We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
Le karma : 1 ; Yoko : 0 — fin de la partie, GAME OVER. Assise devant sa douche, la petite nippone regarde avec consternation et désespoir le spectacle d’horreur qui se dresse face à elle ; c’est certain, dans une vie antérieure, elle a tué une personnalité aimée de tous et le destin a décidé de rééquilibrer la balance dans sa nouvelle vie. Elle lâche un soupir dépité et laisse courir son regard chocolat sur les murs de sa salle de bain dans l’espoir vain d’y trouver une réponse à sa question existentielle en cette soirée du mois de juin — pourquoi l’eau ne coule plus ? Ce n’est pas la première fois qu’elle rencontre un problème dans cet appartement ; entre les cafards à son arrivée, le dégât des eaux de la voisine et les travaux de ravalement de façade pour les vacances, il y a toujours eu un événement ici pour lui donner envie de quitter les lieux ; mais le loyer n’est pas cher lui hurle sa conscience et elle ne peut le nier. Constamment en train d’économiser pour se payer ses cours de danse adorés, Yoko ne peut se permettre de laisser tomber un studio qui ne lui coûte pas un bras (voir même sa tête). « Qu’est-ce que je t’ai fait ? » murmure-t-elle à sa douche tout en se relevant du carrelage de la salle de bain, mains posées sur ses hanches et expression déterminée sur son visage de porcelaine — elle n’ira pas se coucher sans s’être douchée, c’est hors de question. Actuellement en t-shirt Marvel et short noir, la jolie japonaise rêve de l’eau coulant sur sa peau mais commence doucement à perdre espoir. Sans pour autant abandonner (comme elle le dit si bien — elle n’abandonne que lorsqu’elle a gagné), Yoko réitère le même geste effectué quelques minutes plus tôt ; ouvrir les robinets en priant pour qu’un mince filet d’eau (elle se contentera de ça s’il faut !) jaillisse du pommeau de douche — mais rien, nada. Elle a beau tourné jusqu’au bout (eau froide comme eau chaude), rien ne vient. Le petit manège dure encore une bonne demi-heure, où la jeune fille alterne entre sa douche et le tapis de sa salle de bain, restant debout puis s’écroulant au sol, dépitée de ne voir aucune avancée. Avec rage, elle finit par sortir de la pièce pour saisir son téléphone sur la table et tape avec amertume dans Google un désespéré problème eau coule pas douche que faire qui n’aboutit à pas grand-chose, excepté une liste interminable de plombiers à proximité (et aux prix beaucoup trop élevés !) « C’est mort » lâche-t-elle en claquant sa langue contre son palais — elle retourne dans la salle de bain après avoir jeté son portable sur son canapé-lit et recommence sa manipulation hasardeuse ; ah ! grave erreur. Car si les fois précédentes, pas la moindre goutte ne s’échappait du pommeau accroché en haut du mur de la douche, c’est à cet instant un véritable océan qui se déverse sur elle au moment où elle ouvre les robinets. « Non non non non !! » — merde ! elle panique, tente vainement de refermer les robinets mais l’eau ne semble pas vouloir s’arrêter (c’est une blague, sincèrement ?). Trempée jusqu’aux os, Yoko finit par se retirer à contre-cœur de la chute d'eau, son regard effaré face à la catastrophe — maintenant, elle va devoir trouver un moyen de stopper ce ras-de-marré. Dans la précipitation, elle dresse un rapide bilan des possibilités s’offrant à elle ; ok, elle doit couper l’eau mais elle ne sait même pas où se trouve ce fameux robinet secondaire pour stopper son arrivée. Est-ce qu’un éventuel voisin pourrait le savoir ? Pas le temps de vraiment s’attarder sur la réponse ; saisissant ses clés au passage, elle sort dans le couloir de sa résidence (pas vraiment silencieuse mais un classique dans le quartier de Fortitude Valley) et sonne aux premières portes qui s’offrent à elle — elle se prend trois vents et un dégagez ou je vous bute mais la porte suivante (située à l’étage d’au-dessus) s’ouvre pour faire face à Yoko — petit bout de femme trempée, cheveux noirs dégoulinant et vêtements totalement imbibés (dieu merci, non transparent !). « Salut, euh— je sais qu’il est tard mais c’est le déluge dans mon appartement et— » (elle grimace, joue nerveusement avec ses mains) « Dis-moi que t’es plombier » ; il y a dans sa voix cette supplication où perce une lueur un peu enfantine d'espoir — son studio ne peut clairement pas devenir la piscine municipale de la ville.
codage; birdie. icons; sial.
Spoiler:
@Timothy Decastel — j'espère que ça te plaira, n'hésite surtout pas à me dire si tu veux que je change des trucs ♡♡♡
Dernière édition par Yoko Lee le Dim 27 Oct 2019 - 12:38, édité 2 fois
TIMOTHY & YOKO ⊹ We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
juin 2019
Ils ne logeaient clairement pas dans un studio huppé de la ville. Ce n'était pas avec le temps partiel d'Ivan et le job de gardien de cimetière de Tim qu'ils auraient pu acheter une villa familiale en bord de mer. Tout allait bien cela dit car Tim n'était pas quelqu'un de matérialiste et il se contentait de peu d'objets au quotidien. Sa chambre n'était pas vastement décorée: il restait basique en dehors des quelques souvenirs et autres photos avec son frère ou ses amis. Pour Decastel, il était hors de question d'en faire trop, parce qu'il n'avait pas le temps pour cela déjà et puis, l'intérêt d'avoir des pièces surchargées, il ne le voyait pas réellement. Il pensait surtout à la quantité de travail que cela ajouterait à un déménagement hypothétique. Non pas que Timothy envisageait de trouver un nouveau logement mais des événements étaient si vite arrivés, il en savait quelque chose, lui qui s'était retrouvé à treize ans à rechercher un logement avec son frère aîné. L'affaire n'avait pas été aisée puisqu'il n'avait aucune qualification à l'époque son cher frère, mais ils avaient fini par compter sur la bonté d'un vieux couple qui s'étaient pris d'affection pour les Decastel et qui les avaient accueilli dans leur logement secondaire durant deux ans. Cela avait donné le temps à Sam de se retourner et de trouver un travail pour pouvoir payer les études de Tim. Heureusement, celles-ci n'avaient pas été très longues puisque le jeune homme s'était dépêché de terminer le secondaire sans jamais envisager une entrée à l'université. Il ne s'était jamais senti à l'aise en communauté de toute façon et ce n'était pas si difficile à deviner en le voyant en train de lire son journal, lunettes sur le nez en début de soirée. Ivan beuglait dans son micro durant une partie de jeux vidéos effrénée. Tim, lui, préférait le calme et il ne faisait plus tellement attention aux bruits de fond. Au bout de sept ans de colocation avec son meilleur ami, il s'attendait nécessairement à ce genre de soirées où il se retrouvait seul devant une lecture. Quelque part, la solitude était sa plus grande alliée et Decastel n'en avait pas l'air extrêmement gênée. Le reste de la soirée serait certainement aussi distrayante pour lui... Enfin, c'était ce qu'il s'était dit avant qu'on ne vienne toquer à la porte. D'un pas dynamique, son journal encore à la main en train de lire deux lignes supplémentaires, Tim ouvrit la porte pour tomber sur une jeune femme trempée jusqu'aux os et clairement paniquée. Il en laissa tomber son journal, se demandant ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle se retrouve dans cet état. La réponse ne tarda pas puisqu'elle lui indiqua qu'elle avait un souci de plomberie dans son appartement. Timothy n'était clairement pas plombier mais il avait toujours été bricoleur et débrouillard, peut être pouvait-il être utile dans l'affaire. "Le déluge? Non, je suis pas plombier mais je peux quand même venir voir ça... On sait jamais. Attends, je vais te passer une serviette avant, tu vas tomber malade." Tim s'éclipsa une petite seconde pour attraper une serviette à la volée et la tendre à sa voisine, un sourire aux lèvres. "Je te suis..." Ils devraient d'ailleurs se dépêcher puisque la sécurité de l'immeuble toute entière était en péril avec cette histoire mais cela, Tim ne pouvait pas s'en rendre compte sans avoir constaté l'étendue des dégâts dans l'appartement de Yoko, évidemment.
We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
Le karma : 1 ; Yoko : 1 — finalement, peut-être n’a-t-elle pas un si mauvais destin ; peut-être bien. Lorsque la porte de son voisin s’ouvre, dévoilant un jeune homme à l’expression étonnée qui en fait tomber son journal au sol, la petite nippone voit dans cette apparition une lueur sincère d’espoir ; il y a moyen qu’il puisse lui venir en aide et sauver le désastre qui se déroule actuellement dans son studio (et ça serait vraiment la meilleure nouvelle de tout l'univers — après l'annonce d'un film sur Black Widow, ok). Tremblante, elle hoche simplement la tête et reste totalement stoïque alors qu’il s’éclipse pour aller lui chercher une serviette (apparition angélique — son karma n’est clairement pas si terrible). « M-merci, c’est super gentil » — elle saisit la serviette pour essuyer son visage où ruisselle encore l’eau de sa détestable douche et s’enroule ensuite à l’intérieur avant d’indiquer à son voisin le chemin à suivre (c’est-à-dire descendre un étage et prendre la première à droite). Ses petits pas mouillés laissent des traces au sol et elle grimace à ce contact désagréable. Elle sort en même temps ses clés (sa porte fait partie de celles qui se claquent et où le moindre oubli est synonyme d’appel au serrurier) et ouvre la porte dans un soupir tout en (re)découvrant le spectacle aquatique — c’est un cauchemar. Le studio de Yoko est en effet des plus petits ; incapable de payer plus cher un loyer et préférant mettre ses économies dans ses cours de danse plutôt que dans un joli logement, la coréenne regrette amèrement ce choix en cet instant. L’eau de la douche (qui s’écoule à plein régime) laisse un début d’océan dans la pièce, dessinant un ruisseau vers la salle principale (faisant office de salon, chambre, cuisine, bureau et autres). « Et merde » jure-t-elle dans un souffle tout en courant vers la salle de bain pour constater les dégâts, prenant soin de s’arrêter pour éviter la chute sur le carrelage noyé. « Voilà, c’est— » (elle pointe du doigt la douche où l’eau semble intarissable) « —le déluge » répète Yoko de nouveau mais cette fois-ci avec une image bien explicative de la situation ; ce n’est pas un trou au plafond, ce n’est pas sa bouteille d’eau qui s’est écrasée dans sa cuisine mais c’est sa douche qui ne veut plus s’arrêter. « En fait, ça ne coulait pas et j’ai— tourné les deux robinets dans tous les sens et— tadam » ajoute-t-elle en écartant les bras, comme pour présenter la scène telle une représentation artistique. Elle avance de quelques pas mais n’ose s’approcher plus, préférant de loin la douce serviette au jet d’eau glacé. « J’ai absolument aucune idée de l’endroit où se trouve le robinet pour couper l’eau ». Elle se penche vers son meuble de salle de bain (où se trouve son évier) et ouvre un placard, scrutant de son regard chocolat un éventuel robinet ayant pu se cacher là ; si elle ne coupe pas l’eau maintenant, c’est un nouvel océan qui va s’installer chez elle. « Je suis vraiment désolée » soupire la petite japonaise d'une voix presque inaudible, sincèrement embêtée de le déranger pour des soucis de plomberie — elle aurait aimé pouvoir se débrouiller toute seule, gérer cet incident sans l’aide de personne mais face à sa douche, la jeune fille se sent totalement démunie ; elle n’ose même pas songer à l’après-apocalypse — noyade dans le désespoir.
codage; birdie. icons; sial.
Dernière édition par Yoko Lee le Dim 27 Oct 2019 - 12:46, édité 1 fois
TIMOTHY & YOKO ⊹ We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
juin 2019
Timothy avait toujours su se débrouiller, c'était un fait avéré depuis qu'il avait été mis sous la tutelle de son frère aîné. Comme celui devait travailler énormément pour payer les factures, l'adolescent qu'il était s'était vite mis dans le crâne qu'il allait devoir tout faire tout seul. Ses devoirs, il les gérait seul. Les courses, parfois, il les faisait à la place de Sam pour pouvoir lui libérer un petit quart d'heure dans sa semaine déjà bien remplie. C'était pareil avec les quelques bricolages qu'il y avait toujours à faire dans leur appartement de l'époque. Ce n'était pas le grand luxe, forcément, et les pannées étaient fréquentes dans leur bâtiment alors Timothy avait appris sur le tas, quelques bases en plomberie ou en électricité, le strict minimum pour survivre quand on n'habitait pas dans un habitat quatre étoiles avec les moyens pour se payer un professionnel en réparations immobilières. Il n'était pas pour autant un spécialiste mais il bidouillait de ci de là, retardant l'échéance pour des tuyauteries déjà condamnées. Dans l'appartement qu'il occupait actuellement avec son meilleur ami, Decastel avait réussi à réparer l'arrivée d'eau de la cuisine et il avait même amélioré le flux d'eau dans la salle de bain, autant dire que c'était un Dieu pour Ivan, qui, lui, ne savait pas gérer grand chose d'autre que les boutons de sa manette de console de jeux. Chacun avait ses points forts et en plus d'être débrouillard en réparations d'urgence, Tim était un voisin serviable en toutes circonstances. Combien de fois avait-il été frapper à la porte du premier venu pour obtenir un peu de lait puisqu'il n'y avait plus d'argent dans le porte monnaie Decastel? On lui avait toujours filé un coup de main alors, aujourd'hui, maintenant que sa situation 'était stabilisée, c'était à son tour de rendre la pareille à son voisinage. Ce jour là, c'était sa voisine du dessous qui était en proie à une situation de crise. Elle était trempée et Timothy s'était empressé de lui prêter une serviette, lui souriant alors qu'elle le remerciait de cette attention pourtant si naturelle venant de lui. Il finit par la suivre jusqu'à son studio, entrant à sa suite pour constater des filets d'eau qui commençaient à se faufiler jusqu'à la pièce principale. C'était un véritable désastre et la cause qu'exposa la jeune femme ne put que faire rire Tim. "Je vois... Y a eu un poil de frustration de votre côté et ça a dérapé." Il s'avança, n'ayant pas peur de mouiller sa chemise dans l'affaire ni le reste de ses vêtements, remontant ses manches pour regarder d'où l'eau venait. "J'ai ma petite idée sur la question, je reviens." Tim s'extirpa du déluge quelques instants pour courire jusqu'au bout du couloir, ouvrant un des placards et cherchant celui qui correspondait au studio de la jeune femme. Il ferma ensuite la vanne, revenant de nouveau dans l'appartement, constatant que le flux s'était arrêté, ouf,un premier pas. "Bon, regardons ça maintenant qu'on risque plus de finir noyés." Il eut un léger rire à nouveau en s'approchant de la douche, regardant les divers tuyaux et robinets, lançant finalement un regard vers Yoko. "Hésitez pas à commencer à colmater l'eau, histoire d'évacuer un peu l'humidité et sauver vos affaires aussi." Tim, lui commença à manipuler, tentant de comprendre ce qui se passait. "Je vais sûrement avoir besoin de quelques outils. Je dois avoir deux ou trois trucs chez moi si vraiment..." Il ne pouvait pas être un super héros du voisinage sans un minimum d'outils à sa disposition. Non, Timothy n'était pas encore Superman, dommage.
We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
Le don de rendre la situation moins catastrophique qu’elle n’y paraît — c’est le talent primaire que son voisin de palier montre en commentant la frustration de Yoko et son dérapage, arrachant un sourire à la petite nippone ; il n’a clairement pas tort — si elle avait eu ne serait-ce qu’un pour-cent de plus de patience, peut-être qu’un nouvel océan ne se formerait pas à l’heure actuelle dans son appartement (très certainement même !). Se mordant la lèvre inférieure tout en laissant ses doigts jouer nerveusement avec un pli de sa serviette (ou plutôt celle de son voisin mais passons), elle le regarde en silence s’avancer vers la source des dégâts, absolument pas gêné de se mouiller — elle a vraiment de la chance et pendant une fraction de seconde, elle adresse une rapide prière, promettant d’être bien plus studieuse désormais envers sa religion (résolution éphémère, soyons honnête). « O-ok » dit-elle, un peu hébétée alors qu’il disparaît de la pièce en annonçant avoir une petite idée sur la question, ce qui arrange fortement Yoko qui regarde avec appréhension l’eau glisser sur le long tel un long fleuve tranquille ; ses heures de sommeil qu’elle va devoir sacrifier pour nettoyer ce déluge s’écoulent exactement de la même manière. Et puis, brusquement — miracle. « Ça s’est arrêté !! » s’exclame Yoko dans un cri de joie sincère et un véritable soulagement sur son visage tout en réalisant un petit saut où elle manque de se rétamer — le mec est magicien. En vérité, elle se sent un peu idiote de ne pas avoir pensé à regarder à l’extérieur de son appartement mais est trop rassurée que l’eau se soit arrêtée pour se laisser noyer sous la honte (ah ! c’est le cas de le dire). Lorsque son voisin revient, elle lui adresse son sourire des plus sincères alors qu’il commente dans un rire avoir évité qu’ils ne finissent sous l’océan. « Merci beaucoup, t’as sauvé mon appart— ah oui oui, j’vais voir si je peux commencer à éponger ce merdier » — la langue anglaise a la facilité de ne pas différencier le tutoiement du vouvoiement et la différence dans la façon de s’adresser à son interlocuteur ne se perçoit pas vraiment dans leur échange ; car si l’inconnu la vouvoie bien qu’il semble plus âgé qu’elle (il faut dire que littéralement tout le monde fait plus âgé que Yoko), cette dernière emploie en revanche avec aisance le tu si familier ; naturellement sociable, incapable de comprendre la moindre notion de respect (et c’est bien ça qui lui posait régulièrement problème en Corée), la petite nippone ne s’attarde jamais sur d’éventuelles formules de politesse envers des aînés et traite son voisin comme s’ils se connaissaient depuis dix ans. Courant vers sa cuisine, elle s’empresse d’y attraper plusieurs chiffons ainsi qu’un seau d’eau qu’elle utilise pour son ménage avant de revenir dans la salle de bain pour commencer à éponger le désastre — en vérité, c’est moins pire que ce qu’elle pensait et si l’eau dans la pièce principale risque de laisser quelques traces (dont elle s’occupe en premier), celle sur le carreau de la salle de bain est bien moins dégradante ; il y en a simplement beaucoup, beaucoup, beaucoup. « Tu aurais besoin de quoi ? J’dois avoir— » (elle grimace légèrement, sachant pertinemment que la suite de sa phrase ne va pas convenir) « —un marteau et deux tournevis » (soupir abattu) « Et une clé… euh américaine ? Non, anglaise pardon » ; elle lâche un rire gêné, honteuse de laisser supposer un nouveau déplacement pour le jeune homme. « Mais— j’te vole pas ta soirée, j’vais me débrouiller sinon. C’est déjà super si l’eau coule plus et demain— » (elle sait d’avance qu’elle va balancer son plus beau mensonge) « —j’appellerai quelqu’un t’inquiète ». Yoko n’aime pas déranger, a horreur d’être assistée ; c’est pour elle un sentiment d’échec, comme si ses problèmes empiétaient sur la vie des autres. De nature secrète sur ce qui la traverse, elle est de ce genre de personne qui ne s’aventure jamais dans les lamentations, affichant constamment un sourire de vainqueur pour ne pas montrer ses peurs. Son moi intérieur lui hurle pourtant (la supplie presque !) de ne pas inventer des histoires et d’être honnête avec cet inconnu — je n’ai absolument pas l’argent pour un plombier alors, si tu sais comment faire, just do it. Elle se racle la gorge, reprend son ménage en se mettant à quatre pattes pour tenter d’éliminer tout le liquide transparent — c’est fou ça, de ne pas savoir reconnaître qu’on a besoin d’aide.
codage; birdie. icons; sial.
Dernière édition par Yoko Lee le Dim 27 Oct 2019 - 12:45, édité 3 fois
TIMOTHY & YOKO ⊹ We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
juin 2019
Timothy était l'homme de la situation, toujours prêt à faire face au moindre dégât immobilier alors qu'il avait tout appris sur le tas. C'était le lot quotidien quand on n'avait pas de sources de revenus suffisamment conséquente pour espérer avoir autre chose qu'un taudis comme lieu de résidence. Alors, forcément, les petites réparations ici et là étaient fréquentes dans un tel lieu de vie. Decastel ne fut d'ailleurs pas franchement étonné de voir Yoko débarquer avec de l'eau plein les vêtements et le désespoir ancré au fond de ses prunelles. Ce n'était pas le premier dégâts des eaux de l'immeuble et il était évident que la plomberie était trop vétuste pour qu'ils puissent tous espérer rester vivre ici pour les dix années à vivre. Ce n'était le rêve de personne de toute façon de rester dans cette rue. Il n'y avait pas grand chose de beau à voir et y habiter, c'était aussi se résoudre à avoir froid l'hiver, chaud l'été et finir par éponger son sol à des heures indécentes. Au moins, Tim avait réussi à couper l'eau en s'échappant de l'appartement de Yoko quelques minutes et il était bien vite de retour pour constater que l'eau avait bien monté sans rien demander à personne. "J'espère que ça a permis de sauver la plupart de tes affaires." C'était tout ce qu'il pouvait lui dire alors qu'elle indiquait qu'elle allait avoir un boulot fou pour nettoyer le massacre. Timothy, lui, réfléchissait déjà à la manière dont il pourrait régler son petit problème de douche. Il était de nouveau dans la salle de bain, pieds dans l'eau à regarder comment les robinets se portaient. Pas très bien pour ce qui était de la douche, les joints étaient certainement grillés. A la rigueur, il pouvait sauver l'affaire pour quelques jours. "Je crois que des outils serviront pas tant que ça finalement. Faudrait un truc pour colmater et trouver des pièces de rechange... Dans les déchetteries, gratuitement, ça doit pouvoir se trouver. En attendant, t'as de quoi colmater le joint?" Tout et n'importe quoi serait suffisant pour faire tenir la chose le temps que la jeune femme puisse se laver. Tim n'était d'ailleurs pas dans un meilleur état qu'elle, trempé mais paré à jouer au plombier de fortune pour filer un coup de main à Yoko. "Si tu trouves une pièce, je pourrais te la changer, je pense." Il était serviable à ce point là, c'était presque un trait de caractère maladif chez lui. Être trop gentille. Tout le temps. Être Tim, en toutes circonstances, en souriant à son interlocutrice malgré le désastreux contexte.
We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
A quatre pattes à l’entrée de sa salle de bain, chiffon dans une main pour éponger l’eau, Yoko relève les yeux vers son voisin pour lui assurer d’une voix confiante « T’inquiète, il y a rien de précieux ici ! » alors que ses iris se posent sur les affaires impactées par le dégât des eaux — son bac en osier pour y mettre son linge sale (quand il ne traîne pas sur le clic-clac du studio), sa caisse où s’entasse des affaires dont elle-même n’a pas entière connaissance et son carton pour le sèche-cheveux, désormais noyé. Elle grimace légèrement, maudit l’eau d’avoir très certainement détruit l’appareil et songe par avance à la prochaine dépense mais face à Timothy, la petite nippone ne montre rien et affiche un sourire confiant — ne jamais montrer ses peines, ne jamais avouer être dans la merde. A sa demande sur un moyen de colmater les murs, Yoko fait la moue tout en réfléchissant à ce qui pourrait bien répondre à sa requête ; elle s’arrête dans son activité, à genoux. « Euh— j’ai de la pâte à fixe ? Ou sinon, j’ai du scotch double face ! » sa réponse semble presque sonner comme une solution alors qu’en vérité, elle se doute bien que ce n’est absolument pas le moyen le plus efficace et le plus sûr pour colmater tout ça. « J’irai dans une déchetterie demain soir, je travaille pas » ajoute-t-elle avant de préciser, gênée qu’il propose de revenir pour l’aider. « Mais t’inquiète, j’vais me débrouiller ! J’vais trouver des tutos sur YouTube pour régler tout ça et faut aussi que j’appelle le proprio, j’suppose même s’il y a de fortes chances que ce soit à mes frais » (sa phrase se termine dans un chuchotement indistinct, comme si Yoko se parlait plus à elle-même qu’à son voisin. Elle semble le réaliser en écarquillant légèrement les yeux. « Enfin, j’verrai bien ! Tu— » et puis, brusquement, elle comprend — elle comprend que s’il ne revient pas, elle ne va pas savoir le faire. Alors que l’eau stagne encore dans sa salle de bain, que sa douche semble en piteuse état (tout comme son compte en banque), Yoko cesse cette comédie face à lui ; elle est clairement incapable de gérer tout ça toute seule et elle a beau se sentir des plus pitoyables et mortifiée à l’idée de devoir avouer sa détresse mais elle n’a pas vraiment le choix. Si elle lui demande de ne pas revenir, c’est presque certain que dans les prochains jours, elle est de nouveau sur son palier pour le supplier de venir la sauver. « C’est— c’est gentil de bien vouloir m’aider » et si elle avait été en Corée, la petite nippone se serait très certainement baissée, pour montrer sa sincère gratitude. « Moi, c’est Yoko— Yoko Lee » ; assise dans sa flaque d’eau, les cheveux trempés et la mine défaite, elle ressemble plus à un chat mouillé qu’à une jeune fille de vingt-et-un ans mais son apparence l’indiffère totalement. « Et toi ? » ; elle sait que son nom est Decastel (c’est écrit sur la sonnette de l’appartement) mais n’a aucune idée de son prénom, tout comme elle n’a aucune idée de tout sur lui, en vérité — la seule chose qu’elle devine aisément, c’est qu’il semble être de ceux qui ont le cœur sur la main ; trop gentil pour la cruauté de ce monde — trop innocent pour la méchanceté de cette terre.
codage; birdie. icons; sial.
Dernière édition par Yoko Lee le Dim 27 Oct 2019 - 12:44, édité 4 fois
TIMOTHY & YOKO ⊹ We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
juin 2019
Tim possédait apparemment des aptitudes insoupçonnées en plomberie. Pourtant, il n'avait jamais fait énormément de recherches sur le sujet, il y allait à l'instinct pour trouver la source d'un problème. Jusqu'ici, le stratagème avait toujours fonctionné. Il y avait toujours une récompense à la clé, un robinet réparé, une douche qui fonctionnait à merveille et il espérait sincèrement que sa jeune voisine obtiendrait la satisfaction tant attendue. A l'heure actuelle, on était très loin du compte puisqu'elle était aussi trempée que lui, qu'il nageait dans plusieurs centimètres d'eau et que la plupart de ses affaires étaient endommagées. Decastel était attristée pour elle, la jeune femme n'avait pas l'air de mériter un tel traitement. Elle habitait déjà dans un appartement étroit mais voilà qu'il devenait insalubre, un comble. Tim avait juste envie de l'aider, de trouver une solution de repli pour qu'elle n'ait pas à vivre dans un tel enfer le temps que la douche fut réparée. La réalité était certainement cruelle, il n'y avait pas d'outils à portée et sans résine pour colmater le joint, le circuit d'eau était juste inutilisable. "Bon, effectivement, à part trouver une nouvelle pièce rapidement, je vois pas comment tu pourrais utiliser l'eau de ton appartement... Si t'as besoin d'un point de retraite, il y a toujours de la place chez moi. Mon coloc pourrait accepter de laisser le canapé un petit temps si vraiment." Tim et sa générosité à toute épreuve, il détestait voir des gens dans le besoin et là, c'était pire que cela pour Yoko, elle était pratiquement sans domicile, à moins qu'elle arrive à faire disparaître toute l'eau avant le bout de la nuit, ce qui n'était pas gagné vu l'état du sol à l'heure actuelle. Il regarda la jeune Lee chercher un moyen de se débrouiller toute seule mais après deux minutes de tergiversation, elle dût se rendre à l'évidence que la tâche était trop ardue pour elle toute seule. Alors, elle avait l'air d'accepter l'aide de Decastel, lui qui souriait, tout serviable qu'il était constamment. "Mais c'est normal d'aider ses voisins. Enchanté Yoko, moi c'est Tim. Je crois qu'on s'était jamais rencontrés dans les couloirs mais, t'es là depuis longtemps?" On ne faisait pas spécialement attention à ses voisins jusqu'au jour où une panne de ce genre arrivait et dans ces moments là, on ne pouvait que les remercier d'exister. Forcément.
We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
Alors, ça existe vraiment — les garçons qui sont là pour aider et non par intérêt ; parce que ça finissait par ressembler à une sacré légende. Trop méfiante et septique face au sexe opposé depuis des années, Yoko ne peut cacher être déstabilisée par cet élan de gentillesse qui émane naturellement de Timothy Decastel ; elle regrette presque de ne pas avoir sonné à sa porte plus tôt ! (pour en apprendre un peu plus sur les portes d’à côté qu’un simple signe de la main le matin). Au début gênée par la proposition du jeune homme (ses joues se colorent légèrement d’un rose empli de timidité sur son teint porcelaine à la simple évocation de venir dormir chez des inconnus — et surtout des garçons), elle ajoute un maladroit « C’est vraiment sympa pour la proposition, j’hésiterai pas si— besoin » ; ça se lit comme une tâche sur une chemise blanche, avec une telle évidence, qu’elle n’osera jamais vraiment venir chez lui et qu’elle préfère se contenter de son studio au taux d’humidité bien trop élevé plutôt que de poser sa couverture (même une nuit !) sur son canapé à lui. « Je vais— nettoyer tout ça » (elle englobe de sa main la totalité du désastre) « —et squatter les douches de la compagnie le temps de trouver la pièce manquante » ; et même si sa voix tremble un peu, elle masque au maximum sa détresse derrière un grand sourire. Après tout, elle est comme ça, Yoko — elle a peur de déranger, elle refuse de montrer qu’elle a besoin d’aide. Dévier la discussion sur des présentations l’arrange donc particulièrement ; parler de lui et de banalités pour ne pas devoir parler de ses problèmes qu’elle aimerait bien oublier. La petite nippone hoche la tête et répond, accompagné d’une grimace « On s’est peut-être croisé une fois— mais j’avoue que j’pars tellement à l’arrache de chez moi à chaque fois que j’en oublie de saluer mes voisins » (rire léger qui résonne dans la salle de bain) « J’suis ici depuis— bientôt quatre ans ! Je pensais trouver quelque chose de plus… » (elle se mord la lèvre, laisse un sourire ironique sur ses lèvres) « … petit, puisque tu te doutes bien que j’me perds dans cette grande surface— mais c’est cher en Australie, en fait » ; pas autant qu’en Corée du Sud et plus particulièrement à Séoul mais assez pour ne pas laisser beaucoup de possibilité à une étudiante. « Et toi, t’es là depuis combien de temps ? » (elle pose son chiffon après l’avoir essoré dans un seau à proximité et laisse échapper sa curiosité, comme à chaque fois) « T’es en coloc avec qui— pardon, c’est trop indiscret, désolée— euh… tu veux peut-être un truc ? J’ai— » (elle se relève, genoux mouillés mais toujours prise de son élan de positivité et réfléchit maladroitement à ce qu’elle peut bien proposer à son hôte ; en l’occurrence quasiment rien car la petite nippone n’est pas allée faire les courses depuis un siècle) « —du jus de pomme ? Et de l’eau… du robinet mais je sais pas si c’est une bonne idée d’ouvrir le robinet » ; rire un peu sarcastique. « Il faudrait vraiment que j’trouve une coloc juste pour les courses » ; puis pour avoir une partenaire de galère face à un éventuel souci de plomberie — elle fuit la solitude comme elle l'apprécie.
codage; birdie. icons; sial.
Dernière édition par Yoko Lee le Dim 27 Oct 2019 - 12:35, édité 1 fois
TIMOTHY & YOKO ⊹ We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
juin 2019
Quand quelqu'un était dans le besoin, Decastel répondait toujours présent. Trop gentil, peut être? Le jeune homme ne pouvait pas le nier et pas mal de personnes avaient profité de son côté serviable pour se jouer de lui. Cela n'avait pas transformé Tim en profondeur, il avait continué sur sa lancée, restant ce garçon sympathique qui venait donner un coup de main en cas de besoin urgent. Ce jour-là, c'était une de ses voisines qui se retrouvait dans la panade et serviable comme à l'accoutumée, Decastel avait accouru pour la sauver de la noyade. Son appartement était dans un état désastreux et il allait certainement lui falloir plusieurs jours pour tout nettoyer: en attendant, quelle solution de repli avait-elle? Timothy ne s'imaginait pas la laisser dormir dans un endroit autant dévasté mais Yoko n'avait pas l'air d'être très à l'aise avec sa proposition d'hospitalité, ce que le jeune homme pouvait parfaitement comprendre puisqu'ils ne se connaissaient pas vraiment, au final. "C'est comme tu veux, vraiment. Mais si tu sens qu'au milieu de la nuit, ça va pas du tout, tu peux venir toquer, j'irai sur le canapé." Gentil, encore et toujours, parce que ce n'était pas du flan quand il disait cela, Tim était parfaitement capable d'ouvrir la porte à des heures indécentes pour laisser entrer la jeune Lee et lui prêter son lit, en tout bien tout honneur. Il aurait aimé que quelqu'un le fasse pour lui si la situation avait été inversée. "On a pas tous le même mode de vie dans l'immeuble donc c'est normal qu'on ne se croise pas plus que ça, j'imagine. Quatre ans déjà? Mais ouais, les loyers, c'est pas simple dans la région, je te comprends..." Timothy avait lui aussi galéré quand il était plus jeune et que son frère aîné enchaînait deux jobs différents pour pouvoir payer le loyer. Il avait vite arrêté ses études pour l'aider bien sûr, mais même à deux, ils n'avaient jamais pu avoir un loft de luxe. C'était le mieux qu'il avait eu en emménageant avec son meilleur ami et Tim ne se plaignait pas, même si on était loin du confort extrême, en témoignait la situation de Yoko d'ailleurs. Tout était à refaire dans leur résidence, les joints vieillissaient et les accidents se faisaient de plus en plus nombreux au fil du temps. "Non, c'est pas indiscret. J'habite avec mon meilleur ami, en fait. Et non, ne t'en fais pas, je vais pas te déranger, ça va très bien comme ça." Il lui fit un sourire timide, espérant que Yoko se remettrait bien vite de cet état de détresse, même s'il serait là pour l'aider à réparer une fois qu'elle aurait trouvé de quoi remplacer le tuyau cassé. "Passe une petite annonce, je suis sûr que d'autres seraient intéressés puis, de toi à moi, je sais pas si c'est un bon plan de rester dans cet appart' vu l'état de la tuyauterie... T'as des connaissances qui peuvent te dépanner en attendant? Je peux chercher de mon côté de bonnes adresses ou quelque chose comme ça." Peut être qu'au cimetière, il entendrait parler de quelque chose.
We make our friends; we make our enemies; but God makes our next door neighbor.
((juin 2019))
C’est tellement gentil — tellement gentil que l’espace d’un instant, par envie de quitter cet appartement, Yoko a envie de dire oui ; de prendre ses quelques affaires ayant survécu à la catastrophe et de s’échapper à jamais de ce désastre en se réfugiant chez le voisin (mais voilà !) ça ne dure qu’un moment car la petite nippone est trop fière, trop désireuse de montrer qu’elle sait tout gérer comme une grande pour accepter cette requête. « Si jamais ça s’produit— j’irai sur le canapé ! » s’exclame-t-elle, ses joues porcelaine qui se colorent à la seconde de cette teinte rosée qu’elle déteste tant voir sur son visage ; elle ne peut pas lui dire — qu’elle n’a jamais dormi dans le lit d’un étranger (et encore moins un garçon) parce qu’elle a bien conscience que son rapport des plus complexes avec la gente masculine peut parfois paraître bien surprenant. Dans un coin de sa tête, la jolie danseuse note qu’il lui faudra le remercier, d’une façon ou d’une autre et elle songe à envoyer demain un message à Primrose pour lui donner quelques idées. « C’est vrai et puis— j’suis rarement là au final. Plus souvent à la compagnie de danse ou au bar » (elle lâche un rire et se reprend, réalisant la subtile interprétation que peut prêter ses propos) « Enfin euh— le bar, parce que j’bosse dans un bar. Après, on peut aussi aller dans un bar pour s’amuser mais moi, c’est pour bosser » parce que j’ai besoin d’argent ; mais elle ne le précise pas, jugeant le motif évident. Elle a déjà le sentiment d’avoir instauré un malaise avec sa maladresse sur le bar et elle espère de tout cœur qu’il ne va pas la classer dans la catégorie des nanas spéciales (pour ne pas dire bizarres) — elle est juste super maladroite dans sa façon de s’exprimer. Un soulagement la traverse alors que Timothy répond à sa question, nullement gêné de ce que d’autres auraient considéré comme de la mauvaise curiosité ; elle esquisse un sourire, en écho au sien un peu timide. C’est touchant au fond, de voir ces deux voisins qui ne se connaissent pas tenter de vaincre timidité et gêne pour faire le premier pas. « J’vais passer une annonce et j’devrais bien finir par trouver ! Vraiment, t’embête pas, je gère » (elle lève le pouce en l’air et c’est un peu ridicule quand on voit la situation qui l’entoure, l’eau qui coule encore de ses cheveux mal coiffés, les genoux qui gouttent depuis plusieurs minutes) — mais c’est Yoko, éternel rayon de solaire qui ne côtoie pas le pessimisme et fuit les problèmes lorsqu’elle ne voit pas comment le régler. « En plus, là où je travaille, j’entendrai peut-être parler plus facilement d’une recherche de coloc » (moue pensive, expression de sa réflexion à voix haute) « Enfin bref— c’est mon problème mais ça va l’faire » ; son regard chocolat se pose un peu partout avant de revenir sur Tim, un peu gênée, fortement soulagée et surtout incapable d’exprimer toute sa gratitude. « J’vais essayer d’ranger tout ça, j’te retiens pas plus longtemps. Encore merci— vraiment, j’sais pas où ça en serait si tu n’étais pas arrivé à temps. Il y aurait probablement une piscine à l’heure actuelle dans cette pièce » (rire innocent alors qu’elle tend les bras pour présenter la salle de bain, qu’elle imagine en piscine digne des jeux olympiques) « Si jamais— tu as besoin d’un truc, n’importe quoi— » (raclement de gorge, mimique hésitante) « —hésite pas ! J’essayerai de t’aider. Bon, sauf si c’est un problème de plomberie, j’pense que ça serait pas une bonne idée » — le rire après le déluge.