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 Sing me a song ☼ Heïana

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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyDim 9 Juin 2019 - 23:59

Sing me a song@Heïana Brook
Faire les courses, c'était un truc que je détestais faire. Raison numéro une : je n'arrivais jamais vraiment à me restreindre à ma liste de courses, que je dépassais toujours un peu sans pour autant être excessif. Une bouteille par ci, du chocolat par là, une boite de céréale choisie parce que jugée 'drôle et aux couleurs sympas'... Raison numéro deux : je détestais les allées froides des magasins. Je n'allais pas particulièrement dans les très grandes surfaces, leur préférant les commerces plus équitables. Raison numéro trois : faire les courses équivalait à une immense responsabilité d'adulte. Y croiser des types plus jeunes que moi avec déjà deux gosses me filait de l'urticaire. J'avais l'impression d'avoir raté une étape de la vie, et je détestais ça. De toute façon, je mangeais peu. Faire les courses n'étais pas autant un rituel que pour les autres, m'imaginais-je.

Dans tous les cas, c'était le jour des courses. Les allées froides me donnaient toujours autant la nausée et une tablette de chocolat gisait déjà au fond de mon panier. J'en avais bien besoin, en ce moment, entre Charlie qui n'était pas en forme et qui squattait mon canapé - et pour qui j'achetais une tablette de chocolat supplémentaire; et Clément qui n'avait pas l'air d'apprécier Charlie. Ou plutôt, c'était l'inverse. J'avais une furieuse envie de tuer John. J'avais besoin de chocolat.

C'est en passant dans une allée un peu éloignée du bruit des caisses que je l'ai entendue. Une jolie voix. Harmonieuse, originale. Une voix douce. Immobilisé, j'écoutais d'où pouvait venir cette voix. Certainement pas d'un haut parleur. La voix était trop organique, réelle. Comme si on chantait tout près de moi. Vraiment tout proche de mon oreille. Je fonçais à travers les rayons, passais celui des céréales pour me planter dans le rayon juste à côté de ce dernier. La voix s'éloignait et je me maudissais intérieurement. Je ne voulais pas la perdre, il me fallait trouver la 'propriétaire' de cette voix. Je l'avais identifiée comme féminine. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour l'apercevoir: une jeune femme, à qui je donnais mon âge, fredonnait un air que je ne connaissais pas, entre les carottes et le céleri. Mon culot saisit à bout de bras, je m'approchais doucement pour ne pas lui faire peur. « Ta voix est juste incroyable. », disais-je en guise de salutations. « C'est ton taf', de chanter ? Parce que sérieux, c'est magnifique. » Je ne déconnais pas avec la musique. Jamais. Si cette femme donnait des concerts, j'étais prêt à payer pour venir la voir chanter sur scène.
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyLun 10 Juin 2019 - 2:04

@Léo Ivywreath

Alors... Des tomates, de la mozzarella. Mais aussi du pain, des pois chiches et du tahin, du chocolat - PLEIN de chocolat - de la farine et autant de légumes et de fruits qu’en proposeraient les étals du magasin bio aujourd’hui.  Ah et du lait de coco aussi. C’est armée de cette petite liste mentale qu’Heïana prit le chemin de la supérette qu’elle fréquentait régulièrement lorsqu’elle avait à faire dans le centre-ville. Et mine de rien, cela demandait de l’organisation  ! En effet, la jolie Tahitienne achetait au maximum en vrac. Ce fut donc avec ses divers sacs en tissu, de plein de tailles différentes, disposés dans son panier en osier, qu’elle partit  à Spring Hill. Mais étonnamment, son caba était déjà plein : de petits gâteaux maisons et de sandwiches. Étant en congé le jour-même et jusqu’au lendemain, la sage-femme avait tout son temps, ce qui expliquait qu’elle aille jusqu’à Spring Hill pour ses courses. Enfin, pas que, et la deuxième raison expliquait que son panier fut si rempli. A vrai dire, elle allait aussi distribuer quelques sandwiches aux sans domiciles fixes de la rue commerçante: Bob, Ally, Maelann... A sa grande tristesse, le premier d’entre eux occupait toujours les lieux, alors qu’elle l’y avait connu 9 ans plus tôt, un moment avant qu’elle ne quitte Brisbane. Alors quand elle en avait le temps, la jeune femme préparait quelques sandwiches, muffins et allait les donnera ceux dans le besoin qu’elle croiserait.  

C’est donc la première chose que la demoiselle fit une fois dans la rue commerçante, prenant de son temps pour discuter avec ceux enclins à la communication. « Bonjour Bob, Loris ! Comment ça va cette semaine ? » «  Oh mam’zelle Heïana qu’elle bonne surprise ! Vous nous amenez vos expériences culinaires ? Pas de truc sans viande cette fois hein ? » demanda Bob en réponse, l’air à la fois bourru et taquin, ravi de voir celle qu’il considérait comme une petite-fille en quelques sortes depuis tout ce temps.

C’est le cœur lourd d’une impression douce-amère qu’elle les quitta finalement une dizaine de minutes après, mais le panier bien plus léger, pour faire ses courses. Mais enfin, elle ne pouvait pas  changer le monde entier de ses petites mains, et faisait déjà au mieux. Ce fut d’un bruit léger que ses sandales couleur écorce d’arbre, aux liens montant au-dessus de ses chevilles en s’entrecroisant une fois, foulèrent le pallier de la supérette en vrac. Heïana était pensive, comme à chaque fois qu’elle voyait Bob et ses compagnons d’infortune. Ce fut donc sans grande surprise qu’une fois passés l’entrée avec ses pains en libre-service puis le rayon légumineuses, la brunette atterrit au coin friandises. Elle prit du chocolat déjà mis en pépite, glissant la quantité voulue dans un sac de kraft, et surtout, elle mit dans un Tupperware plusieurs tablettes de différentes sortes : lait, noisette, noir, au riz soufflé... oh bien sûr il y avait tous ces produits en version emballait mais le magasin proposait l’alternative écologique, ce qui n’était pas pour déplaire à Heïana.

Elle se dirigea finalement d’un air distrait vers le rayon fruits et légumes, chantonnant une mélodie française qu’elle connaissait depuis enfant. Alors qu’elle se saisissait de quelques carottes, ayant de l’idée de faire des rouleaux de printemps sous peu, elle sursauta, interrompue par une voix; elle avait été si concentrée dans son chant que même une mouche l’aurait surprise de toute façon. La jeune femme releva les yeux vers la source masculine de cette voix, tout en réalisant ce qu’on lui disait : « Ta voix est juste incroyable. C’est ton taf’ de chanter ? Parce que sérieux, c’est magnifique. ». Tout à fait étonnée et ravie de ce compliment plus qu’inattendu, les joues d’Heïana se teintèrent d’une teinte rouge assez vive, en revanche elle n’eut aucun problème à répondre, revenant à l’anglais,  un sourire enchanté étirant ses lèvres : « Oh... merci c’est adorable. Mais non, je ne suis pas du tout une pro. C’est même une chanson pour enfants en fait; la version française d’une des pistes du Disney Notre-Dame-de-Paris si tu connais ? ». La Tahitienne avait toujours été assez sociable, rebondissant assez facilement dans une conversation. Cependant, ses joues lui chauffaient toujours beaucoup l’épiderme. Posant les carottes qu’elle avait en main dans son panier, elle reprit en tendant la main pour serrer celle du beau jeune homme - et gentil en plus de ça - : « Je m’appelle Heïana Brook, et toi, Monsieur le probablement-passionné-de-musique? »
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyMer 19 Juin 2019 - 19:19

Sing me a song@Heïana Brook
La musique, c'était une immense partie de ma vie. J'avais longtemps aimé le piano - un mariage quelque peu forcé, cependant; avant de l'abandonner pour le violon. J'écoutais de la musique tout le temps, où que pouvaient me porter mes jambes. Discuter musique avec des musiciens, ce n'était pas quelque chose que je pouvais faire tous les jours. Lorsque j'avais rencontré Bailey Fitzgerald, ma journée avait été illuminée. Ma semaine, même. J'avais eu mon quota de discussion musicale, avec une personne dont c'était le métier, d'intégrer les artistes dans l'industrie. Quel n'avait pas été mon bonheur, d'entendre une jolie voix, dans ce magasin ? Risquer de croiser une chanteuse - avec une voix aussi originale, en plus de ça; mettait mes sens en éveil. La jeune femme que je venais probablement de déranger dans ses occupations chantait en français, ce qui éveilla d'avantage ma curiosité. Son petit sursaut me donna à sourire. J'aurais peut-être dû m'approcher avec moins de brusquerie. « Oh... merci c’est adorable. Mais non, je ne suis pas du tout une pro. C’est même une chanson pour enfants en fait; la version française d’une des pistes du Disney Notre-Dame-de-Paris si tu connais ? » Je hochais vigoureusement la tête. La jeune femme me serrais la main. « Je m’appelle Heïana Brook, et toi, Monsieur le probablement-passionné-de-musique? » Un éclat de rire plus tard, je me présentais enfin. « Léo. Léo Ivywreath. », disais-je doucement en serrant sa main.

Elle avait de jolies mains. De traits jolis traits. Mon âme de dessinateur amateur ne cessait de se gonfler de bonheur. J'imaginais très nettement mon crayon glisser sur le papier, pour tenter de reproduire son regard - qu'elle avait très doux. « Tu... Tu chantes en français, alors ? T'es francophone ? » Je risquais ma seconde question en français, soudain content de trouver une francophone en ville. Ma langue natale me manquait, souvent. Trouver des francophones n'était pas vraiment très rare, dans cette ville, mais j'entendais plutôt parler les touristes. Et je ne pouvais décemment pas tous les arrêter dans la rue pour combler mon manque de bavardage en français. Sans me départir de mon sourire, je continuais d'échanger avec la jeune femme. « C'était vraiment très beau. Tu as une voix douce, qui sonne vraiment juste. Pas menue pour autant. J'ai l'impression que tu sais contrôler ta respiration. T'as vraiment jamais pratiqué le chant ? »

Des questions que Heïana allait probablement juger trop personnelles. Pourtant, je ne pouvais pas les abandonner à des interrogations perpétuelles. J'aimais connaître les gens, les comprendre. Leur inventer une vie, la plupart du temps - notre jeu préféré, à Charlie et moi. Heïana ne faisait pas exception à la règle, d'autant plus qu'elle avait attiré mon attention avec son joli timbre de voix. « Et t'as vu juste. J'adore la musique. Enfin, c'est pas mes études, mais je pratique pas mal. Le violon. », ajoutais-je. Je ne chantais qu'un peu. Vraiment qu'un peu. Je n'avais jamais travaillé ma voix. Mon truc à moi, c'était vraiment plus les instruments de musique. « Désolé de t'avoir fait peur, c'est juste que... J'aurai regretté, si j'étais pas venu te parler. » Donnant ma réplique, je me massais la nuque, un soupçon de gêne dans le cœur.
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyMer 19 Juin 2019 - 21:24

Ainsi, le fan du jour de la demoiselle s'appelait Léo. Ce fut avec plaisir qu'elle lui serra la main, constatant qu'il avait des doigts fins. Des mains de pianiste, comme on dit. A croire que tout le prédestinait à aimer la musique ! D'ailleurs, ses mains étaient toutes aussi douces que graciles; pour le sûr, il ne devait pas avoir un métier ou des occupations très manuels. Enchantée, Léo ! Répondit la demoiselle avec joie. Si on lui avait dit qu'elle parlerait musique aujourd'hui avec un parfait inconnu - qui se révélait de plus plaisant au regard, il faut bien le dire - Heïana n'y aurait pas cru. Oh, pas qu'elle était associable, loin de là même. Mais de là à être trouvée par quelqu'un semblant être dans ses âges, quoi que le visage de son interlocuteur faisait jeune, venant la complimenter sur sa voix... Voilà qui annonçait une très bonne journée. D'ailleurs, en l'observant tout alors qu'il lui parlait, elle remarqua que le passionné de musique avait des yeux verts, quoique plus translucides que les siens; mais ceci restait exceptionnel, peu étaient ceux ayant les iris de cette teinte ! La sage-femme fut surprise de l'entendre lui parler français ensuite, voilà qui était encore plus inattendu. Décidément, Léo semblait bien être parti pour la surprendre ! Il semblait avoir une sorte d'accent, mais elle n'aurait pas trop su dire lequel... Peut-être venait-il du Nord de la France, ou alors d'une ville comme Marseille ? Il paraît que les personnes y vivant avaient des tonalités assez marquées. Enfin, sa vision était peut-être faussée; après tout, en Polynésie aussi, les habitants avaient un parler différent des Français métropolitains. Oui, je suis franco-australienne! Plus exactement, de Tahiti, répondit-elle au garçon, charmée d'entendre parler sa deuxième langue maternelle à Brisbane. Tu es Français? J'ai l'impression de discerner un accent, mais je n'arrive pas à distinguer de quoi...

Heïana se remit à avancer à travers les rayons, ayant presque fini ses courses. Pensivement alors qu'elle arrivait devant un bout de magasin qui l'intéressait, elle s'arrêta et réfléchit un instant à la question de Léo. Ne me complimente pas tant, je ne vais plus passer les portes après, déclara-t'elle, les roseurs sur ses joues persistant devant les éloges du jeune homme. Elle ne semblait pas particulièrement embêtée par la curiosité de son compagnon de courses à vrai dire; en vérité, il en fallait beaucoup pour la gêner. Elle joua avec le discret pendentif fait d'une  qui ornait son cou, l'un des anciens bijoux de sa mère. Hmm... J'ai suivi quatre ans de cours de chant, et six de piano quand j'étais enfant. Mais ça remonte bien à treize ans déjà ! Sortant un petit bocal de son panier en osier, la Tahitienne en dévissa le couvercle et l'approcha d'une fontaine à miel d'eucalyptus. Une fois rempli, elle le referma et le désignant avant de le ranger, elle dévoila à voix basse, comme s'il s'agissait d'une info confidentielle: Mon secret pour la voix. Avec un peu de lait chaud ou sur des crêpes, c'est du tonnerre ! Aussitôt après sa boutade suivit son rire, léger et mélodieux. Ce fut avec un intérêt non-feint qu'elle écouta Léo lui annoncer qu'il faisait du violon. Oh, génial ! J'adore écouter des morceaux d'instruments à corde. Enfin, j'écoute pas mal de choses en fait. Tu as des styles préférés ?

La Tahitienne secoua la tête négativement lorsque son petit fan de musique s'excusa pour la frayeur passée. Pas de souci. Je suis contente que tu sois venu me trouver ! Mais j'ai fini mes courses, et je t'avoue que mon panier pèse un peu lourd... Ça te dit qu'on aille boire quelque chose? Enfin, si tu as fini les tiennes ! Si tu as une idée d'endroit, je te suis ; je ne connais pas toutes les bonnes adresses ici.

@Léo Ivywreath
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyVen 28 Juin 2019 - 20:40

Sing me a song@Heïana Brook
C'est qu'elle était jolie, avec ses cheveux foncés et sa peau caramel. Son visage était d'une fraîcheur printanière. Tant de douceur contrastait amèrement avec les étales du magasin. Bien que pas franchement désagréable, l'endroit n'était pas le lieu rêvé pour faire des rencontres de ce genre. Je tentais d'éviter d'avoir à entrer dans un magasin le plus souvent possible, en réalité. Pourtant, la jeune femme apportait une touche de chaleur dans le décor plutôt blanchâtre de la bâtisse, dont l'intérieur était éclairé par des luminaires aux néons blancs crépitants au dessus de nos têtes. Au vu des premiers mots échangés, je jugeais que nous étions aussi enchantés de cette rencontre l'un que l'autre. Je n'avais pas l'air de déranger la jeune femme - dont le prénom était Heïana; et continuais donc sur ma lancée, enchaînant les questions. « Oui, je suis franco-australienne! Plus exactement, de Tahiti. » Je hochais doucement la tête, attentif. Tahiti. Un endroit que je rêvais de visiter. Alors, nous étions deux francophones... qui ne venaient pas de France. Je trouvais la coïncidence amusante. Presque risible. « Tu es Français? J'ai l'impression de discerner un accent, mais je n'arrive pas à distinguer de quoi... » Sa question m'arracha un sourire et la suite de son assertion poussa ma risette à s'agrandir. « Je suis Québécois. » J'aimais que l'on décela mon accent. Même si je n'y avais plus remis les pieds depuis un petit moment, mon chez-moi me manquait. Juste un peu.

La Tahitienne se remettait à déambuler dans les rayons et je la suivais, bras croisés sur les reins. Je ne tarissait pas en compliments. Selon moi, il était important de dire aux gens ce que l'on aimait chez eux et ce même s'ils étaient de parfaits inconnus. Un tout petit mot gentil ne tuait jamais personne et pouvait rester en mémoire un petit moment. « Ne me complimente pas tant, je ne vais plus passer les portes après. » Je riais quant à son trait de modestie. Visiblement, je l'avais mise dans l'embarras : Heïana ne cessait de jouer avec son collier et ses joues avaient pris une jolie teinte rosée. Au passage, j'attrapais deux pommes, que j'allais peser tandis que nous continuions de discuter. « Hmm... J'ai suivi quatre ans de cours de chant, et six de piano quand j'étais enfant. Mais ça remonte bien à treize ans déjà ! » « Oh, tu as fait du piano ? » Ma voix avait probablement sonné beaucoup trop enthousiaste. Mon abandon du piano remontait à environ le même nombre d'années. Je n'avais plus retouché à un piano depuis mes quinze ans. Je la rejoignais pour l'observer remplir un bocal d'un liquide épais. « Mon secret pour la voix. Avec un peu de lait chaud ou sur des crêpes, c'est du tonnerre ! » Son rire appela le mien. La compagnie d'Heïana était véritablement contagieuse de bonne humeur. « J'ai vu des artistes qui ne se séparent pas de leur pot de miel, qui l'amènent même avec eux sur scène. Ça doit vraiment faire des miracles. » Histoire véridique. Deux chanteurs qui se relayaient, dont l'un revenait de temps à autre vers un pot que j'avais identifié comme étant du miel.

Nous nous avancions tranquillement vers les caisses du magasin. En chemin, j'avais attrapé ce qu'il me fallait pour combler mes placards vides. Cependant, mon attention avait surtout été focalisée sur Heïana. Aussi, j'avais probablement oublié quelques articles - mais cela importait peu. Les courses n'étaient plus à l'ordre du jour. Je révélais à Heïana mon amour pour le violon, instrument que je pratiquais tous les jours dès lors que j'avais un peu de temps devant moi. « Oh, génial ! J'adore écouter des morceaux d'instruments à corde. Enfin, j'écoute pas mal de choses en fait. Tu as des styles préférés ? » Je me massais la mâchoire, lancé dans une intense réflexion. « Non, j'écoute de tout. Excepté du rap ou du reggae. Sinon... J'aime beaucoup la musique classique, les musiques du siècle passé, mais aussi les titres plus actuels. Et puis je transcris un peu de tout pour pratiquer au violon. » Transcrire était un exercice plutôt plaisant. Certains aimaient les sudokus, moi j'aimais transcrire. C'était parfois compliqué, mais c'était un de mes passes-temps favoris.

Fort heureusement, je n'avais pas dérangé - ou fait peur; à mon interlocutrice. Elle me rassura d'ailleurs bien vite. « Pas de souci. Je suis contente que tu sois venu me trouver ! Mais j'ai fini mes courses, et je t'avoue que mon panier pèse un peu lourd... Ça te dit qu'on aille boire quelque chose? Enfin, si tu as fini les tiennes ! Si tu as une idée d'endroit, je te suis ; je ne connais pas toutes les bonnes adresses ici. » Je hochais vigoureusement la tête. « Oui, on peut se trouver un café, voire même une terrasse ! Le soleil n'est pas encore trop froid, en cette période. » Je lui faisais un grand sourire et nous nous dirigions de concert vers les caisses du magasin. Une fois sortis, je tirais hors de mon sac l'une de mes pommes pour la croquer vigoureusement. « Tu es à Brisbane depuis longtemps ? Moi ça ne fait que deux ans. C'est une jolie ville, plutôt axées culture. Je suis content, mon cœur d'artiste est comblé. », riais-je doucement. Je nous emmenais vers un café-terrasse proche de notre point de rencontre. Nous nous plantions devant un petit panneau d'ardoise indiquant les consommations disponibles ainsi que leurs prix. « Cela te convient ? Ils font un super latté avec de la cannelle. » Ma boisson chaude préférée. J'avais prononcé mes phrases en français, sans réellement m'en rendre compte. Je tournais la tête vers la jeune femme. « C'est ok pour toi si on parle français ? » Le français me manquait et je ne ratais jamais une occasion de le parler.
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyDim 30 Juin 2019 - 23:19

Heïana semblait avoir tapé juste au niveau de l'accent de son interlocuteur, car quand elle lui en parla, les fossettes de celui-ci se creusèrent, ses lèvres s'étirèrent pour lui donner un petit rictus tout à fait charmant et amusé. Tout était assez fin chez Léo au final: ses doigts, ses mains, sa stature élancée, mais même ses expressions faciales, son attitude générale, sa manière de parler, son positionnement... Tout laissait à croire que des notes de musique glissaient librement dans ses veines à la place de son hémoglobine, et peut-être même possédait-il d'autres talents artistiques, que la Tahitienne ne connaissait pas encore. Il lui répondit alors qu'il était québécois. La jeune femme frappa dans ses mains, ravie d'avoir deviné que bien que francophone, il n'était pas forcément métropolitain. C'est cool ! Je n'ai pas l'occasion de parler français tous les jours ici. Les deux jeunes gens déambulèrent ainsi dans les rayons quelques minutes, chacun prenant ce dont il avait besoin... Ou envie. Autant dire qu'une fois arrivé dans les rayons d'un supermarché, il était toujours compliqué de distinguer l'un de l'autres, le marketing poussant inlassablement le consommateur au sur-achat, sans que celui-ci même ne le réalise. Heureusement, Heïana savait être raisonnable sur ça... Si on oublie quelques cochonneries sucrées et chocolatées ça et là. Mais après tout, personne n'est infaillible ! Que le celui qui n'a jamais craqué devant un paquet de Schokobons lui lance la première pierre. Au ton qu'employa Léo, la Polynésienne devina qu'elle n'était pas la seule à avoir appris à jouer de cet instrument certes très classique, mais si doux aux oreilles ! Eh oui ! Mais je n'ai aucune idée de mon niveau actuel.

Ce fut avec intérêt que la jeune femme écouta l'anecdote de Léo sur des artistes ne se séparant pas eux non plus du précieux nectar récolté et transformé par les abeilles. Elle opina du chef, pas du tout étonnée de ce qu'il lui racontait, et ajouta : Et tu sais quoi ? En cas d'apocalypse, il te faut du miel ! C'est le seul aliment au monde qui est sensé être impérissable. Mais bon, si tu ne manges que ça, tu finiras diabétique ! Le tout est de savoir doser. Curieuse d'un peu tout, il n'était pas rare qu'Heïana sorte des anecdotes de ce style. Soucieuse de la nature et plus qu'intéressée par les modes de vie plus raisonnés et respectueux de la faune et de la flore, elle essayait d'en apprendre au maximum sur ce qui l'entourait. La brune suivit Léo dans sa liste des différents styles de musique qu'il écoutait régulièrement, et lui demanda, enthousiaste: Tu écoutes donc des artistes comme Edith Piaf ? J'admire beaucoup cette femme ! Sinon, j'écoute pas mal de variété, du rock, de la pop, du jazz, du blues... Mais je dois avouer que je suis aussi une grande fan de bandes originales de films, et de chansons Disney. Ce fut avec étonnement qu'elle apprit que le jeune homme transcrivait également des musiques pour les jouer au violon. Waouw. Tu dois devoir t'accrocher sur certains morceaux, j'imagine !

Quelques minutes plus tard, les deux nouvelles connaissances sortirent du magasin, se dirigeant vers un café que Léo semblait bien connaître. Ils croisèrent Bob sur leur passage, qui salua la jeune femme d'un signe de main, auquel lui répondit Heïana, l'agrémentant de son éternel sourire. Sur le chemin, l'artiste lui parla de Brisbane, et du fait qu'il aimait beaucoup cette ville, elle semblait lui correspondre. La jeune femme répondit à sa question ensuite: Je suis revenue il y a trois mois; j'ai vécu à Tahiti près de sept ans. Mais à la base, je suis Brisbanaise "borned and raised" comme on dit. En tout cas, je comprends que tu t'y plaises ! C'est une ville active, avec plein d'endroits sympas à découvrir. Heïana regarda l'ardoise qui se présentait devant eux, et vit une recette qui attira directement son attention, bien plus que le latte à la cannelle: un cappuccino à l'italienne... gourmand, avec sa farandole de petites gourmandises. Tout à fait ravie, la demoiselle répondit: C'est parfait. Et oui, aucun souci pour parler français, au contraire même ! Ça nous changera. Ainsi, ils s'assirent en terrasse, Heïana posant son panier en osier devant ses jambes, sous la table. Peu de temps après, une serveuse les accueillit et ils purent passer leur commande.

Tu vis de ton art, ou alors il s'agit plutôt d'un loisir pour toi ? Demanda la jeune femme avec curiosité. Vraiment, Léo était d'une très agréable compagnie; sa journée qui se passait déjà très bien jusque-là n'en était qu'embellie.

@Léo Ivywreath
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyMar 9 Juil 2019 - 15:04

Sing me a song@Heïana Brook
Nous continuions de déambuler dans les allées du magasins, moi comblé à l'idée de parler français, elle visiblement enjouée de la rencontre. En réalité, nous devions être aussi content l'un que l'autre de faire de cet endroit autre chose qu'un simple lieu d'achats. Plus que cela, c'était désormais le lieu de notre rencontre. J'aimais bien l'idée de la transformation. Je montrais ma surprise quant à sa pratique du piano – voilà une autre joyeuse coïncidence – et elle me répondait ne pas avoir d'idée précise quant à son niveau actuel. Je hochais doucement la tête. « Je crois qu'on n'oublie jamais le piano. En revanche, on perd peut-être un peu... Je n'en ai plus joué depuis mes quinze ans. » Un regard nostalgique se perdit du côté des caisses. Cela faisait donc douze ans que je n'avais pas senti l'agréable musique monter à mes oreilles, pas de ma main, en tous cas. Cela me manquait, dans un sens. Mais désormais, j'avais le violon. C'était, à mes yeux, suffisant. Du moins, pour l'instant. Le violon, le dessin, transcrire pour mon violon. Voilà.

Nous dérivions, comme si nous nous connaissions depuis des lustres, sur les anecdotes musicales. Je parlais des artistes qui se baladent avec du miel sur scène et Heïana me détaillait une autre petite 'astuce'. « Et tu sais quoi ? En cas d'apocalypse, il te faut du miel ! C'est le seul aliment au monde qui est sensé être impérissable. Mais bon, si tu ne manges que ça, tu finiras diabétique ! Le tout est de savoir doser. » Je hochais vigoureusement la tête. « Oui ! Il me faudrait une liste de tous les aliments impérissables. C'est utile, en cas d’apocalypse. » Je lui offrais un clin d’œil. Est-ce que je croyais à tous ces trucs là ? Peut-être bien. Moi, l'apocalypse, je la croyais programmée. Avec toutes ces histoires de réchauffement climatique, nous autres humains étions probablement les deux pieds dedans. J'avais un professeur d'histoire qui, pour nous illustrer le propos, utilisait ce qu'il appelait 'la métaphore de la grenouille'. « Il suffit de jeter une grenouille dans l'eau bouillante : elle va se brûler et en sortir vivante tout de suite, donc se sauver. Mettez une grenouille dans l'eau froide et faites monter la température d'un ou deux degrés par heure, elle ne se rendra même pas compte que la mort vient la chercher. » Cette métaphore m'avait toujours terrifié : je ne savais pas si elle était réalisable, mais en tous cas, je nous voyais bien nous autres humains, à vivre dans une eau dont la température augmentait très progressivement... jusqu'à en mourir. Je déglutissais, renvoyais le souvenir au plus loin, dans ma mémoire, d'un battement de cils. Heïana et moi discutions ensuite des musiques que nous écoutions respectivement. « Tu écoutes donc des artistes comme Edith Piaf ? J'admire beaucoup cette femme ! Sinon, j'écoute pas mal de variété, du rock, de la pop, du jazz, du blues... Mais je dois avouer que je suis aussi une grande fan de bandes originales de films, et de chansons Disney. » « Oui ! J'écoute vraiment de tout. Ah, pour les chansons Disney, on ne doit pas avoir les mêmes références. Je les écoutais en anglais, ou en version québécoise. » J'avais un petit sourire alors que nous nous avancions vers les caisses. Heïana sembla surprise de savoir que je transcrivais, aussi. Elle évoqua la galère que cela devait être, de transcrire certains morceaux, et j'inspirais un grand coup en me remémorant les heures passées sur parfois quelques notes, à les reprendre à l'infini ou à écouter le morceau en boucle sans jamais me souvenir de l'enchaînement de notes que je pouvais entendre. « C'est la galère, mais c'est vraiment un très très bon exercice. J'ai des dizaines et des dizaines de partitions transcrites, dans un tas de registres différents. » Et nous sortions du magasin, après avoir payé nos articles.

La jeune femme proposait d'aller boire quelque chose ce que j'acceptais avec joie. Nous nous dirigions donc vers un café que je connaissais bien et je lui demandais depuis combien de temps était-elle à Brisbane. En l'écoutant, je croquais dans une pomme achetée quelques minutes auparavant. « Je suis revenue il y a trois mois; j'ai vécu à Tahiti près de sept ans. Mais à la base, je suis Brisbanaise "borned and raised" comme on dit. En tout cas, je comprends que tu t'y plaises ! C'est une ville active, avec plein d'endroits sympas à découvrir. » « Plein d'endroits sympas, oui ! C'est vraiment un plaisir, d'être ici. » Je n'aurais pas pu mieux choisir la ville dans laquelle je faisais désormais mes études. « Pourquoi es-tu revenue ? Si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr ! » Je ne voulais pas qu'elle prenne ma curiosité pour quelque chose de trop envahissant. Nous nous trouvions devant le café et je savais déjà que j'allais me choisir leur fameux latté à la cannelle. La tahitienne accepta de parler français avec moi, ce qui me combla de joie. Je n'avais plus vraiment l'occasion de le faire, ici, ce qui me rendait un peu trop nostalgique, parfois.

La jeune femme et moi même nous installions en terrasse. Nous fûmes bien vite accueillis par une serveuse, qui pris nos commandes. « Tu vis de ton art, ou alors il s'agit plutôt d'un loisir pour toi ? » J'avais un petit sourire. Vivre de mon art ? Cela semblait plutôt utopique. « Si seulement. Non, c'est juste un loisir que je pratique plusieurs heures par jour. » Je détournais mes yeux vers la rue. « Je fais des études de psychopathologie. Mais je me garde l'idée de vivre de la musique, un jour. Ou du dessin. Mais là encore, c'est... incertain. » Je haussais doucement les épaules. « Et toi ? Tu travailles à Brisbane ou tu- » Un majestueux ronflement se fit alors entendre, depuis la terrasse de notre café. Je fronçais les sourcils, regardais autour de nous alors que la cible de mon interrogation se trouvait en fait au dessus de nos têtes. Le ciel s'assombrit soudain comme si l'on venait de passer la lumière en off et le plafond du monde s'ouvrit dans un grondement formidable. Le vent mauvais fit battre les devantures amovibles des magasins et les commerçants s'affairaient déjà, catastrophés par la tempête qui s'annonçait. Nous eûmes à peine le temps d'attraper nos affaires que la pluie s'abattit sur la rue. J'attrapais l'avant bras d'Heïana en souriant, la menait d'un pas rapide à l'intérieur du café. Lorsque nous fûmes à l'intérieur, nous trouvâmes les regards surpris de toutes les personnes attablées. « L'Australie. », lançais-je comme pour me justifier. La serveuse nous trouva une nouvelle table et nous nous installions devant la catastrophe. Dehors, le vent et la pluie se déchaînaient. Je secouais doucement mes cheveux, légèrement humides à cause de l'aventure que nous venions de vivre. « Et bien, on l'aura mérité, cette boisson ! Je disais donc, avant d'être littéralement interrompu par une tempête : tu travailles à Brisbane ? »
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyMer 10 Juil 2019 - 1:15

Heïana pouffa de rire à la blague de son interlocuteur sur l'apocalypse. En voici un avec qui elle ne s'ennuierait pas, pour le sûr ! La demoiselle, pour sa part, n'hésitait pas une seconde sur le fait que tôt ou tard, les humains se reprendraient un bon retour de karma au vu de tout ce qu'ils infligeaient à la planète... Il ne faisait aucun doute qu'ils disparaîtraient avant elle. D'ailleurs, l'histoire qui suivit, transmise par le musicien, avait de quoi glacer le sang et faire réfléchir. En effet, la race humaine vivrait-elle la fin de son temps d'un seul coup, avec force de catastrophes météorologiques voire même la développement d'un nouveau virus tueur en masse, comme le prévoyaient nombre de livres et de séries actuellement ? Ou bien, de manière encore plus insidieuse, se noieraient-ils petit à petit dans leurs propres déchets et finiraient-ils tués par leurs erreurs, mais sans même s'en rendre compte, tels les grenouilles ébouillantées tout doucement ? Voilà qui avait de quoi faire de bons scénarios de films d'angoisse, quoi que ce serait trop long pour créer un suspens et attirer le public. Heïana frémit à la pensée d'une fin des temps bien plus sournoise que l'on pourrait l'imaginer, et serra un instant le pendentif de son collier représentant une petite croix chrétienne ornée de saphirs, extrêmement discrète mais d'une valeur considérable. La jeune femme n'avait cure du prix de ses bijoux, leur seule valeur pour elle était émotionnelle, étant l'héritage de sa mère, qu'elle partageait quotidiennement avec sa petite soeur. Que Dieu leur accorde le Pardon pour leurs fautes si une telle catastrophe devait un jour survenir, et qu'Il les juge en toute équité. Voilà une perspective horrible, commenta la Tahitienne lorsque Léo eut terminé son récit, encore toute chamboulée intérieurement par l'histoire glauque et angoissante qu'il lui avait conté.

Heureusement pour leur santé mentale à tous les deux, le sujet de discussion suivant était bien plus plaisant et insouciant. D'ailleurs, Heïana explosa de rire lorsque Léo lui conta qu'il ne connaissait que les versions anglaises et québécoises des chansons Disney. Evidemment, sachant se tenir un minimum, la métisse n'hurlait pas son hilarité mais ses épaules étaient secouées de violents soubresauts, alors que de sa main libre, elle tentait vainement de dissimuler un peu ses rires incontrôlables. Elle mit une bonne minute avant de retrouver un semblant de calme, en tout cas assez pour pouvoir tenir une conversation. Je suis désolée, s'excusa la maïeuticienne, je n'aime pas me moquer des accents ou des langues mais... J'ai écouté les versions québécoises des chansons Disney, et comme francophones, je les trouve au mieux à mourir de rire, au pire totalement loufoques ! Elle afficha une mine un peu contrite, passant une main à l'arrière de sa tête, dans sa masse brune de cheveux ondulés, et tira la langue, l'air réellement gêné mais toujours aussi amusée. Vraiment, elle n'avait pas pu s'empêcher d'exprimer son enjouement, mais elle espérait que le gentil bouclé qui l'accompagnait ne serait pas vexé. Elle hocha la tête lorsqu'il lui parla de ses transcriptions, admirative. Le jeune homme devait véritablement être un petit génie, ou un bourreau de travail, pour réaliser cet exercice ! Elle ne s'y connaissait pas trop pour ça, mais ayant connu tout de même le solfège, la rythmique, les partitions de musique et tout le tintouin, elle se doutait que cette étude ne devait pas être la plus simple à mettre en oeuvre.

La demoiselle sourit lorsque Léo poussa la curiosité sur son retour à Brisbane un peu plus loin. Elle n'était absolument pas dérangée par sa question, étant plutôt ouverte et sociable, il en fallait beaucoup avant de l'embêter et se montrer inconvenant. Tant que l'on était pas insistant de plus, si jamais un sujet la dérangeait, elle le disait franchement ou l'évitait soigneusement, selon l'interlocuteur. Ma petite soeur, Moana, a voulu reprendre ses études à Brisbane, je l'ai suivie jusqu'ici. Après tout, cette ville est géniale ! Et puis, je retournerai à Tahiti pendant mes vacances. Nous avons la chance d'avoir plusieurs pieds-à-terre là-bas. Cette révélation en était le parfait exemple. Ainsi, Heïana annonçait avoir pris le même chemin que sa cadette, direction l'Australie, mais sans forcément préciser qu'elle en était la tutrice légale ou celle qui l'avait élevée depuis sept ans. Elle considérait qu'il ne fallait pas forcer les choses, ni tout dévoiler d'un coup, sans quoi on pouvait soit gâcher un début de lien, soit risquer d'ennuyer la personne en face, ou... Elle en avait vu beaucoup, des cas de réactions divers et variés dès qu'elle abordait ce sujet-là par elle-même. Les gens se montraient gênés, BEAUCOUP trop intéressés par la situation, entrant dans des questions vraiment trop personnelles (on lui avait déjà demandé si malgré ça, elle avait le temps de coucher, si si.), ou faisaient preuve de pitié mal placée. Alors, Heïana répondrait aux questions du jeune artiste s'il les posait, mais elle ne s'avancerait pas sur sa situation familiale de son propre chef.

Les jeunes gens venaient de s'installer lorsque la capricieuse météo australienne fit des siennes. Alors que, deux minutes plus tôt, le soleil illuminait le ciel de Brisbane, menaçant même d'insolation les imprudents restant trop longtemps sous ses intenses rayons, des nuages firent leurs apparition. Bien évidemment, il ne s'agissait pas d'inoffensifs cumulus, mais bel et bien de gros et menaçants nimbostratus. Ils ne furent pas que préventifs d'ailleurs; ainsi, quelques secondes plus tard, Léo et sa compagne de discussion furent forcés de se replier dans l'intérieur du café, sans quoi ils se seraient pris une superbe averse, qui promettait de durer quelques dizaines de minutes. Même le vent s'était levé, au point que l'on voyait de nombreuses feuilles d'arbre voler, et on pouvait même voir virevolter des déchets lâchés ça et là par d'odieux pollueurs quelques minutes plus tôt. La maïeuticienne ne fut même pas surprise de la douceur de la main de Léo, lorsqu'il la prit par le bras pour l'entraîner à l'intérieur; cela lui correspondait bien à vrai dire. Ahah, c'est fou, commenta Heïana avec un léger rire. On avait pas de changement de temps si rapide à Tahiti, j'en avais presque oublié ce que c'était. Ce fut avec soulagement que les deux Brisbanais allèrent s'asseoir à une table leur laissant sous les yeux le spectacle de la mini-tempête qui se préparait.

Dégustant son délicieux goûter, la métisse reprit: Je suis sage-femme au St Vincent Hospital ; j'alterne entre la maternité et les urgences, selon les besoins ! On sera sûrement amenés à s'y voir dans le cadre de tes stages du coup. Tu en as de prévus d'ailleurs ?

@Léo Ivywreath
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyMer 17 Juil 2019 - 16:06

La jeune femme quitte sa demeure rapidement ce jour-là comme elle a quelques achats à faire du côté de queen street mall en vu d’u n mariage à venir dans quelques jours seulement et pour lequel il manque quelques décorations de dernière minute. La demoiselle espère finir assez vite pour pouvoir rentrer et s’occuper de ses articles pour le mois, alors qu’elle a encore quelques petites choses à faire pour ses publications à venir. A vrai dire, la jeune femme a toujours énormément de travail à faire, de pain sur la planche, ne ménageant pas sa peine et ne cessant jamais d’être de droite et de gauche.

A peine sortie de chez elle, la demoiselle est déjà coupée dans ses pensées par son téléphone qui sonne et la jeune femme le décroche rapidement, pour s’entretenir une fois de plus avec la future mariée pour laquelle, justement, elle doit faire quelques emplettes aujourd’hui. Une femme particulièrement exigeante. Mais la demoiselle reste polie au bout du téléphone, souriante aussi, parce qu’on entend toujours, même sans voir, quand quelqu’un sourit au bout du fil.

«- Oui, bien sûr. Ne vous en faites pas, tout sera absolument parfait !» assure la demoiselle.

Il lui faut un certain temps pour raccrocher enfin de sa conversation. Soupirant, la demoiselle enregistre rapidement un mémo vocal dans son téléphone pour plus tard et elle reprend sa route pour faire ses courses. Il y a tellement de monde dans les boutiques que la jeune femme y passe plus de temps qu’elle ne l’aurait voulu, prenant du retard sur son programme de la journée. Comme son frère l’appelle, la jeune femme laisse l’appel sonner dans le vide en songeant qu’elle le rappellera un peu plus tard, désireuse de terminer ses courses d’abord.

Elle entre dans un bar, le temps de prendre un soda, quand elle remarque un délicat visage à deux pas, un visage qu’elle commence à bien connaître puisque c’est celui d’Heïana, laquelle est souvent à l’église si bien que les deux femmes se fréquentent de temps à autre pour discuter de l’organisation des mariages à venir. Auprès d’elle, il y a ce garçon que la jeune femme a déjà vu quelques fois à la patinoire, sans jamais lui parler. Dans un premier temps, la demoiselle songe à ne pas les déranger. Mais comme son regard croise celui d’Heïana, la wedding planner décide finalement d’approcher pour saluer poliment la demoiselle, ne pouvant faire mine de ne pas l’avoir vu.

«- Bonjour ! Bonjour, Heïana ! Tu vas bien ?»

La jeune femme s'attarde quelques instants avec eux, pour quelques politesses, avant de songer que l'heure tourne. Alors elle prend congé, aussi rapidement qu'elle est venue.
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyJeu 1 Aoû 2019 - 1:24

Sing me a song@Heïana Brook
Les chansons Disney, ça plaisait à tout le monde, forcément. Elles rentraient facilement dans la tête, surtout pour leurs mélodies entraînantes. Les paroles se retenaient très aisément. Je les avait écouté en anglais, comme en français. J'aimais beaucoup les Disney, mais ce n'était pas non plus les films qui avaient bercé mon enfance. Mes parents n'aimaient pas trop me savoir sous l'influence de la télévision - et sur ce point là, je les remerciait gracieusement. J'étais aujourd'hui moi-même un peu allergique à la télévision, ne me servant de la mienne que pour regarder des films - et encore. Je préférai de loin la radio, ou les journaux auxquels j'étais abonné sur internet. « Je suis désolée, je n'aime pas me moquer des accents ou des langues mais... J'ai écouté les versions québécoises des chansons Disney, et comme francophones, je les trouve au mieux à mourir de rire, au pire totalement loufoques ! » J'affichai un grand sourire, balayai d'un revers de la main les excuses de la jeune femme. « Ah non mais ne t'en fais pas ! Je trouve les versions que toi, tu as dû entendre plus jeune, aussi loufoques que tu trouves les miennes bizarres. Mais rassures toi, je ne suis pas vexé. », gloussai-je doucement. Il en fallait plus, pour me vexer. Je m'énervais peu, de toute manière. Ou alors boudais-je tout au plus pour des petits tracas du quotidien - comme un pot de confiture vide qui n'avait pas été rajouté sur une potentielle liste de course... que je perdais ou que je dépassais toujours, de toute manière.

La jeune femme piquait ma curiosité, aussi lui demandai-je la raison de sa venue à Brisbane. « Ma petite sœur, Moana, a voulu reprendre ses études à Brisbane, je l'ai suivie jusqu'ici. Après tout, cette ville est géniale ! Et puis, je retournerai à Tahiti pendant mes vacances. Nous avons la chance d'avoir plusieurs pieds-à-terre là-bas. » Je hochai la tête. Oui, cette ville était géniale, surtout pour les étudiants. Vivante, la ville accueillait énormément de jeunes gens - ou de moins jeunes gens ! - décidés à prendre ou à reprendre des études. Beaucoup d'étudiants étrangers - comme moi - la sillonnaient de long en large, de jour comme de nuit. Et soudain, accourut de l'océan un vent terrible, qui me rappela une jolie fable de La Fontaine. Tout s'emballa soudain : les commerces eurent à peine le temps de retrancher leurs meubles, les gens filèrent se cacher dans les enseignes - et nous n'y coupâmes pas. Une fois entrés dans le café, nous vînmes nous coller aux vitres, un instant médusés par la scène d'apocalypse qui se déroulait sous nos yeux ébahis. « Ahah, c'est fou. On avait pas de changement de temps si rapide à Tahiti, j'en avais presque oublié ce que c'était. » « Ah ouais ? Chez moi j'étais habitué à de la neige. Beaucoup de neige. » J'en étais parfois nostalgique. Mes yeux se posèrent sur un buisson de fleur, qui perdait un à un ses jolis boutons colorés. Une rose passa en trombe devant la fenêtre, emportée par le vent. « Adieu, jolie fleur au pédoncule arraché. Je ferais bien de rentrer les miennes, de fleurs, ce soir. » Sur ma petite terrasse, je tentais de faire pousser quelques fleurs. Mais j'étais plus doué avec les plantes d'intérieur.

La jeune femme et mois rejoignions une table un peu tranquille. « Je suis sage-femme au St Vincent Hospital ; j'alterne entre la maternité et les urgences, selon les besoins ! On sera sûrement amenés à s'y voir dans le cadre de tes stages du coup. Tu en as de prévus d'ailleurs ? » J'opinai du chef. « Oui ! Avec le docteur... Mmh, attends. C'est un nom compliqué. » Je fouillais un instant dans ma mémoire. « Snjólfarson ! Monsieur Snjólfarson. Il est psychologue. Je l'ai contacté, j'attends juste qu'il me réponde. » Peut-être que la tahitienne le connaissait. Soudain apparut un fantôme du passé. Ou plutôt, une jeune femme que je n'avais jamais abordé. Elle et moi n'entretenions qu'une relation par regards envoyés. C'était comme une sorte de rituel entre nous, que ni elle ni moi n'osions briser. Entendre sa voix pour la première fois me fit tout drôle. Alors qu'elle s'éloigna, je braquai mes yeux dans ceux de mon interlocutrice. « Tu la connais ? Non, ne me dis pas son prénom surtout. Ni son âge. Ni rien du tout. Dis moi juste si tu la connais. » La demande pouvait semblait étrange. Je me massai la nuque. « Je l'ai déjà aperçue. A la patinoire. On s'observe. Je suis certain qu'elle m'a reconnu. » Le monde semblait s'être arrêté. La patineuse avait déjà quitté mon champ de vision. « Bref. C'est un métier passionnant, que tu as là. C'est... une vocation, j'imagine ? Un peu comme le chant ? Quelque chose que tu dois travailler mais qui dans un sens... s'est un peu imposé à toi ? » Comme une sorte de don.
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 18:44

Les yeux d'Heïana brillèrent à l'évocation des paysages nord-américains de son ami. Je crois que je n'ai jamais vu de la neige. Je veux dire, plus de trois centimètres au sol. Oui parce que bon, des flocons c'est très joli, mais quand ils sont à peine assez nombreux et épais pour être remarqués, c'est quand même moins top. Et ça en devient même franchement agaçant lorsqu'une fois au sol, ils ne forment avec la terre et le goudron qu'une espèce de magma verglacé, pas spécialement joli à voir et dont la seule chose qu'il est possible de faire avec est de glisser dessus et de se ramasser la figure. Alors qu'une épaisse couche de ce manteau blanc, si chanté dans les comptines liées à Noël, devait vraiment être magnifique à contempler. Sans parler des parties de boules de neige que l'on devait pouvoir faire. Non vraiment, s'il était bien un phénomène naturel que la jeune femme espérait voir d'ici quelques années, c'était bien la neige. Cela pouvait sembler idiot, trop simple pour être un réel souhait, et pourtant. Il en fallait peu pour qu'Heïana s'émerveille, et elle avait encore cette part d'enfant qui s'extasie devant la beauté de la Nature. Une belle fleur sur son chemin, un lierre recouvrant la façade d'une maison, les étoiles, la lune... Tout était bon pour s'arrêter un instant et admirer les merveilles de la Terre. D'ailleurs, une rose passa devant la vitrine, emportée par le vent; et malgré la violence des bourrasques extérieures, la Tahitienne ne put s'empêcher de trouver cette scène jolie, presque romantique, au sens artistique du terme. Ramenant son attention sur Léo, elle lui demanda avec un sourire: Tu cultives des fleurs ? De quelles variétés ? Autant dire que le sujet l'intéressait, elle qui participait à un potager-jardin collectif à Brisbane. Et puis, elle avait pas mal de plantes chez elle aussi à vrai dire, donc si entre jardiniers en herbe ils pouvaient se conseiller....

Ce fut d'une vive teinte rose que les joues caramel de la métisse se pigmentèrent lorsque Léo retrouva le nom du médecin avec lequel il espérait avoir un stage. Monsieur Snjólfarson. Kári, pour les intimes... Ce que la demoiselle était ? Elle ne le savait pas trop elle-même, mais toujours est-il qu'ils s'appelaient par leurs prénoms, alors... Oui, dans un sens, ils devaient être "intimes", en tout cas plus liés que par une simple relation de travail. D'autant plus que lui, psychologue, n'avait pas forcément beaucoup à faire au quotidien avec les maïeuticiennes, donc s'ils n'étaient collègues, c'est plus à cause du lieu de travail que par des patients communs. Essayant de ravaler sa gêne en même temps que son cappuccino, Heïana répondit: Je suis sûre qu'il te répondra, qu'il puisse te prendre en stage ou non. C'est quelqu'un de très gentil. Oh oui, de fondamentalement bon même. A vrai dire, la Tahitienne aurait pu disserter pendant des heures des qualités du psychologue, si on le lui avait demandé, et ce malgré le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble. Mais ce n'était ni le lieu, ni le moment; d'autant plus que l'attention de Léo semblait avoir été captée par quelque chose... ou quelqu'un. Et cette personne venait d'ailleurs pour la Tahitienne, qui se redressa en la voyant: Lullaby ! Oh bonjour ! Je vais très bien merci, et toi ? Les deux demoiselles parlèrent quelques instants, et se promirent de se revoir bientôt, en plus elles devaient parler "affaires". Heïana fut assez troublée par la demande de son interlocuteur, mais amusée par ce qu'elle considéra comme un jeu, elle se retourna discrètement pour revoir la wedding planner, qui s'éloignait déjà. Elle sourit et répliqua, ne se privant pas pour taquiner l'artiste, vu qu'elle n'avait pas le droit de lui donner d'informations sur la patineuse: Oui, je la connais. Je trouve votre petit jeu du chat et de la souris très mignon, en tout cas.

Aux paroles suivantes de l'étudiant, Heïana hocha vivement la tête: C'est exactement ça ! J'ai toujours eu ce voeu de métier en tête, au moins depuis l'adolescence. Et je pense m'épanouir pleinement. Peut-être qu'un jour je changerai, on ne sait pas de quoi demain sera fait, mais ce n'est pas dans mes projets.
Le soleil commença à reparaître à l'extérieur, perçant timidement la vitrine du café par ses rayons, alors que le vent avait disparu et que la pluie s'effaçait de plus en plus. Heïana consulta son portable, et réalisa l'heure déjà tardive: elle avait prévu de manger avec sa cadette, et il leur fallait encore tout cuisiner. Elle releva les yeux vers son interlocuteur avec un sourire d'excuse: Je suis désolée, je ne vais pas pouvoir m'attarder plus. Est-ce-que tu veux qu'on s'échange nos numéros ? Je serai très contente de voir et d'entendre tes compositions.

@Léo Ivywreath
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Message(#)Sing me a song ☼ Heïana EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 13:42

Sing me a song@Heïana Brook
Parler de neige, ça me rendait tout nostalgique. Les paysages de neige étaient sans nul doute mes favoris. Si j'aimais beaucoup l'orage et la pluie, la neige était ma météo préférée. Enfin, mes fleurs n'auraient certainement pas survécus à des tempêtes de neige. Mes plantes d'intérieur, mes chats et moi, on les aurait regardé geler, impuissants. « Tu cultives des fleurs ? De quelles variétés ? » « Oh c'est rien de fou, mais j'aime bien les plantes alors... Je fais en sorte d'en entretenir quelques unes. » Et puis j'avais aussi des plantes aromatiques, même si j'étais un terrible cuisinier. Au moins, elles étaient probablement heureuses d'être tombé chez quelqu'un qui ne leur volait pas des feuilles une fois par jour. Ma grand-mère disait souvent qu'il était très important d'avoir des plantes chez soi, que ça entretenait le côté chaleureux d'une habitation.

Et puis nous parlions de mon stage. Heïana connaissait visiblement mon - futur ? - maître de stage, vu sa réaction. J'esquissai un petit sourire. « Je suis sûre qu'il te répondra, qu'il puisse te prendre en stage ou non. C'est quelqu'un de très gentil. » J'opinai du chef. La réputation du psychologue le précédait et j'avais déjà entendu beaucoup de choses très positives à son sujet. Mais peut-être Heïana et lui travaillaient-ils ensemble ? Je n'eus pas le temps de poser la question. Nous fûmes interrompus par la patineuse, celle que j'avais croisé plusieurs fois. Celle avec qui j'entretenais cette relation très particulière, comme si nous étions dans une petite bulle indéfinissable. Je ne voulais rien savoir à son propos, pas de la bouche de quelqu'un d'autres. Je ne voulais pas faire éclater cette bulle légère, à l'intérieur de laquelle tout était si particulier: pas un mot échangé, juste des regards et ses traits, de ma main, sur le papier de mes carnets à dessin. « Oui, je la connais. Je trouve votre petit jeu du chat et de la souris très mignon, en tout cas. » Je partis d'un rire léger. « C'est pas vraiment... ce que ça a l'air d'être. On se croise juste de temps à autres... » Je ne savais pas vraiment comment définir le tout, mais je n'en avais pas vraiment envie. Ce qui était sûr, c'est que je n'aimais pas la jeune femme comme Heïana avait l'air de le sous entendre.

Je m'intéressai aux motivations qui l'avaient poussé à faire le métier qu'elle exerçait actuellement. « C'est exactement ça ! J'ai toujours eu ce vœu de métier en tête, au moins depuis l'adolescence. Et je pense m'épanouir pleinement. Peut-être qu'un jour je changerai, on ne sait pas de quoi demain sera fait, mais ce n'est pas dans mes projets. » Une véritable vocation, donc. J'admirai la manière dont Heïana semblait appréhender sereinement le futur. Moi, je ne voulais pas y penser. Je trouvais ça un peu terrifiant. « T'en parle avec passion, en tous cas. » dis-je en souriant doucement. Le soleil fit lentement sa place jusque dans le lieu où nous nous trouvions. Mon interlocutrice sembla alors prête à reprendre ses activités, que nous avions interrompu par notre discussion. « Je suis désolée, je ne vais pas pouvoir m'attarder plus. Est-ce-que tu veux qu'on s'échange nos numéros ? Je serai très contente de voir et d'entendre tes compositions. » « Pas de soucis! Je suis vraiment content de t'avoir rencontré. Alors, mon numéro c'est le... »

Et lorsque que nous eûmes échangé numéros et politesses, chacun retourna tranquillement à ses occupations. Je restai un petit moment dans l'enseigne chaleureuse qui se vidait doucement de ses clients, plutôt heureux d'avoir transformé ma journée d'ennui grâce à une superbe rencontre.

FIN
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