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 you're gonna go far kid (joseph)

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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyMar 28 Mai 2019 - 13:59

C'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans une maison d'arrêt composée de détenus exclusivement masculins. Jusqu'à présent, Romy était restée dans le confort relatif du centre correctionnel pour femmes dirigé par son père, et ce depuis qu'elle était en âge de marcher. Elle y avait ses repères, ses habitudes -si l'on pouvait dire ça de cette façon- au travers des nombreux stages effectués, mais pour sa dernière année d'études, la gamine Ashby n'avait pas eu d'autre choix que de se diversifier et d'aller observer d'autres établissements, à regrets. C'est ainsi qu'elle se retrouvait pour les trois semaines à venir dans ce centre pénitencier qu'elle ne connaissait pas, avec pour mission de réaliser une étude sur le bien être en prison. Comme si cette phrase n'était déjà pas une immense connerie à elle seule. La petite blonde traînait les pieds, peu encline à se pencher sur un projet auquel 1) elle ne croyait pas et 2) qui la mettrait en contact avec une population carcérale à laquelle elle n'était pas familière, et qui la considérait certainement comme une espèce de gratte papier débarquée tout droit d'un service de hauts perchés à la mairie, ce qui au passage, n'était pas totalement faux puisque cette étude était de leur fait et qu'on lui avait refourgué le bébé à son arrivée pour justifier de sa présence entre leurs murs. Ben voyons. "Vous avez trente minutes. Restez à votre place, pas de contact physique avec le détenu." Arrivée face au sas d'une pièce qui servait aux entretiens entre le personnel et les prisonniers, Romy se demandait bien à quel moment elle avait l'air aussi stupide pour se laisser approcher par son rendez vous à venir, mais son interlocuteur, l'un des gardiens aux allures de cow boy, semblait faire son job, à savoir : un énième contrôle d'autorisations -ô joie- et autres mises en garde qu'elle connaissait par cœur maintenant. "Vous avez un bouton de secours si besoin, on vous regarde à la caméra." Et c'était tout. Un bourdonnement sonore lui indiquait que la porte était ouverte, et là voici désormais face à ce type en tenue beige dont les poignets étaient reliés par des menottes attachées à la table dans un enchevêtrement de chaînes qu'elle trouvait assez dangereux. Pour elle. S'approchant avec autant d'assurance qu'elle le pouvait (c'est à dire très peu) Romy se laissait glisser en face, sur une chaise métallique inconfortable et clouée au sol pour éviter toute sorte de débordement. Elle se délestait au passage de l'énorme dossier qu'elle avait amené avec elle, le lourdant sur la table. Ce dernier comportait des éléments sur le type à interroger : nom, prénom, état civil, et crime commis, mais aussi le contenu de cette fichue étude dont la première question était jugée par l'étudiante comme relativement stupide : "Joseph Keegan. Vous avez pris cinq ans pour trafic de drogue il  y a six mois ... et votre seule exigence pour le moment a été d'avoir une bible à disposition dans votre cellule ? Ok." qu'elle commençait en parcourant rapidement des notes qu'elle n'avait pas lues, sans quoi elle ne tirerait pas une tête aussi surprise tant elle bloquait sur le dernier point. Depuis quand un type qui était en taule pour ce genre de délits était aussi attaché à Jésus et à ces conneries ? Puis elle se rappelait qu'il s'appelait Joseph. "Ouais, euhm, est ce que vous trouvez que votre foi est respectée ici ?" Autant commencer par là, tant qu'on était dans le thème. Il y avait de fortes chances qu'elle zappe les premières questions de toute façon.

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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyMar 28 Mai 2019 - 18:26


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


Il n’était pas encore le plus connu, ici. Joseph avait débarqué dans la prison six mois auparavant : il se rappelait encore la couleur des arbres et l’état des routes de Brisbane. Pourtant, dès qu’il était arrivé, il a tout de suite été catégorisé comme l’un des moins « dangereux », comme les gardes disaient. C’est parce qu’il n’a jamais été réellement méchant, le petit. Il a suivi des règles qui contournaient les lois sans se poser de questions car il avait enfin l’impression d’appartenir à une famille. Une famille qui vit dans le délit et la criminalité, mais, une famille quand même. Et, ça, c’est ce qui lui avait manqué toute sa vie.

Si, habituellement, Joseph est d’humeur farouche et sarcastique, il n’a pas encore eu le temps d’afficher son vrai visage dans l’établissement. Encore aujourd’hui, les gardiens, vêtus de leurs moustaches toujours assorties avec leur flingue dissimulé à leur ceinture, perçoivent Jo comme un pauvre type en manque qui ne ferait pas de mal à une mouche. Certes, et il le sait : les premiers mois d’abstinence, forcée ou non, sont toujours difficiles. Pour Joseph, l’absence de cocaïne dans son sang se traduit par une soif déchirante à tous les matins, une sensation de brûlure constante dans le fond de son crâne et des hallucinations visuelles qu’il arrive toutefois à balayer du revers de la main. Depuis quelques semaines, son corps reprend le contrôle et, enfin, il peut respirer sans ressentir une pression contre ses poumons. Il goûte à nouveau à la lassante sensation d’être à jeun sans ressentir le besoin de décoller.

Les chaînes chantent et les anneaux de métal froids se referment autour de ses poignets. Il grimace, se revoyant le jour de son arrestation, attaché comme un animal sauvage. Les fesses posées sur un siège aussi confortable qu’un cactus, il se fait dicter les derniers règlements : une mélodie qu’il connait par cœur et qu’il prend plaisir à siffler avec le gardien qui lève les yeux au ciel comme seule réponse à son manque de respect. Non. Il n’est pas méchant. Mais, il a le cœur d’un gamin et, ça, il n’a jamais cessé de l’afficher, en manque ou pas.

Il se retrouve bien rapidement seul, mais pour un cours instant. Profitant de sa solitude, il joue quelques secondes avec ses menottes pour en vérifier la ténacité. C’est qu’il l’a bien attaché, le gardien ! Un vrai travail de professionnel. À peine eut-il le temps de relever la tête pour observer les murs vides que la porte lourde s’ouvre à nouveau, libérant un filet d’air frais. Les deux yeux plantés sur cette silhouette féminine qui s’approche en titubant d’appréhension, Joseph sourit légèrement, quelque peu surpris par le genre de sa visite. Une femme dans la jeune vingtaine aux allures studieuses. Rapidement, son sourire de contentement se transforme en sourire de fausse fierté, parce qu’il est ce qu’il est : un connard de première qualité. Le steak le plus cher chez votre boucher. La pièce qui fond dans la bouche. Sans jamais quitter l’étudiante du regard, il laisse sa tête basculer sur le côté lorsque cette dernière lui présente sa voix fluette. Une mélodie à ses oreilles, un massage pour ses tympans. Il n’a pas entendu une voix si délicate depuis trop longtemps. Toutefois, il ne peut contenir un gloussement qui vient soulever sa poitrine lorsqu’elle mentionne cette fameuse Bible à laquelle il s’attache faussement. Cet objet n’est que décor pour sa pièce de théâtre. Il n’a jamais été croyant mais il a bien compris que ceux qui prient le petit Jésus reçoivent davantage de considération. Peut-être parce qu’ils renvoient une image triste. Dès le jour où il a appris qu’il recevrait un second jugement après quelques mois, voire années, il s’est emparé de cette lecture religieuse pour joliment colorer son profil. Les deux yeux baladeurs, Joseph observe l’épais dossier sur la table, surpris de savoir qu’il mérite autant de pages. Lorsque la première question est soulevée, il pivote la tête vers la caméra installée au plafond, il se pince les lèvres pour s’empêcher de sourire et il vient à nouveau mélanger le bleu de ses yeux avec celui de la jeune femme. « T’as l’assurance d’un pitbull, toi. C’est la première fois qu’on t’enferme avec un méchant monsieur ? » Il désigne ses menottes et ajoute : « Ils t’ont probablement dit que j’suis pas dangereux, pourtant… Les menottes semblent dire le contraire. » Son visage s’illumine d’un rictus moqueur et il pose sa stature contre le dossier de la chaise, prenant ses aises, les bras toutefois exagérément étendus vers la table. Sa chevelure un peu trop longue couvre son front – à défaut de pouvoir ramener les mèches vers l’arrière avec sa main – et sa barbe fournie cache la véritable douceur de son menton. Après avoir grimacé, il demande, d’un ton plein de désintérêt : « Si j’réponds à tes questions, j’reçois des friandises en retour, ou ça s’passe comment ? »


   
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptySam 1 Juin 2019 - 0:46

Elle savait que son allure ne jouait pas en sa faveur, qu'elle avait l'air trop jeune, trop frêle, trop douce, et ce bien malgré elle. Romy n'était pas de celles dont la présence se remarquait au premier coup d'oeil, elle n'avait rien de magnétique, de particulier si ce n'est des yeux d'un bleu pâle et sa conduite de bichette effarouchée. Son arrivée dans cette pièce n'était en rien fracassante, bien au contraire. Lamentablement retombée sur cette chaise métallique, un dossier qu'elle avait balancé sur la table sans avoir pris le soin de le lire au préalable ; la blondinette n'avait aucune envie d'être ici, et si elle tentait d'afficher un masque professionnel face à son interlocuteur du jour, ce dernier ne prenait pas. « T’as l’assurance d’un pitbull, toi. C’est la première fois qu’on t’enferme avec un méchant monsieur ? » Elle penchait la tête sur le côté tandis que le dit Joseph Keegan lui montrait ses poignets dont les menottes qui y étaient accrochées émettaient un tintement métallique glacial. Qu'est ce qu'il faisait froid ici. « Ils t’ont probablement dit que j’suis pas dangereux, pourtant… Les menottes semblent dire le contraire. » Il aurait presque eu l'air grotesque dans sa façon de se tenir, ainsi à son aise avec cet air moqueur flanqué sur le visage, et Dieu sait que Romy aurait aimé savoir donné le change, mais la vérité étant qu'elle était dans d'autres dispositions. Agacée, ennuyée, contrariée, embêtée.. la jeune femme se foutait pas mal de cette étude qu'on lui avait refourgué, et elle mentirait si elle disait se sentir tout à fait à l'aise au contact des détenus encore. Si le courant passait bien avec les femmes en règle générale, sa candeur lui donnait un sacré fil à retordre en ce qui concernait la population carcérale masculine... même si on lui avait assuré que ce type était loin d'être un gangster. « Si j’réponds à tes questions, j’reçois des friandises en retour, ou ça s’passe comment ? » qu'il demandait finalement, et elle en retour, tiquait bêtement sur son souhait. Romy avait été préparée à tout (absolument tout) sauf à ça, aussi ne put elle s'empêcher de relever le menton vers l'homme en face d'elle pour tenter de voir s'il était bel et bien sérieux. "On m'a jetée dans le grand bain sans brassards. Mais les menottes et notre distance de sécurité me font me sentir en sécurité." Faux. Absolument faux. Elle avait beau tenté d'avoir l'air aussi détachée et blasée que possible, la blondinette se voyait déjà virer au bleu avec des chaînes autour du cou, mais plutôt crever que de l'avouer. D'un geste du bras elle s'était contentée de désigner l'espace entre eux, et elle espérait que ce soit suffisant pour appuyer ses dires. Safe, elle était parfaitement safe. "Je suis encore à la fac, on m'a collé une étude "bien être en prison" sur le dos. Je peux essayer de vous trouver des skittles si on arrive à la fin de cette liste." qu'elle poursuivait en désignant du menton le bout de papier qu'elle se devait de noircir en recueillant les précieuses (tout était relatif) informations livrées par Keegan. ".. donc alors, cette foi ? Respectée ?" Bien décidée à ne pas se laisser distraire, Romy attrapait son stylo d'un geste presque décidé. Presque. Il lui était difficilement concevable de montrer un tant soi peu d'entrain face à cette étude. D'autant plus qu'elle n'avait absolument pas potassé le dossier de ce détenu et qu'elle faisait connaissance avec ce dernier en direct (ce qui n'était absolument pas professionnel, mais personne n'irait la dénoncer) ".. d'ailleurs, excusez moi, mais vous n'avez clairement pas la tête du bon chrétien. Vous vous êtes convertis en prison ? La religion ça vous aide à vous sentir mieux ?" et quoi ? Ok ces questions n'étaient pas dans la liste, mais 1) il n'y avait aucune raison que son interlocuteur ne l'apprenne, et 2) la réponse qu'il lui fournirait serait sans doute mille fois plus pertinente que les interrogations présentes sur cette foutue fiche.

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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptySam 1 Juin 2019 - 1:35


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


C’est la première fois que Joseph se retrouve entre les quatre murs de cette salle qui sert probablement pour les interrogatoires. Habituellement, il est plutôt content de se retrouver dans une pièce qu’il ne connait pas – parce qu’il a déjà fait des centaines de fois le tour de sa cellule et qu’elle ne lui présente plus aucune surprise – mais, cette salle grise, il la déteste déjà. Il s’y sent davantage coincé : à côté de sa petitesse, la cafétéria des détenus semble immense, assez pour accueillir un groupe de musique populaire et son public nombreux. Pourtant, quand il découvre un visage nouveau et, quelle joie, un visage féminin, il oublie un moment que son siège empreinte son métal dans ses fesses. Son premier réflexe est de toiser la jeune femme parce qu’il a toujours utilisé la moquerie pour cacher ses pensées derrière ses yeux. Il prend plaisir à se faire détester parce que ce n’est que l’amour qui motive quelqu’un à poser des questions à une autre personne. Malheureusement pour lui, aujourd’hui, cette gamine n’est là que pour lui soutirer des informations et, elle ne le fait pas parce qu’elle l’apprécie. Pour rapidement faire régner un climat de peur dans l’atmosphère, le taulard s’amuse à gratter ses menottes, objet complètement inutile parce qu’il n’aurait jamais le cran de s’attaquer à quiconque. Devant le regard faussement confiant de sa nouvelle compagnie, il esquisse un sourire ravi et se permet de prendre davantage ses aises pour tirer un peu de plaisir de cette situation désagréable. "On m'a jetée dans le grand bain sans brassards. Mais les menottes et notre distance de sécurité me font me sentir en sécurité."  Il hoche la tête, arborant un air compréhensif. Sur un ton qui se veut paternel, il lui répond : « Tant mieux, tant mieux. Il n’y a rien de pire que la sensation de s’sentir en danger. J’suis content pour toi si t’arrives à garder ton calme dans un lieu aussi dangereux. » Il lui laisse comprendre qu’il n’a pas cessé de faire usage de sarcasme en ricanant. "Je suis encore à la fac, on m'a collé une étude "bien être en prison" sur le dos. Je peux essayer de vous trouver des skittles si on arrive à la fin de cette liste." Une grimace de dégoût étire son visage et il se secoue les puces. C’est donc une étudiante : voilà pourquoi elle sent encore les bouquins scolaires. « Aoutch. J’suis du niveau d’une étudiante, alors. Mon égo vient de se prendre une baffe. Cependant, j’peux pas refuser les Skittles. » Il pivote la tête vers la caméra et s’adresse directement aux gardiens de sécurité en haussant le ton de sa voix. « J’peux les avoir tout de suite ? » Long silence, aucune réponse. Le détenu soupire en reportant son attention sur la jeune femme qui tente de garder son sérieux. Lorgnant son épais dossier, Joseph glousse quand elle repose sa stupide question concernant la foi. Pourtant, elle ne le laisse pas formuler une fausse réponse qu’elle ajoute une couche. ".. d'ailleurs, excusez moi, mais vous n'avez clairement pas la tête du bon chrétien. Vous vous êtes convertis en prison ? La religion ça vous aide à vous sentir mieux ?"  Le regard désintéressé, il lance, sans apprivoiser les mots avant de leur ouvrir la cage : « Et toi, ta religion c’est d’me faire chier ? » Il se mord automatiquement le bout de la langue pour se punir d’avoir laissé cette phrase s’échapper de ses lèvres et il se corrige immédiatement : « Oui, ma foi est respectée, si on veut. C’est pas comme si l’christianisme obligeait ses pratiquants à manger du homard et du caviar tous les jours. Et puis, les autres mecs m’respectent tellement qu’j’ai pas encore été enculé dans les douches. » Il sourit grandement en cachant ce mensonge : non, il n’a plus de respect que les autres, dans ces lieux, mais il n’a effectivement jamais vécu le pire cauchemar de tout taulard. Son honneur respire encore. « Si t’arrives à m’poser une question intéressante, maintenant, c’est à toi que j’les refile, les friandises. D’ailleurs, c’quoi ton nom ? J’en ai marre de m’imaginer que tu t’appelles Roxanne. »        


   
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyLun 3 Juin 2019 - 17:43

Romy n’avait jamais été quelqu’un d’impressionnable. Elle avait beau se faire des scénarios tous plus terrifiants les uns des autres, comme : est-il possible que ce type puisse sauter au-dessus de cette table pour m’étrangler si je lui pose la question n°26 de ce foutu formulaire ?, elle arrivait à garder un semblant de distance entre le rationnel et l’irrationnel qui s’imposait à sa condition de gamine tout droit sortie d’un foyer de banlieue au schéma familial sans drama ni faux plis. Son interlocuteur hochait la tête, lui répondant d’un air bien trop paternaliste à son goût : « Tant mieux, tant mieux. Il n’y a rien de pire que la sensation de s’sentir en danger. J’suis content pour toi si t’arrives à garder ton calme dans un lieu aussi dangereux. » avant de ricaner, et elle en retour, penchait de nouveau la tête sur le côté en arborant l’ombre d’un sourire poli. Elle avait l’impression de nager dans une autre dimension avec cet homme. Il n’était pas comme les autres détenus qui peuplaient les cellules de cette prison, il avait quelque chose de différent, de plus sournois… mais après quelques secondes de réflexion, elle se rendait à l’évidence : ce n’était pas quelque chose qui devrait l’intriguer. La blondinette tachait de faire taire sa curiosité, se disant par la même qu’il était temps qu’elle se recentre sur l’objet de sa visite pour l’écourter au plus vite. Outre le fait qu’elle n’avait strictement aucune envie de se trouver là, le timer s’écoulait. On ne lui avait accordé que trente minutes pour son étude. Il était hors de question pour elle de se perdre en futilités, alors elle allait droit au but, n’hésitant pas à avouer qu’elle était étudiante si cela pouvait lui faire répondre plus vite à ses questions. « Aoutch. J’suis du niveau d’une étudiante, alors. Mon égo vient de se prendre une baffe. Cependant, j’peux pas refuser les Skittles. » qu’il grimaçait avant de jeter un regard à la caméra derrière laquelle devait se trouver quelques gardiens (elle l’espérait du moins). « J’peux les avoir tout de suite ? » Un silence, bien trop long, suivait les paroles du détenu Keegan, et durant lequel elle, peinait à garder son sérieux. La blondinette se mordait l’intérieur de la joue pour ne pas sourire ; ç’aurait été de mauvais goût, et plutôt que de laisser la possibilité au type de poursuivre sur cette lancée elle risquait de perdre à nouveau un temps précieux, alors elle avait embrayé sur son étude. Il avait beau s’appeler Joseph et réclamer qu’un exemplaire de la bible ne se tienne à disposition dans sa cellule, cet homme avait l’air de tout sauf d’un enfant de cœur … et de l’entendre glousser de la sorte ne faisait que la conforter dans cette idée. « Et toi, ta religion c’est d’me faire chier ? » Outch. Piquée, Romy relevait immédiatement le menton. Elle n’avait pas pour habitude de se faire bousculer de la sorte, ou du moins pas aussi directement, alors lorsqu’il corrigeait d’un : elle fut heureuse de ne pas avoir eu quelque chose d’autre à chercher pour lui répondre avec le peu de répartie qui était la sienne. « Oui, ma foi est respectée, si on veut. C’est pas comme si l’christianisme obligeait ses pratiquants à manger du homard et du caviar tous les jours. Et puis, les autres mecs m’respectent tellement qu’j’ai pas encore été enculé dans les douches. » Sans mauvais jeu de mots, la jeune femme aurait très bien pu s’exprimer d’un : ô seigneur qui aurait sûrement traduit la dureté de cette phrase qu’elle assimilait à peine, mais qui confrontait cette idée que non, elle n’était pas faite pour travailler auprès des hommes. Ou du moins, pas maintenant, elle n’avait pas les épaules suffisamment larges pour ne pas friser la crise cardiaque à chaque réponse qui brusquait un peu son esprit encore trop prude. Malgré tout, la gamine tenait le cap, elle ne cillait pas, ne tournait pas de l’œil, elle se contentait d’hocher la tête avec une fausse assurance qui ne trompait personne. « Ok, et c’est cool pour votre … enfin vous voyez quoi. » et en secouant doucement la tête, elle griffonnait les réponses du type sur son bout de papier. La prison respecte les pratiques religieuses de ses détenues , et basta. « Si t’arrives à m’poser une question intéressante, maintenant, c’est à toi que j’les refile, les friandises. D’ailleurs, c’quoi ton nom ? J’en ai marre de m’imaginer que tu t’appelles Roxanne. » cette fois ci ce fut un sourire amusé qui lui naissait au coin des lèvres tandis qu’elle reposait son stylo sur le dossier. « Presque. Je vous dit mon prénom si vous me dites … » reprenant la liste de ses questions pour trouver quoi faire peser dans la balance, Romy tentait de trouver quelque chose qui ne soit pas trop foireux à lui demander. « … comment vous trouvez la nourriture servie au self. Pas du caviar et du homard j’ai bien compris, mais ça va ? Vous sentez que vous avez accès à suffisamment de fruits et de légumes ? » Conneries. Elle s’exaspérait elle-même à poser ce genre de questions, mais quand bien même elle palliait à ce qu’elle estimait être du foutage de gueule en glissant un : « Romy » qui, elle l’espérait, suffirait à le motiver à lui formuler une réponse. Tout le monde ici connaissait où connaîtrait son prénom dans les jours à venir, alors un de plus un de moins ne faisait pas une grande différence.    

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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyMer 5 Juin 2019 - 6:44


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


Il la sentait, la crainte, dans le regard de cette étudiante. Avec les années, il s’est habitué à lire l’inconfort dans la prunelle de quiconque il interpelle. Il n’est pas une personne rassurante même s’il n’essaye pas volontairement de mettre les gens mal à l’aise. Il est comme ça : la moindre trace de franchise dans ses mots se transforme en sarcasme déplaisant qui enlève l’envie aux plus curieux de davantage s’intéresser à lui. Avec cette méthode, celle de ne jamais rien prendre au sérieux, il s’est crée une carapace qui éloigne les gens de lui, du moins, les gens qui préfèrent éviter les embrouilles. En prison, sans surprise, il ne fait plus partie de la notoriété. Il n’est que le jeune, le nouveau, celui qui n’arriverait même pas à hérisser le poil d’un chat sur ses gardes. Alors, cette présence innocente devant lui, aujourd’hui, il la lit comme un livre ouvert. Elle n’a pas envie d’être là alors il joue la comédie : lui aussi agira comme s’il préférerait être ailleurs même si, au fond, il apprécie de pouvoir observer un visage féminin autrement que pas l’écran d’une télévision. Alors, les réponses qu’il lui offre sont prudes, directes, et dénuées du moins intérêt. Évidemment, il préférerait éviter de parler de cette stupide Bible qui repose sous son lit puisqu’elle lui sert simplement d’alibi futur. Votre honneur, j’ai changé. J’ai retrouvé la foi; je ne commettrai plus jamais les mêmes erreurs. Par conséquent, lorsque l’étudiante décide de bafouiller la fin de sa phrase, il ne peut que la remercier. Les yeux de Joseph se mettent à suivre la danse du crayon sur le papier, car il essaye de lire les quelques mots transcrits. Cependant, il n’arrive à rien. Elle a une écriture de fille, cette… fille. Les lettres sont aussi petites que des miettes de pain. Relevant son regard bleu vers son visage, il fronce les sourcils en l’interrogeant afin d’enfin connaître son nom. « Presque. Je vous dit mon prénom si vous me dites … »  Un sourire victorieux soulève la commissure de ses lèvres et il hoche vaguement la tête en posant tout son poids contre le dossier de la chaise, à nouveau, retrouvant ses aises. . « … comment vous trouvez la nourriture servie au self. Pas du caviar et du homard j’ai bien compris, mais ça va ? Vous sentez que vous avez accès à suffisamment de fruits et de légumes ? » Regard vers le ciel, nouveau soupir. Quel ennui. C’est exactement le genre de question que poserait une étudiante rédigeant un mémoire. Eh merde, c’est exactement ce qu’elle est. Pourtant, avant même qu’il ne réponde, comme le voulait leur accord, la jeune femme lui offre son prénom. Romy. Son visage s’éclaircit pendant le centième d’une seconde, comme s’il était reconnaissant envers elle pour lui avoir fait ce cadeau. Mais il retrouve bien trop rapidement son expression neutre, légèrement sombre, celle qu’il arbore toujours lorsqu’il craint de se faire ouvrir comme un journal intime. « J’me fiche complètement de c’qu’il y a dans mon assiette. J’mange c’qu’on me donne, j’ai jamais été difficile en c’qui concerne la bouffe. Et puis, j’saurais pas t’dire si la purée verte qu’ils nous font gober tous les jours est composée d’légumes. Ça goûte ni l’brocoli, ni les haricots, ni tous les légumes verts qu’tu peux nommer. » Il hausse les épaules, le regard las. « De toute façon, ils pourront jamais m’donner ce que j’ai réellement envie d’manger. » Il laisse son regard dévier vers les murs, parce qu’il ne veut pas la viser directement – il n’est pas un type grossier, il veut simplement donner l’impression qu’il est un connard. « Les seins d’une meuf, ronds, fermes. Y’a pas un seul pamplemousse qui peut remplacer ça ! » Et il se permet de la regarder à nouveau, le regard teinté de malice. Sans lui laisser le temps de réagir, il relance : « Y’a un mec qui a l’exclusivité sur les tiens ? »             


   
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyJeu 6 Juin 2019 - 12:29

Le type levait les yeux au ciel, soupirant d’un ennui qui arrivait à toucher la jeune femme tant elle se sentait aussi blasée que lui à l’idée de se trouver dans cette pièce avec cette liste de questions aujourd’hui. Ce n’était pas tant son job que cette étude qui l’ennuyait ; car si ça n’avait tenu qu’à elle, les paroles qu’elle lancerait au détenu Keegan ne porteraient pas sur sa foi ni sur la nourriture à peine comestible de la cantine. Autant de choses dont elle en connaissait la réponse et qui ne soulèveraient rien de plus qu’une vaste plaisanterie. Les douches étaient dégueulasses, les couchettes en polyester filaient de l’urticaire, et quant à la dignité des détenus … disons qu’elle avait pris un sacré coup lorsqu’en arrivant, on leur avait demandé de tousser devant un gardien, les fesses à l’air. Si plus tard, Romy développera de l’assurance et une capacité hors du commun à ne pas réagir à des conneries immenses, pour le moment elle n’était qu’une étudiante qui naviguait dans les eaux internationales de l’embarras, et alors qu’elle notait machinalement les réponses fournies par le type devant elle, à savoir : « J’me fiche complètement de c’qu’il y a dans mon assiette. J’mange c’qu’on me donne, j’ai jamais été difficile en c’qui concerne la bouffe. Et puis, j’saurais pas t’dire si la purée verte qu’ils nous font gober tous les jours est composée d’légumes. Ça goûte ni l’brocoli, ni les haricots, ni tous les légumes verts qu’tu peux nommer. » elle s’autorisait à lui livrer quelques informations sur elle, ne serait-ce que pour rendre cet échange plus attractif. Qu’aurait-il pu faire de son prénom  dans le pire des cas ? D’autant plus qu’il n’était pas celui qui figurait sur son état civil… « De toute façon, ils pourront jamais m’donner ce que j’ai réellement envie d’manger. » Elle relevait le menton vers lui, haussant le sourcil en délaissant son carnet de notes. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il soit coopératif dès la seconde question, alors prête à entendre quelque chose de plus intelligent que « De toute façon, ils pourront jamais m’donner ce que j’ai réellement envie d’manger. » -qu’elle ne comprit d'ailleurs pas tout de suite, la petite- Romy s'attendait au pire. Le brun regardait les murs, puis poursuivait pour faire sens : « Les seins d’une meuf, ronds, fermes. Y’a pas un seul pamplemousse qui peut remplacer ça ! Y’a un mec qui a l’exclusivité sur les tiens ? » Et voilà. Pas offusquée pour un sou, la blondinette dût se faire violence pour ne pas éclater de rire. Les remarques à caractère sexuel allaient souvent bon train dans cet univers, même chez les femmes, et c’étaient bien les premières choses auxquelles on l’avait prévenue. Romy s’y était habituée, davantage effrayée à l’idée de se faire étrangler par des menottes, que par celle de parler de ses deux ridicules œufs au plat devant un parterre de caméras. Tant qu’elle ne donnait pas son nom de famille ou son adresse, la jeune femme se sentait relativement en sécurité ici. « Je suis sûre qu’en cherchant bien il doit y avoir quelques détenus avec un joli 95D » qu’elle soufflait avec un sourire en coin, bien heureuse de constater qu’elle était dos aux dispositifs de vidéosurveillance et qu’elle pouvait dire ce qu’elle voulait sans prendre le risque d’être inquiétée quant à sa crédibilité de stagiaire. « Vous avez une femme ? … quelque chose qui y ressemble ? » se risquait-elle en éludant complètement 1) la suite du questionnaire et 2) la référence au petit ami volage qu’elle se traînait. Qu’importe l’étude, elle broderait avec ce qu’elle récolterait de cet échange, préférant se laisser porter par son intuition que par les demandes saugrenues qu’on lui avait intimé de se coltiner.


     
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyMar 11 Juin 2019 - 1:16


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


En prison, Joseph s’est métamorphosé en un tout autre personnage. Si avant il arrivait à tenir tête à la population entière de Brisbane, aujourd’hui il se replie au moindre regard foudroyant qui percute sa rétine. C’est compréhensible : il préfère éviter de ramasser des fracas de sa rotule sur le sol de sa cellule. Il sait qu’il ne pourrait pas tenir une seule seconde dans un corps à corps contre un autre détenu, non seulement parce qu’il n’a pas la masse musculaire requise pour se défendre mais aussi parce qu’il n’a pas la même mentalité que plusieurs taulards. Alors, contraint à baisser la tête pour éviter les embrouilles, il n’y a pas seulement la liberté qui lui manque : il y a aussi sa vraie personnalité, son vrai… Lui. Un élément qu’il retrouve légèrement dans cette pièce claustrophobique où aucune menace ne se cache. Seul lui et une jeune femme – et des caméras qui ne filmeront aucun délit. Ses mains sont menottées, immobiles, et elles le resteront parce qu’il n’est pas un combattant. Il suit le rythme qu’on lui impose : il n’a pas hérité de qualités de leadership. Il n’est qu’un fidèle soldat. Et, malgré les micros probablement dissimulés dans toute la pièce, il se permet un commentaire à caractère sexuel, incapable de s’en empêcher. C’est que cette présence féminine ne le laisse pas indifférent ! « Je suis sûre qu’en cherchant bien il doit y avoir quelques détenus avec un joli 95D » Une grimace étire son visage et il détourne les yeux pour s’enlever cette image de la tête. Il y a bel et bien des détenus aux pectoraux plus gros que leur tête, et, heureusement pour Joseph, il ne partage pas sa cellule avec l’un d’eux. L’espace de repos qui lui a été fourni est déjà bien assez étouffant. « Vous avez une femme ? … quelque chose qui y ressemble ? » Réalisant qu’il n’a pas obtenu de réponse de la part de Romy, il décide de contrer l’injustice en détournant lui aussi la question. Alors, il garde le silence, de longues secondes, fixant la demoiselle directement dans les yeux, avant de lancer : « Quoi ? Désolé, j’t’écoutais pas. » Il se redresse sur son siège, en faisant mine de se débattre contre un inconfort naissant – inconfort qui n’existe pas réellement, parce qu’il ne se le permettrait pas. « Tu ne m’en voudras pas si j’suis pas trop attentif, j’essaye de gérer ma gaule ! C’est difficile, avec toi dans la pièce. » Pour la déstabiliser davantage, parce que c’est ce qu’il essaye de faire depuis le début, il agite ses menottes pour les faire chanter et il ajoute, les yeux perçants : « T’imagines pas à quel point j’préférerais que tu sois celle menottée ! » Un regard sur la caméra, comme s’il allait voir la réaction des gardiens, et une voix grave et sévère s’élève dans la pièce, par un haut-parleur caché. « Détenu, répondez aux questions sans changer de sujet. C’est un premier avertissement et un dernier. » Joseph lève les yeux vers le ciel et profite de l’occasion pour lancer : « Tu voulais savoir mes conditions d’vie, ici ? Pour tout le monde, j’suis le détenu numéro… » Il bascule la tête vers l’avant et louche sur l’étiquette collée dans le haut de son habit beige pour finalement lire le numéro. « Mille-quatre-cent-vingt-cinq. » Il pointe le carnet de la jeune femme, du menton. « Note ça. J’suis plus un être humain. » Et il profite de cette tournure des événements pour répondre à sa dernière question : « Donc, non. Aucune fille ne tombe amoureuse d’un numéro. »              


   
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyLun 24 Juin 2019 - 19:23

Romy n'avait pas été confrontée à beaucoup de détenus jusque maintenant. Si l'étudiante avait vu défiler quelques dizaines de femmes, en ce qui concernait la population carcérale masculine, c'était  quasiment le vide intergalactique. Ce n'était pas tant qu'elle ne se sentait pas de taille face à une voix qui s’élèverait sûrement plus haut que la sienne, ou qu'elle n'avait pas envie de bosser avec le sexe opposé. Disons que depuis toujours elle s'était sentie concernée par la cause féminine ... et que de fil en aiguille, Ashby père étant le directeur de la prison ou elle avait effectué tous ses stages, la jeune femme ne s'était jamais vue travailler autre part. Ce stage était un changement d'environnement dont l'étudiante se serait bien passée, car si dans son esprit tout était déjà pleinement considéré, ses tripes, elles, avaient fait un joli saut périlleux lorsqu'on lui avait appris qu'elle devrait rester en tête à tête avec un détenu -à l'unanimité dépeint comme peu dangereux certes mais qui n'en demeurait pas moins un type avec des  chaînes aux poignets, la situation pouvait rapidement dégénérer, non ? « Quoi ? Désolé, j’t’écoutais pas. Tu ne m’en voudras pas si j’suis pas trop attentif, j’essaye de gérer ma gaule ! C’est difficile, avec toi dans la pièce. T’imagines pas à quel point j’préférerais que tu sois celle menottée ! » Effectivement, le détenu Keegan n'avait absolument rien d'effrayant, même si Romy reste sur ses gardes, just au cas où. Faisant teinter ses menottes avec un regard appuyé vers la caméra, la blondinette fit preuve d'une grande retenue pour ne pas rire jaune, aussi pour la forme, elle s'était gratté le bout du menton en relevant son majeur dans un geste qui pouvait être amplement interprété comme une jolie marque de provocation, car c'était bien cela dont il était question. Elle était une gamine effarouchée, mais toute gamine éffarouchée qu'elle était, Romy était peu encline à laisser son corps ridiculement filiforme ne pas se faire respecter de la sorte ; bien qu'au fond ça l'amusait. « Tu voulais savoir mes conditions d’vie, ici ? Pour tout le monde, j’suis le détenu numéro…  Mille-quatre-cent-vingt-cinq. Note ça. J’suis plus un être humain. Donc, non. Aucune fille ne tombe amoureuse d’un numéro. » Elle penchait la tête sur le côté, prenant quelques secondes pour répondre quelque chose. Ses coudes venaient se planter de part et d'autre de ce dossier qu'elle ne regardait plus, puis laissant reposer sa mâchoire sur l'une de ses mains, la petite blonde ne sut s'empêcher de commencer par une petite pique. "Si vous parlez de votre gaule et de menotter une fille cinq minutes après une rencontre, croyez bien que votre incarcération n'est pas la première chose qui rebutera l'heureuse élue." Heureuse étant vraisemblablement un bien grand terme pour désigner cette pauvre fille. Keegan était loin d'être le type bedonnant et couvert de tatouages faits en taule, il avait quelque chose de ... différent dans le regard, si bien que Romy ne put s'empêcher de se demander comment un petit con pareil avait pu se retrouver derrière les barreaux. Chez les femmes c'était souvent le même schéma. Précarité, instabilité familiale ... le duo gagnant. Mais chez les hommes ... la contrebande, la violence et toutes ces conneries arrivaient en tête. En toute honnêteté, si la blondinette savait que ce type était là pour une question de trafic de drogue, elle ne l'imaginait pas le moins du monde en baron dangereux attiré par les Rolex et les porto-ricaines à forte poitrine. "Je peux vous demander ce qu'il s'est passé pour que vous arriviez ici ? Enfin votre version, pas celle qu'il y a la dedans." Et par la dedans elle désignait d'un vague mouvement du crâne l'épais dossier administratif et barbant qu'elle s'était trimbalée en arrivant ici, les jambes flageolantes et l'envie de vomir, ce qui s'était arrangé fort heureusement. Maintenant, Romy n'était pas détendue -n'abusons pas-, mais plutôt ... intriguée.  

     
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyMar 25 Juin 2019 - 4:19


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


Il est méchant, pervers et arrogant, parce qu’il veut se protéger, se rappeler à quelle famille il appartient. Il n’est pas né criminel : il l’est devenu en se laissant guider par ses envies, ses besoins. Il a quitté la campagne, abandonnant ses parents derrière lui comme si ces deux êtres puérils n’avaient jamais existé dans sa mémoire. Il s’est retrouvé seul, à Brisbane, et la première personne qui lui a tendu sa main n’avait pas le visage d’un ange. Mais qu’est-ce que ça pouvait lui foutre ? Il n’avait rien à perdre, seulement une nouvelle famille à gagner. Une meute de loups qui se protègent les uns les autres, un banc de poissons qui se suivent tous, un gang aux activités illégales mais dans lequel Joseph ne s’était jamais senti aussi important. Et, depuis qu’il ne se réveillait plus dans le lit que son chef lui avait offert la première journée, les matins étaient plus lourds, plus secs : ce n’est pas l’extérieur qui manque au détendu. C’est sa meute de loups. Et, cette meute, aucune autorité n’était au courant pour son existence. Joseph avait réussi à garder le secret même si cette loyauté lui aura valu plusieurs longues heures d’interrogatoires, les poignets menottés, les muscles endoloris par l’immobilité. Mais il avait réussi à ne trahir personne, parce que c’est ce qu’il sait faire de mieux : protéger le peu de personnes qui comptent à ses yeux. « Si vous parlez de votre gaule et de menotter une fille cinq minutes après une rencontre, croyez bien que votre incarcération n'est pas la première chose qui rebutera l'heureuse élue. » Malgré cette répartie farouche, Joseph ne perd pas son sourire malin. Au contraire, ce dernier s’étire davantage car l’homme est ravi de voir que Romy n’est pas aussi fragile qu’elle semble l’être. « J’vois que j’arriverai pas à te déstabiliser comme ça. J’imagine que j’peux arrêter d’faire semblant d’être un pervers. Et, toi, tu peux arrêter d’faire semblant d’être aussi sérieuse. » Son masque tombe, se fracasse au sol et se répand en une centaine de morceaux. Le bleu des yeux de Joseph est soudainement plus accueillant. Ses traits se détendent légèrement mais il ne perd pas pour autant son sourire ni ses rides d’amusement. Il n’a pas l’intention de cesser la plaisanterie : c’est l’humour qui arrive à lui faire tenir bon en prison. « Je peux vous demander ce qu'il s'est passé pour que vous arriviez ici ? Enfin votre version, pas celle qu'il y a la dedans. » Chacun a sa version des faits. Brisbane pense que Joseph est un criminel – et il l’est, effectivement – mais ce dernier sait qu’il est bien plus que ça. Il n’est pas sorti du ventre de sa mère avec un sachet de cocaïne entre les mains, prêt pour la vente. Il traine derrière lui une histoire, comme Romy, comme tout le monde. Personne ne peut lire dans ses pensées et pas une machine n’arrivera à retranscrire toutes ces images qui se bousculent dans sa tête. « Arrête de me vouvoyer, j’suis pas un fossile. » Après avoir observé plusieurs secondes l’épais dossier posé sur la table entre les coudes de la jeune femme, il redresse la tête en se mordant la lèvre inférieure. C’est en haussant les épaules qu’il répond : « T’as probablement déjà fait des mauvais choix, toi aussi. Enfin, des mauvais choix du point de vue des autres. J’ai simplement voulu survivre. » J’avais besoin de gens pour moi, d’une famille. « Ne me fais pas la morale. J’sais que j’aurais pu trouver un job légal et j’ai essayé, j’t’assure. » Il regarde la caméra quelques secondes et murmure : « J’me suis juste rendu compte que c’est pas l’argent qui permet à un mec comme moi de s’sentir bien. » Tous les deux sont rapidement interrompus une seconde fois par la voix grave du même gardien : « Pas de chuchotements, détenu. » Joseph serre les poings et lance, à voix forte : « Il vous encule le détenu ! » Il sait qu’il ne risque rien tant qu’il ne devient pas violent. Les autorités ne peuvent rien faire contre des mots sales. Il a déjà reçu sa sentence. « Toi, t’es probablement en train de faire un mauvais choix en décidant de travailler pour la prison. C’est déprimant, ici. À moins que ton… truc (il pointe la feuille sur laquelle elle prend des notes) ne soit qu’une étude psychologique quelconque et que t’as l’intention de devenir psy. »      


   
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyDim 30 Juin 2019 - 14:01

Elle avait laissé tomber l'idée de se cantonner à la stupidité toute relative du questionnaire, préférant se laisser une marge de manœuvre plus conséquente pour en apprendre davantage au sujet du détenu Keegan. Si lui poser toutes ces questions du style : "comment trouvez vous la bouffe de la cantine" ou "pensez vous que l'on respecte votre foi" lui garantiraient de mener à bien cette étude qu'on lui avait demandé de réaliser, elle n'en saurait pas plus sur son comportement, sur sa vision des choses ici, en prison, et clairement, Romy n'avait pas l'intention de s'éterniser et de rencontrer mille et un détenu pour valider son diplôme. Elle broderait en ce qui était question de l'étude, apposant un "passable" à chaque évaluation du matériel et un "manque d'intimité" lorsqu'il serait question des communs qui était évident, e basta.
Lorsque le type lui avait lancé son stock de paroles lourdingues, Romy n'avait pas cédé à l'agacement, au contraire. Plus amusée qu'horrifiée à l'idée de causer la gaule de quiconque dans cette pièce dans ces circonstances, l'étudiante s'était contentée de lui répondre avec détachement, mais elle ne s'était pas attendue le moins du monde à ce que le Keegan ne lui réponde un : « J’vois que j’arriverai pas à te déstabiliser comme ça. J’imagine que j’peux arrêter d’faire semblant d’être un pervers. Et, toi, tu peux arrêter d’faire semblant d’être aussi sérieuse. » qui le fit devenir soudainement beaucoup plus avenant. Il avait changé du tout au tout face à une Romy qui prenait presque avec soulagement ce revirement. Penchant la tête sur le côté, elle laissait l'ombre d'un sourire lui naître au coin des lèvres, se mordant finalement l'intérieur de la joue pour ne pas rire. "Pervers très convaincant, au passage." que commentait la blonde pour la forme, sans toutefois relever le passage la concernant. Le détenu serait déçu d'apprendre qu'elle était toujours sérieuse. Sans rien de transcendant, aussi fun qu'une petite cuillère. Romy avait du répondant, mais ce n'était pas pour autant qu'elle se sentait l'âme d'une héroïne des temps modernes. Encore maintenant elle était morte de trouille à l'idée d'être dans la même pièce qu'un type ayant écopé de la prison ferme, seule. La caméra la rassurait un peu, mais force était de constater qu'elle réussissait à donner le change, car en réalité, ses jambes la soutenaient à peine.  

Elle devait avouer que le Keegan 2.0 était nettement plus accessible à la conversation que le précédent, et quelque part, ça lui permettait de se remettre à cogiter d'une façon bien plus logique ... et intéressée. Elle voulait en savoir plus, elle voulait acquérir de l'expérience, alors la gamine serait reléguée au placard le temps de cette entrevue. « Arrête de me vouvoyer, j’suis pas un fossile. » Ok. Romy opinait du chef, attendant simplement que le type recouvre ses souvenirs après avoir jeté un rapide coup d’œil à l'épais dossier qui traînait sous ses coudes. Il serait extrêmement mal vu qu'elle se mette à tutoyer un type, cette barrière étant imposée pour limiter un possible lien qui pourrait se tisser, mais soit. Elle bidouillerait. « T’as probablement déjà fait des mauvais choix, toi aussi. Enfin, des mauvais choix du point de vue des autres. J’ai simplement voulu survivre. »  qu'il concédait en haussant les épaules, se mordant la lèvre dans un geste qui trahissait quelque chose qu'elle ne comprenait pas bien. Survivre en dealant ? Non. Il y avait l'air d'avoir quelque chose là dessous. « Ne me fais pas la morale. J’sais que j’aurais pu trouver un job légal et j’ai essayé, j’t’assure. » Nous y voilà. « J’me suis juste rendu compte que c’est pas l’argent qui permet à un mec comme moi de s’sentir bien. » qu'il murmurait après un coup d'oeil à la caméra, ce qui lui valut un recadrage de la part des gardiens en bonne et due forme ; ils étaient toujours là. « Il vous encule le détenu ! » Wait wait wait. Tempérant ces paroles d'un mouvement du bras, Romy l'incitait plutôt à poursuivre sans se douter que le sujet lui retombait dessus : « Toi, t’es probablement en train de faire un mauvais choix en décidant de travailler pour la prison. C’est déprimant, ici. À moins que ton… truc ne soit qu’une étude psychologique quelconque et que t’as l’intention de devenir psy. »  et sur ce, il pointait l'épais dossier dont il n'était désormais plus question. Psy ? Ce serait une catastrophe et une augmentation en flèche du taux de dépression dans le Queensland. Non, la blondinette débordait d'énergie et d'optimisme, mais son truc c'était davantage d'aider les autres en les tirant vers le haut que d'écouter leurs problèmes à longueur de journée. "L'argent, on a pas forcément besoin de vendre de la drogue pour en avoir. Et c'est sûrement cliché ce que je dis, mais ça suffit pas pour être heureux." Elle haussait les épaules, amenant son menton contre son poing, pensive. "Et vou..tu regrettes ? Me sers pas le baratin habituel du genre "j'ai pris conscience de la gravité de mes actes blablabla" , tu regrettes d'avoir fait ça ou tu recommenceras une fois sorti ? Avec plus de précautions." demandait elle, vraiment intéressée par sa réponse. Ils étaient filmés, donc il y avait peu de chances qu'il ne lui répondre de façon 100% honnête, mais elle espérait encore que son statut d'étudiante lui permettrait de recueillir des propos un brin plus vrais que ceux qu'on aurait pu lui servir dans un cadre officiel. Au passage elle éludait toute la partie la concernant, comme pour rétablir une distance réglementaire maintenant qu'elle s'était autorisé le tutoiement. Romy se permettait malgré tout une précision : "... pas psy, non. Mais je ne trouve pas que travailler ici soit déprimant." Au contraire. Elle trouvait ce boulot enrichissant, bien que trop épuisant.


     
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyJeu 4 Juil 2019 - 0:25


You're gonna go far, kid.
Romy & Joseph


Il s’est ouvert à elle parce qu’il ne ressentait plus le moyen de se défendre. Après avoir échangé quelques mots avec Romy, il avait compris qu’elle ne représentait pas une menace pour lui. Elle ne pouvait tout de pas même lui ajouter quelques années d’incarcération de plus dans sa collection. Elle n’a pas ce pouvoir, non ? Retrouvant son regard plus invitant, il ne se vexe pas une seule seconde quand l’étudiante affirme que le rôle de pervers lui colle bien à la peau. Il a appris des meilleurs : ses potes n’étaient pas de grands romantiques et, la plupart, comme Joseph, rassasiaient leurs besoins en femmes en offrant un bon pourboire à des putes qui s’agenouillaient instantanément devant les meilleurs payeurs. « J’arrive pas à le prendre comme un compliment. » qu’il souffle, en arborant un air dégoûté. S’il y a une seule chose qu’il appréciait moins dans le monde de la criminalité, c’est bien la culture de la violence et, notamment, celle envers les femmes qui sont souvent considérées comme des fées du désir. Il était incapable de suivre le groupe lorsqu’il s’agissait de siffler les femmes; parce qu’il repensait à sa sœur. Mais il devait les suivre, les manthas, parce qu’il n’avait pas le droit de s’opposer à la moindre idéologie qui ne respectait pas la sienne. Et, au fils des années, il s’est imprégné de ce comportement, l’utilisant quelques fois comme un bouclier pour cacher le véritable petit garçon de trente-et-un ans au fond de lui.

Maintenant plus à l’aise, pouvant poser son masque un moment, il devient plus bavard. Il essaye notamment d’offrir quelques informations à seulement la jeune femme mais il se fait rapidement recadrer par la voix du gardien dans le microphone. Cette intervention le ramène les pieds sur terre et il comprend qu’il ne pourra plus dire la vérité à Romy : qu’il devra mentir comme il le fait avec tout le monde. Les véritables sentiments, c’est terminé. « L'argent, on a pas forcément besoin de vendre de la drogue pour en avoir. Et c'est sûrement cliché ce que je dis, mais ça suffit pas pour être heureux. » Il ne sait pas si elle ne l’a simplement pas entendu, ou si elle jouait la comédie pour les oreilles dans le mur. Il espère que c’est la deuxième option, et il se contente d’hausser les épaules. « Et vou..tu regrettes ? Me sers pas le baratin habituel du genre "j'ai pris conscience de la gravité de mes actes blablabla" , tu regrettes d'avoir fait ça ou tu recommenceras une fois sorti ? Avec plus de précautions. » Il fronce les sourcils. Elle plaisante, ou quoi ? Elle pense réellement qu’il va lui balancer tout ce poids qu’il a sur son cœur ? Bien évidemment qu’il aimerait recommencer, mais ce serait pour retrouver sa famille. Malheureusement pour lui, les règlements chez les manthas sont clairs : si la police met la main sur toi, tu es dorénavant considéré comme un étranger. Et, si tu as le culot de revenir pour supplier une seconde chance, tu risques de ne plus être capable d’utiliser tes jambes pour le reste de ta vie. « ... pas psy, non. Mais je ne trouve pas que travailler ici soit déprimant. » À ce moment, il est bien trop concentré sur ses paroles sans bon sens qu’il zappe complètement sa précision concernant son emploi futur. « Je me trompais, finalement. Tu n’essayes même plus d’être sérieuse. C’est la question la plus stupide que j’ai jamais entendue. » Il redresse son dos pour se coller à la table et s’approcher le plus possible de Romy, atteignant la limite de ses menottes. « Alors tu auras une réponse tout aussi stupide. » Le ton de sa voix devient plus menaçant tandis qu’il lui murmure quelques mots dégoulinants de sarcasme que seule Romy peut entendre. « En sortant d’ici, j’ai l’intention de te retrouver et de te faire avaler ton putain de crayon. » BIIIIIIIIIIP. La porte s’ouvre brusquement et, s’y étant attendu, Joseph ne sursaute pas. Il décide de reposer ses fesses dans le fond de sa chaise et il pivote la tête vers le gardien, tout souriant. « C’était le dernier avertissement. Mademoiselle, nous vous prions de quitter la salle. Si vous le souhaitez, nous pourrons vous jumeler avec un autre détenu dans les prochaines semaines et vous n’oublierez pas de lui rappeler de ne pas faire de petits secrets. » L’homme costaud fait signe à Romy de le suivre et Joseph garde les deux yeux rivés dans ceux de l’étudiante, son visage aillant récupéré une expression neutre. « N’oublie pas ton crayon, Romy. » Qu’il lance, le regard malin, en désignant le petit objet du menton. « Ah, et n'oublie pas les Skittles non plus ! » Il est à la fois rassuré et déçu de la voir partir. Il commençait à l’apprécier, la jeune, mais elle lui a rappelé – contre son gré – le fait qu’il essaye de chasser de ses pensées depuis qu’il a été séparé des siens : il sera seul une fois à l’extérieur de la prison.

 
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Message(#)you're gonna go far kid (joseph) EmptyJeu 4 Juil 2019 - 11:12

Romy était tout ce que l'on pouvait s'imaginer d'une gamine de vingt deux ans. Impulsive et effrontée, paradoxalement apeurée et incapable de suivre les règles sans se poser des questions. La jeune femme avait constaté -ravie- que son interlocuteur avait tombé le masque, qu'il lui parlait à cœur ouvert -du moins elle y croyait- bien qu'il ne semblait pas prendre sa remarque comme elle l'avait lancée. « J’arrive pas à le prendre comme un compliment. » Elle haussait les épaules ; "C'en était pas un." Romy avait loué ses talents d'acteurs de façon tacite, et même si sa nature la poussait à rester sur ses gardes, quelque part elle s'était dit que ce type ne lui ferait pas le moindre mal.

Consciente que ses paroles étaient épiées, la petite blonde l'avait écouté faire son petit laïus sans savoir exactement ce qu'il aurait été acceptable de répondre ou non. Elle n'était personne pour le sermonner -ni plus ni moins qu'une contribuable en apprentissage- mais il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'elle était persuadée que ce qu'elle lui avait répondu ensuite reflétait le fond de sa pensée, bien qu'elle se rendrait compte un peu plus tard que ses remarques, il vaudrait mieux qu'elle se les garde pour elle même. Si le détenu avait d'abord haussé les épaules, il s'était emporté là ou Romy -si elle n'attendait pas vraiment à un miracle de coopération- avait au moins aspiré à quelques éclaircissements. La jeune femme n'aurait pas su interpréter son énervement soudain : « Je me trompais, finalement. Tu n’essayes même plus d’être sérieuse. C’est la question la plus stupide que j’ai jamais entendue. » puisque non content de s'être fermé comme une huître, le type s'était relevé, s'était approché d'elle, et comme pétrifiée, elle avait été incapable de bouger. « Alors tu auras une réponse tout aussi stupide. En sortant d’ici, j’ai l’intention de te retrouver et de te faire avaler ton putain de crayon. » qu'il murmurait, et elle aurait presque pu sentir son souffle contre sa peau. Cette proximité la terrifiait, durait quelques micro secondes lui avaient paru durer des heures, elle fermait les paupières un instant, puis finalement la porte s'ouvrit brusquement. Le détenu se rassit avant même que l'un des gardiens ne doivent intervenir, et c'est à ce moment qu'elle s'autorisait à rouvrir les yeux. « C’était le dernier avertissement. Mademoiselle, nous vous prions de quitter la salle. Si vous le souhaitez, nous pourrons vous jumeler avec un autre détenu dans les prochaines semaines et vous n’oublierez pas de lui rappeler de ne pas faire de petits secrets. » La blonde ne se fit pas prier. Elle attrapait son dossier de ses mains tremblantes, ne relevant surtout pas le : « N’oublie pas ton crayon, Romy. » alors qu'elle rassemblait déjà suffisamment d'énergie pour lui faire face sans ciller. « Ah, et n'oublie pas les Skittles non plus ! » Tellement drôle. La jeune femme quittait la pièce ; sonnée, les jambes flageolantes. Elle se promettait de ne plus jamais se sentir en confiance si rapidement pour poser des questions aussi personnelles à des personnes qu'elle connaissait à peine. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend, après tout.

- sujet terminé -

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