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 I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyVen 31 Mai 2019 - 14:56




I lay in tears in bed all night, alone without you by my side
@Caleb Anderson & @Alex Clarke
Direction le travail. Encore une nouvelle journée à se plonger dans le boulot, à essayer de faire bonne impression, à s'occuper l'esprit pour ne pas penser à lui. Quelques jours se sont passés depuis notre rencontre fortuite dans le bar et je n'arrive pas à oublier l'image pathétique que je lui ai renvoyé. Je monte dans ma voiture, fraîchement acheté et en déposant mon sac sur le sac passager, je vois sa veste. Il n'en faut pas plus pour me replonger dans mes souvenirs. Et je me revois pitoyable, assisse sur le sol tremblant et lui me passant sa veste alors que je ne méritais qu'une bonne claque pour me remettre les idées en place. Je reste plantée devant mon volant réfléchissant encore à ce lendemain de soirée et à mon réveil ponctué d'une bonne migraine et d'une bonne dose de honte.

Flashback
Ce matin là, je m'étais réveillée avec une gueule de bois, une bonne. Ce n'était pas bon signe. Un brouillard devant les yeux, ma chambre qui bougeait un peu trop, et une envie de me cogner la tête contre le mur pour faire taire cette sensation étrange que je ressentais. Il m'avait fallu plusieurs longues minutes avant de pouvoir stabiliser ma vue, puis encore plusieurs minutes pour calmer cette impression de mouvement que je ressentais alors que j'étais allongée immobile dans son lit. Puis ensuite, étaient venues les interrogations. ''Pourquoi une telle gueule de bois ? Comment je suis arrivée dans mon lit ? Qu'est-ce que j'ai fais hier ? Ou j'étais ? Avec qui ? Pourquoi je porte une veste qui n'est pas à moi ? Pourquoi je sens l'odeur de Caleb ?''

Caleb ! Trop de souvenirs de la soirée étaient revenus d'un coup, d'un seul. Désordonnés, flous, et un sentiment de honte énorme avait accompagné tout ces éléments de ma mémoire qui reprenaient place peu à peu. « Putain de merde. » Voilà ce que je m'étais exclamée quand j'avais réalisé l'ampleur de ma déchéance. Et puis après avoir vomi, d'autres souvenirs étaient revenus. Mes larmes devant lui, mon comportement oscillant entre provocation et vulnérabilité, ma tête sur son épaule dans le taxi, ma promesse de tout lui dire et lui qui me couche. Et je n'arrivais plus vraiment à savoir si cette soirée avait été incroyablement étrange ou si mes souvenirs me jouaient des tours. Les deux seules choses dont j'étais persuadée, c'était que j'avais totalement déconné mais je savais aussi que je n'avais pas dévoilé mon secret et c'était finalement la seule chose positive qui se dégageait de mes souvenirs de cette soirée. J'avais attrapé le verre et le sachet qu'il m'avait déposé sur la table de chevet, tout en maudissant mon comportement rendu encore plus pathétique par son comportement irréprochable. Et, j'avais passé le reste de la journée à comater dans le lit, essayant de remettre en ordre tous mes souvenirs. Passé récent de la veille ou passé ancien de quelques années. Tout se mélangeait dans mon esprit bien trop embrouillé par l'alcool ingurgité en trop grande quantité. Je l'avais revu, celui pour qui j'étais en partie revenue, celui avec qui je savais la confrontation inévitable. Mais je savais qu'un jour je devrais lui avouer la vérité, c'était le seul moyen pour que je puisse envisager de pouvoir tourner la page, de pouvoir accepter de vivre ma vie sans ce secret qui me pesait trop.


Fin de flashback


J'arrive devant l'entrée, hésitant plusieurs minutes avant de franchir le seuil de la porte, debout avec sa veste sur le bras. La matinée avait passé avec une lenteur extrême. Ma capacité de concentration se situait à peine au niveau de celle d'un goss de cinq ans. Impossible d'être productive, je ne pensais qu'à lui, qu'à l'image que je lui avais renvoyé, qu'à la peine que je lui avais causé et à notre rencontre. J'avais encore des souvenirs manquants et je craignais un peu d'avoir pu dépasser les limites du tolérable même pour lui … Caleb hantait mes pensées depuis ce jour et voir sa veste tout les jours, chaque matins, ne m'aidait pas à avancer. Je devais me libérer l'esprit, alors à ma pause déjeuner j'avais pris la décision d'aller lui rendre sa veste et m'excuser aussi. C'était quelque chose que j'avais eu l'intention de faire plusieurs fois depuis ce fameux soir, mais je n'avais jamais pu me résoudre craignant son jugement, son regard, sa colère. Alors sa veste était restée dans ma voiture attendant que je trouve la force de passer outre ma lâcheté et ma peur.

Je m'avance et pousse les portes du restaurant du chef Anderson. Le lieu est encore bien plein malgré l'heure avancé, la plupart des tables sont déjà au dessert quand j'arrive dans le restaurant et je découvre le résultat du travail de Caleb. Il a réussi, il a réalisé son rêve. Il a son restaurant. Et sur le moment j'ai ressenti une double émotion contradictoire. Il l'a son restaurant, et je n'ai pas fait tout ça pour rien, il a réussi et je suis heureuse de pouvoir assister à sa réussite. Mais en même temps, je hais presque cet endroit, parce que c'est justement pour qu'il puisse construire tout ça que j'ai renoncer à ma vie avec lui. Enfin pas uniquement … Une serveuse à l'accent Français me sort de mes pensées et m'invite à la suivre à une table. Elle me propose un apéritif, que je décline rapidement. Aucune goutte d'alcool ne va passer mes lèvres ce midi. Elle finit par me laisser seule avec la carte et ses recommandations. Assise à une table seule, je regarde la carte du restaurant, c'est la première fois que je mets les pieds ici et pourtant je sais que je fais partie des privilégiées qui ont déjà eu la chance de goûter la cuisine de Caleb. J'ai été l'une de celle pour qui il cuisinait fut un temps. J'étais la privilégiée qui goûtait tout les plats, toutes les expérimentations du chef, avec bien plus de réussites que de ratés. J'ai bien essayé de participer à la confection des repas, mais ça n'avait jamais vraiment aboutit un quelque chose de potable, à peine admissible dans un fast-food tant la qualité et la présentation laissait à désirer. Alors à l'époque j'avais lâché le tablier et mes espoirs de pouvoir le surprendre, et j'avais mis mon énergie à venir le déranger dans ''sa'' cuisine. Le taquiner, le charrier, le perturber parce que c'était tout ce que je savais faire et ça me faisait rire de le voir froncer les sourcils mi-énervé, mi-amusé par mon comportement. La serveuse revient pour ma commande, et j'échange quelques mots sur la cuisine du chef avec elle. Finalement, je sais que je ne vais pas faire honneur à la cuisine de Caleb en me contentant d'une salade mais je sais que je suis incapable d'avaler quoique ce soit, alors je me contente de quelque chose de simple et léger pour patienter jusqu'à la fin du service. Ma salade servit, je joue avec mes couverts et le contenu de mon assiette tout en regardant les tables se vider les unes après les autres. J'ai plusieurs fois failli me lever et partir en laissant la veste sur une table tout en espérant que Caleb la trouverait à la fin du service, mais je ne l'ai pas fais. Il est temps pour moi de me comporter en adulte responsable, ou du moins de tenter de l'être pour une fois. Fuir n'a jamais réglé mes problèmes, je devrais le savoir maintenant … Les clients ont tous déserté, et je sais que mon attitude doit paraître étrange pour les serveuses qui s’attellent à nettoyer les dernières tables. La serveuse française revient vers moi, je la sens un peu embêtée, le service touche à sa fin et je reste la comme une conne, ma salade presque entière. Elle me demande si tout va bien et si j'ai besoin de quelque chose. « Est-ce que vous pourriez demander à Caleb, enfin au chef de venir s'il vous plaît ? » Je la sens interloquée ne sachant quoi me répondre. Sans doute inquiète par ma question. « Je suis une vieille connaissance, j'ai quelque chose à lui rendre. Dites lui juste que c'est Alex que j'ai sa veste. » ais-je rajouté pour la rassurer et lui montrer que je ne veux pas la mettre en difficulté elle ou le chef. Elle est partie, me laissant de nouveau seule avec ma salade, la veste de Caleb et mes doutes énormes sur la suite à venir. Je suis là, je n'ai plus qu'à assumer maintenant. A moins qu'il ne refuse de venir … Je respire un coup sentant le stress monter. ''Allez Alex tu peux le faire !'' Je peux toujours essayer de me convaincre, de me motiver pour trouver de la force, mais je sais que ça risque encore de finir en carnage, après tout, c'est moi ! C'est mon super pouvoir ces derniers temps ! Alors je me prépare à tout faire foirer, et si par miracle la conversation ne dégénère pas, ce sera une réussite ! Il y a une première à tout alors faut y croire ...
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyDim 2 Juin 2019 - 7:49

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”

Une journée des plus banales commence aujourd’hui. Je me réveille, je me prépare pour aller bosser, j’arrive au restaurant je fais la mise en place avec mon équipe en cuisine et je vérifie que tout est prêt en salle. Comme tous les jours. Rien n’a changé. À ce moment-là je ne savais pas encore que j’allais avoir une visite après le service de ce midi. Ça fait maintenant presque une semaine que j’ai revu Alex. Une partie e moi avait été contente de la revoir, une autre frustrée, déboussolée voire en colère. J’ai toujours pensé qu’en la revoyant un jour, j’aurais des réponses à ces questions qui me hantent depuis maintenant de longues années. Mais je suis bien tombé de haut quand je me suis rendu compte qu’elle n’allait rien me dire. Même si elle m’a fait cette promesse : « Je te dirais tout, un jour. Promis. » Je m’en souviens très bien. Elle me l’a promis. Même si c’était la Alex bourrée elle m’a quand même fait une promesse. Alors j’espère qu’elle va s’y tenir. Je veux des réponses. Oui je sais je suis chiant vous allez me dire qu’il s’agit du passé et qu’il est peut-être temps que je passe à autre chose. Mais j’ai pourtant bien tourné la page croyez-moi, mais j’estime mériter de savoir la vérité non ? Même si la revoir a fait remonter tout un tas de souvenirs et sentiments que j’ai pu ressentir pour elle. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par ‘je te dirais tout un jour’ ? Est-ce qu’elle a tant de chose à me dire ? Ces retrouvailles m’ont laissées encore plus de questions. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’en ai parlé à Juliana il y a quelques jours. J’avais besoin d’un avis et point de vue féminin sur la situation. Et dans ce genre de moment c’est toujours vers elle que je me tourne.

Tout était prêt, nous avions reçu une livraison de vin ce matin qui vient tout juste d’être rangée. Ce midi on a beaucoup de réservations alors je sais que le service ne va pas être de tout repos. Un peu avant midi les commandes commencent petit à petit à arriver en cuisine et on commence alors à s’activer derrière les fourneaux. J’essaie toujours d’avoir un œil sur chaque assiette qui est prête à sortir parce que je veux m’assurer qu’elles soient bien toutes parfaites. Pour moi, l’esthétique du plat est toute aussi importante que son goût alors si je vois une assiette pas très belle ou avec un petit défaut je demande systématiquement à ce qu’elle soit refaite. Oui je suis chiant et dans ce genre de moment je sais que mes employés doivent me détester. Mais en même temps ma réputation est en jeu et je suis vraiment très très perfectionniste. Et ça, chaque personne qui me connaît un minimum le sait. Je veux toujours que tout soit parfait et qu’on ne puisse rien reprocher aux plats que je sers en salle. Et malheureusement beaucoup de cuisiniers oublient le travailler de belles assiettes. Pour moi c’est presque carrément tout aussi important que son goût. On sent qu’il y a du mouvement en salle, et en cuisine on est tous en plein rush. Il est 12h30 et c’est clairement l’heure de pointe. Il faut aller vite parce que beaucoup vienne manger ici pendant leur pause déjeuner alors on ne peut pas se permettre d’être long à les servir. Dans tous les cas on ne doit pas être long parce que bien souvent c’est ce qu’on peut facilement reprocher à la cuisine. Etre long à sortir les assiettes. Sauf qu’il s’agit tout simplement d’avoir une bonne organisation et si c’est le cas, on peut facilement réussir à être plus ou moins rapide.

Il est à peu près treize heure trente et la plupart des clients sont en train de partir. L’heure de pointe est en train de toucher à sa fin, on est en train de finir de cuisiner les derniers plats et les derniers desserts sont en cours de préparation. Comme bien souvent après un gros service comme ça, je suis fatigué et je n’ai qu’une hâte : être ce soir pour partir dormir. Quatorze heures. Cette fois tous les clients sont partis. Ou presque. Une serveuse vient me voir en me disant que la salle était pleine tout le long du service. Ce genre d’information me fait toujours tellement plaisir. Et ça se voit sur mon visage. Après avoir nettoyé une partie de la cuisine je mange en vitesse une assiette de magret au canard qui n’avait pas été servie.  « Chef, il y a quelqu’un qui vous demande en salle. Une certaine Alex. » me prévient Sophia, une des serveuses. Je m’arrête soudainement de manger. Bah alors ça. Je m’y attendais pas. Alex est là. Alexandra est dans mon restaurant. Elle m’attend. Elle veut me voir. Oh putain. Je m’étais pas préparé à ça. Je pose ma fourchette dans mon assiette à moitié vide et je me tourne vers Sophia. « Alex tu dis ? » je lui demande en fronçant légèrement les sourcils. Elle acquiesce d’un signe de tête. Je ne pensais franchement pas la revoir de sitôt et même pour tout vous avouer je m’étais presque préparé à la possibilité de la voir à nouveau disparaître comme il y a dix ans. « Ok j’y vais merci. Euh… prends ta pause maintenant tu peux revenir vers 17h30 tout à l’heure. » Je lui souris doucement et elle me remercie en se dirigeant vers la sortie. J’ai presque envie de la faire patienter encore un peu, la faire attendre encore de longues minutes. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le bon plan, j’ai clairement pas envie qu’elle finisse par partir agacée d’avoir à m’attendre plus longtemps. Je prends alors mon courage à deux mains et je sors de la cuisine et je n’ai pas besoin de chercher bien longtemps parce que je l’aperçois très vite. Elle est là, seule assise à une table devant une salade qu’elle n’a quasiment pas touchée. Elle a donc mangé ici ce midi ? Enfin manger est un bien grand mot puisqu’elle n’a pas fini son assiette. « Elle était pas bonne cette salade ? » lui demandais-je tout en m’avançant vers elle. Je lui souris doucement pour lui montrer que je ne lui en veux absolument pas de laisser une assiette presque pleine à moitié encore. C’est aussi une manière d’entamer la conversation. Je suis pas très doué pour ça. Surtout face à une Alex que je ne pensais pas revoir tout de suite. « T’as meilleure mine que la dernière fois. » je lui fais remarquer tout en m’installant en face d’elle. Ce n’est pas un reproche, juste une constatation. J’espère qu’elle ne le verra pas du mauvais œil. C’est la première fois qu’elle vient ici, je me demande si elle aime. Quand on était ensemble je lui avais parlé de cet endroit pendant un nombre incalculable d’heures. Sauf qu’à ce moment il ne s’agissait que d’un rêve, une fantaisie, un objectif que je m’étais fixé. Rien n’était encore fait et je devais encore beaucoup travailler pour parvenir à atteindre cet objectif. « Alors t’en penses quoi ? » lui demandais-je en contemplant la décoration de la salle. Son avis reste important pour moi, même si elle n’était pas là quand j’ai ouvert, ni même quand j’ai commencé à mettre ce projet en marche. Je veux quand même savoir si tout ça lui plaît. Et puis ça nous évitera de reparler de cette soirée catastrophique qu’on a passé il y a peu.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyMer 5 Juin 2019 - 3:13




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@Caleb Anderson & @Alex Clarke
Je le regarde du coin de l’œil faire irruption dans la salle déserte et je reporte mon attention presque aussitôt sur ma salade, que je continues de malmener avec mes couverts. Je profite de ces quelques secondes de flottement, je le sais qu'il s'approche mais je n'ose pas établir le contact visuel de peur d'y voir du mépris ou de la honte. Je ne sais pas à quoi m'attendre en venant ici et je crains de devoir gérer son agacement ou sa colère. Je suis sobre, totalement sobre et je sais que je vais avoir bien plus de mal à encaisser ses reproches s'il venait à se lâcher contre moi et mon comportement. Alors pendant encore quelques secondes, je martyrise cette salade à coup de fourchette sans aucun but précis. Je le sais proche, je sens son parfum, celui qui si imprégné dans sa veste, m'accompagnait dans ma voiture à chacun de mes trajets. « Elle était pas bonne cette salade ? » Il est face à moi et je suis obligée de relever la tête et de le regarder. Je suis surprise de le voir me sourire. Un sourire léger mais qui me rassure quelque peu. Il ne semble pas remonté contre moi et ça me soulage vraiment. Mon comportement de l'autre soir ne semble pas l'avoir totalement rebuté à l'idée même de me parler. Je lâche ma fourchette et donne un peu de répit à cette pauvre salade. « Euh, si si enfin je pense, mais je n'ai pas très faim. » Je pourrais lui dire que c'est l'idée de le voir qui me coupe l'appétit mais, tout d'abord ce n'est pas réellement vrai et puis je ne juge pas nécessaire de lui dévoiler tout de suite mes craintes. Je mange peu et mal depuis bien avant mon retour à Brisbane, encore une autre ''habitude'' prise lors de ma période droguée à Londres. Mais je me garde bien de lui parler de tout ça aussi. J'ai tellement de tabous que  je préfère me taire et le laisser parler. « T'as meilleure mine que la dernière fois. » Il n'est même pas encore installé devant moi qu'il me fait la première remarque en lien avec cette fameuse soirée. Je sens dans son intonation qu'il n'y a pas de mauvaise intention dans son commentaire et même si rien que le fait d'évoquer cette soirée me fait douter, je le regarde et cherche quelque chose à lui dire. « Merci. » Ok, pas très convaincant mais c'est tout ce que je trouve à répondre. Après tout, c'est presque un compliment qu'il me fait, j'ai une meilleure mine sobre que complètement bourrée, c'est bon à savoir. Au cas ou j'aurais pu en douter, même si je considère que je ne suis pas à mon max ces derniers temps. Mais merci le maquillage de cacher la fatigue, et de me donner un teint un peu moins terne … « Par contre toi tu as l'air fatigué. » Je repère la fatigue qui se lie sur son visage. Il a toujours été si exigeant envers lui même en ce qui concerne la cuisine que ça ne m'étonne pas de le voir marqué par ce service visiblement bien rempli.  « Tu as mangé un peu ? » Je me sens coupable en remarquant sa fatigue, je me sens presque mal de le déranger à la fin de son service. Alors je m'inquiète pour lui, parce que sais qu'il a toujours su prendre soin des autres, mais pour prendre soin de lui ce n'était pas le meilleur. Et je sais que c'est pas mon rôle, que c'est plus mon rôle du moins, de m'inquiéter pour lui. Qu'il a déjà quelqu'un pour le freiner dans sa frénésie culinaire, pour lui rappeler que faire à manger pour les autres ne l'interdit pas de se nourrir lui aussi. « Tu partagerais un dessert avec moi ? » Pas que j'ai réellement faim, mais partager un dessert avec lui je ne suis pas contre. Aux souvenirs du bon vieux temps. Et si ça peut l'obliger à se poser un peu tout en gardant une légèreté dans notre échange, ce serait parfait.

« Alors t'en penses quoi ? » Je l'imite et jette un regard soutenu sur le restaurant. C'est plus par principe que je regarde la décoration, parce que je viens de passer une bonne partie de mon temps ici à observer les lieux et je commence à avoir l'impression de connaître ce restaurant, du moins cette salle. Tout en m’imprégnant des lieux, je repense à nos discussions. Il a toujours eu ce rêve, cet objectif bien défini. Ce restaurant je l'ai finalement visualisé bien avant qu'il ne soit crée et le résultat est à la hauteur de son talent, de sa détermination. « C'est très réussi, j'aime beaucoup vraiment. Et en y repensant, je n'aurais pas vu ça autrement. » Je m’abstiens de lui dire que ce restaurant est la preuve que j'ai bien fais de le quitter. Pas besoin de gâcher ce moment de légèreté inattendue mais tellement bienvenue. Il a réalisé son rêve et je me demande quelle émotion ça peut engendrer de réussir dans la vie ? Moi qui échoue dans tout, ou presque. « Tu l'as tellement rêvé, ça fait quoi de vivre son rêve ? Tu dois être comblé ? » Il est heureux et je suis soulagée de me dire qu'il a réussi sa vie, qu'il a réussi à devenir celui qu'il rêvait d'être. Et au fond, un peu égoïstement je me rassure en me disant que même si un jour, je viens à réussir à lui dire la vérité, il aura toujours une vie à laquelle se raccrocher et il ne pourra pas me reprocher de lui avoir gâché la vie. Quelle pensée joyeuse Alex ! Et puis en même temps, il a l'air heureux. Je me rappelle ses mots lors de nos retrouvailles ratées, il est heureux, il a rencontré quelqu'un, il a son restaurant, ais-je le droit de venir tout bouleverser en remuant le passé ?

Je ne suis pas venu aujourd'hui pour parler de son restaurant, je le sais et au fond il doit le savoir. Mais pourtant, j'apprécie ce moment. Le calme avant la tempête ? J'espère pas. Je ne veux pas risquer de perturber cet instant, mais après tout je ne peux pas me défiler toute ma vie non ? « Je t'ai ramené ta veste. » Bon c'est pas vraiment ce que je pensais dire en premier lieu, mais c'est dis. « Et je voulais aussi te remercier pour l'autre soir, pour le taxi, ta patience. J'aurais préféré que l'on se recroisse dans d'autre circonstance. » Faux ! J'aurais préféré qu'on ne se recroisse pas, en tout cas pas avant que je ne sois totalement prête. Mais bon en revenant à Brisbane, je devais bien me douter que le risque de le revoir augmentait de façon drastique comparé au risque de le croiser à Londres. Et après tout, c'est aussi pour faire la paix avec mon passé que je suis revenue et il fait parti de ce passé, c'est même l'une des pièces essentielles de ce passé. « Je suis pas toujours comme ça. » Je me sens obligée de rajouter cette information, mi-vraie, mi-fausse. Mais je dois lui donner une bonne image ou du moins tenter de rattraper la calamité de ma prestation de l'autre soir. Et y'a du boulot vu l'ampleur du désastre. « Tu vois je suis à l'eau aujourd'hui. » Une petite phrase accompagnée d'un sourire très léger comme pour lui prouver que je ne suis pas cette alcoolique qu'il a croisé l'autre soir. Parce que maintenant sobre, je ne peux pas me résoudre à accepter qu'il puisse avoir comme image de moi, cette fille détestable et pathétique que je lui ai renvoyé lors de cette soirée. Parce qu'il reste Caleb. Le seul qui ait un jour réussi à me faire croire que j'étais quelqu'un de bien, et je crois que j'ai besoin qu'il le pense encore un peu.
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptySam 8 Juin 2019 - 13:21

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”

La salle est vide, du moins elle est presque vide le service est terminé depuis maintenant presque vingt minutes. Alex est assise seule à une table dans un coin du restaurant. J’appréhende la conversation que nous allons avoir. Je ne sais pas de quoi on va parler, je ne sais pas si on va reparler de cette soirée de retrouvailles. Il n’y a pas grand-chose à dire en réalité. Elle avait beaucoup bu, elle n’était pas en capacité de répondre à mes questions. Ou bien elle n’en avait tout simplement pas envie ? Malheureusement je pense que c’est plutôt la deuxième solution. Je crois qu’elle n’avait juste pas envie de m’apporter ces informations. En tout cas je ne compte pas lui reposer toutes ces questions aujourd’hui. À moins qu’elle ne soit venue pour me dire toute la vérité Ça m’étonnerait… Je ne sais pas pourquoi elle est venue aujourd’hui. Je m’approche doucement vers elle constatant qu’elle n’avait quasiment pas touché à son assiette. Elle se contentait de maltraiter sa salade avec ses couverts. D’ailleurs en arrivant je lui fais la en lui demandant si elle avait aimé cette salade ou non. « Euh, si si enfin je pense, mais je n'ai pas très faim. » Sa réaction m’arrache un léger rire. Je la regarde et je remarque qu’elle a une bonne mine, elle semble aller bien. Elle est plus reposée que la dernière fois que je l’ai vu. D’ailleurs je lui fais cette nouvelle remarque tout en prenant place en face d’elle. Elle me remercie tout simplement, et elle ne dit rien de plus. Elle ne parle pas beaucoup. Je me demande encore plus pourquoi elle est ici du coup. Un silence s’installe entre nous. Je la regarde à nouveau quelques secondes, mais je finis par détourner le regard assez vite à croire que c’est maintenant à mon tour d’éviter son regard. Il y a deux jours à peu près à cette même heure j’étais assis à cette même table avec Juliana en train de manger et nous nous parlions de nos problèmes respectifs. Elle me parlait de sa situation actuelle avec Alfie et moi je lui avais parlé de mes retrouvailles perturbantes avec Alex. Et me voilà aujourd’hui avec cette dernière. Je ne pensais pas qu’elle reviendrait. Du moins pas si vite. Je dois avouer que voir qu’elle a fait l’effort de venir d’elle-même me fait vraiment plaisir. « Par contre toi tu as l'air fatigué. » En même temps je le suis. Je n’ai pas forcément très bien ou beaucoup dormi cette nuit et je viens de finir un gros service. « Ça se voit tant que ça ? Je sais pas comment je dois le prendre. » Je me sens presque obligé de sourire doucement pour lui montrer que je n’étais pas sérieux et que je ne le prenais pas mal. Avant quand on était ensemble je passais mon temps à la taquiner sans tout et n’importe quoi. En particulier sur son accent british que je m’amusais à essayer d’imiter de temps en temps. Mais honnêtement je n’étais pas très doué pour cette imitation. Mais je m’en foutais, le plus important c’était juste me moquer d’elle. « Tu as mangé un peu ? » J’acquiesce d’un simple signe de tête. « Ouais j’ai mangé une petite assiette de magret de canard avant de venir te voir. » En général après un gros service je n’ai pas beaucoup faim, aussi dingue de cela puisse paraître. On reste plusieurs heures dans l’odeur de la bouffe, on cuisine pendant des heures… C’est peut-être bizarre mais moi à force ça me fait perdre mon appétit. Je mange rarement beaucoup les jours ou je travaille. « Tu partagerais un dessert avec moi ? » Je relève les yeux vers elle. On faisait ça tellement souvent avant quand on allait au restaurant tous les deux et qu’on avait plus assez faim pour prendre un dessert chacun. « Euh…ouais carrément ! T’aimes toujours les crèmes brûlées ? Il en reste normalement. » Je me souviens que c’était l’un des desserts qu’elle préférait avant. Je lui en faisais souvent et elle me disait tout le temps que c’était délicieux.

Tout le long de notre relation, je n’ai pas arrêté de bassiner Alex avec ce restaurant de mes rêves que j’avais en tête. Je savais que je voulais ouvrir mon propre restaurant plus tard. Je n’arrêtais pas de lui dire que je voulais ouvrir un restaurant de gastronomie française, parce que j’éprouve un véritable amour pour la cuisine française. Je la vois détailler le restaurant et observer les murs et la décoration. C’était bien plus qu’un rêve, c’était réellement mon objectif. Je savais que j’y arriverais un jour parce que je savais que je ferais tout pour atteindre mon objectif. J’ai toujours été très très ambitieux, perfectionniste et prêt à tout pour valider les objectifs que je me fixais. Elle me connait, elle le sait. Et si elle l’avait voulu elle aurait pu être présente quand j’ai ouvert ce restaurant. « C'est très réussi, j'aime beaucoup vraiment. Et en y repensant, je n'aurais pas vu ça autrement. » Je lui souris. J’ai la chance d’avoir réussi à réaliser mon rêve. Pendant des mois et des mois j’ai tout donné pour que ce projet se réalise et pour qu’il soit exactement comme je l’avais imaginé. « Merci ! J’ai tellement galéré si tu savais. » Dire que j’ai galéré c’est peu dire. « Pendant plusieurs mois je passais la plupart de mon temps ici à bosser. J’y ai investi littéralement toutes mes économies. Si ça fonctionnait pas j’étais vraiment fauché. » Je lâche un petit rire nerveux. Je dis ça en riant mais au final sur le coup, Victoria et moi on en rigolait beaucoup moins parce que j’avais vraiment tout investi et pendant un peu plus d’un an financièrement je devais vraiment faire attention. « Tu l'as tellement rêvé, ça fait quoi de vivre son rêve ? Tu dois être comblé ? » Qu’est-ce que ça me fait de vivre mon rêve ? Ça c’est une bonne question, je n’en ai aucune idée. C’est clairement gratifiant. Dire que je suis comblé je ne sais pas si c’est vraiment vrai. Je suis heureux d’avoir réussi à ouvrir mon restaurant, mais il me manque quelque chose pour être vraiment comblé. Je sais ce que c’est ce petit quelque chose. Il faut que j’arrête de vivre constamment dans le passé en pensant à Victoria et à la vie qu’on aurait pu vivre à deux. « J’pense qu’on peut clairement dire que professionnellement je suis comblé ouais. Je pouvais pas rêver mieux. Le restaurant fonctionne super bien, il a sa petite réputation… » Je précise professionnellement oui, parce que on ne peut pas dire que je me sens si bien dans ma vie personnelle. Même si je me sens mieux qu’il y a un voire deux ans. « Et toi ? Comment tu vas ? Qu’est-ce que tu deviens ? » C’est ça que j’appelle des vraies retrouvailles. Parce que ça fait…huit ans non ? Huit ans qu’on ne s’était pas vus. Je suis sûr qu’elle a un tas de choses à me raconter.

Mais elle finit par me révéler la véritable raison de sa venue ; « Je t'ai ramené ta veste. » Mon regard dévie sur ma veste qu’elle a posée juste à côté. Je passe une main dans mes cheveux tout en lui répondant « Merci. C’était pas pressé tu sais. » Pas que je ne sois pas content de la voir. Honnêtement, j’aime voir cette Alex-là. Celle qui n’a pas abusé de l’alcool. Et puis elle reprend la parole. « Et je voulais aussi te remercier pour l'autre soir, pour le taxi, ta patience. J'aurais préféré que l'on se recroisse dans d'autre circonstance. » Je pense que c’est un peu sa manière de s’excuser et j’apprécie ce geste. En même temps je ne me voyais pas la lâcher dans un taxi seule. Elle n’a clairement pas eu le comportement le plus irréprochable du monde et je pense qu’en me disant tout ça dans un certain sens elle le reconnait et j’en suis plutôt satisfait. « J’aurais aussi préféré te recroiser dans d’autres circonstances. » En fait, j’aurais préféré que tu me tiennes au courant de ton retour à Brisbane. Mais ça, je le garde pour moi. « Et me remercie pas, c’est normal. Je pouvais pas te laisser toute seule pas dans l’état dans lequel tu étais. S’il t’était arrivé quelque chose je m’en serais voulu. » Clairement oui. J’aurais culpabilisé. Et quel genre de connard laisserait une fille complètement torchée toute seule ? Même si elle n’a pas eu un comportement irréprochable je ne pouvais pas la laisser se démerder toute seule, au moins j’avais la conscience tranquille et je savais qu’elle était en sécurité chez elle. « T’as pas été trop malade le lendemain matin ? » lui demandais-je tout en me servant un verre d’eau pour en boire quelques gorgées. Je lui pose une question mais au fond je connais la réponse. Bien sûr qu’elle a dû être bien malade. Je suis sûr qu’elle a dû se réveiller avec une migraine horrible et des nausées atroces. La pauvre. Vous croyez que c’est me revoir qui lui a donné envie de boire autant ? « Je suis pas toujours comme ça. » Ce qui me pousse donc encore plus à me poser cette question. Qu’est-ce que j’ai pu faire ou dire pour qu’elle ressente autant le besoin de boire comme ça ? Je me vois mal lui poser cette question ça serait certainement assez étrange. Je la regarde un long moment sans rien dire. « Oui je sais t’en fais pas. » Je lui dis ça comme si c’était une évidence. Je sais qu’elle a toujours aimé sortir et boire, mais quand on était ensemble j’avais réussi à la canaliser là-dessus. Et elle, elle me faisait sortir de ma petite zone de confort. On se complétait plutôt bien. « Tu vois je suis à l'eau aujourd'hui. » Elle sourit. Doucement certes, mais un sourire tout de même. C’est la première fois que je la vois sourire. Première fois depuis huit ans. Je lui rends son sourire et je prends mon verre pour lui finir. « Ouais je vois ça ! » lui répondis-je d’un petit ton qui se voulait enthousiaste. Je la sens moins angoissée mais toujours aussi tendue. Et je ne sais absolument pas comment faire pour la détendre. « La dégustation de vin français ça sera pour une autre fois du coup. » Petite blague qui est peut-être un peu maladroite. C’est clairement pas comme ça que je vais réussir à la détendre. Mais j’avoue que je ne sais pas comment faire et dans ce genre de moment je peux me montrer assez maladroit. Comme là par exemple.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyJeu 13 Juin 2019 - 15:33




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@Caleb Anderson & @Alex Clarke
Et alors que je n'ai quasi rien mangé, mon estomac refusant cette salade, noué à cause du stress, et la tension du moment. Je me retrouve avec une proposition de crème brûlée, et pas n'importe lesquelles ; ses crèmes brûlées. Un dessert partagé avec lui, et rien que l'idée fait remonter des souvenirs. Huit ans se sont passés et pourtant je me souviens encore avec beaucoup de précisions de certains moments à deux. Et, s'il y avait bien un avantage à être avec un cuisinier, c'était les desserts. Alors même si la faim n'est pas réellement présente, sa proposition m'a mit l'eau à la bouche, comme on dit. Et j'accepte de partager cette crème brûlée avec lui. Et plus que la crème brûlée en elle même, je me revois quelques années plus tôt, en tête à tête avec lui, partageant nos desserts, plus par gourmandise que par faim. « Va pour une crème brûlée alors, c'est marrant que tu te souviennes de ça. » Par ça, j'entends bien-sur, mes goûts. Il se souvient de ce que j'aimais et si ça semble anecdotique comme détail, ça ne l'ai pas tant que ça pour moi. Après les souvenirs des desserts partagés ensemble, la discussion dérive logiquement sur son restaurant. « Merci ! J’ai tellement galéré si tu savais. Pendant plusieurs mois je passais la plupart de mon temps ici à bosser. J’y ai investi littéralement toutes mes économies. Si ça fonctionnait pas j’étais vraiment fauché. » Et il sourit, parce qu'il a réussi, parce qu'il est fier. Je ne sais pas comme il a pu galérer, mais je ne doute pas des risques qu'il a pu prendre, ni même de l'énergie qu'il a pu mettre pour construire son rêve. D'aussi longtemps que je m'en souvienne, il a toujours voulu ce restaurant, il a toujours eu ce rêve. Un rêve qu'il a construit petit à petit pour aboutir à ce résultat. Il n'a pas eu de soutien financier comme moi avec ma famille, il est parti de rien et il a réussi. Et j'imagine assez aisément tout l'engagement qu'il a du mettre dans la réussite de ce projet. Il avait ce rêve, je le savais et je savais que moi, et ma situation, nous aurions été un frein, un poids dans la réussite du projet de sa vie. Parce qu'il a passé sa vie à construire son rêve. Avec acharnement, avec abnégation, je l'ai vu déterminé, concentré, fatigué, mais jamais durant notre histoire, il n'a lâché cette idée. C'était son rêve, et je n'étais pas compatible avec ce rêve. Je ne pouvais pas l'obliger à mettre de coté sa vie, ses ambitions, à cause d'une erreur de ma part. Je ne pouvais pas être celle qui briserait le rêve d'une vie. Je ne pouvais pas lui imposer une vie de famille. Il méritait d'avoir la chance de pouvoir vivre cette vie, celle d'un chef reconnu. Et il l'a fait. Il vit son rêve et ça m'intrigue de savoir ce qu'il ressent maintenant qu'il a réussi. « J’pense qu’on peut clairement dire que professionnellement je suis comblé ouais. Je pouvais pas rêver mieux. Le restaurant fonctionne super bien, il a sa petite réputation… » Il est comblé, professionnellement. La septique en moi ne peut s'empêcher de se demander pourquoi il a tenu à préciser le « professionnellement. » Et je me mets à réfléchir, à me questionner intérieurement sur le sens de sa phrase. Ça pourrait bien être juste une façon de répondre à ma question sur le restaurant et la réalisation de ses rêves, et n'avoir aucun sens caché, mais pourtant je reste persuadée que ce n'est pas anodin et qu'il cache quelque chose. Enfin pas qu'il cache quelque chose, parce que cacher quelque chose voudrait dire dissimuler voir mentir. Mais je sens que ce n'est pas anodin, et que quelque chose dans sa vie l'empêche d'être comblé tout simplement. Moi qui pensais qu'il était heureux, enfin qu'il m'avait dit qu'il était heureux dans sa vie avec une femme, j'en viens à questionner mes propres souvenirs. Putain d'alcool. Alors je réfléchis encore et je le regarde. Cherchant intérieurement ce qui pourrait entraver son bonheur complet. Il est heureux professionnellement, et ça a toujours compté énormément pour lui, alors j'imagine qu'il ne doit pas se laisser atteindre par des broutilles. Mon esprit tourne à plein régime, silencieusement et je passe en revue les éléments qui pourraient freiner son bonheur. Professionnellement, il est heureux. Check. Vie privée, je reste persuadée qu'il m'a dit qu'il a trouvé son bonheur après moi. Oui il a l'air fatigué, mais pas malade, si tant est qu'on puisse avoir 'l'air malade'. Enfin j'espère qu'il est pas malade. Rachel est morte d'un cancer, et s'il a lui aussi un cancer ? Non, non, non impossible. Je réfute cette hypothèse, ne pouvant pas me résoudre à l'idée que la vie puisse être aussi chienne. Et là je pense à Primrose. Le lien est étrange, un peu tordue, chienne, Primrose, mais ça me semble logique sur le moment. Bien sur. Sa petite sœur qui se prostitue ça a de quoi perturber son bonheur actuel. Merde, merde, je réalise aussi qu'elle lui a peut être parler, qu'elle lui a peut être dit pour moi, pour la drogue, pour se venger de notre conversation ''amicale'' …  « Et toi ? Comment tu vas ? Qu’est-ce que tu deviens ? » Il me coupe dans ma réflexion et heureusement parce que je commençais à me perdre dans les méandres de mon esprit … Comment je vais ? Qu'est-ce que je deviens ? Questions pourtant vastes mais devant lesquelles je reste muette. Je réfléchis, le regarde, je jauge ma vie. Entre, ce que je pourrais lui dire, ce que je voudrais lui dire, ce que je devrais lui dire, et ce que je devrais absolument taire, il m'est compliquée de répondre à cette question pourtant banale. J'ouvre la bouche pour parler, mais je la referme. Qu'est-ce que qu'on doit dire à son ex après huit ans d'absence, après huit ans de silence ? J'en sais absolument rien. Ce serait comme demander ''quoi de neuf'' à un vieil ami de maternelle que l'on aurait quitté avant le collège. Il y aurait tant à dire et en même temps si peu de chose valable à raconter. Je n'ai jamais été réellement douée en relation humaine, je suis quelqu'un de sociable, enfin je l'étais. Mais pour le reste, je ne suis pas une spécialiste des relations humaines. Je sais faire semblant d'être à l'aise, je sais m'amuser, mais quand les choses deviennent sérieuses, je deviens fragile, vulnérable, incertaine. Et c'est exactement ce que je ressens sur le moment. Je me sens anxieuse alors qu'il me pose sans doute la question la plus banale qui puisse exister. Et j'en viens à me demander pourquoi je suis venue ici aujourd'hui, et pourquoi je suis revenue à Brisbane plus généralement. Je suis incapable de dire la vérité à qui que ce soit, alors pourquoi revenir dans leur vie et mentir à mes anciens proches ? Pourquoi risquer de me lier à eux une nouvelle fois, et risquer de les blesser une seconde fois ? Je devrais lui dire la vérité et partir, me libérer de ce secret qui me ronge depuis huit ans sans l'obliger à s'intéresser à moi, à se préoccuper de moi. Mais ça fait déjà huit ans que je garde ça au fond de moi, huit ans que je vis avec ce choix et égoïste que je suis, face à lui, je veux juste profiter de quelques minutes ou il ne me juge pas, ou il ne me déteste pas. Quelques minutes ou il semble réellement avoir envie de savoir ce que je suis devenue, ou il semble vouloir avoir des retrouvailles digne de ce nom. Alors je me livre un peu, choisissant avec soin les informations que je lui donne. Prenant soin de contrôler un peu la discussion, et puis dire ce que je deviens, évite de parler de ce qu'il s'est passé il y a huit ans et ça me va. Comme un sportif gérant sa communication, son image. Je tais tout ce dont j'ai honte au profil des éléments qui, à défaut d'être flatteur, ne me dévalorise pas directement. Tout en priant que personne, aka Primrose, n'ait balancé sur notre conversation. « Je vais bien, mieux, l'air de Brisbane me réussit, sauf certains soirs. » Légère allusion à mes soirs de débauche, à mes soirs ou la compagnie de la bouteille me permet de trouver calme et sérénité, même si c'est éphémère. « Mon père continue de me pourrir la vie, y'a des choses qui ne changent pas même après huit ans. Ma mère s'est suicidée l'année dernière, ce qui a été le déclencheur de mon retour. » Ok niveau retrouvailles joyeuses c'est raté. De tout ce que je peux lui dire, je dis ça … Quand je dis que je peux être bien maladroite c'est un doux euphémisme. Mais le pire dans l'histoire, c'est que je lui dis ça sans même prendre conscience de la gravité de ce que j'annonce. Parce qu'il faut que je raconte ce que je suis devenue et que j'ai trop de choses que je ne peux dire, auxquelles je dois penser. Que le reste sort un peu sans contrôle de ma part et j’enchaîne sans logique entre chaque information que je lui partage.« J'ai trouvé un job à Brisbane. J'ai finalement décidé d'être sérieuse et de reprendre mes études à Londres, et je suis désormais journaliste sportive. Je me suis installée à Redcliff, enfin ça tu le sais déjà.» Je fais une pause, pour réfléchir. Je joue avec mes lèvres signe d'une intense réflexion. « Qu'est-ce que je peux te dire d'autres ? Ah si j'ai revu Timothy au cimetière en allant sur la tombe d'une amie décédée. » Encore un décès. Joyeux, c'est ce que je disais. « Voilà, je crois que je t'ai tout dis. » Pas tout, mais alors pas du tout, mais c'est déjà pas mal pour des retrouvailles. Et c'est à mon tour de profiter de ces retrouvailles pour découvrir qui il est devenu. Et avec une légère pointe de doute, craignant un peu sa réponse, je me lance quand même et je pose la question qui m'occupait l'esprit quelques minutes plus tôt.« Et toi alors. Tout va bien pour toi ? Je veux dire, tu n'es pas malade au moins ? » Bon ok, il va me prendre pour une folle devant la question qui sort de nul part. Mais c'est mon esprit aussi il est complètement détraqué ... « Enfin tout à l'heure tu as dis que tu étais comblé ''professionnellement'' alors j'espère juste que tu es heureux aussi dans la vie. » Je me rattrape comme je peux, et je tente un sourire pour masquer ma gêne.


Et alors que les retrouvailles se passent relativement bien, je décide de tout gâcher et j'évoque cette soirée, celle ou je me suis retrouvée complètement saoule face à lui. Parce que l’accalmie entre nous était trop belle, trop tentante et j'ai peur de me perdre dans ce moment et de ne jamais réussir à m'excuser. Parce que, oui c'est ce que je voulais faire, enfin mon ambition première en venant dans son restaurant. Lui rendre sa veste et m'excuser. Et aussi peut être lui donner une meilleure image de moi même. Je ne voulais pas qu'il ne se souvienne de moi que par mon pire coté, que par ma capacité à boire et à me mettre minable.  « Et me remercie pas, c’est normal. Je pouvais pas te laisser toute seule pas dans l’état dans lequel tu étais. S’il t’était arrivé quelque chose je m’en serais voulu.» S'il savait le nombre de fois ou je suis rentrée seule à Londres dans des états parfois bien pires à cause de la drogue, et ou personne n'avait eu la moindre marque d'inquiétude sur les risques que je pouvais prendre. Alors je suis touchée par la considération qu'il me porte, même si je sais qu'il aurait fait pareil pour bien des gens et que ça ne signifie rien à mon égard. Parce qu'il est lui et qu'il sait prendre soin des autres et s'inquiéter pour les autres. Mais, ça me fait du bien de savoir que quelqu'un s'inquiète pour moi, même si ce n'est que le temps d'une soirée. C'est dire mon niveau de confiance et d'estime de moi même en ce moment. « T’as pas été trop malade le lendemain matin ? » Je lui souris parce que je sais qu'il sait. Il sait que j'ai été malade, il le savait le soir même, il l'avait deviné et anticipé en me laissant à disposition ce dont j'aurais besoin au réveil. Et ça en dit long sur lui, mais sur moi aussi. Car s'il sait comment je suis après avoir bu, c'est qu'il a déjà eu à me gérer dans une telle situation. A l'époque, je faisais la fête, à l'époque je m'amusais en buvant sans doute un peu trop. Désormais je ne m'amuse plus, et je bois juste pour oublier mon mal-être, mes inquiétudes, mes souffrances. « Un petit peu. » Un léger euphémisme pour atténuer la vérité et rendre les choses moins honteuses pour moi. Alors j'insiste sur mon choix de boisson, parce que je ne veux pas passer pour une alcoolique. J'essaye de ne pas me laisser transparaître mes incertitudes, mais j'ai beaucoup de mal à être à l'aise totalement face à lui. Parce que je sais que quoiqu'il se passe, quoique je puisse lui dire, je ne lui dirais pas la vérité, pas la seule la plus importante. Et je sais qu'un jour, à un moment, il risque de demander et je ne peux me laisser aller pleinement à cette discussion sans garder une certaine part de retenue. « La dégustation de vin français ça sera pour une autre fois du coup. » Sa réplique a le mérite de me faire sourire. Et je me surprends à trouver charmant son petit coté maladroit. J'ai envie de me moquer de lui, comme au bon vieux temps. Quand il faisait des gaffes parce que la situation devenait trop gênante ou trop compliquée pour qu'il puisse gérer. « Tu sous-entends qu'il y aura une autre fois alors ? » Ce qui était censé être une plaisanterie, sonne d'un coup bien trop étrange au vue du contexte. Et je me rends compte que moi aussi je peux être sacrément maladroite. Et s'il n'avait plus jamais envie de me revoir ? Après tout, il n'a plus besoin de moi dans sa vie. Pourquoi il perdrait son temps avec moi, huit ans après ? Je le regarde l'air gênée sur le visage, silencieuse ne préférant rien dire de plus que dire quelque chose qui pourrait rendre la situation encore plus étrange.  Et dire qu'avant on pouvait tout se permettre, on pouvait se chambrer mutuellement. On est devenu si éloigné, si distant, si tendu, mais est-ce réellement étrange après huit ans de silence ?
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptySam 15 Juin 2019 - 15:40

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”

Je crois que voir Alex dans un état où son alcoolémie est égale à zéro, j’en avais besoin. Elle me semble beaucoup moins triste que la dernière fois et ça me rassure un peu. Elle me demande si j’accepte de partager un dessert avec elle. Chose que l’on faisait souvent quand on était ensemble. Juste pour le plaisir de passer un moment ensemble, pour le plaisir de partager un délicieux dessert et aussi par gourmandise. Lui proposer une crème brûlée m’est tout de suite venu comme une évidence. Je me souviens qu’elle adorait ce dessert avant, et je suppose que c’est toujours le cas. C’est pour ça que je lui en faisais régulièrement. Je voulais juste lui faire plaisir et si ça fonctionnait avec une simple crème brûlée, moi ça m’allait complètement. « Va pour une crème brûlée alors, c'est marrant que tu te souviennes de ça. » Si elle savait. Je me souviens encore de tous les détails de notre relation, je me souviens de notre rencontre, de notre premier rendez-vous, de notre premier baiser… Je me souviens aussi de ses goûts, son plat préféré, son dessert préféré, sa couleur préférée… Quand je vous dis que je me rappelle de tout je ne vous mens pas. On oublie pas si facilement ce genre de chose, surtout quand on est attentif et attentionné comme je le suis. « Je me souviens encore de beaucoup de choses tu sais. » On est beaucoup moins tendus que la dernière fois qu’on s’est vus, ça se voit et ça se sent. C’est plaisant. C’est beaucoup plus agréable. Je m’absente alors de table un court instant pour aller chercher une crème brûlée en cuisine. En règle générale les desserts sont préparés en avance et avant de les servir il ne nous reste plus qu’à terminer avec les dernières petites finitions. Je reviens pour poser le dessert au milieu de la table et je lui donne une petite cuillère « Voilà votre crème brûlée mademoiselle. » Je lui dis ça en français, juste avant d’en prendre une première bouchée. En huit ans, j’ai modifié ma recette de ce dessert en y ajoutant une petite touche personnelle secrète. Je me demande si elle va s’en rendre compte. Alors que nous dégustons tous les deux notre dessert notre conversation dévie sur mon restaurant. Je lui demande ce qu’elle en pense, si elle aime, si elle l’imaginait comme ça. Parce que bien sûr qu’Alex savait que j’avais cette envie d’ouvrir un restaurant. Je l’ai bassiné avec ça pendant plus d’un an. C’est juste qu’à l’époque je venais tout juste d’être diplômé, je n’avais que très peu d’expérience. Alors je savais que ce n’était clairement pas le moment et de toute façon je n’étais pas encore prêt à assumer toutes ces responsabilités. Je vis mon rêve, je vis de ma passion. Je sais que j’ai une chance que tout le monde n’a pas je m’en rends compte et c’est la raison pour laquelle je la vis à fond. Je passe beaucoup de temps au restaurant. Même si en fait je dois bien vous avouer que tout le temps que je passe au restaurant, c’est aussi pour m’occuper l’esprit. Parce que même deux ans plus tard, je pense encore beaucoup à Victoria. Alors certes maintenant j’arrive à parler et penser à elle sans avoir envie de crever tellement la douleur est forte. Mais ça reste difficile.

On a beaucoup parlé de moi mais en soit, je ne sais pas vraiment comment va Alex. Je ne sais pas ce qu’elle fait dans la vie, je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour elle ces huit dernières années. Alors je lui demande de m’en dire plus. En espérant qu’elle ne m’envoie pas chier. C’est comme ça que j’imagine des vraies retrouvailles entre deux personnes qui ne se sont pas vues depuis plusieurs années. Alors peut-être qu’on va essayer d’oublier cette soirée de la dernière fois et faire comme si c’était la première fois qu’on se revoyait. Elle réfléchit. Comme si elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait me dire ou pas. Comme si elle faisait le tri des informations ou bien comme si elle cherchait simplement les éléments importants dont elle avait envie de me faire part. « Je vais bien, mieux, l'air de Brisbane me réussit, sauf certains soirs. » Tant mieux très bien, je suis content de savoir qu’elle va mieux. Elle a l’air effectivement d’aller plutôt bien je trouve, elle a bonne mine elle semble apaisée. Ou bien c’est simplement une idée que je me fais. Mais sa dernière phrase me pose quand même certaines interrogations.  « Sauf certains soirs. » Est-ce que ça veut dire qu’elle passe beaucoup de temps dans les bars à boire et à faire la fête ? Très certainement oui. Je la connais, et même quand on était ensemble elle a toujours été une grande fêtarde. Ce qui n’est absolument pas mon cas d’ailleurs. Moi je ne suis pas quelqu’un qui aime sortir, me mélanger au monde, à toutes ces personnes bourrées. Après la mort de Victoria j’ai passé beaucoup de temps un verre à la main dans les bars. Parce qu’il n’y avait que quand je buvais que j’arrivais à oublier un peu. C’était grâce à l’alcool que ma douleur s’anesthésiait ne serait-ce que pendant quelques heures. Alors c’est comme ça pour toutes les personnes trainant dans les bars ? Tout le monde y va dans le but de boire ou oublier ? « Mon père continue de me pourrir la vie, y'a des choses qui ne changent pas même après huit ans. Ma mère s'est suicidée l'année dernière, ce qui a été le déclencheur de mon retour. » Quand elle commence par me parler de son père, je grimace. Je n’ai jamais rencontré cet homme mais elle m’en avait beaucoup parlé. Il n’a clairement pas l’air d’être quelqu’un digne de confiance, et pire encore il n’a pas l’air d’éprouver le moindre attachement pour sa fille. La pauvre. Elle ne mérite pas ça. Et puis elle me dit que sa mère s’est suicidée l’année dernière. J’ai l’impression qu’elle me sort ça comme s’il s’agissait d’un simple événement qui s’est passé dans le dernier épisode de sa série préférée. De même, je n’ai jamais connu la mère d’Alex, elle m’en avait simplement beaucoup parlé. « Merde…euh…je suis désolé pour ta mère. » Je ne sais pas trop quoi dire de plus. Je suis plus que bien placé pour savoir que dans ce genre de moment de toute façon il n’y a pas grand-chose à dire ou à faire. Et la connaissant je suis sûr qu’elle ne doit pas apprécier ces phrases bateau énervantes du genre  « Elle serait fière de toi. » Ou bien  « Il faut que tu continues à vivre pour elle. » Ces phrases tellement énervantes qui nous énervent plus qu’autre chose. Le décès de sa mère a dû être assez difficile à encaisser. Surtout un suicide, ça doit vraiment être horrible. Encore une fois je me répète, elle ne mérite pas ça. Elle n’a jamais eu tout l’amour qu’elle méritait quand elle était enfant et maintenant elle se retrouve avec une mère morte. Super l’ambiance. « J'ai trouvé un job à Brisbane. J'ai finalement décidé d'être sérieuse et de reprendre mes études à Londres, et je suis désormais journaliste sportive. Je me suis installée à Redcliff, enfin ça tu le sais déjà. » Alex, journaliste ? Cette image me fait sourire et je l’imagine vraiment très bien exercer ce métier. Elle a toujours aimé le sport. Encore une chose qu’elle aime et que moi je déteste. Quand on y réfléchit, elle et moi on a très peu de points communs. Mais pourtant on était si bien ensemble. Nos différences ne nous éloignaient pas au contraire je pense même que ça nous rapprochait. Ça nous permettait de faire découvrir à l’autre plein de choses. « Je t’imagine tellement bien journaliste ! Ça m’étonne pas que tu aies fait ce choix de carrière. Et puis journaliste sportive en plus, tout ce que j’aime. » Je finis sur un ton ironique qui me fait doucement rire. Notre conversation est si fluide, on est à l’aise en présence de l’autre et je dois avouer que je préfère largement cette ambiance que celle de la nuit précédente. « Qu'est-ce que je peux te dire d'autres ? Ah si j'ai revu Timothy au cimetière en allant sur la tombe d'une amie décédée. » Bah dis donc, j’ai l’impression qu’elle et moi on a beaucoup trop côtoyé ces dernières années. Tim, qu’est-ce que je pouvais ne pas le voir en peinture dans le temps. Pour moi ce mec c’était juste le gars beaucoup trop proche de ma copine et qui en plus ne la voyait pas comme une simple amie. En amour je suis très jaloux et assez possessif. Sans que ça soit maladif bien évidemment. Mais après son départ on s’est retrouvés comme deux cons, abandonnés par la même femme. Alors ça nous a rapproché et on a fini par devenir amis. Je me demande d’ailleurs si la revoir a fait remonter les sentiments qu’il avait pour elle à l’époque. « Et toi alors. Tout va bien pour toi ? Je veux dire, tu n'es pas malade au moins ? » Je fronce les sourcils, quelque peu surpris par sa question. « Pourquoi je serais malade ? » lui demandais-je dans un petit rire. Cette fille continuera de me surprendre avec ses remarques et réflexions toutes aussi improbables les unes que les autres. Et c’est en partie pour ça qu’elle me faisait tant rire avant. « Enfin tout à l'heure tu as dis que tu étais comblé ''professionnellement'' alors j'espère juste que tu es heureux aussi dans la vie. » Oh ça. Si je suis heureux. En voilà une bonne question. Qu’est-ce que le bonheur déjà ? Voilà un bon sujet de philosophie. Hop, vous avez quatre heures pour faire une dissertation sur le bonheur ! Je ne sais pas si je suis heureux. En tout cas je ne suis plus malheureux comme j’ai pu l’être il y a deux ans voire même il y a encore quelques mois. Mais de là à dire que je suis heureux…faut pas déconner non plus. Je hausse les épaules. « Oui oui je vais bien moi. » Ouais bon, je pourrais être un peu plus convaincant. « Hm… à peu près une année après ton départ j’ai aussi quitté l’Australie. Je me suis inscrit à un stage de cuisine professionnel en France. J’ai été accepté et je suis parti huit mois à Paris. Je suis complètement tombé amoureux de cette ville, et de la France en général. Ce stage m’a permis d’en apprendre encore plus sur la gastronomie française et de perfectionner certaines techniques. Après je suis parti quatre mois en Italie à Rome. Aussi pour un stage culinaire. C’était incroyable aussi. L’Italie c’est aussi un pays magnifique. » J’omets volontairement la partie où je pourrais lui parler de Victoria. Lui dire que je l’ai rencontré à Paris et qu’après elle m’a suivie à Brisbane. Je ne vois pas l’intérêt de lui en parler. Et puis ça jetterait un froid entre nous j’en suis sûr. « C’est un peu après être rentré que j’ai décidé d’ouvrir mon restaurant et…voilà. » Je ne réponds pas vraiment à sa question à savoir si je suis heureux dans la vie. Parce que je n’ai pas moi-même la réponse. « J’ai dit ça parce que en soit, y’a franchement pas grand-chose à dire sur ma vie privée. » Ce qui est vrai d’un côté et complètement faux de l’autre. Depuis deux ans oui il n’y a plus grand-chose à dire sur le plan privé mais si je le voulais j’aurais pu lui dire qu’entre temps je suis tombé amoureux, je me suis fiancé et que ma future femme est morte. Mais ces informations, je les garde pour moi.

Tout ça c’était trop beau pour être vrai et Alex finit tout de même par reparler de la soirée d’il y a quelques jours. Mais je suis surpris qu’elle en parle par elle-même sans que j’en fasse la moindre allusion. Elle me remercie mais en même temps elle n’a pas à le faire. Je n’aurais jamais pu la laisser rentrer chez elle. La Alex bourrée je la connais et je m’en suis déjà occupé plus d’une fois. Je sais que le lendemain matin elle se réveille toujours avec un mal de crâne insoutenable et qu’elle a la plupart du temps des grosses nausées. C’est pour ça que j’avais tout prévu. « Un petit peu. » Je la regarde en souriant, lâchant même un petit rire tout en secouant doucement la tête. Je ne suis donc pas étonné qu’elle ait été malade le lendemain matin, je ne sais même pas pourquoi je lui ai posé la question. « C’est bien fait pour toi, ça t’apprendra à boire autant. » Dans le son de ma voix il n’y a absolument aucun reproche, plus de la taquinerie qu’autre chose. Moi aussi j’ai déjà eu la gueule de bois. Eh oui je ne suis pas aussi parfait que la plupart de mes proches me disent. Pas aussi parfait qu’Alex le disait la dernière fois. Et on peut ajouter à ma liste de défauts ma maladresse. « Tu sous-entends qu'il y aura une autre fois alors ? » Mon cerveau freeze et je ne sais absolument pas quoi dire. Est-ce que je veux qu’il y ait une prochaine fois ? Certainement inconsciemment oui je le voudrais bien sinon je ne lui aurais pas dit ça. Parce que j’apprécie toujours autant sa présence quand elle est sobre. Parce que ça me rappelle le bon vieux temps quand on était heureux tous les deux.  Mais je ne sais tout de même pas quoi lui répondre. Je laisse un petit moment de silence s’installer. « Euh…bah…je sais pas. » N’importe quoi Caleb reprends-toi un peu.   « Si c’est pour passer un moment comme ça c’est plutôt cool non ? » Un moment sans prise de tête, sans questions existentielles. Même si oui, j’aimerais toujours savoir le pourquoi du comment de son départ, j’ai bien compris qu’elle ne me donnera pas de réponse alors j’ai décidé d’abandonner. Elle m’en parlera quand elle se sentira prête. « Je pense qu’au bout de huit ans d’absence on a pas mal de choses à rattraper tu crois pas ? » Tout ce que j’espère c’est qu’elle ne s’évanouisse pas dans la nature comme la dernière fois. Parce que peu importe ce qu’il va se passer dans le futur, Alex restera certainement à jamais une personne très importante pour moi.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyJeu 20 Juin 2019 - 0:49




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@Caleb Anderson & @Alex Clarke
« Je me souviens encore de beaucoup de choses tu sais. » Est-ce normal que cette phrase ne me laisse pas totalement indifférente ? J'ai envie de lui répondre que je n'ai rien oublié, mais pour une fois, je fais preuve de retenue pour ne pas me laisser embarquer dans des phrases tendancieuses et qui pourraient nous mettre mal à l'aise lui comme moi. Alors je reste silencieuse, et je le regarde filer en cuisine me laissant seule quelques secondes. Et il revient avec une crème brûlée, deux cuillères et un sourire quand il me présente le dessert en Français. Son accent, je l'avais oublié, finalement voilà une preuve que je ne me souviens pas de tout. « Merci chef » lui ais-je répondu en Français moi aussi, en glissant ma cuillère dans la crème. Ce moment est presque hors du temps et j'en profite, sans doute un peu trop. Je ne devrais pas, je le sais et pourtant son sourire, sa gentillesse, sa présence me pousse à me détendre et à profiter de ces retrouvailles. Pourquoi il doit être aussi bon ? Quelle conne je suis, je me laisse emporter et j’oublie presque toutes les erreurs que j'ai pu faire avec lui et dans ma vie. Et tout en mangeant ce dessert ensemble, nous partageons notre vécu des huit dernières années. Sans parler de ce jour ou je suis partie. Sans demander d'explication. Je lui parle de mon père, de ma mère, de mon job et il m'écoute sincèrement. Compatissant même quand je lui annonce le décès de ma mère. J'ai l'impression de ne pas mériter l'intérêt qu'il me porte, mais que ça fait du bien de le voir me regarder sans haine dans le regard. « Je t’imagine tellement bien journaliste ! Ça m’étonne pas que tu aies fait ce choix de carrière. Et puis journaliste sportive en plus, tout ce que j’aime. »  Ah le sport, ma passion et l'une des choses qu'il aime le moins au monde. Il rit doucement et son rire arrive jusqu'à moi et je me détends. Il me taquine, comme à l'époque. Et j'ai l'impression, pour une fois, de réaliser que je n'ai peut être pas tout gâchée en partant. Tout gâcher quoi ? Je n'en sais rien, mais je retrouve une petite partie de ce qui faisait notre relation et je me sens bien, même si je sais que tout ceci n'est qu'une parenthèse vouée à se terminer. J'apprécie ce moment, j'apprécie de me sentir proche de lui, d'être en quelque sorte liée à lui. Et même si mon esprit revient par moment troubler ce moment d’accalmie avec des questionnements totalement incompréhensibles, je tente de rester concentrée sur son regard, sur son rire qui raisonne encore quand il se moque de ma question débile au sujet d'une éventuelle maladie. Et je l'écoute me raconter une partie de sa vie, sans moi. Et je réalise que, durant ces huit dernières années, il a vécu de belles choses, pour lui le passionné de gastronomie Française. Et pendant tout ce temps, moi, j'ai enchaîné conneries sur conneries, mauvais choix sur mauvais choix. Il était à quelques kilomètres de moi, Londres – Paris c'est tout proche. Mais lui vivait sa vie, celle qu'il voulait, celle qui le comblait, alors que moi j'étais tout bonnement incapable d'être heureuse. J'avais été heureuse à Brisbane, j'avais été heureuse avec lui, avec mes proches, ceux que j'avais rencontré en Australie, débarrassée de l'influence néfaste et du contrôle de mon père. Mais j'ai réussi à tout gâcher et si à l'époque les raisons de ma décision étaient nombreuses, je n'arrive pas à me dire que j'ai fais le bon choix … C'est sans doute pour cette raison que je me culpabilise autant, parce qu'au fond, peut-on se reprocher une bonne décision ? Mais je tente de me rassurer en me convaincant qu'il a été heureux, lui ! Encore une fois, je me perds dans mes pensées, perdant le fil de la conversation et cherchant un moyen de me rattraper au moment sans que mon visage ne s'assombrisse ou que je laisse un voile de tristesse marquer mes trop nombreux doutes. Alors je me concentre sur lui, sur ses paroles, sur ses derniers mots qu'il choisi pour me compter sa vie sans moi. « J’ai dit ça parce que en soit, y’a franchement pas grand-chose à dire sur ma vie privée. » Pas grand chose à dire sur sa vie privée ? Je n'ai donc vraiment rien compris lors de la dernière soirée, bon j'étais complètement bourrée, mais j'étais persuadée de l'avoir entendu me dire qu'il était heureux et qu'il avait rencontré quelqu'un. Je ne sais plus à quoi me fier, mais au fond, je m'accroche, sans comprendre vraiment pourquoi, à l'idée qu'il n'y a justement ''pas grand chose à dire sur sa vie privée''. C'est dingue, quelques minutes plus tôt une partie de moi voulait qu'il soit heureux pour me déculpabiliser de l'avoir laissé, et maintenant je me sens presque soulagée et sereine de le savoir seul ? 29 ans que je vis avec moi même, et mes contradictions arrivent encore à me surprendre. Je tente de ne pas chercher un sens à mon ressenti, de ne pas creuser réellement parce que j'ai peur de ce dont je pourrais prendre conscience. Je sais que je dois dire quelque chose, que je dois parler parce qu'il est désormais silencieux et qu'il me regarde. Je prends la dernière cuillère de crème brûlée et c'est là que je réalise que certaines choses changent. « Elle est différente. » Encore une phrase qui peut laisser songeur et qui arrive décousue du reste de notre discussion. Encore une réplique qui manque de sens et de logique. Mais est-ce qu'il y a encore quelque chose de logique dans ma vie ? « Ta crème brûlée, elle est différente je veux dire. Elle a changé, et en mieux. Enfin je crois, elle est très bonne en tout cas » Je tente un sourire et je le regarde réagir à mon compliment maladroit. Les choses changent même sa crème brûlée a changé. Mais tout les changements ne sont pas négatifs non ? Moi, je sais que j'ai changé et je sais que c'est pas pour le mieux, mais je peux apprendre, je peux m'améliorer ? Et je peux commencer aujourd'hui, au moins essayer. Et la première chose à faire est de m'excuser, et même si rester dans cette légèreté des retrouvailles semble une idée bien tentante, je me lance dans des excuses poussives mais sincères au sujet de la fameuse soirée. Première partie des excuses, c'est fait. Je sais que j'ai tellement plus à me faire pardonner, mais je me contente de ces premières excuses. C'est déjà un premier pas. Et je prends avec soulagement ces remarques et sa réaction. Il ne semble pas me tenir rigueur de mon abus de boisson et surtout de mon comportement à la limite de l'irrespect. Il se permet même de se moquer de moi, de me taquiner. « C’est bien fait pour toi, ça t’apprendra à boire autant. » Et il sourit, il rit même. Comme j'aime son rire. Et je me prends au jeu, un peu. Un air faussement vexée sur le visage, une moue boudeuse, j'en oublie que je ne devrais pas faire ça. Le laisser revenir dans ma vie est une mauvaise idée, mais une idée qui sur le moment semble au contraire, tellement naturelle et rassurante. Je me laisse avoir, par cette proximité entre nous qui s'installe peu à peu. Par ces petits gestes qui me ramènent quelques années en arrière. Je me laisse avoir par lui, par tout ce qui fait que je l'ai aimé. Parce qu'il savait me faire rire, parce qu'il savait me rassurer, et visiblement, il semble avoir toujours cet effet sur moi. Et alors que je devrais être mal à l'aise en sa présence, la pensée de mes mensonges devrait suffire à me garder distante. Et pourtant, je n'arrive pas à rester impassible, froide, distante. Je suis beaucoup trop vulnérable face à lui, et je constate que je ne suis pas insensible à son charme, à ses qualités. Il est lui, toujours le même. Et je remarque que le proverbe est vrai, on oublie jamais son premier amour. Et pourtant, je sais que je devrais lutter, ne pas laisser de lien se créer entre nous. Pour moi, pour lui. Parce que je sais que je suis vouée à le décevoir, à le blesser. Mais je n'y arrive pas. Et je veux juste profiter de lui, de sa bonne humeur. « J'avais pas bu tant que ça, mais faut croire que je suis vieille et que je tiens bien moins l'alcool. » Je souris à mon tour. « Par contre, toi tu as développé ta résistance à l'alcool à traîner seul dans les bars ? Et dire qu'avant je devais te supplier pour venir avec moi dans un bar boire autre chose que du vin. Tu as bien changé Caleb Anderson. » Encore un rire de ma part. C'est que je prendrais presque goût à rire avec lui, à le taquiner. Et c'est à ce moment, qu'il évoque à demi-mot, maladroitement, une proposition de ''prochaine fois'' à laquelle je réagis sans trop réfléchir. « Euh…bah…je sais pas. »  Et je comprends à sa réaction que je n'aurais pas du poser cette question. Je me sens si mal d'un coup devant son hésitation. Comme si ces dernières minutes de calmes, venaient d'être balayées en deux phrases. Mais à quoi je m'attendais ? Qu'il me saute dans les bras et qu'il soit juste heureux que je sois en vie et de retour ? « Si c’est pour passer un moment comme ça c’est plutôt cool non ? » Il joue avec mes sentiments, sans même le savoir, sans même s'en rendre compte. Et, il me fait faire les montagnes russes des émotions. « Oui je confirme c'est plutôt cool, j'aime bien passer du temps ici. » Sous-entendu, avec toi. Mais au dernier moment, je fais preuve de discernement et je retiens ces quelques mots qui pourraient vraiment me porter préjudice et mettre une distance entre nous. Pourquoi suis-je encore si réactive à ses paroles ? Pourquoi, je me ridiculise devant lui, tout le temps ? Pourquoi je sens toujours un peu fragile et vulnérable face à lui ? Et pourquoi ce n'est même pas désagréable ? « Je pense qu’au bout de huit ans d’absence on a pas mal de choses à rattraper tu crois pas ? » Oh qui oui Caleb, si tu savais. Je lui souris bêtement. Je sens que l'idée est mauvaise, mais pourquoi gâcher un tel moment ? Il est là, je suis là, une crème brûlée terminée devant nous et l'ambiance qui laisse place à la taquinerie. J'en oublie tout. Et je serais tellement conne de ne pas en profiter un peu, de ne pas me laisser le droit à ce moment de répit. Et peu importe ce qui pourrait advenir de l'avenir, je me sens bien dans son restaurant, je me sens bien avec lui. Et même si j'ai la sensation au fond de moi, de le trahir encore, je n'ai qu'à le regarder sourire pour oublier mes doutes. « Et tu veux rattraper quoi en premier ? » Oups. Phrase déplacée sans doute. Je baisse les yeux gênés, mais je ne peux empêcher un petit rire de se faire entendre. « C'est pas ce que je voulais dire, excuse-moi. Parles moi de toi, pas du restaurant ou de la cuisine mais de toi. Tu fais quoi de tes journées quand tu n'es pas au fourneau ? »
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptySam 22 Juin 2019 - 17:24

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”

Cette deuxième rencontre avec Alex est beaucoup plus plaisante que la première même si elle reste vraiment très inattendue. Elle est plus souriante que la dernière fois, je ne sais pas si j’ai raison mais elle me semble aussi beaucoup moins triste et j’avoue que ça me rassure aussi. Je n’aime pas la voir triste, je n’ai jamais aimé ça d’ailleurs. Quand on était ensemble et qu’elle avait un coup de blues je faisais toujours le con et je lui racontais tout un tas de blagues nulles rien que pour lui arracher un sourire ou même un rire. La voir sourire c’est quelque chose que j’adorais, je me souviens que je la trouvais si belle quand elle me souriait je ne vivais que pour ça. Partager à nouveau un dessert tous les deux comme au bon vieux temps, j’ai l’impression de revenir un peu plus de huit ans en arrière et l’espace de quelques secondes c’était presque comme si rien n’avait changé entre nous. On partage cette crème brûlée qui est posée au milieu de la table entre nous, on parle de tout et de rien. Exactement comme on faisait avant. Je pense que si on évite le sujet de son départ on pourrait très facilement retrouver cette complicité que nous avions autrefois. Et moi voilà maintenant content de la revoir, de repasser du temps ensemble et de voir qu’elle n’a pas l’air d’aller si mal que ça. J’en oublie ces retrouvailles désastreuses que nous avons vécu il y a peu de temps et je m’autorise à profiter de ce moment avec elle. J’oublie qu’il y a huit ans elle m’a brisé le cœur en partant, qu’à cause d’elle je me suis posé des millions de questions en me demandant ce que j’avais bien pu faire ou dire pour la faire fuir ainsi. J’oublie que j’ai eu tant de mal à oublier cette fille. Jusqu’à ce que j’aie rencontré Victoria. Mon Dieu. Victoria. Elle connaissait Alex. Enfin, je lui avais parlé de ma relation avec elle et de la façon dont elle s’était terminée. Je me demande ce qu’elle m’aurait dit si elle avait été encore là. Ce qu’elle aurait dit quand j’aurais dû lui avouer que mon ex petite-amie était de retour en Australie. Est-ce que si Victoria était encore là le retour d’Alex m’aurait bouleversé à ce point ? Je ne pense pas. À vrai dire je n’en sais rien. Pourquoi est-ce que la revoir me bouleverse autant ? Encore une fois, je n’ai aucune réponse à cette question. Je ne sais pas pourquoi ces retrouvailles me perturbent à ce point-là. Est-ce que c’est normal d’être aussi bouleversé par le retour de son ex ? Nous sommes restés ensemble pendant un an et demi, on a vécu des moments disputes, des moments heureux, on s’est aimés.  Je pense que ce genre de choses nous marquent à vie et quand on revoie une personne qu’on a tant aimé, ça ne peut pas nous laisser indifférent. Peut-être que je me trompe. Peut-être que je ne devrais pas me laisser submerger par mes émotions comme ça. Peut-être au final, que ce n’est pas si normal que ça. « Elle est différente. » Je relève le menton vers elle alors que son intervention vient tout juste de mes sortir de mes pensées. « Ta crème brûlée, elle est différente je veux dire. Elle a changé, et en mieux. Enfin je crois, elle est très bonne en tout cas » Je la regarde, elle me sourit, et je lui rends son sourire. Elle se souvient. Elle s’est rendue compte que oui effectivement la recette de ma crème brûlée a changée, je ne pensais pas qu’elle l’aurait sentie mais si. Ça me fait plaisir. En même temps, des crèmes brûlées je lui en avais fait tellement souvent, parce qu’elle arrêtait pas de m’en demander. Dès qu’elle me demandait de lui cuisiner un gâteau ou une pâtisserie je lui faisais toujours en essayant de modifier un peu la recette pour y ajouter ma petite touche personnelle. « Tu te souviens. Effectivement oui, j’ai un peu changé la recette. » Et elle apprécie ce changement puisqu’elle me précise tout de suite que le dessert n’en reste pas moins bon. Ça me fait plaisir et son avis compte. Avant, son opinion était primordiale dans tout ce que j’entreprenais. Je voulais toujours avoir son point de vue, ses conseils. Mais quand elle est partie j’ai dû me mettre à devoir prendre des décisions seul sans qu’Alex ne soit à mes côtés pour me dire ce qu’elle en pensait. Au début c’était dur, mais j’ai fini par m’y faire.

La conversation est fluide et elle semble beaucoup plus naturelle que la dernière fois, ce qui me prouve que nous n’avons pas perdus cette complicité que nous avions autrefois. Il me suffit de ne pas prononcer les mots « départ » et « pourquoi » et j’ai affaire à une Alex agréable, sobre et un peu souriante. Oui parce qu’elle ne sourit pas autant que dans mes souvenirs. Peut-être qu’elle n’est pas encore assez à l’aise. Ou bien c’est simplement parce qu’elle n’est plus aussi heureuse qu’elle ne l’était il y a huit ans. Je me demande si elle a fini par retrouver l’amour ? Si elle a rencontré un homme qui l’aimait autant qu’elle le mérite ? S’il te traitait comme une princesse ? J’espère. Parce qu’elle mérite tout ça. Même si j’ai l’impression qu’elle ne s’en rend pas compte, j’espère qu’elle sait qu’elle mérite des hommes qui l’aime pour qui elle est et qui la traite comme la princesse qu’elle est. Je ne lui parle donc pas de son départ mais je me permets de lui faire une réflexion sur la quantité d’alcool qu’elle avait ingurgité ce soir-là. Là-dessus je n’ai pas changé elle le sait. J’ai toujours été comme ça. « J'avais pas bu tant que ça, mais faut croire que je suis vieille et que je tiens bien moins l'alcool. » Elle sourit. Si Alex, tu avais quand même pas mal bu la dernière fois. Surtout que je pense qu’elle avait certainement dû boire quelques verres avant que je ne la rejoigne. « Par contre, toi tu as développé ta résistance à l'alcool à traîner seul dans les bars ? Et dire qu'avant je devais te supplier pour venir avec moi dans un bar boire autre chose que du vin. Tu as bien changé Caleb Anderson. » Elle rit, et je ris doucement à mon tour. Je ne pense pas vraiment avoir tant changé que ça pourtant. Je suis toujours le même, comme ma vie n’a pas changée tant que ça en huit ans. Sauf si on oublie le fait que j’ai réussi à ouvrir mon propre restaurant je veux dire. Rien n’a vraiment changé. Et c’est plutôt triste. « Je traîne beaucoup trop souvent seul dans les bars. Je passe la plupart de mon temps à boire comme un trou pour oublier ma vie de merde. »  Je m’arrête de parler pendant un moment et j’attends de voir sa réaction. Tout ce que je viens de dire est bien évidemment faux, mais juste un instant, j’ai envie de voir ce qu’elle me dirait si c’était la vérité. Parce qu’effectivement quand on était ensemble elle devait me traîner de force pour que je l’accompagne dans ces bars. « Non mais je rigole rassure-toi c’est pas vrai. » Je ris à nouveau secouant doucement la tête. « Bon par contre oui j’ai quand même vraiment développé une certaine résistance à l’alcool parce qu’il y a quelques années j’ai vraiment eu une période pendant laquelle j’ai passé pas mal de temps dans les bars. » Boire pour effectivement oublier ma vie de merde et oublier que j’avais tué la femme dont j’étais éperdument fou amoureux. Celle avec qui je devais me marier et celle qui aurait dû être la mère de mes enfants. Mais ce détail je préfère le garder pour moi et ne pas lui partager. Je pense qu’il est trop tôt pour que je lui parle de Victoria. Et puis ça pourrait être assez gênant quand même non ? Je n’ai plus qu’à espérer qu’elle ne m’en demande pas plus sur cette fameuse période de ma vie parce que dans ce cas je ne lui mentirai certainement pas. «Et toi ? Je suppose que faire la fête c’est toujours autant ton truc qu’avant ? » Je me souviens, qu’elle me demandait bien trop souvent de l’accompagner à des soirées qu’elle avait de prévues chez tel ou tel ami. La plupart du temps j’acceptais en partie parce que je voulais lui faire plaisir et aussi parce que c’était une excuse pour passer encore plus de temps avec elle. Et ça, je ne disais jamais non. Sa présence était primordiale pour moi dans le temps et elle parvenait même à m’apaiser.

Elle me demande si je pense qu’il y aura une prochaine fois. Je ne sais même pas quoi lui répondre. Dans un sens oui, j’ai envie de la revoir parce que je sais qu’on a encore des millions de choses à se dire, parce que je sais que j’aime toujours passer du temps en sa compagnie. Mais je me demande si passer autant de temps avec mon ex petite amie est une bonne idée. En fait j’ai peur que ça fasse remonter des vieux sentiments à la surface. Des sentiments que je ne me sens pas encore prêt à assumer. J’essaie de rester assez neutre en lui disant que nous passions un bon moment –elle me confirme d’ailleurs qu’elle passait elle aussi un bon moment – et puis j’argumente en disant qu’au bout de huit ans sans se voir nous avions certainement beaucoup de choses à rattraper –ce qui est vrai d’ailleurs – « Et tu veux rattraper quoi en premier ? » Je me raidis, ne sachant pas trop quoi lui répondre. Je rêve ou cette phrase est totalement à double sens ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Elle baisse les yeux, et je la connais. Si elle fait ça c’est qu’elle est certainement gênée. Mais un léger rire se fait tout de même entendre. « C'est pas ce que je voulais dire, excuse-moi. Parles moi de toi, pas du restaurant ou de la cuisine mais de toi. Tu fais quoi de tes journées quand tu n'es pas au fourneau ? » À mon tour gêné, je passe une main dans mes cheveux. C’est triste, parce que depuis deux ans je me suis renfermé dans mon boulot, travaillant toute la journée, tous les jours et voire même restant au restaurant jusqu’à très tard le soir pour m’éviter de faire face à la dure réalité de ma vie trop longtemps : je suis seul, Victoria n’est plus là. C’est moi qui conduisais et c’est elle qui a perdu la vie. Elle était trop parfaite pour ce monde. Aucun défaut je vous assure. Je ne sais pas quoi lui répondre. Elle va se rendre compte de la tristesse de ma vie de ces deux dernières années. Je relève enfin les yeux vers elle, haussant doucement les épaules. « Bah…je dois t’avouer que je passe beaucoup de temps au restaurant. C’est un business qui demande énormément de travail. » Depuis tout à l’heure je ne fais que lui parler de ma vie professionnelle. Mais en même temps côté personnel il n’y a vraiment pas grand-chose à savoir Alex, fais-moi confiance. J’évite à tout prix le sujet de ma vie personnelle et elle doit certainement le ressentir. En plus je ne réponds même pas vraiment à sa question. Je n’y réponds même pas du tout en fait. « Y a pas grand-chose à dire sur moi, j’tassure. » Voilà et ça, c’est tout ce que tu as à savoir Alexandra. J’évite son regard l’espace d’un instant. Il faut que je trouve un nouveau sujet de conversation et vite, pour qu’elle n’ait pas le temps de rebondir et de mes poser encore beaucoup trop de questions. Je relève les yeux vers elle, la regardant à nouveau. « Et toi ? Parle-moi encore de toi. De ton métier. » Oui voilà ça c’est bien ça. « Ça te plait ce que tu fais ? » C’est banal comme question, au final je suis pas si satisfait que ça de mon idée j’aurais franchement pu trouver mieux. Elle va me trouver bizarre, je le sais je la connais et elle aussi elle me connait un peu trop bien même. Elle risque de comprendre qu’il y a un sujet que j’évite mais en même temps si elle me connait si bien que ça, elle saura que je n’ai vraiment pas envie d’en parler.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyMar 25 Juin 2019 - 15:20




I lay in tears in bed all night, alone without you by my side
@Caleb Anderson & @Alex Clarke

 « Tu te souviens. Effectivement oui, j’ai un peu changé la recette. » La crème brûlée a réussi à briser un peu la glace entre nous. A croire qu'il a suffit qu'il m'offre l'un de mes desserts préférés pour que toute mon appréhension et ma retenue retombe. Ou c'est peut être son attitude qui m'a rassurée ? La ou la plupart des gens m'auraient bombardé de questions, lui il n'en fait rien. Ni sur mon départ, ni sur mon attitude. Il ne m'a pas viré de son restaurant non plus, il est juste lui. Présent, agréable, gentil, avenant, patient. Et il me rappelle tout ce que j'ai laissé. La crème brûlée terminée, la discussion commence à s'installer entre nous. Des banalités d'abord, encore un peu de retenue obligatoire après huit ans d'absence et de silence. Mais il me met à l'aise et on se redécouvre un peu, l'un comme l'autre ayant visiblement envie de découvrir ce que la vie leur avait réservé. « Je traîne beaucoup trop souvent seul dans les bars. Je passe la plupart de mon temps à boire comme un trou pour oublier ma vie de merde. » Je le regarde avec un air interloqué quelques secondes, ne sachant pas comment réagir à sa remarque. Est-ce une blague de mauvais goût pour se moquer de moi ? Ou une véritable révélation qui voudrait dire beaucoup ? Il fut un temps ou je le comprenais. « Tu m'expliques ? » Simple, ouvert, sans jugement. Et là, il rit, en m'avouant qu'il blague. « T'es con, c'était pas drôle. » L'insulte est amicale, dites sans réfléchir, c'est sorti ainsi, brut. Un signe que je commence à réellement me détendre et à être à l'aise avec lui. Je ne pensais pas que ce serait possible. Mais je ris doucement avec lui de sa blague. Pas très longtemps, parce qu'il reprends la parole avec sérieux. « Bon par contre oui j’ai quand même vraiment développé une certaine résistance à l’alcool parce qu’il y a quelques années j’ai vraiment eu une période pendant laquelle j’ai passé pas mal de temps dans les bars. » Je l'écoute me confier une partie de sa vie et ça attire mon attention. Caleb Anderson qui boit dans un bar ? Forcément ça attire mon attention, c'est moi ça, pas lui. C'est ma spécialité, pas la sienne alors je sais que c'est pas très bon signe et qu'il a du lui arriver quelque chose de grave pour qu'il devienne comme moi. Je cherche comment formuler la question qui me taraude l'esprit, mais il ne m'en laisse pas le temps et il relance la conversation sur moi. «Et toi ? Je suppose que faire la fête c’est toujours autant ton truc qu’avant ? »  Oh dur dur la question Caleb, à croire que je ne suis qu'une fêtarde invétérée, accro à la fête. J'ai envie de prendre sa question sur le ton de la rigolade, mais je suis coincée, je n'y arrive pas. Incapable de répondre à sa question anodine. Pourquoi, je dois prendre les choses à cœur ? Malheureusement, si je suis toujours aussi bourrée qu'à l'époque, ce n'est même pas dans le but de m'amuser ou de faire la fête, c'est dépitant comme conclusion. J'en suis réduite à me sentir moi même pathétique. Est-ce que je lui mens ? Est-ce que je dis la vérité ? Mais quelle vérité ? Que depuis que je suis partie de Brisbane, loin de lui, je ne fais plus la fête, je me drogue, je bois juste pour oublier. Que j'ai couché avec des mecs qui étaient le total opposé de lui juste comme ça. Pourquoi d'ailleurs ? J'en sais rien. Alors quel mensonge ? Quelle vérité puis-je lui raconter? Lui dire que je continue à squatter les bars comme à mes vingt ans donne l'image d'une fille pathétique, incapable de grandir, une image déplorable que je ne veux pas lui renvoyer. Et en même temps, l'image de la fille qui boit au point de ne plus se souvenir de ses soirées, juste pour soulager sa peine, c'est guère mieux et ça risque d'engendrer bien trop de questions que je ne suis pas prête d'assumer. Caleb, on était en train de se détendre, de profiter pourquoi cette question ? Alors je le regarde presque désemparée par cette question et je décide de lui mentir, après tout, je suis plus à un mensonge près. Enfin pas réellement mentir, mais édulcorer la réalité. Je tente de plaquer un sourire sur mes lèvres et ne pas laisser paraître mes questionnements et mes incertitudes. « Beaucoup moins, je ne suis plus vraiment fêtarde, mais la dernière fois je venais de rater ma première interview, alors j'ai sans doute bu un peu trop! » Il n'a pas besoin de savoir que pour tout les autres soirs, pour toutes les autres murges que je me prends, les raisons sont toujours différentes mais au fond, si je suis comme ça, le point de départ reste toujours le même. Et, c'est justement un départ à proprement parlé. Le mien, le jour ou j'ai quitté son appartement, bien décidé à l'éviter pendant plusieurs mois, puis plusieurs années.

La discussion redevient plus légère. C'est assez fou la capacité qu'il a, à me mettre aussi rapidement à l'aise que mal à l'aise. Je suis une incorrigible lunatique, en total contradiction permanente avec moi même, avec mes émotions. Je suis bien avec lui, la toute de suite et pourtant, je sais qu'il est celui face auquel je suis potentiellement la plus fragile, la plus vulnérable. Parce qu'il est lui, parce qu'il y a les souvenirs, les sentiments et ce secret. Mais je me laisse aller, je profite de l'instant et des moments de répits auprès de lui. Je me laisse aller à une gaffe bien maladroite, dont je rigole. Et c'est à mon tour de le questionner un peu sur sa vie, essayer de découvrir ce qu'il cache derrière son image de chef cuisinier accompli. Je vois qu'il se passe la main dans les cheveux, je ressens sa gêne, la tristesse qu'il tente en vain de me cacher. Finalement, Caleb, je suis toujours capable de te comprendre, de voir quand tu cherches à me cacher des choses. Tu n'as pas progressé dans l'art du mensonge ou de la dissimulation. Et je sens que tu portes quelque chose de lourd, quelque chose que tu garde pour toi et que derrière ton ''pas grand-chose à dire sur toi'' se cache quelque chose. Mais quoi ? « Et toi ? Parle-moi encore de toi. De ton métier. Ça te plaît ce que tu fais ? » Encore une fois, il ne me laisse pas le temps de rebondir, de le questionner, et il redirige la discussion sur moi, sur ma vie. « Tu sais journaliste sportive, je pense que je pouvais pas trouver mieux, c'était pas un rêve comme toi, mais c'est pratique, j'ai mes entrées pour les matchs maintenant et surtout je suis payée à parler de sport, t'imagine j'ai fais ça gratuitement presque toute ma vie, alors être payé c'est la cerise sur le gâteau pour faire une métaphore culinaire. Donc, j'ai pas à me plaindre. » Pas sur mon boulot, c'est d'ailleurs la seule chose qui tient à peu près dans ma vie parce que pour le reste je tente comme je peux de me maintenir à flot. Je retrouve des personnes de mon passé, avec plus ou moins de réussites, je tente de reprendre ma vie en main mais c'est bien bancale et pas très réussi pour le moment. Mais je ne veux pas m'attarder sur mes échecs, c'est pas le sujet et j'ai des choses en tête qui me tourmente depuis quelques minutes. Son comportement, ses silences, sa gêne, ses changements de conversations et sa phrase lancée comme ça, mais qu'il a éludé juste après. Pourquoi avait-il eu besoin de traîner dans les bars seul ? « Caleb, je peux te poser une question ? » Comme souvent dans ce genre de situation, la question est posée avant même d'avoir obtenu la permission et c'est le cas aussi aujourd'hui. Je le regarde hésitante, jouant avec mes ongles, un signe bien caractéristique d'un stress ou d'une hésitation en moi et je me lance. « Je te sens sur la retenue sur ta vie. » Ce pourrait presque en être drôle que je lui dise cela, moi, qui suis sur la retenue presque permanente pour tenter de lui cacher la vérité sur notre histoire. « Tu sembles ailleurs par moment, tu changes de sujet, tu éludes des questions. Si tu ne veux pas en parler je comprendrais, mais je te connais, je sais qu'il y a quelque chose et si tu as besoin d'en discuter je suis là. » Une vraie sincérité émane de cette confession. Je sais que je lui ai fais de la peine, que je l'ai blessé et que je risque de le blesser encore mais je m'inquiète pour lui, enfin je me préoccupe de son sort. Parce que c'est Caleb, ça ne s'explique pas. Je sais que je peux être la cause de certaines de ses souffrances et pourtant je ne veux pas qu'il souffre. Incompréhensible pour la plupart des gens, pour moi aussi mais je ne peux pas rattraper mes erreurs. Je peux pas. Je peux par contre, être là pour lui et l'écouter.
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptySam 29 Juin 2019 - 13:07

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”
Est-ce que je traîne souvent seul dans les bars ? Non, ça n’arrive même presque jamais, c’est soir-là c’était exceptionnel mais je ne sais pas pourquoi je me suis dit que lui faire croire le contraire pourrait être assez drôle. Elle semble assez choquée mais on dirait qu’elle me croit bien, elle a l’air de croire au Caleb trainant dans les bars seul tous les soirs, toujours complètement bourré. En fait, peut-être que c’est pour ça qu’elle m’a quittée il y a huit ans, peut-être que j’étais trop sérieux pour elle et que je ne m’amusais pas assez. C’est possible. Parce qu’Alex elle, c’était une grande fêtarde, elle aimait sortir s’amuser avec ses copines. Et moi j’ai toujours été bien plus casanier. Mais je ne l’empêchais pas de sortir pour autant, elle faisait ce qu’elle voulait de ses soirées, nombreuses sont les fois où elle passait de longues heures avec ses amies à sortir, elle rentrait tard. Mais je ne lui disais rien et ça ne me dérangeait pas, parce que je savais qu’elle était comme ça et je l’aimais comme elle était. Quelques fois elle me traînait dans les bars avec elle le soir, aussi un peu pour me forcer à sortir je pense et elle avait raison. Je pense que c’est aussi en partie grâce à elle que je me suis un peu plus ouvert aux autres. « T'es con, c'était pas drôle. » Je lui souris d’un air amusé parce que moi si j’ai trouvé ça assez drôle quand même. « Bah si c’était drôle quand même. Si t’avais vu ta tête. » Je ris doucement, je la taquine comme je le faisais tout le temps avant. Là maintenant tout de suite, je me sens bien. J’ai l’impression de retrouver la Alex que j’ai connue il y a des années et des années. Celle dont j’étais tombé amoureux, celle pour qui j’aurais été capable de tout. Ça m’aide à me souvenir à quel point nous étions bien tous les deux, à quel point nous étions amoureux. Ce qui encore une fois ne fait que m’aider à me poser encore plus de questions. Pourquoi est-ce qu’elle est partie si nous étions aussi bien l’un avec l’autre ? Peut-être qu’elle n’était pas heureuse avec moi elle ? Mais qu’est-ce que je faisais de mal alors si je n’étais pas capable de rendre heureuse la femme que j’aimais ? Elle avait pourtant l’air bien elle aussi. Elle me semblait également épanouie avec moi, tout comme je l’étais avec elle. Mais peut-être que ce n’était qu’une illusion, peut-être qu’en fait elle n’était pas bien avec moi, elle ne savait pas comment me le dire alors elle a décidé de partir. J’ai envie de lui demander si elle était heureuse avec moi, je crève d’envie de lui demander encore une fois pourquoi est-ce qu’elle m’a laissé tout seul comme un con. Mais je sais que si je lui demande, elle ne me répondra pas. Je la connais. J’ai compris que la bombarder de questions ne servait à rien. Elle m’en parlera quand elle jugera que c’est le bon moment. Mais en même temps je me demande s’il y a vraiment un bon moment pour annoncer à quelqu’un la vraie raison de son départ des années plus tôt ? « Beaucoup moins, je ne suis plus vraiment fêtarde, mais la dernière fois je venais de rater ma première interview, alors j'ai sans doute bu un peu trop! » Je fronce les sourcils en l’écoutant. Alexandra Clarke qui n’aime plus faire la fête ? Ça me parait étrange. Elle qui aimait tant ça avant. Elle est donc devenue comme moi ? Elle préfère passer ses soirées toute seule devant Netflix ou en lisant un livre ? « Vous avez bien changé mademoiselle Clarke. » Les gens changent. Que ce soit en bien ou en mal et on ne peut rien faire contre ça. Je ne sais pas encore si je préfère cette Alex ou l’ancienne, on a pas encore passé assez de temps ensemble pour que je me fasse une idée. Tout ce que je sais c’est que je suis content de pouvoir repasser un peu de temps avec elle sans que l’on s’engueule comme la dernière fois.

Je sens qu’Alex essaie de rediriger la conversation sur moi et je n’aime pas ça. Je ne sais pas ce que je peux lui dire ou non, je me vois mal me confier à elle en lui disant qu’un an après son départ je suis tombé amoureux d’une française que j’ai ramené avec moi en Australie, que nous étions fiancés et qu’elle est morte depuis maintenant deux ans. Nous avions tellement de projets elle et moi, nous avions dans l’idée de fonder une famille on voulait avoir des enfants. Beaucoup d’enfants. On avait les mêmes buts et les mêmes ambitions dans la vie. Elle me manque. Mon Dieu elle me manque tellement. Je donnerais tout ce que je peux pour pouvoir la revoir ne serait-ce que pendant une heure. Voilà. Est-ce que je lui dis tout ça ? Il ne faut pas oublier qu’Alex, c’est mon ex petite-amie et que nous sommes ne train d’essayer de retisser des liens, ou bien de rattraper un peu le temps perdu. Je n’ai pas envie de lui parler de Victoria, alors je détourne ses questions en redirigeant la conversation sur elle. Mais de quoi est-ce que je pourrais lu parler ? Sa famille est un sujet à éviter je le sais je la connais très bien. Je sèche. Je peux lui demander de me parler de son travail ? Ah oui ça c’est bien oui. Ça me semble être une bonne idée. « Tu sais journaliste sportive, je pense que je pouvais pas trouver mieux, c'était pas un rêve comme toi, mais c'est pratique, j'ai mes entrées pour les matchs maintenant et surtout je suis payée à parler de sport, t'imagine j'ai fais ça gratuitement presque toute ma vie, alors être payé c'est la cerise sur le gâteau pour faire une métaphore culinaire. Donc, j'ai pas à me plaindre. » Je l’écoute avec beaucoup d’attention. Elle parle de son travail avec passion ça se ressent. Elle aime ce qu’elle fait. En même temps comme elle le dit si bien, elle ne pouvait pas tomber mieux. Le sport a toujours été une de ses plus grandes passions, et être payé pour parler de sa passion c’est génial. C’est le rêve de tous. Je suis comme elle. Moi aussi je suis payé pour faire quelque chose qui me passionne. Je souris doucement. « Je suis content pour toi. » Je suis sincère. « C’est bien que tu aies fini par trouver quelque chose qui te plaît. Et comme tu le dis, t’es payée pour parler de ta passion c’est génial. » Malheureusement pour moi elle n’a pas l’air de vouloir s’étaler sur sa vie puisqu’elle me demande si elle peut me poser une question. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai peur de ce qu’elle va me demander. Je hoche tout de même la tête. J’appréhende sa question et je suis sûr qu’elle va pouvoir le voir sur mon visage. Le truc quand on revoit quelqu’un qui nous connaissait par cœur il fut un temps c’est qu’on ne peut rien lui cacher, elle le verra forcément. Surtout que je n’ai jamais été extrêmement bon pour mentir. Elle joue avec ses ongles, je sais que chez elle ça veut dire qu’elle ne sait pas comment aborder la chose, elle ne sait pas comment me poser cette question. Elle est hésitante ça se voit, justement parce que je la connais et je connais très bien son langage corporel. « Je te sens sur la retenue sur ta vie. Tu sembles ailleurs par moment, tu changes de sujet, tu éludes des questions. Si tu ne veux pas en parler je comprendrais, mais je te connais, je sais qu'il y a quelque chose et si tu as besoin d'en discuter je suis là. » Oh ça. Sans le savoir elle vient de toucher mon point sensible. Si je change de sujet c’est juste que je n’ai pas envie de parler de moi parce qu’il n’y a rien à dire. Le pire c’est que c’est la triste vérité. Depuis deux ans ma vie se résume à une seule chose : mon restaurant. Je n’ai rien d’autre à dire sur moi parce que je ne vis qu’au travers de mon travail depuis la mort de Victoria. Mais ça, elle ne peut pas le savoir et c’est pour ça qu’elle me pose cette question. Sans vraiment m’en rendre compte, je ne la regarde plus maintenant et je suis très long à répondre ça sa question. Je ne sais pas comment lui répondre, je ne sais pas quoi lui dire. Il y a cinq minutes nous étions en train de rire tous les deux, je la taquinais et maintenant me voilà à ne même pas être capable de répondre à une simple question. « Euh... » Une bonne minute s’est écoulée avant que je ne commence par lui dire ça. « C’est rien de grave. » Faux. C’est complètement faux. Je me pince les lèvres et je finis par enfin relever les yeux vers elle. « Il y a deux ans j’ai juste perdu une personne qui était très importante pour moi. » Je ne sais pas ce que je peux lui dire de plus. Enfin si je le voulais je pourrais lui en dire tellement plus. «Mais je vais bien maintenant. J’ai juste mis du temps à m’en remettre. » Comme ça je pense que c’est bien non ? Je ne lui en dis pas trop, tout en étant honnête avec elle. Je ne lui dis pas que cette personne était une femme, celle que je considérais comme étant la femme de ma vie. Mais en même temps c’est tout de même légèrement sous-entendu. À elle de voir si elle veut me poser plus de questions ou si elle décide de mettre fin à la conversation.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyMer 10 Juil 2019 - 2:11




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@Caleb Anderson & @Alex Clarke
« Bah si c’était drôle quand même. Si t’avais vu ta tête. » Il me taquine, il se moque de moi et je le sens à l'aise en ma compagnie, ce qui, je dois bien l'avouer, me surprends un peu. Mais je me laisse porter par ce moment, par la simplicité qu'il arrive à donner à la situation. Il m'accepte dans son restaurant avec une facilité à la fois déconcertante mais qui m'apaise un peu. J'avais tellement crains cette rencontre, sobre. J'avais tellement anticipé les retrouvailles, j'avais tellement redouté le moment ou je lui ferais face. Mais, par son comportement, il me surprends encore. Et il me soulage même si je sais que ce n'est pas son but et qu'il n'est que lui finalement. Huit ans, et cet homme n'a presque pas changé. Toujours aussi patient, compréhensif avec moi. Je sais que je ne mérite pas toute sa sympathie, mais être avec lui m'apporte un soulagement et un répit auquel je ne m'attendais pas mais que je prends avec tellement de soulagement. On prends le temps de se découvrir, de s'apprivoiser, huit ans c'est long et pourtant je sens encore une certaine complicité avec lui et ça me perturbe autant que ça me rassure. Il me charrie, me taquine, je me laisse porter à mon tour dans l'ambiance et j'en oublie le reste. Mes fautes, mes secrets, mon passé. Je suis juste là avec Caleb, à vivre le moment présent, à discuter avec mon ex en oubliant que je lui cache des choses, que je lui mens. Il me mets à l'aise, il me détends, et je le laisse faire. « Vous avez bien changé mademoiselle Clarke. » Mademoiselle Clarke, le vouvoiement, autant de signe qui me montre qu'il plaisante avec moi. S'il savait la vérité de ma vie. « Et bien pas tant que ça figurez-vous monsieur Anderson. » Je reste vague, il n'est pas question de lui dévoiler maintenant mes plus grosses failles, pas alors que je le retrouve et que nous passons un moment calme. Et puis, je crois que je préfère l'idée qu'il puisse me penser différente, parce qu'au fond je le suis mais pas en mieux, ça j'en suis sûre. « J'ai juste vieillis et je crois que ça se voit un peu non ? » J'essaye de rire, j'essaye de mettre un peu d'humour entre nous pour ne pas laisser le doute s'immiscer dans ce moment. J'arrête de réfléchir avec lui, je le regarde et je continues la discussion comme si la situation n'avait absolument rien d'anormale. Et il me parle de son restaurant avec fierté, je lui parle de mon métier de journaliste avec une certaine légèreté. Mon boulot, seule réussite de ces huit dernières années, seule réussite de ma vie même. Et on partage ce qui occupe nos vies respectives, une partie de notre quotidien ; notre boulot. C'est à la fois bien peu et en même temps beaucoup. Il a réussi sa vie professionnelle. J'ai réussi à finir avec un diplôme, un métier, un avenir professionnel. Et le sujet est neutre, le sujet n'est pas propice aux sous-entendues, aux doutes, aux souvenirs. Comme deux ''amis'' qui se retrouvent après plusieurs années, on se dévoile un peu, sans tout révéler, ce qui participe aussi à l'ambiance apaisée qui s'installe entre nous. Et pourtant, alors que tout se passe relativement bien, je ne peux m'empêcher de repenser à ses mots, et malgré mon hésitation visible, je me lance dans des questionnements que je ne suis pas sûre de maîtriser. Je sens que je viens de plomber un peu l'ambiance, je le vois dans l'attitude de Caleb. Mais ça me prouve aussi que j'ai raison et qu'il a quelque chose qui le pèse, qu'il cache. Et il me dit que ce n'est rien de grave, alors pourquoi ne peut-il pas me regarder ? Pourquoi semble-t-il si mal à l'aise d'un coup. Hésitant, je le vois se pincer les lèvres, user du silence pour réfléchir. « Il y a deux ans j’ai juste perdu une personne qui était très importante pour moi. Mais je vais bien maintenant. J’ai juste mis du temps à m’en remettre. »   J'entends ses mots, mais je me concentre beaucoup plus sur ce qu'il renvoi en me dévoilant une partie de sa vie. Pourquoi j'ai l'impression qu'il cherche à se convaincre lui même ? Pourquoi, je sens qu'il n'est même pas sûr de lui quand il me dit qu'il va bien ''maintenant'' ? Et ça veut aussi dire qu'il n'allait pas bien avant ? J'ai tout un tas de questions, d'inquiétudes qui me viennent. Mais ais-je le droit de me mêler de sa vie ? De remettre en question ce qu'il tente de me montrer ? De m’immiscer dans ce qu'il a vécu de plus dur ? J'ai perdu le droit de donner mon avis sur sa vie le jour ou je suis partie non ? Et pourtant, je ne peux m'empêcher de me sentir concernée par ce qu'il me dit, par ce qu'il me montre. Je sens la fragilité qui se dégage de lui à présent. Lui qui m'a accueilli dans son restaurant, lui qui m'a mit à l'aise malgré notre passif compliqué. Je le sens différent et ses mots sont en inéquation avec ce qu'il cherche à me faire croire. Alors je m'inquiète pour lui. C'est logique non ? De s'inquiéter pour un homme qui a compté énormément à ses yeux ? « Tu es sûr que tu vas bien ''maintenant'' » J'insiste sur le ''maintenant''. « J'espère que tu vas bien vraiment, mais tu sembles hésitant à ce propos. » Je repense à ses mots et je sais qu'il les a choisit avec soin, je le connais. Mais je ne sais pas si c'est pour se protéger lui ou juste parce qu'il ne veut pas m'en parler à moi qu'il est resté assez vague sur ses explications. Et je ne sais pas si je veux le questionner ou si je préfère rester dans un flou autour de ce qui semble le toucher encore actuellement. J'ai peur de ce que je pourrais découvrir, cette personne dont il parle. Dont il tait le nom, dont il cache l'importance pour lui. Est-ce réellement le moment ? Est-ce réellement mon rôle que de me lancer dans des questions qui ne me concerne pas ? Je sais au fond que je devrais me taire et juste profiter de cette ambiance apaisée entre nous. Mais quelque chose me pousse à m'inquiéter pour lui, à pousser plus loin dans la discussion. « Je ne sais pas ce que tu as vécu Caleb, ni qui tu as perdu et je respecte ton silence sur le sujet si tu souhaites le garder pour toi. Mais tu t'en ai vraiment remis ou tu essayes de le faire croire ? » Mais de quoi je me mêles encore moi ? Pourquoi je peux pas me taire ? Je suis journaliste, pas thérapeute. Je crois que j'ai le don pour gâcher même les bons moments inattendus. « J'ai perdu ma mère récemment, je dis pas que je comprends ce que tu vis, mais si tu veux parler et bien je suis là. » Est-ce que je suis réellement la bonne personne pour lui dire cette phrase ? Je suis là mais pour combien de temps ? Je me pose la question, alors j'imagine que lui aussi doit se la poser. Je ne veux pas partir, j'ai choisi de revenir mais je ne suis pas fiable, je le sais, il le sait alors pourquoi il choisirait de se confier à moi ? Mais pourtant, je le regarde et je me montre concernée par sa situation, comme si être là pour lui à ce moment, semblait être la chose la plus naturelle et la plus logique que je pouvais faire. Parler, on a toujours réussi à le faire tout les deux, toujours, sauf une fois. Je bois un verre d'eau, et je le regarde dans les yeux, cherchant à capter ses émotions, attendant une réponse de sa part.  
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyVen 12 Juil 2019 - 12:16

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”
J’ai presque l’impression de petit à petit retrouver la Alex qui me plaisait tant il y a huit ans. Même s’il y a toujours ces petits moments de silence et de gêne entre nous, ce moment que nous sommes en train de passer est bien plus agréable que ces retrouvailles ratées qui ont eu lieu il y a quelques jours. Je n’ai jamais été un grand fan de la Alex bourrée, même quand nous étions ensemble. Elle sortait pourtant souvent avec ses amies, c’est pas parce que je suis pas fêtard que je devais empêcher ma copine de l’être alors la plupart du temps elle sortait et moi je restais à l’appartement à occuper mes soirées. Ça ne me dérangeait pas. Et je ne doutais jamais de sa fidélité envers moi. Ce que je n’aimais pas c’est que je me doutais qu’elle devait se faire draguer par un tas de mecs dans les bars. Parce que oui, Alex était une très très belle fille. Enfin je dis ça au passé mais c’est encore d’actualité. Je la regarde et je me rends compte qu’elle est toujours aussi belle ça, ça n’a vraiment pas changé. « Et bien pas tant que ça figurez-vous monsieur Anderson. » Je fronce légèrement les sourcils. Elle me dit qu’elle n’apprécie plus autant faire la fête qu’avant alors si, elle a quand même pas mal changé. Mais ce n’est pas très grave, si elle sort moins qu’avant ça veut dire que je ne vais plus la voir bourrée aussi régulièrement qu’avant et moi honnêtement ça me va. Je suis persuadé qu’elle a évolué en bien. Elle a trouvé un travail, un travail qui lui plait et qui est clairement fait pour elle. Peut-être même qu’elle est heureuse, qu’elle a trouvé un homme qui l’aide à se sentir comblée. J’espère pour elle, elle mérite le bonheur. Même si le bonheur n’est clairement pas un sentiment qui est fait pour durer. « J'ai juste vieillis et je crois que ça se voit un peu non ? » Elle rit. Je la regarde. Elle a vieilli oui, comme tout le monde, comme moi. Elle a vingt-neuf ans, mais non ça ne se voit pas. Elle n’a pas pris une ride depuis la dernière fois que je l’ai vu. On peut juste voir sur son visage qu’elle a mûri, et heureusement elle n’a plus vingt et un an maintenant. Mais non je n’aperçois aucune trace de vieillesse sur son visage. « Non ça se voit absolument pas. T’es toujours aussi belle qu’il y a huit ans. » Je laisse un petit rire s’échapper avant de me rendre compte que je venais de dire ça à voix haute. Gêné, je me racle la gorge, et je détourne le regard. « Enfin…je veux dire que t’as pas vieilli. Enfin pas physiquement. » Mon Dieu, je m’enfonce, je suis ridicule. « Moi par contre, j’ai passé le cap des trente ans, ça, ça fait mal. » Je grimace légèrement. L’âge c’est qu’un chiffre, sur le principe je suis d’accord avec ça. Mais j’ai trente ans, je suis célibataire, j’ai pas d’enfant. Je suis bien partie pour finir ma vie tout seul si ça continue comme ça. C’était pas ça le plan que j’avais pour ma vie. Moi je voulais trouver la femme parfaite, me marier, fonder une famille et encore tout un tas d’autres clichés sur la famille parfaite, moi c’est ce que je voulais.

Tout ça j’aurais pu le faire, j’étais à deux doigt de l’avoir. Jusqu’à ce qu’un accident provoqué par moi-même tue Victoria. Cette soirée a changé ma vie, et ça n’a absolument rien de positif. J’étais heureux, amoureux, on avait de beaux projets pour notre futur. Justement tout allait beaucoup trop bien dans ma vie alors ça ne pouvait pas durer. Un peu comme avec Alex. J’étais amoureux et heureux avec elle, sauf qu’elle ne l’était certainement pas parce qu’elle a décidé de prendre la fuite et de me quitter.  C’est peut-être ça qui m’a le plus fait mal. Me dire qu’elle n’était très certainement pas heureuse avec moi, peut-être pas aussi amoureuse qu’elle me le faisait croire ou tout simplement pas aussi amoureuse que je ne l’étais moi. J’ai cette poissé sentimentale qui me suit depuis toujours et j’ai la désagréable impression que ce n’est pas prêt de changer. En même temps depuis deux ans je ne cherche pas vraiment à être heureux c’est vrai. Je m’enfonce dans le travail pour oublier ma peine. Je vais bien mieux qu’il y a même trois ou quatre mois. Mais j’ai encore du mal à profiter de la vie comme avant. Mais au moins maintenant j’ai envie d’aller l’avant. C’est ça qui change par rapport aux derniers mois. « Tu es sûr que tu vas bien ''maintenant'' » Alex, si tu savais que tu es en train d’entrer sur un terrain encore très sensible… J’hoche la tête. Oui je vais bien maintenant, promis. Je sais que c’est pas flagrant, mais si elle m’avait vu il y a un an elle verrait que je suis dans un bien meilleur état. Je ne sais pas si elle attend que je lui en dise plus. J’ai du mal à m’imaginer lui parler de la femme qui a réussi à me faire oublier Alex. Ça pourrait être assez étrange. « J'espère que tu vas bien vraiment, mais tu sembles hésitant à ce propos. » Et elle ne semble pas vouloir changer de sujet de conversation, malheureusement. « Arrêtez tous de vous inquiéter pour moi comme ça, je vais bien oui. Sinon je dirais pas le contraire. » Faux. Très exactement une semaine après l’enterrement de LV, Romy est passée me voir et je lui avais dit que j’allais bien. Alors que c’était tout le contraire. J’allais tellement mal. Et elle le savait, mais pourtant je lui disais le contraire. Je ne veux surtout pas qu’on s’en fasse pour moi parce que je sais qu’en soit, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Cet accident c’est moi qui l’ai provoqué. C’était moi au volant alors si on réfléchit comme ça, je l’ai tué alors je ne peux pas vraiment m’en plaindre. Mon Dieu du Romy m’entendait raisonner encore comme ça elle m’engueulerait, c’est sûr et certain. « Je ne sais pas ce que tu as vécu Caleb, ni qui tu as perdu et je respecte ton silence sur le sujet si tu souhaites le garder pour toi. Mais tu t'en ai vraiment remis ou tu essayes de le faire croire ? » Comment casser l’ambiance en quelques minutes… Je ne sais vraiment pas si lui en parler est une bonne chose mais en même temps je me dis qu’elle va bien finir par l’apprendre un jour ou l’autre. Je lâche un long soupir, basculant mon visage en arrière, je passe mes mains dans mes cheveux. Je ferme les yeux un court instant et pour la première fois depuis ce début de conversation, je regarde Alex. « Tout à l’heure je t’ai dit que je suis partie un an en Europe pour des stages de cuisine ? J’ai rencontré quelqu’un en France. Elle s’appelait Victoria. Enfin bref, on était fiancé. Et elle est morte il y a deux ans. Accident de voiture. » Je ne rentre pas dans les détails tout simplement parce que je me vois pas lui raconter à quel point nous étions heureux à deux, que nous avions des projets de faire des enfants juste après le mariage. Tout ça, elle n’a pas à le savoir, et je pense que c’est même mieux pour elle qu’elle n’en sache pas plus. « J'ai perdu ma mère récemment, je dis pas que je comprends ce que tu vis, mais si tu veux parler et bien je suis là. » Elle me parle de sa mère, la perdre a dû être horrible pour elle. Elle ne mérite pas ça. « Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ta mère ? » Je sais qu’elle m’a dit qu’elle s’était suicidée. C’est certainement l’influence négative et toxique de son père qui l’a poussé à commettre cet acte. Je connais Alex, et je me doute très bien que la perte aussi brutale de sa mère a dû la bouleverser énormément.

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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyDim 14 Juil 2019 - 9:21




I lay in tears in bed all night, alone without you by my side
@Caleb Anderson & @Alex Clarke
Je ris de sa maladresse et sa gêne, et ça me fait vraiment du bien. Je me retiens de lui faire remarquer qu'il vient de dire que je suis belle, il est bien assez gêné comme ça. Mais je m'autorise à apprécier ce moment, parce que pour le coup je n'y suis pour rien. Je ne l'ai pas provoqué ou volontairement mit mal à l'aise pour le regarder se débattre avec une situation dont il se sent gêné et dont il perds un peu le contrôle. Il s'est mit tout seul dans l'embarra pour mon grand plaisir, alors il va se débrouiller tout seul pour s'en sortir. Et j'aurais tord de ne pas apprécier ce petit moment, Caleb se racle la gorge, ne me regarde plus, tellement gêné d'avoir prononcé ces paroles à voix haute. Mais moi, je garde ses mots, alors comme ça il me trouve 'toujours aussi belle', ce n'est pas juste 'belle', non c'est 'toujours aussi belle' et il y a un coté fort dans ce qu'il vient de dire qui me touche. Mais je le dissimule en préférant rire de cette situation. « Moi par contre, j’ai passé le cap des trente ans, ça, ça fait mal. » Cette fois, c'est moi qui grimace un peu, trente ans. Je n'y suis pas encore, mais merde que ça vient vite. Même si l'âge ne me dérange pas, les années qui passent viennent comme un rappel que la vie est courte. Et avec ça, naît le sentiment que la vie avance me laissant sur le bas coté à vivre dans le passé constamment. « Ouah t'es vieux. » Et je souris en me moquant de lui. « Je rigole. Mais je vais le passer aussi ce cap. Bientôt.» Normalement, si tout va bien. Enfin 'bien', si rien de grave ne m'arrive. Normalement dans quelques mois, je passerais ce cap de la trentaine et peut être qu'en vieillissant je trouverais un jour la sérénité, la maturité. L'espoir, je peux y croire !

La discussion redevient un peu plus sérieuse, et j'ose le questionner un peu sur les failles que je ressens chez lui. Je le connais, je sais qu'il cache quelque chose, je sais qu'il cherche à dissimuler ses sentiments. Il est pas très bon d'ailleurs pour ça, alors quand je lui demande s'il va bien 'maintenant', je sens qu'il me ment et qu'il se ment aussi. Alors j'insiste un peu, peut être un peu trop. « Arrêtez tous de vous inquiéter pour moi comme ça, je vais bien oui. Sinon je dirais pas le contraire. » J'ai vécu en couple avec lui un an et demi, et les situations ou il s'énervait ont été très très rares. Alors le voir me répondre de façon un peu sèche, c'est loin d'être anecdotique. Et je sais que c'est un signe qui prouve qu'il ne dit pas la vérité, qu'il cherche à se protéger ou à protéger les autres. Mais je sais qu'il ne dit pas la vérité. Et visiblement, je ne dois pas être la seule à l'avoir remarqué, qu'il n'allait pas si bien que ça. Alors je pousse un peu la discussion, parce que je sens sa douleur et que ça me touche. Parce que je sens sa fragilité et que je n'arrive pas à rester à ma place, je n'arrive pas à rester impassible devant la vulnérabilité qui se dégage de son attitude et de sa réaction. Parce que j'ai peut être encore de l'affection pour lui et pour ce qu'il a représenté dans ma vie. Et il finit par s'ouvrir, me montrant toute sa fragilité. Il me laisse entrer dans ce qui semble être sa plus grande faille. « Tout à l’heure je t’ai dit que je suis partie un an en Europe pour des stages de cuisine ? J’ai rencontré quelqu’un en France. Elle s’appelait Victoria. Enfin bref, on était fiancé. Et elle est morte il y a deux ans. Accident de voiture. » J'écoute Caleb me parler de ce qu'il lui est arrivé, de l'épreuve qui fragilise toute sa vie. J'ai demandé et je regrette aussitôt d'avoir insisté. Et pourtant, je devais m'y attendre non ? L'entendre me dire qu'il était fiancé me fait un peu trop mal. J'en oublie quelques secondes, que la femme en question est morte, et pourtant c'est une information loin d'être anodine. J'entends seulement qu'il a aimé une autre femme, qu'il a fait sa vie avec une autre femme, qu'il s'est fiancé à une autre femme. Et le connaissant, c'est sûrement à sa demande. Et je ressens une jalousie insensée envers une femme morte. Est-ce que j'ai le droit d'être jalouse d'une femme morte ? C'est un sujet qui aurait valu quelques séances de psychothérapie, et qui aurait sans doute bien plu au groupe de parole. Mais je dois me débrouiller seule avec ce sentiment, avec cette émotion qui me parcoure. Et je me déteste au fond de ressentir de telles émotions, putain, cette fille est morte. Et puis plus important encore ; j'ai quitté Caleb. Je n'ai pas le droit d'être jalouse, il n'est plus à moi. Je ne suis pas sûre de géré cela avec lucidité, mais j'essaye de mettre de l'ordre dans ma tête. Il a été heureux sans moi. Ok, je traite cette information et je devrais pouvoir m'en réjouir après tout, c'était mieux comme ça non ? C'était mon but en partant, le laissait vivre sa vie, réussir sa vie ? Mais la fille est morte. Donc il souffre maintenant, mais il est de nouveau seul ? C'est bien ou mal ? Putain mais que quelqu'un fasse taire mon esprit détraqué. Faut que je dise quelque chose. « Je suis désolé. » J'ai rien trouvé de plus original, c'est simple mais ça m'évite des gaffes que je pourrais faire tant j'essaye de faire taire mes pensées. Alors je lui parle de deuil, de ma mère plus précisément. Pourquoi ? J'en sais même rien. Peut être que parler d'un sujet qui me bouleverse semble être une idée moins folle que de laisser mon esprit se torturer avec des pensées que je ne peux assumer à l'heure actuelle. Alors, je lui propose de parler s'il a besoin, mais au fond de moi je veux qu'il refuse. Parce que je comprends, là devant lui, que je ne pourrais pas être celle qui l'écoutera pleurer sur la mort de sa fiancée. C'est horrible, je suis horrible, mais il m'a oublié avec elle. Je suis obligée de ne pas l'aimer non ? « Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ta mère ? » J'écoute à peine sa question. « Elle s'est pendue. » C'est avec un grand manque de tact que je lui sors cette phrase, enfin ces quelques mots. Je sais que je lui ai déjà dis qu'elle s'était suicidée, mais c'est jamais quelque chose qui met une ambiance folle. Et puis en me demandant ce qu'il s'était passé avec ma mère, je doute qu'il demande réellement comment elle s'était suicidée. J'aurais pu faire clairement mieux, mais je suis en plein débat avec moi même et sa question vient perturber le moment des délibérations, le moment ou je jugerais moi même, si ça fait de moi quelqu'un d'atroce de ressentir ce que je ressens. La décision est unanime, être jalouse d'une morte, n'est pas la pire chose que j'ai faite jusqu'à maintenant, donc ça ne fait pas de moi quelqu'un de pire. Je devrais pouvoir réussir à vivre avec ça, et puis elle est morte, je risque pas d'avoir à faire à elle souvent. Et puisque personne ne peut dire à mes pensées de se taire je tente de reprendre le contrôle et de répondre à Caleb. Parler de ma mère morte, quel programme alléchant. « Elle n'a jamais réellement réussi à passer outre sa dépression, c'était toujours comme ça avec elle, des hauts et beaucoup de bas et ce connard en a profité pour l'accabler encore et encore. Je l'ai usé aussi, sans doute un peu. » Constatation délicate à faire, mais réelle. Pour une femme dépressive, voir sa fille unique se droguer pas sur que ce soit le moyen le plus efficace pour l'aider à aller mieux. Mais je tais ce détail à Caleb. « C'était devenu trop dur à supporter pour elle, tout ça. Enfin je crois, elle a pas vraiment laissé de mots. » Je ne peux cacher dans ma voix une certaine rancœur envers elle, envers son choix d'en finir. Mais au fond, je n'ai jamais vu ma mère heureuse, qui le serait avec un mari qui ne sait pas aimer, 'ex-mari qui refuse le divorce' juste pour continuer à briser la vie d'une femme qu'il a déjà détruite. « Finalement, je crois que c'est le geste le plus fort qu'elle ait faite de sa vie. » Voilà d’où je tiens mon coté imprévisible, instable et tordue je pense. Ma mère. Incapable de quitter mon père, incapable de se battre contre lui, incapable de partir pour être libérée de son contrôle mais qui arrive à se donner la mort. Bel exemple d'incohérence. Et je lui en veux, d'avoir trouvé la force de se tuer, je lui en veux d'avoir été aussi lâche durant toute sa vie et d'avoir été assez forte pour aller au bout. La seule chose qu'elle ait faite entièrement dans sa vie, c'est se donner la mort. Alors oui je lui en veux. Et je sens que cette fois, c'est peut être le sujet de trop. Je me sens dépassée par mes émotions, par mes sentiments, par tout ce que j'ai ressenti depuis mon réveil, jusqu'à maintenant face à Caleb. De mes craintes pour ses retrouvailles façon sobre, de mes souvenirs qui se bousculent quand je suis face à lui. De cette sensation d'apaisement autour de cette crème brûlée et de son regard sur moi qui ne laisse paraître aucune rancœur, aucun reproche. Et de ma jalousie pour cette fille, de mes inquiétudes pour lui. J'ai un peu trop malmené mon cerveau pour aujourd'hui et parler de ma mère, ajoute une dose de culpabilité et de tristesse que je ne peux pas gérer dans ce trop plein de ressenti. « Je crois que j'ai déjà assez abusé de ton temps. N'oublies pas ta veste et merci pour la crème brûlée. » J'essaye réellement de rester neutre, de rester impassible mais je suis sur le point d'imploser, je dois faire taire toutes les pensées qui se bousculent dans ma tête. Je dois me donner un répit avant d'en arriver à perdre le contrôle. « J'ai apprécié de te revoir Caleb. » Pourquoi je dis ça ? Oui c'est la vérité, oui j'ai apprécié mais ais-je le droit de lui dire ça ? Je me lève doucement, et je reste bloquée debout face à lui. Comment on se comporte devant son ex qu'on revoit huit ans après ? Alors je lui souris, évitant de montrer tout le malaise que je ressens. Je sens que cette rencontre risque de laisser des traces dans mon esprit.
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Message(#)I lay in tears in bed all night, alone without you by my side ღ Caleb EmptyMer 17 Juil 2019 - 5:23

Alex & Caleb
“I lay in tears in bed all night, alone without you by my side”
Sans même m’en rendre compte je viens de lui confier que je la trouvais toujours à mon goût. Et en même temps c’est totalement vrai, je la trouve toujours aussi belle. Son sourie n’a pas changé et son rire est toujours aussi adorable qu’il ne l’était à l’époque. Bon même si je n’ai pas vraiment eu beaucoup l’occasion de la voir sourire ou l’entendre rire depuis nos retrouvailles, du peu que j’ai pu en voir rien de tout ça n’a changé. Elle me semble simplement moins heureuse et moins épanouie. Je ne sais pas pourquoi, j’espère que le fait d’être de retour à Brisbane va l’aider à s’épanouir à nouveau. Elle le mérite. J’essaie de changer de sujet de conversation en lui parlant de mon âge. En vérité avoir trente ans ne change vraiment rien à ma vie. Mais oui le jour de mon anniversaire j’ai pris un sacré coup de vieux dans la gueule et je me suis rendu compte que j’avais trente ans et qu’à part mon restaurant je n’avais rien accompli de ma vie. Et je vous jure que quand vous réalisez que vous menez une vie sans intérêt, c’est violent. Je le tourne à la rigolade, je lui dis que passer le cap des trente ans ça fait mal. Elle ne peut pas le savoir ni même le comprendre puisqu’elle a encore vingt-neuf ans. « Ouah t'es vieux. » Elle sourit, et moi je lève les yeux au ciel amusé. Elle dit ça pour rire mais en soit elle a complètement raison. Je commence à vieillir mine de rien. Je ne dis pas que je suis vieux et bon à rire, non j’ai encore –normalement – beaucoup d’années à vivre avant de mourir. Quoi que, on ne sait jamais. Qui aurait cru que LV mourrait à l’âge de vingt-six ans ? Elle était encore beaucoup trop jeune et elle avait encore tellement de choses à vivre. Mais de toute façon c’est de ma faute, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. « Je rigole. Mais je vais le passer aussi ce cap. Bientôt.» Je souris. Son anniversaire c’est en Janvier, elle a encore plusieurs mois pour profiter avant d’entrer dans le club des trentenaires. « Je t’offrirai un verre le jour de tes trente ans. Tu verras, ça change pas grand-chose à ta vie. » À part le petit coup de vieux mental que tu te prends en pleine gueule. Ça se dit ça, un coup de vieux mental ?

J’aurais dû un peu plus profiter de ces quelques instants de répit et de discussion légère parce que nous revoilà dans une conversation que j’aimerais fortement éviter. Je l’évite un maximum avec tout le monde, je souris je ris, je fais comme si j’avais tourné la page et comme si j’allais beaucoup mieux. Et en soit tout n’est pas faux. Je vais mieux ça c’est vrai. Mais je ne sais pas si j’ai réellement tourné la page. Victoria, je pense à elle encore tous les jours mais en fait je pense que c’est normal. Je sais qu’elle aura toujours une certaine place dans mon cœur, même si elle n’est plus à. Et je sais aussi qu’il y aura toujours une petite partie de moi qui l’aimera. C’est triste être amoureux d’une femme morte. J’aimerais vraiment pouvoir dire que j’ai tourné la page. Mais ce n’est pas encore le cas. En même temps est-ce qu’on peut tourner la page quand on perd la femme qu’on aime ? Je ne suis pas sûr. On peut apprendre à aller de l’avant, à faire un pas devant l’autre et à vivre sans elle. Mais je sais que je peux affirmer que je vais mieux oui. Mieux qu’il y a un an et même qu’il y a seulement quelques mois. Alors quand on remet ma parole en question et qu’on me demande sans cesse si je suis sûr d’aller vraiment mieux, oui ça m’énerve. Parce que je pense être le mieux placé pour définir mon état. Et je pense que ça se voit dans mon comportement que je commence à me sentir mieux, non ? Enfin Alex ne peut pas le savoir elle, parce qu’il y a encore quelques mois elle était je ne sais où. « Je suis désolé. » C’est la vie. C’est comme ça que j’essaie de relativiser. Enfin de plus ou moins relativiser. C’est tout, on ne peut rien y faire. Elle est morte et moi je suis en vie. Alors c’est à moi que revient la lourde tâche qu’est de continuer à vivre sans elle à mes côtés. Je n’ai pas l’impression de voir de la pitié dans son regard et putain qu’est-ce que ça fait du bien. C’est ça que je déteste le plus, les personnes qui te regardent l’air plein de pitié et qui te sortent les pires phrases du monde du genre « Mais il faut continuer à vivre, fais-le pour elle. » Croyez-le ou non mais celle-là on me l’a sortie un bien trop grand nombre de fois. Je ne sais pas si les gens pensent sincèrement quand nous disant ça ils vont créer comme une sorte de déclic. Mais je vous assure que moi ça a plus le donc de m’énerver qu’autre chose. Je ne lui réponds pas, qu’est-ce que vous voulez que je lui dise ? « C’est pas grave » ? Bien sûr que si c’est grave. Alors je me contente de hausser les épaules et je change de sujet. Pas moins déprimant mais bon après tout restons sur la même lignée. « Elle s'est pendue. » Ouch. Merci pour cette information mais c’était pas forcément à ça que je pensais quand je te demandais ce qu’il s’était passé avec ta mère. Je grimace légèrement. « Elle n'a jamais réellement réussi à passer outre sa dépression, c'était toujours comme ça avec elle, des hauts et beaucoup de bas et ce connard en a profité pour l'accabler encore et encore. Je l'ai usé aussi, sans doute un peu. » Sa dernière phrase m’intrigue. Comment ça elle l’a usée ? Je ne lui pose bien évidemment pas cette question, je la laisse juste parler. Parce que dans ce genre de moment il n’y a pas de bons mots, l’écoute et le silence sont toujours les bienvenus. Je suis bien placé pour le savoir. « C'était devenu trop dur à supporter pour elle, tout ça. Enfin je crois, elle a pas vraiment laissé de mots. » Elle n’a pas laissé de mot. Alors un jour Alex s’est réveillé et elle a appris le suicide de sa mère. Ça a dû être horrible. On doit vraiment se sentir impuissant dans ce genre de situation. « Finalement, je crois que c'est le geste le plus fort qu'elle ait faite de sa vie. » Sans doute. J’ai une pensée en tête mais je ne sais pas si je peux me permettre de la partager à voix haute. Je me suis toujours dit que pour commettre un tel acte qu’est le suicide, il fallait vraiment beaucoup de courage. Mais je ne pense pas que cette réflexion serait la bienvenue alors je la garde pour moi. « Je suis désolé. » Je reprends les mots qu’elle a utilisé un peu plus tôt. Que voulez-vous que je lui dise de toute façon. Pour elle ça a dû être tellement difficile. Le suicide de sa mère est sûrement l’élément déclencheur qui l’a poussé à revenir à Brisbane. Sans que je ne m’en rende compte ça faisait apparemment déjà un bon moment que vous étions là, en plein milieu de mon restaurant à discuter de nos vies respectives. Et Alex s’apprête à prendre congé. « Je crois que j'ai déjà assez abusé de ton temps. N'oublies pas ta veste et merci pour la crème brûlée. » J’allais d’ailleurs complètement oublier ma veste heureusement qu’elle me l’a rappelé. Ce qui l’aurait obligé à revenir me voir, ça aurait été dommage…ou pas. « Ah oui…euh bah de rien pour la crème brûlée. » Partager ce dessert nous a permis à tous les deux de nous replonger dans le passé et dans ces moments heureux que nous avions déjà passé il fut un temps. Enfin du moins, moi ça m’a rappelé tous ces souvenirs. « J'ai apprécié de te revoir Caleb. » Oh moi aussi… Et je suis mieux assez soulagé de pouvoir constater que nous avons encore tous les deux cette complicité, comme avant. Un sourire se dessine sur mon visage. Très léger, mais un sourire quand même. « Plaisir partagé Alex. » Ce qui est vrai. Elle se lève et je fais de même. On se retrouve face à face à se regarder comme des cons sans savoir quoi faire. Comment est-ce qu’on dit au revoir à son ex ? J’en ai pas la moindre idée. Je la regarde, et tout en passant une main dans mes cheveux je lâche un petit rire nerveux. « Bah du coup…salut. Passe une bonne journée. » Sérieux, j’avais pas un truc mieux à sortir ? Je me désespère moi-même. Je l’accompagne jusqu’à la porte d’entrée que je lui ouvre. « Et merci pour la veste. » Je lui dis, tout en la désignant du regard. C’est assez gênant, on ne sait pas comment se dire au revoir et ça se voit. Il y a comme un petit malaise entre nous, mais elle finit tout de même par quitter la salle et je la regarde s’éloigner.


RP terminé

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