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 (Heïana) Bring out the best of me

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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyDim 2 Juin - 18:54



Bring out the best of me
FEATURING @Heïana Brook & Abel White
Girl you got this heart lock on me, I don't think I can control it, I hold on with all my might while you look at me in my eyes. Like a vitamin you put back my energy and making me stronger, bring out the best of me. So before I go to work, can I ask you a favor? Wake me up before you go, ooh I need a little more, just a little more, a little more of your love.



Les portes battantes des urgences pédiatriques s’ouvrent sur un long couloir aux couleurs dénaturées. Des fresques colorées tentent d’apporter un peu de chaleur dans l’univers aseptisé et assaini de l’hôpital, mais je ne m’y intéresse pas. Je porte Morgane dans mes bras et la serre contre mon torse là où mon palpitant bat la chamade et se trouve à deux doigts d’exploser. Le souffle court, j’expose la situation à la secrétaire médical qui ne s’alarme pas face à mon impatience et mon ton pressant. Restant calme et méthodique, elle me tend une feuille à donner aux prochains professionnels que je verrais et m’invite à aller prendre mon mal en patience dans la première salle d’attente. Morgane sanglote, prostrée contre moi, l’un de ses bras noué autour de mon cou tandis que son poignet est collé contre sa poitrine. Elle l’a sûrement cassé. J’aurai dû le voir venir, je ne le sentais pas ce poney. Et alors que je maudis l’animal en lui souhaitant un sort funeste dans un abattoir peu recommandable, je m’assois sur une chaise jaune canard, trop petite pour moi. Morgane relève son visage mutin vers moi  et demande – On va voir le docteur Papa ? Je hoche la tête et embrasse son front, replaçant ses mèches de cheveux bruns derrière ses oreilles. – Oui, il va soigner ton poignet, t’en fais pas, ça va aller. Je n’en sais absolument rien, mais j’essaie de rationaliser alors que mille et un scénarii s’affolent dans mon esprit. – Elle est où Maman ? Je me mords la lèvre et attrape mon téléphone pour vérifier les messages et appels. Jessian n’a toujours pas allumé son téléphone. Elle va me tuer sitôt qu’elle saura. – Elle va venir, je l’ai prévenu avant de partir. – Je veux Maman… Morgane se remet à sangloter contre mon épaule et je caresse tendrement son petit dos en murmurant – Je sais, chérie, je sais. Je me sens impuissant, complètement à la masse, terrorisé à l’intérieur mais je fais abstraction de tout ce que je ressens pour me concentrer sur elle, sur ce qu’il faut faire pour qu’elle aille mieux. Quand on sortira de là, je pourrais me pencher sur mon cas, mais pas avant.

L’attente dure, et les minutes me semblent interminables. Je regarde sans les voir d’autres parents affolés, qui se pressent à l’accueil, leur chérubin dans les bras et je prie pour qu’on nous reçoive au plus vite. La scène se joue en boucle dans ma tête, je revois le poney quitter la file et partir au trot, le petit corps de Morgane basculer dangereusement sur le côté et avant que la monitrice ait pu faire quoi que ce soit, ma fille tombait sur le sol, mains en avant pour se protéger. Elle aurait pu ne rien avoir, évidemment. Après tout, des chutes de cheval c’est assez courant. On se relève et on remonte sur l’animal car ‘il ne faut pas rester sur une chute’. Elle aurait pu ne rien avoir, en effet, sauf que son poignet a craqué sourdement et le hurlement qu’elle a poussé juste ensuite n’a laissé aucun doute sur la douleur fulgurante ressentie. J’ai eu beau me précipiter à l’intérieur du manège, le mal était déjà fait et il fallait prendre des décisions rapidement. Morgane refusait qu’on la manipule, la calmer a été une grande épreuve en soi. Conduire jusqu’à l’hôpital en l’entendant pleurer, une autre. Et maintenant, c’est l’attente qui ronge mes nerfs à sang. Je me triture les doigts, me ronge les ongles sans cesser une seconde de la câliner. Je suis alerte, sur le qui-vive, prêt à sauter sur mes pieds dès la première seconde où j’entendrai « Morgane WHITE ? » Je relève brusquement la tête et fait face à une jeune femme bien loin des stéréotypes de l’infirmière que j’avais en tête. Elle a l’air douce et bienveillante, et cela me met en confiance. Légèrement tremblant je me lève et lui fait face, ma fille dans les bras. – Veuillez me suivre s’il vous plait. Hochant la tête, je garde le silence, bien trop sonné pour parler et agir autrement que comme un automate. Je suis l’infirmière ou la sage-femme, du moins la dame en blouse, à travers les couloirs jusqu’à une salle d’examen. J’installe alors Morgane sur la table recouverte d’un léger papier, mais celle-ci se débat et refuse de quitter mes bras. Je sens que je ne suis pas au bout de ma peine, alors un bras protecteur autour de Mo, je fixe la femme en blouse… Heïana Brook, sage-femme, dit son badge. J’espère que Heïana est patiente.



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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyDim 2 Juin - 21:26



Don't worry, be happy Mr. White!
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King of your daughter's heart, don't be affraid; it'll be allright. Smile and breathe. I am here for the two of you. You're shining like the sun, you know? Yeah, really! Your tattoos are like some beautiful painting in my busy day.



Douce chanson  (Heïana) Bring out the best of me 873483867  :

Cette journée était particulièrement difficile. Les urgences étaient saturées; la faute au beau temps, sans aucun doute. Les surfeurs revenaient de la plage avec des contusions ou des membres tordus voire cassés; les petites mamies s'étaient enhardies à vouloir randonner et revenaient avec de gros hématomes et autres blessures, dus à de malheureuses chutes; et enfin, les enfants avaient été amenés faire de multiples activités de plein-air par leurs parents - intention tout à fait louable ceci dit - et certains revenaient avec des bobos qui fendaient leurs petits coeurs tout en mousse. Bref, tout ceci expliquait qu'en cette belle journée ensoleillée, Heïana avait quitté son service habituel de la maternité pour les urgences pédiatriques. Heureusement qu'elle s'était formée elle-même, en plus de ses cours à l'école de sage-femme; elle était alors multi-tâches, pouvant prendre plusieurs casquettes, ce qui expliquait qu'elle switche d'autant plus facilement d'un service à l'autre.

Elle arriva donc rapidement à l'entrée du personnel des urgences, peu après avoir embauché. Elle enchaîna les consultations toute la maternité, faisant notamment face à un bébé de cinq mois qui vomissait beaucoup trop souvent pour que ce soit normal, un autre d'un an qui avait quarante degrés de fièvres et qui semblait souffrir de maux de têtes, une petite fille de trois ans qui avait réussit à grimper là où il ne le fallait pas et qui avait chuté... Beaucoup de consultations s'enchaînèrent ainsi mais bien heureusement, rien de bien grave pour aujourd'hui. Heïana prit cinq minutes de pauses, bien plus tard qu'elle n'aurait dû normalement, pour boire un thé, et revint bien vite. Elle arrivait sur la toute fin de sa journée. Là, une infirmière coordinatrice qu'elle rencontrait régulièrement lui donna un premier papier avec dessus, les renseignements principaux sur la personne qu'elle devrait rencontrer. Bien sûr, aux urgences, tout était fait pour aller vite; cependant, on tolérait que pour les enfants, les choses se passent un peu différemment. Et de toute façon, Heïana ne laissait pas le choix à ses supérieurs; d'autres hôpitaux se battraient pour ses compétences et son savoir-faire, alors elle n'avait pas hésité un seul instant à imposer ses conditions lors de son recrutement. On la laissait donc faire. La jeune femme jeta un coup d'oeil sur les informations. Un père, Abel White, et sa petite fille Morgane, avec le poignet de celle-ci probablement cassé. Bien.

La brunette s'avança d'un pas léger vers la salle d'attente, et appela d'un ton posé les personnes concernées, plus particulièrement la fillette: "Morgane White?". La sage-femme avait toujours trouvé très important d'impliquer les enfants dans les actes médicaux, pour qu'ils comprennent mieux, stressent moins et ne se sentent pas délaissés. Généralement, cela portait ses fruits. Ce qui n'empêchait pas bien sûr de donner la parole et le temps nécessaire aux parents, le moment venu. Voyant un jeune père se lever avec son enfant dans ses bras, Heïana leur accorda un doux sourire avant de se retourner. "Veuillez me suivre s'il-vous-plaît". Rapidement, elle les mena dans une petite salle de consultation qu'elle avait personnalisé: des dessins d'enfants remerciant les infirmières, sage-femmes et autres médecins étaient accrochés au mur; il y avait un coin avec quelques jeux et livres. Sur son bureau, Heïana actionna un petit lecteur CD, qui se mit à diffuser une jolie chanson tirée d'un célèbre dessin animé, Lilo et Stitch. Joyeux, amusant, familier pour beaucoup d'enfants, et donc relaxant. La maïeuticienne posa son calepin sur son bureau, puis elle se rapprocha des deux patients, se mettant au niveau de la plus jeune, quitte à s'accroupir. Elle fixa ses yeux verts pétillants dans les grands yeux innocents de la petite fille; elle n'oblitérait pas vraiment le papa, sachant qu'il écoutait tout, mais elle voulait vraiment se concentrer sur la petite dans un premier temps. "Bonjour Morgane, je m'appelle Heïana. Je suis ici pour m'occuper de toi et t'aider à ne plus avoir mal, d'accord?" L'enfant hocha la tête timidement, restant dans le giron de son père. La brunette lui sourit à nouveau, pour la mettre en confiance. "Alors Morgane, raconte moi ce qui t'est arrivé. Où as-tu mal? ... A ton poignet? D'accord. Ailleurs? ... Non? Super! Est-ce-que tu as envie de vomir, ou de dormir? Non? Très bien." La demoiselle lui posa quelques autres questions, mais sentit bien que l'enfant commençait à s'impatienter, la douleur prenant le dessus. Elle se redressa alors pour faire face au jeune père... Qui semblait tout aussi stressé, voire plus, que son enfant. Même tactique: Heïana lui accorda un doux sourire, et le rassura avant tout. "Ne vous en faites pas Monsieur White, tout va bien se passer. Accepteriez-vous que j'hypnotise Morgane, le temps de faire les radios et les soins? Elle serait moins stressée, moins endolorie aussi, et ce n'est pas invasif. Ça permet également de ne pas lui donner de médicament tout de suite, tant qu'on ne sait pas exactement ce qu'elle a."





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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyMar 4 Juin - 10:29



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→ J’essaie de calmer Mo’ mais elle n’est pas vraiment en confiance et sans sa mère, l’épreuve est carrément redoutable. Sa petite main se serre tellement sur mon épaule que j’ai la sensation qu’elle est en train de m’arracher la peau et je me retrouve dans une position bancale, incapable de m’écarter de ma fille de quatre ans qui me tient par la peau du cou. A ce moment, je prie pour que Jess voie le message et qu’elle débarque car je ne me sens tellement pas à la hauteur ! J’ai honte dans le fond de penser ainsi, je devrais gérer et c’est ce que je fais de toute façon, mais tout ce qui touche à Morgane prend une ampleur démesurée chez moi. Je réprime très difficilement mon envie de péter un câble et je m’astreins au calme, uniquement pour elle. Si Jess était là, je serais soulagé et, honteusement, je lui laisserais tout en charge. J’ai tendance à trop me reposer sur elle pour Morgane, je le sais. Mon premier réflexe sera toujours de me déresponsabiliser. Et si tu obtiens la garde alternée, comment feras-tu ? Ma conscience me rappelle à l’ordre et m’oblige à maintenir le cap, un visage serein pour Morgane alors que tout est sens dessus dessous à l’intérieur de moi.

De la musique douce s’élève alors dans la petite salle d’examen, et Morgane, curieuse, me lâche un peu. Je suis sûr que je saigne (j’abuse un peu). Je bouge mon épaule meurtrie et observe alors la jeune femme s’approcher et s’adresser à Mo’. Je suis bien content qu’elle le fasse, car si elle veut l’ausculter sans hurlements, il vaut mieux la mettre en confiance. Morgane est aussi méfiante que sa mère et moi lorsqu’il s’agit d’inconnus, ce qui, on ne va pas mentir, me fait plaisir. Concentré sur ma fille, je la vois petit à petit se détendre et répondre aux questions de la sage-femme. Ça risque de mieux se passer que je ne l’avais imaginé : tant mieux ! Je glisse une main dans les longs cheveux bruns emmêlés de Mo’ lorsque Heïana se tourne vers moi. – Ne vous en faites pas Monsieur White, tout va bien se passer. Accepteriez-vous que j’hypnotise Morgane, le temps de faire les radios et les soins ? Elle serait moins stressée, moins endolorie aussi et ce n’est pas invasif. Ça permet également de ne pas lui donner de médicament tout de suite, tant qu’on ne sait pas exactement ce qu’elle a. Je scrute la sage-femme du regard, un peu décontenancée par sa proposition. Ma première pensée est : qu’est-ce que Jess déciderait à ma place ? Et la réponse évidente qui me vient juste ensuite : le meilleur pour Morgane, sans hésiter. Je rassemble mes idées, conscient d’avoir sûrement l’air très bête à la fixer sans répondre, et dit – Elle a eu un doliprane, il y a… Je fixe rapidement la montre autour de mon poignet droit et fait mentalement le calcul – 1h30 environ, après la chute. Une dose pour 12kilos. Je me sens obligé de préciser, plus pour continuer à garder mon calme en organisant mes idées que par nécessité. La sage-femme se doute que je ne lui ai pas filé du doliprane pour adulte. – Mais vous pouvez l’hypnotiser oui, si ça la soulage ce sera mieux pour elle. Je reste avec elle par contre. Hors de question que je la lâche du regard, même pendant les radios. Je la suis comme son ombre, partout où elle va et encore plus si elle est hypnotisée. Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait peur cette idée. Mon esprit a toujours lié l’hypnose à un jeu de domination malsain – ce qui n’est absolument pas le cas dans le domaine médical, j’en ai bien conscience. – Elle a fait une chute de poney en fait. Je ne sais pas trop ce qu’il a eu, mais il est parti au trot d’un coup et Mo’ a chuté, mains en avant pour se rattraper. Il est cassé son poignet ? J’éprouve le besoin de parler, ça m’aide à conserver une ligne de conduite exemplaire et à lâcher un peu de stress aussi. – J’ai rien pu faire, je n’étais pas à côté. Elle fait du poney depuis quelques mois maintenant et tout s’est toujours bien passé. Mais maintenant, je ne suis pas très sûr d’avoir envie de la revoir sur un tel animal de sitôt !




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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyMar 4 Juin - 12:08



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Dernière édition par Heïana Brook le Jeu 6 Juin - 12:18, édité 2 fois
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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyMer 5 Juin - 22:59



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→ Lorsque Heïana m’explique que je vais pouvoir rester avec Morgane tout le long des examens, sauf à la radio (ce qui semble logique) je me sens un peu rassuré. La voix douce et calme, posée de la sage-femme me met en confiance. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait et c’est sécurisant. J’acquiesce alors simplement en opinant du chef avant de me mettre à déballer mes inquiétudes. Bien sûr, il a fallu que cette chute arrive durant ma garde et je ne doute pas que Jess va m’en faire baver. Pourtant, je n’ai rien fait pour exciter le poney, mais je ne cesse de me dire que j’aurai dû être à côté d’elle dans le manège. Peut-être que ce con d’animal se serait contenu, intimidé par ma présence. Ou peut-être que je l’aurai énervé, car avec moi c’est quitte ou double, j’en ai bien conscience.  

- Vous ne pouviez rien y faire, vous savez ; vous ne devez pas vous sentir coupable. Et je peux même vous faire une confidence : si elle remonte à poney, ça risque d’arriver à nouveau. Dans six mois, un an, quatre ans. Mais pas de stress ! Dans la rue, elle peut très bien tomber en marchant et se fouler une cheville. Est-ce pour autant que vous la porterez toujours dans vos bras, comme un bébé ?

Eh bien OUI ! Elle restera bébé TOUTE SA VIE, voyons ! C’est évident, non ? Si jusqu’à présent, je la trouvais rassurante, elle vient de m’anéantir avec son discours plus pessimiste que réaliste selon moi. Pour le coup, il me semble évident que le poney c’est terminé. Hors de question que ce genre de conneries recommence, je ne prends pas un abonnement aux urgences à cause d’un animal aussi fourbe. Je réponds alors, peu sûr de moi – J’espère bien qu’elle ne va pas tomber tous les weekends. Pour mon cœur. Et pour ma tête. Car je vais virer cinglé si c’est le cas. Non seulement Jessian serait capable de me foutre la tête sur une pique dans le jardin de ses parents, mais mon palpitant ne supporterait pas tant de remous ! – Hein chérie, on arrête de faire la casse-cou ! Et on joue aux poupées barbies et à se déguiser en princesse. J’ai toujours dans la voiture mon fameux serre-tête hello kitty qui me va comme un gant. J’aurai dû le prendre. Bordel je ne pense vraiment à rien ! – Je ne suis pas certaine que le poignet est cassé, c’est pour cela qu’il va être nécessaire de faire une radio. Y aurait-il un minimum de chance pour qu’il ne soit pas cassé en effet ? – D’accord, je comprends. Et de toute façon, ce n’est pas comme si je maitrisais le sujet. Je suis totalement tributaire de l’hôpital pour le coup et je m’en remets à leurs bons soins.

D’ailleurs, voilà que Heïana s’adresse à Morgane à nouveau. Cette dernière, assise sur la table d’auscultation, écoute avec attention les conseils de la sage-femme et je garde ma main sur son petit dos, moi-aussi très attentif à tout ce qu’il se passe. Il faut dire que je n’ai jamais vu d’hypnose alors, je suis assez fasciné par la petite pierre qui se balance… le son de la voix de la sage-femme… Ok, je cligne des yeux et observe la pièce avant de moi-aussi sombrer dans une semi-conscience hypnotique. Morgane se détends, arrête peu à peu de chouiner et je caresse ses cheveux doucement, inquiet mais pas alarmé face à son état bien plus calme. – Elle est prête. Nous allons passer la radio ? Je hoche la tête, et sans prononcer un mot, je récupère Mo’ dans mes bras et suis Heïana dans les longs couloirs inhospitaliers et froids.

Arrivés à la radio, je suis contraint de la laisser pour qu’ils prennent les clichés. Derrière la vitre, j’observe mon petit amour de 4 ans suivre les conseils et demandes des médecins sans poser le moindre problème. C’est tout de même vachement pratique l’hypnose pour ce cas de figure. Connaissant Mo’, elle aurait sûrement hurlé tant et plus, se serait débattu, aurait refusé de quitter mes bras et il aurait fallu négocier longuement pour obtenir un cliché, probablement avec moi dessus. Et là, tout se passe comme sur des roulettes, sans accroches. – C’est plutôt pas mal votre méthode d’hypnose. Ça fout la flippe, mais ça marche bien. Je constate et confie cela à Heïana, derrière la vitre avec moi. Lorsque le radiologue a obtenu les clichés, il nous invite à le rejoindre et je pars récupérer Morgane, toujours aussi calme et posée. Je la serre contre moi, balançant doucement de gauche à droite pour la bercer tout en écoutant le jargon médical du mec face à moi. Ce que je retiens, c’est que le poignet n’est pas cassé. Et un poids s’extirpe de mes épaules face à cette nouvelle. Par contre, elle a une sévère entorse car son poignet a vrillé. Je grimace et écoute le protocole de soins mis en place. Elle va avoir une attelle et du doliprane, ainsi que du repos. Je me contente de hocher la tête, un peu dépassé par toutes les informations qu’on me donne. D’autant plus que je dois tout retenir, vu que Jess n’est pas là. Ça va tellement être ma fête après tout ça. J’en suis épuisé par avance.




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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyJeu 6 Juin - 12:21



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La chanson du titre du rp !  :

Heïana dut faire un effort certain pour ne pas pouffer de rire devant la tête déconfite du jeune papa lorsqu'elle lui expliqua que les accidents pouvaient arriver, et surviendraient probablement à nouveau. Il ne s'agissait pas de le vexer. Mais son air incertain était vraiment adorable, d'autant plus quand il exprima le souhait que sa petite Morgane ne chute pas tous les week-ends. "Ce n'est pas ce que j'ai dis" protesta la sage-femme avec un petit sourire mutin qui trahissait son amusement, mais son ton restant avant tout compréhensif et professionnel. Elle se doutait bien qu'au-delà même de son inquiétude pour son enfant, le jeune homme devait s'en faire de la réaction de sa femme. Ou ex-femme, murmurait à la Tahitienne son intuition. Le fait qu'il soit venu seul à l'hôpital pouvait être un indice, mais ne se suffisait pas à lui tout seul; quoi que généralement, dans un couple vivant ensemble, c'était à 85% de probabilités que ce soit la mère qui gère les rendez-vous et urgences médicales des enfants. Non, c'était plus que cela qui faisait supposer à Heïana que Monsieur White était probablement séparé de sa compagne. Enfin, on ne peut rien affirmer, et puis ceci ne la regardait pas. Ou pas tant que la maman n'était pas arrivée aux urgences, en tout cas.

L'hypnose faite, Heïana conduit le père et sa petite fille - très mignonne d'ailleurs, comme son papa il faut dire - au service radiologie. Là, elle salue son collègue médecin avec un sourire ravi de le voir, ils s'entendaient bien tous les deux. L'homme était le type qui en impose, genre grand black de près de deux mètres de hauteur et d'une carrure d'épaules toute aussi large, chauve. Mais aucune brutalité n'émanait de lui, loin de là; on aurait plutôt dis un grand nounours. "Salut James! Je t'emmène notre petite cavalière." "Ça marche, je gère. Si vous voulez bien, Monsieur..." répond le radiologue en tendant les bras vers Morgane pour la prendre avec lui, évitant ainsi de la décontenancer - passer de bras à d'autres serait moins impactant que de devoir marcher seule - plus qu'elle ne l'était déjà. Une fois que l'échange fut fait - et ce ne fut pas simple pour le tatoué, Heïana le vit bien à quelques tics faciaux et physiques - le médecin alla dans la pièce de radiologie avec la petite. "Venez avec moi, on va se mettre derrière la vitre pour que vous la voyiez bien", proposa la Polynésienne à l'homme le plus stressé du jour. Elle le guida à travers le couloir et quelques mètres plus loin, ils franchirent une porte qui les menait dans le cabinet juste derrière la salle des machines. Là, ils virent une Morgane très sage être installée par le radiologue et écouter ses consignes. La remarque d'Abel fit rire légèrement Heïana, qui répliqua: "Si elle le souhaitait, elle pourrait se tirer elle-même de l'hypnose, même à son jeune âge. Mais l'état confortable dans lequel elle est plongée lui est bien plus plaisant que le stress et la douleur de son poignet." Rapidement, James les rejoint et des commandes situées dans la pièce, actionna les machines de radio pour prendre les clichés nécessaires. Le tout ne prit pas trois minutes, et bien vite, Abel retrouva sa fille chérie dans ses bras. Ils écoutèrent tous les dispositions du chirurgien, puis Heïana invite les deux patients à revenir avec elle dans son cabinet, alors le radiologue lui donnait un papier.

Une fois qu'ils y furent rendus, elle demanda à l'homme tatoué de s'asseoir, et elle faisait de même de son côté de bureau. Elle vérifia l'ordonnance: "une attelle type 2, pour trois semaines, du doliprane 500 mg..." Ah, James n'avait pas noté la régularité. Attrapant un stylo dans un tiroir, la maïeuticienne ajouta à côté de la mention du médicament "maximum quatre fois par jour, toutes les six heures". Elle décida de plus de s'octroyer une petite liberté, et colla un post-it sur l'ordonnance, sur lequel elle ajouta: "Crème anti-douleur au calendula, Ref GL-FLANTI-190, à masser sur la zone douloureuse deux à trois fois par jour." Puis, elle tendit l'ordonnance complétée à Abel et lui réexpliqua les choses: "Vous avez ici donc votre ordonnance pour acheter l'attelle et le doliprane pour Morgane. Selon la mutuelle qui la prend en charge, ça peut être totalement remboursé. Ce que je vous ai mis sur un post-it est un petit plus que je vous conseille personnellement; c'est une crème anti-douleurs musculaires conçue spécialement pour les petits enfants et qui ne contient que des éléments d'origine naturelle. Cependant elle vous coûtera environ 20 dollars et ne sera pas remboursée. Pour l'attelle, on va la mettre maintenant, nous en avons d'avance. Pour le reste, vous pourrez trouver tout cela à la pharmacie en bas de la rue, en sortant de l'hôpital. Je reviens." et sur ces mots, la sage-femme sortit de la pièce quelques instants. Elle revint cependant bien vite, avec un carton dans les mains. Elle en sortit de quoi immobiliser le poignet de Morgane, et déclara en arrivant auprès d'Abel:  "Restez assis, je vais passer l'attelle au poignet de Morgane puis la 'réveiller' " Heïana passa avec délicatesse l'attelle qui se fermait très facilement grâce aux scratchs, puis reprit son pendule posé sur son bureau et revint s'accroupir devant Abel pour être légèrement sous le regard de Morgane. "Morgane? C'est Heïana, tu sais, la dame qui va t'aider à te soigner? J'ai une bonne nouvelle pour toi: ton bobo n'est pas trop grave, mais tu vas avoir besoin d'une attelle pour bien tenir ton poignet. Si tu as mal, demande à ton papa ou ta maman des médicaments, ils te donneront ce qu'il faut. D'accord?" La petite hocha la tête après un petit instant de réflexion pour montrer qu'elle avait comprit. Heïana déroula alors le pendule qu'elle avait autour de ses doigts et se remit à le faire balancer devant la petite fille: "Tiens, regarde le pendule, comme il balance. Tu te rappelles, le bruit des vagues de tout à l'heure? Bien. Tu les sens partir petit à petit, elles te disent de revenir chez toi, parmi nous... Je compte jusqu'à trois, et à trois, tu auras quitté Tahiti et tu seras revenue ici, à Brisbane, où tu vas être chouchoutée jusqu'à être guérie. Allez. Un... Deux... Trois." Alors qu'elle énonçait le dernier chiffre, Heïana stoppa avec fermeté le mouvement du pendule, le bloquant entre ses doigts. Aussitôt, la réaction de Morgane changea; elle eut un très léger sursaut et cligna des yeux, regarda ensuite autour d'elle, et finalement son poignet glissé dans l'attelle. Gonflant ses poumons d'air et son petit coeur de courage, elle leva les yeux vers son père et déclara: "J'ai déjà moins mal, papa!"

C'est alors que la porte s'ouvrit...


Haha:


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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyVen 7 Juin - 12:04



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→ → Tout ce que j’ai retenu, c’est ‘le poignet n’est pas cassé’. Morgane va être épargnée du plâtre super handicapant qu’il faut entourer de plastique sous la douche et qui finit par puer à force de transpirer dedans. J’en ai eu deux lorsque j’étais gamin, un à la cheville et un au poignet alors je sais de quoi je parle. Le seul truc fun dans le fait d’avoir un plâtre, c’est de pouvoir dessiner une multitude de bites dessus et d’avoir quelques mots doux de ses admiratrices. En-dehors de ça, c’est juste nul. Les os ressoudés sont plus solides parait-il – c’est ainsi que les pratiquants de wushu renforcent leurs corps pour recevoir le plus de coups possibles et ne rien ressentir. Je ne suis pas un expert, j’ai simplement entendu dire. Quoiqu’il en soit, j’accueille la nouvelle de l’entorse avec délivrance, même si je ne comprends pas grand-chose du protocole à suivre pour son rétablissement total.

A nouveau, nous déambulons dans les couloirs aseptisés et j’avance d’un pas de plus en plus lourd, la pression redescendant désormais. Savoir que Morgane n’a rien de cassé me soulage énormément, néanmoins il faut que je reste attentif à la suite car elle n’a pas rien non plus. Assis face au bureau de la sage-femme, j’écoute ses recommandations en pensant que je peux bien me payer une crème à 20$ tout de même ! Est-ce qu’on dirait que je suis fauché ? Ou alors ce sont les tatouages qui induisent en erreur – pourtant il faut du fric pour recouvrir son corps ainsi. Ce n’est pas bien grave, j’irai lui prendre toutes les crèmes apaisantes qui existent pour la soulager et éloigner la douleur. Et faire des bisous magiques aussi, plein de bisous magiques. Je pose mon menton sur le haut du crâne de Morgane, blottie contre moi et lui demande – ça va chérie ?Oui papa. Je crois que je ne l’ai jamais vu aussi sage. Ça me fait tout drôle, et en même temps ça permet aussi qu’on s’apaise mutuellement car le trajet aller jusqu’à l’hôpital a été épique ! Je serais presque tenté de demander à la sage-femme de m’apprendre la technique. Ce serait méga efficace dans les magasins ! Lorsque Morgane me tape une crise et me fous la honte devant tout le monde parce qu’elle a décidé de se gaver de bonbons qui vont inévitablement la rendre malade ensuite. Ce grand moment de solitude que je vis pratiquement à chaque fois que je la garde… Parce que je cède, c’est évident. Je lui achète tous les bonbons du magasin à chaque fois, et tant pis si elle me vomit dessus deux heures après. Je sais, je devrais être plus autoritaire et lui dire ‘non’. J’y arrive pas. Elle est trop persuasive du haut de ses quatre ans ! Je soupçonne sa mère de se venger ainsi (non, c’est faux… quoique…).

Heïana revient après être allée chercher l’attelle. Elle s’accroupit en face de nous pour soigner Morgane. Tout se déroule sans heurts, jusqu’à ce que la sage-femme libère Mo’ de l’emprise de l’hypnose. Pas de cris, pas de hurlements : bonheur. Lorsqu’elle m’assure ne plus avoir mal, je souris et dépose un tendre baiser sur sa joue, avant de sursauter brutalement à cause de la porte de la salle qui s’ouvre d’un coup… sur un collègue de Heïana. – Oh excusez-moi, tu es en consultation… Je repasserai plus tard… Le jeune homme ressort et j’en profite pour souffler et confier à la sage-femme – J’ai cru que c’était mon ex qui débarquait et que ça allait être ma fête ! J’ai eu chaud. Et, j’ai véritablement eu une bouffée de chaleur, qui maintenant a viré en sueur froide. A vrai dire, je n’ai pas tellement peur que Jess me gueule dessus, ce n’est pas ça qui m’effraie. C’est bien plus d’être perçu encore comme un irresponsable et de ne pas avoir assuré auprès de Morgane. Il faut dire que je n’ai pas été le père ou le mari exemplaire les premiers mois après la venue au monde de notre princesse, alors je conçois pleinement que Jessian se méfie de moi. J’essaie de lui prouver, constamment, qu’elle peut me faire confiance – mais j’ai vraiment mis à mal cette confiance avant alors je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

Revenant à l’instant présent, je demande à Heïana – On est séparés alors parfois c’est un peu compliqué. Morgane ajoute – Papa et Maman ils ne vivent pas ensembles car c’est trop dur. J’arque un sourcil et sourit en voyant que ma propre fille explique mieux que moi les raisons de ma séparation avec Jess. Trop intelligente celle-là, les enfants comprennent tout !  - Du coup pour le traitement, vous avez tout écrit sur les médocs pour que je puisse faire les transmissions correctement ? Oh… Merde ! Elle est sur la carte de sa mère pour la mutuelle et tout… Je n’y avais pas pensé une seule seconde. Morgane rit et répété – Merde alors ! Je lève les yeux au ciel, et peu convaincant, la reprends – C’est pas beau les gros mots, on en a déjà parlé. – Oui t’en dis tout le temps ! Merde merde merde ! Ok, génial. Heïana doit me prendre pour un abruti complètement dépassé par sa fille de quatre ans. Ignorant ma fille qui a décidé de me foutre la honte, une fois de plus, je demande – On fait comment alors ?





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Heïana n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que son collègue était déjà parti. Peut-être avaient-ils besoin qu'elle presse un peu la consultation, pour venir donner un coup de main sur un autre cas aux urgences pédiatriques? Non, probablement pas; si ça avait été le cas, Matthew était son cadre de santé au niveau de ce service, son supérieur en quelques sortes, et il se serait permis de lui dire, même de manière rapide et convenable face aux patients se trouvant avec elle. La jeune femme jeta un coup d'oeil à sa montre: seize heures! Oh, c'était probablement plutôt pour lui dire de débaucher que l'homme était passé: après tout, elle était là depuis cinq heures du matin. Il n'était pas rare qu'elle travaille de nombreuses heures d'affilée, ainsi était le fonctionnement des établissements hospitaliers après tout; mais Heïana n'exerçait qu'à mi-temps, alors pour ne pas avoir à lui payer trop d'heures supplémentaires, les cadres faisaient attention à ce qu'elle ne fasse réellement pas plus qu'un trois-quarts temps. Ainsi sa demande de temps partiel était respectée, et eux n'avaient pas trop de sous supplémentaires à sortir des caisses. Enfin bref, la jeune femme allait bientôt clore cette consultation de toute façon, et serait donc en mesure d'aller demander à Matthew ce qu'il voulait exactement.

En tout cas, le passage éclair du cadre de santé avait eu un drôle d'effet sur Abel, qui paraissait un peu pâlot lorsqu'il se retourna. Il essaya tant bien que mal de lui expliquer le pourquoi du comment, lorsque la petite Morgane, bien réveillée de son hypnose, résuma le tout en quelques mots à la fois clairs et qui laissaient comprendre sans aucune ambiguïté la situation: "Papa et Maman ils ne vivent pas ensembles car c’est trop dur ". Haha ! La maïeuticienne avait donc eu, une fois de plus, une bonne impression et une intuition sans failles. Avec compréhension, elle répondit: "Ne vous en faites pas, je suis à peu près sûre qu'on voit bien pire comme situation, ici aux urgences. Même si votre ex était arrivée à la place de mon collègue, je suis sûre que cela se serait bien passé au final.". Oh oui, des cas "particuliers" ils en voyaient même tous les jours... Parents délaissant totalement leurs enfants, conjoints ou ex-conjoints se disputant devant tout le personnel de santé, personnes agressives au point de devoir se mettre à plusieurs pour les maîtriser - dans le cas de patients, notamment les alcoolisés - ou de devoir appeler la police - dans le cas de personnes n'ayant pas besoin de soins - ... Il y en avait bien trop de sortes pour les citer sur une seule lancée à vrai dire. Mais heureusement, il y existait aussi tous les patients supers mignons et gentils, comme la plupart des enfants, mais aussi plusieurs adultes. Quelque chose de rafraîchissant au quotidien. Et puis, Heïana avait la "chance" de ne pas bosser toujours aux urgences, restant plutôt du côté maternité. Ainsi, elle avait une relation toute autre avec les patients qu'elle accueillait de ce côté-là de l'hôpital. Conseils gynécologiques, ateliers de préparation à l'accouchement, échographies...

La sage-femme dut d'ailleurs se retenir à grand-peine de ne pas éclater de rire devant la candeur et l'impertinence simultanées de la petite Morgane face à son père. Celle-ci devait savoir comment faire tourner son monde en bourrique! Cependant, le problème qu'exposait Abel était réel: si il ne voyait pas la mère de la petite d'ici quelques heures, la petite risquait de se retrouver sans médicaments. Songeuse, Heïana réfléchit quelques instants, puis son visage s'illumina: "J'ai une idée, je reviens". Elle sortit du cabinet et alla voir Matthew aussi sec, le rejoignant dans la salle collective de travail des agents du service: "Tu voulais quelque chose, Matthew ? demanda la Tahitienne en espérant obtenir la réponse qu'elle s'imaginait". "Oh oui, juste te dire qu'une fois ta consultation finie, tu pourras y aller" confirma son cadre. Yes ! Exactement ce qu'elle voulait. Aussitôt, la maïeuticienne retourna auprès de ses patients, fermant la porte derrière elle, et s'asseyant sur son fauteuil de bureau, elle déclara: "En tant que sage-femme, je ne peux pas aller au-delà d'une prescription et vous donner des médicaments en libre-service, je ne suis pas pharmacienne ou médecin. En revanche, juste après vous, j'allais terminer ma journée de travail. J'ai une boîte de comprimés, exactement ceux dont vous avez besoin, dans mon sac à main. Une fois mon poste quitté, je n'ai donc plus de responsabilité envers vous comme professionnelle, alors... Si ça vous convient, je vous donnerai mes comprimés; cela fera l'affaire en attendant que Morgane retrouve sa mère". Elle laissa une seconde à Abel pour réfléchir, avant de reprendre: "C'est en tout cas la seule solution que je peux vous proposer. Si vous êtes ok pour cela, attendez-moi à l'entrée de l'hôpital, devant le café; je vous y rejoins rapidement. Pas besoin de passer par le secrétariat, tout a été fait dès votre entrée et le compte-rendu hospitalier sera envoyé à votre médecin traitant dès que je l'aurais tapé.".

Heïana se releva et accompagna Abel à la sortie du cabinet, une fois certaine qu'il avait tous les papiers nécessaires avec lui: ordonnance, radio... Elle ouvrit la porte et se décala pour le laisser passer; puis elle lui tendit la main, "Bonne journée Mr. White" et le regarda un instant se diriger vers la sortie des urgences. Elle retourna devant son ordinateur pendant quelques instants, et reprit la fiche du secrétariat qui lui était destinée, avec les coordonnées du médecin traitant de Morgane. Rapidement, elle écrivit le mail de compte-rendu et l'envoya, puis alla aux vestiaires se changer. Là, elle retira enfin sa blouse de fonction et s'étira de bonheur: journée enfin finie! Elle profitait de chacune de ses journées de travail, bien sûr, mais ça faisait toujours du bien d'en voir le bout. Heïana retira ensuite ses chaussures type sécurité et son pantalon de travail, puis ouvrit son casier pour reprendre sa tenue personnelle. Une petite robe aux airs de Tahiti, verte avec des grosses fleurs, légère et assez courte mais tout à fait décente. Son sac à main, des chaussures ouvertes, un petit blazer noir et hop! La demoiselle partit vers le café, une fois ses collègues prévenus de son départ.


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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyDim 9 Juin - 13:40



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- J’ai une idée, je reviens. Je ne sais pas du tout ce à quoi pense la sage-femme d’un coup, moi je me dis qu’il va falloir que je paie des millions à l’hôpital pour les radios et la consultation en urgence – mais que de toute façon, ça en valait le coup car sans ça je n’aurai jamais été rassuré. J’en profite pour ressortir mon téléphone et constater que Jess ne m’a toujours pas répondu. J’hésite entre deux sentiments féroces : le soulagement et la colère. Soulagé car j’ai encore un peu de répit avant de m’en prendre plein la gueule. Et en colère, car putain merde qu’est-ce qu’elle fous ?! On est au 21ème siècle bordel, tout le monde a les yeux sur son téléphone constamment alors pourquoi pas elle ? Je tape un texto rapidement, empêchant Morgane de saisir l’appareil, ce qui m’oblige à me contorsionner pour taper ‘faudra ta mutuelle pour l’hôpital’. Heureusement que les correcteurs automatiques existent même si ce dernier a transformé Hôpital en Hospice, ce qui rend les choses moins compréhensibles – mais l’idée est là non ? Entre-temps, la sage-femme rayonnante est revenue et je l’écoute alors qu’elle me déblatère tout un tas d’informations que je m’efforce de retenir. Elle va un peu vite pour moi, pauvre papa désœuvré en train de galérer avec sa progéniture plus du tout affolé. Ce que je retiens c’est que je dois aller au café. Toutefois, lorsqu’elle me dit au-revoir comme si de rien était, je me demande si j’ai rêvé au final. Ou alors elle ment très bien, ou alors elle développe un syndrome de double-personnalité effrayant ! Un peu dépassé, me laissant entrainer au-dehors par une Morgane légèrement agacée, je décide de m’en tenir au plan de base : aller au café.

Et quelle bonne idée le café ! Vu qu’il propose tout un choix de glace, mais aussi de peluches, voilà Morgane en train de faire sa commande. Je suis tellement fatigué que je ne cherche même pas à la restreindre dans ses demandes – et puis il faut se rendre à l’évidence que je suis trop faible pour lui résister de toute façon – ce qui fait qu’on se retrouve à une table, elle devant une glace deux fois plus grosse qu’elle et un nounours dauphin rose aux yeux trop globuleux pour faire réaliste. Je crois que je me suis fait avoir car je n’ai même pas commandé de café pour ma part… Et j’en ai eu pour plus de 40$ malgré ça. Les enfants dirigent le monde, c’est un fait. En tout cas Morgane dirige le mien sans aucun problème. Je m’allume une cigarette, puisque nous sommes sur une terrasse et j’observe Morgane qui se met de la glace partout. – Si Maman te voyait manger ça… Je soupire, surtout que vu l’heure, il s’agit de son repas du soir en quelque sorte. De quoi faire péter la glycémie avant de se mettre au lit : youpi ! Mais ses petits yeux fatigués et son attelle ont raison de moi, je ne culpabilise même pas. Je tire avidement sur ma clope lorsqu’une nana en robe des îles vient vers nous. Sans la blouse blanche, j’ai du mal à la reconnaître, puis ça fait tilt dans ma tête et je me redresse légèrement – Heïana ! C’est vous ? Toi ? Autant se tutoyer non ? Puisqu’elle outrepasse ses fonctions en venant nous délivrer des médicaments sans en avoir le droit. – Méconnaissable sans la blouse, j’ajoute pour qu’elle comprenne mon hésitation, et j'évite de signifier 'très jolie aussi' – Du coup, Mo va avoir ses cachets ? Je jette un œil à ma fille qui a du chocolat partout sur la figure, et face à ce spectacle désespérant, me tourne à nouveau vers Heïana. Ne me jugez pas, je ne suis qu’un pauvre père fatigué.




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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyLun 10 Juin - 22:33



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La jeune femme retrouva bien vite le café et plus précisément Abel et sa petite Morgane.... qui ne semblait plus si malheureuse au final. Dévorant avec appétit une coupe glacée digne de celle d’un adulte, et une grosse peluche de dauphin rose à ses côtés, ses tourments semblaient bien éloignés de ses préoccupations. Le jeune papa sembla ne pas reconnaître Heïana pendant une seconde, et le lui fit savoir d’ailleurs. La Tahitienne rit d’amusement et répliqua : « La frontière imposée par l’uniforme est assez forte pour que l’on ait du mal à reconnaître ceux qui le portent quand on les rencontre dans un autre contexte. Tu n’es pas le premier à qui ça arrive ». La demoiselle sourit en votant Morgane toute barbouillée de crème glacée au chocolat et vit qu’Abel avait dû oublier de demander des serviettes au comptoir, n’en ayant pas sur son plateau. Il la regarda d’ailleurs avec un air de chien battu, comme pris en faute. « Oui j’ai ce qu’il faut. Et même plus encore d’ailleurs » ; dans un autre contexte, ces paroles auraient pu porter à confusion.... ce que ne réalisa absolument pas la sage-femme. Fouillant dans son sac, elle en sortit un petit carré de tissu propre et plié, qui pouvait autant servir de mouchoir et de serviette. Elle le tendit à Abel et déclara: « Je vais aller me chercher un snack, tu n’as qu’à la débarbouiller pendant ce temps » ; la demoiselle lui accorda un clin d’œil mutin et partit en direction du comptoir de la cafétéria.

Elle revint moins de cinq minutes plus tard avec sur le plateau qu’elle portait une crêpe aux pommes cuites et caramel, et deux grands cafés. Elle s’assit face à Abel, posant son délicieux fardeau sur la table, et lui désignant les boissons du doigt: « Aaah journée finie ! Ça fait du bien. Je me suis permise de te prendre un café. Tu sembles exténué... la journée a dû être riche en émotions! » . Elle prit l’un des deux gobelets et savoura la première gorgée de cette boisson si ressourçante. « Apparemment, le café est considéré comme un aliment médicinal par la médecine chinoise ! Dans tous les cas, ça ne nous fera pas de mal. » déclara la brune tel un grand philosophe, et elle piqua sa fourchette dans un premier bout de crêpe, se délectant de cet en-cas mérité. Suite à cela, elle fouilla son sac une seconde et en sortit sa boîte de comprimés d’anti-douleurs. La déposant devant Abel, elle précisa : « Il en reste assez pour aller jusqu’à demain, sachant que Morgane en a eu un il y a... presque trois heures maintenant, il faut attendre encore trois heure avant de lui en redonner ».

Ces indications données, la Tahitienne se reconcentra  sur son quatre heures, attendant patiemment qu’Abel lui pose des questions, s’il en ressentait le besoin. Elle avait beau avoir fini son service, répondre à des interrogations d’un jeune papa ne la genaît absolument pas. Mieux valait ça plutôt qu’une erreur se produise, ou juste que le tatoué face à elle ne se sente pas trop perdu, et donc pas trop stressé. Vu son attitude, il était tout sauf habitué des situations de crises telles que celle-ci avec son enfant. Heïana se tourna d’ailleurs vers Morgane et l’observa un instant terminer sa coupe de glace: la petite semblait fatiguée mais pas trop  secouée, c’était là le principal. « Pas toujours simple, d’élever un enfant, n’est-ce-pas? » lança-t’elle à Abel sur le ton de la discussion en reportant son attention sur lui.



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Dernière édition par Heïana Brook le Jeu 12 Sep - 21:01, édité 1 fois
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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyMer 12 Juin - 16:39



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→ -La frontière imposée par l’uniforme est assez forte pour que l’on ait du mal à reconnaître ceux qui le portent quand on les rencontre dans un autre contexte. Tu n’es pas le premier à qui ça arrive. La jolie australienne n’avait pas tort, sans la blouse blanche elle paraissait bien plus abordable et amicale – même si sa douceur l’avait totalement convaincu  l’intérieur de l’immonde bâtiment qui s’élevait derrière eux. –Oui, j’ai ce qu’il faut et peut-être même plus d’ailleurs… J’arque les sourcils sans comprendre de quoi elle parle. Cependant, lorsqu’elle sort un mouchoir de son sac à main, je comprends qu’elle pense à débarbouiller Morgane. Si elle savait à quel point cela ne sert strictement à rien. Toutefois, je la remercie en la gratifiant d’un sourire tandis que je me saisis du petit carré de tissu soigneusement plié. Morgane finit par se dégoûter de sa glace, bien trop énorme pour elle et elle la pousse vers moi avant de venir squatter mes genoux avec son dauphin horrible. Je la serre contre moi, avant d’attraper la cuillère de la glace pour la terminer lorsqu’Heïana revient avec deux énormes cafés. – Oh merci, ça c’est cool. J’en buvais pas tant que ça avant, surtout du Red Bull en fait (ce qui est clairement l’une de mes addictions, j’adore ce breuvage excitant) mais depuis que j’ai découvert, j’crois que j’suis accro. A vrai dire, je suis dépendant à énormément de choses quand on en fait le compte. – Fin si ça a des vertus médicinales, tant mieux. C’est comme l’herbe ? Elle a l’air plutôt bien renseignée sur la question, alors autant demander ! Je fume un peu, souvent, en soirée. Et à mon humble avis, tous les alcools du monde ne valent pas une bonne défonce.  Je vais tout de même éviter de parler de ça devant ma princesse qui s’endort presque contre moi. Heïana me tend alors une boîte de comprimés homéopathiques anti-douleurs. Je me souviens lorsque Morgane n’avait que quelques mois à peine, la pharmacienne avait conseillé à Jess des petites billes de la même sorte pour favoriser son sommeil. J’observe les comprimés un instant et écoute les recommandations de Heïana, hochant la tête – Ok, c’est cool. Merci, je dirais à Jess de passer à la pharmacie demain du coup. Je range les comprimés dans ma poche et termine la glace, avant de me saisir du gobelet de café, avec une Morgane finalement endormie dans les bras. – Pas toujours simple d’élever un enfant, n’est-ce pas ? Je lève les yeux au ciel, amusé par cette remarque. Simple ? Ça n’a absolument rien de simple en effet ! Et ceux qui parlent d’instinct sont bien loin du compte. La parentalité c’est le doute en permanence, la peur constante de faire mal, de ne pas assurer, d’être à côté de la plaque et de causer des dommages irréparables. C’est passer du doute au soulagement en un éclair, du désespoir à l’émerveillement en quelques secondes, c’est une expérience unique, exceptionnelle et qui demande un investissement total – ce qui n’a pas été mon cas les premiers mois. –T’as des enfants toi ? Je demande simplement, avant d’expliquer –C’est surtout mon ex-femme qui a la charge de Morgane, moi je l’ai tous les mois un weekend à peu près… J’adore. J’essaie de la voir en semaine dès que je peux aussi… J’aimerai bien l’avoir plus mais… faut que je mette un peu d’ordre dans ma vie pour ça…



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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyJeu 13 Juin - 11:29



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Heïana eut besoin d’une seconde de réflexion lorsqu’Abel lui parla d’  « herbe », ne voyant absolument pas de quoi il parlait. Après tout, ce n’est pas comme si elle en avait consommé un jour, donc aucune expérience vis-à-vis de ce genre de substance; et comme mère de substitution auprès de Moana, elle avait toujours fait au mieux pour que sa sœur n’en prenne pas, ou alors en toute conscience de ses faits et gestes; raison pour laquelle la Tahitienne n’avait jamais touché à ce type de produits. Pas d’exemple à donner à sa cadette ainsi, en tout cas de sa part. Finalement, la jeune sage-femme comprit de quoi parlait son interlocuteur et sourit, but une gorgée de café et répondit avec une honnêteté désarmante : « Aucune idée, je n’en ai jamais consommé ni ne me suis penchée sur le sujet ».

Quelques fourchettes plus tard, Heïana terminait sa crêpe, repue, et continuait à boire son café - elle en avait pris des GRANDS - lorsqu’Abel lui demanda si elle avait des enfants, tout en enchaînant sur le fait que lui-même n’avait qu’un tout petit droit de garde pour Morgane. Est-ce que la jeune femme allait lui parler de sa relation particulière avec Moana ? Non pas que cela soit un tabou, mais elle ne le criait pas spécialement sur les toits non plus, tout simplement. Leurs proches s’en rendaient vite compte par eux-mêmes, et ensuite venaient les questions et les explications généralement. Cogitant sur cette question dans un coin de sa tête, elle bénit la capacité humaine - où féminine à ce que l’on dit - de pouvoir faire plusieurs choses à la fois, répondant à Abel sur la seconde partie de leur dialogue sur les enfants: « Je ne doute pas que tu y parviendras. Tu l’adores ta fille, ça se voit, et je te le dit d’expérience de sage-femme travaillant à la maternité et aux urgences ». Oh oui, elle en avait vu des cas d’enfants totalement négligés par leurs parents, et ce n’était clairement pas le cas de Morgane. La maïeuticienne était persuadée qu’Abel faisait déjà au mieux pour améliorer sa situation parentale. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait, elle avait l’impression de l’avoir déjà aperçu ailleurs. Récemment. Après tout, un jeune homme avec pléthore de tatouages comme lui, ça ne passe pas inaperçu. Soudainement, le souvenir en question revint à Heïana; visualisant exactement Abel et son attitude de mirliflore dans cette bribe de mémoire, elle raconta en riant de cette coïncidence: « Tu n’étudierais pas à la fac de droit par hasard? Il me semble t’y avoir vu alors que je la visitais avec ma sœur qui veut y entrer bientôt ».

Quitte à mentionner Moana, autant répondre clairement à la question précédente de son interlocuteur. Après avoir bu une enieme gorgée de café, la franco-australienne reprit, pointant un instant Morgane de son regard vert : « Je ne suis pas mère biologiquement parlant, et je n’ai jamais eu à élever d’enfant aussi jeune que ta fille. Mais depuis mes 18 ans, j’ai pris en charge Moana, ma cadette. Elle avait 11 ans à ce moment-là. Alors on reste sœurs, mais je suis un peu sa mère aussi, et elle est un peu ma fille. Je pense qu’elle te sortirait le même topo, si elle était là ». Si Heïana n’avait pas connu l’éducation d’un enfant en bas-âge et tout ce que ça implique - changer les couches, gérer les crises de RGO, les pleurs réguliers des touts-petits comme moyen de communication, leur inconscience du danger - elle avait cependant eu son lot. Déjà, le passage d’une relation de sœurs complices à une espèce de subordination hiérarchique un peu obligée dans un cadre éducatif, afin que la plus jeune ne monte pas sur les pieds de l’aînée sensée la guider - d’autant plus que Moana était basiquement plus forte de caractère qu’Heïana - n’avait pas été simple. Et ne l’était pas tous les jours encore aujourd’hui d’ailleurs. Puis, la gestion du deuil des deux Tahitiennes, bien que cela soit un événement qu’Abel n’avait pas en connaissance. Et enfin, les tracas du quotidien: l’entrée en école de sages-femmes d’Heïana qui était prenante mais qu’elle n'aurait pas hésité à mette de côté le cas échéant pour élever correctement sa sœur; l’entrée dans l’adolescence pour la plus jeune, qui n’avait pas été de tout repos non plus, etc. Heureusement, ayant touché un héritage considérable de la part de leurs parents, les deux Brook jamais eu à s’en faire pour l’argent ou le logement. Quoique l’ainée avait tout de même souhaité toucher le moins possible à ce pactole pour qu’elles apprenent toutes les deux à gérer normalement leurs comptes.

Voyant Morgane somnoler sur les genoux de son père, la demoiselle prit la décision de les laisser. Abel n’avait sans aucun doute pas que ça à faire, de taper l discussion avec quelqu’un en cet instant précis. La douce Polynésienne sortit un petit calepin de son sac, y griffona quelque chose puis déchira le bout de papier, le tendant à Abel. Il était noté dessus « Heïana Brook » ainsi que son numéro de portable. « Je vais vous laisser, la petite va avoir besoin de repos. Et toi aussi je pense » ajouta-t’elle avec un sourire mutin: « Je te laisse mon numéro, si tu as besoin de quoi que ce soit. Ou même pour boire un autre café ! ». Une fois qu’Abel eut prit le papier, Heïana s’approcha de lui tout naturellement et lui fit une bise, avant de se rappeler soudainement qu’on ne saluait pas forcément comme cela un quasi -inconnu en Australie. Ses joues prirent une légère teinte rose et elle déclara: « Oups, pardon ; je t’ai salué à la Française, l’habitude » ; un léger sourire reprit place sur ses lèvres alors qu’elle se détournait. Partant d’un pas dansant, elle conclut leur entretien en langue française : « Au revoir, Abel. »




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Message(#)(Heïana) Bring out the best of me EmptyDim 16 Juin - 11:00



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FEATURING @Heïana Brook & Abel White
Girl you got this heart lock on me, I don't think I can control it, I hold on with all my might while you look at me in my eyes. Like a vitamin you put back my energy and making me stronger, bring out the best of me. So before I go to work, can I ask you a favor? Wake me up before you go, ooh I need a little more, just a little more, a little more of your love.



- Aucune idée, je n’en ai jamais consommé ni ne me suis penchée sur le sujet. En même temps, faut être con pour poser cette question à quelqu’un qui fait partie du corps médical. Quoique, ils sont censés être tolérants et ouverts d’esprit, non ? Après tout le serment d’Hippocrate  (est-ce que la jeune femme en face de lui l’a prêté ou est-ce qu’il ne correspond pas à sa fonction ? Je n’en sais foutrement rien.) Dit bien que tout homme doit être soigné de la même façon, car une vie est une vie. J’émets des doutes sur les égalités de moyens toutefois. Car il y a les hôpitaux publics, et les hôpitaux privés  et… Je suis en train de me noyer dans mes propres réflexions sans queue ni tête. Heïana ne fume pas de weed, point. Alors, je me contente de lui faire un sourire et de terminer la glace de Morgane qui me l’a évidemment refilé après l’avoir massacré en grosse partie.

Après lui avoir confié mon désir de garder Morgane plus souvent et, plus implicitement, de réclamer d’ici quelques temps ma place légitime de père auprès d’un juge des familles, Heïana me réponds : - Je ne doute pas que tu y parviendras. Tu l’adores ta fille, ça se voit, et je te le dit d’expérience de sage-femme travaillant à la maternité et aux urgences. Je fronce les sourcils et plisse le regard en l’observant – Pourquoi ? Y’a des gens qui en ont rien à foutre de leur gosse ? Remarque, tu dois en voir passer des parents terrorisés ici… C’est pas trop déprimant d’ailleurs ? Les urgences, car je suppose que la maternité ce n’est pas la même chose… Je n’ai que de vagues souvenirs de la maternité où Jess a accouché à Londres. Je m’y suis rendu une fois, le premier jour. Je déteste l’ambiance de l’hôpital, ces longs couloirs sordides dépourvus de vie, cette ambiance feutrée, presque religieuse qui astreins au silence et au calme alors que j’ai envie de hurler à l’intérieur ; cette impression horrible que la mort danse tout autour de moi. Même à la maternité, où étaient exposés tout un tas de bébés hurlants dans une cacophonie incroyable, j’ai eu cette sensation. L’internement de ma mère m’a laissé quelques souvenirs glauques qui refont surface malgré moi.

- Tu n’étudierais pas à la fac de droit par hasard ? Il me semble t’y avoir vu alors que je la visitais avec ma sœur qui veut y entrer bientôt. Ce brusque changement de sujet m’arrache un sourire et je hoche la tête pour confirmer ses dires. Avant même que je n’ai le temps de la questionner au sujet de sa sœur, Heïana enchaîne et me fournit des explications sur sa situation, répondant ainsi en même temps à l’une de mes questions restées en suspens. –Je ne suis pas mère biologiquement parlant, et je n’ai jamais eu à élever d’enfant aussi jeune que ta fille. Mais depuis mes 18ans, j’ai pris en charge Moana, ma cadette. Elle avait 11 ans à ce moment-là. Alors on reste sœurs, mais je suis un peu sa mère aussi, et elle est un peu ma fille. Je pense qu’elle te sortirait le même topo, si elle était là. J’observe Heïana qui derrière ses paroles semble à la fois heureuse et fatiguée de la situation avec sa sœur. Un léger sourire au coin des lèvres, je me hasarde à lui demander –L’adolescence est un moment merveilleux, n’est-ce pas ? Oh bordel, comme je n’ai même pas envie d’y penser avec Morgane. Vu comment elle réussit déjà à obtenir tout ce qu’elle veut de moi… Je n’ose imaginer lorsqu’elle sera ado et qu’elle me fera des crises infernales ! –Enfin, si elle a besoin d’aide les premiers temps à la Fac, faut pas hésiter. J’y suis depuis trois ans, j’connais bien l’endroit. Elle s’inscrit dans quel cursus tu sais ? Je pourrais éventuellement l’aider et lui donner deux, trois conseils en fonction des professeurs ou des cours auxquels elle va assister. Je ne suis pas le genre de mec « chacun pour soi et dieu pour tous », aider les gens me parait tout à fait normal et logique même si je ne suis pas toujours doué pour ça.

- Je vais vous laisser, la petite va avoir besoin de repos. Et toi aussi je pense. Je te laisse mon numéro, si tu as besoin de quoi que ce soit. Ou même pour boire un autre café ! Je souris et attrape le bout de papier entre mes gros doigts. Mon pouce le lisse , mon regard s’attarde dessus et je déchiffre les numéros , quand sans que je m’y attende, Heïana se penche vers moi pour me faire la bise. Dans la confusion, je souris juste bêtement. Ayant été de nombreuses fois en France, je connais cette tradition étrange aussi je n’en suis pas  choqué. –Oups, pardon, je t’ai salué à la Française, l’habitude. Au revoir, Abel. Au revoir, Heïana. Je lui réponds, en français, avec un petit sourire. Je la regarde s’éloigner, content d’être tombé sur une sage-femme aussi gentille et douce aujourd’hui. Elle aura rendu mon calvaire beaucoup moins stressant et grâce à elle, j’ai tout ce qu’il faut pour soigner Mo’. Jetant un coup d’œil à ma fille profondément endormie, je me lève tout en la gardant dans mes bras et récupère son dauphin multicolore aux yeux globuleux. Habitué à avoir Mo’ dans les bras tout en faisant autre chose, je trouve mes clés, ouvre ma voiture qui attend sagement sur le parking de l’hôpital, garée de travers sur une place pour personne en situation de handicap (bravo)  et doucement je glisse Mo’ dans son siège auto. Je l’attache fermement, puis décide de me fumer une clope en-dehors de l’habitacle avant de rentrer chez moi. Ça me démange depuis un bon quart d’heure déjà en plus de ça. Assis sur le capot, je rentre le téléphone de Heïana dans mon portable et lui envoie un message dans la foulée. Je glisse mon Iphone dans ma poche ensuite tandis que mes yeux pales se posent sur l’établissement austère face à moi. Je déteste ce genre d’endroits, vraiment. Sentant que la pression est en train de redescendre, je termine ma clope rapidement et pénètre à mon tour dans le véhicule que je démarre et lance en direction de Spring Hill.

The End.


black pumpkin & whitefalls
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