First love tour.
Brisbane est pas trop shit ces derniers temps. Tu vas uniquement à des shows où y’a des potes à toi et t’en as fait pas mal. Ce soir ça va être quelque chose. C’est un Arena tour que Bring Me The Horizon sont en train de faire. Ils sont en train de devenir les kings. Ils vont headliner leur premier festival le mois prochain en UK et ça c’est fucking huge. T’es pas jaloux. T’es content pour eux. T’as tourné avec eux il y a un bon paquet d’années et c’était certains des meilleurs moments de ta vie. Oli est un très bon pote. C’est pour ça que tu te retrouves à passer ta fin de journée avec le band. Pour rattraper le temps perdu. Ca fait plus d’un an que tu les as pas vu. T’as pas bougé de Brisbane depuis Mai dernier. Tu remarques pas au milieu de tes moments avec les gars que tu te retrouves au milieu d’une story insta de Oli. T’as une bière à la main. Obviously. T’as aussi un très beau sourire aux lèvres alors que tu discutes avec Jordan pendant que Oli vous filme comme un creep.

T’as commencé à regarder le show sur la side stage. Trophy Eyes, Frank Carter and the Rattlesnakes et puis You Me At Six. Josh aussi est un super dude. T’as tourné avec eux y’a de nombreuses années. L’UK était votre terrain avec Empire Of The Sun. C’était l’UK et puis l’Australie. Vous avez été super ingrat avec votre pays. Mais vous vous sentiez si bien en UK, vous avez fait avec vos guts. Mais pour le show de BMTH tu vas te mettre dans la foule. Tu veux l’expérience complète. Tu sais qu’il y a un gros travail de production scénique. Tu veux t’en prendre plein les yeux. Alors quand l’heure s’approche de 21h, tu vas au fond, tu te poses au bar parce que très clairement, le bar dans une salle de concert, c’est ta happy place. Tu commandes une bière parce que tu veux pas te mettre la mort mais tu veux quand même sentir ton corps se remplir de substance. Et puis tu vas sur instagram en attendant et tu vois la story de Oli. Ca te fait marrer. Et puis tu vas envoyer un SMS à Levi. Because you feel like it. Because it is a good day. With some of your greatest friends. In a fucking amazing venue. Listening to the best bands. You are feeling real good.

A
I was obviously drunk when I left you these comments. Thank you for not mentioning them. Keep doing it. Just wanted to say hi.

A
I was obviously drunk when I left you these comments. Thank you for not mentioning them. Keep doing it. Just wanted to say hi.

Tu glisses quelques joints fraîchement préparés dans la poche de ton pantalon quand celle-ci se met à vibrer. Tu en extirpes délicatement ton téléphone puis prends connaissance du message texte d'A. Tu inspires profondément, assez pour renifler la fumée qu'éjecte Ariane très proche de ta personne. Elle déblatère sur quelques mecs mais honnêtement tu ne l'écoutes plus, tu es trop focalisé à relire les quelques mots que t'as envoyés le blond. Kane fait pareil avec ceux de Honey, qui plus est. Tu as un sourire narquois sur les lèvres mais ce n'est pas de la rockstar donc tu te moques mais bien de toi. Ses commentaires, t'as même pas su les voir par toi-même, il a fallu que ton meilleur ami de toujours te les exhibe sur son propre smartphone. Mais si cela te permet de passer pour un type bien, c'est parfait.

Tu ranges de nouveau ton outil de communication sans daigner répondre au Baxton et annonces à la rouquine : « Je vais chercher à manger. » T'as faim. T'as toujours faim quand t'es sur la terre ferme, parce que tu sais pertinemment que y'a de la bouffe à vendre à tous les coins de rues. Et plus c'est étrange, plus ça t'intéresse. Tu entends la commande que te dresse la Parker et t'orientes vers les stands. Sur le chemin, tu ne peux pas t'empêcher d'accompagner en sifflant les différentes chansons qui battent leur plein et une fois une large barquette de frites en mains, tu t'orientes vers le bar. T'as le sac à bandoulière de Kane qui fait office de frigo défectueux et avec la carte de crédit que t'as fourrée Ariane dans le pantalon, t'as de quoi le remplir comme vous le méritez.  

Ce n'est pas le Jameson qui t'interpelle de suite toutefois. Asher est posté au bar, sa bière bien entamée. « Hi. » Tu lui adresses assez fort pour attirer son attention sans difficulté. Tu te déplaces de manière à être rapidement proche de sa personne. « Having fun? » Tu appuies ton dos contre l'une des barrières de sécurité et plonges ton regard dans celui d'Asher. Un peu comme une bouffée d'oxygène à l'envers : tu te noies dans l'océan de ses yeux pour te rappeler, nostalgique, ta liberté et te conforter, optimiste, que Brisbane a tout ce qu'il faut pour te combler. « Want some? » Tu proposes tes frites et signales, ton côté british indétrônable : « Left side is kind of vinegar-free. » Tu dessines un cercle imaginaire au-dessus des quelques frites que tu n'as pas abondamment aspergées de vinaigre.

« Hi. » No.
Parce que tu le vois pas. Mais tu crois l’avoir reconnu. He’s not right next to me. Mais oui Asher, il est là. Et tu te tournes pour vérifier tes dire et ça se confirme tout à fait. Le gars est proche de toi. Genre. Bien proche. Tu le sens. Tu le sens bien. Sa proximité. C’est électrique. Fuck.

« Hey. »

Il te demande si tu t’amuses et tu hoches la tête sans vraiment réfléchir à grand chose. La vérité c’est que t’es en train de te perdre à le voir si proche de toi. A pouvoir respirer son odeur si tu te penches un petit peu plus. A pouvoir le toucher si tu amorces un quelconque mouvement envers lui. T’aurais pas besoin de faire grand chose. Il est à côté. Il te touche déjà presque. Il fait exprès. Tu le sais.

Ses yeux trouvent les tiens et t’essaies de rester chill. T’y arrives. En apparences. T’y arrives. Mais damn ce qu’il te déstabilise ce mec. Tu bois une gorgée de ta bière pour essayer de penser à autre chose qu’à ses yeux qui transpercent les tiens.

« Want some? »
Tu tiques sur son choix de mot. He always does that. Tu commences à le connaître. Tu commences à même apprécier ça. I don’t. Oh arrête Asher. T’adores ça. Tes yeux se baissent vers sa barquette de frite qui est l’objet de son offrande. Tu ne peux pas t’empêcher de rire quand il te fait la précision du vinaigre.

« Who is it for ? »

Et tu piques dans le côté avec du vinaigre. Tu n’as pas peur de ça. Au contraire. Tu aimes beaucoup trop ça. Tu as vécu presque 10 ans de ta vie en UK. C’était soit Melbourne soit Londres quand vous aviez des down time avec le groupe. C’était surtout Londres pour dire la vérité. C’est pour ça que tu te demandes pourquoi il a gardé une partie sans vinaigre. S’il est avec quelqu’un. Déjà que t’es surpris qu’il soit là. Qu’il soit en plus tombé sur toi. Tu vas pas commencer à le questionner. He can get the fuck out if he has people to see. Yeah, we don’t believe you Asher. You like that he stopped to say hi.

MANTRA se termine et tu te tournes un peu mieux vers la scène parce que t’es venu pour le show en premier lieux. Pas pour Levi à cause de qui tu as rien écouté ou vu de la première chanson.

Avalanche commence et ça te ramène en 2015. Tu te souviens exactement où tu étais quand tu as entendu cette chanson pour la première fois. Tu essaies de te concentrer sur le show mais tes yeux se tournent vers Levi. Is he staying here? T’es sûr que non. Il va se tirer. Il a des gens à voir. Il a sa vie à vivre. Et puis Oli commence à chanter et tu connais toutes les paroles par coeur mais t’as l’impression que c’est la première fois que tu les entends en même temps.

Cut me open and tell me what's inside
Diagnose me 'cause I can’t keep wondering why
And no it's not a phase 'cause it happens all the time
Start over, check again, now tell me what you find

Parce que toutes les paroles sont en train de parler de Levi. Toutes.
And you are trying not to freak out. I’m not. I’m good. You are not. T'as peur d'écouter la suite des paroles. De leur donner un tout nouveau sens. Et tes yeux qui ne quittent pas Levi.

Asher a toujours une loquacité moindre, en revanche, tu constates un changement important en lui. Son regard ne trahit pas autant de mal-être, de trahisons, de dilemmes et conflits qu'il te semble te crier d'ordinaire. Aujourd'hui, le blond te paraît aller bien, être presque heureux et serein. Il est sans doute dans son élément, avec la musique qui vous enveloppe, cette atmosphère de fans et musiciens qui s'unissent sous les mêmes vibrations.
Il faut que t'arrête d'essayer de le psychanaliser ainsi. T'as jamais été maître dans l'art de lire les gens parce que t'as jamais vraiment essayé de le faire avant d'Asher - tu t'en foutais éperdument de ce que les autres te cachaient. Mais avec lui c'est différent, t'as ce besoin viscéral de justifier ses silences. Tu t'introduis dans une histoire qui ne t'appartient pas quand tu t'es promis de jamais le faire.

Il t'a l'air plus fort. Comme si aujourd'hui, il disposait du soutien qui lui manquait lors de vos autres rencontres. Comme s'il avait pu recharger ses batteries, prendre un break de ses démons. Tu lui proposes des frites, préviens du caractère vinaigré d'une majorité d'entre elles. A ton plus grand bonheur, il pioche dans celles qui ont trempé dans le vinaigre - les meilleures.

« Can't I just be a good guy? » Tu répliques par l'interrogatif, comme il t'est coutumier, plutôt que de lui signifier pour quelles raisons t'as pas asperger de vinaigre l'intégralité du contenu de la barquette. Tu te sers à ton tour et commentes, ayant besoin de peu pour être heureux : « Mh. Delicious. »

Tu constates bien qu'il est attiré indéniablement par la scène. Tu interprètes la musique comme son essence. Peut-être qu'elle compose un havre, un réconfort, une bulle - comme elle l'est pour toi. C'est certain qu'elle jouit d'une place cruciale dans son histoire, sinon, jamais Asher n'aurait été une rockstar. Ses yeux passent de la scène à ta personne, tu continues de t'alimenter de frites nonchalamment devant ce double spectacle.
Puis, ses yeux ne te quittent plus. Tu te noies dans ces reflets de son âme.

‘Cause I’m goin’ out of frequency
Can anyone respond?

« Wanna get closer? » Tu invites, oubliant bien de faire chauffer la carte de crédit de Joel pour remplir le sac à bandoulière de Kane de rafraîchissements. Tes potes sont bien occupés de leur côté. Un combo Asher, weed, frites au vinaigre et BMTH se présente à toi : forcé que tu le saisisses. Tu désignes la scène du menton, un sourire malicieux aux lèvres, explicitant par ce geste que tes propos signifient se rapprocher des musiciens.

It’s like an avalanche, I feel myself go under
‘Cause the weight of it’s like hands around my neck
I never stood a chance, my heart has frozen over
An’ I feel like I am treadin’ on thin ice

« You look good, » tu complimentes sincèrement avant que tes doigts n'extirpent une nouvelle frite.

Le sourire se fait instantané quand il te répond par une question. Et quelle question. A good guy huh? The real little shit more like. Yeah. Et ce sourire qui est sur tes lèvres. Il est sincère. Il est beau. Il est beaucoup trop beau. Parce que t’es beaucoup trop bien là Asher. Ca fait longtemps tu le sais. Il t’a jamais vu comme ça tu le sais aussi, mais t’essaies de pas y penser. Tu profites. Tu sais que ces moments ne durent jamais longtemps. Alors tu prends tout. Tu te retiens de te mordre la lèvre quand il gémit presque en mangeant ses frites. Hot. Tu t’en veux aussitôt d’avoir eu cette pensée. Mais tu t’en veux quand même moins que d’habitude…

Et puis la chanson qui te parle. Elle te parle tant. T’es soufflé. Complètement soufflé. Ca t’a jamais fait ça pour personne. Une chanson qui prend tout un nouveau sens. Didn’t care about anyone before. Yup. Toutes les chansons que tu aimes ont toutes un seul sens pour toi. Celui que tu leur as donné quand tu les as découvertes. Avalanche ce soir, elle en a un nouveau. Tu sais pas comment tu te sens par rapport à ça. Parce que tu sais que Levi va être associé à ce titre jusqu’à la fin de tes jours maintenant. Tu ne l’as toujours pas quitté des yeux et il te propose de t’approcher de la scène. He’s staying. Et tu hoches la tête. Tu veux passer du temps avec lui aussi. T’as des sensations bizarre dans ta poitrine, mais tu commences à être habitué. C’est comme ça à chaque fois que tu croises son chemin. Mais ce soir, t’es serein. Sa présence ne fait que confirmer que c’est une très bonne soirée. Avec beaucoup de personnes qui comptent pour toi. T’essaies de plus écouter la chanson mais l’Avalanche est belle et bien là et tu te laisses emporter…

Ta bière à la main, vous marchez au travers de la foule qui n’est pas trop danse à ce niveau là. Vous êtes encore bien loin de la scène.

« You look good, »
Tu freezes deux secondes en l’entendant et tu vas chercher son regard. Ton coeur vient de s’emballer. Tu t’attendais pas à ce qu’il te dise ça. T’es flatté. T’es terrifié.

« You too. »

But you managed to say that. You really did. You don’t know exactly how you feel about all this, but it seems to be good deep down. It is a good day.

Plus vous avancez plus y’a du monde, et tu lui fais signe de te suivre d’un mouvement de la tête. Sauf qu’il te remarques pas faire. Il fait sombre. Y’a des lumières qui flash partout. Alors tu vas le tirer par le t-shirt au niveau de sa taille.

« Follow me. »

Tu le tires avec toi et puis tu finis par le lâcher quand il est dans ton sillage. Tu montres ton laminate AAA et vous entrez dans la partie VIP des gradins. Les plus près de la scène, sur le côté. Vous allez pouvoir profiter de tout le show, sans être écrasé par des fans qui risquent en plus de te reconnaître dans le lot. Entre temps y’a The House of Wolves qui a commencé et c’est vraiment une de tes favorites. Tu bouges la tête en rythme tout en chantant les paroles que tu connais vraiment toutes par coeur. Tu es vraiment proche de Levi. Ton bras touche le sien. Tu le sais. Tu le sens. Tu sais pas si c’est lui qui s’est collé ou si c’est toi. L’important, c’est que vous soyez en contact. It was me.

Show me your face, show me a reason to think,
My soul can be saved if I sell you my sins
I'm going blind, but one thing's clear
Death is the only salvation for me
Brick by brick by brick
These walls begin to cave in

Yup. Tes yeux se  tournent de nouveau vers Levi après avoir chanté ces mots qui lui sont maintenant tous destiné aussi. Fuck.

Petit à petit, le monde disparaît. Tu ne vois que les filaments nuancées de ses yeux, ses pupilles qui se dilatent pour se rétracter. Tu perçois son sourire, qu'il ne te semble jamais avoir pu lire sur son visage précédemment. Ton cœur manque un battement, comme si tu venais de recevoir une claque en plein visage parce que sous cet angle-là, le Baxton est différent. Tu découvres une nouvelle facette d'Asher ce soir et tu ne veux plus le quitter. Tu veux en savoir plus, approfondir ta relation avec lui et déterminer ce qui le rend si heureux. Peut-être qu'avec cette réponse, tu sauras mieux l'aider, tu saurais toi aussi le rendre serein.

Tu lui proposes de se rapprocher de la scène, un sourire malicieux aux lèvres, fier de tes jeux de mots à foison. Tu piques toujours dans ta barquette de frites, par réflexe et par envie. Puis il te retourne ton compliment : « You too. » Tu hausses les épaules d'un air détaché en guise de remerciement.

Quand les fans se compressent dans une masse houleuse, t'as heureusement plus aucune frite à perdre et tes lèvres brûlent sous la quantité de vinaigre qu'elles ont subie. Cependant, facilement, tu perds de vue ton compagnon qui te ramène à l'ordre en tirant sur ton t-shirt. N'aurait-il pas envie de te perdre en cours de route ? Tu lui obéis et le suis. Puis grâce à ses accès royaux, vous arrivez dans les gradins. T'aurais dû t'en douter que rien n'allait être commun avec Asher, encore moins ici. T'oublies toujours qu'il est une star, tu vois pas ça chez lui. Mais vous êtes vraiment dans son élément, son monde. Il est comme toi quand tu es sur la mer, à mille lieux des terres. Tes yeux passent des artistes à la passion qui se lit sur le visage du blond. Tu penses à Kane qui mourrait d'envie d'être à ta place et tu regrettes que ton téléphone soit entre les mains d'Ariane qui voulait poster sur Youtube de ton compte parce que tu ne peux pas immortaliser une partie de ces moments pour ton meilleur pote. Tant pis. Tu sais pas si tu lui diras, de peur de lui faire du mal avec cette vérité.

T'en as plein la vue, ton cœur bat la mesure de cet art. Les paroles t'envoûtent comme elles l'ont déjà fait des centaines de fois auparavant. Puis, entre deux morceaux et se faufilant dans le tonnerre d'applaudissements et de hurlements, tu lances à l'adresse d'Asher :

« I don't usually miss people. » Tu lui avoues. Tu ne t'attaches pas aux gens facilement. Il y a que Kane à qui tu tiens comme à la prunelle de tes yeux et Ariane qui a une grande place dans ta vie, ainsi que tes cousins et ton neveu. Tu es celui qui en fait qu'à sa tête en permanence et qui quitte toujours ses proches parce qu'il peut simplement pas rester trop longtemps au même endroit. Le sédentarisme te consume, la terre ferme t'étouffe. Tu serais pas heureux si tu passais ta vie à Brisbane, tu serais comme un oiseau en cage qui se laisserait mourir. Ça, heureusement, Kane l'a de suite compris. Ta vraie famille aussi. Ariane, moins.
Et tu comprends pas pourquoi c'est différent avec Asher.
Tu lui demandes pas non plus de te l'expliquer.
Tu veux juste qu'il comprenne qu'il te manque, quand il est pas là. Que tu penses à lui souvent, trop souvent pour que ce soit décent - tellement que tu te surprends à penser à lui dans certaines situations. Et qu'il est le seul à jouir de ce droit.

Tu te forces à regarder la scène au bout d’un moment. Tu te forces à oublier toutes les paroles qui parlent que de Levi. Tu te forces mais tu échoues. Les paroles ne sont que lui. Toutes. T’es halluciné par la perfection des paroles. Not all. Mais beaucoup Asher. Tu le sais. T’essaies de minimiser la chose mais au fond, tu sais.

« I don't usually miss people. »
Et voilà qu’il te sort ça. Est-ce qu’il a remarqué que t’avais arrêté de le regarder ? Est-ce que c’est sa technique pour que tes yeux se perdent de nouveau dans les siens ? Because it works. Et t’essaies de te dire que c’est qu’une mascarade comme ça. Pas que ses mots te soient directement adressé parce que c’est trop. Way too much. Parce que tu le ressens pareil… Ton coeur le sait même si ta tête essaie de diminuer la chose. Ca tambourine. Ca cogne fort dans ta poitrine alors que Happy Song commence.

Spirit let’s hear it. Yeah let’s hear it Asher.

Mais avant de parler tu le questionnes des yeux pour avoir la confirmation que ce qu’il vient de dire c’est bel et bien ce qu’il vient de dire. Qu’il te la dit à toi et à personne d’autre. Et t’as tout les ticks qui s’affichent dans son regard. Yup. He misses you. Tu ressens tellement d’émotions de savoir ça. Qu’il ait avoué ça comme ça.

« I don’t usually encourage assholes to spend time with me. »

Parce que c’est ce que tu fais Asher. Tu veux passer du temps avec lui. Il le sait. C’est pour ça qu’il est là. C’est pour ça qu’il part pas.

« Even the cute ones. »

Asher? It's a good day. Un sourire s'affiche brièvement sur tes lèvres. Tu sais pas ce que t'as ce soir pour oser dire ce genre de trucs. I didn't say anything. Yeah, tu viens juste de lui dire qu'il est cute. Nothing new. Mais un truc nouveau c'est ce qu'il t'a dit. He misses me. Yeah, t’en reviens toujours pas. Qu’il te l’ait avoué comme ça. You are still feeling it. Et toi aussi t’es un vrai asshole de le traiter de la sorte. Levi t’a plus aidé que tout les gens que t’as jamais rencontré dans ta vie. Il te connait mieux que tout ceux là aussi. Parce que tu l’as laissé entrer. Parce qu’il te fait ressentir des choses. Parce que tu te sens bien avec lui. Ton sérieux repris... Tu termines ta phrase. Droit dans ses yeux.

« But you’re… you. »

Et ça tu ne l’expliques pas. Ce mec. Tout en entier. Tu l’expliques pas. Cet effet qu’il te fait. Et Happy Song qui continue en fond n’aide pas à atténuer toute cette électricité entre vous deux. Tu bouges un peu ta main… allant frôler la sienne… Parce que vos bras sont toujours bien l’un contre l’autre. Tu as provoqué le contact. Il t’a laissé. Et tu vas clairement pas plus loin. Mais ton coeur est en train d’exploser dans ta poitrine.

Tu en lis tant dans l'incroyable bleu de ses yeux. Celui qui te ramène immanquablement aux moments les plus inestimables de ton expérience de marin. Celui qui te transperce et ravive en toi des émotions que tu t'étais promis d'enterrer, qu'il te semblait même plus possible de ressentir. Tes lèvres se mouvent, tu n'as aucun filtre - même avec lui malgré cet impact, cet envoûtement qu'il impose sur ton âme.

Tu y lis le doute, l'incrédulité. Tu y lis l'affection et la peur. Tu y lis la douceur et le salut. Tu le toises, t'attends qu'il te réponde quelque chose parce qu'à sa gestuelle, tu t'attends presque à voir de la fumée sortir de ses oreilles. La musique du groupe se veut de plus en plus tonitruante durant cette attente, les groupies qui hurlent martèle ton cœur que tu sommes derechef de s'apaiser. But my head is like a carousel. Tu plonges nonchalamment tes mains dans les poches de ton short, puis tu romps votre contact visuel. And I'm going round in circles.

T'admires la scène, les coulisses, le badge VIP d'Asher. Tu te demandes ce que tu fous là, dans quel monde tu te plonges. Don't wake us up, we'd rather just keep dreaming. Tu penses à Kane et Ariane et leur bande. Tu t'ennuies de la mer, des découvertes, de la nouveauté des visages. And I really wish that you could help. « I don’t usually encourage assholes to spend time with me. » Mais il te ramène à Brisbane, Baxton. Il te ramène toujours ici parce qu'il est ton trésor, ta découverte la plus précieuse depuis des années. Tu ricanes et rétorques : « This is you encouraging assholes to spend time with you? You suck. » « Even the cute ones. » « You sure suck. » The world has coalesced into one giant mess. Tu te retournes pour faire face à lui sans scrupule, ton air de petit con impérial, la malice faisant étinceler les émeraudes de tes yeux. Tu te rapproches un peu, quelques centimètres vous séparent désormais. Tes mains sont toujours dans tes poches, offrant une posture plus facile à déstabiliser s'il lui venait l'idée de te jarter. « But you’re… you. » Of hate and unrest. « I sure am. » Et t'en es fier. Tu changeras jamais, ou du moins, c'est ce qui te plaît à vociférer à tous et chacun, puisque de toute évidence, Asher te transforme. T'as envie de lui en vouloir pour ça, mais t'en es incapable. A little God damn louder to a happy song. Tu te retournes vers la scène et sors tes mains de tes poches. And pretend it's all OK. Quelques secondes plus tard, tu sens la discrète chaire d'Asher contre la tienne. A little fucking louder Tu te remémores cette soirée sur le balcon, puis dans la ruelle. Tu te rappelles les scènes dans son appartement puis dans sa chambre. Qui es-tu, Levi ? Que fais-tu, Asher ? Well, don't you feel so much better?

« So what's your plan, now ? » Tu questionnes. Ton ton est impatient, avide. « What do you plan to do to assholes like me? » S.P.I.R.I.T. Spirit, let's hear it.Tu ne lui laisses même pas le temps de répondre. « What do you wanna do? » S.P.I.R.I.T. Spirit, let's hear it. Tu rectifies. « What do you want? » Yeah, that's the spirit!

Tu peux pas t’empêcher de sourire très largement quand il te dit que t’es vraiment nul. Il insiste dessus. Le confirme. Tu sais déjà. Et ton visage est tellement éclairé. Tu te sens si bien ce soir Asher. Wow. Qu’il soit là c’est vraiment la cerise sur le gâteau. You’re good. I am. Parce qu’il est là en plus de tout. Lui et personne d’autre. Lui qui te connait si bien. Him who takes no shit. He sees the real you like nobody else ever could. You let him. You never tried to make him believe otherwise. Cos you feel safe by his side. And that feeling is something you never had before. Never. Ever. And you want it now. You want it everyday. You want it until the end of times. Levi est face à toi, ton coeur et ton corps ont un peu de mal à gérer ça. Tu sais qu’il est imprévisible. Tu sais que y’a du monde que tu connais dans le coin. Tu sais que vous êtes pas du tout seul en ce moment précis.

« I sure am. » Ok but are you staying also? As in ‘until the end of times’, Asher? A little goddam louder tot a happy song. Mais tu sens la pression s’en aller quand il se détourne de nouveau, pour voir la scène. Scène que oublierait presque si tu n’avais pas la musique qui te prenait aux tripes en plus de l’aura de Levi qui te happe à chaque fois qu’il est dans le périmètre. Tu regardes le show de nouveau. And prétend it’s all OK. It definitely is not. Et maintenant que tu reportes ton attention sur la chanson, tout parle de toi et Levi. Encore. A little fucking louder. Toujours. Well don’t you feel so much better? Yeah. You do. More than a little even. You fucking do.

Sauf que Levi n’a pas l’air décidé à te laisser profiter du show. A te laisser découvrir tous les nouveaux sens de ces chansons que tu aimes déjà beaucoup. Il te pose des questions. Trop de questions. Il te presse. Ses questions. La chanson. Back to back. Tout ça c’est de la musique à tes oreilles. Un remix de la chanson. Un Happy song featuring Levi the little shit. What do you want Asher ? You don’t even know yourself. I actually do. But you will never dare saying it aloud. You are not ready. Or maybe I am. Are you? Ton coeur bat si vite. Tu as l’impression que tu vas dire un truc qui va tout changer. Will you ? I don’t even know.

« I’m not drunk enough to allow myself to say these kind of things. »

Tu marques une brève pause. Tes yeux se tournent vers Levi.

« I guess that says it all. »

You want more. Can you see it in my eyes? Do you really want me to say it with words ? Can’t we just go with the flow? Will you really make me say it ? Will you really make me uncomfortable? Yeah. He will. He is shaking up your world ever since he entered it. And you don’t want him to stop. You kinda like it. You kinda like him. Kinda.

« Don't make me say it. Just come to my place after the show. »

Your. Heart. Is. Fucking. Racing. Holy. Shit.
I didn't see it coming... C'est "mother tongue" qui commence. Juste au bon moment. Ca parle de vous encore. Toujours. Tout le temps. Toutes les chansons. It is killing you. But you love it too.

Il sourit. Il affiche le sourire le plus large de l'histoire de votre relation et t'es purement enchanté. Tu ignores ce que tu préfères entre sa bouche étendue de cette manière et les éclats d'euphorie dans ses yeux. T'as envie d'immortaliser ce portrait, tu le fixes comme si tu espérais en faire une photographie mentale. Puis, tu te ravises. Tu ne vas pas rendre ce moment éternel à ta manière, non, tu vas faire en sorte qu'il se reproduise à de multiples reprises.

Tu le provoques, Happy Song résonne dans tes oreilles comme dans ton cœur. Tu confirmes ses propos, affirmes la nature de ta personne avec véhémence, puis te détournes afin d'observer la scène. Ton sang bout, te paraît vibrer à l'image des cordes de guitare explosives - jusqu'à ce que c'en est trop. Tu attires ton attention de nouveau sur le blond et l'interroges sans merci. Tu exiges qu'il te dise ce qu'il veut maintenant, qu'il te dévoile son plan. T'es impatient, tu brûles, t'as besoin de plus de sa part.

« I’m not drunk enough to allow myself to say these kind of things. » Tu le scrutes, tu rejoues la scène dans l'appartement où Asher était complètement ivre, si bourré que tu l'as couché dans son propre lit. Tu presses tes lèvres, ton souffle est court. « I guess that says it all. » « It does say a lot. » Tu affirmes sur un ton qui se veut neutre et plonges ton regard dans le sien sans merci. Tu lis entre les lignes, mais tu veux toujours du concret. Une partie de toi regrette d'être aussi féroce et exigent envers Asher, si précipité ; mais t'as pas le choix. Tu te sens perdre l'équilibre, il faut que tu te rattaches à quelque chose vite. Il doit deviner que tu ne fais pas marche arrière ce soir, parce qu'il t'invite chez lui. « Don't make me say it. Just come to my place after the show. » Tu souffles doucement et croises les bras contre ta poitrine. « Will you say it there? » Tu marchandes. Ton cœur bat la chamade, fait trembler ta voix mais tu fais passer ça sous l'excuse du fait qu'il faut que tu parles fort pour que ton interlocuteur puisse t'entendre. Mother Tongue commence et t'es mitigé entre l'éventualité de rester ici avec Asher ou te casser. Vu ton état, t'es incapable de déterminer si tu te tiendras - relativement - convenablement auprès d'Asher ou si tu vas tout briser entre vous. « You could show me as well. » Qu'est-ce qui est plus important pour toi ? Cet accès exceptionnel vers BMTH ou Asher ? « See ya then. » Le choix est naturel, instantané mais contraire à l'individualiste que tu composes normalement. Asher.

« It does say a lot. » I know.
Qu’il le confirme te fait flipper. Mais tu ne fais pas marche arrière. Marche arrière de quoi ? T’as rien fait. T’as juste dit des mots. Ca compte pas. Ca compte jamais. It does count. Que pour les gens qui veulent bien les entendre. C’est pas tout le monde. He listens. He does. He looks at you also. He does. Son regard te brûle à chaque secondes.

« Will you say it there? » Will you Asher? Maybe. Tes yeux qui parlent à ta place. Levi qui comprend tout. « You could show me as well. » I could. Damn. You are feeling that. Parce que c’est très clairement le chemin que tu risques de prendre. Tu sais pas ce que tu feras encore. Tu préfères pas vraiment y penser. You are scared shitless. I’m not. It is a good day. Yeah. Et Levi, toujours autant impatient, ne te laisse pas le temps de formuler une quelconque réponse qu’il annonce déjà qu’il s’en va. « See ya then. » Tu comprends par là qu’il va effectivement venir chez toi. Il est déjà en train de se reculer de ta personne. T’es déjà en train de sentir un vide.

« You’ll read it. »

Cos you have it all on paper. Tu sais pas si tu vas réellement lui montrer, mais t’avais envie de lui donner un truc pour être sûr qu’il sera là. Parce que tu viens de ditcher tes amis pour aller avec Levi après le show. Bye l’after party avec tes amis que t’as pas vu depuis 2 ans. Am I really doing this? Yeah you are.

Et te voilà chez toi. T’as pris un Uber. T’as aussi pris le temps de texter Levi en disant à quel moment tu quittais la salle de concert. Parce que t’es quand même allé voir tes potes en backstage avant de partir. Tu sais pas quand tu vas les revoir. Mais ils sont super busy, c’est des rockstars. Du coup tu t’en vas assez vite parce qu’ils sont de toute façon très occupé maintenant. Oli te promets de t’envoyer le truc dont il t’a parlé un peu plus tôt dans la journée. Tu sais pas si ça sent la collab mais t’aimerais bien.

Ca frappe un coup à la porte et tu sautes de ton canapé pour aller à l’entrée. T’as ouvert un peu ta chemise parce que t’as chaud. More like because I want him to look… Tu te passes une main dans les cheveux avant d’ouvrir la porte. Tu es nerveux. Tu ouvres la porte. Il est bel et bien là.

« I have to admit, I wasn’t 100% you would make your way here. »

Tu as choisi tes mots très judicieusement parce que tu n’as pas voulu dire ‘you would come’. Tu sais qu’il aime ce genre d’innuendos, mais tu sais vraiment pas si t’es prêt à le faire consciemment. Tu penses beaucoup. Tu penses trop. Tu penses à lui.

Tu te détournes de la porte parce que, t’es juste en face de lui et ça te rend vraiment très nerveux. T’as l’impression qu’il peut te sauter dessus à tout moment pour… tu sais pas pourquoi, mais ouais. Il pourrait. Et tu vas prendre ton nouveau notebook qui est sur ta table basse. Celui que t’as acheté à la gare y’a quelques jours. Celui qui a tes dernières chansons toute écrite avec multiples ratures parce que des fois t’écris trop vite. Mais y’en a une, elle est nette. Très nette. Juste une rature. Tu n’as rien changé. Et tu lui laisses la liberté de lire la page qu’il désire. Une. Deux. Toutes. Y’a que trois double pages de remplies. Bien remplies.

« Let’s get this over with. That’s all you want. »

Parce que tu l’as vu dans ses yeux. Parce que tu commences à le connaître. Tu détestes voir que tu le deviner si facilement. T’espères que tu te trompes, mais au fond tu sais que non. Tu vois juste. Tout juste. Tu lui mets le notebook dans les mains. 150 pages, une couverture souple qui est vert émeraude. T’as écrit une chose dessus au marqueur noir.  ‘2019’ Tu peux sortir ceux de 2009 à 2017 si tu veux. Tu les as toujours. Tous. Mais non. Tu lui offres l’accès qu’à 2019. All the previous ones are on records anyway. Mais tu sais pas si tu vas jusqu’à te dire qu’il a écouté toutes tes chansons. Jusqu’à te dire qu’il a lu toutes tes paroles. Jusqu’à te dire qu’il s’est intéressé à ce point là à toi. Mais oui. Tu y penses. Tu te demandes. Tu ne demanderas pas. T’aimerais bien quand même.

« If you can not comment on anything I would appreciate. »

You are so nervous. So so nervous. Your hands are shaking as he takes the notebook.

« I'll be in the kitchen...» Dying.

Et tu files dans la cuisine comme tu l'as si bien dit. You are so nervous. So so nervous. T'espères presque qu'il arrivera pas à déchiffrer ton écriture, mais tu sais qu'elle est lisible quand même. Très lisible.

Spoiler:

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« You’ll read it. »

T'as bien enregistré ses mots mais tu n'as su te détourner. Plutôt, les sourcils froncés, les interrogations en exergue, tu as continué ton chemin vers le bar où tu sais que la carte bancaire de Joel chauffera comme jamais. Puis avant ça, quand la foule s'est enfin moins montrée dense, tu t'es allumé un joint sans scrupule. « You’ll read it. » Tu es incapable de réprimer les frissons de ce que cela invoque. Les mots ont toujours eu une place maître dans ton existence. Ils ont composé tes nombreux refuges, dressés tes saluts, calmé tes angoisses, adoucit tes souffrances. Savoir qu'Asher en a rédigés à ton égard ne te rend certainement pas indifférent.

T'as passé le reste de la soirée à communiquer en monosyllabes. Une bouteille de scotch est passée entre toi et Ariane ainsi que d'innombrables joints. Mais t'as encore toute ta conscience. Tu as beau avoir absorbé nombreuses substances, le visage d'Asher et ce qui t'attend dans quelques heures ne te quittent pas. Tu te dessines une multitude de scénarios et tu es incapable d'en parler avec la rouquine qui gravite à tes côtés. T'aurais peut-être pu en toucher quelques mots à Kane mais ce dernier est beaucoup trop occupé à en échanger avec Honey. Elle le rend heureux donc en aucun cas tu voudrais briser ça avec tes propres tourments. Puis ça te rend dingue de te dire troublé de cette manière, dans cette sphère là de l'humanité. Quels sont ces sentiments risibles qui viennent de te happer sans merci ? Tu te sens honteux et t'es terrifié, mais c'est beaucoup trop bon pour que tu puisses t'en passer.

Alors t'es devant chez Asher en avance. T'as fait trois fois le tour du quartier, jusqu'à ce que tu te résignes à frapper à sa porte. Quand il t'ouvre, sa chemise est mieux boutonnée que la dernière fois mais il a quand même épargné quelques boutons ; un sourire en coin étire tes lippes instantanément. « I have to admit, I wasn’t 100% you would make your way here. » « You underestimated me. Hurtful. » Tu lui adresses une moue faussement vexée avant de préciser : « You'd be surprised the numbers of ways I can find. » Le garçon te tourne le dos pour aller récupérer un calepin trônant sur sa table basse. Tu t'invites dans son appartement et refermes la porte derrière toi, avant qu'il te tende le Saint-Graal. « Let’s get this over with. That’s all you want. » Mes pupilles passent de l'humain à son oeuvre, incertain. All I want? Ton rythme cardiaque s'accélère, avide d'élucider une partie des mystères qui englobent Asher. T'as l'impression qu'il serre entre ses mains quelque chose d'extrêmement précieux et intime. Le fait qu'il t'offre ce calepin ainsi double le volume de ton cœur. Ses mains tremblent, tu t'engages à exaucer son souhait de ne pas commenter ses écrits d'un sobre hochement de tête. Il s'évade dans sa cuisine et pour la première fois depuis des décennies, tu restes pantois.

Tu ignores si tu devrais ouvrir ce livre, en découvrir le contenu. Tu ignores si t'as vraiment le droit, si t'es pas en train de forcer la main du Baxton. T'as peur d'avoir été trop imposant, trop pressant plus tôt et en aucun cas tu veux être la brute qui force Asher à agir contre son naturel. T'inspires profondément, tu balayes le séjour du regard, grimaces. Tu t'en donnes pas le droit mais aussi, le blond est un grand garçon qui sait ce qu'il veut. Il sait dire non. Il te l'a dit ou te l'a fait comprendre auparavant. Peut-être souhaite-t-il vraiment ce soir que tu prennes connaissance de ses écrits ? Il a après tout tenu parole de votre rendez-vous après le show. Il avait sans doute mieux à faire, en tant que VIP, en tant que rockstar, que de te recevoir ce soir. Tu déglutis, passes une main dans tes cheveux. C'est pas correct, t'es pas correct. Tu pinces tes lèvres. S'il assumait, il ne t'aurait pas prié de retenir tout commentaire.

Tu le rejoins à la cuisine, calepin en main. Tu réduis calmement la distance entre vous deux corps, t'étonnes qu'Asher ne s'est pas accompagné d'une bouteille d'alcool durant tes longues minutes de débat intérieur. Tu poses son bien sur la surface du comptoir, à mi-chemin de vos deux corps. « I haven't opened it. » Tu abrèges sa nervosité. « I don't want to do it like that. I don't want to do it without you. I want you to be ready to face me to face what's inside this. » Tu tapotes la couverture verte du recueil. « I don't want to hurt you. I don't want you to feel bad. » Tu rigoles plus, le Levi malicieux, joueur, provocateur est éteint. Ton intonation est sérieuse, tes traits graves. « I want you to feel good and safe. » Tu marques une pause avant de reprendre : « I want to be part of your Happy Song. But I will never barge into it. » Tu te tiens droit, tel un homme récitant ses engagements, tenant à ce que chacun de tes termes soient immanquablement assimilés. « I missed you and I want to get closer with you. » Tu fais plus dans les sous-entendus et les jeux de mots. Tu désires être totalement transparent avec Asher. « And I want to kiss you but I won't do any of that before being sure you absolutely do want that. »

« You underestimated me. Hurtful. » You did et bien que tu sois nerveux pour la suite, un sourire se forme sur tes lèvres. Ce gars. Sérieux. Il te fait ressentir trop de choses. Il te fait tant sourire. Surtout ce soir. Ce soir c’est une bonne soirée. I am nervously good. You totally are.

« You'd be surprised the numbers of ways I can find. » Oh t’es sûr qu’il a encore plein de trucs à te faire découvrir. Dans tous les sens du terme. Tu le sens et ça te fait si peur en même temps. T’es pas habitué à te lancer dans ce genre de retranchement. Ta vie a été juste une succession de moments où tu t’es bridé. Toi. Ta véritable personne. Mais avec lui, c’est possible de l’être. C’est possible. Ca te fait peur mais c’est possible. Ca te fait peur mais tu te sens bien avec lui. Alors oui, c’est plus que possible d’être toi même. Il take no shit anyway. Tu peux pas le bluffer le gars. Il voit droit au creux de ton âme.

Dans la cuisine. Ton coeur bat si vite… T’es appuyé, dos contre le plan de travail, les mains dessus également. Tu ne penses même pas à boire. Ton esprit est beaucoup trop préoccupé par toutes ces émotions que tu es en train de ressentir. Tu sais pas du tout comment il va réagir. Tu sais que tout va changer après ça parce que tout est clair dans ce que t’as écrit. Il va savoir. Il va tout savoir. Mais pas une seconde tu regrettes de lui avoir donner accès à tes mots, à ton coeur. Pas une seule. C’est la première fois que tu ressens tout ça et tu veux pas que ça s’arrête. Ton coeur bat vite mais c’est parce que l’adrénaline coule dans tes veines plus fort que jamais de ta vie. Plus fort qu’avant d’entrer sur scène à Wembley Arena. Plus fort que de se faire chanter en retour ses propres mots par 14 000 personnes. Plus fort que ça. Tu pensais pas que c’était possible. C’était ça qui te faisait vibrer jusqu’à maintenant. C’est ça qui te manques le plus dans ta vie et que tu essaies d’ignorer. Mais clairement il faut que tu reprennes ce chemin parce que c’est pas possible autrement. Tu as besoin de ces émotions. Maybe not, there’s him now. Et il te fait ressentir tant. C’est pas croyable.

« I haven't opened it. » Tu rouvres les yeux en l’entendant. Relevant la tête vers lui. T’avais même pas remarqué que tu les avais fermés. T’as mille questions dans le regard, mais y’en a une qui a déjà sa réponse. Il est sérieux. Il ne ment pas. Il a le visage sincère. Il est long gone le petit con qui te malmène tant. Qui bouscule toute ta vie depuis le jour où tu l’as rencontré.

« I don't want to do it like that. I don't want to do it without you. I want you to be ready to face me to face what's inside this. » Ton coeur bat encore plus vite. Ses mots. Ouf. « I don't want to hurt you. I don't want you to feel bad. » Et il continue. Ton regard ne quitte pas le sien une seule seconde. Tu ne clignes pas non plus des yeux, tu veux vraiment rien loupé de ce type, de ce qu’il a à te dire, de ses traits quand il le fait. « I want you to feel good and safe. » Levi… You are feeling that so much. So so much. Quand il dit ce genre de truc, ça te fait tellement de bien. Does he realise that? Yeah. He knows. Et toi t’es surpris à chaque fois. Ton coeur se gonflant un peu plus pour lui à chaque occurence. « I want to be part of your Happy Song. But I will never barge into it. »  Le gars il a autant feel les chansons que vous avez partagé au show que toi. And that. You like. Est-ce que les chansons lui ont parlé de toi ? De vous ? Autant qu’à toi ? Tu es toujours silencieux et ce qui s’en suit te fou une claque. « I missed you and I want to get closer with you. » Me too. You are dying inside Asher. You really are. Heureusement que t’es appuyé contre le plan de travail. Also why am I not drunk yet? Parce que ça serait plus simple à gérer tout ça. « And I want to kiss you but I won't do any of that before being sure you absolutely do want that. » Ohmygod. T’es speechless. Why am I not drunk ? Because you gonna do it anyway Asher. You want it. He wants it. He fucking told you with words that he wants. You told him too, but he didn’t read it. You are home. You are safe. You are with the only person that knows the real you in your life right now. The only person with who you feel good. Really good. It’s weird. You are not used to that.

Tu ne mets pas bien longtemps à agir. Tu veux pas la suite autrement que comme ça. C'est crystal clear. Tu te voiles pas la face pour une fois. You're home. You're safe. Tu tends la main vers lui, tu accroches son haut, tu le tires vers toi en même temps que tu t’approches pour que la distance se réduise plus rapidement. Et perdant totalement la raison, tu vas poser tes lèvres sur les siennes. Parce que tu le veux aussi. Depuis longtemps. Depuis trop longtemps mais il a coché toutes les cases pour que tu oses le faire véritablement you are so speechless. This man. How the fuck does he do it ? How the fucking fuck ? How ? Mais tu arrêtes de te poser toutes ces questions quand il te laisse la liberté d’explorer ses lèvres, sa langue, pour la deuxième fois de ta vie. Ta main restant juste sur son haut que tu tiens toujours, tu veux pas le lâcher, tu oses pas le toucher plus que ça, mais tu veux. Tu te contentes de l’embrasser ce qui est déjà énorme et tu sais pas comment t’es en train de gérer le moment. Tu gères rien du tout. C’est pour ça que tu veux faire durer le moment le plus longtemps possible pour pas avoir à faire face à tout ça. Or more like cos it’s so fucking amazing i don’t want to stop ? Yeah. That too.

You are so gay Asher… It hurts to realize it once more. T’as jamais ressenti avec toutes les filles que tu as connu dans ta vie, le centième de ce qui est en train de se passer pour un simple baiser avec Levi. Jamais. Levi goûte le whisky. Levi a pris des substances. Levi is the perfect guy for you. And you are not letting him go. You are kissing him still. You are feeling so much, you don’t want that to stop. Mais il arrive un moment où il faut respirer et tu te détaches mais juste un peu avant de reprendre, en ayant rien à foutre qu’il ait pas été synchro pour prendre de l’air de son côté aussi. C’est l’addition du fait que tu ne veux pas affronter son regard ainsi que ses mots éventuels, et aussi que l’embrasser c’est genre beaucoup plus enivrant que tous les shots que tu as pu boire dans ta vie. Beaucoup plus.

New addiction unlocked. Fuck.

Il te semble toujours aussi serein, Asher. Tu ignores sous quel charme il se trouve, mais celui-ci paraît avoir ôté bien des maux au blond. Ses lèvres s'étirent de nouveau en un de ces sourires irrésistibles et ton cœur bat un peu plus fort contre ta poitrine en réponse. Tu ne sais absolument pas ce qui rend aussi heureux la rockstar mais il te faut le dénicher pour le reproduire. Tu veux qu'Asher soit sous ce jour constamment, qu'il ne soit plus torturé par des dilemmes intérieurs. Tu veux qu'il vive et savoure les expériences existentielles. Tu veux qu'il soit fier de qui il est, si fier qu'il ne se prive ni se retient d'être.

Puis il te livre son cœur, son âme, sur papier, avant de se dérober dans une autre pièce de son appartement. Tu restes étonnement pantois, le livret entre les mains, mitigé entre ce désir ardent d'avoir des réponses à une énorme partie de tes questions et le refus de t'immiscer de cette manière dans l'intimité du Baxton. Oui, tu veux savoir qui il est. Oui, tu désires déterminer vers quoi tu t'élances à ce rythme effréné et tu as besoin d'être averti si tu fonces droit dans un mur. Mais en aucun cas tu ne souhaites recueillir ces réponses à la dérobée, en lorgnant sur un livret qu'il te file sans oser te faire face. Alors, tu rejoins l'artiste dans sa cuisine et lui proclames ce que t'as sur le cœur.

Son regard ne te quitte pas. Il est tantôt interrogateur, tantôt incrédule, tantôt un mélange de sentiments indéchiffrables. Mais tu as toute son attention et tu ne t'arrêtes pas. Il te faut mettre les pendules à l'heure avec ton interlocuteur. L'espace de quelques minutes, t'es plus l'arrogant provocateur. T'es tout ce qu'il y a de plus sérieux. Et ce n'est qu'après coup que tu réalises les rares fois où t'as été aussi grave avec Autrui - et la majorité de celles-ci sont liées à Gideon, aka l'une des rares personnes à qui tu tenais incommensurablement.

« And I want to kiss you but I won't do any of that before being sure you absolutely do want that. »

Tout le dossier Asher exhibé, tu scelles tes lèvres. Te voilà totalement à nu et si tu soutiens son regard les premières secondes, tu finis par le dévier vers un élément banal du décor. T'attends, comme un débile, à ce qu'il réagisse, tout en te demandant comment ô diable tu te retrouves dans cette situation. La vie est tellement folle, elle vous fait prendre des chemins complètement dingues. Tu ne t'en plains absolument pas, mais en aucun cas tu n'avais pu rêver à autant, à cette rencontre-là et tout ce qu'elle implique.

Heureusement, le Baxton réagit rapidement. Sa main vient chercher ton haut et il fait en sorte que cette distance entre vous soit éradiquée. Puis, ses lèvres viennent rencontrer les tiennes dans un baiser. Un réel baiser. Pas le genre que l'on fait pour s'amuser ou se prouver quelque chose - non, le genre de baiser qui a du sens, qui relève de réels sentiments. Vous vous découvrez sous cette nouvelle affection, ce contact physique à la fois pur, salutaire et merveilleux. Tu perçois qu'Asher est le premier et sans doute le seul qui te donne des ailes en même temps qu'il te fait jeter l'ancre.

Son baiser se reproduit, se multiplie. Il n'attend pas, il ne s'arrête pas, et tu ne comptes pas te détacher non plus de cette emprise. Tu as posé ta main sur sa mâchoire de manière à stabiliser vos échanges et désormais, Asher est totalement acculé à la surface de son meuble de cuisine. Vos corps se touchent, se collent par endroit et vous vous élevez vers un monde propre à votre duo. Tu n'as plus envie de le quitter, tu désires intensément demeurer proche de lui, le sentir tout contre toi, apprécier sa chaleur malgré les vêtements superflus, t'enivrer de son parfum sans difficulté. Après un énième baiser, tu t'entends souffler sur un ton à mi-chemin entre l'attention et l'insolence : « How do you feel? » Where do you want to go now? questionnent silencieusement mes yeux.

Embrasser n’a jamais été quelque chose où tu prenais plaisir. Jamais. Sauf avec lui. Sauf avec Richard. Et tu te sens si con de te refuser ce genre de moment qui te font vibrer mais, c’est compliqué. C’est dur de se laisser aller. Mais là, t’es chez toi, t’es avec lui, t’es safe. T’es toujours safe avec Levi et c’est le meilleur sentiment du monde. You need that. You need more. Everyday. Always. Please. Ton coeur bat la chamade dans ta poitrine parce que tu ressens tellement pour ce gars sans même le toucher. Vous êtes passé au level au dessus et tu réfléchis clairement plus à rien. A rien d’autre qu’à ses lèvres contre les tiennes. A sa main qui se pose sur ton visage et ton bras libre qui se pose sur sa taille. Ton autre main tiens toujours très fermement son haut pour le tenir contre toi. Mais vos corps sont collé à présent et tu ne devrais pouvoir le lâcher. I don’t want to.  Ta main sur sa taille se serre, tu veux sentir plus de son corps.

« How do you feel? » Oh god Levi… Comment il fait ce gars ? Comment il fait pour cocher toutes les cases de ce que ton coeur, ton corps, ton âme, a besoin. Comment il fait ? Tu lis plus dans ses yeux. He wants more or so it seems. You don’t know in which capacity but more, he wants. You can tell.

« Safe. »

Tu déglutis avec un peu de difficulté. Tu as répondu naturellement, sincèrement, mais maintenant que c’est fait, tu réalises que c’était beaucoup. Tu sais pas comment ça se fait que tu te laisses autant aller avec lui. Ton coeur bat si vite… Tu lâches enfin son haut. Ta main va se glisser de l’autre côté de sa taille et tu l’encercles complètement de tes bras. Ton visage proche du sien, ton nez qui frôle sa joue et tu murmures.

« I wanna feel your body right. I wanna feel it next to mine. »

Tu marques une pause. T’es pas sûr de ce que t’es en train de faire. En vrai t’es sûr de rien quand il s’agit de puis. I’m sure I’m safe.

« And I just wanna to hold you close… »

Tu prends le temps. Tu continues. Il te laisse le monopole pour briser le silence de ton appartement.

« … and never let you go. » My baby.

Tu feel pas encore d’ajouter ce petit nom à voix haute. It’s too much. You’re not ready for that just yet. But you really mean it. You really do. La suite. Elle te vient. La suite. Bien sûr qu’elle te vient. Et tu choisis les bouts que tu as la force de lui dire. And you keep on going.

« You don’t know all the ways that I’ve missed you. » I missed you my whole life Levi. Where were you? I needed you to tell me all these things a long time ago.

Ton visage toujours tout près du sien, tes lèvres qui touchent sa peau mais tu ne l’embrasses pas. T’es concentré dans tes mots. Ces mots qu’il n’a pas voulu lire.

« And I know all the ways that I wanted you. »

Ton coeur bat si vite mon dieu. Tu prends trop le temps et tes bras qui se serrent toujours plus fort autour de lui. But all of this feels really right. I really does. So, you’re not finished.

« Now I’m needing you. »

You really fucking do. T’as toujours pas fini… Tu n’affrontes pas son regard non plus. Et… Il se trouve que si tu le serres si fort c’est parce que tout ton corps est en train de trembler Asher.

« You make me feel something I can’t explain. »

Tu essaies de te dire que ce ne sont que des paroles. Que c’est pour ça que tu oses les lui dire. Ca n’a rien à voir avec vous deux. Except it does. Ca a tout à voir. Absolument tout.

« The waves are crashing over me. I’m sinking down I can’t breathe. »

Une pause.

« Why did you do this to me? » Baby.

Ouf… Tu prends ton temps pour la suite qui arrive. Tu prends une grande inspiration de son odeur de sa peau sur son cou. God… You love that too much.

« All the weight I hold tonight, seems to drift away from me. »

Quelques secondes qui passent...

« With you only in my arms, keeps me from going insane. »

Drop the mic.
Your words are so accurate it hurts.

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