| Act without expectation || Léo |
| | (#)Mer 12 Juin 2019 - 6:25 | |
| Moi, je me fichais bien de ce que pourraient penser nos acolytes en nous voyant sortir l'un derrière l'autre, les cheveux en bataille. Je pensais surtout à Clément, qui faisait vraisemblablement son retour et qui n'avait pas, en plus, besoin d'avoir des problèmes avec sa compagnie. Alors je j'allais me planter devant lui, sa main se posait doucement sur mon torse, m'arrachant au passage un petit frisson. Je lui accordais un de mes sourires, faisais courir mes doigts le long de son épaule. « T'es déjà accro ? Tu veux pas que je te paye la cure de désintox' ? », murmurais-je contre ses lèvres avant que nous ne sortions de la pièce.
Nous passions non loin du danseur et de son regard un peu trop plein de sous entendu à mon goût. Je chuchotais un plaisanterie à son sujet, qui n'avait pas l'air de faire tant rire Clément qui me proposait de l'envoyer chier. « Dis donc, t'es méchant toi, à rejeter tes prétendants. », lui lançais-je avant de faire un clin d’œil à notre petit danseur qui détournait déjà la tête. « C'est moi, le roi du harcèlement par texto. Tu demanderas à Charlie. », ricanais-je ensuite au brun avant d'aller récupérer mon violon. Je le suppliais ensuite de me protéger de bulle-de-chewin-gum, ce qu'il promettait de faire en silence.
Chacun de nos acolytes nous présentait son personnage. A mon immense surprise, bulle-de-chewin-gum voulait un rôle de fée chanteuse. La dépressive, une guerrière, ce que je trouvais drôle de contradiction. L'humaine et le scientifique fous s'accordaient étonnamment bien avec leurs idées de tous les jours et je trouvais cela dommage. Lorsqu'on jouait un personnage, n'était-ce pas pour s'éloigner le plus possible de la réalité ? Peut-être nous avaient-ils mentis. Peut-être que le mathématicien aimait en réalité la musique, et que la fille douée en politique préférait le basket. J'aimais beaucoup le rôle du danseur. Il ne répondait cependant à aucun de mes sourires, ce qui me donnait à rire d'avantage. Petit jaloux. En attendant, j'essayais de me concentrer sur mon violon. Pendant ce temps, Clément expliquait ses idées. J'arrangeais mes partitions dans l'ordre proposé à Clément. J'aimais aussi son idée pour mon rôle, souriais en l'entendant évoquer un échange d'âmes avec le diable en personne. « Ouais, c'est connu, j'ai vendu mon âme au diable ! », lançais-je doucement à l'intention de Clément, avec un clin d’œil. Ce dernier donnait à nos camarades de quoi s'occuper, puis se tournait vers moi. Je me fendais d'un sourire. « Je vais sur scène. L'acoustique. », précisais-je avant de me déplacer.
Je commençais dans l'ordre. All I Wanted de Daughter en premier. Ce que j'aimais cette chanson. Elle n'avait pas été très compliquée à transcrire et je la connaissais par cœur, ou presque. Quelques coups d’œil à mes partitions suffisaient pour la restituer parfaitement. Sur le refrain, j'envoyais quelques coups d’œil à Clément, surveillant son approbation - et lui lançant quelques petits sourires. L'acoustique du théâtre était magnifique. Je n'avais plus joué dans un tel endroit depuis que j'avais arrêté de prendre des cours au Conservatoire de ma ville. Cette musique terminée, je constatais que nos camarades avaient levé les yeux de leur tâche pour m'écouter jouer. Bulle-de-chewin-gum battait des mains, je guettais le regard de Clément avant d'enchaîner sur un petit morceau de The Lily, plus énergique. Venaient ensuite quelques autres musiques auxquelles j'avais pensé, puis Breath of Life - seulement un petit morceau. Je terminais en beauté avec I Found. Cette dernière musique m'emportais tout particulièrement. Et lorsque enfin, je levais l'archet des cordes, le silence planait dans la salle. Je me passais doucement une main dans les cheveux, un peu essoufflé de l'effort, et ne lâchais plus le brun des yeux. Je n'attendais que son approbation.
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| | | | (#)Mer 12 Juin 2019 - 19:26 | |
| Je rigole de bon cœur lorsque Léo me demande s'il ne veut pas me payer la cure de désintoxication car je lui ai dit que j'étais accroc à 'sa musique'. Et dieu sait de quelle musique il s'agit ! « Non ça ira » dis-je en secouant doucement la tête «Ce n'est pas une drogue qui tue » sauf si, évidemment, on ne se protège pas et qu'on laisse traîner nos organes génitaux dans des cas insalubres. Mais bref. Après avoir voler un dernier baiser à Léo, je ressors des loges et retourne, en compagnie de mon amant, sur scène.
Passant à côté du danseur, j'ignore son regard emplie de jalousie et rejette la proposition de Léo : non, je ne donnerais pas mon numéro à cet homme, craignant de me faire harceler. Le joli bouclé me contre dit, disant que c'est lui le roi du harcèlement. « Ouais, ben j'ai pas encore vu grand chose de cet harcèlement par sms hein ...» dis-je avec une moue déçue, ignorant délibérément le fait qu'il ait prononcé le prénom de Charlie. J'avoue que quelque chose en moi refuse d'admettre que la jeune femme ait raison et refuse encore plus de me dire que je vais peut-être la revoir.
Sur ces paroles, j'indique à tout le monde de venir nous rejoindre afin qu'ils me fassent part de leur idées. Les choix sont bons et diversifiés, quelques uns ont choisi la voix de la facilité mais je suis persuadé que nous pouvons travailler facilement avec tout ce que nous avons. Je fini par leur donner à nouveau 30 minutes afin qu'ils puissent inventer des pièges et/ou épreuves, par lesquelles l'homme-qui-a-perdu-son-chien va devoir passer. Léo, lui, reste à côté de moi et me confirme avec humour avoir réellement vendu son âme au diable «Je le savais » dis-je doucement « Y a qu'un beau diable pour pouvoir faire les choses que tu fais» je laisse les sous-entendu en suspens dans mes paroles avant que Léo ne se redresse et retourne sur scène avec son violon, disant que l’acoustique y est meilleure. Me tournant sur mon siège, je fais face à Léo et l'écoute.
Et comme la première fois, je suis transporter par sa musique. C'est beau, c'est doux, c'est incroyablement merveilleux. Il y a une certaine émotion qui émane de ce violon, et la façon dont Léo en joue me rend toute chose. Je vois bien que son regard est, pendant tout ce temps, fixé sur moi et je ne peux pas m'empêcher de soutenir ce regard avec un doux sourire. Une fois qu'il a fini, je me redresse, apprécie encore les vibrations des dernières notes ...avant qu'un tonnerre d'applaudissement ne retentisse des mains des autres personne. Bulle-de-chewin-gum est celle qui hurle le plus fort « C'était magnifique OMG !» dit-elle en s'avançant vers la scène « En plus t'es magnifique quand tu joues ! Ton petit sourire et tout, c'est trop mignon» je retiens un éclat de rire en plaquant un main devant ma bouche alors que j'échange un regard moqueur avec Léo. Celui-ci m'observe d'un air de dire 'ta gueule et fait quelque chose'.
Comprenant le message 5 sur 5, je me lève et tape dans mes mains « Je suppose que vous avez tous eu le temps de réfléchir aux épreuves ? » un murmure incertain parcours la salle alors que je soupire «Bon, retourner au boulot alors ! Et toi aussi s'il te plaît » indiquais-je à l'adolescente qui s'en va en grommelant. Rapidement je rejoins Léo sur scène et pose une main sur son épaule « Tu veux pas que je donne ton numéro à la gamine ? Comme ça vous allez pouvoir vous faire un concours harcèlement» j'agrémente mes paroles par un clin d’œil avant de me redresser «Bon,ça me semble réellement parfait tout ça, j'achète ! » dis-je en hochant la tête « Mais je paye qu'en nature» reprenais-je en me penchant vers Léo de manière à ce que seul lui ne m'entende.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Dim 16 Juin 2019 - 4:00 | |
| Non, cette drogue ne tuait pas. Oui, j'aimais bien embêter le brun avec mes mots moqueurs. Qu'il parle de la musique que je lui avait fait découvrir comme de quelque chose d'addictif flattait mon ego. J'aimais la danse dans laquelle nous nous lancions si facilement, ensemble. J'aimais le mélange de nos deux corps, la facilité avec laquelle nous nous abandonnions avec confiance. Ce sentiment de confiance était difficilement estimable, mais il rendait nos unions plus jouissive. Passer à côté du danseur s'avérait une épreuve plus risible que gênante. Alors que j'évoquais du harcèlement par SMS, Clément me reprochait presque de ne pas le faire cible de la flopée de messages que je pouvais envoyer à la seconde. « Ne me tente pas. Tu sais vraiment pas de quoi je suis capable. », ronronnais-je, encore proche de lui. S'il voulait être harcelé par SMS, il allait être servi. J'étais le champion des messages inutiles. J'étais également champion de l'abandon de mon téléphone plusieurs heures durant, pour cause de 'je l'ai perdu, merde, qu'est-ce que j'ai fait de ce foutu cellulaire' qui rendait Charlie - et autrefois ma mère; furieuse.
Clément éparpillait à nouveau le groupe, soufflant au passage sa réplique sur mon âme vendue au diable. « Ah ouais, carrément, t'y vas fort ! Bientôt, tu vas pouvoir concurrencer mon père, à me traiter de démon. », disais-je doucement, accompagnant ma réplique d'un rire. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais dit un truc pareil. Je n'avais pas vraiment discuté de tout ça avec Clément. Est-ce que j'en avais envie ? Nous n'en étions pas là. Nous n'allions probablement pas en être là, jamais. Je m'éloignais avec mon violon. La musique me faisait oublier tous mes tracas, toutes mes interrogations. Tout ce qui pouvait se rapporter à du stress était évacué par la musique, qui remplissait ma tête, passant par mes oreilles avant d'envahir pleinement chaque cellule qui composait mon être. Les notes s'appropriaient mon âme et je ne me sentais même plus jouer. L'effort n'en était plus un. La fin de ma prestation était accueillie par le silence, puis par les applaudissements tonitruants de bulle-de-chewin-gum. Ses applaudissements, et sa voix, surtout. « Merci. », répondais-je doucement, le sourire aux lèvres. Bien que ses derniers mots me plongèrent dans une légère gêne, j'accueillais le compliment en me grattant l'arrière de la tête. Clément, qui n'avait pas manqué une seconde de la scène, retenait un éclat de rire. Je lui lançais un regard, le regard du 'help', et le brun s'empressait de me sauver. Je lui rendais un sourire reconnaissant.
Mon cadet me rejoignait sur scène, posait sa main sur mon épaule. Je plantais mes yeux dans les siens alors qu'il enchaînait sur une plaisanterie au sujet de notre grande amie commune. « T'es con. Mais si tu veux, je lui donne, y'a pas de soucis. », lui répondis-je, le regard provocateur. Son compliment sur ma musique me donna chaud au cœur et la dernière de ses remarques eut pour effet de faire remonter le long de mon échine un doux frisson. « Mince, ça veut dire qu'on va devoir se revoir. » Le ton malicieux, je l'entraînais avec moi auprès de la table où j'avais disposé mes affaires, dont la housse où je rangeais mon violon. « Y'a tellement d'endroits de mon appart' que t'as pas visité. J'ai un chouette dressing. », ajoutais-je avec humour. Je tendais la main pour aplanir le col de son tee-shirt, l'air de rien. « Sinon, t'as qu'à choisir l'endroit du paiement. Mais j'ai bien envie de te faire attendre un moment, rien que pour t'emmerder un peu. » Je relevais mes yeux joueurs vers les siens. La journée avait déjà bien avancé. Je ne savais pas exactement quand nous devions présenter la pièce, à quelle heure. En revanche, je savais que nos bêtises nous avaient probablement mis en retard.
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| | | | (#)Lun 17 Juin 2019 - 17:53 | |
| Je ne sais pas pourquoi mais faire l'amour dans les loges a toujours été comme un sorte de fantasme pour moi. Faire la chose la plus agréable du monde dans le plus bel endroit du monde, n'est-ce pas une parfaite combinaison ? Eh bien maintenant je ne peux que le confirmer : oui, c'est magique. Il y avait ce petit côté « braver l'interdit » qui rendait le tout encore plus excitant. Enfin, peu importe. En ressortant des loges, nous discutons un peu et c'est avec une moue déçue que je lui dis que je n'ai jamais rien vu de sa faculté de harcèlement par messages. Il accepte le challenge et ma petite voix me demande ce qui m'a prit de lui dire ça, mais je souris simplement, me demandant sincèrement si Léo va mettre ses menaces à exécution.
En arrivant à nouveau dans la salle, j'explique rapidement l'histoire que j'avais imaginer, précisant les rôles des uns et des autres pour au final laisser les personnes s'éparpiller à nouveau avec une nouvelle épreuve à remplir. Pendant ce temps, Léo, qui est resté auprès de moi, reprend que si je continu je peux faire concurrence à son père qui le traitait de Démon. J'arque un sourcil, me demandant s'il est sérieux ou non, hésite si je dois lui répondre ou si je dois me taire. Dois-je rebondir là-dessus ? C'est un sujet pas mal personnel quand même. Sommes-nous déjà à ce stade où nous nous racontons notre vie personnelle et notre vécu ? Où nous parlons de notre famille ? Je fini par simplement sourire à nouveau, comme d'habitude lorsque je sais pas quoi dire avant que je ne demande à Léo de jouer. Ni une ni deux, il accepte et se place dans le centre de la scène où l'acoustique est meilleure.
Après sa prestation, c'est l'adolescente qui vient à la charge, lui disant à quel point il est 'mignon' et 'adorable' (sans doute les deux adjectifs qui touchent le plus l'égo d'un homme). Je pouffe de rire avant de comprendre le regard de détresse de mon ami et de le sauver des griffes de la jeune femme. Celle-ci s'en va tandis que je rejoins Léo sur scène pour lui dire que c'est tout bon, que j'achète sa musique mais que je ne peux que payer en nature. Et Léo comprend que c'est une façon détourner pour dire qu'on va devoir se revoir.
Je me mordille légèrement la lèvre inférieure lorsqu'il me dit qu'il y a beaucoup d'endroits dans son appartement que je n'ai pas visité mais qu'il a sincèrement envie de me faire attendre juste pour pour m'emmerder. Désillusion. Est-il sérieux ? Effectivement, si je devais attendre plusieurs semaines avant de le revoir ça me ferait sincèrement chier. Mais je décide de cacher ma déception sous un regard encore plus malicieux « L'excitation de te revoir n'en sera que plus grande» dis-je en faisant courir mes doigts sur l'épaule du jeune homme avant de lui adresser un coup d'oeil.
Je fini par le détourner et appeler les gens pour qu'ils viennent nous rejoindre afin de faire une répétition car nous n'avons plus qu'une heure et demi avant de le début. Je leur explique rapidement leur place sur scène, leur entrée en scène mais les laisse gérer leur dialogue. L'improvisation n'a jamais été ma spécialité mais je me débrouille pas mal malgré tout, du coup je m'adapterais. « Vous êtes près pour essayer ?» demandais-je. Après l'approbation des uns et des autres, j'hoche la tête, répète à chacun leur rôle et quand ils vont devoir entrer en scène. Et une fois certain que tout le monde ait bien comprit le message, je retire mon sweat-shirt et mon pantalon pour me retrouver en simple caleçon et monte sur scène. J'indique à tout le monde de prendre sa place et attend d'être rejoint par Léo. «ça va ? T'es près ? Tu te rappelles par quelle chanson tu dois commencer ? » demandais-je, juste pour être sûr et certain qu'il sache quoi jouer.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Mer 19 Juin 2019 - 6:37 | |
| Je voyais bien la petite réaction que j'avais déclenché chez Clément, à lui parler de tous les endroits qu'il n'avait pas visité dans mon appartement. Dans ma tête, une jolie liste se dressait, alors que Clément m'offrait une jolie bouille que j'avais envie d'embrasser. J'étais du genre tactile. Toutes les émotions nécessitaient du contact, chez moi. Les émotions suscitaient un contact avec la conscience, une réflexion à propos de ces dernières. Moi, j'avais aussi besoin de rendre ces émotions plus réelles. Je mentionnais par ailleurs mon dressing, petite pièce un peu isolée, si étroite qu'elle supposait nécessairement le contact des corps. L'idée avait l'air de plaire à Clément. Je mentionnais la potentielle attente, sa patience mise à l'épreuve, pour l'embêter un peu. Pour le titiller, le pousser à râler. Flatter un peu mon ego, dans le fond. Sa réplique m'arracha un sourire. « Et la mienne, donc. », susurrais-je alors que ses doigts couraient doucement sur mon épaule. « Tu connais mon numéro, de toute façon. Et ma porte t'es ouverte. », ajoutais-je en souriant. Quoi que, j'imaginais déjà qu'il pouvait potentiellement y trouver Charlie... et que la situation n'était peut-être pas pour lui plaire.
Clément expliquait le tout à nos camarades, plus prêts que jamais. La fille qui tenait tant à parler de sujets engagés était en grande discussion avec notre guerrière. Bulle-de-chewin-gum, quant à elle, s'était liguée avec le danseur. Ils faisaient la paire, tous les deux. Clément proposait que nous essayions de filer la pièce. Je joignais mon approbation à celle des autres. Et alors que je m'apprêtais à suivre Clément d'un côté de la scène, celui-ci tomba - presque; l'intégralité de ses vêtements. Je laissais un instant traîner mon regard, me détournais en souriant pour aller rejoindre nos places. Nous étions côté Cour, alors que nos camarades se trouvaient tous côté jardin. Je répondais à ses interrogations par un sourire. « Mais oui, je suis prêt. Par contre, tu surestime peut-être un peu ma capacité de concentration, là. » J'avais ajouté ma deuxième phrase sur un ton plus bas et le désignais brièvement de mon archet.
La première répétition se passait dans une ambiance un peu brouillon. Bulle-de-chewin-gum chantait faux. Vraiment faux. Plusieurs fois, j'avais échangé des regards complices avec Clément. J'enchaînais mes musiques, un sentiment un peu étrange accroché au ventre. Outre les amies de ma mère, ma mère, mon père et un cercle restreint, personne ne m'avait jamais vraiment entendu jouer du violon. Je ne m'étais jamais produit sur scène. Nous filions notre petite pièce une seconde fois. Le temps passait vite. Ce qui se passait dans cette salle me plaisait beaucoup, autant par la présence de Clément que par le drôle de sentiment qui m'animait de jouer sur une vraie scène, même si ce n'était que pour un petit atelier en petit comité. Vint enfin le moment où nous devions nous produire devant l'autre groupe. Après une dernière petite réunion avec le groupe, nous nous installions chacun de notre côté. Dans les pendrillons côté Cour, je réajustais un peu ma chemise avant de poser mes yeux sur Clément. « Ça va être cool. Notre pièce est cool. », chuchotais-je. De l'autre côté de la scène, bulle-de-chewin-gum semblait avoir complètement monopolisé l'attention des autres. « C'est l'heure des expressions pour dire bonne chance ? 'Merde', en français. 'Break a leg' en anglais. Tu sais qu'en Australie on dit 'chookas' ? C'est vrai, je l'ai lu dans un livre. » Bien sûr qu'il devait le savoir. C'était lui, le comédien. « Du coup, moi je fais autre chose. J'ai décidé d'inventer ma propre expression de bonne chance. » Je me rapprochais doucement du brun, dans le clair-obscur, pour déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser de bonne chance. Ma main libre passa dans ses cheveux, et je lui offrais mon sourire complice en détachant ma bouche de la sienne.
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| | | | (#)Mer 19 Juin 2019 - 7:21 | |
| Léo et moi sommes définitivement sur la même longueur d'onde. Nous savons tous les deux que malgré tout -à savoir : malgré Charlie- nous allons nous revoir encore et encore, que rien ni personne ne pourra nous en empêcher car au final nous apprécions autant l'un que l'autre la présence de chacun. Plus Léo parle, plus il fait de sous entendu plus j'ai l'impression d'avoir un coup de cœur pour ce jeune homme. Je ne parlerais pas d'un coup de foudre amoureux, mais réellement d'un coup de cœur émotionnel. Nous avons beaucoup de points communs, pensons souvent la même chose au même moment et comprenons facilement les sous entendus de l'autre -ce qui ne m'était jamais arrivé avec personne, pas même avec Ambroise.
Alors, lorsque je lui parle que l'excitation de le revoir n'en sera que plus grande et qu'il me répond que la sienne le sera aussi, je ne peux m'empêcher de me dire que nous partageons la même vision de l'excitation. « Et toi t'as le mien, donc n'hésite pas à mettre tes menaces harcèlement à exécution» je lui offre un rapide clin d'oeil, avant que je ne me décale pour appeler les gens, ayant décider de filer notre pièce.
Après leur avoir expliquer le tout, je me déshabillé car c'est ce que nous avons convenu et, même si je manque encore un peu d'entraînement pour retrouver mes muscles d'avant, je me sens assez à l'aise dans mon corps pour me montre partiellement dénudé devant un public. Ce n'est pas la première que je le fais et ce ne sera sans doute pas la dernière. Ainsi donc, j'indique à tout le monde leur place, me retrouvant, évidement, côté jardin, avec Léo. Celui-ci me confirme rapidement qu'effectivement, il sait ce qu'il doit faire avant qu'il ne précise que je surestime sans doute sa capacité de concentration, me désignant d'un coup de tête. Amusé, je prend une pose et lui lance un coup d'oeil malicieux, avant de me concentrer.
Le filage se passe très bien, les gens connaissent leur rôle et leur texte et je parviens à improviser quelque chose de concret et intéressant tandis que Léo joue divinement bien. Nous filons une deuxième fois et avons le temps de changer encore deux ou trois petits truc avant que les autres groupes n'arrivent, accompagnés de Charles. Je me rhabille promptement sous le regard amusé de mes collègues et vais m'installer avec les autres tandis que notre metteur en scène nous explique le fonctionnement. Et évidemment, nous sommes premier.
C'est, légèrement stressé malgré le fait qu'il n'y ait aucun enjeu, que je me retrouve à nouveau à ma place derrière le rideau à côté de Léo. Celui-ci commence à me sortir un speech comme quoi on dit 'merde' en français ou 'break a leg' en anglais, mais me demande si je savais qu'on disait 'chookas' en Australie. « Mec, ça fait 4 ans que je suis dans cette compagnie, tu crois qu'on se dit quoi avant d'entrer en scène, hein ?» demandais-je en roulant des yeux, amusé. Toutefois, Léo ne semble pas m'entendre ni m'écouter car, sans plus hésité, il s'approche de moi et m'embrasse. Et à nouveau c'est une sensation de chaleur qui m'envahit, si bien que j'en oublie tout le stress qui m'abritait jusqu'alors. «Eh bien ... » soufflais-je lorsqu'il se recule, cessant le baiser «Je vais t'engager comme personnel anti stress qui me suivra dans toutes mes représentation» dis-je, amusé, me sentant totalement serein d'un coup.
Et cet état d'esprit ne me quitte pas de toute la représentation. Malgré quelques erreurs, je pense que nous avons parfaitement gérer le tout si on prend en compte l'applaudissement intense qui nous attend à la fin. Avec un large sourire, je disparais en coulisse avec mon groupe et les félicites un par un, m'attardant d'avantage sur Léo, avant de retourner en salle pour prendre place sur les sièges afin d'observer le groupe suivant.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Jeu 20 Juin 2019 - 2:12 | |
| Mes allusions un peu douteuses ne le laissaient pas de marbre, de même que ma promesse de le harceler par SMS ne manquaient pas de lui faire décrocher de petites répliques bien senties qui m'arrachaient sourire sur sourire. Nous filions notre pièce quelques fois. Je galérais une fois ou deux avec mes partitions, ne sachant pas exactement où mettre celles que je connaissais le moins bien. Et puis, je regrettais de ne pas avoir un looper, histoire de produire des musiques un peu plus complexes. J'avais soudain envie d'en acheter un, de looper. Pour complexifier ma musique. Pour m'exercer sur des champs musicaux plus divers.
Nous répétions avec assez de fluidité. Si notre danseur n'était pas si mauvais, notre cantatrice chantait plus faux que je n'aurais pu l'imaginer. La tenue de Clément n'était pas non plus là pour faciliter ma concentration. J'avais quelques jolies images de nous en tête. Ces dernières m'arrachaient des sourires que je tentais de contenir vaille que vaille. Très vite, le moment de notre représentation arriva. L'autre groupe fut invité à venir voir notre petite pièce. Ainsi, nous fûmes désignés comme les premiers à passer sur scène. Clément et moi nous retrouvions dans les coulisses, trop proches l'un de l'autre. Je ne pu m'empêcher de lâcher quelques petites vannes supposés nous porter chance, agrémentant le tout d'un petit baiser. Mon expression à moi. Quatre ans qu'il était peut-être ici, mais j'étais presque sûr qu'on ne lui avait jamais souhaité bonne chance d'une telle manière. Ou peut-être que si ?« 'Personnel anti-stress' ? C'est moche, comme nom. », chuchotais-je en souriant. « Mais je suis flatté. D'habitude les gens disent que je les stresse plus qu'autre chose. », ajoutais-je doucement. La faute à mon agitation qui était presque constante.
Et puis, sans que nous eûmes plus le temps de développer, nous nous retrouvions sur scène. Au final, le moment de la représentation n'était pas stressant en soi. C'était plutôt l'avant, l'appréhension de toutes les choses qui pouvaient mal se dérouler, qui rendait le passage sur scène un peu angoissant. J'admirais l'aisance de Clément, la manière dont il faisait porter sa voix, la facilité déconcertante avec laquelle il semblait évoluer sur scène. Le temps passa bien vite, la représentation se déroula sans aucun accroc. Nous regagnions les pendrillons, derrière lesquels Clément nous félicitait un à un - même bulle-de-chewin-gum, qui avait réussi à ne pas chanter trop faux. Nous regagnions la salle, l'air satisfaits, tandis que l'autre groupe s'installait en silence. Je prenais place à côté de Clément, après avoir été déposer mon violon dans sa housse. « T'es vraiment doué. Ça doit donner, pendant une vraie représentation. » Je sous-entendais par là que je tenais à venir le voir sur scène, un jour. « Comment t'as commencé, le théâtre ? T'as vus de la lumière, t'es entré et t'es jamais re-parti ? » Le groupe suivant se mettait doucement en place, nous les entendions chuchoter, depuis l'endroit où nous étions assis. « Peut-être qu'il s'embrassent dans les pendrillons. », chuchotais-je tout bas, sourire accroché au visage.
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| | | | (#)Jeu 20 Juin 2019 - 6:17 | |
| Retourner sur scène a quelque chose de fabuleux et d'incroyable. Alors que je m'avance devant le petit public, déclamant mon texte, je me rend réellement compte à quel point tout ça m'avait manqué, que je devrais sincèrement revenir totalement dans le milieu. Je joue, je donne vie à mon texte et à mon personnage, j'interagis avec les autres comédiens en herbe comme il faut et notre pièce est un franc succès.
Je fini par les félicité un à un avant que nous n'allions nous asseoir à nos places. Au passage je croise le regard approbateur de Charles avant de reporter mon attention sur Léo qui prend place à côté de moi. Ses félicitations me vont droit au cœur et je ne peux empêcher un large sourire heureux s'afficher sur mon visage «Tu te rends compte que c'est grâce à toi ? » demandais-je « Si tu ne m'avais pas fourrer ton texte dans les mains la dernière fois et que tu ne m'avais supplier de monter sur scène à ce moment là, je ne serais sans doute pas là» souriais-je « Donc ...merci. Sincèrement, pour tout»
Je lance un coup d'oeil vers la scène, mon sourire se faisant un peu plus rêveur alors que Léo demande comment j'en suis venu au théâtre. J'hausse les épaules et secoue la tête «Je n'ai aucune idée. Je pense que t'as un peu raison avec ton argument du 'j'ai vu de la lumière, j'suis entré et j'suis resté'» rigolais-je doucement « Je veux dire … Mon père voulait que je fasse du rugby -mais lorsque je suis sorti du premier entraînement avec une clavicule en vrac il a comprit que ce n'était pas forcément le bon passe temps pour moi» je secoue légèrement la tête, amusé «Du coup j'ai testé le théâtre et ...j'ai tout de suite accroché » je tourne mon visage vers Léo « Et je n'ai jamais décroché. Pareil pour la danse» je reporte mon attention sur la scène « Je t'ai raconté que j'ai commencé avec la danse classique ?» demandais-je avant de pouffer de rire lorsque Léo suppose que le prochain groupe met tellement de temps parce qu'ils sont entrain de s'embrasser. « C'est pas impossible. J'ai rencontré mon premier crush dans un workshop de ce genre il y a plusieurs années en nouvelle zélande»
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Jeu 20 Juin 2019 - 21:01 | |
| L'un à côté de l'autre, nous entamions une discussion, afin d'attendre que l'autre groupe se soit mis en place. Ils avaient l'air de nécessiter plus de temps que nous pour cela, ce qui me permettait d'en apprendre un peu plus sur Clément. Je le complimentais, lui faisait savoir que sa performance avait été vraiment agréable - autant d'un point de vu de camarade de scène que pour l'avoir, par la même occasion, vu jouer. Alors qu'il me signifiait que tout cela était grâce à moi, un joli sourire naissait sur son visage, appelant le mien. Le geste me sembla presque habituel. « C'est pas grâce à moi, t'as juste eu le cran de remonter, moi je n'ai fait que... t'y pousser un peu. », chuchotais-je doucement, alors qu'il rappelait les événements qui avaient précipité notre rencontre. Son remerciement provoqua l'agrandissement de mon sourire. Je secouais doucement la tête. « Tu vas me faire rougir. »
Son attention sembla se reporter sur la scène, alors que je lui demandais comment il en était venu au théâtre. Je remarquais que la lueur dans ses yeux venait de changer. Clément avait le regard d'un vrai passionné. Je repliais mes jambes contre moi, calais mon menton dans la paume de ma main, attentif. Le père du brun devait avoir des attentes, pour son fils. Attentes qui ne furent pas comblées. « Oh. » Les pères ambitieux ça me connaissait aussi. « Mon père voulait du piano, pour moi. Et du hockey sur glace. Mais j'étais plus... du genre à attendre la fin des entraînements pour regarder ceux qui faisaient du patinage artistique, que passionné par le hockey. » Je haussais les épaules. Ce n'était pas pour moi, le hockey. J'aimais beaucoup regarder les matchs, mais pas vraiment être sur la glace, à la place des joueurs. Mon interlocuteur parlait aussi de la danse. J'adorais dessiner les danseurs. « Non, mais j'aimerai bien savoir. », répondais-je en souriant doucement. Je lançais ensuite une plaisanterie à l'idée que nos camarades soient en fait en train de se 'préparer' de la même manière que nous l'avions fait, Clément et moi. Le brun faisait alors une révélation qui me tira un petit 'oh' intéressé. J'adorais les potins, les histoires, les trucs que je pouvais savoir sur les autres.
Je me rapprochais un peu du comédien, pour éviter de n'avoir à parler trop fort. « Ton premier crush ? Garçon ou fille ? », risquais-je doucement. En réalité, je ne savais pas grand chose de l'orientation de mon cadet. Nous n'avions pas eu cette conversation. Je ne la croyais pas nécessaire, dans la mesure où il ne m'en avait pas parlé de lui-même, mais la question m'avait un peu échappée. Ma curiosité prenait généralement le pas sur le reste, provoquant parfois quelques situations gênantes qui ne m'horrifiaient pas pour autant. « Je crois que j'ai rencontré mon premier crush à la patinoire. C'était un patineur. Il patinait en solo, sur une musique au violon. » Je n'avais pas été amoureux. Mais la liberté des gestes de ce garçon, son élégance, son attitude aérienne - jusqu'à sa voix, lorsqu'il m'avait demandé l'heure; m'avaient envoûté. Plus âgé que moi, je ne l'avais croisé que quelques fois - quelques fois qui me semblaient plutôt salutaires; et son souvenir était pourtant très vif, dans ma mémoire. « On est pas obligé de parler de ça, si t'en as pas envie. », chuchotais-je doucement, de peur de l'avoir vexé ou de peur de m'être aventuré sur un terrain qui ne me concernait guère.
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| | | | (#)Ven 21 Juin 2019 - 16:22 | |
| n vrai, je suis pas mal étonné de la qualité que nous pouvons produire en si peu de temps et un groupe aussi divers et varié. Je n'en attentais pas beaucoup étant donné que la plupart des gens ici n'ont jamais mit les pieds sur une scène avant aujourd'hui. Et pourtant ils se sont débrouillé comme des chefs. Je suis sincèrement fier de tout le monde, réellement tout le monde et je m'empresse de le leur dire et les féliciter pour leur performance avant que nous allions nous installer à nos places dans la salle. Je croise le regard approbateur de Charles et encourageant de Mia alors que Léo vient s'installer à côté de moi. Je lui offre un doux sourire tandis que je lui dis que c'est bel et bien grâce à lui si je suis de retour ici. Évidemment, comme je m'en doutais il me dit n'avoir fait que m'offrir la possibilité de remonter sur scène. « Je crois que t'as du mal à imaginer à quel point ça m'a aider» répondais-je simplement avant de le remercier avec toute la sincérité du monde.
Au final, c'est un naturel presque déconcertant que nous finissons par reprendre notre une conversation lorsque Léo souhaite savoir comment je suis arrivé à aimer le théâtre. En évoquant rapidement mon père et ses attentes, je vois un changement dans le regard du jeune homme. Et j'ai tôt fait d'apprendre qu'il a grandit avec un père bien trop stricte qui avait beaucoup trop d'attente envers son fils et qu'il l'avait forcé à faire du piano et du hockey sur glace. Sauf que Léo était plus du genre à attendre les patineurs artistiques à la fin des entraînements. « Un peu comme Billy Elliot mais version canadienne» rigolais-je doucement dans le but de détendre un peu l'atmosphère «au fait, je me rend compte que je t'ai jamais demandé mais … tu viens d'où ? T'as clairement pas un accent d'ici » Je suis persuadé d'avoir entendu cet accent quelques part, mais je ne saurais plus mettre le doigt dessus.
Par la suite, j'évoque mes débuts de danseur classique et Léo souhaite, bien évidemment, plus d'explications «Alors en fait, j'avais une amie qui en faisait depuis presque un an et j'ai toujours aimé ce qu'elle faisait. Elle était élégante et tout. Du coup un jour je l'ai accompagné à un de ses entraînements et toutes ses amies m'ont poussés à les rejoindre » j'hausse les épaules «Et j'ai plus jamais décroché. En rentrant chez moi ce soir là j'ai annoncé à mes parents que je voulais faire de la danse classique et ils ont tout de suite accepté en mode 'meh, whatever' » dis-je en souriant «En vrai mes parents sont genre super cool, ils m'ont énormément soutenu dans tous mes choix. » je me passe une main dans les cheveux « Et puis le système scolaire en Nouvelle Zélande fait parti des meilleurs du monde car ils mettent un point d'honneur sur les passions des un et des autres. Genre tu peux prendre des cours de photographie, de musique, de coutures ou, comme moi, de théâtre et de danse. » j'hausse les épaules « Enfin voilà. Entre temps j'ai abandonné le ballet pour me mettre au moderne jazz. J'ai aussi une période rock'n'roll et hiphop et je gère le tango aussi, mais ma vraie passion actuellement c'est le contemporain qui mélange force et élégance» expliquais-je en détail.
Lorsque Léo me dit que l'autre groupe prend beaucoup de temps, je ne peux m'empêcher d'évoquer le fait que j'ai rencontré mon premier crush dans un workshop comme celui-ci. «Fille » avouais-je avant que Léo ne précise que son premier crush était un patineur qui se mouvait en solo sur une musique de violon «Et du coup ? Il s'est passé quelque chose entre vous ? » demandais-je, poussé par ma curiosité. « La fille chez moi s'appelle Leah, elle avait 6 ans de plus quoi moi et était d'une beauté incroyable.» j'hausse les épaules « Mais bon, t'sais que t'as 10 ans et que l'autre en a 16, rétrospectivement c'était couru d'avantage » je souris doucement, amusé « Mon premier crush et la première qui m'a brisé le cœur en refusant ma carte de st valentin et mon invitation au restaurant» j'affiche une moue triste avant de rigoler de bon cœur « God que j'étais naïf à l'époque ...» je secoue doucement la tête et me tasse un peu dans le siège « Et toi ? Parle moi un peu du patineur» le poussais-je à se confier à moi, ayant bien envie d'entendre quelques anecdotes de la vie du Léo d'avant notre rencontre.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 0:04 | |
| Mon acolyte me mettait presque mal à l'aise, avec ses remerciements. Je me contentais d'enrouler mon index autour d'une de mes boucles, alors qu'il soulignait que je sous-estimais probablement l'aide que je lui avais apporté. C'était un peu plus que ce que mon ego pouvait contenir. Heureusement pour mon petit cœur, nous nous mettions ensuite à discuter de son parcours. Du pourquoi du comment était-il monté sur les planches. J'évoquais ensuite mon père, la passion qu'il mettait dans les objectifs qu'il fixait pour moi. L'évocation de Billy Eliott me donna à sourire doucement. « Tout pareil. », acquiesçais-je. Clément s'interrogea ensuite sur mes origines. Qu'il eut détecté mon léger accent me fit à nouveau sourire. J'aimais que l'on remarque ce genre de petits détails. « De Laval. Au Québec. Je ne t'ai jamais demandé non plus. », ajoutais-je, curieux de mieux connaître le brun. Je me rendais compte que lui et moi, nous n'avions pas trop parlé. Ou alors, de sujets très personnels mais aussi très spécifiques. Rien de superficiel. Pourtant, nous ne connaissions pas grand chose l'un de l'autre. Il fallait avouer que nos occupations avaient été toutes autres, lors de nos rencontres...
Clément évoquait avec passion ses débuts de danseur. Le comédien me révéla avoir été soutenu par ses parents. Je hochais doucement la tête. « C'est cool. Quand j'étais gosse, je voulais faire de la danse, aussi. » J'eus un petit regard rêveur. Mon cadet évoquait ensuite la Nouvelle-Zélande et ma bouche s'arrondissait d'un 'oh' admirateur. Voilà un pays que j'avais toujours rêvé de visiter. « Tu voudras bien m'apprendre, le tango ? », demandais-je en souriant. Je ne doutais pas des compétences de professeur de Clément et j'avais vraiment envie d'apprendre les pas de cette danse. Et puis, ça pouvait aussi permettre de passer un autre bon moment avec le brun. Je me sentais bien, avec lui. Plutôt tranquille. Avec lui, j'avais aujourd'hui réalisé quelque chose que je n'avais jamais fait avant : monter sur scène pour jouer du violon. Et l'expérience avait été plutôt agréable. Très agréable, même.
Nous évoquions nos premières attirances, nos premiers émois. Clément concéda avoir eu le béguin pour une fille, de six ans son aînée. Ses anecdotes de jeunesses me donnèrent à glousser, faisant se retourner nos camarades, installés devant nous. « Mon patineur... Il était plus âgé que moi aussi, mais pas de beaucoup. Je sais plus exactement l'âge que j'avais. C'était... Un grand blond. Les cheveux bouclés, en bataille. » C'était son nom de famille. Bataille. Évoquer son souvenir me fit tout drôle. « Il était gentil, poli, mais pas très bavard. Je restais après le hockey, parce que son cours venait juste après mes heures d'entraînement. C'était magique, de le voir sur la glace. » Je n'avais jamais dû raconter cette histoire, sauf à Charlie. « On s'échangeait quelques regards. On ne s'est vu que quelques fois, mais une seule d'entre elles a suffit pour échanger un baiser. » Mon tout premier, avec un garçon. J'avais un petit rire, en pensant à la suite de l'histoire. « En fait, il avait une copine. Elle s'appelait Agnès. Quand je les ai vu ensemble, j'étais fou de rage. J'ai écrit un mot à Agnès pour lui dire que j'avais vu son copain avec une patineuse, dans les gradins de la patinoire. » J'étais un petit con. Mais un petit con malicieux, qui savait ce qu'il voulait. « J'ai plus revu ce garçon. J'ai arrêté le hockey, sous prétexte que je voulais mieux me consacrer au piano. » Je haussais les épaules. « Ça sonne comme un truc de comédie romantique, hein ? Je déteste les comédies romantiques. » Je n'osais pas lui en demander plus à propos de ses attirances pour les garçons. Si je n'avais aucun problème à les évoquer, ce n'était peut-être pas la même chose pour Clément. Et notre danseur de jazz, juste devant nous, avait l'air de tendre l'oreille.
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| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 5:47 | |
| Ainsi donc, Léo est Québecois. «AAH ! Je savais que j'avais déjà entendu cet accent quelque part ! » m'exclamais-je un peu trop fortement et trop brusquement, Charles me lançant un regard réprobateur. Rentrant la tête dans les épaules, me faisant tout petit, je lui fais un signe de la main pour m'excuser tout en affichant une moue désolée. « Mon père vient de Montréal» reprenais-je à l'attention de Léo, baissant la voix. «Ce qui explique donc le fait que j'avais déjà entendu cette même façon de parler » souriais-je « Même si ça fait des années qu'il a quitté le Canada, mon père n'a jamais vraiment prit l'accent néo zélandais» précisais-je, avouant en même temps mon pays d'origine.
« Ouais voilà, je viens de Nouvelle Zélande» reprenais-je à nouveau lorsque Léo me retourne la question «Mais en vrai je suis né ici à Brisbane. Mes parents ne sont 'que' » (je forme les guillemets avec mes doigts) « Mes parents adoptifs. Ma génitrice m'a donné à l'adoption dès ma naissance et ...C'est comme ça que j'ai atterri chez Sara et Allan Winchester» précisais-je en haussant les épaules.
Passant du coq à l'âne, je parle de ma passion pour la danse et comment ça a commencé, pouffant discrètement de rire lorsque Léo me demande si je peux lui apprendre le tango «Ouais, je te ferais une démonstration, avec la rose dans la bouche et le regard de beau gosse et tout, ok ? » j'arque rapidement les sourcils malicieusement avant de lui envoyer gentiment mon poing dans l'épaule «Mais ouais, je peux essayer de t'apprendre, mais ça fait tellement longtemps que je n'ai plus réellement pratiquer » Pas sûr que j'arrive à lui montrer autre chose que les bases.
Par la suite, nous évoquons nos crush respectifs et j'avoue qu'une partie de moi prend un peu mal le fait qu'il ne s'intéresse absolument pas à mon cas. Genre, j'ai crushé sur une fille mais je couche avec un mec, ne serait-ce pas une source de curiosité ? Personnellement, je trouverais ça bien trop intriguant pour passer à côté. Toutefois, décidant de ne pas faire la même chose, je l'écoute attentivement me parler du patineur qu'il a fini par embrasser alors que celui-ci avait une copine et que, par jalousie il a dit à cette même copine que le patineur l'avais trompé ...avec une autre fille. « T'es pas croyable» souriais-je en secouant la tête «Tu sais comment ça s'est fini entre eux ? Ou pas du tout ? » j'incline légèrement la tête sur le côté, hésite un instant puis décide de ne pas continuer, réservant ma question pour plus tard.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Mar 25 Juin 2019 - 7:17 | |
| Son exclamation me donna à sourire. J'aimais que l'on remarque mon petit accent, qui ne s'était jamais vraiment gommé, même pas après tout ce temps passé si loin de chez moi. L'homme qui nous avait proposé l'activité du jour se retournait vers le brun, l'air réprobateur. Je m'excusais du regard en même temps que Clément, qui m'expliqua alors que son père venait justement de Montréal. « Wow, les grands esprits se rencontrent ! », chuchotais-je en souriant d'avantage. C'était drôle, comme le monde était petit. Comme tout se brassait tout le temps. Clément me glissait par la même occasion une information sur son lieu de vie - ou peut-être sur son lieu de naissance ?; et je hochais la tête avec intérêt. « Il y a des choses qu'on ne met jamais derrière soi. », disais-je tout doucement.
Nous abordions la question de ses origines. Mon menton calé dans la paume de ma main, je l'écoutais me dévoiler son histoire. Je chassais une de mes boucles derrière mon oreille droite. Sa 'génitrice'. J'imaginais qu'il ne l'avait donc jamais rencontrée. Ou alors, il ne voulait pas m'en parler, ce qui semblait logique. Nous n'étions pas les garçons les plus proches de la Terre, malgré nos rencontres pour le moins peu espacées. J'ouvrais la bouche pour lui poser une question, ravalait tout de suite mon surplus de curiosité et me contentait d'un petit sourire discret. Clément Winchester. Je n'étais pas prêt d'oublier ce prénom, ou ce nom. Nous nous entendions déjà si bien que je savais que j'allais pouvoir le compter parmi les miens, mon petit cercle qui, pour l'instant, n’accueillait pas grand monde. Je n'avais jamais eu beaucoup d'amis, de toute façon. Je vivais mieux en solitaire.
J'avais toujours rêvé de danser. De danser, de vraiment danser. De m'essayer au tango, accessoirement. Clément était probablement celui qui allait exhausser mes rêves. Lorsqu'il accepta de m'initier, je laissais transparaître mon contentement dans un petit 'yes' accompagné d'un mouvement vainqueur. « Avec la rose, les cheveux gominés, le regard de beau gosse, la chemise entrouverte... On dansera sur El Tango de Roxanne. J'aime trop cette musique. C'est dans Moulin Rouge ! » Un de mes films préférés. J'aimais beaucoup trop la manière dont il avait été réalisé, tous les choix qui avaient été faits pour ce film. Son poing venait cueillir mon épaule, je lui rendais son regard joueur. « T'es supposé me faire danser, pas me taper dessus. », murmurais-je, sans me départir de mon sourire. Je le poussais doucement de la main gauche, pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
Nous nous amusions un moment à parler de nos crushs, de nos premières attirances. Je lui révélais mon histoire avec le patineur. Bataille, Agnès. Les deux amoureux. Mon baiser, celui avec le patineur. La haine que j'avais ressenti pour cette fille, qui me volait l'attention du premier garçon qui m'avait un jour plu. Clément semblait un peu surpris par mon aventure, je haussais les épaules en gloussant. « Ouais. Agnès l'a quitté. », lançais-je sur le ton de la conversation. Selon moi, rien d'extraordinaire à cela. Le patineur avait dû se retrouver quelqu'un, depuis le temps, beau et gentil comme il était. Je tournais la tête vers Clément, alors que l'autre groupe se lançait sur scène. Profitant de la concentration de tous - vers la scène; je me penchais vers le comédien, assez pour que mon murmure ne soit audible que de lui seul. « J'espère que tu tiens tes promesses, Winchester. Maintenant, t'es obligé de m'apprendre à danser. »
Le groupe suivant présentait une petite pièce à propos d'un type maîtrisant le feu et les animaux. Je n'avais pas bien suivi le fil de l'histoire, que je jugeais brouillon. Il était confortable, ce siège. J'avais presque envie de m'y lover pour y faire une sieste. La tête calé sur l'accoudoir qui se trouvait entre moi et Clément. Puisqu'il était quelqu'un de génial, il m'aurait fait des papouilles et j'aurais dormi comme un bébé jusqu'à la fin de la courte représentation. Malheureusement, je me contentais de rester accoudé au siège, le poing écrasé contre la joue. A la fin de la représentation, j'applaudissais de bon cœur. Nous nous dispersions tous plus ou moins lentement. Bulle-de-chewin-gum vint me demander mon numéro. Je lui en avait donné un faux, le sourire aux lèvres. Le danseur de jazz et elle avaient l'air d'être devenu les meilleurs amis du monde. Je rejoignais Clément après avoir rangé mon violon. « C'était génial. Merci pour tout. Vraiment. » La salle se vidait doucement. « C'était la première fois que je jouais devant tant de monde ! C'était fou, j'ai adoré. Et t'as été d'une très bonne compagnie. » Bien sûr que non, je n'omettais pas ce détail, sourire complice accroché aux lèvres. « Il faudra que l'on se refasse ça, hein ? Et t'as promis une danse. Je ne vais pas te lâcher. » Oh que non, Clément Winchester.
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| | | | (#)Mar 25 Juin 2019 - 17:52 | |
| Je n'aurais, sincèrement, pas imaginé parler de mon passé et de mes parents à Léo. Non pas que je voulais à tout prix éviter ce sujet, mais simplement parce que ce n'est pas forcément le genre de sujet de conversations qu'on a avec ...avec qui ? Notre sex friend ? Notre ami ? Notre 'bon coup' ? Qui est-il réellement pour moi, Léo ? J'avoue que, depuis ce matin, je le sortirais bien de la boîte 'connaissances' pour le mettre dans la boîte 'amis'. Pourtant, je le dédoublerais bien aussi, étant donné qu'il n'a pas que le statut d'ami. Enfin bref.
Cessant de me poser trop de questions, je lui parle de la nouvelle Zélande, de mes parents, mais aussi du fait que j'ai été adopté ici, à Brisbane. Léo, à part m'écouter, il ne réagit pas. A-t-il peur de se montrer trop curieux et donc trop intrusif ? Ou n'en a-t-il, tout simplement, rien à faire de mon histoire ? Je décide de partir sur la première solution, préférant celle-ci à la seconde, et, changeant de sujet, je lui parle de mes débuts de danse. Lorsque j'évoque le tango, Léo m'explique avoir réellement envie d'apprendre à danser. C'est donc, avec un sourire mi amusé, mi malicieux, que je lui promet de lui apprendre cette danse avec le grand jeu : la rose, le sourire de beau gosse. Léo, lui, ajouté que je devrais me gominer les cheveux et avoir une chemise entre ouverte et qu'on fera ça sur El Tango de Roxanne, la musique du film le moulin rouge qui est sur ma liste de films à voir mais que je n'ai pas encore eu le courage de visionner. « Allez, deal !» dis-je avant de lui frapper gentiment l'épaule et ignore sa petite plainte, imaginant parfaitement que celle-ci ne soit là que pour la forme.
Par la suite, nous évoquons nos crush respectif et, encore une fois, Léo ne réagit pas. Cette fois-ci, je décide de ne pas me prendre la tête avec des questionnement quelconque et décide de m'intéresser d'avantage à son cas. J'apprends donc, ainsi que son patineur s'est fait lâcher par sa copine suite à la lettre du jeune musicien « Léo, briseur de couple since ever» m'amusais-je avant de poser mon regard sur lui lorsqu'il m'indique que je suis obligé de tenir mes promesse. « Je suis un homme de parole mon chou, je tiens toutes mes promesses» vraiment ? Je n'épiloguerais pas là-dessus.
Nous finissons par nous taire lorsque le deuxième groupe monte sur scène, nous montrons un truc assez invraisemblable. Je crois que personne n'a réellement comprit de quoi il s'agissait. Le troisième groupe, lui, a tout misé sur l'humour décalé et c'est, les larmes encore aux yeux, que nous finissons par nous lever. Tandis que nous nous dirigeons vers la sortie de la salle, Léo me remercie chaleureusement, disant que c'est la première fois qu'il jouait devant un public et qu'il a adoré. Et lorsqu'il précise que nous devons nous revoir -ne serait-ce que pour la danse- c'est un mélange de chaleur et d'excitation qui grandit en moi. « Avec plaisir Léo. Je t'écrirais lorsque ...» « Clément ! Clément attend, deux secondes» me coupe Charles dans mes paroles.
Je me tourne vers le metteur en scène qui s'avance vers nous «Vous avez deux secondes ? Tous les deux ? » demande-t-il tandis que j'échange un coup d’œil incertain avec Léo avant d'hocher la tête « euh, oui, je pense ...» « Très bien !» s'exclame l'artiste «C'est quoi ton prénom ? » demande-t-il à mon ami « Parce que j'aimerais sincèrement te proposer de passer une audition pour intégrer la compagnie» J'arque un sourcil, sincèrement surpris, mon regard passant de Léo à Charles et vice versa «Sérieusement... ? » demandais-je « Sérieusement » confirme-t-il «J'ai vraiment beaucoup aimé ce que tu as fait avec le violon, c'était beau, doux et énergique en même temps. Je pense que tu pourrais être un bon atout pour jouer la bande son de nos spectacles » explique-t-il «Nous avons déjà un pianiste et n guitariste et c'est vraiment un violoniste qui nous manque » il lie ses mains, observant Léo avec une grande attention «Alors ? Qu'est-ce que t'en dis ? Ça te tente ? Enfin pas besoin de me donner une réponse directement hein » je fouille sa poche et en sort une carte de visite qu'il tend au musicien «Tu peux m'appeler une fois que t'auras pris ta décision » affirme-t-il avec un regard brillant et un large sourire encourageant.
@léo Ivywreath |
| | | | (#)Sam 29 Juin 2019 - 4:41 | |
| La représentation des autres n'allait pas tarder à commencer. Nous baissions le ton, alors que nous venions de nous faire doucement réprimander d'un regard par notre aîné. Nous nous amusions à évoquer nos premiers émois, nos premiers coups de cœur. Je lui parlais de Bataille et d'Agnès, ce couple que j'avais brisé. Sa réplique me tira un rire et le danseur de jazz braqua un méchant regard sur moi. Je me penchais vers Clément. « Je suis une arme de destruction massive de couple. » Ce n'était pas exactement la réalité. Mais après tout, je me fichais bien du statut de mes partenaires. C'étaient eux, qui étaient responsables de leur situation de 'maqué(e)'. Pas moi. S'ils voulaient aller voir ailleurs, ce n'était pas mon problème. Tout ce que je voulais, c'était passer un peu de bon temps - et éviter de mourir assassiné par un ou une partenaire en colère. « Je plaisante, hein. », ajoutais-je quand même, un léger sourire aux lèvres. Je voulais éviter que Clément se mit à penser que je sélectionnais exprès les garçons ou les filles en couple, ce qui était parfaitement faux. Et puis, généralement, je discutais peu avec mes partenaires. Nos corps parlaient pour nous. Lorsque je soulignais le fait que Clément me devait désormais un cours de danse, ce dernier affirma vouloir tenir parole. Son petit surnom me donna à sourire. En fait, il me semblait que je n'avais pas arrêté de le faire.
Et puis, nos camarades déroulaient une représentation plus ou moins compréhensible, à propos d'une drôle d'histoire. Le troisième groupe, quant à lui, franchit les bornes de la raison, mais eut le mérite de nous arracher de grands fous rires. Clément et moi nous promettions de nous revoir. De toute manière, j'avais son numéro. Et je savais désormais où je pouvais venir le chercher, s'il avait décidé de m'oublier. Alors que le brun se lançait dans une nouvelle phrase et que je rassemblais toutes mes affaires sous mon bras, l'homme qui nous avait proposé l'exercice sur lequel nous venions de travailler nous interrompit. Il avait vraisemblablement quelque chose d'assez important à nous dire. Au clin d’œil de Clément, je répondais un sourire, que je tentais de camoufler en me mordant la lèvre inférieur. « Oui oui je... » L'homme enchaînait déjà, me demandant mon prénom, et je déclinais mon identité. « Léo. Léo Ivywreath. » Et la suite fut la chose la plus farfelue qu'il me fut donné d'entendre de la journée. Plus farfelue encore que la seconde pièce de théâtre. Ma bouche s'arrondissait en un 'oh' de surprise et pour la première fois depuis des lustres, je me sentais rougir violemment. Son enchaînement de compliments, mêlés à une proposition à laquelle je ne m'attendais vraiment pas, me fit tourner la tête vers Clément, l'air interrogateur. J'avais envie de hurler que je n'étais pas un professionnel. Pourtant, le regard encourageant de notre aîné m'insuffla un sentiment d'invincibilité plutôt conséquent. Ce dernier me tendit une carte de visite, que je prenais au ralenti, un peu comme dans un rêve. Je ne savais absolument pas comment réagir à tout ça. « Je... Ok... J-je vais y réfléchir. C'est vraiment un honneur d'être monté sur scène et... Merci. » J'inclinais doucement la tête, le laissait s'éloigner. La salle était désormais vide... et moi aussi.
Je ne comprenais aucune des pensées - ni aucun des sentiment; qui agitaient soudain mon âme. Tournant et retournant la carte de visite entre mes doigts, je la détaillais du regard, perplexe. « J'ai pas compris ce qu'il vient de se passer. S'il a proposé ça, c'est qu'il pense que je suis un professionnel, non ? Je ne suis pas un professionnel. », lançais-je enfin sans relever le regard vers Clément, toujours fasciné par la carte. Pris d'un frisson, je plantais soudain mes yeux dans ceux du brun. « C'est énorme, non ? Je ne sais pas. Je crois que ça me plairait. Et en même temps, ça me fait peur. » Pris d'un sourire incontrôlable, j'avais soudain envie de courir partout. Mes doigts s'agitaient nerveusement et je ne cessais de jouer avec la carte. « Je crois que je dois te dire merci. C'était... » J'inspirais un grand coup, encore un peu sonné par la demande. « Je peux avoir un câlin ? » La demande m'était venue plutôt spontanément. Les câlins, je n'en avais jamais assez. J'étais un grand amateur de câlins. Par ailleurs, j'emmerdais souvent Charlie pour en avoir. A l'évidence, quelqu'un ne m'en avait pas assez fait, ou alors m'étais-je tellement habitué au contact que c'était devenu une sorte de drogue, pour moi. Toujours était-il que dès que les émotions - toutes les émotions, de la tristesse à la joie; étaient un peu trop intenses, j'avais besoin que l'on me prenne dans ses bras.
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| | | | | | | | Act without expectation || Léo |
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