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 la loi de murphy (eva#4)

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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyLun 10 Juin 2019 - 21:12

la loi de murphy
Lene & @Eva Adams


Il y’a cet air qu’on respire, celui qui a l’odeur de la fatigue et du froid. Celui qui précipite nombre d’être humain à revenir sous la couette dès qu’ils sentent que cette journée sera de celle où tout est maussade et vain en plus de se conformer à une banalité déprimante. C’est l’air qui permet de savoir avant même qu’on soit sorti de chez soi que cette journée sera un zéro pointé, qu’il suffit juste de regarder le ciel, la pluie qui tombe et l’atmosphère au ralenti pour savoir qu’il faudra juste la vivre cette journée. Rien de plus. Souffrir en silence avant que demain ne commence, fatalement bien meilleur. Lene n’avait pas pris la peine de prendre quoi que ce soit pour se couvrir en sortant de chez elle. Elle avait laissé le chien à l’intérieur, la porte arrière encore ouverte puis était partie travaillé sous la pluie, sans même penser au côté désagréable de se prendre la flotte sous la grisaille. L’air l’avait déjà mis dans l’ambiance en la résignant directe à ce qu’un détail aussi chiant que mineur comme des cheveux pouillés ne l’embête vraiment. Aujourd’hui, c’est de ces journées où elle décide qu’elle s’en fichera de tout. C’est même le meilleur moyen pour passer au travers. Les heures ont défilé sans qu’elle ne fasse preuve d’autre chose que d’un pilote automatique. Aucun électrochoc n’était posé sur son chemin pour la réveiller de son humeur résigné à juste foncer à travers les heures pour être déjà ce soir. Rien. Du moins, pas avant le soir, parce que Lene avait été sortie de ses pensées au moment où le capitaine lui avait annoncé que sa sœur l’attendait à l’accueil. Il avait fallu que l’univers place Eva au beau milieu de cette journée chiante. Pour quelle raison ? La rendre plus chiante encore ? On notera que l’annonce aura réussi son but que de piquer la curiosité de la brune qui, toujours dans une démarche nonchalante, se dirige vers l’accueil où sa sœur l’attend. Ça ne ressemble pas à Eva que de venir la voir, encore moins ici. Si ce n’était pas important, elle aurait attendu qu’elle soit chez elle. Remarque, vu la relation des jeunes femmes, c’est peut être une meilleure idée de venir ici, elle est au moins assurée que des gens formés pour la garder en vie en cas de tentative de meurtre sont bien présent. Il suffit de quelques minutes pour faire le chemin et quand la porte s’ouvre sur sa sœur, Lene devine qu’Eva n’est pas là pour se battre. Elle n’a pas ce sourire sur le visage, celui de la garce prête à frapper. Elle ignore pour quelle raison sa sœur aurait pu porter ce sourire mais s’il y’a une chose qu’elle sait, c’est que seule l’opportunité d’en mettre plein la gueule à l’autre arrive à les pousser à se rencontrer. Quoique, c’est un comportement en cours d’amélioration. « Qu’est ce qu’il se passe ? » demande Lene, d’emblée. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle connait assez sur sa sœur pour savoir qu’il y’a un truc mais cette visite n’est pas une visite de courtoisie. « On dirait que tu t’es fait rouler dessus. » ajoute Lene, observant la dégaine d’Eva. Visiblement, il pleut toujours. C’est étrange que de voir qu’elle n’a pas cherché à préserver son image parfaite aujourd’hui.
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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyLun 1 Juil 2019 - 10:30

Ca fait deux jours que papa m’a appeler pour me demande de venir à la maison. Deux jours qu’il m’a dit que maman était à l’hopital depuis déjà une semaine et qu’elle n’avait pas su se battre. Il me l’a dit comme ça, avec ces mots. Comment ça ne pas savoir se battre ? Qu’est ce que ça voulait bien dire ? Maman était malade, je le savais bien, elle me disait qu’elle était fatiguée sans doute des carences qu’elle avait besoin de repos, de se ménager, et de reprendre des forces. Je l’ai eu au téléphone régulièrement ces deux derniers mois, je voyais bien qu’elle avait du mal à se poser mais qu’elle l’avouait, cette fatigue devenait compliquée à supporter. Qu’aurait-il fallu de plus ? Sans doute être au courant que maman se battait depuis bien longtemps contre une maladie bien réelle et dont on n’avait pas connaissance. Plutôt, elle en avait connaissance mais n’en avait parler à personne. Les médecins avaient été clair : elle rejetait toute forme de traitement qui pourraient nuire à son état physique et la trahir auprès de ses proches. Le résultat était sans appel. Mais pourquoi avait-elle fait ce choix ?
Après les questions sans réponses, les pleurs, le manque qui se fait déjà ressentir… je me suis enfin décidée à aller voir Lene. Papa m’avait dit qu’il ne l’avait pas appelé, Tony n’en avait pas encore la force et Simon pleurait encore bien trop fort la disparition de sa mère pour se soucier de sa sœur. Il fallait bien que quelqu’un le face et même si Lene n’avait plus de contact avec nos parents, ce n’était pas par sms que j’allais lui annoncer cette nouvelle atroce. Je me demande bien comment elle allait réagir et je pense que de la voir dans l’indifférence la plus totale allait m’anesthésier un peu plus.
Je tente dans un premier temps d'aller chez elle, je sais pas si elle sera là ou non, j'ai pas forcément penser à lui envoyer un message pour lui demander. La dernière fois que j’étais venue chez Lene, j’avais fini par rester manger un plat de lasagnes cuisinées par ses soins, venue enterrer la hache de guerre, la mission était presque accomplie. Cette course en mer que nous avons réalisée entre nous ne nous a pas vraiment rapprocher comme on pourrait l’attendre de deux sœurs mais elle a eu le mérite de me faire voir de quoi était capable Lene, de capacités que je n’avais jamais estimé : le courage, sa façon de ne rien lâcher et de s’accrocher jusqu’à la fin, malgré les difficultés qu’on avait pu rencontrer. Et j’avais été très surprise de voir que malgré tous mes efforts, je n’étais réellement pas utile sur ce bateau et pourtant, à aucun moment elle ne m’avait reproché notre classement, qui derrière tous ces professionnels, n’était pas très glorieux.  Pour autant, je restais très méfiante sur sa propre personne.
J'ai beau insister sur la sonnette, j'ai pas l'impression que quelqu'un bouge dedans, je suis sous la pluie, je commence à être bien trempée et au bout d'un moment, je retourne à ma voiture. Je me pose un instant et je me souviens que Lene m'avait dit être pompier... j'imagine qu'elle travaille pas à l'autre bout de la ville alors je vais tenter la caserne la plus proche... je regarde sur Waze et me laisse guider dans les rues du quartier.
J'y vais incertaine, je sais pas trop si j'ai même le droit d'être ici. Je croise certains hommes en uniforme qui ne me calcule pas vraiment, je dois avoir une allure de pauvre femme, a peine maquillée et surtout, avec un air de chien battu. Je cherche une femme par là au pire, je demanderai. Je vois rien et puis, ca a l'air immense ici, j'ai autant à aller directement à l'accueil pour m'annoncer et quelqu'un ira la chercher pour moi... Je me présente alors aux deux pompiers qui s'occupent du standard téléphonique et d'accueillir ceux qui se présentent en personne. On me demande de patienter un instant...


Je la vois débarquer avec un air d'incompréhension sur le visage, je me doute bien que ma venu n'est pas forcément attendu, surtout ici. « Qu’est ce qu’il se passe ? On dirait que tu t’es fait rouler dessus. » J’étais trempée de la tête aux pieds et sa remarque n'était pas fausse. « On peut aller ailleurs? Enfin, quelques part où il y a moins de passage ? » faisant signe de tête vers un couloir pas très loin, j'ai vu encore personne en sortir où y entrer, peut être un passage sans issue. Tout le long de ce trajet en voiture je me suis demandée comment j’allais lui dire, j’avais répéter de longs monologues pour lui annoncer sans être trop brutale, en prenant des pincettes mais là, c’était le trou noir. « Maman est morte… » je lui dis aussi froidement que si j’annonçais qu’il n’y avait plus de papier toilette et qu’il fallait l’ajouter à la liste de course. « Un cancer… » okay, les signes annonciateurs de la crise de larme arrivaient. Voix qui tremble, cœur qui se resserre, gorge serrée. « Elle n’a jamais rien dit à pers… » et c’est la cascade ! Chute du Niagara, impossible de me contrôler.
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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyMer 3 Juil 2019 - 22:20

la loi de murphy
Lene & @Eva Adams


Ma journée n’est pas en train de s’arranger. Mes pieds me poussent à me lever et obéir quand l’on me signale qu’Eva est actuellement en train de m’attendre parce qu’il y’aurait urgence. Ma tête à couper que ce n’est qui arriverait à la cheville d’un incendie ou bien d’un accident mais comme l’alarme n’a pas jugé bon de sonner m’épargner d’avoir à partir à la rencontre de mon aînée, je n’ai d’autre choix que d’obéir avec, certes, beaucoup de mauvaises volontés. Mes collègues pouvaient deviner à l’expression de mon visage que ça ne m’enchantait pas du tout d’avoir de la visite, là où d’autres auraient bien volontiers lâché ce qu’ils sont en train de faire pour passer un moment avec un membre lambda de leur famille. Mais, comme à chaque fois j’ai l’impression, ma situation dérogeait à celle des autres et c’est avec l’envie de faire passer cette entrevue le plus vite possible que j’entre dans la pièce. Ma sœur a en général jamais le sourire quand elle me voit mais là, elle tire la gueule d’une façon qui m’est étrangère. Mon frère m’avait souvent raconté l’expression de son visage quand j’avais réussi à subtiliser l’idiot qui lui servait de fiancé – et futur mari – il y’a dix ans et qu’elle l’avait découvert à dix minutes de se faire passer la bague au doigt. Mon seul regret serait de ne pas avoir être là car à l’écouter en parler, j’avais tapé fort. Ma sœur avait été totalement détruite et une part de moi, un peu oubliée parce que les évènements font que l’animosité entre nous n’est plus la même, se délecte malgré tout de ce qu’elle voit avant de faire la réflexion sur cette mine qui ne m’annonce rien de très reluisant. Maintenant que j’ai fait ma réflexion, ce à quoi elle devait s’attendre, elle me demande si on peut trouver un coin plus tranquille. Mon grade faisant que je ne suis pas grand-chose, je me contente de pointer du nez un bout de couloir où nous serons plus tranquille même si rien n’empêchera personne de venir nous déranger si besoin est. « Maman est morte… » M’annonce Eva. Ma respiration s’arrête, ou du moins, c’est ce que je crois parce que je jurerais que le temps s’est arrêté pendant tout le temps où elle m’explique qu’elle a eu un cancer et qu’elle n’avait rien dit. Ma mère est morte, et je ne sais pas quoi en penser parce que la vérité, c’est que cette femme était devenue une étrangère à mes yeux. Mes entrevues avec chaque membre de ma famille ne finissaient que rarement bien, mon frère et ma sœur ayant à cœur de me rappeler que je suis une mauvaise personne sans même jamais se questionner sur ce qui a fait de moi celle que je suis. Mes parents m’avaient gommé de tout et n’avait plus jamais donné de nouvelle, pas même alors que j’avais manqué de crever sous un manège lors de la tempête d’halloween. Ma respiration reprend et s’accélère alors qu’Eva fond en larme devant moi. Ma réaction se laisse attendre parce que je ne sais tout bonnement pas quoi dire, seule ma main arrive à trouver son épaule pour tenter de lui apporter un peu de réconfort. Maman devait être autant à ses yeux qu’elle ne l’était aux siens. Maintenant, ne reste qu’à attendre qu’elle se calme, ou qu’elle fasse quelque chose parce que là, la nouvelle me cloue assez pour que je ne sache pas vraiment quoi, j’ignore totalement ce que ma mère pouvait encore représenter à mes yeux.
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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyMar 16 Juil 2019 - 18:01

Rien, aucune réaction de sa part. C’était donc ça être Lene ? Ne rien ressentir, absolument rien et rester totalement stoïque après une telle annonce ? Ta mère, celle qui t’as mis au monde Lene ! Comment ne pas réagir ? Et moi je suis en larme et j’avoue que je me sens particulièrement faible. J’aurai aimé garder la tête haute devant Lene, lui montrer que moi aussi j’étais forte comme elle, si on peut appeler ça être fort. Non, ce n’était pas être fort. Si une fois dans sa vie on avait vraiment le droit de verser des larmes, c’était bien pour la perte d’un être cher. Et maman m’était très cher. Elle avait toujours été là pour moi et elle avait toujours su me soutenir dans mes choix, dans mes décisions et mes orientations et sans doute bien plus que je ne l’aurai pensé, plus que je ne m’en étais rendu compte. Elle reste toujours silencieuse et se contente de poser une main sur mon épaule. Lene me toucherait-elle, montrerait-elle un signe de compassion ? « Dis quelques chose… » je souffle d’abord doucement entre mes lèvres alors que je tente de calmer mes pleures. Toujours rien. « Dis quelques chose Lene ! » J’hausse le ton, je cri presque et peu importe si on est sur le lieu de travail de ma sœur. Je m’étais moi-même déjà donné en pleine crise d’hystérie sur mon propre lieu de travail ce qui me valait une réputation qui me dépassait. Alors j’en avais strictement rien à faire de lui causer des problèmes ou non. « Comment tu peux rester aussi insensible Lene ? Elle est morte ! » est-ce qu’elle se rendait compte de la valeur et du poids de ce mort. « MORTE ! » et je pars de nouveau en crise de larme. Je fais un pas en arrière, retirant sa main de mon épaule. Je fais un pas vers la sortie. « J’vais te dire Lene. Si t’as quelqu’un à détester dans cette famille, c’est moi, personne d’autre que moi ! » Alors qu’un homme en tenue de pompier s’approche de nous, surement attiré par les cris qui venais de ma petite personne. « c’est bon, j’en ai pour deux minutes ! » que je lui dis, histoire qu’il fasse pas venir quelqu’un d’autre. Je me tourne à nouveau vers la benjamine. « Crois moi que si j’avais pas été là, tu serais sans doute jamais partie, maman était pas totalement pour, elle a beaucoup hésité et elle m’a surtout beaucoup écouté. Et tes conneries t’ont rattrapé. C’était toujours plus fort que toi Lene. Tu te rends compte que t’as poussé quelqu’un au suicide ? » et je me moquais particulièrement qu’il s’agisse d’un secret ici. « tu te rends compte que t’as ruiné mon premier mariage ? » et si elle disait encore m’avoir rendu service pour ça, je manquerait pas de lui en coller une ! « Tu pousses tout le monde à bout Lene ! »
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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyMar 16 Juil 2019 - 19:20

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Lene & @Eva Adams


[« Dis quelques chose… » Demande Eva alors que la main de Lene qui tente de lui apporter un brin de réconfort, à ses yeux, ça vaut bien mille mots. On ne peut pas demander à quelqu’un qui apprend cette nouvelle aussi vite de réagir. Lene en est à peine à comprendre les conséquences de ce que cela veut dire. « Dis quelques chose Lene ! » insiste Eva, sans obtenir de réaction. Que veut-elle entendre ? Qu’elle est désolée ? Est-ce que ça se fait au moins ça d’être désolée du décès de sa propre mère ? Elles sont sœurs, la perte est la même. C’est un qui se dit d’être désolée pour l’autre ? C’est pas comme si Lene avait eu à faire face à beaucoup de décès. Grand-père Simon était le seul dans son souvenir et pour l’âge qu’elle avait à l’époque. « Comment tu peux rester aussi insensible Lene ? Elle est morte ! » insiste Eva avant de crier plus fort, des fois qu’elle ne l’ait pas entendu. « MORTE ! » « JE NE SUIS PAS INSENSIBLE ! » Hurle Lene à son tour afin de faire baisser le caquet d’Eva parce qu’elles restent sur son lieu de travail. Ce serait cool qu’elle n’amène pas ses collègues à penser qu’il y’a deux hystériques dans la famille. C’est déjà bien assez difficile de s’entendre avec eux. « J’vais te dire Lene. Si t’as quelqu’un à détester dans cette famille, c’est moi, personne d’autre que moi ! » Et c’est déjà le cas. Quoiqu’à y penser deux secondes de plus, elle déteste bien tout l’monde hormis Simon et Elliot, les deux innocents de l’histoire. « C’est bon, j’en ai pour deux minutes ! » adresse Eva à un collègue qui se proposerait presque à la jeter dehors. Si seulement il pouvait le faire, ça retirerait un poids des épaules de Lene. « Crois-moi que si j’avais pas été là, tu serais sans doute jamais partie, maman était pas totalement pour, elle a beaucoup hésité et elle m’a surtout beaucoup écouté. Et tes conneries t’ont rattrapé. C’était toujours plus fort que toi Lene. Tu te rends compte que t’as poussé quelqu’un au suicide ? » enchaine Eva, ce que Lene ne voyait pas venir et cette réaction s’affiche assez bien vu que ses yeux s’en révulsent de surprise qu’elle aborde ce sujet là, sur son lieu de travail. Non pas qu’il soit tabou, mais ça l’étonne qu’un Adams l’aborde. « Tu te rends compte que t’as ruiné mon premier mariage ? » Qu’elle poursuit. Calmant aussitôt les ardeurs de Lene parce que si c’est sortir ce reproche à chaque fois, c’est lassant. « Tu pousses tout le monde à bout Lene ! » poursuit Eva, provoquant ainsi une réaction qui ne se laisse pas attendre. « C’EST-CE QUE TU CROIS ! » hurle Lene aussi fort, au moins, les passants comprendront sans problème leur lien de parenté. C’est juste que de se prendre les reproches d’Eva, c’est trop fort et si elle a décidé que c’est maintenant qu’elles aborderont le sujet, so be it ! « Mais ma p’tite, regarde toi dans un miroir ! QUI m’a montré l’exemple ? QUI a fait de MA vie un enfer ? QUI m’a collé dans la tête qu’harceler et faire mal aux autres, c’était ça qu’il fallait faire ? QUI a fait de moi ce que je suis aujourd’hui ? QUI depuis que je suis petite s’est amusée à me faire sentir misérable ? Tout ça, c’est toi ! C’est toi qui n’as jamais eu de cesse de me persécuter, de me faire sentir comme si j’étais celle de trop ! Quel effet crois tu que ta méchanceté a eu sur moi ? Alors, tu te donnes le beau rôle mais ma p’tite, la seule différence entre toi et moi, c’est que ton souffre-douleur n’a pas choisi de se balancer au bout d’une corde ! Mais t’es aussi coupable que moi, alors arrête avec les reproches. » Elles ne le sauront jamais en fin de compte si Lene aurait tourné autrement sans l’acharnement de sa sœur à la faire sentir comme l’enfant de trop. Toujours est-il que de se prendre encore des reproches pour ça, ça la fout en l’air, comme si elle était la seule coupable. « C’est toi qui m’a poussé à bout et ça fait quinze ans que tu en récoltes les conséquences. Tout ce que je t’ai fait, ça ne te serait jamais arrivé si tu n’avais pas été la sœur horrible que tu es, tu y as déjà pensé à ça ? Non, parce que c’est toujours plus facile que de te dire que j’étais faite pour être ce que je suis, que c’est moi le mal. C’est ce que vous vous dites tous ! Vous vous bercez de l’illusion que je suis la source du problème mais ils sont aussi fautif parce qu’ils t’ont tous laissé faire. Papa, maman, Tony, ils ont tous fermé les yeux ! » Et là, son grain de voix monte en intensité parce qu’on n’aborde pas un sujet que Lene aime à traiter : celui d’avoir été totalement incomprise et mise au ban du reste de sa famille. Ils ont tous toujours soutenu Eva, ou alors, se sont contenté de fermer les yeux quand son attitude ne collait pas avec l’image qu’ils avaient d’elle. Eva a toujours tiré les ficelles d’un jeu qu’elle ne semble plus assumer. « Et maintenant, tu attends de moi que je pleure ? Mais Eva, tu m’annonces le décès d’une femme que je n’ai pas vu depuis dix ans. Si j’étais morte sous cette grande roue il y’a trois ans, tu crois qu’elle m’aurait pleuré ? Quelqu’un parmi vous était là alors que j’avais les os broyés et que j’étais plus seule que jamais ? Non, personne n’était là. Tu parles de la femme qui était sensée m’aimer inconditionnellement mais elle m’a laissé tomber et elle t’a choisi toi, parce que TU le lui as demandé. » Parce qu’elle est là Eva à lui faire des reproches mais quand aura-t-elle compris que c’est elle qui a gagné ? C’est elle qui est en famille. C’est elle qu’on soutient. A croire que ce qui lui manque, c’est le peu de dignité et de force de caractère qu’il reste à Lene. Les dernières choses qui lui restent et qu’elle garde précieusement. « Alors ne viens surtout pas me faire la leçon Eva. Tu me l’as pris, il y’a des années, et ne viens pas faire de moi la fille insensible parce que moi j’ai déjà fait mon deuil. C’est beaucoup trop facile encore une fois que de venir ici pour t’étonner de mon manque de réaction. Tu t’attendais à quoi ? Je ne vais pas pleurer dans tes bras. Je suis déjà au max de ce que je peux pour toi en te tendant la main et tout ce que tu fais, c’est mordre. J’essaie Eva, mais au final, ça ne t’arrange pas. Tu préfères quand je joue l’insensible parce que comme ça à côté de moi, tu arrives plus facilement à faire croire que tu as un cœur. »
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Message(#)la loi de murphy (eva#4) EmptyJeu 25 Juil 2019 - 13:19

  Alors que je viens de vider mon sac auprès de Lene, je m’attendais pas à ce qu’elle réplique si facilement pourquoi, c’était bien le but : une réaction, qu’elle dise enfin quelque chose plutôt que de rester de marbre. L’annonce de la mort de notre mère, qu’elle le veuille ou non, devrait tout de même lui faire quelques chose, une émotion la plus discrète qu’elle soit, mais là il ne s’agissait plus de discrétion, c’était l’art de de la poker face oui. « C’EST-CE QUE TU CROIS ! » aussi fort que ce que le ton que j’avais employé. Elle me fait sursauter. « Mais ma p’tite, regarde toi dans un miroir ! QUI m’a montré l’exemple ? QUI a fait de MA vie un enfer ? QUI m’a collé dans la tête qu’harceler et faire mal aux autres, c’était ça qu’il fallait faire ? QUI a fait de moi ce que je suis aujourd’hui ? QUI depuis que je suis petite s’est amusée à me faire sentir misérable ? Tout ça, c’est toi ! C’est toi qui n’as jamais eu de cesse de me persécuter, de me faire sentir comme si j’étais celle de trop ! Quel effet crois tu que ta méchanceté a eu sur moi ? Alors, tu te donnes le beau rôle mais ma p’tite, la seule différence entre toi et moi, c’est que ton souffre-douleur n’a pas choisi de se balancer au bout d’une corde ! Mais t’es aussi coupable que moi, alors arrête avec les reproches. » C’était donc moi le démon de l’histoire, la vrai coupable, celle qui devait porter le chapeau de tout. Mais jamais je n’avais poussé quelqu’un au suicide, je n’étais pas une meurtrière, je n’étais pas cette violence dont elle avait fait preuve. Non, c’est beaucoup trop simple de me mettre tout ça sur le dos, beaucoup trop simple de me faire porter le chapeau. Elle me coupe quand même la chique, qu’est ce que je suis censée répondre à tant d’accusation ? Et comme je reste sans réponse, elle poursuit. Je l’ai poussé à bout, je l’ai mené à être cette peste qu’elle est devenu. J’ai envie de l’applaudir, beau spectacle Lene. Si seulement je me sentais coupable de quoi que ce soit… si ce n’est d’avoir tenté de protéger notre famille, ma famille. Une famille complice du pire semble-t-il, on a tous notre rôle à jouer dans ce qu’elle est devenue. Quelle famille honteuse, bien sûre Lene. « Et maintenant, tu attends de moi que je pleure ? Mais Eva, tu m’annonces le décès d’une femme que je n’ai pas vu depuis dix ans. Si j’étais morte sous cette grande roue il y’a trois ans, tu crois qu’elle m’aurait pleuré ? Quelqu’un parmi vous était là alors que j’avais les os broyés et que j’étais plus seule que jamais ? Non, personne n’était là. Tu parles de la femme qui était sensée m’aimer inconditionnellement mais elle m’a laissé tomber et elle t’a choisi toi, parce que TU le lui as demandé. » J’voulais partir, claquer la porte derrière moi et me rendre compte à quel point c’était trop lui demander de comprendre que maman avait pas grand-chose à voir avec tout ça. Mais je reste, je lui fais face, enfin. Il était temps que tout ça sorte, il était temps qu’on ai enfin cette discussion et que je sache exactement ce que Lene pouvait me reprocher, hormis le fait de l’avoir expédié pour de bonnes raisons à l’autre bout de la planète. Mais elle a pas fini, faut croire qu’elle a tant cumulé, tant garder pour elle. Elle lâche tout, elle fait fausse route, elle comprend rien.  « Alors ne viens surtout pas me faire la leçon Eva. Tu me l’as pris, il y’a des années, et ne viens pas faire de moi la fille insensible parce que moi j’ai déjà fait mon deuil. C’est beaucoup trop facile encore une fois que de venir ici pour t’étonner de mon manque de réaction. Tu t’attendais à quoi ? Je ne vais pas pleurer dans tes bras. Je suis déjà au max de ce que je peux pour toi en te tendant la main et tout ce que tu fais, c’est mordre. J’essaie Eva, mais au final, ça ne t’arrange pas. Tu préfères quand je joue l’insensible parce que comme ça à côté de moi, tu arrives plus facilement à faire croire que tu as un cœur. » La drama queen a-t-elle fini de jouer sa scène ? Il semblerait qu’elle ai dit tout ce qu’elle voulait et maintenant c’était à moi de faire le tri dans tout ça et maintenant, j’avais envie de tout jeter parce qu’il n’y avait rien de bon à garder. Et alors que mes larmes de tristesses se transforment en larmes de colère, j’aurai bien envie de lui sauter au cou. De lui faire mal une bonne fois pour toute, d’en finir avec tout ça. Puisqu’elle est si malheureuse dans sa vie, puisque je suis la seule et unique cause de sa vie de merde, autant être la seule et unique cause de sa disparition, autant lui épargner tant de souffrance à elle aussi. Qu’est-ce donc une vie où on a sa place nulle part ? « Va en enfer Lene… » que je conclus seulement en plantant mes yeux droit dans les siens. Je reste plantée une seconde dans ce couloir et fini par tourner les talons.
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