| How to be a good friend (a tutorial) ☼ Charléo #3 |
| | (#)Mer 5 Juin 2019 - 15:08 | |
| Mes cheveux encore mouillés laissaient glisser quelques gouttes d'eau sur ma peau, sous le col de ma chemise rose. Le temps semblait comme légèrement suspendu alors que Clément m'indiquait qu'il devait filer. Un rendez-vous avec notre connaissance commune. Je hochais la tête, lui lançait un remerciement lorsqu'il me rappelait notre prochain rendez-vous. Petit sourire aux lèvres, je saluais le brun. Sa présence m'avait été vraiment agréable. Je ne lâchais la porte des yeux que lorsqu'elle se ferma derrière mon amant du soir précédent et posais mes yeux sur ma meilleure amie, alors adossée à mon comptoir, du côté de ma cuisine. Charlie terminant de boire sa boisson, j'avais un petit sourire, me passais la main dans les cheveux, un peu contrarié par la tournure qu'avaient pris les événements. Je ne voulais pas que les choses aient l'air aussi compliquées. Et puis d'ailleurs, je ne comprenais pas non plus pourquoi elles étaient compliquées. Charlie savait tout de mes aventures. Je connaissais les siennes, nous passions souvent pas mal de temps à nous raconter nos dernières anecdotes, le tout autour d'un thé ou d'une boisson plus forte. Ces moments étaient faits de rires. Pas d'autre chose. Et je ne saisissais pas pourquoi cette fois-ci, c'était différent.
Charlie venait déposer un baiser sur ma joue et je la laissais faire, sans bouger, encore un peu surpris par la rapidité avec laquelle la situation venait de m'échapper. Pourtant, d'habitude, j'étais très fort pour comprendre les relations humaines, pour déceler les secrets et les mensonges. Mon super pouvoir ne devait pas s'appliquer cette fois-ci, fallait-il croire. Sois heureux. Je fronçais doucement les sourcils, la regardais s'éloigner sur deux pas avant de bondir littéralement devant elle pour la serrer dans mes bras. Elle apparaissait soudain comme le remède à toute l'incompréhension que j'avais engrangé jusque là. Tout ce stress face à l'imprévu, face à la tournure des événements. « Je peux pas. J'peux pas être heureux sans toi. » J'avais envie de rajouter un 'patate' derrière, mais la situation me semblait soudain un peu trop sérieuse pour faire de l'humour. Mes bras enroulés autour de sa taille, je la serrais doucement contre moi. De nous deux, elle était la plus grande. Mentalement aussi, peut-être.
Je faisais la moue, pensif, la tête logée contre son épaule. « Pars pas. J'ai l'impression que tu me dis adieu. J'aime pas. » Je détestais les au revoir. Charlie et moi, on ne se disait pas au revoir. On se faisait des doigts d'honneur en partant de chez l'un ou de chez l'autre. Je ne voulais pas lui dire au revoir, parce que ça voulait dire vivre un petit morceau de ce que j'avais déjà vécu avec les gens qui n'avaient toujours été que de passage dans ma vie. Un au revoir, puis plus rien. Des adieux déguisés. « Qu'est-ce qui ne va pas, hein ? Tu peux me dire, moi tu sais que je vais t'écouter, sans parler même si tu veux. » Je relevais la tête vers elle, trouvait ses yeux des miens. Je ne pouvais retenir une toute petite pointe d'humour, espérant faire naître sur ses lèvres n'était-ce que l'ombre d'un sourire. « Qu'est-ce que tu lui a dit, pour qu'il parte si vite ? Tu lui a promis de lui jeter un sort s'il ne partait pas dans la minute ? » Nos corps étaient toujours collés l'un contre l'autre et même si j'avais voulu que nous nous installions tranquillement sur mon canapé comme d'habitude, je doutais soudain que Charlie accepte ma proposition.
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| | | | (#)Mer 5 Juin 2019 - 17:37 | |
| How to be a good friend @Léo Ivywreath
En lançant ces quelques mots à Léo je pensais réellement pouvoir quitter cet enfer ensuite. Je voulais que la journée se termine alors qu’elle ne faisait que commencer, je voulais me rendormir et espérer de tout mon coeur que tout ceci n’ait été qu’un affreux cauchemar. Avant, tout allait bien, et d’un claquement de doigt … tout a basculé. Enfin oui, mais non. Je ne sais même pas ce qui va mal désormais, je sais seulement que quelque chose ne tourne pas rond. Il y a Clément, et … je ne pensais pas le revoir un jour, surtout pas dans ces conditions. Il y a Léo aussi, qui reste fidèle à lui même, qui ne comprend rien à rien mais que je ne peux cesser de trouver adorable, même lorsqu’il nous a laissé tous les deux en plan ou lorsqu’il est revenu en pensant qu’un petit déjeuner allait tout arranger. Il est bête, il ne comprend rien aux relations humaines (encore moins que moi) et c’est bien ce que j’aime chez lui. Mais là, maintenant, tout de suite, j’aurais aimé être loin de lui. Pour la première fois de ma vie, je n’avais pas envie de l’enlacer, pas envie de l’embrasser. Mais mon corps n’en fait qu’à lui même, il n’ose même pas poser sa main sur la poignée de la porte. Elle reste juste dans les airs, tétanisée, perdue. C’est une belle métonymie pour parler de tout le reste de mon corps, de mon état d’esprit aussi.
A nouveau Léo entre en scène, remettant en cause le peu de décisions que j’avais pu prendre. C’est un de ses nombreux dons, un des nombreux effets qu’il a sur moi. Son étreinte est un nouveau remède miracle, le genre de remède dont vous ne savez pas que vous avez besoin jusqu’à ce qu’il vous soit administré. Léo est un remède universel à toutes ces maladies que l’on dit incurables. Pas besoin d’aller à Lourdes, c’est moi qui vous le dit. Un pansexuel qui soigne l’incurable, Church is shattering. Ses mots me font frissonner, ils sont emplis de sincérité. Il ne peut vivre sans moi et moi sans lui, bien sûr, on le sait tous les deux. C’était bien pour ça que je voulais partir avant de commettre l’irréparable. Je voulais partir pour mieux revenir, je voulais faire comme si de rien n’était. Je voulais faire comme Stiles, c’est à dire ignorer le problème jusqu’à en être totalement débarrassée. Dans la situation actuelle je doute cependant d’être capable de définir ce qu’est réellement le problème. Clément ? Moi ? Son secret ? John ? Mes sentiments ? Ou sans doute le mélange de tout ça, qui donne une mixture indigeste. Je le laisse s’enrouler autour de moi, sentant la chaleur de ses mains caresser mes hanches et venir se poser au bas de mon dos. Nous y voilà. Il m’est impossible de partir désormais, je n’en ai de toute façon plus envie. Mes bras entourent le cou de Léo sans que je ne leur ordonne ; l’habitude. Généralement quand je l’enlace je n’ai pas envie de pleurer. Je sens son souffle s’engouffrer dans mon cou, comment est ce que je suis supposée résister à ça ? C’est finalement le mot “adieu” qui me fait flancher. En une seconde je sens mon corps devenir brûlant, ma tête encore plus, et les larmes se former. J’ai l’impression de ne faire que pleurer dans les bras de Léo ces derniers temps, ce n’est pas reluisant et ce n’est pas non plus l’image que j’ai envie de donner au monde. J’aimerais être une de ces femmes fortes que j’admire, pas celle qui pleure pour n’importe quoi. J’essaye de cacher mes larmes, de les retenir, de renifler, de légèrement pencher la tête … mais en plus de me faire perdre tout charme, cela ne fonctionne pas. L’eau coule sur mes joues, instoppable. Comme un tsunami. Entre deux sanglots, j’essaye de regagner un peu de dignité. « Oh, Léo. » C’est tout ce que j’arrive à articuler en même temps que je tente de sécher mes larmes avec la base du pouce et la paume de ma main. Je voulais lui dire tellement de choses, mais son prénom semblait tout résumer pour moi ; parce qu’il est tout pour moi. « Je crains comme meilleure amie. » Les yeux dans les yeux, mon talon d’Achille. Il a de si beaux yeux, si doux, si vrais. Il m’avait déjà attrapé dans son filet, ce face à face ne fait que confirmer la chose. Je suis incapable d’y résister, à ça comme à beaucoup d’autres choses. Il est toujours cet homme doux et avenant, alors que moi je suis juste une furie qui est rentrée dans son appartement, maintenant transformée en une épave aux yeux rouges. Il arrive même à me faire rire alors que c’est la dernière chose que j’aurais imaginé. « Je crois que je l’ai menacé de mort s’il te faisait du mal, quelque chose comme ça. » Je garde un petit sourire, parce que je ne veux pas qu’on tombe dans le dramatique. « J’espère que c’est pas le moment où il revient ouvrir la porte parce que je suis pas trop crédible en tueuse sanguinaire pour l'instant. » Ni jamais à vrai dire, mais Clément ne le sait pas encore. Je serais le genre de fille à me laisser tuer pour ne pas que l’assassin ne soit envahi de regrets.
Le calme revient peu à peu, les larmes cessent de couler et mes esprits reviennent. Mon corps n’est plus pris de tremblement et n’est plus brûlant de l’intérieur. Ca doit être le moment où je commence à tout raconter à Léo alors. « Bonnie n’aurait pas pu être heureuse sans Clyde non plus. » Ca veut dire que je ne veux pas lui dire adieu, que je ne veux pas qu’il parte non plus. Il est mon Clyde, et si on doit se séparer alors on mourra ensemble. « Tout va bien Ivywreath ne t’en fais pas, j’ai juste paniqué sur le coup. Et overreacted. Je te voyais déjà t’installer avec lui, loin de Brisbane, et adopter plein de bébés asiatiques et ... Je suis désolée. Je voulais pas le faire fuir, je voulais pas m’imposer non plus. J’aurais pas dû jouer aux connes, mais je te l’ai dit, je veux juste que tu sois heureux. » Je ferme les yeux un instant, regrettant déjà ce que je m’apprête à dire. « Et Clément est un gars bien, tu devrais le revoir. » Voilà, j’avais fait l’entremetteuse des deux côtés après les avoir séparés. Les dés sont jetés et moi je suis coincée dans la case prison alors qu’ils s’apprêtent à acheter un hotel Rue de la Paix et un autre Avenue des Champs Elysées. J'espère que c'est de cette partie là de la matinée qu'il voulait parler, pas du mot en quatre lettres commençant par J.
- Spoiler:
bon en me relisant je viens de capter que je suis passée à la première personne ?? c'était pas prévu mais bon flemme de tout éditer là
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| | | | (#)Ven 7 Juin 2019 - 18:34 | |
| Elle et moi, on se soutenait pour tout un tas de trucs. Des trucs débiles, des trucs moins drôles. Des choses sérieuses, d'autres moins... Tant que nous étions ensemble, c'était ce qui importait. Serrés l'un contre l'autre, nous ne bougions pas d'un pouce, jusqu'à ce que Charlie ne se mette à pleurer. Je sentais qu'elle pleurait. Elle sanglotait, même. Je me dépêchais de tendre la main pour essuyer ses joues du gras de mon pouce. Je détestais la voir ainsi. Le sentiment d'impuissance qui m'animait me tordait littéralement les boyaux. « Dis pas que tu crains, c'est pas vrai. T'es la personne la plus géniale que j'ai rencontré de ma vie. », fis-je en souriant doucement. « Notre amitié, elle est immarcescible. C'est pas comme une fleur, elle peut pas se faner. Alors dis pas que tu crains, c'est des conneries. Personne crains. », ajoutais-je, très sérieux. Ses yeux trouvaient les miens, alors que je lui demandais ce qu'elle avait dit à Clément pour le faire fuir si vite. Bien heureusement, j'arrivais à la faire rire. Mes mains ne la lâchaient pas pour autant. Je ne comptais pas m'éloigner de si tôt. Je riais aussi à sa réplique. Menacé de mort. Pauvre Clément. « Moi j'y crois. Je te jure, j'irai pas t'emmerder si j'étais... pas moi, du coup. Mais si j'étais Clément, je ne viendrais pas t'emmerder. » Charlie savait se défendre. Et je ne doutais pas de sa capacité à menacer Clément de mort - menacer, seulement. Mais elle allait probablement trop vite en besogne, le brun et moi ne nous connaissions que depuis quelques heures.
Ses allusions à Bonnie & Clyde me donnèrent encore à sourire. Je terminais de sécher ses joues de la paume de la main. « On peut être les Thelma et Louise de notre époque, si tu veux. Sauf que j'ai peur du vide, du coup les falaises, c'est... pas trop mon délire. », fis-je, dans une tentative de revoir son sourire - que j'aimais tant. Les mots qui franchirent ses lèvres firent rater à mon cœur un battement. Ou deux. M'installer ? Des bébés asiatiques ? Mes yeux s'arrondirent légèrement. « Tu vas un peu vite. On a juste couché ensemble. » Je marquais une pause. « Deux fois. », ajoutais-je en me massant la nuque. La voilà qui fermait les yeux, comme s'apprêtant à me faire une annonce de la plus haute importance. J'avais un petit soupir, lèvres légèrement pincées. « Doucement, tu sais que... Enfin, on vient juste de se rencontrer, lui et moi. Et puis les trucs de couple... Ça n'a jamais été trop ma tasse de thé... » Elle le savait, ça aussi. J'avais dû lui raconter. J'attrapais sa main, tout doucement, et l'attirais avec moi vers le siège de mon salon, à côté de mon canapé. Je me doutais qu'elle ne voulait plus prendre place dans le lieu de mes déboires, pas pour l'instant. Je commençais à la connaître. Je prenais place à côté d'elle, dans le canapé, justement. « Je ne t'en veux pas, pour ce matin, tu sais ! Pas du tout. C'était juste... très surprenant, je dois dire. Clément est très gentil, vraiment, je m'entends très bien avec lui. Faut qu'on discute encore un peu, qu'on fasse plus ample connaissance. Mais ça ne voudra jamais dire que j'irai vivre je ne sais où et que je vais te nexter de ma vie, tu comprends ? »
J'attrapais doucement sa main, jouais avec ses doigts. « Maintenant je veux que tu me parles de toi. Je vois bien qu'il y a un truc qui te tracasse. Qu'est-ce qui ne va pas, hun' ? »
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| | | | (#)Lun 10 Juin 2019 - 11:18 | |
| How to be a good friend @Léo Ivywreath
Léo lui sort de belles métaphores et des mots compliqués, ça a au moins le mérite de lui redonner le sourire. Il est toujours là pour elle, il est admirable. Même si elle vient littéralement de faire fuir son coup d’un soir (et d’autres à venir), il prend encore le temps de s’occuper d’elle et de ses problèmes. En retour, la seule chose qu’elle a su faire c’est le faire pleurer lorsqu’elle lui a annoncé qu’elle partait quinze jours à l’autre bout du monde, bravo Charlie. Dans l’histoire, c’est la jeune australienne la fleur qui ne peut survivre sans son abeille, Leoncino. L’abeille pourrait trouver bien d’autres fleurs à butiner, l’inverse n’est pas vrai. Les yeux encore embués, elle abandonne cet air si triste pour un petit sourire. Tout va mieux quand elle est à ses côtés et qu’ils ne sont que tous les deux face au reste du monde. Ce n’est sans doute pas assez mieux au point d’en oublier tout ce qu’il se passe avec John ceci dit, cette fois ci c’est allé trop loin entre eux. Sa main vient s’enrouler doucement autour de son propre poignet, comme si en repensant à cette fameuse soirée elle avait encore mal. « Je veux bien être ta Thelma, ou ta Louise, mais si on peut éviter de sauter de la falaise ça m’arrangerait aussi. » Elle n’a jamais vu ce film et sait seulement que la fin n’est pas vraiment une happy end, or elle a prévu de faire de sa vie quelque chose d’happy, la fin doit l’être aussi. Léo fait parti de cette fin là, même s’il aura une calvitie et qu’elle ne pourra plus se moquer de ses jolis cheveux bouclés. « Deux fois ? Vous avez vraiment pas de temps à perdre. » Charlie rigole doucement, Winchester serait rouge écarlate s’il savait que son meilleur ami balançait leurs déboires à peine eût-il franchit le bas de la porte. Cette fois ci elle abandonne toute jalousie, parce qu’elle est déplacée et n’a pas lieu d’être. Ils seront toujours Bonnie et Clyde, elle peut supporter l’idée d’ajouter un perroquet sur l’épaule de Clyde. Elle pourra lui apprendre plein de gros mots dans différentes langues comme ça. « Je sais que t’es pas un adepte des ikea relationship, mais compte pas sur moi pour m'asseoir sur ton canapé un jour à nouveau. » Villanelle rigole presqu’aussi franchement que d’habitude, elle imagine tout ce qu’a pu voir ce canapé et cette scène est à bannir de son esprit. Oh, elle a déjà vu tout ce qu’il y avait à voir chez Léo, mais pour Clément c’est tout autre chose, elle l’imagine comme l’enfant qu’il était au moment du tsunami et qui n’aurait jamais grandi depuis. La grande perche rousse, de son doux surnom, suit docilement Léo dans le salon, presque déçue que leur étreinte soit déjà terminée. Il reste près d’elle, comme toujours, attentif et souriant. Parce que c’est Leoncino. En écoutant ses dernières paroles à propos de Clément Winchester elle essuie ses yeux du revers de sa manche comme le ferait un enfant à qui l’on vient de voler son leo préféré. « Je sais Léo, je sais. » Elle a overreacted. Carrément overreacted, et elle s’en veut carrément plus encore. Elle se rattrape en caressant sa joue doucement, c'est un geste qui l'apaise.
Finalement il a bien cerné que le problème ne venait pas de son coup d’un soir, qu’il y avait quelque chose d’autre enfoui plus profondément en elle. John. La source de tous les maux, la Pomme de Discorde, le Fruit Défendu en personne. Ajoutez y encore toutes les comparaisons possibles avec ce qu’elle n’aurait jamais dû approcher et vous serez encore éloigné de la réalité. Il est bien pire que tout ça. Elle ne voulait pas en parler, pas embêter une nouvelle personne avec cette histoire, mais si Cian est au courant Léo aussi a le droit de savoir. Il ne la laissera pas sortir de chez lui sans explications anyway. « Honey, j’aurais dû rentrer avec toi quand tu nous a croisé au Canvas. Tous tes doutes étaient fondés, c’est juste … un connard. Genre, un gros, gros connard. » Elle prend une grande inspiration et quitte Léo des yeux, honteuse d’avoir été une nouvelle fois si naïve. « Il a payé une prostituée de vingt quatre ans, et il a couché avec une autre fille, et il a renversé sa colocataire et lui a jamais avoué et … j’ai appris tout ça récemment, on a eu une grosse dispute. J’avais vraiment envie de le tuer, tu vois. Finalement c’est lui qui m’a fait le plus peur, pendant un instant j’ai vraiment cru qu’il allait me frapper. » Si elle avait prononcé un seul mot de plus il l’aurait fait, c’est certain. « Mais il n’a rien fait, il n’a rien fait. » Elle ne peut pas s’empêcher de le défendre encore un peu. Il a fallit lui briser le poignet mais il y a eu plus de peur que de mal. « On a eu des mots horribles Léo. Il voulait … veut … juste me baiser mais je ne peux pas arrêter de l’aimer du jour au lendemain. C’est trop dur. » Syndrome de Stockholm quand tu nous tiens. « Il a perdu sa mère, je voulais vraiment rompre avec lui mais je peux pas le faire maintenant. » Charlie ose seulement relever les yeux vers Léo pour s’excuser. « Je lui ai dit, qu’on a couché ensemble il y a quelques mois. Je suis désolée je voulais garder le secret mais sur le coup de la colère c’est sorti tout seul ... »
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| | | | (#)Ven 14 Juin 2019 - 15:47 | |
| La faire sourire sonnait un peu comme une mission accomplie. J'était heureux de lui procurer au moins une toute petite touche de rire après les pleurs. Comme un rayon de soleil après la tempête. Ses yeux, bien qu'humides de larmes, souriaient. Le reste de son visage se colorait d'un petit sourire auquel je répondais par la même expression. Je remarquais son mouvement. Elle se tenait le poignet, se perdait visiblement dans ses pensées. Je fronçais légèrement les sourcils, tendais doucement la main pour attraper une de ses mèches de feu entre mes doigts. Elle acceptait d'être la Thelma de ma Louise et j'avais un éclat de rire lorsqu'elle évoquait son manque d'envie d'aller proche d'une falaise. « Clairement on ira pas près d'une falaise, j'ai trop le vertige. », répétais-je, très sérieux. Et puis, je n'avais pas non plus très envie d'être poursuivi par la police, même si pour Charlie, j'étais déjà convaincu que je pouvais faire à peu près n'importe quoi.
Bien sûr, j'évoquais ce qui était arrivé la nuit précédente. Charlie se moquait gentiment du fait que nous ne perdions pas notre temps, je répondais à son rire par un petit sourire. « Non, c'est vrai. » J'oubliais de rajouter un 'tu m'as déjà vu perdre du temps ?', lui préférait le silence. Ma meilleure amie savait exactement comment j'étais, comme elle le prouvait en me parlant à nouveau de ma manière d'aborder le couple. Pas de relations Ikea. Et plus de canapé pour elle. Ma cage thoracique était secouée d'un éclat de rire. Non, pas de relation Ikea pour Léo Ivywreath. Pas encore. Peut-être jamais ? Il ne fallait jamais dire jamais. Peut-être un jour, pas tout de suite. Pour l'instant, je ne l'envisageais pas vraiment. Entretenir un lien, c'était déjà compliqué. Alors, en entretenir un qui incluait le mot 'amour' et excluant la notion - déjà complexe; 'amitié', ce n'était pas encore pour moi. Ça m'angoissait plus qu'autre chose. Je refusais d'y penser. « J'en achèterai un nouveau. Un smaragdin. Ça fera joli, devant le mur blanc. Juste une touche de couleur, comme ça. » J'aimais bien les touches de couleurs. Jusque là, mon appartement était plutôt blanc, épuré. Mon canapé était la seule légère touche de nuance - un gris anthracite, qui rappelait parfaitement les traits de crayons des portraits affichés sur le mur adjacent.
Sa main sur ma joue, dans le salon, me fit pousser un petit soupir de soulagement. Pour commencer ce qui me semblait être une petite part d'histoire, elle utilisait le surnom que je lui donnais parfois. Souvent. Tout le temps. Honey. Le miel, doux comme elle. Raccourcit en 'hun', un peu partout. Dans mon téléphone, notamment. Charlie lâchait une bombe. Je fronçais les sourcils, l'écoutais attentivement alors que la colère montait en moi. Pas de colère contre elle. Une colère dirigée contre son connard de petit-ami. John. Je l'avais détesté dès le début, pas pour les bonnes raisons. Au final, il s'avérait que je n'avais pas eu tord de me méfier. Ce type avait une sale gueule, le genre qui hurle 'méfiez-vous de moi'. La suite de l'histoire était glauque. Une prostituée. Le truc du couple, c'était la fidélité, à moins donc, de s'accorder sur les bornes de cette dernière. Mais une prostituée ? Est-ce que ce type avait au moins deux sous de jugeote ? Et il lui avait fait peur. J'avais remarqué qu'elle se tenait le poignet, depuis tout à l'heure. Tout doucement, j'attrapais sa main pour passer mes doigts sur l'intérieur de son poignet. Mon pouce effleurait sa peau avec douceur et je ne la lâchais pas des yeux. Je n'osais rien dire. De toute façon, il n'y avait rien à dire. Je me contentais de l'écouter, laissant les relents amers de la rage frapper mes pensées comme des lames de fond. Qu'il pouvait avoir perdu sa mère, je n'en avais rien à foutre. Charlie n'avait pas à rester avec ce sale type pour cela. La perte d'un parent de la concernait pas. Ce qui la concernait en revanche, c'était que ce type avait failli la frapper, qu'il la trompait avec une prostituée - et peut-être avec d'autres femmes; et qu'elle ne devait plus s'approcher de lui. Il était dangereux.
Les yeux de Charlie croisèrent les miens, juste avant qu'elle ne me confesse qu'elle avait dit à John, pour notre dernière nuit ensemble. « Ça n'a pas d'importance. Ne t'inquiète pas. », lui répondais-je tout de suite, pour tenter de la rassurer. Je me levais soudain pour aller attraper un plaid à côté du canapé, venait ensuite me caler à ses côtés dans le grand siège de salon. Je lançais le plaid au dessus de nous, comme pour nous faire une cabane, et la prenais dans mes bras. Ainsi pressés l'un contre l'autre, j'avais l'impression que rien ne pouvait nous arriver. « Ce type est un enfoiré. Tu dois penser à toi. Si tu sens qu'il est dangereux pour toi, fais ce qui est bon pour toi. Peu importe ce qu'il traverse. Ce qui est important, c'est toi, tu comprends ? », appuyais-je en tapotant son sternum du bout de l'index, sans la lâcher des yeux. « Bien sûr, que c'est difficile, une séparation. Mais si tu sens que c'est ce qui est bon pour toi, alors fais le. Il n'est pas question que tu te mettes en danger aux côtés de ce type simplement parce qu'il a perdu sa mère, son chien, sa tante ou... j'en sais rien. Autre chose. C'est pas ça qui importe. Tu peux te laisser autant de temps qu'il t'en faudra pour réfléchir. Mais en attendant, tu peux aussi venir ici. Tu y seras toujours la bienvenue, pour y venir y discuter, y manger une pizza et même pour y dormir. », assurais-je, le plus sérieux du monde. Si ma meilleure amie avait besoin d'un logement, même pour plusieurs mois, parce qu'elle ne se sentait plus de partager l'endroit qu'elle avait peut-être partagé avec John, j'étais là. « Bon, même si tu pues des pieds, que t'utilises toute l'eau chaude et que tu met des cheveux dans le lavabo, c'est pas très grave. Les cheveux, ça se nettoie. », ajoutais-je en souriant. A l'intérieur, je bouillonnais de rage contre ce salopard.
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| | | | (#)Ven 14 Juin 2019 - 19:55 | |
| How to be a good friend @Léo Ivywreath
La bonne nouvelle de la journée est qu’ils pourront être les Thelma et Louise l’un de l’autre sans avoir à se jeter du haut d’une falaise, ce qui est un plutôt bon début quand même. Le canapé vert émeraude est sûrement la mauvaise nouvelle qui contrebalance tout mais Charlie n’est pas d’humeur à critiquer les goûts de son meilleur ami en matière de décoration. Et puis, s’il change de canapé, elle sera bien trop heureuse pour penser à critiquer ses choix, même si c’est un énorme canapé rouge en forme de lèvres, vraiment, peu importe. Finalement elle préférerait amplement parler décoration pendant des heures avec lui plutôt que d’aborder le sujet de John comme elle vient de le faire. Parce que c’est toujours mieux de parler des sujets joyeux, de s’engueuler avec lui pour savoir s’il doit mettre deux ou trois étagères, s’il doit choisir un gris versailles ou un gris colombe ou bien un smaragdin comme il le suggère si bien. Ce sont réellement des sujets que Charlie rêverait d’aborder avec lui à l’heure actuelle mais il mérite de connaître la vérité, et une fois qu’il saura, elle pourra l’effacer de sa tête pour le restant de ses jours, le jeter dans la poubelle et lui rouler dessus avec un bulldozer. C’est ce qu’on fait aux mauvais souvenirs ; on les extermine. Et Léo vient la rassurer, encore et toujours, il est son preux chevalier qui leur construit une cabane en un claquement de doigt. La jeune femme replie ses genoux sous son ventre pour qu’ils puissent tous les deux rentrer dans le fauteuil, et que la moitié de ses jambes ne dépassent pas du périmètre de sécurité (ce qui est sous la couverture, donc). Le sourire de son meilleur ami la fait sourire, sans qu’il n’ait encore rien dit, sa bonne humeur lui suffit. Elle divague d’un oeil vers l’autre pendant sa tirade, pendant qu’il lui explique que John ne vaut rien et qu’elle doit penser à elle avant tout. Il ne fait que répéter ce qu’il lui a dit à maintes reprises, mais maintenant elle comprend enfin qu’il a raison. Elle comprend toujours tout trop tard Charlie, mais on peut au moins se rassurer en se disant que les informations se connectent entre elles au bout d’un moment. Cette expérience lui apprendra à se méfier des hommes avec une minuscule, à défaut de le faire avec ceux dotés d’une majuscule. Elle apprend à vivre petit à petit, parce que c’est une gamine, que tous ses amis sont plus âgés et qu’ils ont déjà tous compris ce qu’elle s’entête à passer sous silence. Encore et encore, toujours les mêmes erreurs. Mais elle sourit, elle garde la face, elle oublie la douleur fantôme dans son poignet parce que Léo est là, parce que Tim l’a déjà rassuré et qu’elle lui a confié ses plantes. Alors elle ne dit rien à tout ça, elle se contente de fermer les yeux et de poser son front contre le sien. Elle pourrait rester là des heures, parce qu’ils sont bien tous les deux même si on se demande comment est ce qu’ils se sont débrouillés pour rentrer dans ce fauteuil. Ils risquent de mourir étouffés dans leur cabane, mais ça sera moins pire que de sauter de la falaise. Et puis au moins, ils seront ensemble. « John fait parti du passé maintenant. Tu redeviens le seul homme de ma vie. » Elle sourit doucement, son front toujours collé au sien, puis retourne lentement sur son côté du coussin pour le regarder à nouveau dans les yeux. « Je resterai sur le canapé pour quelques temps alors, faut juste que je retourne à Bayside pour aller chercher mes doudous. Parce que je me suis occupée des plantes et ... j’ai laissé les doudous. » Tim s’occupe des plantes, il s’en occupera bien, elles ne mourront pas et elle pourra leur rendre visite de temps à autre (rendre visite à Tim), mais pour les doudous elle n’avait pas assez de place entre ses mains, pas assez de force pour tous les amener non plus. Tout est allé si vite. « Et je prendrai tous les plaids qu’il y a chez moi pour ne pas avoir à toucher un seul centimètre de tissu maudit. » Elle rigole enfin et ses yeux sont rieurs. Léo redevient ensuite Léo, il recommence les blagues comme si rien ne s’était passé, comme si elle était juste venue pour parler potins avec lui devant netflix. Faussement vexée elle prend ses joues entre ses mains dans le seul but de lui faire faire d’horribles grimaces contre son gré. « C’est toi qui pue des pieds dans l’histoire ! Par contre désolée, pour l’eau chaude va falloir prévoir de passer avant moi ... » C’est clair, Charlie elle se perd sous la douche, elle refait le monde, chante tout le répertoire de Queen … C’est sans fin. « Par contre, on est d’accords que tu me laisses pas m’approcher de la cuisine, hein ? Elle risque de prendre feu, ou de s’innonder, ou la foudre va s’abattre dedans ou je sais pas trop quoi encore. »
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| | | | (#)Sam 15 Juin 2019 - 13:04 | |
| Discuter à propos de John était probablement un peu compliqué, pour ma meilleure amie. Après tout, aussi salaud que pouvait l'être ce type, elle l'avait aimé... et l'aimait probablement encore. Je n'avais jamais été en couple, mais je supposais que ça n'était pas rien. On ne se détachais pas d'un tel sentiment si vite. Si facilement. Heureusement, je savais comment redonner le sourire à la jeune femme, en surface au moins. Et puis, si elle avait besoin de se changer les idées, j'étais aussi disponible pour un restaurant. Ou une soirée dans un bar. En attendant, nous étions bien, dans notre cabane. Un peu serrés, certes. Mais bien quand même. De toute façon, la chaleur étouffante de l'été était bien derrière nous, désormais. J'adorais faire des cabanes depuis petit. Il ne fallait pas grand chose pour réaliser une parfaite petite bulle dans laquelle nous pouvions nous sentir parfaitement à notre aise. Coupés du monde. Isolés de sa violence et de son goût amer. Son front se posait contre le mien, j'avais un sourire à sa réplique. 'Le seule homme de ma vie', ça sonnait un peu fatidique. « There are plenty of fish in the sea. John, j'irai contaminer son chez lui. Tu savais que le sarcopte était responsable de la gale ? 'Plus qu'à trouver comment m'en procurer. », marmonnais-je doucement. « Le prochain, je lui ferai passer un questionnaire. Y'aura des questions comme... 'c'est quoi ton fromage préféré'. Ou 'pop-corn sucré ou salé'. » A coup sûr, les questions de ce genre éliminaient les connards. Je les repérais à des années lumières, comme ça. S'ils n'avaient pas d'humour, paf. Classifiés connards.
Je hochais la tête lorsqu'elle annonçait venir squatter un moment mon canapé. « Tout le temps que tu voudras. Si tu veux de l'aide pour déménager des affaires, je viendrai t'aider. » Je voulais tuer John de la pousser à venir s'exiler autre part que chez elle. Peut-être qu'elle ne se sentait plus en sécurité sous son propre toit ? J'imaginais déjà les tortures que notre aîné méritait de subir. « Hey, y'a pas de tissus maudit, t'as qu'à venir dormir dans mon lit si tu veux pas du canapé ! », ricanais-je doucement. Quoi que, mon lit était aussi largement contaminé, si Clément était, pour elle, la raison de la contamination. Je me gardais de lui dire, même si elle s'en doutait probablement. Ma remarque sur la puanteur de ses pieds déclencha chez Charlie une crise de 'attrapons les joues de Léo'. Je la laissais faire sans broncher, sans même feindre de me débattre. J'attrapais doucement son poignet afin de reprendre la parole. « Vivre ici induit remplir les tâches ménagères, ça sera ton loyer ! Tu feras le ménage, la cuisine, le rangement et tu t'occuperas même de mes chats ! » En parlant du loup: Socrate le curieux venait justement passer sa tête sous la couverture. Ses grands yeux verts nous détaillaient un instant du regard, comme si le matou se demandait 'bah alors, vous jouez à cache cache ?', et je tapotais sur la cuisse de Charlie pour qu'il grimpe sur mon amie. Content d'avoir de l'attention, le félin brun se mettait à ronronner en se frottant contre la jeune femme.
« Regardes, t'es déjà adoptée, il est content que tata Charlie vienne dormir à la maison. Tu feras gaffe, le canapé c'est son domaine, vous allez devoir vous battre pour l'avoir. » Je posais la main sur la tête poilue du matou qui se complaisait de la caresse dans un ronronnement sonore. « Y'a quelque chose que tu veux faire en particulier, pour t'occuper un peu ? On pourrait aller au restaurant. Au cinéma. » Tuer John.
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| | | | (#)Sam 15 Juin 2019 - 14:48 | |
| How to be a good friend @Léo Ivywreath
Le temps s’arrête, les horloges cessent de tourner et les téléphones de s’actualiser. Ils sont juste eux deux dans leur cabane, à rire, à rigoler, à faire un doigt d’honneur au reste du monde. Ils ne se sont pas connus lorsque chacun avait l’âge de faire des cabanes, alors à vingt an passé ils doivent rattraper tout ce temps perdu. Ce n’est que dans des moments comme celui ci que Charlie se sent à l’aise, qu’elle se sent elle même. En sécurité aussi, un sentiment qu’elle avait abandonné ces derniers temps. Bien sûr qu’elle aime la foule, qu’elle aime se sentir si petite entre d’autres centaines voir milliers de personnes, qu’elle aime que personne ne s’attarde sur ses yeux rouges ou son haleine sentant la vodka à plein nez, mais si son cocon se trouvait à Bayside et non pas Fortitude Valley c’était pour une bonne raison aussi. Elle aime la foule quand elle choisit d’être entourée, et préfère les tête à tête intimistes tout le reste du temps. La seule chose qu’elle ne supportera jamais sera la solitude ceci dit, une des nombreuses raisons pour lesquelles elle a besoin d’aller vivre chez Léo. Au delà de tous les mauvais souvenirs associés au 227, elle n’a plus personne qui l’attend là bas. Ni Eleonora, ni John, ni même le chien que son ancienne colocataire est venu rechercher. Juste elle et sa voix faisant écho dans cette grande maison si vide. A qui pourrait-elle bien parler de toute façon ? « Sarcopte … C’est un nom digne du genre de bestioles qu’on a jamais envie de croiser de notre vie. » Le genre dont on voit des coupes au microscope si on ose tape ces quelques lettres sur google image, puis on nous apprend que ces horreurs se retrouvent partout dans la vie de tous les jours. Et puis on a carrément envie de brûler la Terre entière pour les voir disparaître. Son sourire ne s’éteind plus, mais Villanelle redevient sérieuse une dernière fois, se doutant de toutes les arrières pensées de son meilleur ami. « Promets moi de pas contaminer son chez lui. De pas t’approcher de lui non plus … Surtout. » Il serait capable de faire des trucs débiles Léo, elle le sait bien. Il est intelligent mais parfois oublie de se servir de son cerveau, encore plus quand il est question de relations humaines, là il devient un pantin. Pas un pantin qu’on peut manipuler à sa guise, plutôt le genre maudit qui fait des siennes. Un petit Chucky, en somme, mais en bien moins effrayant. « Je pense qu’il n’y aura pas de prochain avant vingt ou vingt deux ans tu sais, mais ça te laisse le temps de peaufiner ce fameux questionnaire. Enlève la question pour les popcorn par contre, parce que si les salés ne sont pas ses préférés alors il n’en vaudra carrément pas la peine ! » Le sérieux aura tenu une minute, elle recommence à rire et suffoquer sous le plaid en pilou pilou, mais peu importe. Parce qu’elle est avec Léo et qu’ils sont dans leur cocon à oublier tous les maux du monde.
« Il se pourrait bien que j’ai deux ou trois gros sacs de doudous et besoin de tes gros bras, oui. » Mais pas maintenant. C’est encore trop tôt et elle ne sait même pas où est ce qu’elle a bien pu balancer les clés de chez elle de toute façon (sous réserve qu’elle ait réellement fermé la porte à clef). Les peluches ne s’envoleront pas, les chats de Léo devront les remplacer avant qu’elle ne les retrouve cependant. Comme quoi, des chats peuvent réellement être utiles dans la vie de tous les jours. « Je t’ai raconté la fois où j’ai oublié mon doudou préféré dans un hôtel en Suisse ? Ma mère a dû payer deux cent euros pour qu’ils me le renvoient, elle a voulu ma mort pendant quelques temps après ça. » Ce qu’elle veut dire c’est qu’elle n’a pas encore envie de sortir de leur cabane, de voir la lumière du jour à nouveau, de voir d’autres personnes encore et encore. Ceci dit, sa mère voulait vraiment la tuer lorsqu’elle lui a dit en embarquant dans l’avion que Lapinou n’était pas dans son sac à dos. Elle évite de reprendre le sujet de l’endroit où elle dormira, parce qu’elle ne veut pas vexer son ami mais à l’instant dormir dans son lit serait la pire idée du monde. Parce qu’elle accepte à peine la proximité et que dormir dans le même lit que quelqu’un d’autre semble éminemment précipité, même si ce quelqu’un est Léo. Tout est encore confus et elle persiste à croire qu’elle dramatise tout, or les faits sont là. Son meilleur ami ne peut rien savoir si elle ne lui dit rien, c’est la raison pour laquelle elle ne lui en veut pas, pas même quand il l’attrape par le poignet alors qu’elle a enlevé sa vraie fausse attelle le matin même. Enfin, l’attelle était vrai, la raison pour laquelle elle la portait restait cependant bien plus obscure. « Tu sais, je peux m’occuper de la cuisine avec plaisir mais ça comporte un petit passage obligé à l'hôpital pour intoxication alimentaire, tu t’en rends bien compte ? » Une petite boule de poils s’immisce entre eux, laissant ses poils partout sur le pantalon noir de Villanelle. Dégageant son poignet de l’étreinte de Léo pour de bonnes raisons, la jeune femme caresse doucement le corps du chat, dans un sens puis dans l’autre, souriant davantage à chacun de ses ronronnements. « Je suis certaine qu’on trouvera un terrain d’entente pour la colocation du canapé. Il viendra dormir sur ma tête pour m’étouffer pendant mon sommeil sûrement. » Charlie est clairement team chien et pense que les chats ne désirent que dominer le monde et exterminer les humains. Mais promis, elle aime Socrate et Machiavel. « On peut rester ici pour une fois ? Regarder un truc sur Netflix, genre Dark ? Comme ça personne comprend rien et d’ici deux minutes on dort. Ou The OA, dans le même style. »
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| | | | (#)Lun 17 Juin 2019 - 5:09 | |
| Du bout des doigts, je jouais avec une de ses mèches de feu. J'aimais bien cette cabane. Elle me donnait un sentiment de sécurité incomparable. Rien ne pouvait nous arriver, ici. Charlie relevait ma référence aux petites bêtes - ou plutôt, au petits acariens; responsables de la gale, j'avais un petit rire. « Ouais, ça a un nom pas sympa. » 'Pas que le nom, qui n'était pas sympa, d'ailleurs. Même si j'avais réussi à faire naître un sourire sur les lèvres de Charlie, cette dernière redevenait soudain sérieuse. Je roulais des yeux lorsqu'elle voulut me faire promettre de ne pas aller chercher la merde avec John. « Mmh. » Je me contentais d'un 'mmh', incapable de faire une promesse que je n'étais pas certain de pouvoir tenir. Oui, John faisait approximativement 20 centimètres de plus que moi, oui il avait l'air plus baraqué, mais ce n'était pas pour autant qu'on ne pouvait s'expliquer, lui et moi. Ce salaud avait levé la main sur ma meilleure amie, je n'allais pas le laisser filer comme ça, l'air de rien, sans même essayer d'aller mettre les points sur les I avec lui. Je savais que Charlie était une grande fille, qu'elle n'avait pas besoin de chevalier servant - et que si elle demandait l'aide d'un chevalier servant, elle ne se tournerait pas vers moi, soyons réalistes; mais cela ne m'empêchait pas d'essayer d'aller discuter avec John. S'il avait laissé des affaires chez Charlie, je m'imaginais déjà les balancer par la fenêtre. Et si Charlie devait retourner chercher des affaires chez lui, quelqu'un allait devoir l'accompagner. Ce type était complètement siphonné, s'il avait manqué de lui taper dessus plus sévèrement une fois, j'étais certain qu'il était capable de recommencer. C'est qu'il commençait un peu à faire chaud, dans la cabane. Bientôt, il allait falloir lui créer des fenêtres. « Okey, pas de question sur les popcorn. Y'aura un champ 'raconte ta meilleure blague', j'aimerais pas que tu tombes sur un agélaste. » Ouais. Un type ou une fille marrante, pas quelqu'un de morose. Ça commençait à faire pas mal de critères. « Je suis le roi du speed dating. 'Pas moyen que tu retombes sur un connard. » ... ou une connasse. Y'en avait plein, des gens sympas, en ville. Charlie prévoyait ensuite de m'engager pour le déménagement de ses doudous. J'opinais du chef, cherchais mes muscles des yeux en ricanant. C'était un peu raté, pour les gros bras. Son anecdote me donna à rire. Probablement qu'elle me l'avait déjà racontée, mais que nous étions trop ivres pour nous en souvenir. Son allusion à sa cuisine foireuse, me fit hausser les épaules. Moi aussi, je cuisinais comme un pied. J'avais une fois oublié du pain dans le micro-ondes pour le faire décongeler. Quelques minutes plus tard, je m'étonnais de l'odeur de brûlé qui s'échappait de ma cuisine. Le micro-ondes avait disparu sous une épaisse fumée blanchâtre. Le pain, quant à lui, était noirci. Ne. Jamais. Me. Confier. Des fourneaux. « Tu peux pas faire pire que moi, dans ce domaine. Je suis imbattable. » Champion toutes catégories. Socrate venait quémander notre attention, en tout grand curieux qu'il était. L'attention de Charlie semblait bien plus précieuse que la mienne et je me demandais soudain qui était le maître, dans l'histoire. Qui nourrissait son foutu bidon brun ? Pas Charlie, espèce de petit ingrat de Socrate. « Dis pas de bêtises, regarde comme il est gentil, et mignon, et doux. » Mon amour pour les chats était clairement inconditionnel. « Ok pour les séries, les films, ce que tu veux. » Je tirais le plaid, laissait entrer la lumière dans notre cabane et allait chercher mon ordinateur pour nous mettre Netflix. Je la laissais choisir la série qu'elle voulait, et filait nous attraper un paquet de popcorn salés. Une fois revenu, je m'installais près d'elle. Je pensais soudain à une chanson, qui pour moi, résumait bien la situation actuelle. « Your mess is mine. » FIN
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| | | | | | | | How to be a good friend (a tutorial) ☼ Charléo #3 |
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