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 La tête haute - Jules

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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyLun 10 Juin 2019 - 17:04

On s’était fixé ce rendez vous autour d’un verre depuis plusieurs semaines avec Jules, nos emplois du temps étaient tous les deux très chargés et il avait été compliqué pour nous de réussir à enfin nous voir. C’est pour cette raison que je n’avais pas annulé notre petit rendez vous malgré le décès de maman la semaine dernière. Les funérailles avaient eu lieu hier et si j’avais encore beaucoup de choses à régler, je voulais accorder ce temps précieux pour mon amie. Nous ne nous étions pas vu depuis un bon moment maintenant et je crois que voir quelqu’un d’autre que ma famille et les amis hypocrites de mes parents me ferait du bien. Roman m’avait encouragé à venir et trouvé les mots pour que je n’annule pas à la dernière minute. Même si je me doute que Jules aurait compris les raisons de cette annulation.
Elle n’étais pas au courant car mon père avait suivi à la lettre les dernières volontés de ma mère : n’avertir que les amis et la famille proche de son décès et surtout, que la presse ne s’empare pas de celui-ci. Que personne ne fasse d’elle une héroïne qui s’est battu contre la maladie car selon elle, elle n’a rien fait de courageux si ce n’est accepter son sort et se laisser aller avec la maladie. Nous n’étions même pas au courant qu’elle était malade, elle avait tout gardé pour elle et c’était encore une décision que je ne comprenais pas. Malgré le texte que Simon avait lu, un texte ecrit de sa main, expliquant ses choix, expliquant qu’elle ne voulait inquiéter personne, qu’elle n’aurait pas la force d’assumer le regard des autres, qu’elle n’aurait pas eu la force de combattre la maladie avec un traitement qui sans doute n’aurait rien changé à la donne… comment peut-on décider de se laisser mourir sans même tenter quoi que ce soit pour s’en sortir ? Je me demandais si maman avait un jour été heureuse pour en arriver là…
Enfin, je n’étais pas présente dans ce bar aujourd’hui pour me plaindre et me poser des questions existentielle sur ce choix qui dans tous les cas restera incompris pour moi… Jules allait débarquer d’un moment à l’autre alors je devais faire bonne figure et lui accorder mon plus beau sourire, aussi faux soit-il… « Je rejoins une amie… » que j’entends derrière moi, reconnaissant la voix de Jules, je me retourne et lui fais signe de me rejoindre. Mon sourire forcé ne quitte pas mes lèvres. En la voyant, je me rappelle comme j’ai été si nulle avec Alfred lors de sa dernière venue à ABC… « bonjour ma belle… t’es ravissante ! Comment tu vas ? J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas vu… »
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptySam 15 Juin 2019 - 14:01



La tête haute

@Eva Adams & Juliana Rhodes



Ces derniers temps, je me suis noyée dans mon travail et dans diverses occupations pour ne pas avoir à me poser et réfléchir. J’avais besoin d’être active en permanence, de toujours avoir de quoi m’occuper, de courir dans tout Brisbane pour mener à bien les missions que je me donne chaque jour, pour rentrer chez moi le soir exténuée et m’écrouler dans mon lit. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour arrêter de me poser des milliers de questions sur mon couple, mon avenir, et tout un tas de choses qui me semblait couler de sources quelques semaines auparavant et que je me sens obligée de remettre en cause à présent parce que j’ai l’impression que toutes les bases solides sur lesquelles reposaient mes certitudes sont en train de lâcher. Pour l’instant, je trouve que je ne m’en sors pas trop mal, mes heures supplémentaires à la bibliothèque m’ont permis de réorganiser tous les rayons à mon goût ce qui me procure évidemment un énorme sentiment de satisfaction, j’ai passé pas mal de temps à lire des histoires à mes petits patients de l’hôpital, trouvant toujours aussi agréable de dévorer les tomes des orphelins Baudelaire avec la petite Camille qui semble aller un peu mieux ce qui ne peut que me faire plaisir. Mettre de l’ordre dans ma vie a toujours été ce qui me permettait de voir la lumière au bout du tunnel lors de moments difficile. Quand tout est organisé et rangé autour de moi, je me sens mieux et prête à affronter n’importe quoi. Avoir une vie carrée a toujours été ce qui me permettait d’assurer ma sécurité, c’est cette zone de confort contre laquelle j’essaie de combattre habituellement parce qu’elle est aussi agréable que contraignante, mais alors que ma vie si parfaite commence à l’être beaucoup moins, mes anciens défauts commencent à refaire surface pour assurer une protection que mon subconscient semble juger nécessaire et je ne fais absolument rien pour l’en empêcher, triant et organisant tout et n’importe quoi à chaque fois que j’en ressens le besoin. Toutefois, j’ai décidé que je me préoccuperais seulement plus tard du bien-fondé de cette régression, pour le moment, je me sens bien, ou en tout cas, moins mal que quelques jours auparavant et ça me suffit. Chaque chose en son temps.

Retrouver Eva pour prendre un verre fait partie de mon plan de survie du moment. Voir cette amie que je n’ai pas eu l’occasion de croiser depuis un moment déjà sera l’occasion de prendre des nouvelles – en espérant qu’elles soient bonnes –, de penser à autre chose et de m’intéresser à quelqu’un d’autre qu’à ma propre petite personne. Je ne me pensais pas si égoïste, mais depuis que j’ai forcé la main à Alfie pour qu’il reste à Brisbane, j’ai l’impression que toutes mes actions vont dans mon sens et au détriment des autres, je pense qu’une sérieuse remise en question s’impose. J’entre dans le bar pile à l’heure, annonçant à la serveuse que je croise que je dois rejoindre mon amie. Eva me fait signe de la main et je me dirige vers elle avec un grand sourire, faisant preuve d’une bonne humeur qui est loin d’être dans mon état d’esprit actuel. Peu importe, je veux vraiment que nous passions un bon moment, c’est le principal. « Bonjour. Merci, je te retourne le compliment, tu es splendide. » Comme toujours cela dit, Eva fait partie de ces personnes qui n’ont pas besoin de faire d’efforts pour être rayonnantes, c’est en tout cas l’effet qu’elle me fait. Je crois que je pourrais être jalouse mais je préfère être tout simplement admirative. « Je vais bien, et toi ? » Premier mensonge du jour mais beaucoup plus sympathique de dire que ma vie est en train de m’échapper et que je fais en sorte de maintenir la tête hors de l’eau en vivant dans le déni ou en tout cas en m’empêchant d’y penser constamment. A dire vrai, je préfère qu’elle me parle d’elle, de ses projets, de son travail passionnant, de sa vie trépidante et de toutes les choses formidables qu’elle a eu l’occasion de vivre ces derniers temps. J’ignore si elle a réellement prévu de partir sur ce terrain-là, mais en tout cas, je l’espère, il en faut bien une sur les deux qui ait de bonnes raisons de se réjouir. « Je crois que ce n’est pas qu’une impression, ça fait réellement une éternité qu’on ne s’est pas vues. » Je confirme en souriant, loin d’être vexée de ne pas avoir fait partie de ces priorités ces derniers temps parce que les torts sont de toute façon partagés. « Il va falloir que tu me racontes tout ce que j’ai manqué et sans oublier le moindre détail, s’il-te-plait. » Un nouveau sourire enthousiaste accompagne mes propos. Ce moment entre filles ne peut que me remonter le moral.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMar 16 Juil 2019 - 17:50

« Je crois que ce n’est pas qu’une impression, ça fait réellement une éternité qu’on ne s’est pas vues. Il va falloir que tu me racontes tout ce que j’ai manqué et sans oublier le moindre détail, s’il-te-plait. » Par quoi fallait-il commencer ? M’apitoyer sur mon sort en pleurant le décès de maman ? Lui dire que j’avais complètement faillie à ma mission concernant Alfred lors de notre dernier entretien et que depuis je n’avais plus eu de nouvelles de lui ? Ou parler simplement de la pluie et du beau temps, de la fête de la première année de mariage qui s’annonçait avec Roman ? « Il y en a des choses à dire… » je lâche pour gagner un peu de temps. Et pour réfléchir encore un peu, effacer mon léger malaise, je fais signe au serveur de venir pour commander un American Coffee, laissant ensuite Jules prendre sa commande. « Comment est-ce que ca va avec Alfred ? » on aura beau me dire dix fois de l’appeler Alfie, ca veut pas rentrer, ce surnom qui me semble bien trop familier pour moi et réserver aux amis très proche uniquement. « J’veux dire, vous en êtes où ? » je tâte un peu le terrain mais je me sens quand même obligée d’aborder le fiasco dont je suis à l’origine. « j’ai tenté… Jules. J’ai vraiment tenté de le garder pour qu’il soit stabilisé, qu’il ai plus ses plans sur la comète… » que j’arrivais difficilement à comprendre. « Je lui ai proposé le contrat a durée indéterminée, comme c’était prévu et comme il a de nouveau refusé… » et là je grimace par avance. « je lui ai fais un espèce de chantage… il accepte ou le contrat avec ABC est rompu… » et depuis, je ne l’avais pas recroisé dans les couloirs de la radio. Pourtant, son contrat courrait toujours bien entendu. J’ignorai si toute fois on avait vraiment eu besoin de lui depuis… qui sait c’était peut être juste un concours de circonstance. « J’ai pas osé le rappeler pour lui dire que bien sûr il allait pouvoir continuer à travailler avec nous comme il l’entend… Je crois que sa réaction ma vexé aussi. » pris à mon propre jeu visiblement… quelle cruche. « Peut être qu’il t’en a parlé… » il avait l’air réellement agacé lui aussi d’être victime d’une telle injustice d’après lui.
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMar 23 Juil 2019 - 22:37



La tête haute

@Eva Adams & Juliana Rhodes



Je pensais sincèrement pouvoir orienter facilement la conversation vers Eva et ainsi m’abstenir de devoir parler de l’étendue des dégâts concernant ma propre vie mais malheureusement, la réponse énigmatique qu’elle m’offre, avant de héler un serveur pour commander son American coffee alors que je choisis un simple cappuccino, m’indique qu’elle ne semble pas vraiment disposée à raconter quoi que ce soit. Pourtant, c’est la seule échappatoire dont je dispose et même si je ne suis pas du genre à insister lourdement auprès des gens lorsqu’ils ne veulent pas me dire quelque chose – d’autant plus que je ne sais pas garder un secret alors autant ne pas se confier à moi lorsqu’ils en ont un – c’est un cas de force majeure et je me dois de persévérer. « Waw, quel teasing ! Maintenant tu es obligée de m’en dire plus ! » Mon enthousiasme est surjoué et j’ai presque peur que ça se voit, mais je ne peux pas faire autrement pour dissimuler la tempête émotionnelle qui fait rage à l’intérieur de ma tête. Je crois sincèrement pouvoir réussir à passer un bon moment en compagnie d’Eva. Nous avons des tonnes de choses à rattraper et des tonnes de sujets à aborder qui me poussent loin de mes interrogations et doutes actuels. Enfin, c’était ce que je croyais avant qu’Eva choisisse de mettre les pieds dans le plat, sans prévenir ni essayer de mettre les formes dans son introduction qui me déstabilise. Je suis évidemment tentée de lui demander qui est Alfred pour gagner du temps, mais je sais pertinemment que l’oubli du prénom de mon petit-ami – bien que personne ne se risque à l’utiliser en temps normal – serait un peu trop gros pour être crédible. Le silence que j’impose à table la pousse malheureusement à reformuler sa question d’une manière bien pire encore et l’envie de me rouler en boule sous la table devient plus forte au fur et à mesure que les secondes s’écoulent. Sérieusement ? Est-ce qu’on est vraiment obligé de parler d’Alfie maintenant ? J’ai bien l’impression que la réponse est oui et c’est donc à reculons que j’avance dans l’arène, absolument pas prête à ce qui va suivre. « Tout va bien. » PAS DU TOUT. Bouh la vilaine menteuse, mon couple n’a jamais été dans un état aussi catastrophique que ces dernières semaines, voire ces derniers mois. Si je commence à ne plus me mentir à moi-même – sans doute parce que les événements ne me laissent pas trop le choix – je ne suis pas encore capable d’être honnête avec une tierce personne et, pour le moment, je me suis gardée de dire à mes proches – à part Evie – que j’avais l’impression d’être en plein remake du Titanic. Sauf que dans notre histoire, j’ai bien l’impression qu’en plus de ne pas vouloir s’accrocher à cette planche – alors qu’il y a de la place pour deux, je suis un format mini – Alfie semble vouloir m’entrainer dans sa chute en me tirant par les pieds. En même temps, peut-être qu’il aurait raison de le faire puisqu’on en est là par ma faute, parce que j’ai voulu tellement fort cette vie de couple stable et propice aux futurs projets que j’ai fini par la lui imposer sans même m’en rendre compte. Bref, voilà autant de choses dont je n’ai absolument pas envie de parler avec Eva car malgré mon affection pour la jeune femme, je ne suis pas certaine que nous ayons la proximité nécessaire. Le fait qu’elle connaisse Alfie est également un frein à ces confidences car si elle est aussi douée que moi pour tenir sa langue, il finira par avoir vent de nos problèmes avant que je trouve le courage de lui en parler et ce serait regrettable. Malheureusement pour moi, le dossier Alfred est loin d’être terminé pour la pauvre Eva qui semble en avoir gros sur le cœur, ou en tout cas assez pour juger nécessaire de vider son sac dans les cinq premières minutes suivant mon arrivée, expliquant une situation dont j’ai déjà connaissance et pour laquelle, je dois le reconnaitre, elle a, en effet, sacrément merdé. « Il m’en a parlé, oui. » Je confirme, dans un premier temps pour me laisser le temps de réfléchir à la manière dont je vais pouvoir rebondir sur ses propos sans qu’elle ait l’impression d’être la dernière des idiotes. Adieu, donc, les « faire chanter les gens n’est certainement pas très professionnel » ou « pour que quelqu’un continue à travailler pour toi, il serait peut-être judicieux de l’informer qu’il n’est pas licencié comme tu as voulu le lui faire croire » pour finir par un joli « il serait grand temps de mettre de côté ton égo mal placé ». Non, tout cela doit rester bien sagement dans un coin de ma tête et je dois me comporter comme l’amie dont Eva a besoin et non pas comme cette garce qui s’emporte bêtement par peur de perdre celui qu’elle aime plus que tout au monde. « Je comprends que tu aies paniqué, il peut être têtu quand il s’y met et tu as voulu tenter le tout pour le tout. » Bêtement, qu’on se le dise, mais je crois qu’en étant celle qui l’a supplié de poser ses valises à Brisbane de manière permanente, je n’ai pas trop de conseils à donner à la jeune femme. « Mais je ne crois pas que ce soit le genre de choses qui marche avec lui, il aime beaucoup trop sa liberté. » Celle dont je l’ai privé, hein, parce que comme ce n’est pas assez difficile en ce moment, autant que j’en profite pour remuer moi-même le couteau dans une plaie qui ne s’est jamais refermée. « Je ne sais pas si je peux vraiment t’aider pour le coup, je crois qu’il faudrait déjà qu’il sache que votre collaboration est toujours d’actualité parce que je ne suis pas persuadée qu’il soit au courant. » Je suis même persuadée du contraire mais diplomatie oblige, je ne peux que faire des suggestions et non pas exiger quoi que ce soit. « Tu devrais le rappeler, surtout si tu te sens mal, ça te soulagerait. » Oh pitié Eva, excuse-toi, ce serait déjà un problème de moins. Encore une fois, j’ai l’impression d’être la pire des égoïstes. « Mais tu ne devrais pas culpabiliser autant, je sais que tu as voulu bien faire et il s’en rendra compte un jour, lui aussi. » Pour ce qui est de cette dernière vision du futur, je ne devrais certainement pas m’emballer mais je veux croire en cet avenir merveilleux que nous allons construire et Eva a un rôle prépondérant à jouer là-dedans. Malheureusement, pour le moment, je n’ai aucune certitude.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMer 7 Aoû 2019 - 22:40

Un tout va bien qui sonne faux,  je le sais que trop bien puisque je l'ai joué pendant de long mois à dire que oui ma vie était parfait : un futur epoux dont chaque femme sur terre rêve d'avoir,  une promotion à ABC faisait de moi l’unique rédactrice en chef de la radio après le départ de Jamie, et un tout qui allait comme sur des roulettes  c'était le cas si on ne prenait pas en compte que j’avais appris que j'etais stérile et que j'avais fini par le garder pour moi bien trop longtemps. Et pendant tout ce temps,  tout allait bien alors qu'a l'interieur j'etais bâillonnee,  j'etais déchirée et je pleurais en silence. Le tout va bien qu’on connaît tous,  le tout va bien du denis ou celui de la fuite. Et maintenant que le fardeau était partagé avec Roman,  tout allait mieux ou presque… Alors qu’on s’était renseignés tous les deux sur le recours à la procréation maternelle assisté, je le sentai de plus en plus réticent C'était aussi compliqué ces derniers temps et un peu plus depuis le décès de maman. Mais avant d’aborder le sujet plus en détail,  j'aborde le sujet Alfie pour soulager ma conscience et me défaire de ma culpabilité. l « Il m’en a parlé, oui. »  bien sûr qu’il lui en avait parlé…  quelle cruche j'etais.   « Je comprends que tu aies paniqué, il peut être têtu quand il s’y met et tu as voulu tenter le tout pour le tout. Mais je ne crois pas que ce soit le genre de choses qui marche avec lui, il aime beaucoup trop sa liberté. » je m'en suis bien rendu compte oui, javais envie de me cacher.  « Je ne sais pas si je peux vraiment t’aider pour le coup, je crois qu’il faudrait déjà qu’il sache que votre collaboration est toujours d’actualité parce que je ne suis pas persuadée qu’il soit au courant.  Tu devrais le rappeler, surtout si tu te sens mal, ça te soulagerait. Mais tu ne devrais pas culpabiliser autant, je sais que tu as voulu bien faire et il s’en rendra compte un jour, lui aussi. » deux cafés posés sur la table je sors aussitôt un billet pour les payer et la monnaie fera le pourboire. « je vais l'appeler…  j’y ai pensé et le temps à passé. Et j'ai pas forcément eu besoin de ses services depuis donc… je l’ai pas appelé,  promis,  je vais le faire. » je devrais me le noter quelques part… donc pour prouver de ma bonne foie je dégaine mon téléphone où je note chacun de mes rendez vous ou chose importante à faire. « demain dès 9h… » et je lui montre lors que je valide. « on en parle plus ! » et donc pour revenir sur Jules… « Tu sais j'ai beau ne voir que par moi,  je suis aussi capable de me rendre compte quand une amie ne va pas hyper bien ! Je sais aussi mal jouer la comédie que toi.  Enfin…  pas sûre,  mon petit manège à duré bien longtemps avec Roman… trop. » bref je reparlais à nouveau trop de moi. « Comment Tu vas ? » je répète en attendant une réponse sincère


Dernière édition par Eva Adams le Lun 19 Aoû 2019 - 15:21, édité 1 fois
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyLun 12 Aoû 2019 - 19:41



La tête haute

@Eva Adams & Juliana Rhodes



Retrouver Eva après tout ce temps passé sans nouvelle l’une de l’autre aurait certainement dû être un moment agréable passé entre deux amies avec de bonnes nouvelles à échanger mais j’ai la très nette sensation que ça ne va pas vraiment se passer comme ça, finalement. Elle a besoin de se décharger du fardeau qu’elle porte et je peux très bien le comprendre, mais concernant Alfie, j’ai l’impression de ne plus rien savoir et de ne plus rien comprendre depuis quelques temps alors j’aurais préféré ne pas être la confidente de ses mésaventures avec mon petit-ami. Malgré tout, j’essaie vraiment de la comprendre de et la conseiller. Je n’ai pas besoin de tonnes d’explications pour reconnaitre qu’elle a effectivement merdé et que sa bourde va certainement lui coûter cher pour cette collaboration qui lui tient pourtant très à cœur. J’admets qu’à moi aussi, ce travail plaisait beaucoup, parce que ça signifiait qu’Alfie pourrait s’investir dans quelque chose qui l’intéresserait certainement tout en restant à mes côtés, à Brisbane. Encore un acte bien trop égoïste de ma part mais qui me semblait être idéal pour que nous y trouvions notre compte à tous les deux. Que va-t-il faire s’il décide de ne plus travailler pour Eva même après qu’elle soit revenue sur sa décision de le virer ? Cette décision future m’angoisse parce que je sais qu’Alfie peut se montrer imprévisible et si c’est quelque chose que j’apprécie chez lui en temps normal, j’ai beaucoup plus de mal à gérer cet aspect de sa personnalité lorsqu’il est susceptible de créer un véritable chamboulement dans notre quotidien. Tout a beau être compliqué entre nous en ce moment, je me raccroche à l’espoir que tout redeviendra parfaitement normal entre nous dans très peu de temps parce que j’aime ce que nous avons construit et que je ne veux absolument pas retourner en arrière. Je ne garde pas de très bons souvenirs de ces mois passés à l’attendre sans avoir la moindre nouvelle, à avoir la peur au ventre à chaque fois qu’il montait dans un avion parce que j’imaginais tout un tas de scénarii catastrophes venant mettre un terme à notre histoire. Je n’ai jamais quitté Brisbane, ou en tout cas je ne suis jamais allée assez loin pour pouvoir considérer une excursion comme un voyage, alors le simple fait de l’imaginer à l’autre bout du monde était déjà pour moi une source d’angoisse mais savoir en plus que ce n’était pas pour se dorer au soleil sur une plage paradisiaque qu’il partait était encore pire que tout. Pourtant, chacun de ses retours auprès de moi, suffisait à me faire oublier instantanément l’angoisse que j’avais pu ressentir. Je retrouvais sa joie de vivre, son humour particulier, ses bras qui m’entouraient le soir pour me serrer fort contre lui dans un geste que j’ai toujours trouvé particulièrement rassurant. A ce moment-là, je me sentais en sécurité et j’étais persuadée que rien ni personne ne pourrait nous séparer. Je me sentais bien avec lui, vraiment bien, jusqu’à l’annonce d’un nouveau départ provoquant à chaque fois ce même nœud qui venait serrer mon estomac et m’empêchait de trouver le sommeil et l’appétit pendant des jours. Je pense qu’il se rendait compte que son départ m’attristait, mais il avait l’air si heureux de pouvoir exercer un métier aussi passionnant, comment aurait-il pu y renoncer ? Il ne l’aurait sans doute pas fait s’il n’y avait pas eu cet accident, la concrétisation de toutes mes peurs et une épreuve extrêmement difficile à surmonter pour lui et à laquelle je peine encore à repenser aujourd’hui. Je crois qu’il ne s’en est pas totalement remis et je ne suis pas sûre de pouvoir m’en remettre un jour moi non plus. C’est pour cette raison que la perte de ce travail qui semblait le satisfaire m’angoisse, parce que j’ai peur qu’il décide de repartir, qu’il retourne sur ce terrain si cher à son cœur et que la peur soit désormais omniprésente dans mon quotidien. Eva ne sait pas tout ça, bien sûr, mais beaucoup de mes espoirs reposent sur elle et l’entendre se justifier d’une manière extrêmement maladroite ne risque pas de me rassurer. « Si jamais tu l’appelles, je te conseille d’éviter de lui dire que tu as oublié de le faire parce que tu n’avais pas besoin de lui, je ne suis pas persuadée que ce soit ton meilleur argument. » J’essaie d’y mettre les formes pour ne pas lui dire qu’elle est une horrible garce car je sais qu’elle ne l’est pas, mais j’ai vraiment du mal à croire qu’elle ait vraiment prononcé cette phrase à voix haute. Comment peut-on oublier de résoudre un conflit pour la simple raison qu’on n’a pas eu besoin de quelqu’un ? C’est tout de même la preuve d’un attachement très limité envers la personne concernée, chose que j’aimerais vraiment épargner à Alfie. J’ignore s’il considère Eva comme une amie ou si elle est simplement une partenaire de travail, à ses yeux, mais dans tous les cas, il va falloir qu’elle apprenne à réfléchir avant de parler parce que là, ça ne va pas du tout. Je suis donc totalement d’accord avec elle pour clore ce sujet que je maitrise de toute façon très mal et passer enfin à autre chose. J’aurais juste préféré que cet autre chose en question ne soit pas relatif à la manière dont je gère ma vie en ce moment, c’est-à-dire très mal, et que je ne sois surtout pas obligée de lui en donner les raisons. « Tu veux en parler ? » Après tout, si ça peut m’aider à me sortir de cet interrogatoire à venir, pourquoi pas. « De Roman ? » Elle semble avoir besoin de vider son sac et je crois que je serais bien plus à l’aise dans le rôle de celle qui écoute que dans celui de la fille qui doit expliquer quelque chose qu’elle ne comprend pas. Malheureusement, elle revient à la charge, ne se contentant plus de ma réponse évasive et cherchant certainement à en savoir davantage. « C’est juste un peu compliqué en ce moment, j’ai des problèmes familiaux, mais rien d’impossible à résoudre. » Et je me force à sourire, me rassurant en me disant que ce n’est pas vraiment un mensonge puisque je considère Alfie comme faisant partie de ma famille, dommage que lui ne voit pas les choses de cette façon.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyLun 19 Aoû 2019 - 15:39

J’ai fais une grosse bourde et si à la base, j’étais simplement rentrée dans le jeu d’Alfred, finalement, je m’y étais embourbée, prise par mon égo, à présent tout ça se retournait aussi contre moi puisque j’avais perdu un très bon élément pour ABC Radio. Et depuis, le temps avait filé à toute vitesse, sans que je ne me rende compte de rien. Voir Julianna en face de moi m’avait tout de suite ramené à ces quelque semaines en arrière et ma culpabilité me jouait des tours. « Si jamais tu l’appelles, je te conseille d’éviter de lui dire que tu as oublié de le faire parce que tu n’avais pas besoin de lui, je ne suis pas persuadée que ce soit ton meilleur argument. » hochement de tête, je prends note. « J’y mettrai les formes. » c’est bon job, mettre les formes même si parfois, ça dérape, non, ça dérape souvent parce qu’il faut dire que je suis pas mal entourée d’incompétent et qu’en tant que rédactrice en chef, c’est assez compliqué à gérer ça aussi. « Je vais trouver, il va revenir, t’en fais pas. » je tentais de me montrer rassurante et si Jule connaissait Alfie sans doute bien mieux que moi, concernant le travail et les relations professionnelles, je pense que c’était plus de mon ressort. Même si oui, j’avais commis une erreur, ce serait la dernière.
Changement de sujet, l’affaire est close et je sens bien que ce n’était pas le meilleure terrain pour lancer une conversation avec Jules. J’aurai du mettre cette histoire de côté car j’ai comme l’impression de l’avoir agacée. C’est pourquoi je me permets d’investiguer à propos de ses faux semblant, lui montrant que j’étais tout de même une amie et qu’elle pouvait compter sur moi. Je l’espère en tout cas. « Tu veux en parler ? De Roman ? » belle épreuve de contournement, mais j’insiste pour discuter à propos d’elle. Elle en savait suffisamment sur ma situation avec Roman. Ce n’était plus un secret pour personne, ces longs mois à lui cacher ma stérilité et à lui faire croire que nous allions fonder une belle famille. Ces longs mois de mensonges, j’étais devenue une vraie actrice, la comedia del arte pouvait m’embaucher sans problème. Mais concernant Jules, elle n’avait pas encore ce niveau. J’insiste pour lui demander comment elle allait vraiment. « C’est juste un peu compliqué en ce moment, j’ai des problèmes familiaux, mais rien d’impossible à résoudre. » j’approche ma main de la sienne pour lui apporter mon soutien. « Famille à problème… » autant dire que j’étais callée sur ça. « La famille Adams est la famille la plus compliquée que je n’ai jamais connu… » et maintenant, il manquait un membre, une pièce au puzzle, maman nous avait quitté. « Maman est décédée…la cérémonie a eu lieu hier… » je faisais preuve d’un sang froid remarquable mais je pense que mon altercation avec Lene m’avait suffisamment touchée pour pouvoir gérer ça à présent. Et j’avais tant pleuré la veille, j’avais pu enfin lui dire au revoir. « et je sens que ce n’est que le début des soucis… » nous avions randez-vous chez la notaire d’ici quelques jours pour la lecture de son testament. « tu sais bien, quand quelqu’un décède dans une famille comme la nôtre, c’est toujours très compliqué ensuite… » l’héritage, le partage des biens. Que Lene n’ose pas réclamer quoi que ce soit, pas après tout ce qu’elle avait pu me dire à propos de notre mère. « Enfin… tout a toujours été très compliqué de toutes façons. » je souffle avec beaucoup de regret quand même. « Si tu as besoin de soutien, tu peux compter sur moi. »
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMar 17 Sep 2019 - 23:41



La tête haute

@Eva Adams & Juliana Rhodes



Je me contente de hocher la tête lorsqu’Eva m’assure qu’elle mettra les formes pour essayer de reconquérir professionnellement Alfie. Je me garde de lui avouer qu’elle va certainement ramer pour y parvenir, je ne dis pas non plus qu’en-dehors d’y mettre les formes, il faut aussi que le contenu soit pertinent. Après tout, tout cela ne me regarde pas, tout ce qui m’importe c’est qu’en effet, il revienne, car s’il a renoncé à sa vie de terrain, ce n’est certainement pas pour glander sur le canapé à Brisbane et je le connais suffisamment pour savoir que sans occupation professionnelle stimulante, il va vite tourner en rond comme un lion en cage ce qui rendra notre quotidien – déjà bien amoché – un tantinet plus compliqué. La jolie brune a donc tout intérêt à se rattraper et si je fais bien attention à ne pas lui mettre la pression, j’espère qu’elle ne prend pas ça à la légère et que notre amitié compte assez pour elle pour qu’elle ne foire pas tout encore une fois. « Je ne m’en fais pas, je sais que tu gères. » Joli mensonge destiné à lui redonner suffisamment confiance en elle pour qu’elle saute le pas et passe ce coup de fil important. Dans les prochains jours, je vais guetter son retour dans la vie d’Alfie, espérant que celui-ci contribue à lui redonner le sourire ainsi qu’une bonne dose de motivation. A dire vrai, j’ai la sensation d’ignorer désormais ce qui serait susceptible de le rendre heureux, alors je me raccroche à de maigres espoirs qui réussissent à me convaincre que tout redeviendra bientôt comme avant. Faute de mieux, c’est la solution que j’ai trouvée pour ne pas me laisser abattre et continuer à mettre un pied devant l’autre et elle ma plutôt bien. Après tout, si le déni n’a jamais aidé qui que ce soit à résoudre ses problèmes, il permet au moins de retarder une échéance que l’on n’est pas forcément prêt à voir venir. Dans mon cas, l’absence de solution utile à des problèmes que je ne suis toujours pas sûre de bien comprendre me semble être une très bonne raison d’ignorer la réalité de ma situation encore un bon moment. Si je pouvais revenir en arrière, je crois que j’effacerais bon nombre de conversations qui ont largement contribué à nous éloigner ces derniers temps, mais si on pouvait revenir en arrière, prendre des décisions serait alors bien plus facile et je sais pertinemment que je vais devoir me résoudre un jour ou l’autre à affronter la vérité au lieu de la fuir.

Manifestement, je ne suis pas la seule à avoir besoin de soutien aujourd’hui et alors que je camoufle mes problèmes de couple derrière des ennuis familiaux, restant très vague sur les soucis en question, Eva se confie sur sa famille et sur le décès de sa mère qui me laisse muette, bouche ouverte, alors que je la dévisage avec des yeux ronds comme des soucoupes. Comment ai-je pu passer à côté d’une information aussi capitale ? Pourquoi Alfie ne m’a rien dit ? En même temps, s’il est en froid avec la jeune femme, il est normal qu’il ne soit pas au courant. Mais pourquoi elle ne m’a rien dit ? J’aurais évidemment été là pour la soutenir si j’avais été mise dans la confiance. Et dire que je râle sur son manque de tact depuis le début de la conversation… Elle doit certainement avoir d’autres choses à penser en ce moment et il lui parait donc normal de laisser son travail de côté. Quelle nouille. J’aurais dû me montrer plus compréhensive, mais maintenant que je suis au courant, je compte bien me rattraper. Je reprends donc un peu de contenance avant de me replonger dans la conversation, laissant s’estomper les traces d’étonnement de mon visage bien que celui-ci persiste dans mon esprit. « Je suis désolée, je l’ignorais… Toutes mes condoléances. » Ce drame a dû profondément la toucher, et je me retiens de lui poser des milliers de questions pour savoir quand, comment, et pourquoi elle a jugé bon de taire cet événement même après que la date de la cérémonie ait été fixée. Toutefois, j’imagine que vouloir ou non la présence de sa famille ou de ses amis à ses côtés pour une si triste célébration est un choix personnel et je ne juge pas le sien. « Tu ne crois pas que ça peut souder votre fratrie, d’affronter ça ensemble ? » Elle a l’air d’en douter très fortement et je sais que dans certains cas, les problématiques d’héritages et autres peuvent créer des conflits dans un moment où il vaudrait mieux se serrer les coudes pour avancer ensemble. Elle a l’air fatiguée de tout ça, voire même totalement épuisée et bien que j’apprécie qu’elle soit là pour moi, je crois que ce qu’elle est en train de vivre accapare toute son attention et qu’elle a besoin de toute son énergie restante pour affronter tout ça. « Je crois que c’est plutôt toi qui as besoin de soutien. » J’affirme alors, parce que c’est une évidence mais aussi parce que j’aimerais rattraper mon absence à ses côtés dans ces pénibles instants. « Si je peux t’aider pour quoi que ce soit, n’hésite pas et si tu as besoin de parler, je suis là. » Je ne suis sans doute pas la meilleure pour donner des conseils – d’autant plus que la réussite de ma propre vie est parfaitement discutable – mais je sais écouter et si elle a besoin de libérer son esprit, je veux bien l’y aider.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMar 24 Sep 2019 - 17:11

J’avais bien compris le message concernant Alfie, j’avais fais une grave erreur, je m’en étais rendu compte par moi-même et les propos de Jules allaient aussi dans ce sens. J’allais l’écouter et faire au plus vite, ne pas tenter de caser Alfie dans mon emploi du temps chargé mais en faire une priorité dès demain.
« Je suis désolée, je l’ignorais… Toutes mes condoléances. » et elle devait pas être désolée, car je n’en avais informé que Bailey à vrai dire. Ce n’était pas le genre d’annonce que j’appréciais faire auprès de mes proches et leur présence à une cérémonie n’était pas forcément souhaitée. Que ce qu’il se passe chez les Adams reste chez les Adams. Il y avait suffisamment d’homme et de femme politique présent pour combler les bancs de l’église et du funérarium. Maman ne pouvait pas en encadrer la moitié d’ailleurs, elle faisait toujours bonne figure, toujours très diplomate, la bonne femme parfaite sous toutes coutures, mais elle ne les appréciait pas. Elle mettait beaucoup d’eau dans son vin pour sauver les relations de notre père, pour qu’aucune bombe médiatique ne finisse par exploser aux yeux du grand public. « Je te remercie. » je regarde cette tasse devant moi, que je prends entre mes mains pour les réchauffer doucement. Je lève à nouveau les yeux pour mieux voir Jules. J’ai l’impression qu’elle est mal à l’aise et ce n’était pas l’idée en abordant ce sujet. « J’aurai sans doute du vous en parler. A toi, Evie… » j’avais fais une belle impasse… « J’ai eu beaucoup de chose à gérer. Je l’ai annoncé à Lene alors que mon père ne le voulait pas… ca a été compliqué. » et je me suis pris une floppée d’insulte dont j’ai eu du mal à me remettre. « Tu ne crois pas que ça peut souder votre fratrie, d’affronter ça ensemble ? » je secoue la tête, pour moi, c’était peine perdue. « crois moi, non… » je soufflais, comme si toute cette pression retombait à présent, mais je sais que la lecture du testament sera aussi compliquée. « je suis allée voir Lene, pour lui dire que maman était morte. Elle a pas réagit… ça m’a mis hors de moi. On s’est disputé et elle a fini par me dire que j’avais gâchée sa vie entière. Que j’étais la cause d’absolument tous ses problèmes… que je l’avais maltraitée pendant des années et que … » j’en tremble, ses mots résonne encore dans ma tête. « je crois pas que la mort de maman puisse arranger quoi que ce soit, non. » je relâche mes muscles tendu et mes épaules qui retombe, laissant mon buste livré à lui-même dans cette chaise peu confortable. « Je crois que c’est plutôt toi qui as besoin de soutien. » je faisais pourtant en sorte de n’avoir besoin de rien ni personne, de pouvoir gérer tout ça seule, de n’être soutenu que par moi-même, comptant quand même sur Roman. Mais ne voulant m’imposer à personne d’autre. Je devais sans doute me rendre à l’évidence que si mes amies pouvaient être présentes, je devais sans doute ne profiter un peu. « Si je peux t’aider pour quoi que ce soit, n’hésite pas et si tu as besoin de parler, je suis là. » et je regarde à nouveau Jules, attrapant doucement sa main devant la mienne. « Merci… » je ressers mes doigts sur les siens, ma paume chauffée par la tasse contraste avec sa peau encore fraiche. « tu sais, ca fait longtemps que je suis pas sortie… pour aller danser ou simplement boire un verre dans un bar. Ca fait terriblement longtemps que j’ai pas bu une bière fraiche ! » on pouvait repartir presque dix ans en arrière ou plus, à l’université. 15 ans même… « Je crois que j’ai besoin d’une bonne claque pour me remettre les idées en place. »
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMer 25 Sep 2019 - 22:35



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Apprendre le décès de la mère d’Eva est un véritable choc pour moi et je doute d’avoir la réaction la plus appropriée possible dans de pareilles circonstances. L’étonnement se lit sur mon visage et je suis réellement surprise d’apprendre que ce décès remonte déjà à plusieurs jours et que les obsèques ont déjà eu lieu. Malgré tout, je comprendre qu’Eva ait pu avoir envie de gérer ça sans en parler à ses amis mais plutôt en restant dans son cercle familial. Après tout, le deuil est quelque chose de très personnel et j’ai eu – malheureusement – l’occasion d’observer des réactions presque opposées chez des personnes ayant perdu un être cher. Il suffit de voir comment la mère d’Evie a géré la mort de son mari par rapport à ma maman à moi. Si ma mère avait eu la force de madame Pearson, peut-être que je n’aurais pas eu à gérer des enfants en bas âge comme si j’étais une petite maman, peut-être que je serais une femme différente, avec moins l’impression qu’une lourde responsabilité pèse sur ses épaules. Mais peut-être que je serais aussi moins mature et moins facile à vivre. Le décès de mon père m’a fait grandir rapidement et je ne regrette pas d’avoir pris en charge ce qui devait l’être, je suis même fière d’avoir pu apporter quelque chose à mon foyer. Mes frères et sœurs sont grands à présent et je ne me sens pas aussi utile que j’ai pu l’être par le passé. C’est peut-être aussi pour ça que j’ai tellement envie de fonder ma propre famille, parce que je veux me sentir indispensable à nouveau. C’est triste de réfléchir de cette façon, mais je pense malheureusement que je me rapproche de la vérité. C’est sûrement la raison pour laquelle je finis par chasser ces pensées, déjà pour écouter ce qu’Eva a à me dire mais aussi parce que ça me permet de me voiler la face encore davantage. « Tu ne nous dois rien du tout et tu n’as pas à te justifier, ne t’en fais pas, je comprends. » Dire que je comprends est un bien grand mot puisqu’il est évident que je n’aurais pas agi de la même façon, cherchant au contraire à m’entourer de toutes les personnes possibles. Toutefois, elle a eu sa propre manière de gérer la douleur de cette disparition et je ne la jugerais jamais pour ça. « Je me doute que ça n’a pas été facile. Je peux te demander pourquoi ton père préférait que Lene reste dans l’ignorance ? Tu as sûrement eu raison, elle avait le droit de savoir. » Je n’ignore pas que l’histoire de la famille Adams est particulièrement compliquée et lorsqu’Eva m’apprend s’être heurtée à de nombreuses difficultés, je ne peux que la croire tant je me doute que les complications survenues à la suite de ce décès ont été nombreuses. C’est vraiment dommage, le but d’une famille est justement de se soutenir et de s’épauler dans des circonstances telles que celles-ci et non pas de se déchirer constamment et de se tirer dans les pattes. Je ne sais pas vraiment ce qu’ils attendent les uns des autres mais j’ai bien compris qu’ils n’étaient pas capables de restaurer la paix entre eux et si même un tel événement parvient à les déchirer encore davantage, alors je doute qu’il y ait vraiment quelque chose à faire pour sauver cette famille. « Je suis vraiment désolée. » Les paroles de Lene ont été dures envers Eva et la manière dont se comporte mon amie à cet instant précis me prouve qu’elle a évidemment été touchée par ses mots et qu’ils résonnent dans sa tête même plusieurs jours après cette altercation. « Tu sais pourquoi elle t’a dit ça ? Elle t’a donné ses raisons ? Elle a cherché à se justifier ? Peut-être qu’elle était sous le choc et qu’elle a eu besoin d’extérioriser une colère qui n’était pas forcément dirigée vers toi ? Tu sais, tout le monde réagi différemment face à une telle nouvelle. » Je peux comprendre que l’absence de réaction de Lene ait peinée mon amie mais certaines personnes intériorisent leurs réactions et c’est peut-être le cas de la jeune femme. J’essaie sincèrement de lui trouver quelque chose de positif dans tout ça mais ça me parait compliqué. Elle se retrouve livrée à elle-même après la mort d’un être cher et ne peut pas continuer sur le soutien de Lene qui l’a totalement rejetée. Ce doit être extrêmement douloureux pour elle et je trouve qu’elle fait malgré tout preuve d’énormément de force. Quant à moi, j’essaie de trouver les bons mots alors que j’ai l’impression de faire pire que mieux. Lui proposer mon soutien me parait essentiel mais j’ignore si mes paroles suffiront à apaiser sa blessure qui ne semble pas prête à cicatriser. Je vais faire de mon mieux pour qu’elle ne regrette pas cette sortie, à commencer par arrêter de lui faire des reproches qui paraissent désormais bien dérisoire face à un quotidien difficile. « Je te proposerais bien de t’aider pour la claque, mais j’évite de frapper mes amies en temps normal… Par contre danser, ça je peux le faire, si tu as la soirée devant toi. » Je suis prête à n’importe quoi pour qu’elle passe une bonne soirée loin des problèmes du quotidien. « Je ne sais pas si tu as vraiment besoin d’une claque mais je pense que te détendre et te changer les idées serait un bon début. » Peut-être qu’en effet, elle aurait dû parler à ses amis de tout ce qu’elle vivait, on aurait été là pour elle et elle ne serait pas à deux doigts du craquage nerveux. Je suis sincèrement peinée de la voir dans un tel état.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMar 1 Oct 2019 - 10:50

« Je me doute que ça n’a pas été facile. Je peux te demander pourquoi ton père préférait que Lene reste dans l’ignorance ? Tu as sûrement eu raison, elle avait le droit de savoir. » je relève les yeux vers Jules qui j’a jamais eu la version sombre de l’histoire de la famille Adams. Cette famille qui, en public paraissait si soudée si on faisait l’impasse sur Lene, famille qui d’ailleurs, avait toujours tout fait pour écarter la brebis galeuse du reste de ses membres. Il ne fallait surtout pas propager la maladie et que l’épidémie se dévoile au grand public. Papa avait toujours fait en sorte que sa famille n’entache pas sa carrière politique et je l’avais bien sûre toujours aidé dans ce sens. « Lene a été déshérité il y a quelques années maintenant… » que j’avoue à Jules. « J’ai eu un premier fiancé… que Lene a séduit la veille de mon mariage et ils ont fini par coucher ensemble. Mariage annulé devant l’autel. Un classique des films que je ne souhaite à personne de vivre. » et finalement, depuis peu, j’avais compris pourquoi elle avait fait ça. Je ne m’étais jamais posée la question et je n’avais même pas pensé à une vengeance après l’avoir envoyé en Angleterre, j’avais seulement pensé qu’elle était égoïste et prête à tout pour m’écraser. « Ca a été la goutte d’eau pour mes parents. Elle en était pas à sa première… » et je me surprends à ne pas être fière de lui dépeindre ce tableau de ma sœur. Et quand je repense à tout ce qu’elle a pu me dire, bien sûre que ça m’a touché, que ça me fait encore cogiter. Mais il est encore trop tôt pour moi d’admettre quoi que ce soit. Je n’ai pas encore avalé le décès de maman et je n’ai pas envie de m’alourdir l’esprit avec ma sœur. « Tu sais pourquoi elle t’a dit ça ? Elle t’a donné ses raisons ? Elle a cherché à se justifier ? Peut-être qu’elle était sous le choc et qu’elle a eu besoin d’extérioriser une colère qui n’était pas forcément dirigée vers toi ? Tu sais, tout le monde réagi différemment face à une telle nouvelle. » ça me fait sourire, rire jaune même. Bien sûre que tout était dirigé vers moi. « Elle savait bien ce qu’elle faisait. » sans lui en faire le reproche pour autant. « J’ai eu droit à toutes les explications. » et j’en prends ma part des responsabilité. « Je pense le mériter en quelques sortes. Mais je lui en veux. » parce que c’était peut-être pas le moment, c’était pas juste après l’annonce de la mort de maman qu’il fallait me dire tout ça. « J’ai souvent cru qu’elle était jalouse de moi et que son seul moyen d’attirer l’attention de nos parents était de faire conneries sur conneries. Mais visiblement, c’est bien plus compliqué que ça. » C’était pas une question de jalousie ou d’égo mal placé. Peut être que la jalousie est toujours venu de moi d’ailleurs. Ce deuxième enfant qui me succède, m’obligeant à partager mes parents. Lene était devenu, plus que Tony et Simon, chance pour eux qu’ils soient venus plus tard, la femme à abattre et j’avais déjà préparé mon jeu depuis l’enfance. Je n’avais plus qu’à poser mes cartes aux moments opportuns.
J’étais sonnée par toutes ces nouvelles et fatiguée aussi de ce poids qui s’accumulait depuis des mois et des mois sur mes épaules. Chaque fois, j’ai l’impression de m’enfoncer un peu plus dans le sol. J’avais besoin de me débarrasser de tout ça. « Je te proposerais bien de t’aider pour la claque, mais j’évite de frapper mes amies en temps normal… Par contre danser, ça je peux le faire, si tu as la soirée devant toi. » théoriquement, non, je n’avais pas la soirée devant moi puisque je devais repasser à ABC ce soir pour récupérer un dossier que j’avais oublié et sur lequel je devais travailler pour demain. J’allais refuser, voulant être raisonnable et sérieuse, mais peut être que la claque commençait aussi par savoir faire la part des choses entre ma vie professionnelle et ma vie privée et cesser de laisser l’une empiéter sur l’autre sans cesse. « Je ne sais pas si tu as vraiment besoin d’une claque mais je pense que te détendre et te changer les idées serait un bon début. » je hoche la tête. « Si tu connais une bonne adresse pour se défouler sur une piste de danse, je suis à toi pour la soirée ! »
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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyMer 16 Oct 2019 - 23:37



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Je dois avoir l’air complètement abasourdie en entendant mon amie me raconter tous les détails d’une vie que je connaissais sûrement trop dans les grandes lignes sans me soucier véritablement de ce qui pouvait se cacher derrière toutes ces mésententes familiales. Au fond, je me rends compte que j’ignorais beaucoup de choses de sa vie, de son passé et de ce qu’elle était en train de traverser et je ne sais pas vraiment me comporter face à tout ça. J’aimerais avoir ce rôle de soutien moral mais je ne connais pas de parole réconfortante qui pourrait l’aider compte tenu de ce qu’elle est en train de vivre, je ne peux pas non plus la conseiller vraiment puisque je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation. Tout ce que je sais, c’est que je suis affreusement peinée par la situation qu’elle est en train de vivre et je ne peux que sincèrement espérer qu’elle se décante d’elle-même et que les relations avec les siens soient rétablies pour que tous puissent savourer une bonne entente familiale. La famille est tellement primordiale à mes yeux, je ne comprends pas que de telles tensions puissent apparaitre… Enfin, Alfie est ma famille aussi et pourtant les tensions entre nous sont nombreuses ces derniers temps et je ne fais rien pour les arranger par peur de me retrouver face à des vérités que je ne suis pas prête à entendre ou à une réalité que je ne pourrais accepter. Mais pour le moment, ce n’est pas de moi dont il s’agit mais d’Eva et je dois laisser mes propres soucis de côté pour venir en aide à mon amie du mieux que je peux. « Oh… Je l’ignorais. » J’admets alors qu’elle m’avoue que Lene a été déshéritée quelques années auparavant. Mes yeux s’écarquillent alors qu’elle m’explique pourquoi. Mon dieu, quelle horreur, je n’ose pas imaginer le mal que ça me ferait si une de mes sœurs devait avoir des relations intimes avec l’homme que j’allais épouser, ce serait destructeur. Je suis assez d’accord avec son interprétation, à dire vrai, pour moi, ce sont des choses qui n’arrivent que dans les films et qui sont absolument impossibles dans la vie de tous les jours. Il faut croire que ce n’est pas aussi vrai que ça et je ne sais pas qui de la sœur dont l’amour pour son ainée aurait dû être au-dessus de toute tentation ou du future finance prêt à consacrer sa vie à Eva, doit s’en vouloir le plus pour le drame qui s’est déroulé. « Je comprends que ça ait été dur pour tes parents, mais finalement c’était toi la principale concernée… Vous n’en avez jamais reparlé ? Vous ne vous êtes jamais expliquées ? » Je trouve ça complètement dingue que ce soient ses parents qui aient jugé bon de prendre cette décision à sa place. Eva était la seule victime dans cette histoire et c’était à elle de régler ses différents avec Lene. J’imagine que leur déception justifiait, à leurs yeux, de lui supprimer son héritage, mais j’avoue avoir du mal à comprendre pourquoi Eva n’a pas pu avoir avec sa sœur cette conversation qui aurait pourtant été si bénéfique pour que leur lien mis à mal puisse survivre à une telle épreuve. Peut-être qu’elle ne voulait tout simplement pas qu’il survive ce lien ? Peut-être qu’elle voulait juste couper les ponts ? Alors dans ce cas, pourquoi est-elle allée annoncer la mort de leur mère ? Pourquoi s’inflige-t-elle des conversations avec sa sœur ? Pourquoi reconnait-elle ses torts alors qu’ils doivent être bien moindres en comparaison de ce qu’elle lui a fait subir ? J’avoue être dépassée par ce flot d’information que je ne suis pas en mesure de saisir aussi bien que je le voudrais. « Je suis tellement désolée pour toi, Eva… Et pour vous, je sais à quel point une famille est importante et j’aurais aimé que tu puisse compter sur la tienne. » Ce n’est pas le cas, manifestement, mais tout le monde ne donne pas la même importance que moi à la famille alors peut-être que ça ne la touche pas tant que ça finalement. Enfin, c’est ce que j’aimerais croire, mais je sais que la réalité est toute autre parce que je la vois souffrir de la situation et des paroles proférées par sa sœur à son égard. « Est-ce que tu as essayé, toi aussi, d’exprimer ton ressenti face à elle ? De lui expliquer pourquoi tu lui en voulais ? Je me doute que le dialogue doit être difficile compte tenu de ce que vous avez vécu, toutes les deux, mais je reste persuadé que la communication est la clé de tout. » Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, surtout. La communication est sans aucun doute la clé, mais je ne suis en aucun cas capable d’en faire preuve et c’est bien malheureux. J’aimerais qu’il en soit autrement, j’aimerais être cet exemple à suivre pour lui donner un modèle. La vérité, c’est que je préfère me voiler la face et prier pour que les choses s’arrangent d’elles-mêmes alors que je sais pertinemment que ça n’arrivera pas. J’ai trop peur de perdre celui que je considère comme l’amour de ma vie pour me permettre une confrontation qui risquerait de mal finir, mais en l’occurrence, pour les deux filles, leur relation est déjà tellement mise à mal que je vois difficilement comment elles pourraient encore dégrader la situation. Bien sûr, je me garde malgré tout de commentaire, je ne veux pas la froisser. « Si tu penses mériter une partie de ses reproches, est-ce que tu as essayé de t’excuser pour tout ce qui te paraissait justifié ? Tu sais, parfois, il faut simplement que quelqu’un fasse le premier pas pour dénouer les langues et aider à reconnaitre ses torts. » Je sais que pour beaucoup de gens, il est très difficile de se remettre en question, la faute à un ego sûrement très mal placé, mais je ne sais pas vraiment si Eva fait partie de ces gens-là. A dire vrai, je ne sais pas quoi lui conseiller et je ne connais pas assez leurs relations pour savoir si je vise juste ou non, tout ce que je peux faire, c’est essayer de voir ce qui me parait être la meilleure option et la lui suggérer, espérant faire mouche à un moment donné. « Généralement, les gens qui foutent leur vie en l’air ne le font pas par pur plaisir, il faut voir un peu plus loin que les actes, même si ça n’est pas facile. » Je le sais pour avoir soutenu ma mère qui a passé toute mon adolescence dans une gestion du deuil extrêmement complexe. Je l’ai vue sombrer petit à petit et j’ai dû faire preuve de beaucoup de patience par moment pour ne pas la secouer et lui demander de faire un effort. J’ai beaucoup appris Durant cette période mais j’ai aussi beaucoup subi et je ne souhaite à personne de devoir faire face au mal-être d’un proche, c’est vraiment très compliqué. « Moi non, mais Google certainement. » Et je dégaine mon téléphone portable, prête à fouler le dancefloor pour lui permettre d’oublier ses problèmes et si je peux me vider la tête en même temps, ce sera une soirée absolument parfaite.


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Message(#)La tête haute - Jules  EmptyJeu 7 Nov 2019 - 11:24

 Il est vrai que Juliana et moi ne nous connaissons pas depuis si longtemps et qu’elle ignorait une grande partie de mon background familiale. Parce que nous n’avions pas forcément eu l’occasion d’aborder le sujet et que ce n’était pas non plus ce dont je préférais parler. Nous étions souvent plus centrés sur Alfie, ses envies d’ailleurs et leur couple qui bat de l’aile tant leurs aspirations sont différentes. Je pourrais toujours soutenir Jules sur ses choix, sur sa terrible envie de s’accrocher à son couple, de tout faire pour retenir Alfie près d’elle – me mettant dans les rouages, que j’avais saccagé en quelques secondes, prise à mon propre jeu – Je pouvais soutenir Jules dans toutes ses démarches, mais je lui témoignais surtout de mon admiration pour sa ténacité et son courage, au nom de l’amour, elle était prête à bien des sacrifices. J’avais cette vision de la famille nucléaire, parfaite, un homme, une femme, deux enfants, un chien pour aller se promener les dimanches. Femme qui s’occupe de faire à manger – même si Roman cuisinait bien mieux que moi – les enfants qui jouent sagement dans leur chambre ou dans la salle de jeu, le mari qui lis son journal ou qui fait quelques bricoles dans la maison ou dans un atelier. La famille qui pour moi était parfaite, celle qui n’existe sans doute que très peu, mais toutes ces représentations que je m’étais faites s’étaient écroulées lorsque j’avais appris ma stérilité. Mon but ultime, la finalité de ma place dans ce monde s’était envolée en une fraction de seconde lorsque j’avais reçu les résultats de mes examens. Roman s’était mis en colère lorsqu’il avait trouvé ces résultats, quelques jours après que je lui ai annoncé et qu’il s’était rendu compte que je le savais depuis bien des mois et que j’avais tenu ma langue tout ce temps. Lui faisant toujours autant croire que nous allions avoir notre famille, nos enfants et que nous serions bien heureux ainsi. Manipulant ses sentiments pour m’assurer qu’il n’annulerait pas le mariage à cause de tout ça. J’avais fais en sorte qu’il m’aime toujours autant, qu’il me désire malgré cette fonction que je ne remplissais plus. Il avait accepté de me conduire à l’autel et il ne m’avait pas abandonné devant celui-ci. Nous étions mariés et nous avions décidé d’assumer tout cela ensemble mais je ressentais, depuis peu, toute la culpabilité sur mes épaules. Cette impression qu’il m’en voulait à présent que j’envisageais le recours à une PMA après de longues semaines de réflexion, remettant en causes toutes mes convictions naturelles. Il m’échappait, ce n’était pas qu’une impression et face à ça, je me sentais aussi impuissante. Mais j’avais d’autres soucis à régler avant de me consacrer pleinement à Roman. Ces problèmes familiaux qui me rongeaient et qui faisaient passer le reste après. Roman passait après et sans doute qu’il s’en apercevait aussi. Tout était compliqué à gérer.
« Je comprends que ça ait été dur pour tes parents, mais finalement c’était toi la principale concernée… Vous n’en avez jamais reparlé ? Vous ne vous êtes jamais expliquées ? » C’est bien là toute la complexité de notre famille et de devoir l’expliquer à ceux qui n’en n’ont connaissance. « Ce n’est pas seulement cette histoire, on va dire, que ça a été la goutte d’eau. » je prendrai sans doute le temps de lui expliquer qu’au lycée, Lene avait mener une jeune adolescente au suicide, bien qu’elle nie toute part de responsabilité dans cette histoire, je lui dirai bien que j’avais ensuite tout fait pour qu’elle soit accueilli chez notre tante en Angleterre, tout fait pour l’éloigner de notre nid. Il faut savoir se séparer des brebis galeuses si elles nuisent à un troupeau. Je l’avais fais à cette période, j’étais persuadé que tout ça était la bonne idée. Lene me l’avait reproché il y a quelques jours, de l’avoir écarter de notre famille, elle en voulait à maman de n’avoir pas su s’imposer, d’avoir subit toutes ces décisions qui venaient avant tout de moi. Je menais cette famille à la baguette et Lene nous en voulait de n’avoir su rester à nos places. Elle avait, sans doute raison à ce propos car finalement, nous n’en sommes pas plus heureux comme ça. Jule qui se confond à nouveau en excuse, constatant les dégâts que cette accumulation, que toutes ces années de non-dit avaient causés. « Est-ce que tu as essayé, toi aussi, d’exprimer ton ressenti face à elle ? De lui expliquer pourquoi tu lui en voulais ? Je me doute que le dialogue doit être difficile compte tenu de ce que vous avez vécu, toutes les deux, mais je reste persuadé que la communication est la clé de tout. » je me suis contenté de lui dire d’aller au diable et tourner les talons après m’en être pris tant en pleine figure. « Si tu penses mériter une partie de ses reproches, est-ce que tu as essayé de t’excuser pour tout ce qui te paraissait justifié ? Tu sais, parfois, il faut simplement que quelqu’un fasse le premier pas pour dénouer les langues et aider à reconnaitre ses torts. »  C’était encore compliqué pour moi, de reconnaître mes tords, de peser les pours et les contres également. Quels tords ? J’avais besoin de recule pour réfléchir un instant à tout ça.  « J’ai préféré ne rien répondre. Elle était sur son lieu de travail, je suis partie pour ne pas faire de scandale. » car la communication manquait toujours autant au sein de notre famille, comme pouvait le dire Jules, c’était pourtant la clé de tout. « Généralement, les gens qui foutent leur vie en l’air ne le font pas par pur plaisir, il faut voir un peu plus loin que les actes, même si ça n’est pas facile. » Et je pense que ces paroles allaient conclure notre discussion. « Bon, aller, google. » histoire de ne pas revenir sur tout ça, aller danser était une excellente idée et nous n’avions plus qu’à trouver l’endroit idéal qui nous conviendrait.
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