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Cora & Jessian

Tu viens à peine de prendre un morceau de ta banane alors que tu regardes tes messages pendant ta pause de quelques minutes quand une collègue vint t’interpeler. « J’ai enfin trouvé comment te convaincre de venir à ma fête d’anniversaire. » Te dit-elle très fière d’elle. Tu ranges ton portable et tu soupires avant de lui dire : « Je t’écoute. » Cela fait un mois qu’elle essaie sans relâche de te convaincre de faire un tour à sa fête d’anniversaire. Ce n’est pas un week-end où Morgane est chez Abel donc tu n’as pas vraiment envie de sacrifier ton temps avec ta fille pour une simple fête, peu importe qu’on la nomme déjà comme la fête de l’année. « J’ai eu Cora au téléphone hier, elle m’a assurée qu’elle serait là. Tu m’as dit que tu ne l’avais pas vue depuis un moment, c’est l’occasion ! » Tu t’attendais à tout de la part de ton amie mais certainement pas à cela. Cora, elle et toi vous connaissiez depuis très longtemps. Et si tu avais plus accroché avec la jolie rousse, tu avais tout de même gardé de bonnes relations avec tes autres collègues de l’époque que tu retrouvais en partie aujourd’hui. « Je dois voir si une de mes soeurs peut garder Morgane, je te tiens au courant. » Dis-tu en finissant ta banane alors qu’on te rappelait devant les caméras. Tu passais rapidement par la case maquillage avant de reprendre ta place. Si Cora venait à cette fête, cela changeait les choses. Tu n’avais pas vu ton amie depuis longtemps, trop longtemps. Quand elle avait commencé à s’éloigner, tu n’avais pas compris pourquoi jusqu’à ce que les affaires s’empilent dans la presse et que la vérité finisse par éclater. Tu avais essayé d’appeler ton amie à plusieurs reprises pour essayer d’être là pour elle, sans grand effet alors tu avais laissé tomber, espérant qu’une occasion comme celle-ci se présente. Tu n’allais donc pas la laisser passer. Sur le chemin du retour, tu appelais tes soeurs et l’une d’entre elle t’assura qu’elle pouvait s’occuper de Morgane samedi soir sans souci. Tu doutais faire la fête toute la nuit, tu n’avais pas la tête à ça donc tu repasserais chercher ta fille en fin de soirée.

Le week-end arriva très rapidement et tu laissais Morgane t’aider à t’habiller pour ta soirée. Ta fille adorait ta garde robe et tu devais avouer que du haut de ses quatre ans, elle avait déjà l’oeil en ce qui concerne la mode. C’est pour toi un moyen de passer du temps avec elle plus qu’autre chose. Tu l’amènes ensuite chez ta soeur qui semble ravie d’avoir l’occasion de partager la soirée avec sa nièce. Tu files ensuite chez ta collègue et tu n’as aucun mal à imaginer comment cette soirée va devenir la soirée de l’année. Il y a déjà pas mal de monde mais ta collègue n’a rien fait à moitié. Il y a toutes sortes d’ambiances dans cette grande maison laissant la place autant aux fêtards qu’aux personnes plus calmes. Un sourire se dessina sur tes lèvres et tu allais donner son cadeau à ton amie avant de partir prendre un verre. Tu parcourais ensuite les différentes pièces, découvrant les différentes ambiances mais tu cherchais surtout une chevelure rousse bien particulière. Tu commençais à désespérer de la trouver quand finalement, ton regard tomba sur Cora, assise près d’une fenêtre, un verre à la main. « Cora ? » L’interpelas-tu pour attirer son attention en essayant de ne pas lui faire peur. « Je peux m’asseoir ? » Lui demandas-tu en montrant la place vide à côté d’elle.

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Cora & Jessian

La soirée promettait d’être exactement ce qu’il lui fallait pour se changer les idées. C’est du moins avec ce label que l’évènement lui avait été vendu, bien que Cora sache pertinemment qu’elle n’allait pas y trouver son compte en termes de divertissement. Elle avait la tête perdue dans ses pensées depuis des mois et ce n’était pas le rassemblement d’une bande d’adulte auprès d’un buffet ambiancé par le dernier dj à la mode qui allait placer autre chose dans sa petite tête. Cora cogitait en permanence. Chaque seconde était vouée aux choix qui l’avaient amené là où elle se trouve aujourd’hui. Tout tournait autour de ses souhaits, ses aspirations et la façon dont elle aimerait que les choses se poursuivent. Quelque chose s’était arrêté chez la rousse : le temps. Elle vivait ses journées comme une période en stand-by, comme si plus rien n’avançait. Privée d’avenir jusqu’à ce qu’elle ait trouvé celui qu’elle souhaite se donner et quel meilleur moyen de connaitre son futur qu’en étudiant soigneusement son passé et les erreurs qui l’avaient amené là, à tout relativiser comme si son existence n’était qu’un théorème qui cherche sa solution. Toutefois, elle avait laissé sa chance à l’anniversaire de son amie, poussée par des arguments tels que « ça te changera les idées » ou bien « tu pourras revoir du monde » alors que ceux-ci n’avait que très peu d’effet. Ce qui a convaincue Cora, c’est l’assurance d’avoir la paix après avoir accompli cette effort et l’occasion de le ressortir si jamais d’aventure, quelqu’un chercherait à la sortir de son état d’esprit actuel. C’est donc ainsi que l’on retrouve la jeune femme à cette soirée, assise en retrait après avoir fait l’effort de demander quelques nouvelles à des personnes qui ne voulaient qu’entendre le récit de ses histoires familiales, maintenant que celles-ci avaient une valeur médiatique. Remarque, peut-être qu’elle devrait le prendre comme un compliment que des personnes s’intéressent réellement à ce qu’elle pourrait avoir à raconter. Un sujet qu’elle mettra en réflexion plus tard et après un énième congé, elle se décide finalement à se mettre en retrait, à prendre le temps de poursuivre ses réflexions. Cora, elle apprécie d’avoir la tête ailleurs dernièrement. « Cora ? » l’interrompt une voix qu’elle replace seulement après avoir aperçu le visage à laquelle elle appartient. La surprise la gagne parce qu’elle n’avait pas entendu dire que Jessian serait là et parce qu’elle avait été tellement silencieuse face à ses tentatives de contact qu’elle n’avait jamais pensé que cette dernière irait la voir. Soudainement, c’est le malaise qui s’installe, nuancé par l’embarras de ne plus être seule avec elle-même. « Je peux m’asseoir ? » demande t-elle en pointant la place à ses côtés. Elle sait qu’elle pourrait trouver une façon de s’évader de la situation, de lui dire qu’elle allait justement aux toilettes avant de prendre la fuite ou de trouver où se cacher mais Jessian n’était pas la seule personne que Cora avait mise de côté ces derniers mois et elle avait réussi à avoir bien des conversations alors qu’elle n’avait pas été une bonne amie, donc pourquoi l’éviter ? Son silence n’était-il pas l’une des erreurs qu’elle continuait de ressasser sans être capable de trouver la force de la réparer ? « Oui, je t’en prie, la place est libre. » Un silence s’installe pendant lequel l’ancienne star ne sait pas trop quoi ajouter. Crever l’abcès ou bien parler de banalités ? Voilà qui lui semble insurmontable dans un premier cas, et insultant dans l’autre. « Tu vas bien ? » se risque t-elle à demander, hésitant à étendre sa question au bien être de Morgane, même si Cora avait déjà pu avoir des éléments de réponse à cette question lors de sa rencontre avec le père de cette dernière. « J’imagine qu’elle a réussi à te prendre toi aussi par les sentiments pour que tu viennes, ça ne te ressemble pas ses soirées » dit-elle en pointant du nez l’hôtesse dont on aurait pu douter des liens d’amitiés avec Cora tant leurs caractères sont diamétralement opposés, la même chose avec Jessian qui avec les années avait arrêté toutes ces soirées folles à se mettre dans des états pas permis.

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Cora & Jessian

La disparition de Cora dans ta vie avait été progressive, à tel point que tu ne l’avais pas vue venir. Quand tu étais revenue à Brisbane il y a quatre ans, tu avais rapidement rendu visite à ton ancienne amie avec qui tu avais gardé contact pendant tes années à vadrouiller et ensuite tes années à Londres. Mais ce n’était jamais pareil que quand vous étiez toutes les deux à Brisbane. Retrouver votre complicité n’avait pas été difficile et tu lui avais proposé d’être la marraine de Morgane, titre qu’elle avait accepté avec une réserve que tu n’avais pas réussi à interpréter à l’époque. Et puis après une année à t’occuper de Morgane et à te réhabituer à une vie à Brisbane, tu avais repris ton activité professionnelle et ton emploi du temps c’était rapidement rempli. Celui de Cora l’étant aussi, il était pus difficile de se voir mais vous y étiez arrivés jusqu’à ce que Cora ne réponde plus réellement à tes messages ou à tes appels. Tu avais d’abord pensé qu’elle devait être occupée et qu’elle te rappellerait plus tard mais cela n’avait jamais été le cas. Ce n’est que plus tard, quand tu avais allumé la télévision un matin que tu étais tombée sur le pourquoi tes appels étaient restés sans réponse. L’histoire cachée de Cora, une histoire que même toi, qui te considérait parmi ses proches au moins à cette époque là, ne connaissait pas. Tu n’en avais pas réellement voulu à Cora de ne pas t’en avoir parlé, après tout c’était son choix. Non, tu lui en voulais de ne pas te laisser l’aider maintenant qu’elle s’engageait dans des procédures judiciaires importantes et qu’elle se prenait la presse en pleine figure. Tu avais essayé de l’appeler plusieurs fois, de la contacter par plusieurs biais mais cela fut un échec. Tu avais donc fini par laisser tomber espérant qu’un jour Cora sorte de cette solitude ou du moins de cet isolement dans lequel elle semblait vouloir se plonger. Mais les mois avaient passé sans nouvelle et sans appel et tu le regrettais amèrement. Alors quand ta collègue et amie était venue te mettre la présence de Cora sous le nez lors de son anniversaire, tu n’avais pas hésité. Au pire, si Cora n’était pas là, tu pourrais toujours faire un tour rapide, discuter à droite à gauche avant de rejoindre Morgane chez ta soeur pour une soirée entre filles. Mais ton amie était tout sauf une menteuse voilà pourquoi tu ne fus pas surprise de trouver Cora à cette soirée. Et tu ne fus pas vraiment surprise de l’y trouver un peu à l’écart des autres invités. Tu ne savais pas quelle vie menait ton amie depuis que les poursuites judiciaires étaient terminées et que la presse s’était calmée. Mais à la voir à l’écart ce soir, dans ses pensées alors que la fête battait son plein, tu n’avais aucun mal à imaginer que sa vie aujourd’hui ne ressemblait en rien à celle que tu lui avais connu jusque là. Tu t’approches et tu vois la surprise se lire sur les traits de Cora alors que tu l’interpelles. La surprise puis comme une certaine gêne ensuite. Voilà longtemps que tu as laissé la colère derrière toi en ce qui concerne ton amie. Oui, tu lui en veux un peu mais tu n’es pas vraiment en colère, plus maintenant en tout cas. « Oui, je t’en prie, la place est libre. » Tu t’installes sans dire un mot de plus. Parce que la vérité c’est que tu n’as pas vraiment pensé à ce que tu dirais à Cora une fois que tu l’aurais devant toi. Ou plutôt, tu sais ce que tu veux lui dire mais tu ne sais pas par quoi commencer. « Tu vas bien ? J’imagine qu’elle a réussi à te prendre toi aussi par les sentiments pour que tu viennes, ça ne te ressemble pas ses soirées » Tu laisses échapper un petit rire à ces paroles en secouant la tête. Ce que Cora aurait dû dire c’était que ces soirées ne te ressemblaient plus. Il fut un temps où tu adorais y mettre les pieds. Aujourd’hui tu les évitais si possible même s’il t’arrivait quelques écarts quand Morgane était chez son père. Pendant une soirée tu retrouvais la Jess irresponsable d’autrefois et c’était sacrément bon. Mais la plupart du temps tu fuyais ce genre de soirées. Buvant une gorgée de ta boisson, tu lui dis : « Ça fait des semaines qu’elle me supplie pour que je vienne et j’étais bien décidée à ne pas céder jusqu’à ce qu’elle mette sur la table le seul élément qui pouvait me faire changer d’avis. Elle a toujours été très forte. » Dis-tu un petit sourire amusé sur les lèvres. Reine de la manipulation, cela ne te dérangeait pas d’avoir flanché si cela te permettait de reprendre contact avec Cora et de pouvoir t’assurer que ton amie allait bien. « Mais sinon je vais bien. Tout se passe bien au boulot, Morgane se porte comme un charme et mes relations avec Abel se passent relativement bien. » Oui, relativement parce que tu n’étais pas certaine que coucher avec ton ex-mari était la meilleure idée du siècle mais ce n’était pas le sujet de la conversation. « C’est plutôt à toi que je devrais poser la question. Comment tu vas ? » Tu espérais qu’elle ne te ferait pas une réponse bateau et sans fond parce que tu pouvais lire sur son visage qu’elle n’allait pas bien.

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Cora & Jessian

Elle cherche ses mots. Tout dans sa tête n’est qu’un arbitrage entre crever l’abcès ou bien jouer l’autruche en parlant de banalités mais Jessian arrive trop vite. Cora ne savait pas que cette dernière serait invitée et ne s’en était pas doutée car autrement elle aurait réfléchit à une façon d’agir, à une amorce pour expliquer tout ce qu’elle devrait justifier à sa meilleure amie, ou peut-être serait-elle simplement pas venue par peur d’affronter ses responsabilités. C’est comme ce qu’elle avait répondu à Abel concernant Jessian, que le plus dur, c’est de revenir. Bien sûr, Cora ne regrette pas son isolement. Elle gère ses émotions ainsi et sait pertinemment que tout aurait été plus difficile si elle avait dû faire face chaque jour à la pitié de ses proches. Même loin, elle savait que Jessian la soutenait et c’était ça l’important, pas le fait qu’il fallait justement qu’elle soit loin. « Ça fait des semaines qu’elle me supplie pour que je vienne et j’étais bien décidée à ne pas céder jusqu’à ce qu’elle mette sur la table le seul élément qui pouvait me faire changer d’avis. Elle a toujours été très forte. » explique Jessian à une Cora attentive qui aurait voulu que Jessian parle encore et encore tant que ça lui évite d’avoir à ouvrir à nouveau la bouche. Elle aimerait tellement avoir à juste l’écouter sans jamais avoir à parler juste pour pouvoir continuer à éviter le moment où il faudrait bien qu’elle le fasse.  « Mais sinon je vais bien. Tout se passe bien au boulot, Morgane se porte comme un charme et mes relations avec Abel se passent relativement bien. » Elle ne dit rien, contente de ce que Jess annonce même si l’inverse l’aurait surprise. Cela fait bien trop longtemps qu’elle est hors de la vie de la brune pour tout savoir mais lorsqu’elle avait croisé Abel la dernière fois, il ne lui avait pas renvoyé l’image de quelqu’un avec qu’il serait difficile de communiquer. Peut-être avait-il réussi à lui rendre une impression erronée. Elle l’ignore.  « C’est plutôt à toi que je devrais poser la question. Comment tu vas ? » Retourne finalement Jessian, ce qui représente tout ce que Cora craignait. Si elle devait lui dire toute la vérité : non, elle ne va pas bien. Doit-elle le fait pour autant ? Raconter ses misères après autant de temps sous Terre lui paraîtrait être un manque cruel de respect à son égard. Elle est désarçonnée un instant et après un silence, elle se décide à répondre comme elle le fait à tous ceux qui posent la question. « Je vais bien. En ce moment, j’essaie de faire profil bas pour qu’on m’oublie un peu. C’est pas tous les jours très simples. » Qu’elle commente en s’essayant à être drôle parce si la pression était moins forte qu’avant, il y’a toujours quelqu’un pour la croiser dans la rue et lui poser une question fortement malvenue qui lui rappelle exactement ce par quoi elle est passé. « Je suis revenue à la tête du refuge aussi. J’essaie d’étudier le champ de mes possibilités actuelles. » A savoir les portes qui lui sont restés ouvertes et celle qui se sont fermées. Tout n’est que réflexion actuellement chez Cora. C’est ce qu’il y’a à retenir. « J’ai décidé d’arrêter l’acting et le mannequinat » annonce t-elle finalement. Bon, la nouvelle avait été divulguée dans la presse mais ça ferait au moins une chose que Cora sait qu’elle aimerait à avoir le retour de la jeune femme sur cette décision que plusieurs personnes critiquent vivement.

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Malgré l’éloignement de ces deux dernières années, tu considères toujours Cora comme ta meilleure amie. Du moins celle dont tu restes, encore aujourd’hui le plus proche et la seule en qui tu as totalement confiance. Ton métier fait que tu es entourée et tu peux compter sur tes amies mais ce ne sont que des amies de circonstances qui s’effaceront certainement de ta vie aussi facilement qu’elles y sont apparues. Mais pas Cora. Votre relation a toujours été différente. La tension entre vous est palpable. Il ne faut pas être un génie pour ressentir l’anxiété de Cora alors que tu lui parles. Rien que le fait qu’elle ait accepté que tu sois là a l’air d’être un grand pas. Tu ne comprends pas pourquoi mais d’après les dires des personnes qui l’entouraient également à l’époque, il n’y a pas qu’avec toi qu’elle a coupé les ponts. Morgane a arrêté après quelques mois de demander si elle allait revoir sa marraine. Et du haut de ses deux ans à l’époque, il n’était pas difficile de la distraire, de détourner son attention. Y aura-t-il un jour où Cora reprendra ce rôle dans la vie de Morgane ? Tu l’espères sincèrement mais cela prendra peut-être un peu de temps et au final, ce n’est pas pour ça que tu es venue ce soir. L’idée d’un contact, une reprise de contact avec Cora est tout ce que tu recherches quand tes textos, tes appels et tes courriels n’ont jamais eu droit à une réponse. Alors tu parles, tu parles un peu de toi, de Morgane, de votre amie commune et puis tu décides de te jeter à l’eau et de lui demander comment elle va elle. Ce n’est pas par indiscrétion, c’est par curiosité car la réponse t’intéresse réellement. Si ton amie a été aussi seule que son entourage semble te l’avoir confirmé, les épreuves qu’elle a traversé depuis des mois n’ont pas dû être simples à gérer. C’est le silence qui répond dans un premier temps à tes questions et tu commences à penser que Cora ne te répondra jamais quand finalement, elle ouvre la bouche : « Je vais bien. En ce moment, j’essaie de faire profil bas pour qu’on m’oublie un peu. C’est pas tous les jours très simples. » Tu n’as aucun mal à croire que ce n’est pas facile tous les jours. Tu as beaucoup plus de mal à croire qu’elle va bien. Tout comme toi, Cora a été habituée à donner cette réponse de manière automatique avec un petit sourire rassurant depuis son plus jeune âge. Mais son air perdu, dans les nuages que tu avais surpris quand elle ignorait ta présence te faisait penser que tu avais la version embellie de l’histoire. « Je suis revenue à la tête du refuge aussi. J’essaie d’étudier le champ de mes possibilités actuelles. J’ai décidé d’arrêter l’acting et le mannequinat. » Tu n’es pas surprise de l’apprendre, pas aujourd’hui en tout cas. Depuis que Cora a coupé vos liens, tu as mis une alerte Google sur la jeune femme et l’annonce de l’arrêt de sa carrière dans le milieu n’était pas passée inaperçue. Après y avoir réfléchi, tu n’avais pu t’empêcher de te dire que c’était en réalité plutôt logique finalement. Une manière de tourner la page et d’écrire une nouvelle histoire. « Les photographes perdent une superbe mannequin et nous une collègue géniale mais on s’en remettra. » Lui dis-tu avec un petit sourire. « L’essentiel c’est que tu te sentes bien et repartir de zéro, sans le passif de ce monde est peut-être une bonne idée. Et puis je doute qu’on te refuse un retour si tu changeais d’avis. » Cora ne te semblait pas être quelqu’un qui changeait beaucoup d’avis mais on ne sait jamais, avec les années, tout peut changer. C’était une leçon que tu avais apprise à tes dépends. « Ton évaluation des possibles t’a déjà donné quelques pistes ? » Demandas-tu curieuse décidant d’éluder sa première phrase. Puis décidant de tenter le tout pour le tout, tu lui demandes : « Morgane commence à entrer dans sa période animaux, on pourra peut-être passer te voir au refuge pour qu’elle voit les animaux. » C’était une manière pour toi de voir si Cora était prête à t'accepter de nouveau dans sa vie et si oui, jusqu’à quel point.

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Elle devrait avoir honte. C’est ce qu’elle n’arrête pas de se dire intérieurement que c’est une honte la façon dont elle répond à Jessian, à lui faire des réponses aussi simples et calculées d’avance qui n’apportent rien que la brune ne pourrait pas deviner elle-même. C’est ce que Cora fait avec tout le monde, mais tout le monde n’était pas Jessian et il était très peu respectueux de sa part compte tenu de leur amitié qu’elle lui offre des réponses aussi pauvre. Sa conscience lui martèle que son comportement n’est pas correct mais il y’a une peur d’elle qui se met en chemin dès qu’il lui prend l’envie de tout lâcher devant son amie, de lui confier tout ce qui ne va pas comme le ferait une enfant à sa maman, la peur du rejet parce qu’elle s’était tant éloignée qu’elle savait que cette option n’était plus possible. « Les photographes perdent une superbe mannequin et nous une collègue géniale mais on s’en remettra. » lui répond Jessian, d’une façon encourageante à laquelle Cora pouvait s’attendre. « L’essentiel c’est que tu te sentes bien et repartir de zéro, sans le passif de ce monde est peut-être une bonne idée. Et puis je doute qu’on te refuse un retour si tu changeais d’avis. » Elle hausse les épaules. Elle avait techniquement déjà claqué la porte et après le remue-ménage qu’avaient causé ses affaires, elle doute qu’un producteur serait enclin à engager à nouveau une femme qui peut être autant une source de problème que Cora peut l’être. « Je n’en suis pas si sûre mais ce n’est pas grave, ce n’est vraiment pas prévu cette fois. » Non, Cora voulait être maitresse d’elle-même. Elle ne voulait plus avoir à faire attention à ce qu’elle pourrait dire ou faire. Elle ne voulait plus avoir à correspondre à ce que l’on attendait d’elle sous prétexte que c’est comme ça que les contrats viendraient. Elle voulait décider et si c’était un projet flou encore, c’était bien en route. « Ton évaluation des possibles t’a déjà donné quelques pistes ? » Elle prend une grande inspiration. Ça aussi, elle n’en parlait pas mais plus parce qu’il s’agissait de débuts de projet que parce que c’était trop difficile et puis parce qu’elle ne causait pas de la Floride, d’Arthur ou de quoique ce soit d’autre, elle devait bien ça, d’être transparente sur ses souhaits. « Je songe à passer derrière la caméra. » dit-elle de but en blanc, très rapidement comme s’il ne s’agissait que d’un gros mot. « Ce n’est qu’une idée mais j’ai besoin du cinéma, j’ai besoin de cet environnement et il faut que je trouve une place différente de celle d’avant. » Mais ça fait peur parce qu’elle avait vu faire mais qu’elle n’avait pas fait et que c’était un sacré domaine de requin l’air de rien mais tel était la place qu’elle aimerait prendre. Le temps qu’elle ait le courage nécessaire, elle reste au refuge comme elle l’annonce à Jessian. Elle avait éprouvé la même peur quand elle l’avait fondé trois ans plus tôt et maintenant c’était son sanctuaire. « Morgane commence à entrer dans sa période animaux, on pourra peut-être passer te voir au refuge pour qu’elle voit les animaux. » propose Jessian, ce qui lui vaut un grand oui. « Ce sera avait plaisir, tu sais qu’on propose aux visiteurs de les promener ? Ça leur permet un contact avec des gens et les parents qui n’assumeraient pas un chien sont assez ravis parce que ça permet aux enfants de s’en occuper un peu. » Elle ne sait pas trop pourquoi elle dit ça, peut-être une façon détournée d’inviter Jessian à venir plus souvent avec Morgane, elle sait que ça lui ferait plaisir. « En tous les cas, vous êtes les bienvenus ! »

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Tu as l’impression que tu es en train de marcher sur des oeufs, que chaque parole pouvait potentiellement être la mauvaise et que Cora pouvait à tout moment se refermer sur elle-même et disparaître de nouveau. Tu n’aimais pas cette situation, tu ne l’aimais pas du tout. Avec Cora, ça avait toujours été le contraire. Tu n’avais jamais eu peur d’être toi-même et tu pouvais l’être en toute confiance parce que tu savais que tu pouvais compter sur elle et qu’elle ne te trahirait pas. Elle ne t’avait pas trahie, elle avait juste décidé de ne plus répondre à tes messages et à tes appels pendant de longs mois qui s’étaient transformés en année. Alors cette fête, c’était une occasion en or pour toi et tu espérais qu’avec tes questions, tu n’allais pas la faire fuir. Tu avais déjà marqué un point, Cora avait accepté que tu prennes place à côté d’elle et que vous discutiez. Certes, vous n’alliez pas vous confier vos secrets les plus enfouis tout de suite mais c’était déjà un début. Elle finit par t’annoncer qu’elle avait mis fin à sa carrière de mannequin et d’actrice. Tu en avais entendu parler mais tu n’y avais pas prêté plus d’attention que ça. Si c’était son choix et qu’elle ne se voyait plus faire ce métier, c’était le bon. Tu allais perdre une collègue en or et l’idée de ne plus jamais travailler avec elle te faisait mal au coeur mais tu allais t’en remettre. « Je n’en suis pas si sûre mais ce n’est pas grave, ce n’est vraiment pas prévu cette fois. » Les scandales s’étaient enchainés autour de Cora ces dernières années et tu pouvais comprendre que des producteurs ou des marques ne veuillent plus l’avoir comme égérie mais s’il y a bien une chose que tu as remarqué dans ce milieu c’est que le temps passe plus vite. En laissant les choses se tasser, les gens oublieraient et l’embaucheront de nouveau. Mais tu gardais cette pensée pour toi et n’ayant pas autre chose à ajouter, tu ne pus t’empêcher de lui demander si elle avait déjà une idée de ce qu’elle allait faire. Parce que Cora ne pouvait pas rester inactive jusqu’à la fin de sa vie, cela ne lui ressemblait pas. « Je songe à passer derrière la caméra. Ce n’est qu’une idée mais j’ai besoin du cinéma, j’ai besoin de cet environnement et il faut que je trouve une place différente de celle d’avant. » Tu n’as aucun mal à imaginer Cora derrière la caméra en train d’expliquer à une flopée d’acteurs sa vision des choses et ce qu’elle attend d’eux pour telle ou telle scène. Tu n’avais jamais été attirée plus que ça par le cinéma, tu avais tourné quelques spots publicitaires tout au plus mais pour avoir déjà accompagné Cora sur un certain nombre de plateaux de tournage, tu ne voyais pas pourquoi elle hésitait à se lancer. Car la manière dont elle te l’avait dit te laissait entrevoir un certain nombre d’hésitations. « Si tu sens que c’est ce que tu veux faire, faut se lancer ! Qu’est-ce qui te retient ? » Lui demandas-tu curieuse avant d’ajouter : « Je sais que c’est différent mais quand j’ai voulu reprendre le boulot après mes deux années d’arrêt quand j’ai eu Morgane, j’étais terrifiée à l’idée que toutes les portes allaient se fermer devant moi. Mais j’ai trouvé un bon agent, j’ai trouvé mon agence et je te connais, tout comme moi tu donneras tout ce que tu as pour que ton projet réussisse. Et je serai là pour te soutenir, si tu le veux bien. » Lui dis-tu sincèrement. Tu espérais que Cora te laisserait de nouveau faire partie de sa vie, l’aider à traverser les épreuves qui allaient se mettre sur sa route. Car même si elle méritait de ne plus en rencontrer, tu n’étais pas assez naïve pour penser que cela allait être le cas. Ton amie te parla de son refuge animalier où elle passait pour l’instant le plus clair de son temps et tu ne pus t’empêcher de lui proposer d’aller lui rendre visite avec Morgane un de ces jours. « Ce sera avait plaisir, tu sais qu’on propose aux visiteurs de les promener ? Ça leur permet un contact avec des gens et les parents qui n’assumeraient pas un chien sont assez ravis parce que ça permet aux enfants de s’en occuper un peu. En tous les cas, vous êtes les bienvenus ! » Tu regardes Cora avec des yeux remplis de surprise. Tu étais prête à supplier ton amie de vous laisser lui rendre visite et tu ne t’attendais pas à ce que Cora te propose de venir quand vous le souhaitez en te proposant une activité que Morgane allait adorer. Tu n’avais aucune envie d’avoir un animal chez toi, tu partais en photoshoot à l’étranger bien trop souvent pour t’occuper en plus de ta fille d’un animal. Mais Morgane adorerait s’en occuper quelques heures au refuge. « C’est une excellente idée ! Morgane va adorer ! Attend que je le lui propose et tu vas nous voir rapidement débarquer. » Lui dis-tu avec un petit sourire. « On passera bientôt, tu vas voir, Morgane a bien grandi. » Dis-tu à ton amie avant de lui demander : « A part le boulot, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment ? » Lui demandas-tu en buvant une gorgée de ton verre.

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Cora & Jessian

Elle regrette vivement qu’elles en soient arrivées là. Avec Jessian à ses côtés, elle aimerait tellement pouvoir parler des vraies choses qui l’entourent. De la Floride, de Finnley, de ce dégoûts d’elle-même qu’elle ressent dès qu’elle y pense et même parfois sans que rien ne provoque ce sentiment. Elle aimerait pouvoir lui dire que rien ne va, qu’elle se sent plus seule que jamais. Mais si elle venait à le faire, elle doute qu’elle pourrait recevoir le retour que cette solitude, c’est elle qui l’a créé et qu’elle en est responsable. C’est une vérité, et un remord, maintenant qu’elle tente de reprendre le cours normal de sa vie. Parce qu’il reste toujours très difficile que de parler des sujets difficiles, Cora répond au moins à Jessian au sujet de ses nouvelles ambitions professionnelles maintenant qu’elle lui a confirmé qu’être devant l’objectif ne ferait plus partie de rien du tout. Cora aspire à être une femme de l’ombre. Elle veut être oubliée mais pas en mettant de côté ce qu’elle aime tant faire. « Si tu sens que c’est ce que tu veux faire, faut se lancer ! Qu’est-ce qui te retient ? » Le manque d’expérience. La crédibilité. Le fait qu’il y’a quelques mois, sa tête était partout dans les magazines. Et puis, Cora n’avait jamais fait ça. Elle avait écouté Robb parler de réalisation pendant des années mais n’avait jamais rien fait de pratique dans le domaine et pour quelqu’un comme Cora qui sortait rarement de sa zone de confort – vu les résultats qu’elle écopait – c’est difficile de se projeter dans cette carrière-là de façon viable. Tout est à refaire. « Je sais que c’est différent mais quand j’ai voulu reprendre le boulot après mes deux années d’arrêt quand j’ai eu Morgane, j’étais terrifiée à l’idée que toutes les portes allaient se fermer devant moi. Mais j’ai trouvé un bon agent, j’ai trouvé mon agence et je te connais, tout comme moi tu donneras tout ce que tu as pour que ton projet réussisse. Et je serai là pour te soutenir, si tu le veux bien. » Elle lui sourit en se retenant de rebondir sur le fait que leurs deux situations sont différentes et qu’un bon agent n’est pas la solution à ses problèmes. C’est compliqué de toute expliquer à Jessian parce qu’elle essaie d’être optimiste et supportive et même si Cora apprécie le geste, ça ne rend pas son projet plus facile à atteindre. « Merci beaucoup » répond t-elle justement à sa proposition de soutien. « Je me lancerais dedans quand je serais prête, je ne veux pas me précipiter inutilement. » Ce qui est en soi, une bonne justification et afin de tranquilliser son amie, elle ajoute peu après. « Quand ce sera bien lancé, je te promet que tu seras la première personne au courant. » Pour l’instant, elle a son refuge dont elle continue d’apprécier la tranquillité. Elle se plait à juste gérer des bénévoles et préparer ses propres projets. Comme elle l’avait dit à Vitto, le fait que ce soit suffisant pour elle ne durera pas longtemps parce que tout l’monde sait que Cora ne vit bien que quand elle a du travail par-dessus la tête. « C’est une excellente idée ! Morgane va adorer ! Attend que je le lui propose et tu vas nous voir rapidement débarquer. » Et c’est pour obtenir cet effet là que Cora avait lancé la proposition. Beaucoup des animaux arrivaient dans ses locaux parce que les gens de la ville n’avaient pas d’espace chez eux, ou même le temps. Ce programme avait été son idée, celui de garder les animaux mais de leur donner l’occasion d’un vrai contact avec des humains. « On passera bientôt, tu vas voir, Morgane a bien grandi. » « J’ai hâte de la revoir » dit-elle, sincèrement. La dernière fois qu’elle avait vu sa filleule, elle n’était qu’un bébé. Là, ce devait être une vraie petite fille. Cora ressent à cette pensée un profond regret, à force de pleurer ce fils qui l’a rejeté, elle en a oublié cette enfant qui pourrait toujours avoir besoin de sa présence. « A part le boulot, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment ? » Elle hausse les épaules. Jamais autre chose que le boulot n’a de toute façon occupé l’esprit de Cora Coverdale. « J’ai seulement le travail. Je crois que c’est la chose la plus constante que j’ai pour moi. » Et surtout, c’est la seule chose qu’elle peut se permettre de contrôler encore. « Tu sais, je travaille encore à retomber sur mes pieds. C’est pas si simple de sortir et je dois dire que j’ai tendance à vouloir rester à l’intérieur. Mettre le pied dehors est un effort surhumain. » Sauf quand il s’agit d’aller travailler, évidemment. Mais pour tout le reste, elle devait lutter ; Rien que ce soir avait été difficile. « Je suis désolée de tout ça, j’ai beaucoup changé. » termine t-elle par dire. Elle n’était plus drôle et souriante, elle n’avait plus rien de la pile électrique. Elle n’est qu’une ombre qui attend que les choses se réparent d’elles même.

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Cora & Jessian

Cora était l’exemple parfait qui illustrait qu’une vie sous les projecteurs, une vie sans problème financier n’était pas une vie aussi simple que les gens voulaient bien le croire. Tu essayais souvent de le faire comprendre aux autres mais sans réel succès. Après tout, quand on apparait dans les magazines et qu’on a quelques zéros sur son compte en banque, tout peut aller pour le mieux non ? L’histoire qu’avait vécu Cora plus jeune et ses répercutions montraient bien pourtant que rien n’était aussi simple. Tu aurais aimé être là pour ton amie comme elle avait été là quand tu étais revenue à Brisbane après ton divorce. Entre ton nouveau rôle de mère et le deuil de ta relation avec Abel, rien n’avait été simple à cette époque et avoir Cora dans ton camp avait été un soulagement. Tu étais légèrement blessée que Cora t’ait tenue en dehors de sa vie alors qu’elle traversait une période plus que difficile mais le fait qu’elle l’ait fait avec toutes les personnes de son entourage t’apaisait un peu. Elle te parla de son envie de produire, de réaliser des films et tu ne perdis pas de temps à l’encourager. Il fallait qu’elle se projette de nouveau dans quelque chose et malgré ce qu’elle pensait de sa réputation actuelle, tu étais certaine qu’elle se relèverait de tout cela. « Merci beaucoup. Je me lancerais dedans quand je serais prête, je ne veux pas me précipiter inutilement. Quand ce sera bien lancé, je te promet que tu seras la première personne au courant. » Le cinéma était un milieu que tu ne connaissais que de loin, un milieu que tu côtoyais depuis des années sans jamais réellement l’intégrer. Et tu ne cherchais pas à le faire. Ton truc c’était les photos et même s’il t’arrivait de tourner des spots publicitaires, tu n’avais jamais été attirée par le cinéma. Même si un minuscule rôle dans un film un jour t’amuserait certainement beaucoup. Mais ce n’était pas un but pour toi dans la vie. « Tu as le temps de revenir sur le devant de la scène. » Lui dis-tu avant de marquer une petite pause. « Et puis en prenant ton temps, tu nous promets de revenir avec un grand boom, ça fermera un grand nombre de clapets je pense. » Dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. La presse avait toujours la fâcheuse tendance d’enfoncer les personnes qui n’étaient pas au top de leur forme ou de leur célébrité parce que c’était facile de s’attaquer à elles. Toutefois, cela serait plus difficile quand Cora leur montrerait de quoi elle était capable. Parce que même si tu comprenais pourquoi elle avait eu besoin de se couper de ce milieu, disparaître complètement alors qu’elle avait été une figure publique presque toute sa vie, c’était donner à tous ces gens la possibilité de raconter ce qui leur plaisait. Devant l’invitation de Cora à passer au refuge dont elle s’occupait avec ta fille, tu fus très surprise mais tu n’hésitais pas à l’accepter et à lui signaler que vous passerez bientôt. Morgane n’avait pas beaucoup de souvenirs de sa marraine, elle la connaissait plus grâce à des photos qu’autre chose mais cela allait désormais changer. « J’ai hâte de la revoir » Un sourire sincère se dessina sur ton visage et tu commençais un peu à te détendre. Cora n’était pas en train de fuir, tout allait bien se passer. Tu décidais donc de lui demander ce qu’elle faisait en dehors de réfléchir à ses projets professionnels et en dehors du refuge car elle devait avoir du temps à occuper. « J’ai seulement le travail. Je crois que c’est la chose la plus constante que j’ai pour moi. Tu sais, je travaille encore à retomber sur mes pieds. C’est pas si simple de sortir et je dois dire que j’ai tendance à vouloir rester à l’intérieur. Mettre le pied dehors est un effort surhumain. Je suis désolée de tout ça, j’ai beaucoup changé. » Effectivement, ce n’était pas un comportement qui ressemblait à la Cora que tu connaissais avant. Qu’elle ait changé ne te surprenait pas mais tu trouvais surtout cela très triste qu’elle se sente plus à l’aise à l’intérieur, comme si rester enfermée chez elle était la bonne solution. « Tu n’as pas à t’excuser tu sais. Les expériences que l’on traverse nous changent, c’est normal. » Dis-tu en haussant les épaules avant d’ajouter : « Tu … C’est pas un peu trop solitaire tout de même ? Enfin, je comprends que tu aies besoin de te retrouver mais rester seule chez toi, ce n’est pas un peu solitaire ? » Tu avais toujours été une petite abeille sociale qui allait butiner à droite à gauche alors ce genre de solitude était quelque chose que tu avais du mal à envisager. « C’est donc un honneur de te voir par ici ! Tu veux qu’on aille prendre un verre ? Et qui sait ? On pourrait même finir par danser. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu veilleras à ce que personne ne l’embête mais ce serait idiot de ne pas profiter de l’occasion qu’est cette fête pour sortir Cora de ses habitudes si possible.

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Cora & Jessian

Jessian provoquait ce sentiment chez Cora qui la poussait à parler de sujet qu’elle taisait auprès de tout le monde. La brune a ce pouvoir magnétique qui depuis leur première rencontre a toujours poussé Cora à se confier à elle là où elle ne l’osait pas avec d’autres personnes. C’est toujours le cas aujourd’hui, additionné à la culpabilité que ressent Cora au sujet de la façon dont elle a géré son entourage récemment, elle ressent le besoin de tout dire et à défaut de le faire parce qu’elle a bien trop peur de dépasser une limite que la distance aurait instauré entre elles, elle n’hésite pas à lui confier des projets que seul un groupe très restreint d’individu a eu vent parce qu’elle a encore bien trop peur de se lancer, d’échouer et de devenir une risée. « Tu as le temps de revenir sur le devant de la scène. » Jessian marque un point. Cora a le temps. Elle se sent pressurée par toutes ces personnes qui lui demandent quel sera le bail maintenant qu’elle n’est plus actrice et qu’elle refuse tout contrat. Elle se sent poussée par toutes ces questions à propos de ce que sera sa vie maintenant à un point qu’elle stresse déjà à se dire qu’elle doit trouver une porte vers autre chose alors qu’elle aimerait encore profiter de là où elle est aujourd’hui et de goûter sa tranquillité, cachée du reste du monde. « Et puis en prenant ton temps, tu nous promets de revenir avec un grand boom, ça fermera un grand nombre de clapets je pense. » Elle aimerait que ce soit le cas, mais même si elle mettait un tel projet que celui de produire en route, elle ne reviendrait pas comme avant et se refuserait à jouer le même jeu. Elle sait que si elle commence à penser à tout ce que l’on pourrait dire d’elle, c’est le meilleur moyen pour que sa vie soit comme avant et c’est ce qu’elle cherche à éviter à tout prix. C’est ce que Cora essaie de faire comprendre à Jessian en lui expliquant que son quotidien aujourd’hui, c’est la quiétude du refuge et la sécurité que lui offre les quatre murs de sa maison parce qu’elle a besoin de barrière aujourd’hui, elle a besoin de quelque chose pour empêcher les gens d’entrer dans sa vie sans prévenir et d’agir avec ses histoires sans demander son autorisation. Elle tient tout le monde à l’écart parce qu’un inconsciemment, c’est comme ça que l’on est à l’abri. Elle sait, elle s’en rend compte en expliquant que ses propos n’ont rien à voir avec la jeune femme pleine de vie qu’elle était à une époque. Cora n’arrive plus à voir le bon côté des choses et désormais rares sont les personnes dont elle ne craint pas qu'elles soient là pour les mauvaises raisons. « Tu n’as pas à t’excuser tu sais. Les expériences que l’on traverse nous changent, c’est normal. » Jessian est compréhensive. Forcément, ça donne envie à Cora de fondre en larme et de raconter ses malheurs mais elles sont à une soirée et le fait d’être entourée la pousse à ne rien en faire. « Tu … C’est pas un peu trop solitaire tout de même ? Enfin, je comprends que tu aies besoin de te retrouver mais rester seule chez toi, ce n’est pas un peu solitaire ? » demande Jessian lorsque Cora confie sa difficulté d’aller à l’extérieur. Elle vient de passer près d’une année à devoir surveiller le moindre de ses gestes en public sous peine de finir dans les journaux. C’est solitaire mais nécessaire. « ça l’est. » avoue Cora avant de reprendre « Mais c’est comme ça, c’est le seul endroit où je n’ai pas à penser à ce que je renvoie. Chez moi, je suis seule et je peux penser à tout sans la charge mental qui me tombe dessus dès que je pose le pied dehors. » Elle a peur du dehors, tout simplement et il lui avait fallu beaucoup d’effort pour venir jusqu’ici, des efforts motivés par la peur de ce que l’on penserait de son absences. Au final, le problème de Cora, c’est la peur de ne jamais faire comme il faut. « C’est donc un honneur de te voir par ici ! Tu veux qu’on aille prendre un verre ? Et qui sait ? On pourrait même finir par danser. » Elle s’arrête un instant de penser avant de jeter un coup d’œil à l’endroit où d’autres dansent. Elle n’est pas seule là, elle est avec Jess et c’est un réconfort suffisant pour la pousser à se dépasser. Après tout, y’a l’envie de passer un moment avec sa meilleure amie qui est là et qui semble présentement plus fort que cette petite voix qui la met en garde que sortir de sa bulle, c’est s’exposer à des risques. « Je te suis, allons danser. » dit-elle en se levant de sa place dans un entrain qui pourrait ne pas durer longtemps.