Aujourd’hui, je sors enfin de chez moi. Seule, comme une grande. Après deux semaines de restriction à la maison, à devoir faire des exercices pour renforcir ma jambe et ensuite reposer ma hanche, je peux me permettre de sortir un peu. Le positif que je dois retirer de mon entraînement obligatoire, c’est que je garde la forme et que j’ai un petit cul d’enfer maintenant! J’entretenais mon physique auparavant, mais jamais avec autant de rigueur! Enfin bref, revenons à ma sortie. Il s’agit… Roulement de tambour. D’aller à la bibliothèque. L’endroit qui m’a permis de quitter l’hôpital une fois par semaine pendant 2 mois entiers. C’est un endroit libérateur et tranquillisant. Sans cette activité durant ma convalescence, je n’aurais certainement plus aucun cheveu sur le caillou. J’angoisse quand je n’ai rien à faire. Je suis une femme entreprenante et être dépendante de tout le monde pour faire quoi que ce soit, c’est dur pour l’orgueil. Vous n’imaginez pas le nombre de livres que j’ai lu, le nombre de coloriage antistress que j’ai fait, ni le nombre de série que j’ai écouté sur Netflix pendant tout ce temps. Je me suis ennuyée à mourir. Ce qui est bien avec la lecture, c’est que mon imagination débordante me permettait de quitter mon pieu inconfortable pendant des heures. Jusqu’à ce qu’une infirmière me sorte de mon histoire pour me donner des injections de cortisone dans la hanche.
Après avoir appelé un taxi pour venir me chercher, parce que Sid travaille aujourd’hui alors je ne peux pas compter sur lui, j’enfile des chaussures blanches très confortables. Je me regarde dans le miroir, replaçant quelques mèches rebelles, puis j’enfile mon jacket de jeans. Comme je suis plus à l’aise dans un legging sport, j’ai un petit look décontracté/branché. J’installe mon vieux sac réutilisable rempli de livres sur mon épaule, vérifiant que j’ai bien mis mon portefeuille à l’intérieur et pour finir, je prends ma canne avec dédain, soupirant lentement. Il faut ce qu’il faut. Je sors de ma maison, barre la porte derrière moi et me rend tranquillement jusqu’au bout de la cours attendant patiemment l’arrivée de mon carrosse. En moins de deux, mon chauffeur arrive. En me voyant avec ma canne, il me prend par pitié et sort de la voiture pour me venir en aide. Je lui envoie un regard destructeur, lui faisant rapidement comprendre que je vais me débrouiller seule. Quel con. Je ne suis pas handicapée, j’ai juste une putain de faiblesse dans ma hanche droite. Je réussis à prendre place à l’arrière, lui demandant de me conduire jusqu’à la librairie non loin de chez moi à Toowong.
Le trajet fut des plus silencieux. Je crois avoir troublé le chauffeur avec mes yeux lanceurs de flammes. Je le remercie tout de même en lui donnant son argent et je sors du taxi avec toute la misère du monde. Une fois debout, il suffit de faire quelques pas avant que mon sac ne déchire et vomisse tous sont contenu sur le sol. Je ferme les yeux, prend une grande inspiration et expire longuement pour ne pas éclater en sanglot. Ouais, je suis rendu fragile maintenant. Émotionnellement parlant, j’ai juste envie de hurler ma rage sur n’importe quel piéton tellement j’en veux à la terre entière d’être à mobilité réduite. La tête penchée, j’ouvre les yeux et sursaute quelque peu en découvrant des pieds autres que les miens. Je relève le visage pour faire face à un autre mécontentement. Ce mec. Celui qui me fait grincer des dents juste à y penser. Pendant chacune de mes visites à la librairie, il était là, à se payer ma tête en jugeant mes lectures. Quel con. Je le connais peu, en fait pas du tout, mais je n’ai aucune misère à lui adresser la parole de manière condescendante, car je sais qu’il en fera tout autant pour moi. « Si tu oses dire une seule connerie à propos de mon amie la canne, je te fous une raclée… » J’arque les sourcils et serre la mâchoire, prête à recevoir son commentaire.
Dernière édition par Caroline Bauer le Lun 20 Mai 2019 - 23:11, édité 1 fois
« Y’avait plus de trucs à dire à propos de ton autre amie, la chaise roulante. C’est dommage que tu l’aies plus, j’ai longtemps fantasmé à l’idée que tu me roules dessus avec. » Je le méprise du regard, soupirant d’exaspération. Ce qu’il peut être ironique parfois. Durant chacune de nos rencontres, il se devait de placer un commentaire désapproprier ou balancer une connerie gênante. C’est le genre de mec qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, surtout lorsqu’il est question de rabaisser quelqu’un. Malgré tout, je dois avouer que je suis contente de voir sa tronche d’emmerdeur. Je suis encore plus contente de le voir se pencher devant moi pour ramasser mes livres. Une idée malsaine me traverse l’esprit et un sourire se dessine graduellement sur mes lèvres. Je m’étais promis de ne pas être dépendante de qui que ce soit, mais pour une journée, je pourrais faire exception et me permettre d’avoir un serviteur. Il se relève et je vois le fameux livre qu’il m’avait conseillé lors de ma dernière visite à la bibliothèque. « J’espère que tu l’as apprécié, celui-là. Il m’avait fait penser à toi. » Quel con. Ce livre était sexuellement parlant TORRIDE. Je devais contrôler mes pulsions sexuelles alors que j’étais seule dans mon lit d’hôpital. « Si tu veux tout savoir et bien j’ai trouvé que c’était de la torture… Je n’avais que mes doigts pour me satisfaire suite à ma lecture. » Je passe à côté de lui, ignorant sa réaction, pour me diriger vers l’entrée de la bibliothèque. « Est-ce que tu sais que ça doit faire au moins 6 mois que je suis abstinente… Parce que je suis cloué à un putain de lit d’hôpital. » Je continue de lui parler en lui faisant dos, ouvrant la marche pour nous diriger à l’intérieur de l’énorme édifice architectural. Je monte les escaliers une à une, puis me retourne à mi-chemin, faisant face à Joseph. « Et toi tout ce que tu trouves à me proposer comme livre, c’est de l’érotisme pur et simple. Alors si tu dis que ce livre te faisait penser à moi, demande toi à quoi moi je pensais pendant ma lecture… » Je me mordille la lèvre inférieure en le toisant de haut en bas, avant de poursuivre calmement mon chemin. Malgré toute attente, je sens une petite chaleur dans mon bas ventre. Je ne devrais pas commencer ce jeu, les répercutions peuvent parfois être surprenantes. Il m’a toujours tapé sur les nerfs ce mec, mais justement c’est un mec, alors il a toute l’artillerie pour m’allumer. De plus, il est plutôt beau gosse. Bordel Caroline, calme tes ardeurs… Le simple fait d’avoir dit tout haut ses conneries, j’ai envie de faire une folie. Je serre la mâchoire, inspirant profondément, mais subtilement. Il est hors de question que je lui démontre que soudainement, il me fait de l’effet. J’aurais dû fermer ma grande gueule, maintenant je vais devoir gérer une crise dans ma petite culotte et écouter les bêtises de Joseph.
En me dirigeant vers la porte d’entrée de la bibliothèque, je revois sans cesse le sourire malicieux de Joseph. Celui qui lui est totalement dédicacé, c’est ça marque de commerce. Parfaite dentition, gueule carré, air moqueur… Je ne le connais pas autrement qu’étant un vrai emmerdeur. Emmerdeur serviable toutefois. Il est tout de même entrain de m’aider à ramener mes livres suite à la chute de ceux-ci sur le sol. Joseph me dépasse furtivement, me bloquant le passage en se foutant devant la porte d’entrée. Il ouvre maladroitement le livre érotique à la première page et me désigne une série de chiffre. « J’imagine que t’as pas vu mon numéro, alors. Parce que, si t’étais réellement en manque, tu m’aurais appelé. » Je fixe les numéros, entrouvrant la bouche sous l’effet de surprise. Je sens mes joues prendre une légère teinte rosée. Je relève le menton pour regarder Joseph qui se mordille la lèvre. Une petite chaleur s’éprend instantanément de moi. «Mais j’ai pas mis mon numéro pour ça. T’as l’air sympa, j’m’étais dit qu’on pourrait s’échanger quelques sms. Et puis une fille dans ton genre doit pas avoir beaucoup d’potes, j’voulais t’aider ! » Je fronce les sourcils, l’électrisant du regard. Je serre la mâchoire et un petit « Quel con » s’échappe de la commissure de mes lèvres. Je le bouscule en lui donnant un coup d’épaule, prenant la porte d’à côté pour pénétrer dans la bâtisse. Avant de franchir la porte, je m’arrête et le regarde. « Si tu penses que j’ai besoin de toi comme ami, t’es vraiment à côté de la plaque. Et peut-être que je l’ai vue ton numéro, mais que j’ai rien fait parce que tes pas mon genre… » Et ça, c’est totalement faux. Je me retrouve toujours dans les bras de ce type de garçon, car ils me font bien marrer. Mais bon, il me pique alors c’est à mon tour de lui rendre l’appareil en l’insultant. Évidemment, c’est impossible d’avoir une foutu conversation sérieuse avec Joseph. Ma naïveté l’emporte à tout coup. Je connais ce genre d’homme, toujours entrain de faire une blague pour éviter les discussions trop sincère. Ça lui fout les jetons, j’en suis convaincu. Je décide de ne plus me préoccuper de lui, de toute manière, il risque de me faire perdre patience avec ses conneries. Lorsque j’arrive au comptoir, je tente un sourire à la réceptionniste. Toujours la même dame charmante avec qui j’ai fait la conversation bons nombres de fois lors de mes visites. « Alors, comment tu vas ma belle Caroline? Je vois que tu as fait du progrès depuis la dernière fois qu’on s’est vue! Félicitation! » Mon sourire s’agrandit, la remerciant d’un signe de tête. « Je vais très bien… J’aurais préféré regagner 100% de ma mobilité, mais ça me permet d’en faire travailler un qui n’en a pas l’habitude. » Je fais un clin d’œil à la réceptionniste qui reconnais Joseph. J’attends qu’il dépose mes livres devant moi pour donner ma carte de membre à la dame. Elle scanne ma carte et reprend les livres que je ramène. Je sens un léger malaise lorsqu’elle voit le fameux livre érotique. Elle nous toise du regard un par un. Je sais déjà ce qu'elle s'imagine de nous et le rouge vient encore une fois s'incruster sur ma peau de porcelaine. « J’espère que la lecture vous a été utile à tous les deux… » Dit-elle avec une pointe d’ironie. Je reste figée, surprise par son commentaire. Les personnes âgés n’ont pas toujours du tac et ils ont encore moins la langue dans leur poche.
Je regarde la vieille dame derrière le comptoir avec de gros yeux, rougissant à vue d’œil. « Malheureusement, non ! Je ne suis pas son genre de mec. J’imagine que Caroline souhaitera emprunter la suite pour l’utiliser avec un homme qui lui plaît davantage ! » Malheureusement? Je me retourne vers Joseph, arquant les sourcils devant son air nonchalant. Ce qu’il peut être con parfois. Je roule des yeux en écoutant ses conneries, reposant mon attention sur la réceptionniste. Celle-ci à un malin plaisir à nous regarder tour à tour. Je ne sais pas ce qu’elle s’imagine, mais je n’aime pas ça du tout. Elle finit par s’éloigner tandis que Joseph s’accoude au comptoir, promenant son regard autour de nous. « Y’a quelqu’un dans cette bibliothèque qui correspond à tes critères ? Je connais la moitié des mecs, ici. La majorité est gay mais je peux te présenter ceux qui sont à la recherche d’une princesse boiteuse ou ceux qui ont envie de rompre avec leur copine mais qui n’ont pas le courage de faire le premier pas ! Tu pourrais les aider ? » J’inspire profondément, m’accoudant à mon tour au comptoir, déposant mon visage dans mes mains. « Les aider? Tu sais que si tu t’empêcherais parfois d’être aussi con, tu pourrais justement cadrer dans mes critères. T’es plutôt beau gosse, t’as un beau sourire, t’as de la répartie, tu aimes la lecture érotique… Mais aussitôt que tu ouvres la bouche et que j’entends toutes les conneries qui en sortent, j’abandonne le projet. » Je lui dédicace un sourire que je sors seulement lorsque je joue la chipie, puis je m’écarte du comptoir pour faire signe à la réceptionniste. Lorsqu’elle porte son attention sur moi, j’attendri mon sourire. « Est-ce que c’est possible de trouver le deuxième tome? Je vais le prendre finalement… » Aussitôt demandé, la femme à tête blanche se met à la recherche du livre. Je regarde Joseph avec un air compétitif, croisant les bras contre ma poitrine. « Et toi Joseph, est-ce que y’a une meuf ici qui pourrait correspondre à tes critères? Je me dis que si t’es au courant que la moitié des mecs ici sont gay… C’est que ça expliquerait bien des choses à ton comportement. » En général, les mecs hétéros n’aiment pas vraiment qu’on s’attaque à leur orientation sexuel, mais avec Joseph, je ne serais aucunement surprise qu’il se fiche éperdument de mon commentaire et qu’il ne fait qu’empirer la situation pour qu’elle dégénère davantage. « Je me suis toujours demandé pourquoi tu ne m’as toujours pas invité à boire un verre… Maintenant je comprends tout. » Mon seul et unique but, réussir à l'ébranler. Est-ce possible? Sûrement pas. Mais j'ai beaucoup de plaisir à jouer à ce jeu.
«Tu abandonnes le projet ? Ça veut dire que les mecs qui te plaisent sont des « projets », pour toi ? J’imagine que t’es du genre à coucher par ici et par là, du moins, quand tu n’as pas les jambes bousillées. » Son commentaire me déstabilise. Il n’y a bien que lui d’assez stupide pour se moquer de mon infirmité. Je reste de marbre, ravalant ma salive pour éviter que cette discussion ne dégénère – même s’il est déjà trop tard-. Nous sommes deux têtes fortes, prêt à n’importe quoi pour réussir à déstabiliser l’autre. Je dois avouer qu’il est maître dans l’art et que son comportement réussi souvent à me mettre en rogne. C’est peut-être la raison pour laquelle il m’énerve autant. Son maniement de l’insouciance est parfait, je vais devoir en apprendre davantage sur lui pour réussir à le déstabiliser. « J’dois dire que ça me surprend ! » Qu’est-ce qu’il connait de moi pour se permettre un commentaire de la sorte. Nous sommes tous deux de simples connaissances, ne sachant rien de la vie personnelle de l’autre. Comment peut-il savoir si je suis une vraie salope ou non? Cela le surprend… Mais c’est lui qui a tenté sa chance en laissant son numéro inscrit dans le bouquin. Et je suis prête à me mettre un doigt dans l’œil jusqu’au coude pour dire qu’il a fait ça sans « aucune » arrières pensées. Bref, je reprends mes esprits et décide de l’attaquer sur son orientation sexuel, me disant que peut-être je vais réussir à piquer sa masculinité un brin. Finalement, il ne fait qu’acquiescer en souriant, ne jugeant bon de m’adresser un regard. « La meuf qui correspond à mes critères ne fréquente pas la bibliothèque. » Il me défis du regard. Je hausse un sourcil en croisant mes bras sur ma poitrine. Je suis bien curieuse de voir qu’elle genre de meuf qui l’intéresse, mais évidemment, je ne réussirai jamais à lui soutirer l’information. « Mais si tu veux que j’t’invite, n’hésite pas à me demander ! J’sais que les filles aiment l’effet de surprise mais je peux toujours te surprendre en te laissant payer l’addition une fois qu’on a consommé pour quatre ! » Je roule des yeux désespérée et, malgré que je veux lui tenir tête, je ne peux m’empêcher d’esquisser un petit sourire que je tente tant bien que de mal de retenir. Chiant, farceur, sans limite… Je ne pourrai jamais vaincre cet emmerdeur. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. « Pour moi, ce ne serais pas une surprise de devoir payer pour toi tu sais... Passer son temps dans les librairies, je me doute bien que ça doit pas être très payant… » La dame me revient enfin avec le deuxième tome. Je la remercie d’un hochement de tête avant de me reconcentrer sur Joseph. « Ça me ferait donc grandement plaisir de pouvoir payer quelques verres au mec le plus tordu que je connaisse, histoire qu’il arrête de jouer au gros dur pour que je puisse enfin voir son vrai visage. » À ces mots, je glisse mon index du haut de son front, replaçant une mèche folle derrière son oreille. « À moins que… » Je me rapproche de Joseph, déposant une main sur son épaule pour tenir en équilibre, je penche ma tête vers la sienne, arrêtant ma bouche à côté de son oreille. « Tu ais peur d’avoir moins le contrôle sur ton petit jeu… » Je m’écarte tout doucement, mordillant ma lèvre inférieur, incapable de retenir l’excitation soudaine qui m’habite. Tout ce que j’ai envie, c’est de percer à jour cet être incompréhensif. « Alors je te le propose Joseph… T’as envie de boire un verre avec moi? »
Je suis bien contente du revirement de situation. Je ne pensais pas réussir à inviter Joseph à prendre un verre. Même si toute cette scène est inusitée et sans queue ni tête, je me dis que cette soirée sera remplie de conversations tout aussi désastreuses les unes que les autres. Il n’y a rien de mieux pour changer le mal de place. Son petit gloussement confirme qu’il va accepter ma proposition, c’est dans la poche… Du moins, jusqu’à ce que je ne puisse plus tolérer ses âneries. « J’espère que tu ne seras pas déçue de voir que je n’ai rien de bien croustillant à cacher derrière mon apparence de mec tordu. J’suis pas comme tout le monde que tu croises dans la rue, certes, mais ça ne veut pas dire que j’ai des histoires intéressantes à raconter. » J’hausse les épaules, ne me trouvant pas plus intéressantes que lui, si ce n’est pas moins captivante. Ensemble, ce sera de très loin ennuyeux. Incohérent et impertinent certes, mais je ne suis aucunement inquiète pour le plaisir que nous allons en retirer. «J’accepte de te revoir derrière un verre de vodka. Et, c’n’est plus une surprise : prépare ton banquier parce que j’vais le vider ton compte en banque. » J’esquisse un large sourire, contente d’avoir remporté cette invitation. Je ne comparerai pas cela comme une victoire, car je suis loin de remporter un combat d’insultes contre lui, mais avec quelques verres dans le nez, je risque de ne plus avoir de retenu et d’être davantage exubérante. Pourquoi autant aimé jouer les bourreaux? Sûrement parce que ça fait un bien fout de pouvoir dire ce qu’on veut sans aucun filtre et, le compagnon idéal pour ce genre de soirée, c’est Joseph. Je ne suis pas aussi chiante que je tente de laisser paraître à mon rival, au contraire, habituellement je suis douce comme un agneau – un agneau à fort caractère du moins -. Et tout au fond de moi, j’espère percer le mystère de ce légendaire Joseph, l’insensible. « Alors je connais l’endroit parfait pour flôber tout mon frique. » Dis-je en lui adressant un clin d’œil. Avec ma canne et mon air assuré, je me dirige vers la sortie, prête à affronter mon futur compagnon de buverie derrière plusieurs verres qui nous attendent dans un bar non loin d’ici.