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 La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle

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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyDim 26 Mai 2019 - 22:13

Spoiler:


" Là... Là... Tu vas bientôt retrouver ta maman, jolie petite Joy. C'est un beau prénom que tes parents t'ont donné là! Allez on va sortir de l'eau, d'accord? Voilààà c'est bon, au chaud dans la serviette! Tu sais, tes parents sont très fiers de toi, tu es si belle. On s'habille maintenant."

Ainsi babillait Heïana, toute à son métier de sage-femme. Elle donnait le premier bain de la petite Joy, après l'avoir pesée et mesurée, pris toutes ses données de santé basiques. Cet instant était précieux pour le nouveau-né, aussi la jeune femme veillait-elle toujours à le rendre aussi doux et rassurant que possible. On ne s'en rend pas compte, de nos yeux adultes, mais la naissance est un véritable choc pour le bébé! Passer d'un univers sombre, clos, chaud et relativement silencieux qu'est le ventre de la maman à un monde éclatant de lumière, agressif presque, tantôt froid et tantôt cuisant, immense et très bruyant est quelque chose d'incroyablement violent. Alors la maïeuticienne veillait au bien-être des tout-petits qui passaient entre ses mains, tant qu'elle le pouvait. De loin, le tout nouveau papa l'observait faire alors qu'il restait auprès de sa femme, une main dans la sienne, cherchant à lui redonner des forces qu'elle avait épuisé après trente heures d'accouchement. Le travail avait été très long, petite Joy n'étant pas décidée à venir; mais il n'avait pas été difficile ni dangereux pour la santé d'aucune des deux concernées, ce qui était l'essentiel.

Une fois le bébé séché et habillé d'un pyjama rose pâle, Heïana le ramena auprès de ses parents, le déposant délicatement contre la poitrine de la nouvelle maman. Pendant quelques minutes, elle resta auprès des deux adultes, répondant à leurs questions, leur montrant certains gestes. Mais ce n'était vraiment que les bases, le plus important pour l'instant était le repos pour tous. La Tahitienne leva les yeux: trois heures trente du matin! Il était temps qu'elle parte, elle avait fait du supplémentaire cette nuit. Elle aurait dû finir à deux heures, ayant commencé à quatorze heures, mais elle n'allait pas partir sur la fin de l'accouchement tout de même. Ce n'était pas bien grave, elle récupérerait son heure et demie de trop plus tard. Rebaissant le regard vers les heureux parents et leur progéniture, elle les salua d'un sourire: "Je repasserai vous voir vers vingt heures, nous reparlerons de ces premières heures que vous aurez passé avec Joy d'ici là. A demain !"

Et Heïana quitta son service, passant préalablement au vestiaire se changer. Elle reprendrait à dix-huit heures, donc elle avait le temps de voir venir. L'idéal serait de se coucher à cinq heures, de se réveiller vers treize heures... Et elle serait prête pour ré-attaquer sur une autre journée. Beaucoup auraient trouvé ce rythme décalé et changeant presque tous les jours exténuant, mais la petite brune n'était pas plus dérangée que cela. La chance à la jeunesse, probablement. Et puis, ses horaires totalement à côté de la plaque étaient remerciés en bonne et due forme par des repos compensateurs, alors elle n'allait pas s'en plaindre. Elle retira sa blouse et son pantalon de travail; ils étaient sales, elle devrait les déposer à laverie de la maternité en partant. Elle attrapa ses vêtements dans son casier et se rhabilla: un petit haut bleu sans grande prétention, au décolleté sage et drapé, fait de dentelle transparente dans le dos; un pantalon noir ajusté, des chaussures noires lacées sur le dessus des pieds et compensées de quelques centimètres. Son blazer noir sur le dos, son sac sur l'épaule.. Fin prête à rentrer se coucher!

Ce fut vers trois heures cinquante que la jeune femme arriva chez elle; elle n'habitait qu'à un quart d'heure à pied de son lieu de travail, chose ô combien satisfaisante au quotidien. Voyant le N°22 se profiler devant ses yeux, elle sourit devant l'ombre familière de sa maison. Elle passa le petit portail d'entrée et traversa le petit chemin constitué d'ardoises accrochées dans le sol, entourées de galets blancs, le tout étant entouré d'une herbe bien verte. Soupirant de soulagement, Heïana plongea sa main dans son sac pour prendre ses clefs de maison et ouvrir la porte d'Ali Baba... Non pas qu'elle n'avait pas aimé sa journée, loin de là, mais elle avait juste hâte de manger l'équivalent d'un petit-déjeuner puis d'aller se coucher. "Oh non, pas encore!" s'exclama-t-elle, un peu trop fort pour l'heure tardive d'ailleurs. Elle avait beau fouiller et farfouiller son sac, le retourner dans tous les sens, pas de trace de clefs à l'horizon. Et Moana qui était partie passer la nuit chez une copine! Heïana soupira, dépitée; quelle tête en l'air sérieusement! Il ne se passait pas une semaine sans qu'un pépin survienne à cause de sa manie d'oublier toutes ces petites choses du quotidien, si anodines mais si nécessaires! En plus, elle ne pourrait pas appeler sa soeur: elle s'était rendue compte, un peu plus tôt dans la journée, avant d'embaucher, qu'elle avait oublié son portable chez elle. Dans sa maison. Maison actuellement fermée à double tour, volets fermés comme elle l'avait demandé à sa cadette. "Aaaaah mais c'est pas possible!" pesta Heïana contre elle-même, plus bas cette fois. Soupirant, elle retourna vers son entrée, et s'assit sur le muret qui rejoignait le portillon qu'elle avait franchit quelques secondes plus tôt. Quelle scène!

Soudain, elle remarqua quelqu'un arriver, à moins de cinq mètres. Une... silhouette féminine, plutôt titubante à vrai dire, et qui semblait au moins aussi jeune qu'elle. C'est vrai qu'en ce week-end, nombreux devaient être les fêtards. Peut-être habitait-elle dans le quartier? Heïana se redressa, descendant de son muret, et se rapprocha de l'inconnue. Très belle inconnue à vrai dire, aux longs cheveux roux et au maquillage plutôt bien travaillé. Ou du moins, elle serait magnifique, si ses cheveux ne semblaient pas avoir fait la guerre, que son eye-liner n'avait pas coulé ni son rouge à lèvres bavé. Sans parler de l'odeur suspecte que dégageaient ses fringues... Enfin, là n'était pas le problème, et Heïana se fichait bien de ce que faisait cette demoiselle de sa vie, elle n'était pas là pour la juger. Avec un sourire, la tahitienne s'adressa à la rouquine: "Bonsoir... Excusez-moi, mais j'ai oublié et mes clefs de maison, et mon portable. Pourrais-je vous emprunter le vôtre, pour appeler ma soeur, s'il-vous-plaît?"


Dernière édition par Heïana Brook le Mar 28 Mai 2019 - 0:45, édité 1 fois
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyLun 27 Mai 2019 - 21:14

La tête dans les nuages

@Heïana Brook

Ca lui passera, ça lui passera sûrement. Elle ne peut pas rester mélancolique aussi longtemps. Elle ne peut pas continuer à boire autant tous les soirs, à mélanger les alcools, à se droguer, à fumer. En plus de l’avoir détruite de l’intérieure, sa relation avec John détruit peu à peu chaque parcelle de son corps. Elle s’est même mise à fumer alors que les vapeurs de cigarettes étaient une des choses les plus détestables qu’elle pouvait humer. Désormais la chaleur qui se propage dans son corps lui fait du bien. Elle aime sentir ses poumons se remplir de cancer, elle aime voir la fumée s’évaporer dans l’air.
Cette soirée là, son dévolu s’est jeté sur une fête dans le quartier de Toowong. Elle promettait d’être amusante mais au final il n’en était rien. On lui avait promis monts et merveilles, elle n’avait eu ni l’un ni l’autre. Il y avait seulement de la bière et même pas de la four x, pas de joint, pas de cigarettes en libre service. Quelle soirée de merde. Si personne n’était capable de lui apporter un peu de joie ce soir, Charlie allait se la créer elle même. Elle a cherché le premier mini market venu et s’est payée une bouteille de get (pour changer de la vodka, et parce que le vert c’est joli), faisant des pieds et des mains pour passer à travers la législation. Personne ne la verra avec, elle l’aura fini bien avant tout problème.

A même pas 23 heures elle se retrouvait en bas de l’immeuble de la fête ratée, assise face à un jardin pour enfant. Sa bouteille est emballée dans un papier marronnasse, on pourra même pas la confondre avec du sirop de menthe, zut. A force de se balader sur Instagram, Twitter et Facebook, la batterie de son téléphone baisse dangereusement. On est heureux d’avoir un iPhone, hein. Elle se mettait à parfois arrêter son téléphone, boire une gorgée et regarder dans le vide. La rue n’avait rien de glamour, aucune verdure, aucun passant. Juste Charlie et les lampadaires, utilisant de l’électricité pour rien. Finalement énervée par ce détail elle décide de changer de coin, de quitter ce fichu immeuble.
Se mettre debout est une tâche ardue, se mettre en marche encore plus. Marcher droit, ceci dit, est impossible. Elle n’avait pas fait dix mètres avant qu’on l’aborde à nouveau. Bah teh, manquait plus qu’on lui demande du fric, ça faisait longtemps. A l’idée de devoir chercher une excuse, elle lève les yeux au ciel. Charlie est de toute façon repérée, autant continuer à se jeter dans la gueule du loup. « … mais j'ai oublié et mes clefs de maison, et mon portable. Pourrais-je vous emprunter le vôtre, pour appeler ma soeur, s'il-vous-plaît ? » .… Oh. Bah si c’est que ça. La vraie Charlie au fond d’elle (celle sobre et n’ayant pas une dent contre le reste du monde) refait surface quelques secondes avant de s’évaporer à nouveau. « Euh … Oui … Tiens, bien sûr. » Elle tâtonne dans sa poche pour cherche le téléphone et le lui tend d’une main tremblante. Rien n’est moins sûr qu’elle arriva à passer son appel. Le précieux objet métallique n’a plus qu’un seul pourcentage de batterie. La vie de la (trop) jolie jeune femme face à elle peut basculer assez rapidement ; elle n’a sûrement jamais erré dehors. Charlie n’est plus à ça près, elle rentrera chez elle à l’heure à laquelle elle rentrera, cela peut être minuit comme cinq heures du matin que cela n’aura aucune importance. Personne ne l’attend. Ou si, à vrai dire, là est le problème : John l’attend et elle ne veut pas entendre parler de lui.
Lorsque sa compagne de galère appuie sur le bouton d’accueil, le fond d’écran avec Léo apparaît. Et disparaît aussitôt, suivi d’un écran noir et d’une batterie rouge clignotante. Bon bah, plus de batterie. Dans un élan de sympathie elle tend sa précieuse bouteille à la jeune femme. « Je crois qu’on va devoir errer dehors. » Elle se résout à ranger son téléphone et à lui tendre la bouteille de get, entamée au tiers. « T’en veux ? Ca fait passer le temps. » Ouais, elle ressemble carrément à une alcoolique. Promis, c’est temporaire. Elle peut arrêter quand elle veut.


Dernière édition par Charlie Villanelle le Mar 28 Mai 2019 - 8:15, édité 1 fois
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyLun 27 Mai 2019 - 23:36

"Oh super, merci!" Répondit Heïana avec enthousiasme lorsque l'inconnue avait accepté de lui prêter son téléphone, le lui tendant dès qu'elle l'eut retrouvé dans ses affaires. Elle le lui prit avec précaution, hors-de-question de risquer de faire tomber le portable alors même qu'elle ne connaissait pas sa généreuse prêteuse. Oh, tiens donc, un Iphone. La jeune femme ne faisait pas confiance à cette marque. Beaucoup de publicité, de marketing et d'argent dépensé - autant par la compagnie que par les acheteurs accros à cette firme - pour pas grand-chose de plus que les autres. Un téléphone était un téléphone aux yeux d'Heïana, rien de plus. D'ailleurs, le sien avait bien cinq ans, au moins. Totalement passé de date; m'enfin, tant qu'elle pouvait passer des coups de fil, envoyer des SMS et des MMS, enregistrer des rendez-vous dans son calendrier et créer une partie "notes", la Tahitienne ne demandait rien de plus. En plus, Apple était réputé dans le mauvais sens pour créer des portables qui ne tenaient pas la ch... "Oh non, la loose." soupira Heïana avec un mini-soupir de désespoir alors qu'elle voyait l'écran s'éteindre aussi rapidement qu'il s'était allumé, le dernier pour cent de batterie disparaissant pour de bon. La jeune femme porta une main à son front, cachant une partie de son visage, dans un geste de lassitude. Elle voulait juste manger une part de brownie maison tout en buvant une bonne tisane avant d'aller se coucher, zut alors! C'était trop demander au bon Dieu? Ahlala...

Cependant, alors qu'elle allait redresser les yeux pour regarder la rousse, retirant sa main de son visage, Heïana eut la surprise de la voir tendre sa bouteille d'alcool vers elle. A boire, à cette heure-ci? Ce n'était pas super raisonnable, d'autant plus que la première semblait déjà bien torchée. En plus, la brune reprenait le travail dans une petite dizaine d'heures, donc impossible de se mettre une murge maintenant, sans parler du fait que c'était loin d'être un passe-temps pour elle. Et puis, il fallait qu'elle trouve un moyen de rentrer chez elle! Mais une petite voix résonna à l'intérieur de sa tête. Lâche toi Leï, ce n'est pas comme si tu allais finir totalement bourrée avec quelques gorgées... Et de solution, tu n'en as pas pour l'instant, et tu n'en trouveras pas plus, que tu sois sobre ou un peu ivre. Tu es jeune, tu t'es promis de profiter de la vie maintenant que toi et Moana êtes de retour à Brisbane, et que ta soeur est presque adulte. En plus, elle n'est même pas là. C'est comme si le bon Dieu, justement, avait voulu que tu rencontres cette fille et que tu boives avec elle. Alors accepte, bon sang!

"Merci, c'est sympa", déclara finalement Heïana avec un sourire franchement amusé, alors qu'elle rendait le téléphone à sa propriétaire, prenant en échange la bouteille d'alcool. Faisant un signe du pouce derrière son épaule, elle ajouta: "Allons nous asseoir dans l'herbe, ce sera toujours plus confortable que le bitume". Sur ces mots, la jolie brune enjamba le muret, et tendit même une main à la rousse ensuite pour l'aider dans cette épreuve, se doutant que ça en serait une, vu son état d'ébriété. Cela fait, elle se laissa tomber avec volupté dans l'herbe douce, et même pas trempée de rosée. Levant la bouteille en salut pour sa compagne d'infortune, elle la porta à ses lèvres: "Santé!" et en but une longue gorgée avant de la redonner à sa propriétaire. Surprise par le goût de menthe, la maïeuticienne l'apprécia cependant. Heïana déposa le sac qu'elle portait jusqu'alors sur son épaule au sol, et sourit à la fêtarde du jour. Ou de la nuit, plus exactement. Elle reprit par la suite, car après tout, autant se faire la conversation: "Tu habites dans le coin? Je ne suis là que depuis deux mois, mais il ne me semble pas t'avoir déjà vue par ici." Lorsque la bouteille revint vers elle, Heïana décida de se laisser aller, et en but une deuxième gorgée. Tant pis pour les potentielles-hypothétiques-fantasmagoriques conséquences, elle se devait d'apprendre à lâcher du lest. Tout au pire aurait-elle un peu mal au crâne à sa future nuit de travail... Et alors? Elle serait tout de même en pleine possession de ses moyens, et puis après, Heïana était en week-end, donc rien d'impossible à vivre. Sentant son coeur se réchauffer à l'idée qu'elle pouvait lâcher un peu prise sur ses responsabilités, la jeune femme avait l'impression qu'il lui poussait des ailes. "C'est quoi cet alcool? Je n'en ai jamais bu jusqu'à aujourd'hui."
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyMar 28 Mai 2019 - 8:14

La tête dans les nuages

@Heïana Brook

L’inconnu a un geste de recul instinctif, comme si Charlie lui tendait une bombe. Relax girl, une bouteille n’a jamais attaqué personne. Par contre, une bouteille dans une main mal intentionnée … si. Mais Charlie est la main innocente qu’on utilise pour les tirages au sort, alors t’as pas grand chose à craindre. Le pire qui puisse arriver est qu’elle fasse tomber la bouteille en verre par inadvertance, ce qui réduirait sa soirée à néant, en plus de leurs chaussures. De peur que ça arrive, Charlie tient son précieux sésame encore plus fermement. Faut pas que ça tombe, faut pas que ça tombe.
Le temps que la jeune femme se mettre à se décider, Charlie a eu le temps de changer d’avis plusieurs fois. Elle n’est pas radine, mais si elle ne prête pas sa bouteille elle davantage d’alcool pour elle même. Cependant si elle la lui prête, elle gagnera une amie avec qui se bourrer. Les deux propositions sont fort tentantes, les risques minimes. Les conséquences directes sont elles aussi minimes, celles indirect (l’état d’ébriété en pleine nuit sans aucun garde fou) ne le seront peut être pas autant. L’inconnue en question pourrait tout aussi bien être une folle ayant inventé ce stratagème dans le seul but de l’approcher et la violer … ça elle n’y a pas pensé, cela semble lui passer des kilomètres au dessus de la tête. Oh Charlie, insouciante jeune femme ne voyant pas le problème de donner son téléphone et toute sa confiance à une inconnue rencontrée à minuit alors qu’elle est alcoolisée. Si elle devait souffler dans un éthylotest, ce dernier prendrait aussitôt sa démission.
La trop jolie jeune femme lui propose de changer d’endroit, la rousse n’a aucun argument contre cette idée si ce n’est le muret. Dans la vie de tous les jours un muret ne serait pas un problème, mais dans l’état actuel des choses ce serait comme traverser le mur de Berlin alors qu’il était encore en service. Fils barbelés, chiens, gardes, palissades, fossés, … Tout ça, oui. Elle s’agrippe fermement à la douce main qui lui est tendue, s’appuyant assez pour obtenir de l’élan mais pas trop pour ne pas que les deux se retrouvent par terre plus vite que prévu. Ok, niveau dosage de force on est bons. Cette épreuve passée, elle suit sa compagne de beuverie dans l’herbe et s’y étale à son tour, jambes et bras écartés. Charlie les fait bouger doucement, comme si elle était dans la neige et qu’elle voulait marquer son empreinte dans le sol. Ils font ça à la télé, mais la rousse n’aime pas la neige. L’herbe c’est mieux.
Charlie rit de bon coeur à la mine quasi dégoûtée de la belle brune. Oui, entre nous, le get c’est dégueulasse. C’est une sorte de bain de bouche qu’on a finalement décidé d’appeler juste “alcool”. Ca se mélange avec pas grand chose et l’odeur est très forte. Sans doute pas le meilleur choix de boisson. « C’est pas bon hein ? On oublie le goût à force. » A force on boit juste pour boire, parce que la dernière gorgée n’est plus dans la bouche et qu’il faut bien passer le temps.
« Je suis pas du coin, non. J’habite à Bayside, la mer et le calme tout ça c’est mon chez moi. » Et les propriétaires de bateau s'entredéchirent pour savoir à qui est le poisson, aussi. Mais ça c’est plus rare quand même. La mer et le calme sont des constantes, avec la plage et son sable fin. C’est son petit cocon de paradis loin de la débauche urbaine à laquelle elle participe avec enthousiasme. « Bienvenue à Brisbane alors. Tu vas voir, c’est plutôt cool dans le coin. » En tant que Brisbane girl, born and raised, elle est plutôt bien au courant.
« Le nom de cette petite bouteille, c’est Get 27. Et toi ? Moi c’est Charlie, vingt deux ans et toutes mes dents. Enfin, … j’ai failli m’en casser une une fois mais elle est toujours vivante. » Elle a décidé qu’elle allait ignorer les quelques marches sur le perron, sa tête contre le sol en a été la conséquence direct. C’est toujours une anecdote drôle au moins. Sa présentation est ponctuée d’un lever de bouteille en l’air et de sa main gauche délicatement pointée dessus, comme s’il s’agissait d’une présentation d’un grand cru de vin de je ne sais où en France. « T’as pas l’habitude de tout ça hein. Rester seule, le soir, dehors, c’est pas trop ton monde. Boire non plus je pense ? » Si elle a déjà du mal à boire du Get, qu’en sera-t-il de la vodka. Sa phrase est ponctuée d'une nouvelle gorgée de ce doux bain de bouche.


Dernière édition par Charlie Villanelle le Mar 4 Juin 2019 - 16:39, édité 1 fois
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyDim 2 Juin 2019 - 16:21

@Charlie Villanelle

"En effet, c'est assez... surprenant", condéda Heïana à la jeune femme lorsqu'elle la taquina sur le goût de l'alcool. Cette forte imprégnation en menthe était à la fois désagréable et plaisante, trop prononcée pour être vraiment appréciée, mais donnant un côté frais vraiment agréable. Sans parler des effets à l'alcool qui, à partir d'une certaine dose, ne devaient pas tarder à se faire sentir, quitte à en faire oublier le goût pas des plus terribles de cette boisson. D'ailleurs, heureusement que la bouteille de la rousse semblait ne pas être trop vides, car les deux demoiselles semblaient bien être parties pour rester là un bon moment. Heïana rit un peu lorsque sa compagne d'infortune lui souhaita la bienvenue à Brisbane, et elle reprit: "Non, pardon, je me suis mal exprimée. Je me suis ré-installée ici il y a deux mois, mais j'ai vécu la majeure partie de ma vie à Brisbane. J'ai juste dû déménager pendant quelques années. Mais bon, la ville bouge toujours autant! C'est une redécouverte pour certains coins, c'est vrai." Heïana leva les yeux vers le ciel; cette nuit, on voyait plutôt bien les étoiles, comparé à d'autres fois. La Tahitienne savoura cet instant, petit détail qui ne devenait précieux que lorsque l'on réalisait qu'il l'était. C'était là l'un des petits inconvénients de vivre dans une grande ville plutôt que sur une petite île; la nature est bien plus difficile à capter, et s'en rapprocher semble parfois être un vrai parcours du combattant. Quoi que Brisbane s'en sortait plutôt bien, avec notamment un quartier entier assez tourné vers la nature, Logan City. Lorsque la Tahitienne réalisa qu'elle avait oublié de se présenter, ses joues rosirent légèrement de gêne, et elle reprit: "Oh je suis désolée, je n'ai même pas pensé à me présenter! Je m'appelle Heïana. Mes vingt-huit dents et moi sommes enchantées de te rencontrer. Désolée, mes dents de sagesse manquent à l'appel."; elle ponctua la fin de sa phrase d'un petit sourire amusé. La nuit serait finalement moins longue qu'elle n'aurait pu l'être, grâce à la présence de la jeune fille aux beaux et longs cheveux roux.

Elle sourit en voyant Charlie lui présenter la bouteille comme un grand cru. "Get 27... Drôle de nom". Elle haussa les épaules, peu convaincue de reboire de cet alcool un jour, en tout cas de l'acheter par elle-même. Mais pour passer une fin de nuit à deux, enfermées à l'extérieur de chez soi, ce n'est pas si mal. Elle reprit une gorgée lorsque la native de Brisbane lui tendit à nouveau la bouteille. Oh, ça y est, quelques effets commençaient à poindre. Sa gorge la brûlait un peu, et elle se sentait plus décontractée, moins agacée par le fait d'avoir oublié ses clefs ET son portable par la même occasion. En revanche, la question suivante de Charlie la surprit. Elle se retourna vers elle, l'air interloqué et rieur à la fois, presque dépité. "J'ai vraiment l'air si... je ne sais pas trop quel mot employer... innocente que ça?". Elle soupira vaguement, puis reprit: "En effet, sortir, boire.. Ce n'est pas dans mes habitudes. Quoi que je veux un peu changer ça, maintenant que je suis de retour à Brisbane. Et toi? Tu sembles un peu plus habituée à tenir l'alcool que moi." Un petit éclair de génie traversa le cerveau engourdi d'Heïana, qui fouilla un instant dans son sac à main. L'air victorieux, elle en sortit des cookies fait-maison, emballés dans un wrap de tissu à la cire d'abeille - bien plus écologique et meilleur pour la santé que l'aluminium, cela ne faisait aucun doute - fait là aussi par ses propres petites mains. Elle déballa sa trouvaille et piocha l'un des cinq petits gâteaux, tendant la pile à Charlie, puis les déposant sur l'herbe fraîche. "N'hésite pas à te servir. Alors dis-moi, tu t'occupes comment au quotidien? Tu bosses, ou alors tu es peut-être encore dans les études?".
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyMar 4 Juin 2019 - 22:51

La tête dans les nuages

@Heïana Brook

Une discussion qui commence sur un quiproquo est une discussion qui va continuer sur d’autres, c’est une vérité générale que Charlie a déjà expérimenté à de nombreuses reprises. Quand ça commence de manière bancale ça finit de la même façon, voire même pire ! Que ça se passe bien ou mal importe peu à Charlie, tant que le temps avance et que la bouteille finit dans son estomac. Si l’inconnue la suit dans ses aventures, elle lui promet de sacrés souvenirs couplés à une gueule de bois, ce qui est toujours plus amusant que de rentrer chez soi et de dormir, non ? Si la jeune femme ne pense pas la même chose, Charlie sera là pour lui faire entendre raison (ou déraison, pour le coup). De toute façon elle n’a pas ses clés et plus de batteries, elle ne devrait pas aller bien loin. La jeune inconnue de la nuit est perdue, tout comme l’étudiante. « Oh je vois, t’étais où pendant tout ce temps alors ? » Sa curiosité revient au galop, surtout quand ça parle de voyage. D’autant que la jeune femme lui avoue à demi mot que Brisbane lui avait manqué, ce qui lui redonne le sourire. Elle a tant de souvenirs dans cette ville, les meilleurs comme les pires. Elle aime toujours autant s’en évader, mais encore plus y revenir. Brisbane, et encore plus Bayside, c’est son cocon. Son pays et sa ville ont aussi leurs défauts, elle est la première à les mettre en avant, mais au delà de ça ils représentent des lieux où elle se sent bien ; c’est le plus important. « T’as eu raison de revenir, c’est une chouette ville. » En toute objectivité, c’est même l’une des plus belles du monde. Mais peut être que Charlie pense ça car cette ville est la sienne, contrairement à toutes les autres.
L’inconnue porte donc le nom d’Heïana, c’est exotique (cet adjectif voulant tout et rien dire à la fois) et c’est surtout adorable. La rousse aime beaucoup, et sourit une nouvelle fois lorsqu’elle se présente enfin. « A ce qu’on dit, ça craint de se faire retirer les dents de sagesse. » Celles de Charlie ont poussé et ont trouvé leur place, à la plus grande surprise de son dentiste et d’elle même. Mais toutes les histoires qu’elle a entendu ont comme protagonistes du sang, de gros trous dans la bouche, de la douleur et une armada de médicaments. Donc vraiment non, cela ne vend pas du tout du rêve.
Lorsque la conversation dérive sur l’innocence d’Heïana, Charlie ne peut réprimer un rire. C’est sans doute la première fois que les rôles sont inversés, qu’elle est celle décelant l’innocence d’une autre. D’habitude c’est ce que tout le monde dit d’elle, de sa tête d’ange et de ses belles pensées. C’est étrange d’être celle qui trouve l’autre trop crédule, trop délicate pour ce monde. Elle n’avait jamais expérimenté ce sentiment, ses yeux n’étaient toujours qu’à moitié ouverts et désireux de seulement observer la beauté du monde et pas tout ce qu’il reste à côté. « C’est bien l’innocence aussi. J’aurais aimé le rester. » Elle dramatise sûrement. Elle a vécu bien pire qu’une peine de coeur. Elle a vu la mort, s’est dangereusement rapprochée de la case prison, a frôlé les overdoses et comas éthyliques à de nombreuses reprises, et voilà qu’elle perd tous ses moyens parce qu’une seule personne l’a trahie. Une seule personne, en vingt deux ans. « T’as pas à changer juste parce que ça fait cool, tu sais. » Au début, c’est ce que faisait Charlie. Elle sortait car tout le monde le faisait, buvait parce que c’était à la mode, se droguait parce que ça faisait badass. Finalement, elle n’a jamais rien arrêté et elle a pris goût à tout cela. Elle s’est engagée dans cet engrenage infernal qui ne terminera que par sa propre mort, un jour ou l’autre. « J’ai commencé à sortir à l’adolescence, avec l’alcool et tout ce qui va avec. » La drogue, le sexe, tout ça quoi. Heïana est douce mais ce n’est sûrement pas la Vierge Marie. Quoi que … les cookies qu’elle sort de son sac comme Charlie aurait sorti un peu de coke lui font penser le contraire. Elle est si adorable. Le péché de gourmandise refait surface et l’étudiante ne se fait pas prier pour voler délicatement un biscuit et le porter à sa bouche. Ils sont délicieux, ce qui n’a rien d’étonnant. La rousse fait comprendre sa satisfaction à sa nouvelle amie qui lui fait oublier tous ses malheurs. « Les deux. Je suis barmaid dans le centre ville, et je suis dans ma dernière année d’études de sciences politiques. Après, je serai dans le vrai monde du travail, j’espère. » Elle sera une journaliste, comme Ariel. Parce qu’elle veut être comme Ariel. Elle a peut être perdu tout espoir en les hommes, mais pas encore en elle même. Depuis toujours la seule chose qu’elle veut dans la vie, c’est réussir. John n’a pas intérêt de la détourner de cette quête ci, il a surtout pas intérêt. « Je crois que c’est le moment où je te retourne la question. T’es revenue dans le coin pour le boulot, ou carrément pas ? » Au fond Charlie espère qu’elle n’est pas revenue pour un homme, sinon elle est prête à pleurer à tout moment. En attendant, elle reprend une gorgée de Get, la bouteille fermement tenue dans sa main droite et les cookies dans la gauche. Quel paradoxe.
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyMar 4 Juin 2019 - 23:34

Ahah, nul doute que Charlie allait lui demander d'où elle venait; ça intrigue toujours, de voir quelqu'un quitter pour plusieurs années sa ville natale, et finalement y revenir. Et puis, la rousse avait du bagout, une bonne tchatche, alors autant creuser un peu plus les choses! La brunette lui répondit, en développant même et en précisant ses paroles pour satisfaire toute la curiosité de la demoiselle, avec un sourire rêveur accroché aux lèvres: "A Tahiti; je suis australienne par mon père, et polynésienne par ma mère. J'ai donc toute une partie de ma famille là-bas". Grignotant le cookie qu'elle avait piqué sur le haut de la pile, la maïeuticienne rajouta, les vagues du lagon de Bora Bora dansant devant ses yeux émerveillés: "Si tu as l'occasion de voyager, vas-y, tu ne regretteras pas. Cet endroit est juste... paradisiaque". Heïana ne savait pas si elle considérait plus Brisbane ou plutôt Tahiti comme sa maison; en vérité elle se sentait véritablement partagée entre les deux, toujours chez elle où qu'elle aille. Brisbane pour l'effervescence, la jeunesse en mouvement, les opportunités de travail, les occasions culturelles... Tahiti pour la nature, le calme et un mode de vie tout à fait particulier. "Tu es déjà sortie d'Australie?" demanda la brune avec intérêt, car après tout, peut-être Charlie avait-elle déjà voyagé, et était même allée en vacances à Tahiti, tiens! On ne sait jamais.

La réflexion suivante de Charlie la fit bien rire. Elle déclara, en haussant les épaules d'un air désinvolte: "Oh, ce n'est pas si terrible. J'ai juste eu très chaud aux joues pendant trois jours, et du coup je portais une espèce de chaussette longue pleine de poches de glaçons autour de mon visage. C'était plus comique qu'autre chose en fait! Ah et j'avais les joues très gonflées, genre comme ça"; joignant la parole au geste, Heïana gonfla les joues au maximum possible et se tourna vers sa compagne nocturne. Elle tint à peu près trois secondes de regard, avant de pouffer de rire et de laisser son visage retrouver son état normal. Puis, la discussion dériva sur une pente un peu différente; Charlie semblait se trouver dans un état assez mélancolique, et se confiant à demi-mots, annonça à Heïana qu'elle n'avait pas à vouloir perdre son "innocence" à tout  prix, elle-même l'ayant abîmée par les sorties, l'alcool... Les yeux vert feuille de la Tahitienne se voilèrent une courte seconde, lorsqu'elle répondit d'un ton à la fois badin et se voulant rassurant pour la rouquine: "Oh tu sais, on a tous notre vécu et nos parts d'ombre..." Cependant, la brune se reprit bien vite, voyant par la même occasion Charlie croquer avec gourmandise dans l'un des cookies laissés à disposition: "A vrai dire, je ne pense pas que tu sois si abimée que tu ne le penses. Je veux dire... Ce n'est pas pour te vexer hein, je ne te connais pas et je ne sais pas ce que tu as vécu mais..." Levant les yeux vers le ciel étoilé, Heïana chercha quelques secondes ses mots, puis elle verbalisa ses pensées: "Je sens que tu es une bonne personne. Tu es foncièrement gentille. Et à partir de ce moment là, ton innocence n'est pas tout à fait perdue." Sur ces mots bien sérieux, elle se redressa un peu en posant un coude sur le sol, le menton dans la paume de sa main ouverte, et regardant Charlie dans les yeux, elle lui fit un petit clin d'oeil complice: "On m'a souvent dit que j'ai un don pour ça!"

Gourmande, Heïana prit un autre cookie, le premier ayant depuis longtemps disparu entre ses lèvres, alors qu'elle écoutait son interlocutrice avec attention. Admirative devant son parcours, elle déclara: "Sciences Po' plus un job en même temps? Je ne peux que te tirer mon chapeau, tu sembles gérer à la perfection. Tu as quel âge, genre... 22 ans? D'ailleurs, tu bosses dans quel bar? Enfin, si tu n'as pas peur que je vienne t'y trouver un jour". Heïana rit et mordit dans son cookie et reprit: "Qu'est-ce-que tu préfères dans les Sciences Politiques? Je ne m'y connais pas avec exactitude mais j'ai des connaissances qui sont passées par là ou des filières semblables. Et tu as une idée de carrière précise pour la suite?" Elle sourit devant la question de Charlie, sur la raison de son retour à Brisbane. C'est comme si elles en revenaient au début de leur conversation! Assez comique, tout comme la vision de la plus jeune d'elles avec la bouteille de Get 21 dans une main, un cookie dans l'autre. Si elles se connaissaient depuis plus longtemps et avaient été amies, Heïana l'aurait prise en photo. Enfin non, vu qu'elle n'avait pas son portable. Zut alors. "Ma petite soeur, Moana, veut faire des études de droit à partir de la rentrée; je suis donc venue à Brisbane avec elle. Pour ma part, je suis sage-femme au St Vincent Hospital!"

La jeune femme soupira un peu et ferma les yeux un instant, reprenant: "D'ailleurs, j'ai eu une grosse journée aujourd'hui, et ce sera sûrement pareil demain... J'aurais bien aimé dormiiir..." Puis, rouvrant ses paupières, elle déclara avec enthousiasme: "Heureusement que tu t'es trouvée sur mon chemin! Ma défaite contre la porte de ma maison est bien moins difficile à digérer avec toi pour papoter. J'aurais très bien pu tomber sur quelqu'un qui aurait décidé de m'ignorer complètement. Et là, la loose haha."
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyVen 7 Juin 2019 - 18:36

La tête dans les nuages

@Heïana Brook

Ca doit être cool d’avoir plusieurs origines, d’avoir plusieurs cultures et tout ce qui va avec. Comme ça on ne se focalise pas seulement sur ce que peut nous apprendre un seul pays. L’Australie est un beau pays mais il a aussi ses défauts, tout comme Tahiti. « Tu as la double nationalité ? » Charlie a toujours regretté de ne pas avoir la double nationalité australo-irlandaise. Son père est un australien pur souche mais sa mère est cependant née en Irlande, elle n’a cependant jamais pu hérité de la double nationalité à sa plus grande tristesse. La question lui est donc venue comme une nécessité. « J’irai un jour, j’espère. » Ç'aurait fait un parfait petit coin de paradis pour une lune de miel, il ne lui manque que le mari et la bague au doigt. Elle se voyait déjà faire une balade face à la mer, manger aux roulottes, aller au marché de la ville, chercher des oeuvres de Street Art comme à Berlin, assister à un coucher de soleil, … Et faire semblant de boire dans une noix de coco pour immortaliser l’instant sur Instagram, parce qu’en réalité il n’y a rien sur cette terre qu’elle déteste plus que le goût de la noix de coco (pas même John). Elle aurait pu faire tout ça en utilisant le français appris à l’école. Heïana la fait voyager avec ses belles paroles, elle lui fait sortir la tête de sa bouteille et c’est réellement une bonne chose. Être celle qui se fait bercer a parfois du bon. « Oui j’ai beaucoup voyagé en Europe et en Asie, en Afrique du Sud aussi. » La moitié des pays d’Europe, quelques un d’Asie, un seul d’Afrique. Ce n’est pas si mauvais comme palmarès pour une gamine de vingt deux ans, cela lui a permis d’ouvrir les yeux face à de nombreuses choses. Grâce à ces voyages elle sait aussi que le monde ne se résume pas à sa petite île-continent, qu’il y a bien des choses à découvrir et qu’elle n’en a pas terminé. En devenant journaliste elle espère que ça lui donnera une bonne excuse pour découvrir de nouveaux pays, notamment ceux d’Afrique centrale, ou peut être même l’énigmatique Myanmar. Dans tous les cas, le prochain pays qu’elle visitera sera la Chine, elle fera découvrir Shanghai, Pékin et Guangzhou à son amour de toujours, sa petite Lia. « Tu t’en tiens aux îles toi, ou t’as essayé d’autres trucs ? » Tente Charlie pour relancer la discussion. Elle forme sa phrase comme si elle allait lui demander si elle veut de l’ecsta avec sa coke, mais cette fois elle ne partage plus rien avec personne au risque de finir à nouveau au beau milieu de l’océan.
Après toutes les explications pour savoir en quoi consiste l’opération, Charlie ne peut que suivre Heïana dans son rire. La chaussette en glaçons, ça a dû être la cerise sur le gâteau. Elle a une image de la tahitienne pouvant faire cuire des oeufs sur ses joues gonflées et les refroidir ensuite avec son anneau de glaçons. « C’est sûr que dit comme ça, ça donne tout de suite plus envie de se faire opérer ! » Jamais. De. La. Vie. Elle imagine déjà son dentiste essayer de la rassurer en lui expliquant en quoi consiste l’opération et elle tourner de l’oeil rien qu’en imaginant les entailles dans sa peau. Beurk. Pour oublier cette image, elle boit une nouvelle gorgée. Quoi, comment ça les deux n’ont rien à voir ? Laissez la boire.

Entre sourires, blagues et rêves, la seconde partie de la discussion est plus sérieuse. Il y a toujours une seconde partie de discussion sérieuse si on y pense, qu’on le veuille ou non. Charlie n’a jamais été très douée pour garder ses sentiments pour elle, surtout quand ils sont tristes. C’est une gamine à fleur de peau et Heïana semble l’avoir rapidement compris. C’est aussi une gamine compliquée, qui a vu les effets (et par là j’entends la mort) d’une overdose mais qui ne s’arrête pas de sombrer dans les excès de la drogue et l’alcool bien trop souvent. C’est une gamine qui a littéralement vu la mort mais qui pense que sa vie s’arrête parce qu’on a joué avec ses sentiments, pour la première fois en vingt deux ans. Elle a envoyé un dealer en prison (sans le vouloir, ceci dit) mais craint davantage qu’on se moque d’elle plutôt qu’il ne la retrouve et lui fasse la peau. Paradoxe quand tu nous tiens. « On m’a jamais appris à partir de combien de morts sur la conscience je peux perdre ou non mon innocence. » Ou après combien de rails, combien de bouteilles, combien de coups d’un soir dont elle ne connaît pas le prénom. Ses paroles pourraient être accompagnées d’une musique triste mais elle garde le sourire car au fond elle ne ressent pas de mélancolie, ou quelqu’autre sentiment. « Mais j’espère bien que ton don ne te fait pas défaut, il a pas intérêt ! » Termine-t-elle dans un petit rire. Ses yeux ont vu d’horrible choses mais son coeur reste pur.

A nouveau la suite de la discussion change de ton, l’orage fait place à un magnifique arc en ciel illuminant le sourire d’Heïana et les  traces de biscuits sur ses lèvres. Charlie en prend un nouveau à son tour, estimant qu’il serait dommage des les abandonner sur l’herbe. Elle prend ensuite son temps pour répondre à toutes les questions que sa compagne d’un soir se pose. « Oui 22, t'as l'oeil. Je bosse au Death before decaf’, tout le monde est super là bas. » Yoko avec qui elle peut faire les quatre cent coups en faveur de l’environnement, Matt le patron avec qui elle a participé au concours de châteaux de sable et enfin Asher. Asher, qu’elle a suivi avec son groupe dans toute l’Australie ; Asher, avec qui elle a fuit la scène d’une mort accidentelle. « J’aime bien toujours avoir quelque chose à faire, et ça me permet d’être indépendante en plus. » Et de piquer des bières dans la cave aussi de temps à autre. Être barmaid a ses avantages, elle peut parler à tous les gens qu’elle veut et même ceux à qui elle ne veut pas viennent la voir. Surtout, comme toujours, cela lui permet de ne pas être seule chez elle dans le noir. Parce que ça, c’est déprimant. Dans le sens premier du terme, avec la dépression ; tout ça. « J’aime la géopolitique, le fait qu’on arrive à comprendre le monde rien qu’en comprenant les hommes et leur habitat. » Heureusement ou malheureusement, qu’importe, les faits sont là. « C’est pour ça que j’aimerais être journaliste, pour aider le monde à ouvrir les yeux sur certains choses dont on ne parle que trop peu. » Elle marque une pause, a un petit rire gêné. « Bon, dans cet état là je ne suis pas très crédible, c’est vrai. J’espère que tu me balanceras pas à la prochaine boîte qui m’emploiera. »

« Ta petite soeur a beaucoup de chance de t’avoir dans sa vie alors. » Elle est sincère. Elle aurait aimé avoir une grande soeur lui enseignant le bon chemin à prendre, mais malheureusement elle a grandi comme enfant unique et a appris de ses erreurs. Enfin, justement, elle a fait des erreurs … mais n’en a jamais retenu aucune leçon. « Un des plus beaux métier du monde à ce qu’on dit, hein. » Le sang, les cris, la douleur. Trop peu pour Charlie, mais si ça plait à certains alors tant mieux car un jour elle aura besoin des services de quelqu’un comme Heïana. « Est ce qu’un mère t’a déjà demandé ton prénom et a ensuite appelé son enfant comme toi ? Je me demande si ce genre de choses n’arrivent que dans les films ou pas. » La rousse a une réelle obsession pour la dichotomie entre films et réalité.

« Comme quoi, toujours avoir une bouteille à la main et le destin voudra que vous rencontriez quelqu’un d’autre avec des cookies. Testé, et approuvé. Je suis contente de t’avoir croisé aussi, t’auras égayé ma soirée. Par contre, je te promets pas d’être en pleine forme demain pour reprendre le boulot, désolée. »


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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyLun 10 Juin 2019 - 20:27

« Oui en effet, je suis française grâce au droit du sang en vigueur en France et forcément australienne par mon père, étant en plus née ici » confirma Heïana auprès de la jeune fille. Elle avait toujours considéré sa double nationalité comme une chance : apprendre simultanément deux langues dès la petite enfance, et donc deux référentiels culturels différents; pouvoir bénéficier des avantages légaux de chacun des pays également, avoir le droit de vivre sur chacun des territoires sans devoir se justifier, et surtout acquérir une meilleure ouverture d’esprit. Vraiment, la franco-australienne avait toujours apprécié cette particularité. « Eh bien tu as pas mal bougé, c’est vraiment bien! Il y a un pays qui t’as plus marqué que les autres, en bien ou en mal ? » demanda la sage-femme avec un réel intérêt. Les voyages forment la jeunesse, les échanges la richesse spirituelle. « J’ai pu aller en vacances pendant un mois en France métropolitaine. Paris mais aussi Versailles et d’autres grandes villes : Nantes, Bordeaux, Strasbourg... ainsi que les Alpes. La métropole est très belle et variée, j’espère pouvoir y retourner dans quelques temps. Sinon grâce à un échange scolaire j’ai pu découvrir Londres ! Mais ça n’a duré qu’une semaine et j’avais treize ans alors je ne me rappelle pas de grand-chose» conclut la Tahitienne avec un petit soupir. Elle avait des souvenirs de Buckingham Palace, forcément, et du grand magasin au sous-sol duquel se trouvait une stèle commémorative pour Lady Diana et son amant. Quelques flashbacks de Picadilly Circus lui revenaient également, ainsi que l’image d’un rond point totalement loufoque, avec deux sens de circulation opposés ! Le chauffeur de bus qui les avait promené d’un bout à Londres, bien qu’habitué, en avait eu des sueurs froides. « Par contre, je me rappelle que les anglais font des sandwiches avec seulement du concombre et des chips au vinaigre. Pour une française, en tout cas au niveau de l’éducation alimentaire, comme moi c’était vraiment très... bizarre. » confia-t’elle en pouffant de rire à l’idée de ces hérésies alimentaires. D’autant plus que le pain anglais était.... beurk. Bon l’Australie n’était pas au top non plus pour ça, mais il était encore possible d’y trouver des boulangeries dignes de ce nom ! Dans l’ancien « Empire où le soleil ne se couche jamais » ça semblait être beaucoup moins le cas.

La suite sérieuse de leur discussion brisa le petit air d’Heïana. Des morts sur la conscience... Charlie semblait porter le monde sur ses épaules à cet instant, et ce même si elle essayait de le cacher avec une petite vanne vite amenée sur le supposé don de son interlocutrice. Les deux jeunes femmes avaient sans aucun doute des parcours très différents, un vécu qui ne pouvait être comparé et pourtant, elles se comprenaient. En tout cas, la brunette ressentait au plus profond d’elle ce que sous-entendait la rouquine en cet instant. Après tout, elle-même se sentait souvent coupable de la mort de ses parents, lors de l’accident de voiture. Pourtant elle n’aurait rien pu y faire... n’est ce pas ? C’était eux qui téléphonaient alors que l’un était au volant et l’autre en copilote, chacun totalement désintéressé de la route et des dangers s’y présentant. Pourtant, une petite voix ne cessait de souffler à Heïana que ce n’était pas que cela, qu’il y avait eu plus, et ce bien avant le moment où ils avaient été percutés - ou avaient percuté, ce détail semblait toujours lui échapper - une voiture si violemment qu’il était incroyable que celle-ci ait pu prendre la fuite, les laissant à leur triste sort. Avant que des images horribles ne s’imposent à elle, la fleur des ïles roula sur le côté pour s’approcher de Charlie et sans un mot, elle la prit dans ses bras, posant son menton sur la tête aux longs cheveux de feu, un bras amenant sa main sur l’arrière du crâne de sa comparse, l’autre passant dans le haut de son dos. Est-ce-que cette enfant perdue serait surprise par ce geste ? Sûrement. L’alcool avait-il aidé Heiana à oser cette étreinte ? Sans aucun doute. Aurait-elle à regretter sa spontanéité ? Absolument pas. La tendresse amenait toujours l’affection, voire l’amour et à défaut de tout cela, le soulagement. La Tahitienne le savait d’expérience. Rares étaient ceux réagissant violemment à un geste affectueux, désintéressé et sincère. Ce câlin dura quelques secondes, peut-être plus. Puis, Heïana relâcha sa jeune compagne nocturne aussi silencieusement qu’elle l’avait serrée dans ses bras, la gratifiant d’un doux sourire.

« Le Death before Decaf’ ... c’est drôle, ce nom me dit quelque chose. J’ai sûrement déjà dû passer devant. Eh bien écoute, peut-être que je passerais prendre un verre un de ces jours ! » commenta la demoiselle avec un large sourire. Elle écouta ensuite Charlie lui parler de ses ambitions journalistiques, et rit lorsqu’elle la supplia de ne pas dénoncer auprès de ses futurs employeurs son état d’ébriété d’une nuit. « Ahah ne t’en fais pas, je n’ai pas que ça à faire, pourrir la vie des gens. Et même si c’était le cas, je ne pense pas avoir une influence folle, pas plus que toi en tout cas. » ceci était sûrement déjà un peu plus faux, que la maïeutique ne s’en rende compte ou non. Fille de dirigeants d’une chaîne internationale d’hôtels de luxe, le père étant notamment l’héritier d’une longue lignée bourgeoise d’avocats et autres hommes d’affaires, nul doute qu’elle serait écoutée dans certaines situations, voire sollicitée. Et ce même si elle s’en était écartée par son choix de métier. Déjà, à l’annonce de son retour sur le territoire australien, son banquier mais aussi un lointain cousin avaient brusquement refait surface. Trop facile.... autant Heïana était naïve comme tout en relations amoureuses et autres choses du genre, autant elle savait détecter à des kilomètres les potentiels profiteurs, surtout lorsque c’était aussi gros. « Ma sœur est tout pour moi » rétorqua Heïana avec sincérité. Oh bien sûr elle ne s’oubliait pas, ou plus du moins - charité bien ordonnée commence par soi-même comme on dit - mais elle avait toujours été proche de Moana, dès la naissance de celle-ci. Leur situation depuis quelques années les avaient propulsé dans une relation à la fois inconfortable mais solide comme le diamant de mère-sœur et fille-sœur; autant dire que l’aînée avait sacrifié une partie de sa jeunesse pour sa cadette, mais elle ne le regrettait pas une seconde. La sage-femme rit devant la question de Charlie, et lui répondit : « Non jamais, et je t’avoue que je trouverais cela aussi touchant que gênant... » son sourire s’élargit encore un peu et elle ajouta, sur le ton de la confidence: « Pour tout t’avouer, un couple a donné à leur enfant pour deuxième prénom Leïtu... qui est la version longue de mon second prénom, Leï. Mais bon en Polynésie c’est relativement courant  donc ça n’a choqué personne ».

Pensive, Heïana plongea sa main dans son sac par une espèce de réflexe. Ses sourcils se froncèrent, quelque chose semblait l’intriguer. Elle tournicota sa main dans le tissu, fouillant à l’aveuglette. Un tintement très léger, métallique, se fit entendre. Soudainement, avec un air aussi victorieux qu’incrédule, la brune en ressortit.... ses clefs de maison! Elle éclata de rire en le réalisant et s’expliqua, une fois son court fou-rire passé: « J’ai toujours eu mes clefs sur moi! Elles étaient tombées dans la doublure de mon sac ! Je me disais bien qu’il y avait un coin qui méritait d’être recousu... » . La franco-australienne se redressa sur ses coudes puis se releva, enthousiaste: comme si elle n’y croyait pas vraiment, elle alla tester la serrure qui s’ouvrit bien évidemment ! Rieuse elle revint vers Charlie et prit son sac, le mettant sur son épaule; puis, elle lui tendit la main : « Tu viens ? Ma sœur ne rentre pas avant demain aprem. On peut se faire un café si tu veux changer de ton alcool chelou, et tu peux squatter le canapé si ça te dit. Mon petit doigt me dit que tu as au moins besoin d’autant de sommeil que moi ».

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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyMar 11 Juin 2019 - 5:02

La tête dans les nuages

@Heïana Brook

Elle est franco australienne, ça devient la raison number one de pourquoi Charlie aime tant cette nana. Elle est douce, elle est drôle, elle boit son Get même si c’est dégueulasse, elle fait des cookies et en plus elle a la double nationalité. Si la rousse n’était pas complètement pompette elle lui aurait parlé en français mais elle ne se sent pas mentalement prête pour faire face à la grammaire ou bien à la conjugaison de la langue de Molière. A la limite, pourquoi pas le chinois, mais le français hell no. « La Chine m’a énormément marqué, tant par la beauté de son architecture, que l’ouverture d’esprit de ses habitants et pourtant son repli complet sur le reste du monde et la censure omniprésente. Il y a autant de bon que de mal dans ce pays. » L’histoire de l’Empire du Milieu est tout aussi fascinante tout comme l’apprentissage de la langue. Ils ont su devenir la première puissance mondiale alors qu’ils n’ont pas eu plus de cinq années de paix dans tout le XXe siècle, ce qui n’est pas si éloigné que ça. Les chinois sont réellement un peuple inspirant, et Charlie a hâte de faire découvrir ce pays qu’elle affectionne tant à sa petite Lia. En parlant de voyage, ses yeux se mettent à briller et elle en oublie tous ses soucis. Heïana lui fait oublier tous ses soucis. La jeune australienne écoute avec attention les aventures de son amie en Europe, heureuse qu’elle ait connu le charme de la métropole française et de la capitale anglaise. Les deux pays ont leur charme et, bien que voisins, ils ne se ressemblent que peu. La gastronomie est une dichotomie évidente, tout comme les mentalités. Chaque pays a ses défauts et ses qualités encore une fois, et Charlie ne saurait définir lequel elle préfère. Peut être qu’elle choisirait la France, juste pour le plaisir de s’exercer à parler leur langue si compliquée. « Je te rassure, même pour l’australienne que je suis leur nourriture est dégueulasse. » Ils ont tous les bons ingrédients mais ne savent pas vraiment quoi en faire. Comme Charlie en amour, you know.

L’étreinte offerte par la maïeuticienne est inattendue, très inattendue, mais bon sang qu’elle fait du bien. Charlie n’avait pas besoin de mille mots pour tenter qu’on la rassure, elle a juste besoin d’affection et d’amour. Comme les bébés. La seule chose qu’elle demande c’est de l’attention, sans même le vouloir. Elle détesterait que Heïana appuie son geste de mots, qu’elle ait verbalement pitié d’elle. Elle ne veut pas être la fille qu’on plaint dans l’histoire. Un simple câlin, une simple étreinte suffit à cicatriser ses plaies pour les heures à venir. L’alcool fait aussi office de cataplasme de fortune. Charlie pose sa bouteille le temps de l’étreinte et enroule à son tour ses bras dans le dos de sa compagnie du soir. Elles ne parlent pas mais elles se comprennent. Personne avant elle n’avait fait de câlins à Charlie, mis à part Léo. Personne ne lui faisait de câlins, parce que ce n’est pas ce que les adultes font. Heïana est une exception, une si belle exception illuminant la fin de son horrible journée. Le sourire qu’elle lui tend est aussitôt rendu, sincère.

La suite de son histoire continue, la rousse hoche vivement la tête quand elle lui parle de venir au Death Before Decaf’ un de ses jours ; Charlie en serait réellement heureuse. Elle pourrait lui montrer qu’elle est une fille drôle et pleine de vie en réalité, pas un zombie alcoolique rôdant la nuit et volant des cookies. « C’est très joli comme prénom Leï ! » Elle pense réellement ce qu’elle dit bien qu’elle ne pense pas qu’elle appelle ses enfants comme ça un jour. En second prénom, peut être, si Léo ne la saoule pas pour qu’ils prennent le sien.

Les éclats de rire des deux jeunes femmes se mêlent lorsque sa comparse ressort les clefs de sa maison d’un air triomphant. « Je vais finir par croire que tu l’as fait exprès ! » C’est faux, Villanelle ne pourrait jamais avoir de tels aprioris sur cette femme, surtout pas après tout ce qu’elle vient de faire pour elle sans même s’en rendre compte. Elle continue à rire de bon coeur, tant pour les clefs que pour sa blague.
L’étudiante attrape son poignet avec force pour se relever du premier coup. Bravo girl, t’es pas si bourrée que ça au final. C’est cependant chancelante qu’elle franchit la porte, n’ayant jamais retenu la leçon disant qu’il ne faut pas se fier aux inconnus. Après tout elle a assez parlé à Heïana, elles ne sont plus inconnues ? C’est aussi ce qu’a dit Pennywise à Georgie avant de le dévorer. « Ton petit doigt a bien raison. Je passe pour le café, mais si l’offre tient encore demain matin je serai preneuse. » La rousse boit tellement peu de caféine qu’une seule dose la tient éveillée pendant douze heures, elle doit choisir quand elle en boit avec attention sous peine de nuit blanche. Finalement elle accepte l’offre du canapé sans mot, s’affalant dessus à peine rentrée dans la maison, sa fatigue trahie par un large bâillement. « Je risque de m’endormir à chaque nouveau battement de cils, mais sache que c’est mignon chez toi. » Enlevant ses chaussures, elle les pose côte à côte à côté du sofa. « Et merci Heïana, vraiment, pour tout. » It means a lot.
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Message(#)La tête dans les nuages... ou dans les étoiles, cette fois ~ Charlie Villanelle EmptyMer 12 Juin 2019 - 1:38

"La Chine... Je t'avoue qu'en dehors de quelques images de la Cité Interdite et de la Grande Muraille, je n'y connais pas grand-chose. Je suis un peu plus calée sur le Japon à la limite, même si je n'y suis jamais allée !". En effet, la jeune femme était une fois tombée sur un reportage qui présentait la ville de Kyoto, sa gastronomie, les geishas, le mode de vie... Sa curiosité piquée, Heïana avait approfondi ses recherches sur le pays du Soleil Levant, et pour un pays qu'elle ne connaissait que par l'intermédiaire de vidéos, bouquins et témoignages, elle devait bien avouer avoir un petit coup de coeur. D'ailleurs, elle avait commencé à apprendre des rudiments de cette langue. Enfin, apprendre est un bien grand mot; disons que par le biais de certains films d'animation, elle avait apprit à reconnaître certaines expressions. La fluidité et les tonalités chantantes de cette langue asiatique lui plaisaient beaucoup, et elle réfléchissait sérieusement à prendre des cours. Encore faudrait-il qu'elle trouve un professeur... Enfin, elle verrait cela plus tard.

Ce ne fut que quelques minutes après ces discussions aussi légères par moments que sérieuses à d'autres qu'Heïana retrouva - Ô joie, Ô miracle - ses clefs de maison. Ce fut avec un réel plaisir qu'elle invita Charlie à entrer chez elle, et même à y dormir. Rapidement, elles entrèrent donc dans l'intérieur confortable et chauffé par les rayons de soleil de la journée précédente. La maison était à vrai dire très jolie; encore un peu impersonnelle, le manque de décoration témoignait de l'installation récente des soeurs Brook à Brisbane. De facture classique, elle était de plafond assez haut, blanc, avec des poutres de même teinte assez fines et de forme rectangulaires. Certains murs reprenaient cette non-couleur alors que d'autres amenaient un doux relief en étant peints de mauve. La cuisine était très bien équipée, à l'américaine avec un plan de travail central. Le salon confortable avec un large canapé et un fauteuil assortis; une table basse ornée d'une petite plante verte, d'une pierre polie, semi-précieuse noire avec des reflets verts - une labradorite à vrai dire - et de quelques livres se trouvait entre les deux meubles de confort. Une table carrée et ses quatre chaises remplissait l'espace restant entre la cuisine et le salon. Cet endroit respirait la tranquillité et une certaine forme d'organisation, comme en étaient capables de nombreuses mères frôlant la quarantaine. Ce n'était pas vraiment typique de l'habitat de deux jeunes femmes de vingt-cinq et dix-sept ans.

Mais Heïana semblait tout sauf déphasée; elle alluma une lampe halogène, réglant l'intensité sur "faible" histoire de ne pas se griller les yeux après une nuit passée à contempler le ciel, et elle alla avec joie se faire couler un café grâce à son broyeur de grains instantané. Pendant ce temps, son invitée de la nuit s'installait tout en la complimentant sur son foyer. Avec un sourire, elle répondit: "Oh merci. On fait au mieux pour se sentir aussi bien que possible ici". La Tahitienne ouvrit le frigo et en ressortit un reste de wrap au saumon, chèvre frais, poire et salade. S'asseyant sur l'un des hauts tabourets disposés au niveau du plan de travail de la cuisine, elle commença à déguster le tout avec délice et un certain sentiment d'accomplissement, pouffant lorsque Charlie menaça de s'endormir d'une seconde à l'autre. Finalement, lorsque la rouquine la remercia, une étincelle de compréhension illumina les yeux d'Heïana. "Je t'en prie", répondit-elle en toute simplicité.

Le silence se fit ensuite. Lorsque la brune descendit de son tabouret pour déposer dans l'évier sa vaisselle - elle la laverait à son réveil, pas la foi pour cela maintenant - elle entendit une respiration profonde, régulière. Son visage se fendit d'un sourire tendre alors qu'elle s'approchait du salon. Dans une commode en bois massif, elle prit un plaid épais qu'elle déploya, puis s'approcha de la belle au bois dormant. Avec délicatesse, elle déposa la couverture sur le corps endormi de Charlie, alla éteindre la lampe, et s'éclipsa dans sa chambre. Voilà une journée qui avait été forte en rebondissements. Tout comme l'étudiante en sciences politiques, elle tarda pas à s'endormir, une fois couchée. ~ Morphée est un bailleur exigeant, qu'il faut payer toutes les nuits.
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