y aller plus doucement dans une heure. Lorsqu’il sera déjà trop tard, en somme. C’est pour cette raison et à cause du manque de discernement qu’elle ne refuse pas le nouveau verre qu’on lui propose. Le verre est si petit, comment est ce que ça pourrait lui en tenir rigueur ?
La rousse boit les paroles d’Asher comme s’il était le Messie. Il ne dit rien qui sort de l’ordinaire, tous deux parlent comme des amis. Amis assez proche pour se retrouver seuls sans qu’il n’y ait de gêne, mais pas assez pour parler de sujets réellement importants ou personnels. De toute façon, le terme d’ami ne semble pas approprié, il s'agissait plus d’une relation … impossible à étiqueter. Promis, Charlie n’est pas une de ces folles groupies prêtes à tout et surtout n’importe quoi pour leur band préféré. Néanmoins, cela lui réchauffe le coeur de savoir qu’ils seront présents à la seconde soirée de la nuit. « Contente que vous veniez. Mais j’aurais dû m’en douter, vous êtes toujours dans les bons coups de toute façon. » Au fils des mois, elle s’est bien entendue attachée à chacun d’eux à sa manière. Telle une mère (ayant au bas mot la moitié de leur âge), elle a appris à les connaître, à savoir ce qu’ils aiment ou non et surtout elle a appris à savoir comment ils occupent leurs soirées. A l’image de Trevor par exemple, qui occupe son temps de manière tout sauf catholique.
Profitant qu’il boive son shot, elle fait de même. Ce serait bien triste de laisser ce petit verre, seul, sur ce si grand bar. La proposition de guest list l’étonne, Charlie n’aurait jamais pensé à demander une telle chose. Elle ne pensait pas non plus qu’Asher se préoccupait tant d’elle. Ou qu’il se préoccupe d’elle tout court à vrai dire. « Si je peux économiser du temps d’attente et de l’argent, aucune étudiante ne peut refuser ça ! Manquerait plus qu’on m’offre de la nourriture et ce serait le nirvana. Mais si vous proposez à tous ceux avec qui vous buvez un coup d’être sur la guest list, vous n’allez plus gagner grand chose. » Mais il n’a pas tort. Si elle fait des économies sur les places, elle utilisera cet argent pour autre chose aussitôt. L’alcool n’est qu’une idée parmi d’autres, mais une très bonne idée quand même.
Elle rigole doucement à sa dernière question, bien plus touchée que vexée. Elle n’est pas vexée du tout à vrai dire. « Je pourrai te retourner la question. Mais ne t’en fais pas pour moi, quand bien même je boirai le verre de trop je te promets de ne pas vomir sur toi. Si tu as des comptes à régler avec des gens ici, c’est même le moment de me tenir au courant. » Pas sûr qu’elle y pensera lorsque son âme ressortira par sa bouche, mais elle essayera de tout son petit coeur de vomir sur la bonne personne. Au fond, elle doute qu’il déteste réellement quelqu’un. Sans pour autant le connaître d’avntage, il ne dégage rien d’aute que de la tendresse et de l’empathie. Elle pourrait en dire de même d’Hannibal (surtout celui incarné par Mads Mikkelsen) cependant, son instinct étant tout sauf une source sûre. « Tout ira bien ne t’en fais pas. » Elle se sentait obligée de clarifier la situation. Certes, c’est une gamine, mais une gamine qui en connaît un rayon sur l’alcool et sa tolérance (ou non-tolérance justement). « Tu m’aides à venir à bout de cette bouteille ? Après tout on a deux heures à tuer, et c’est pas avec ces minuscules verres que j’irai loin toute seule. »

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@Asher Baxton

Oh l’alcool vient définitivement de monter à la tête de Charlie. Son équilibre sur une telle chaise sans dossier (mais quelle idée aussi) devient quelque chose de précaire et d’incertain. La rousse tente de se concentrer pour rester debout, quitte à se tenir à la table ou à mettre tout son poids dessus. Elle n’est très clairement pas dans la position la plus glamour du monde, mais il s’agit seulement de survivre.
Elle tend la main à Asher en lui donnant son nom entier dans un petit rire.  « Villanelle. Charlie Villanelle. » Non promis elle ne se prenait pas pour James Bond. « Si tu veux je fais semblant de ne pas connaître ton nom et de facto de ne pas avoir suivi le groupe sur tout le territoire. » Son nom et tous ceux du groupe elle les connaît bien. Elle pourrait peut être être capable de donner leur date de naissance si elle se concentre, ce qui est impossible dans l’état actuel des choses. Charlie est rassurée quand Asher rattrape son retard en terme de taux d’alcoolémie. Deux shot coup sur coup devraient en effet les mettre sur un pied d’égalité, tous les deux bien incapables de prendre les bonnes décisions ; quel fabuleux duo. Désormais, tout ne peut que merveilleusement bien se passer ! Ou tout l’inverse, je ne suis plus trop sûre. De toute façon, si elle vomit cela servira à défendre la cause d’Asher, c’est lui même qui l’a dit, alors il ne lui restera qu’à voir le bon côté des choses même avec cette affreuse sensation en gorge. « Même en rampant j’irai à cet after. »
La question sur son amie la prend de court, elle ne sait même pas à qui il fait allusion. La rousse n’a qu’un seul véritable ami répondant au nom de Léo, et il est bien loin de Melbourne. Elle doit donc se concentrer pour savoir de qui il est question. Une connaissance, telle est l’étiquette qu’elle lui accorderait. A défaut d’avoir des amis à la pelle, ça des connaissances elle en a. Cette fille en fait parti, elles vont aux concerts ensemble et y patientent tout autant ensemble. Elles rigolent, s’amusent, se racontent quelques potins ; Elise ceux de Melbourne et Charlie ceux de Brisbane. Une fois le concert passé elles ne parlent plus, jusqu’à ce qu’elles se tiennent à nouveau au courant des dates à venir. Elle est de cette sorte d’amis qu’on a tous eu à l’école, ceux qu’on oublie pendant les grandes vacances. « Et donc maintenant c’est le moment où on fait semblant d’être de super amis qui se disent tout ? » La question est loin d’être insolente, mais si on est francs il y a clairement une différence hiérarchique entre les deux adultes. Elle est celle qui suit, lui est celui qui est idolâtré. Qu’importe, pour Charlie cela ne fait aucune différence. Les questions qu’il pose sont même mignonnes, elle ne pensait pas qu’il lui prêtait la moindre once d’attention. De là à faire remarquer l’absence d’une amie que Villanelle elle même n’avait pas relevé, cela lui réchauffe véritablement le coeur. « Je ne la connais pas tant que ça, on a l’habitude de chacune faire notre vie après les concerts. Et pour répondre sincèrement à ta question, j’y vois pas clair à deux mètres. Mais elle passe son temps à traîner avec lui de toute manière, alors si tu parles d’une jolie blonde qui doit passer son temps à sourire, c’est elle. » Trevor … Quelle fan du groupe n’avait pas eu une histoire avec lui de toute façon ? Même jeune et stupide, Charlie avait réussit à se rendre compte qu’il utilisait leur notoriété grandissante sans une once de culpabilité pour tâter des fesses par ci par là et plus si affinités. « Pas besoin de le regarder pour savoir qu’il est entouré de filles. Enfin, dis moi si je me trompe. » Elle aimerait bien se tromper. Si seulement.

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@Asher Baxton

Oui, c’est définitivement en rampant qu’elle ira à l’after. L’avancée de la conversation ne la laisse pas espérer redevenir sobre, bien au contraire. Mais peu importe son état d’ébriété, elle est trop heureuse de passer quelques minutes avec Asher Baxton pour que quoi que ce soit ne vienne noircir le tableau. Il est cool, il est talentueux, il est plutôt mignon et il daigne lui parler, ça fait beaucoup de qualités. Il a aussi l’air au courant des aventures de Trevor (c’est une plutôt belle périphrase pour cacher la misère) mais sans pour autant les accepter, ce qui fait de lui un homme avec un minimum de morale. C’est un bon début. Y’aura jamais de fin, ceci dit. La vie en a décidé autrement, utilisant le pire pour, qui sait, amener au meilleur un jour. A l’heure actuelle, entre continuer à parler avec Asher et tenter d’être physiquement apte de se rendre à l’after, son coeur balance. Mais il lui a lui même dit qu’il s’y rendrait, alors si elle prend la seconde option elle ne fait que de retarder la première … C’est qu’elle est logique pour une fille bourrée, dommage qu’elle aura oublié toute cette partie demain, parce que ce sera la meilleure. Même si les quelques phrases sur Trevor jettent un froid entre les deux individus, il fallait qu’ils sachent que l’autre sait aussi. Ils n’ont pas posé de mots précis, mais ils se comprennent.
Elle lui répond que non, elle n’a pas faim, le laissant ainsi s’évader. Il n’est jamais revenu et c’est sans doute mieux ainsi, la rousse ne lui en a pas tenu rigueur. Elle savait bien quelle le reverrait un jour ou un autre, après un autre concert ou même à Brisbane. Alors la soirée a continué comme elle avait commencé, Charlie dansait, chantait (criait), buvait, parlait (criait). Elle s’amusait, parce que c’est ce que font les gens en soirée.

Et l’after est arrivé et tout a recommencé, mais dans un rythme encore plus fou, encore plus soutenu. Elle ne connaissait personne mais parlait de la pluie et du beau temps avec chaque nouvelle tête, bien qu’elle ne sache aucun de leur nom. Peu importe, ce n’est pas quelque chose qui vaille la peine d’être mémorisé. A l’alcool s’est ajouté la drogue, elle a pas mal circulé. Peut être plus que d’habitude selon Charlie (ou alors c’est parce qu’elle était au plein milieu). Là aussi, qu’importe, cela ne fait qu’ajouter un peu plus de fun. Elle s’est fait de nouveaux amis, s’est accordée un court séjour aux toilettes pour vomir, et a embrassé une ou deux filles (peut être pas dans cet ordre là si ça peut vous rassurer). Villanelle s’accorde finalement une ultime pause sur le canapé, sentant la soirée toucher à sa fin. Qui dit fin de soirée dit vieilles musiques, la plus grande passion de sa vie. Elle les attend avec impatience, prête à crier les paroles à la première note de musique, et gare au chanteur s’il les change en cours de route ! « Having a lot of fun. Peut être un peu trop de fun pour une seule soirée même. » Qu’elle répond instinctivement à Baxton, heureuse de le revoir dans les parages après tant d’heures, mais bien amochée par l’alcool et quelques drogues. « J’espérais même plus te revoir, j’aurais presque cru que t’avais fait ton Trevor. » Faire son Trevor a été ajouté au dictionnaire il y a peu, il y a trop de définitions pour qu’on puisse les faire énumérer maintenant ceci dit. « C’est quoi ton secret ? T’as l’air de sortir d’une séance de spa avec toutes les options super cool. » Il est en tout cas dans un bien meilleur état que Charlie.

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@Asher Baxton

A partir de ce moment là tout s’enchaine et la descente aux enfers commence. Charlie aurait de toute façon dévié le thème de leur discussion, trouvant soudainement que l’alcool est un terrain glissant au vu de sa réponse. Finalement les choses iront dans son sens vu qu’ils n’en reparleront jamais. Asher est le premier à se rendre compte que quelque chose cloche, Charlie n’avait littéralement d’yeux que pour lui et le reste du monde ne semblait pas exister. Le brouhaha constant dans la maison était réellement devenu un arrière plan, les mots arrivaient jusqu’à son cerveau mais elle ne les comprenait pas. C’était aussi sans doute dû au trop plein d’alcool et de toute autre chose, notamment quelques rails de cocaïne. A ce moment là, Charlie est tout sauf clean. Même si elle est enfin majeur, elle est clairement en état d’ébriété et a en plus consommé des substances illicites. Elle ne saurait même pas donner le nom ni la dose, c’est dire.
Elle ferme sa bouche et retient sa respiration pour entendre ce qu’il se dit. Malheureusement, les mots “overdose”, “mort”, “inconscient”, “coma” ne cessent de revenir. Une fois, ça peut être une coïncidence ; dix fois de plus, c’est tout sauf un hasard. Les sirènes se font ensuite entendre. Vu l’heure qu’il est cela ne peut être que pour eux. Putain, ils ont merdé. Ils ont sacrément merdé ce soir. La panique commence à envahir la moindre parcelle du corps de Charlie, elle en a la chair de poule, sa respiration et son coeur s’accélèrent. « Asher, faut qu’on s’en aille. » Si le gars est vraiment mort, il y aura une enquête, il y aura la police, il y aura tout ce que Charlie ne veut pas dans sa vie. Elle a déjà tout prévu, elle veut se marier, fonder une famille, avoir des enfants et un métier de rêve. Tout ceci serait impossible avec un casier judiciaire autre que vierge, ce serait encore plus impossible si elle va en prison pour non assistance à personne en danger ou n’importe quelle autre chose qu’elle n’a pas commise. Elle n’a rien fait, c’est bien là le problème. Ce n’est pas parce qu’elle est enfin majeure qu’elle peut tout se permettre. Cette fois ci ce n’est pas elle dont tout le monde parle, mais un jour aucun doute qu’elle sera celle étendue face au sol, inerte.
Charlie sait qu’elle devrait attendre l’ambulance, c’est ce que font les gens normaux, mais que pourrait-elle dire de plus ? Elle ne sait même pas qui ils vont embarquer et ne pourrait même pas retracer sa propre soirée, alors celle d’inconnus … S’en aller est le meilleur choix à faire. Ils ne seront d’aucune utilité sur place et cela pourrait surtout leur retomber dessus. Ni Asher ni elle n’a besoin de ça. A nouveau, elle lui dit qu’il faut qu’ils partent. Vu qu’il ne bouge pas elle ne lui donne plus le choix et l’attrape par le poignet dans la hâte, cherchant à retrouver une porte par laquelle ils pourraient sortir. « Asher je t’en supplie, suis moi. On peut rien faire de plus. »
Les sirènes se rapprochent, le bruit est strident, la jeune femme est forcée de se boucher les oreilles. La drogue a exacerbé le moindre de ses sens, putain. Elle tente de se faufiler au milieu de la foule tout aussi perdue qu'elle. Peut être qu'il est trop tard pour partir, mais elle veut tenter le coup.