| La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 |
| | (#)Jeu 13 Juin - 1:03 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Procul recedant somnia, et noctium phantasmata. Les chimères de la nuit n’ont pas été éloignées, au contraire, l’une des sept bêtes de l’Enfer dort dans son propre canapé, à quelques pas de sa chambre fermée à double tour. Les membres de Charlie sont raides, prêts à prendre la fuite au moindre mouvement suspect, au moindre bruit alarmant s’approchant de sa chambre. Elle se sent comme Wendy tentant de fuir Jack dans cet Overlook infernal, ce homme qu’elle aimait tant et qui a perdu la raison entre deux bouteilles d’alcool. Elle aimait John, réellement, mais comment peut-elle continuer à vivre dans un monde de mensonges après cette nuit, après toutes les paroles qu’ils ont eu l’un envers l’autre ? Le plafond est blanc, si blanc, si triste. Elle aurait dû le faire repeindre dans une couleur pastel. Orange, peut être. Elle aurait dû le faire avant qu’il ne soit trop tard, elle ne dormira plus jamais ici désormais. Pas même si quelqu’un répond finalement à son annonce de colocation. Hors de question de revivre tous ces souvenirs, hors de question de rattacher chacun de ces meubles à une histoire tantôt avec Eleonora tantôt avec John. La première l’a abandonné, le second est considéré comme mort. Et elle fixe le plafond, tentant de calmer sa respiration, tentant de ne pas penser à lui et à tout ce qu’ils ont vécu. Son poignet lui fait mal, si mal. Si elle arrête d’y penser la douleur partira peut être, il cessera d’être aussi rouge, de brûler autant. Sous le coup de l’adrénaline, de la panique, elle n’avait rien senti d’autre quand il avait relâché son emprise, désormais elle a mal. Peut être que c’est une entorse ? Non Charlie, tu paniques, tout est dans ta tête, ton poignet va bien.
Le plafond s’illumine, les ombres ne dansent plus dessus. Les oiseaux gazouillent, le jour se lève. Mais il est toujours là, il doit partir pour qu’elle puisse le faire ensuite. Elle ne veut pas le revoir. Elle ne peut pas. Villanelle n’a pas osé fermer les yeux de la nuit de peur que sa rage le reprenne. Elle est grande, mais si fine, si faible, qu’aurait-elle bien pu faire ? Il lui fait peur, pire, il la terrifie. Et finalement, elle ose souffler un peu en entendant le bruit du canapé en cuir frottant contre ses vêtement, puis ses pas, puis la porte d’entrée se déverrouillant. Il s’en va. Il ne manque que le bruit du moteur qui démarre et elle sera libre, Jack sera parti de l’Overlook. Wendy pourra sauver Danny et ensemble ils s’en iront loin, bien loin de cet endroit de malheur. Jamais un bruit de moteur ne lui a procuré autant de joie ni autant de soulagement. Son cauchemar est enfin terminé. C’est encore tremblante qu’elle se lève du lit, tâtonnant jusqu’à sa porte pour venir la déverrouiller. Elle n’est pas encore totalement certaine ; peut être qu’il s’agit d’une ruse. Sa tête passe le battant de la porte, ausculte les environs, et juge sa maison safe. Elle se permet enfin de souffler, littéralement. Sans qu’elle ne sache réellement ce qu’elle est en train de faire, sans qu’elle ne pense à quoi que ce soit, elle se rend dans la cuisine et attrape les plantes vertes qu’elle a récemment acheté. Non, aïe, son poignet. Il lui fait mal. C’est dans sa tête, tout est dans sa tête, mais elle va quand même chercher une vieille attelle dans sa chambre ; ça fera l’affaire. Si sa tête pense qu’elle va mieux son corps ne s’y opposera pas. Charlie se baisse pour avoir son buste au niveau du plan de travail et fait glisser les plantes pour enfin venir les agripper toutes les trois dans un équilibre instable. Sirène, Triton, Têtard. Elle ne peut pas les laisser là, ces petites ont pris trop d’importance dans son coeur.
Fortitude Valley. Numéro 10, Charlie, c’est au numéro 10 qu’il faut aller. Non, le 36. C’est au 36 qu’elle veut aller.
Ses pas la guident sans qu’elle n’ait à réfléchir, elle traverse les différents quartiers avec son mascara qui a coulé et ses cheveux pas coiffés, ses trois plantes fermement tenues par sa main blessée. Elle n’a pas fière allure Charlie, mais cela ne l’empêche pas d’avancer le regard fixé vers l’horizon. Ne pas perdre la face, ne pas perdre la face. Le regard des autres lui importe peu ce matin là, plus grand chose ne lui importe. Elle vient de tout perdre, peut être que Thanos aurait dû claquer des doigts dans sa réalité à elle. John serait peut être parti. Ou mieux, elle, elle serait peut être partie. Elle cherche désormais le numéro 36, ce quartier est beaucoup trop dense, il compte beaucoup trop d’immeubles. Il doit être huit heures du matin, tout le monde part au travail, ses plantes manquent de tomber à plusieurs reprises. Personne n’en a rien à faire d’elles mais pas Charlie, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Plus qu’à la prunelle de ses yeux. 36. La porte de l'immeuble s’ouvre, elle s'engouffre sans même chercher à prévenir de son arrivée à l’interphone. Elle n’aurait pas pu de toute façon, ses mains sont occupées. La jeune femme monte les marches une à une, tâtant à chaque fois le terrain du bout du pied avant de s’appuyer dessus. Elle ne peut plus faire confiance à personne. Et puis les numéros semblent enfin familiers, 33, 34, 35, 36. Face à la porte en bois elle ne cherche même plus à réfléchir, rien de tout ça n’a de sens. Elle utilise son coude pour toquer, mais n’est pas certaine d’avoir utilisé assez de force. Elle a utilisé toutes ses forces à vrai dire, le problème c’est surtout qu’il ne lui en reste pas beaucoup, elle est éveillée depuis plus de vingt quatre heures et ce n’est pas à cause d’une soirée pyjama. Ouverture de porte. Triton. Tim. Preux chevalier, sa Vierge Marie. Il lui sourit déjà. Ses yeux bleus sont si beau. Il est si beau. La gorge de Charlie se noue, elle a envie de tout lui raconter, d’utiliser son épaule à bon escient. Non, il ne faut pas l’embêter avec ça. « Je suis désolée je savais pas qui aller voir. » Si tu savais bien, tu aurais pu aller voir Léo, il t’aurait ouvert ta porte comme il le fait toujours. Mais ce n’est pas lui que tu voulais voir. « J’ai Sirène, Triton et Tétârd. Comme je t’avais promis. Mais j’ai pas mon téléphone là alors j'ai oublié de te prévenir, si t’es occupé c’est normal, les gens normaux viennent pas aussi tôt et … et ils préviennent de leur arrivée. » Elle se perd dans des explications inutiles, parce qu’elle ne veut pas qu’il lui demande si elle va bien, ni qu’il lui refuse l’entrée parce qu’il y a son coloc. Bon sang, il a un colocataire. « J’ai oublié de les arroser hier, j’espère qu’elles vont pas mourir. Je veux pas qu’elles meurent. »
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| | | | (#)Jeu 13 Juin - 2:42 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
Timothy était totalement chamboulé, pas une première, il était vrai vu tout ce qu'il avait déjà vécu mais... Quelque chose de cet acabit, il ne pouvait pas se targuer de le comprendre. Que s'était-il passé dans ce cinéma? En avait-il ne serait ce que la moindre idée? A coup sûr, la réponse était négative puisque Tim n'y connaissait rien du tout. Il était allé au cinéma pour se réjouir et pleurer en même temps de la fin d'une ère cinématographique chère à son coeur et il en était ressorti avec cette nostalgie d'un moment qu'il aurait souhaité infini, un sourire niais collé aux lèvres. Les jours qui ont suivi, il était resté dans ce même état d'épiphanie sans réussir à mettre de véritables mots sur la sensation, se remettant au travail sans rien attendre de la vie. Decastel était un optimiste, c'était une réalité, mais il était loin d'être utopiste. Il avait conscience que son intervention auprès de Charlie n'avait pas été des plus réussies lors des prémisses alors, que pouvait-il espérer en retour? Elle ne jouait pas dans la même cour que lui, elle la jolie rousse aux yeux pétillants et au sourire si enjôleur, tout le monde avait envie de la regarder. Elle faisait tout de suite rêver avec ses longs cheveux et sa voix d'ange et cela, Tim le savait mieux que quiconque. En ayant été son petit ami durant quatre heures, il avait pu entrevoir tous les atouts de la jeune femme et c'était à se demander comment il avait pu ressortir vivant de cette expérience. Il était galvanisé, même plusieurs jours après, loin de se douter que la vie reprendrait son cours le plus normalement du monde. Lui retrouvait son cimetière et un travail d'arrache pied pour effacer le flot de ses pensées, dieu seul savait ce qu'il advenait d'elle. Timothy ne pouvait pas lui demander, il n'était que le chevalier servant d'une unique journée, un garçon comme les autres avec qui elle avait parlé dans les toilettes du cinéma, non? De toute manière, il n'avait rien à emporter à quelqu'un comme elle: il était l'idiot de trente deux ans qui ne connaissait rien de la vie, hormis le jardinage et la restauration de mausolées. Pas très utile au quotidien donc comme compétences, à part si on sortait du cimetière mais Tim ne s'y osait que rarement ces derniers temps. Il s'abreuvait de sa solitude, persuadé que c'était ainsi qu'il devait vivre parce que le ciel en avait décidé ainsi. Ne pas penser à tout cela, ne pas remuer le couteau dans la plaie, s'estimer simplement heureux d'avoir vécu ces quelques instants avec Charlie. Se rappeler de sa main dans la sienne, de ses cheveux dans son cou, de sa douceur en lisant ses messages avant qu'ils ne se fassent éjecter de la salle de cinéma. Rien d'autre. Un tendre passé, c'était déjà plus que tout ce qu'il avait rêvé. Tim était heureux quoiqu'il arrive et il pouvait dormir avec ses deux yeux bien fermés. Lorsque son réveil sonna à sept heures trente, il mit un temps fou à ouvrir les yeux. Courbaturé par les efforts fournis la veille, Decastel n'avait aucune idée de se rendre au cimetière et de toute façon, il avait des tas d'heures à récupérer. Il pensait rester au lit mais il finit par se lever tout de même, l'appel du journal plus fort que la fatigue. Il enfila un tee-shirt, posa ses lunettes sur le bout de son nez et se dirigea vers la cuisine. Ivan n'était pas là, ce qui n'était pas tellement une surprise puisqu'il était en plein milieu d'un championnat d'arcade on ne savait où depuis deux jours. Timothy s'assit devant son café, tartine à la main et commença la lecture des nouvelles de la veille. Rien de réjouissant pour sûr mais un léger toc contre la porte d'entrée l'extirpa de sa déprime passagère. A moins qu'il n'eut rêvé. Il regarda l'heure, huit heures sur l'horloge du four, étrange. Avec encore un épi qui ornait son crâne, un Timothy à lunettes alla ouvrir la porte pour découvrir une Charlie dans un état d'angoisse hors du commun, ses trois plantes vertes à la main. Il ne fallait pas être détective pour comprendre qu'elle avait pleuré et probablement peu dormi mais le jeune gardien de cimetière n'était pas tellement du genre à poser des questions. Non, à la place, il s'arma d'un large sourire parce qu'elle était là et qu'il était heureux de la retrouver. Il la trouvait jolie comme cela aussi et aucun trait de mascara qui avait coulé, aucune cerne ne pourrait changer cela. "Venir voir un triton est toujours une excellente idée, ma sirène, tu le sais très bien, toujours la bienvenue... Donne moi ça, t'es trop chargée là." Timothy attrapa bien vite les trois célèbres plantes qui étaient dans un bon état, aussi étonnant que cela pouvait paraître après tout ce que Charlie lui avait narré concernant ses compétences en botanique. "T'as pas besoin de me prévenir... J'étais pas occupé de toute façon, je lisais le journal et y avait rien d'aussi intéressant que la survie de mes trois nouvelles plantes vertes préférées alors... Rentre, donc." Il lui offrit un passage dans l'appartement en refermant la porte derrière elle, sentant encore son appréhension de ne pas avoir abreuvé lesdites plantes pendant vingt quatre heures. "Il en faut un peu plus pour tuer des fleurs, t'en fais pas... Eh, ma sirène, ça va aller, t'as l'air toute stressée là, détends toi, je vais te filer un coup de main." Il posa sa main si délicatement sur son épaule, la caressant dans l'espoir de la rassurer un peu, même s'il n'avait aucune idée de ce qui se tramait dans son crâne et dans sa vie depuis leur rencontre. "J'ai à manger et à boire, un café, ça te fera du bien et j'ai le journal sous la main si une de vous a besoin d'une lecture inopinée." Effectivement, le regard de Timothy passa de Charlie aux plantes qu'il déposa sur le comptoir avant d'accompagner la jolie rousse jusqu'à sa cuisine, son sourire toujours brillant de mille feux. "Je vais pas te poser de questions, j'espère que tu le sais. Je veux juste que tu saches que je suis là." Il la regarda avec ses yeux si profonds derrière ses lunettes, sa main venant se poser sur la sienne de manière furtive. Il espérait que sa souffrance ne durerait pas car sa sirène méritait tout le bonheur du monde. Elle était exceptionnelle à ce point là, face au regard de Decastel.
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| | | | (#)Jeu 13 Juin - 3:34 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Elle reste là, plantée devant le seuil de l'appartement de Tim, perdue entre tous ses sentiments la bouffant de l’intérieur, perdue dans le bleu de ses yeux entre deux tiges de Triton lui gâchant la vue. Triton est beau, mais il a poussé un peu trop vite, son pot commence déjà à être trop petit pour lui. Pour une fois elle s’occupait bien de ses plantes, grâce à Tim qui l’aidait sans le savoir, lui qui lui a donné tant de précieux conseils dans les toilettes de ce cinéma. Elle sent encore la chaleur de son baiser sur la joue se propager dans tout son coeur, cette même chaleur qu’elle ressentait au plus profond d’elle à chacun de ses messages. Mais elle n’avait pas le droit de le voir, elle s’était mise cette barrière au fond d’elle, parce qu’il y avait son petit ami. Son vrai de vrai cette fois-ci, celui que Tim aurait dû être, celui que Tim cessait d’être en dehors des salles obscures. Aujourd’hui c’est seulement Tim qu’elle a envie de voir, cet homme grand et rassurant, à qui les lunettes vont si bien contrairement à ce qu’il lui avait dit. Il arrive à la faire sourire alors que c’est sûrement la dernière chose dont elle avait envie aujourd’hui. Il la fait toujours sourire, même dans les pires moments. Elle savait qu’il serait là pour elle, quand bien même ils ne se sont vus qu’une seule fois, quand bien même elle arrive à une heure matinale, quand bien même elle n’est pas capable d’aligner deux mots sans que sa voix se brise. Elle ressemble à une gamine des rues, ce qui colle avec le fait qu’elle ait oublié de quand date son dernier repas. Il date de la dernière fois où elle a dormi. Il est là et son coeur s’accélère pour d’obscures raisons. Elle le laisse prendre ses précieuses plantes sans sourciller, elle aurait été une lionne si quelqu’un d’autre avait eu le même geste envers elles. Mais pas pour Tim. Tim, c’est leur papa, alors il a le droit de les tenir et de s’occuper d’elles. Parce que c’est lui, qu’elle a confiance en lui, et que quand il est dans les parages rien de mal ne peut arriver. Toujours face à lui, elle ne sait plus quoi faire de ses mains maintenant qu’il les a vidé de tout poids, elle se contente de les coller le long de ses cuisses et de le regarder du haut de son mètre soixante quinze. Il est si grand. Charlie se met en mouvement seulement quand il le lui ordonne, ou plutôt quand il l’invite doucement à entrer dans son cocon à lui. Alors elle baisse la tête et s’exécute, parce qu’elle est venue pour ça, pour se sentir protégée dans un lieu qu’elle ne connaît pas avec un homme dont elle ne connaît pas beaucoup de choses non plus. Ou peut être qu’elle en connaît déjà trop, tout est flou. La main que Tim pose pourtant si délicatement sur son épaule semble être un coup de poignard. Elle aurait rêvé de ce contact physique avec lui quelques jours plus tôt, mais les circonstances font qu’elle n’a pas envie d’être touchée, même par l’être humain le plus doux qu’elle connaisse. Son épaule s’affaisse habilement, sa main ne suit pas le chemin, Charlie se décrispe aussitôt et se détend. Tim n’est pas John, elle le sait, mais son corps a encore du mal à nuancer sa crainte, la douleur au poignet lui reprend, elle l’attrape de sa main gauche pour le soutenir. Elle s’asseoit sur la première chaise venue, sans un mot, sa cuisse se mettant à trembler frénétiquement. Merde, calme la Charlie. « Tu as de l’eau ? Je veux bien de l’eau s’il te plait, juste de l’eau. » Sa bouche est sèche, elle a tellement crié la veille, mais elle ne se sent pas la force d’avaler ni de boire quoi que ce soit. Elle a l’impression de devoir réapprendre à vivre alors qu’elle n’est pas morte. Il ne l’a même pas frappé. Il aurait voulu, mais il ne l’a pas fait. Ils ont seulement haussé le ton finalement, et ça arrive tous les jours dans des milliers de couple … Stop. Arrête de penser à lui. Tout va mieux désormais, tout ira mieux. Pas de questions. C’est tout ce dont Charlie a besoin, c’est ce que Tim lui offre. Ce jour là, après le cinéma, elle aurait du rester avec lui et ne jamais revenir vers John. Elle n’aurait jamais dû s’excuser alors que c’est lui qui le trompait avec des adolescentes alors qu’il pourrait être leur père. Quel homme mesquin. Mais Tim, bon sang Tim … Lui qui est si doux, si avenant, lui qui paniquait à peine avait-elle pris son bras dans ses mains. Il n’a pas changé, il est le même que dans ses merveilleux souvenirs qu’elle se ressasse plus souvent qu’elle ne l’admet. Elle n’a parlé de lui à personne, pas même Léo, il est comme son jardin secret, son précieux trésor jalousement gardé du reste du monde. « T’as pas à t’en faire, tout va bien Tim. » La main de la jeune rousse qui tressaute au contact léger des doigts de son faux petit ami crient le contraire. Charlie regarde sa main puis replonge dans ses yeux. Ses membres agissent sans qu’elle ne leur ordonne quoi que ce soit, sans qu’elle ne les contrôle non plus. Chacun semble avoir pris son indépendance cette nuit. « Désolée, c’est pas de ta faute. T’essayes de bien faire, et t’es là, alors merci » Peu de personnes auraient ouvert leur porte à une fille qu’ils n’avaient vu qu’une seule fois plus d’un mois auparavant. « Tu es beau. Enfin, tes lunettes … Elles te vont bien, ça te donne un charme frenchtim. » Elle aurait pu lui parler en français, mais il s’agit de la langue de l’amour et la seule chose dont elle a envie à l’instant c’est de pleurer. « Tu travailles aujourd’hui ? Je sais même pas quel jour on est … Je peux rester jusqu’à quelle heure ? Je veux pas te déranger surtout, je venais juste te confier les plantes ... » Mais elle mourait d’envie de rester et de se blottir dans ses bras, si seulement le moindre contact humain ne la faisait pas tressaillir. « Je reviendrai les rechercher, c’est pas un abandon. Mais je vais déménager bientôt. Rien n’est encore prévu mais je sais que je vais le faire. » Elle ira chez Léo, elle ira dormir sur le canapé et elle verra Clément défiler, tant pis. Au moins elle sera en sécurité là bas, c’est sa seconde maison depuis deux ans. Tentant de calmer sa respiration, elle repose les yeux sur Tim. Il paraît encore plus beau avec ses lunettes, et le sourire qu’il ne cesse de lui tendre malgré la situation ne fait que réchauffer son coeur. « On peut reprendre le speed dating ? Interro surprise aux aurores. Parle moi de toi, d’où tu viens, comment t’as atterri dans cette ville … Tout ça quoi. » Charlie veut revivre cette heure de confessions, parce que c’est le plus joyeux moment de sa vie dont elle arrive à se souvenir pour le moment, et parce qu’elle a réellement envie d’en savoir plus sur lui.
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| | | | (#)Jeu 13 Juin - 14:15 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
Il détestait la voir dan cet état là, si vulnérable, si triste, loin de l'image de la Charlie pétillante qu'il avait rencontré au cinéma. Timothy n'avait aucune idée de ce qui lui était arrivé mais il se doutait que ce n'était pas une petite anecdote dont elle se remettrait aisément. Il savait à quel point les traumatismes avaient la vie dure, il les avait subis avant elle alors, c'était pour cette raison qu'il ne poserait aucune question. Il attendrait patiemment qu'elle veuille bien lui en parler ou juste se reposer sur lui, même s'il n'était pas quelqu'un d'extrêmement important au sein de son existence. Charlie était tout de même venue le voir, ce n'était pas rien et cela, Decastel le savait... Lorsqu'on était dans un tel état de sensibilité, on n'allait pas voir quelqu'un en qui on n'avait confiance, quelqu'un qui ne pouvait pas vous rendre heureux. Au contraire, lorsque la détresse arrivait, le cerveau se dirigeait instantanément vers un refuge doré, un endroit où on savait qu'on serait accepté et loin d'être jugé. C'était Timothy que Charlie avait choisi et il avait beau être timide, pas toujours à l'aise avec l'intimité, lorsqu'il était question de moments de désespoir, il était bien souvent aux premières loges. Le jeune gardien de cimetière pouvait gérer, il pouvait le faire bien mieux que la performance qu'il avait rendu au cinéma en tant que petit ami idéal. Être présent, regarder Charlie dans les yeux et espérer que son simple sourire pourrait la sauver de ce chagrin qu'il lisait dans son si doux regard qu'il n'avait jamais pu oublier. Tim avait envie de hurler à la terre entière, de demander au monde en quoi faire du mal à une personne aussi merveilleuse qu'elle pouvait apporter quoi que ce fut, mais il n'en fit rien. A la place, il attrapa les pots de fleur et fit entrer Charlie dans son cocon. Il sentit le rejet en elle au moment où il tâcha de la rassurer d'un contact et n'insista pas. Pourvu qu'elle n'ait pas subi une quelconque agression, Timothy s'en voudrait énormément de ne pas avoir pu la protéger, même si c'était ridicule puisqu'il n'avait été son petit ami que quatre heures il y avait de cela plusieurs semaines. C'était, néanmoins, un rôle qui lui avait toujours tenu à coeur, celui du grand dadais protecteur, qui faisait attention aux gens autour de lui, celui qui écoutait sans rien dire, celui qui recevait la souffrance d'autrui en quotidien et la transformait en force. Il espérait pouvoir réussir cet exploit avec Charlie qui s'asseyait, tremblante. Le regard bleuté de Timothy était empli d'émotions de ressentir son état d'angoisse au plus profond de son être mais il ne commenta pas, hochant la tête lorsqu'elle lui demanda un verre d'eau. Il accourut chercher un verre et le remplit délicatement avant de le poser face à elle, s'asseyant de l'autre côté du comptoir pour lui laisser un espace vital suffisamment conséquent. Instinctivement, il se mit à lui sourire, lui faisant un clin d'oeil joueur parce qu'il n'y avait aucun remède aussi efficace que celui-là... Un sourire, un rire, des yeux rieurs. Il l'espérait en tout cas puisque, à nouveau, il sentit un tressaillement dans la main de Charlie et se défit de son contact sans la lâcher des yeux. "Si tu me dis que ça va, je te crois." Ne pas la forcer, lui laisser le temps, juste être présent, c'était ce qu'il savait faire de mieux. "Eh mais, t'en fais pas... T'as pas à t'excuser, je comprends tout à fait et je te juge pas. Je suis juste content que tu sois venue me voir." C'était la vérité vu le regard qu'il afficha derrière ses lunettes, rougissant directement en entendant la suite des propos de la rousse. On ne lui faisait que très rarement des compliments sur son physique, encore moins sur ses lunettes alors, c'était une réaction tout à fait appropriée pour lui. Il baissa même les yeux une demi seconde pour évacuer la gêne d'être autant admiré. "Merci... Je sais pas si j'ai du charme mais frenchtim est ravi que tu le penses. Je les ai jamais mis sur Instagram d'ailleurs ces lunettes, je le ferai à l'occasion. Pour toi, dans ce cas." Il savait qu'elle le suivait désormais et il en avait fait de même, s'extasiant devant chaque photo d'elle. Charlie était hors catégorie et quand elle souriait sur un cliché, Timothy ne pouvait qu'en faire de même, totalement obnubilé par cette beauté pure. "Je fais pas mal d'heures supplémentaires ces derniers temps, après un incident au cimetière alors, je comptais me prendre un jour off. Et puis, je t'ai déjà dit que tu restais autant de temps que tu veux, toute la journée si t'as envie." Il serait présent. Le bien être de Charlie comptait bien plus que quelques tags sur des pierres tombales. Le lendemain, les réparations seraient encore là, Charlie peut être pas puisqu'elle avait certainement une vie des plus trépidantes en dehors de ces quelques rencontres avec son triton. "Elles sont à l'abri en attendant alors, prends le temps qu'il te faut pour te trouver un nouveau chez toi et t'organiser, elles mourront pas, promis." En tant que grand jardinier d'un cimetière, il pouvait au moins faire cette promesse. Son sourire revenait à la chasse et il avala une gorgée de café en écoutant la proposition de sa comparse. Il la regarda avec admiration durant ces quelques secondes. Elle avait besoin de cela, il le sentait alors, c'était ce qu'il lui donnerait. Timothy ferait n'importe quoi pour elle, c'était un fait avéré depuis qu'il avait fait son chevalier servant de fortune. "D'où je viens? Je suis né à Lyon, en France donc mais j'ai débarqué à Brisbane quand j'avais trois ans environ, quand mon père a abandonné le navire, plus ou moins. C'est lui le cinquante pour cent français alors que je sais pas du tout à quoi il ressemble, aucun souvenir." Il se mit à rire parce que parler de son père n'avait jamais été un problème, contrairement à sa mère ce qui s'avérait bien étrange vu que son géniteur n'avait pas fait mieux qu'elle. "Après, qu'est-ce que je peux te dire d'autre? Je crois que tout ce qu'il y a à savoir sur moi est dans cet appart' ou dans le jardin en bas. J'ai pas une vie palpitante, tu sais. Je suis pas un fêtard avec cent copines en même temps mais ça, je pense que tu le savais déjà... Je préfère être entouré de quelques personnes seulement mais tout leur donner, tu vois. Je suis comme ça, je crois, je ferai n'importe quoi pour les gens qui prennent cette place dans ma vie alors, c'est pour ça que je peux t'affirmer que je ferai n'importe quoi pour toi. Si t'as besoin de moi." Il était honnête, rougissant à peine pour une fois parce qu'il avait sorti ces mots d'un air déterminé. Timothy était ainsi, doux, gentil et protecteur et pour Charlie, il était capable d'être plus encore. Tout ce dont elle avait besoin, ou envie.
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| | | | (#)Ven 14 Juin - 1:41 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Ces derniers temps la jeune australienne n’a été qu’un poids pour ses amis, elle a enchaîné problème sur problème, pleurs après pleurs, et cela ne semble pas vouloir s’arrêter. Chaque nouvelle journée devient pire que la précédente, les mauvaises nouvelles s’amoncellent alors qu’elle pensait déjà avoir touché le fond. Désormais elle respecte ces gens à qui la vie n’a pas fait de cadeau, ceux qui sont nés dans la mauvaise famille, dans la mauvaise maison. Ceux qui sont nés alors qu’ils n’étaient pas voulus, ceux qui sont nés alors qu’ils ne l’avaient pas voulu. Être né quelque part, pour celui qui est né, c'est toujours un hasard. Charlie elle, elle est née dans une famille aimante et tout ce qui va avec, c’est juste qu’elle s’obstine à n’écouter les conseils de personne et de facto à s’allier aux mauvaises âmes. Et ce cercle infernale recommence encore et encore. Mais Tim, il ne peut pas faire parti des méchants. Rien ne cloche avec lui, il a été doux avec elle, il l’a sauvé (deux fois), et il lui a tendu son épaule pour pleurer. Aucun des méchants n’avait fait ça avant, alors il la guidera vers la lumière parce qu'il ne peut en être autrement. « Si tu me dis que ça va, je te crois. » Elle esquisse un sourire, parce qu’elle sait qu’il sait que rien ne va mais qu’il la laisse quand même respirer. Léo ne l’aurait pas lâché avant qu’elle crache le morceau, mais jamais elle pourrait n’en vouloir à son meilleur ami non plus. Ils sont deux hommes différents et elle les aime chacun à leur manière. « Tu devrais les mettre sur instagram oui, je serais la première à venir aimer ta photo. Il se peut même que j’active les notifications rien que pour toi. » Ses mains s’enroulent autour du verre d’eau qu’il lui tend, ses tremblements se calment peu à peu et son visage recommence à reprendre des couleurs. D’un bout de ses index et des pouces elle essuie le mascara qui a coulé sous ses yeux, tentant de faire un minimum bonne figure. « Il s’est passé quoi ? Y’en a vraiment qui sont revenus d’entre les morts alors ? Mince, je leur ai peut être donné des idées quand je parlais de Simetierre la dernière fois. » Sa joie de vivre revient au compte goutte, parce que Tim est là et il lui sourit, parce qu’elle recommence à lui parler de choses dont personne ne veut entendre parler en temps normal. Elle recommence à sourire lorsqu’elle le voit rougir pour rien, il a l’air d’avoir quinze ans à nouveau et ça fait bien se demander lequel des deux est le plus gêné par la situation finalement. Charlie a bien retenu la fin de sa phrase “tout la journée si t’as envie”. Elle a envie de rester toute la journée, et toute la nuit, et tous les autres jours de la semaine. Cet appartement n’est même pas le sien mais elle s’y sent en sécurité, la présence de Tim y étant pour beaucoup. Aujourd’hui encore plus qu’hier elle aura bien du mal à accepter la solitude. « J’aurai droit à des visites tu crois ? Euh, comme des visites conjugales ? Je resterai chez mon meilleur ami. Il habite le quartier, alors je pourrais passer de temps en temps pour voir si tout va bien ? » Si Tim va bien, et s’il a pas besoin de lait, de pommes, ou de quoi que ce soit d’autre. D’un câlin aussi, elle sera là pour lui s’il a besoin ça. Elle sera là pour lui comme il l’a été pour elle, parce qu’il mérite tout le bonheur du monde et qu’il est son ange tombé du ciel. Finalement quand elle entend la voix de Tim couplée à son sourire ravageur, ses problèmes paraissent insignifiants, comme s’ils n’avaient jamais existé. Elle l’écoute avec des étoiles dans les yeux, vivant à travers ses mots, vivant pour ses mots. La fin de sa tirade émeut Charlie, même quand elle lui demande quelque chose sur lui il trouve le moyen de la relier à ses paroles, d’ajouter qu’il sera toujours là pour elle. Elle le croit de tout son coeur. « J’aurai toujours besoin de toi. Pour le moment mon ratio de “je peux me débrouiller sans Tim” n’est pas très bon ... » En deux rencontres, il l’a sauvé exactement deux fois. Peut être que la troisième fois sera la bonne et il ne se passera rien de mal ? Elle serait prête à se trouver toutes les excuses du monde pour lui, quitte à se cogner trop fort dans une porte et filer à l'hôpital pour un petit orteil cassé et faire de Tim son numéro à appeler en cas d’urgence. Elle serait réellement prête à faire ça, même si elle passerait sûrement pour une psychopathe par la même occasion. Un petit orteil cassé, ça fait quand même très mal. « Et l’inverse est vrai aussi. On dirait pas comme ça, mais des fois je peux aider mes amis aussi. » Elle n’est vraiment pas crédible, non. Peut être qu’une douche et six heures de sommeil plus tard son discours aurait été plus vraisemblable. « J’aime bien avoir plein d’amis, c’est vrai, je veux pas te mentir. Mais tu n’es pas l’un d’eux. Je veux dire … T’es mon preux chevalier, mon triton, mon ange gardien. On a prévu le mariage et les enfants, et ça ça prouve que tu comptes beaucoup pour moi déjà. » Elle a un petit rire nerveux. Non, elle ne va pas l’épouser demain, mais dans un futur éloigné elle pourrait y songer. Finalement elle ose poser sa main blessée sur la table et étendre ses doigts petit à petit jusqu’à frôler ceux de Tim. C’est le mieux qu’elle puisse physiquement lui offrir, alors que lui lui tend déjà son plus beau sourire innocent et ses yeux rieurs. Elle a eu tort. Il n’est pas beau avec ses lunettes, il est beau tout court. C’est Tim.
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| | | | (#)Sam 15 Juin - 1:41 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
En éternel optimiste, Timothy ne voyait pas les choses en noir très longtemps. Il remontait toujours en selle,qu'importe l'embûche qui se retrouvait sur son chemin. On pouvait dire qu'il n'avait peur de rien, ou en tout cas, il n'avait pas peur de la souffrance ou du chagrin. Il avait compris très jeune que ce genre d'émotions faisaient partie intégrante de la vie, on ne pouvait y échapper. Si certains s'estimaient heureux tout au long de leur existence, Decastel ne voyait pas la possibilité d'une constance en la matière. Vivre, c'était s'accrocher à des individus, risquer de les perdre, avoir peur et finalement les voir partir. Il y avait fatalement la notion de douleur qui entrait en ligne de compte mais il ne fallait surtout pas la renier, c'était ce que Timothy, en tout cas, avait choisi comme ligne de conduite. Le jour où son père avait abandonné leur famille, il avait continué à jouer avec la petite voiture de son frère, s'autorisant à pleurer seulement quelques jours plus tard au moment où sa mère lui présentait une nouvelle robe pastel. Lorsque sa mère avait été internée, il avait ressenti cette douce culpabilité l'étrenner mais il avait vite fait d'abandonner ce genre de sentiments, il savait que tout cela n'en valait pas la peine depuis sa plus tendre enfance. Tim avait cette capacité là, à sourire malgré la tempête, à vouloir aider les autres à sourire également, même si ce genre de quêtes paraissaient vaines en apparence. Comme il considérait que tout était possible, il envisageait fortement de retrouver un joli sourire sur le visage de Charlie, justement. Ce serait probablement l'image qui lui ferait le plus plaisir depuis des semaines. Il n'y avait pas eu plus beau à ses yeux depuis leurs échanges au cinéma. S'il avait repris le cours de sa vie normale, Tim s'était toutefois juré de toujours faire naître un regard rieur chez Charlie. C'était ainsi qu'elle était, dynamique et volubile, drôle et sensible, belle et si joyeuse. Alors, qu'on ait pu lui faire du mal, qu'on ait pu la faire pleurer, c'était un fait qui martyrisait les entrailles de Timothy, même s'il n'en disait rien. Il se contentait d'indiquer sa présence, prêt à patienter des années qu'elle s'ouvre à lui. En attendant, il ferait la conversation comme elle le désirerait, aussi follement que le rendu avait pu être quelques semaines plus tôt, lorsqu'ils s'étaient tous les deux rencontrés. "J'y penserai à l'occasion alors, je voudrais pas rater l'occasion de te voir activer tes notifications pour ma jolie paire d'yeux... Double." Ses lunettes faisaient effectivement partie de son charme, même si Tim ne sortait pas tous les jours avec. Il avait ses moments, préférant en tout cas traîner chez lui avec elles plutôt que de mettre des lentilles de torture en ne faisant rien de concluant de sa journée. Au cimetière, évidemment, Decastel ne pouvait pas se permettre de venir avec ses branches sur les oreilles vu les risques de pertes et de casses. Surtout ces derniers jours. "Je crois que j'aurais préféré une rébellion des morts, tu vois. Non, le cimetière a été saccagé par des délinquants alors, j'ai quelques travaux à faire en plus du travail normal." Cet épisode l'avait énormément blessé. Pourquoi détruire un lieu de repos éternel? Il n'avait pas vraiment trouvé la réponse, mais il n'avait pas non plus réellement cherché à savoir qui était les responsables. Timothy nettoyait, sans demander de comptes à personne, comme à son habitude. Doux et gentil, c'était toujours les adjectifs qu'on choisissait pour le décrire et en vue de son sourire à ce moment là, on ne pouvait pas nier l'évidence. Charlie lui parlait de visites conjugales, comme si le prêt de ses plantes relevait d'une décision majeure, d'un acte presque marital. C'était leur destinée après tout, depuis qu'ils avaient parlé enfant et mariage la dernière fois. "Ah mais je t'invite cordialement à faire le genre de visites que tu veux. Tes plantes seront ravies et moi aussi, tu le sais bien." Il le montrait d'ailleurs suffisamment depuis qu'il avait vu le visage de la jolie rousse apparaître derrière sa porte. Entre les jolies sourires, les petits regards et cet instinct naturel de protection, Tim montrait tous les signes d'un intérêt important porté à la femme en face de lui. Elle aussi s'intéressait un peu à lui, enfin, c'était ce qu'il pensait étant donné les mots qu'elle prononça ensuite. "Oh bah, laisse ton ratio à zéro, ça me dérange pas plus que ça." Il se mit à rire légèrement, d'une manière si douce qu'il aurait pu endormir n'importe quel enfant en colère. Timothy restait cet être tendre, toujours droit dans ses bottes et qui s'inquiétait pour tous gens qui s'étaient creusés une petite place dans sa vie. "Ah mais ça, j'en suis persuadé. Je peux même te dire que je le sais, en fait. Tu m'as aidé la dernière fois parce que j'avais jamais fait un truc comme ça avant et si t'avais pas été là pour me soutenir, je sais pas si je m'en serais remis rapidement." La honte était pourtant une habitude frustrante vu tout ce qu'il avait subi dans sa jeunesse. C'était certainement la raison pour laquelle Tim avait du mal à la supporter. Il préférait être discret dans son coin, là où personne ne pouvait le voir. Ainsi, pas de honte. Rien à attendre de particulier des autres et c'était plus simple que d'écouter les rires incongrus de gens mal avisés. Néanmoins, Charlie n'était pas comme ces gens là, elle était rayonnante, oui, son rayon de soleil au milieu de la pénombre d'un monde qu'il ne comprenait que superficiellement. Timothy avait peur de ce qu'elle allait lui dire en partant sur ce laïus sur l'amitié mais il se retrouva coi au bout du compte, le rouge lui collant aux joues alors qu'il aperçut les doigts de Charlie s'approcher délicatement des siens. La sentir le frôler ainsi lui procura un trouble incomparable et il joua à la frôler de la même manière, juste pour lui prouver qu'il comprenait qu'elle n'était pas prête à plus mais qu'il appréciait son contact plus que n'importe quel autre. "C'est une place de choix ça, dis moi. Je sais pas si je mérite autant mais je me sens vraiment privilégié que tu me dises ça... J'entends pas ce genre de discours tous les jours et je crois que..." Qu'il ne savait pas gérer le fait de compter pour les gens. L'abandon, il avait appris à le gérer, mais le respect et l'amour? Jamais. "C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait offert jusqu'ici. De compter dans la vie de Charlie Villanelle." Son sourire qui illuminait la pièce à nouveau, son regard perçant dans celui de la belle rousse et il était perdu pour le monde. Timothy ne comprenait pas réellement ce qui lui arrivait mais il l'acceptait, sans sourciller, ses doigts juste à côté de ceux de Charlie. "Tu veux faire quoi pour occuper cette journée?" Il déglutit tant bien que mal, se reprenant mais la vérité était tout de même écrite dans ses prunelles: Decastel ne se remettrait pas aisément d'une beauté aussi envoûtante que celle de Charlie, il ne pourrait que sombrer plus profond encore. Pour l'éternité.
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| | | | (#)Sam 15 Juin - 3:40 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
A chacun de ses mots Tim lui répond avec toujours plus de douceur, toujours plus d’amour, toujours plus de tendresse. Il ne le sait pas (ou peut être que si, justement) mais à l’instant c’est la seule chose dont elle a besoin. Pas de grands câlins larmoyants ni de leçons de morale, seulement quelqu’un qui reste là, qui respecte son intimité, qui respecte les limites qu’elle se donne, qui écoute et qui peut aisément parler de plantes au beau milieu sans que cela ne passe pour une étrange lubie. A défaut de pouvoir le remercier par les mots (il n’y en n’aurait pas d’assez puissants), elle lui tend ce sourire empli d’amour qu’elle n’offre que rarement. « Tu ne vas pas rater cet incroyable spectacle. » Les mains enfin libres, elle peut sortir son téléphone de sa poche arrière, entrer le code de verrouillage et ouvrir instagram. Frenchtim apparaît dans ses recherches récentes, Charlie ne cherche pas à le cacher, et elle se rend directement sur son profil pour venir appuyer sur les notifications. Et les activer. Pour ses lunettes, et pour tout le reste, elle les gardera activées. « Maintenant si tu ne postes pas la photo toi même je viendrai faire ma photographe ici et ça sera envoyé sur mon propre compte ! » Comme si elle pouvait faire peur à qui que ce soit avec ses menaces dignes du bac à sable. Mais elle continue de sourire, parce que cette fois ci cinq minutes sont passées et la période de deuil allant avec. Et puis, de sa bouche, ce n’étaient pas vraiment des menaces, c’était encore un énième jeu qui débutait avec Tim. Elle était réellement désolée d’apprendre qu’on avait saccagé son cimetière parce que même s’il ne l’a jamais dit clairement elle se doute qu’il y tient beaucoup. Les gens sont peut être enterrés, morts depuis un sacré bout de temps, mais cela reste son petit cocon qu’il doit protéger et surveiller, celui dont il s’occupe, là où personne ne l’embête jamais. Or dans ce cas là elle aurait presque eu envie de se lancer dans une chasse à l’homme, quelque peu rassurée que personne ne soit revenu à la vie comme dans Pet Sematary ceci dit. Comme le dit Stephen King “sometimes dead is better”. Et d’autres fois il faut savoir profiter et se sentir vivre. « Si tu en as besoin, je pourrais venir t’aider tu sais. Je te dois bien ça, et puis ça me dérangerait pas. » Villanelle n’a jamais compris ce problème avec les cimetières, tous ces non-dits et cette gêne générale. Petite, elle habitait face à un cimetière, elle a littéralement grandi devant les pierres tombales sans jamais comprendre pourquoi ses amis lui demandaient si elle ne faisait pas de cauchemars. En grandissant, elle voulait même aller visiter les lieux, comme les ruelles commerçantes. Alors non, vraiment, aider Tim ne la dérangerait pas le moins du monde et bien au contraire.
Il lui parle comme s’il la connaissait depuis toujours, qu’ils étaient amis depuis toujours, “tu le sais bien”. Ca pourrait la faire paniquer dans l’état actuel des choses, mais ce n’est pas le cas. Ces mots là, sortis de la bouche de n’importe quelle personne qu’elle n’a vu qu’une seule fois, l’auraient fait paniquer. Mais il n’aurait pas été Tim, il n’aurait pas été son premier refuge. « Laissons le ratio à zéro pour quelques temps alors. » Laissons Tim entrer dans sa vie. Elle est certes au plus bas mais cette fois ci aucun des panneaux “alerte” ne clignotent, bippent ou se font connaître dans son coeur. Tout va bien, personne ne choisit quand entrer dans la vie de l’autre, il ne s’agit toujours que de jeux de hasard. Son rire la conforte à nouveau. « Tu m'as aidé la dernière fois parce que j'avais jamais fait un truc comme ça avant et si t'avais pas été là pour me soutenir, je sais pas si je m'en serais remis rapidement. » Cette faculté qu’a Tim de renverser les rôles est réellement admirable. Il est celui qui est venu l’aider alors qu’elle ne lui avait rien demandé, et il trouve encore le moyen de donner le rôle de l’ange gardien à la jeune femme. Charlie accepte, ne dit rien, ne veut pas le contredire, mais au fond d’elle c’est toujours à Decastel qu’elle vouera un profond respect et de sincères remerciements. Certes, c’était un peu chaotique entre eux au début mais ils ont appris à se connaître l’un l’autre et à se respecter. Et avec le recul la rousse s’en veut d’avoir été si rapide, si peu à l’écoute de tous les indices qu’il lui donnait. La pause toilette a réellement tout sauvé, et c’est une private joke qu’ils pourront se faire entre eux pour mettre mal à l’aise leur interlocuteur désormais. Les mots qu’il emploie sont étranges selon elle, personne ne lui avait dit qu’ils s’étaient “remis” d’un baiser offert à la volée. Mais soit. Leurs doigts se frôlent, il se montre aussi lent et doux qu’elle, ils sont comme deux enfants ne connaissant rien aux relations humaines pour qui prendre la main de l’autre est une plus grande épreuve que de franchir une montagne. Elle ne sait pas ce qu’il en est pour Tim, mais désormais elle réapprend tout, elle oublie qu’elle l’a déjà embrassé, qu’elle a touché ses fesses, qu’elle s’est appuyée pendant de longues minutes sur son épaule. Ces souvenirs restent gravés dans son esprit mais c’était pendant la période vrai faux petit ami. Charlie veut débuter une autre période, une autre époque pour laquelle elle n’a pas encore de nom. Elle sait seulement que Tim en sera l’acteur principal, et que ce sera joyeux, très joyeux. « Bien évidemment que tu comptes dans ma vie. Mais c’est un peu un cadeau empoisonné je dois te prévenir, parce que y’a toujours des aléas et je te promets pas que des trucs tout rose. » Mais y’en a parfois des trucs tout rose, c’est juste que ces derniers temps ça paraît pas vraiment évident. Elle ne peut s’empêcher de sourire de toutes ses dents quand il lui explique que c’est le plus beau cadeau du monde. Charlie n’aurait pas dit ça, pourtant lui a osé alors qu’il ne connaît presque que des aspects négatifs. Désormais si elle a envie de pleurer c’est seulement de joie, d’avoir trouvé un homme comme lui à faire entrer dans sa vie. « Si mes souvenirs sont bons on a une fête foraine à rattraper non ? Je sais pas s’il y en a une en ville, mais dans le pire des cas il nous reste les parcs d’attraction à Redcliffe. » La maison hantée, le tir à la carabine, et l’échange de caddies … c’était le mensonge bancal de Tim à propos de leur première rencontre. Ils font un peu tout à l’envers tous les deux, mais la rousse tient à ce que les choses se passent quand même. Elle tient surtout à se changer les idées sinon elle risque de s’endormir à chaque nouveau battement de cils, le manque de sommeil étant quelque chose qu’elle gère assez mal. « Je peux utiliser ta douche ? Parce que là, c’est un peu la catastrophe. Je te demande pas si t’as une culotte à me prêter mais … un tee shirt ? Je te le rends plié avec amour et sentant la fleur de cerisier. C’est ce qu’il y a écrit sur la lessive en tout cas. » Pendant tout ce temps il ne l’a pas quitté du regard. Et dans d’autres circonstances, elle en aurait fait de même. Dans d’autres circonstances elle aurait tout fait mieux, tout fait autrement, parce que Tim mérite qu’on s’intéresse à lui pour la personne qu’il est et pas seulement pour ce qu’il a à offrir. Charlie le sait et attend seulement de trouver le bon moment, qui ne sera ni aujourd’hui, ni demain. Mais elle le sait, et elle soutient enfin son regard, un sourire sur les lèvres et les yeux rieurs.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 0:14 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
Comme tout être humain, Timothy se entait parfois désespéré. Il avait conscience de ne pas réellement être comme la majorité des gens. Au quotidien, il était témoin de gens qui pleuraient qui s'agaçaient, de gens juste malheureux. Lui n'en arrivait jamais jusque là. Au contraire, la plupart du temps, il s'armait d'un sourire et la journée passait comme si rien de grave n'arrivait. Il vivait des choses pourtant, pas toujours glorieuses, surtout bercées dans la solitude. Oui, c'était bien cela le fléau de son existence, se sentir seul au monde. Depuis qu'il avait quitté de force le cocon familial, Timothy subsistait avec seulement deux véritables personnes au sein de son existence. Ivan et Sam restaient les deux êtres qui le supportaient et lui permettaient de tout supporter, même quand il faisait des cauchemars. Decastel n'avait jamais arrêté d'en faire, même s'il n'en parlait jamais à qui que ce fut. Parfois,il se réveillait en sueur à quatre heures du matin avec cette désagréable sensation, celle que sa peau brûlait, incandescente, ressentant toutes les douleurs qu'on lui avait infligées depuis sa naissance. Il lui fallait une bonne heure pour calmer son palpitant et ce n'était même pas toujours suffisant. Quelques fois, Tim ne retournait pas au lit, il traînait dans son salon, le regard hagard en essayant de retrouver un contact plus net avec la réalité. Alors, peut être que son sourire paraissait plus faux que celui de n'importe qui d'autre car à force de taire ses émotions, il finissait par jouer un rôle, même au sein de sa propre existence. Pourtant, avec Charlie, Timothy ne jouait pas depuis le début. Lorsqu'il la regardait, il voyait le monde prendre mille couleurs autour de sa chevelure rousse et il oubliait tout, absolument tout. Les mauvaises nuits passées à ressasser, les pires souvenirs qui revenaient à lui aux moments les plus inopportuns, la vie qui continuait d'avancer quand lui restait coincé sur le bord de la route. Avec elle, il n'y avait plus d'avant, pas plus d'après, tout était question de maintenant, l'immédiat, celui qu'il voulait vivre à fond parce qu'il n'était pas certain d'obtenir une autre chance comme celle-ci plus tard. La preuve, lorsqu'il la vit sortir son téléphone et activer ses notifications Instagram pour ses posts, Timothy se sentit défaillir intérieurement, ce qui se traduisit par un sourire gêné et des joues rosies. Oui, encore. "Toi m'afficher sur ton compte Instagram? Et tu mettrais quoi comme commentaire, hein? Je vais être curieux attention et je risque de te prendre au mot..." Au contraire, Decastel se doutait qu'il tiendrait cette douce promesse de s'afficher avec ses lunettes, juste dans l'espoir que Villanelle puisse le voir et en sourire. C'était totalement fou de penser ainsi,surtout à côté d'une femme aussi jolie qu'elle mais avoir de l'espoir n'avait jamais tué personne, si? Enfin, c'était ce qu'il se disait sur l'instant mais Timothy avait eu tellement de fois l'espoir de s'en sortir lorsqu'il était plus jeune, tout cela pour aucun résultat alors peut être aurait-il dû s'arrêter là. Il ne le put pas néanmoins, trop concentré sur la proposition d'aide de Charlie. "Je m'en voudrais de te traîner dans un cimetière quand t'as sûrement des tas d'autres trucs mieux à faire... Mais c'est gentil, merci." Il était si impressionné de ce qu'elle était. Charlie souffrait mais elle était tout de même là, à lui dire qu'elle pouvait l'aider. A l'heure actuelle, c'était plutôt à Timothy de l'aider, même s'il ne savait pas encore réellement comment étant donné qu'il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait vécu pour être dans un si triste état. Ce n'était pas vraiment le moment d'en discuter, c'était trop tôt et Timothy était totalement perturbé par le geste de Charlie, de toute façon. Ses doigts qui frôlaient les siens, cette présence si douce dans ce regard si chagriné... Il aurait voulu la prendre dans ses bras mais il ne le pouvait pas alors, répondre à son geste, lui signifier qu'elle était une présence importante dans sa vie, c'était un premier pas vers elle. La suite viendrait peut être d'elle même, c'était en tout cas ce que Tim espérait puisque les mots prononcés par la jolie rousse le rendaient plus ému qu'il ne l'aurait cru. "J'en veux pas des trucs tout roses. C'est pas tellement moi de toute façon. Je préfère t'avoir toi dans ma vie, avec tous les aléas comme tu dis que de pas t'avoir du tout..." Il déglutit tant bien que mal, sentant ses mains trembler alors qu'il les rassemblait pour cacher son trouble. Timothy ne faisait pas preuve d'autant d'éloquence habituellement mais avec Charlie, il se libérait bien plus. Il faisait moins attention aux limites, s'autorisait plus de sentiments... Peut être parce qu'elle l'hypnotisait et qu'il n'arrivait pas à se contrôler totalement en sa présence, contrairement aux autres personnes qu'il avait pu rencontrer jusqu'ici. "Tu la veux ta maison hantée, hein? Et après, on doit finir au supermarché et s'échanger nos caddies ou on saute cette étape moins glamour? Par contre, je te préviens, rien ne me fait peur là dedans... Je crois que je suis le cliché du gardien de cimetière mais c'est une excellente idée de sortie, ma sirène." Il lui fit un clin d'oeil, ses prunelles emplies de tendresse. Tim sortait rarement de son cimetière, encore moins pour se rendre dans des parc d'attraction... Tout seul. Il ne l'était pas ce jour là et il appuya le regard de Charlie en constatant ses yeux rieurs, Timothy mettant un temps fou à réagir pour se relever de sa chaise, passant à côté de Charlie pour se diriger vers sa chambre. Il sortit un de ses tee shirts dans son armoire et revint vers la jeune femme. "Y a pas de problème. Viens, je vais te montrer la salle de bain, y a tout ce qui faut, tu te sers, hein." Il amena Charlie jusqu'au lieu dit, lui faisant un léger sourire avant de s'éclipser. Il n'était pas question de la gêner. Il repassa par sa chambre pour s'habiller lui même, restant pensif quelques instants en s'asseyant au bord de son lit, torse nu. Paraître normal était un combat quotidien mais il ne le ressentait pas de la même façon quand Charlie était dans les parages. Elle ravivait cette petite flamme évanouie en lui depuis son enfance... Elle le ramenait à la vie, tout doucement.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 3:10 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Ses yeux se perdent dans les siens, sa tête se penche légèrement sans qu’elle ne s’en rende compte, signe d’une attention grandissante envers Tim. Son sourire perd peu à peu sa teinte triste. Ses sentiments sont confus et son altercation avec John bien trop récente pour qu’elle ne puisse réellement mettre de mots sur cette relation. Mais il a beau avoir perdu sa mère, au delà de tous les actes qu’il a commis les sentiments de Charlie se sont envolés au moment même où sa main s’est refermée sur son poignet. Et depuis tout ce temps ses pensées revenaient constamment vers Tim, vers les messages qu’ils ne cessaient de s’envoyer à propos de prénoms de bébés et de plantes. Personne n’aurait pu les comprendre si ce n’est eux deux. Les deux rescapés d’Endgame savent à quel point ces trois plantes ont de l’importe, ils savent à quel point ils ont pris de l’importance l’un pour l’autre en une seule soirée. Tout a commencé par des mensonges mais ces derniers se sont mués en de véritables sourires sincères. Or Charlie était réellement en couple, menottée par toutes les règles qu’elle aurait aimé que John ne brise jamais. Désormais tout est terminé, elle est enfin libre mais les stigmates restent présents. Il lui faudra du temps pour s’en remettre, et elle espère sincèrement que Tim ne lui en voudra pas. Elle espère qu’il restera cet homme au coeur tendre, ce gardien de cimetière preux chevalier. Il n’aurait aucune raison de le faire, parce qu’elle est seulement celle qu’il ne cesse de sauver à chaque fois qu’elle accourt, mais pour elle cela signifierait beaucoup. Parce qu’elle tient beaucoup à lui, à son sourire, à ses yeux bleus, à sa présence. Il paraît si innocent lui qui est pourtant plus avancé dans la vie qu’elle. Il pense au commentaire qu’elle pourrait mettre sur instagram alors qu’elle n’est même pas certaine qu’elle en mettrait un dans ce cas de figure. « C’est une bonne curiosité alors. Je mettrais sans doute quelque chose comme “I can't get used to living without”. Les commentaires n’ont souvent de sens que pour moi à vrai dire. » Elle rigole doucement, n’osant pas avouer qu’elle pense aux paroles de I want to break free : I can't get used to living without, living without. Living without you by my side. Elle ne se l’avoue même pas à elle même, se rassurant en se disant que ce simple passage suffirait, qu’il ne signifie de toute façon rien de plus. Elle sourit encore davantage devant la mine gênée que Tim fait lorsqu’elle parle de l’afficher sur son instagram. Si ce n’est pas pour ses lunettes, elle trouvera bien d’autres raisons de le prendre en photo et de la poster sur instagram, juste après avoir bloqué John de tout réseau social bien sûr. « Y’a pas de trucs mieux que t’aider, alors n’hésite pas si tu veux de moi dans les parages. Ca me ferait plaisir. Vraiment. » Niveau lieu de rencontre on fait mieux qu’un cimetière, c’est sûr, mais si Tim est à ses côtés elle sait qu’il rendra tout joyeux rien que par sa présence, même s’occuper d’un cimetière vandalisé. En plus elle a vu toutes les saisons d’American Vandal, elle pourrait s’auto proclamer inspectrice en charge de l’affaire. Elle s’auto déchargera de toute responsabilités quand la chasse aux indices l’aura épuisée au bout de cinq minutes ceci dit. Il n’y a que des avantages, en plus de ceux de passer du temps avec Decastel et de pouvoir de changer les idées. « … Je préfère t'avoir toi dans ma vie ... » Ces mots sont si forts, Charlie peine à réaliser que Tim vient réellement de les prononcer face à elle, en la regardant dans les yeux et en lui caressant le bout de ses doigts. Elle peine à réaliser que c’est bien réel, qu’elle n’a pas rêvé de cet homme lui sauvant la mise dans les toilettes d’un cinéma. C’aurait été un rêve incroyable, ça l’est encore plus pour une histoire dans la réalité. « Dans ce cas, on sera tous les deux dans les mêmes aléas alors. » Tous les deux dans la même vie, pour très longtemps elle l’espère. Ces mots impliquent beaucoup de choses mais la fatigue les exacerbe encore plus. Elle a fait tant de mauvais choix dans sa vie, et maintenant qu’elle s’apprête enfin à emprunter le bon chemin elle ne se sent pas légitime. Parce que c’est encore trop tôt, parce qu’il ne connaît que la Charlie qu’elle s’efforce de rester, parce que c’est réellement effrayant ce genre de discussions dont elle a si peu l’habitude. Les mains de Tim se mettent à trembler à leur tour, comme dans les premières minutes de leur rencontre. Elle se rend compte qu’il est réel, qu’il doute lui aussi, et au fond ça la rassure. Ils sont deux êtres humains perfectibles qui tâcheront de devenir meilleurs ensemble, de bien des manières. Voilà ce qu’ils sont pour le moment, et voilà la raison pour laquelle elle ressent le besoin de venir prendre ses mains dans les siennes dans un élan maternel. Comme lorsqu’il avait mimé une attaque du poing dans les toilettes. Les situations sont différentes mais les gestes et les émotions se répètent ; tant mieux. « On en est à la maison hantée pour le moment, on a tout le temps de voir pour l’échange de caddies. Mais ça fait un peu vieux jeu, t’as raison. » Mais pas autant que de rester coincés dans une maison hantée dans l’esprit tout sauf logique de Charlie Villanelle, ni même celle de l’image de la demoiselle en détresse cherchant une épaule sur laquelle pleurer. Quelle époque (quel homme). « Tant mieux, parce que je vais te dire que je n’aurai pas peur non plus mais dès que quelqu’un soufflera dans mon cou je vais te perforer les tympans … Désolée par avance. » Ses mains caressant toujours le dessus de celles de Tim, elle ponctue cette excuse par un rire simple mais franc. Il n’y a plus de gêne, plus de détresse de la part de la jeune femme. Quelques minutes avec son Captain America préféré auront suffit à l’aider dans cette épreuve. Ce même sourire toujours vissé sur le visage, Charlie attrape le vêtement tendu par Tim et le remercie du regard. Peut être qu’elle ne le lui rendra pas au final, elle n’a pas de tee shirts de couleur unie comme celui ci … La jeune femme le suit jusque dans la salle de bain et ne peut refreiner un nouveau merci, parce qu’elle a cette fâcheuse tendance de vouloir remercier tout le monde pour chaque nouveau geste envers elle. Elle se contente de fermer la porte derrière elle sans activer le verrou, l’idée ne lui effleure même pas la tête. Elle se sent en sécurité ici. Un rapide coup d’oeil devant le miroir la rend nerveuse de savoir qu’elle avait cette tête pendant tout ce temps où elle parlait à Tim. Elle est affreuse, les yeux rouges, le mascara qui a coulé et les cheveux dans tous les sens ; pourtant il n’a rien dit. Il n’a rien dit et à cette pensée elle observe naître un nouveau sourire devant le miroir. Tim la fait sourire, tout le temps, dans les bons moments et surtout dans les mauvais. La seule autre personne capable de ce miracle, c’est Léo. Finalement la rousse profite enfin de ce temps de pause pour une douche chaude, très chaude, trop chaude. Sa peau vire au rouge en l’espace d’un instant mais elle ne sent rien. Elle en a profité pour poser son attelle et tâte désormais son poignet, plus gonflé qu’elle ne l’aurait espéré. Elle s’en occupera demain, ou alors elle mettra de l’eau froide plus tard. L’eau froide ça devrait suffire. La rousse tâte les produits, utilise un de ceux où il y a marqué “cinq en un” alors que pour les femmes il leur faut cinq produits à chaque étape. Dans un soupir de rire, elle se dépêche de se laver les cheveux et le corps, pour oublier une bonne fois pour toute cette mauvaise nuit. Charlie finit par arrêter l’eau contre son gré et part stupidement à la recherche d’un chouchou dans cet appartement de garçons - peine perdue. Elle se retrouve donc les cheveux totalement lâchés, se promettant d’essayer de ne pas tourner brusquement la tête sinon elle risquerait de fouetter Tim, et ce n’est pas ce qu’elle souhaite. Déjà qu’elle ne pense pas le mériter, elle aimerait éviter d’avoir à le blesser sans le vouloir. De retour dans le couloir elle avance tout en scratchant pas à pas son attelle, ce qui semble plus facile dit comme ça que ce ne l’est en réalité, surtout quand il faut le faire de la main gauche. Elle se remet à parler seule, ne sachant pas exactement si elle doit continuer à avancer là où les pas de Tim avaient continué. « J’ai laissé mon tee shirt dans la salle de bain, j’ai pas pensé à prendre de sac alors … Je viendrai le chercher un autre jour. Ca te dérange pas ? » Elle s’en veut d’avoir à mettre ses affaires dans la vie de Tim, même s’il ne s’agit que de plantes et d’un tee shirt, cela reste quand même un peu d’elle et elle ne veut pas avoir à les lui imposer. Mais elle n’a pas le choix. « Toc toc je peux entrer ? » Vingt trois ans plus tard elle ne sait toujours pas qu'elle est réellement sensée toquer, pas en reproduire l'onomatopée. « J’arrive pas à serrer l’attelle, j’aurais juste besoin d’un coup de main. » Elle va tout lui raconter. Il mérite de savoir. Il a le droit de savoir, parce que c’est Tim, et parce qu’elle lui fait amplement confiance. Il compte beaucoup trop pour rester dans l'ignorance. « Si je te raconte tout, tu promets de ne faire aucun commentaire et de passer à autre chose ? »
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 16:42 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
S'il n'avait plus beaucoup d'espoir pour son propre avenir, Timothy s'attendait secrètement à une différence pour Charlie. Elle avait tellement de potentiel, un tel dynamisme, une telle beauté, tout cela ne pouvait pas être vain. Aujourd'hui, elle souffrait le martyr mais Decastel souhaitait ardemment que ce ne fut pas le cas dès le lendemain, ou du moins le plus rapidement possible. Il avait rarement rencontré une personne qui le touchait autant, qui monopolisait son âme et son esprit dès qu'elle entrait dans une pièce où il se trouvait. La vie de Timothy s'en retrouvait totalement chamboulée depuis qu'il l'avait rencontrée. Avant Charlie, il n'y avait pas eu beaucoup de filles qui avaient occupé une telle place, à part Alex, oui, Alex. Il aurait vendu père et mère pour Alex, tout fait pour qu'elle fut heureuse mais il avait subi une terrible défaite en constatant son départ de la ville plus de huit années auparavant. La souffrance avait été trop forte, les événements trop prenants pour elle et Tim n'avait pas su l'aider comme il l'aurait dû. Avec Villanelle, il ne voulait pas faire la même erreur. Non, Tim ne voulait pas être l'idiot qui attendait patiemment que la vie se passe, que cette jeune femme trouve le bonheur chez une autre personne bien meilleure que lui et qu'il se retrouve à nouveau sur la touche à écouter les histoires trépidantes qu'elle vivait sans lui. C'était égoïste de sa part de penser tout cela, surtout en cet instant, alors qu'il faisait face à une rousse extrêmement malheureuse, qui avait dû passer une si terrible nuit et Decastel s'en voulut instantanément. Il chassa le flot de ses pensées, se concentrant totalement sur les traits du visage de sa sirène, la trouvant belle même décharnée par le manque de sommeil, par les larmes qui avaient coulé le long de ses joues, par ses yeux si tristes qu'il aurait pu s'y noyer pour retirer la moindre once de ce dur sentiment au fond d'elle. Tim voulait juste l'épauler, l'aimer comme il le pouvait, en essuyant ses larmes d'un geste délicat et si ce n'était pas encore possible, d'un sourire communicatif comme aucun autre. Il y arrivait peu à peu, entre deux moments de gêne, les joues rosies par les propres de la belle jeune femme. Elle répondait à sa question et Tim resta pantois, ne sachant pas tellement quoi penser de cette citation qu'elle apposerait à côté de sa photographie. "Elle vient d'où cette citation? Pourquoi cette inspiration?" Il était sûrement trop curieux. Il valait mieux se taire, Tim. Oui, tout de suite. Alors, il laissa un léger silence s'installer mais pas de ceux qui gênaient ou qui poussaient les invités vers la sortie, non, c'était un silence agréable, un qui prouvait que deux personnes étaient parfaitement en symbiose et n'avaient pas besoin de parler pour se sentir à l'aise l'un envers l'autre. Charlie voulait lui rendre l'aide qu'il lui avait prodigué et à nouveau, Tim ne put que la regarder avec un sourire adorateur. Que ne ferait-il pas pour elle, déjà, c'était complètement fou. "Et bien écoute, quand tu veux et quand tu auras de nouveau la santé, tu me diras et tu viendras pour un coup de main." Il était hors de question qu'elle fasse des efforts physiques avec cette attelle autour de la main. Tim ne voulait pas qu'elle se fasse mal, elle avait déjà l'air d'être à l'agonie, même si elle ne disait rien sur le mal être qui l'habitait. Decastel s'y connaissait en douleurs physiques, il les avait longtemps supportées mais il n'y avait rien de pire que celles qui étaient mentales et il se doutait que c'était celles-ci que Charlie aurait plus de mal à combattre dans les semaines à venir. Elle ne serait pas seule, néanmoins, Tim serait là, si elle le voulait parce que c'était vrai ce qu'il lui disait... Il se fichait pas mal des aléas, des moments difficiles du moment qu'elle était dans sa vie. Il sentit que ses mots mirent du baume au coeur à la jeune femme mais il ne se doutait peut être pas de la force d'un tel discours. Tim ne mentait pas, il ne mentait d'ailleurs jamais et lorsque des mots étaient dits, ils pouvaient être très forts sans qu'il ne le réalise. Ceux-là en tout cas n'étaient pas les plus insignifiants qu'il avait prononcés jusqu'ici... Le fait était simple donc, ils seraient amenés à être tous les deux dans la même panade et Decastel acceptait ce destin avec plaisir, qu'elles qu'en fussent les conséquences. Il avait peur bien sûr parce que la vie était effrayante mais les mains de Charlie se posèrent sur les siennes et ses tremblements se calmèrent instantanément, son regard, lui, se posa dans celui de la belle rousse et il se sentit défaillir. Une vague d'amour le submergeait, une vague qu'il n'avait jamais connu jusqu'ici, une vague qui fit battre son coeur mais qu'il réussit à calmer d'un sourire et d'une grande reprise d'air avant qu'ils n'envisagent les plans de la journée. "On peut éventuellement sauter l'étape du caddie oui, c'était ridicule mais j'ai paniqué sur le moment..." Pire que cela, il avait failli tomber dans les pommes d'avoir la pression de décider dans quelles circonstances leur faux couple s'était créé. Quelques semaines plus tard cela dit, ils allaient visiter la maison hantée alors peut être que Tim avait fait quelque chose de bien. "Bon, ça va, j'ai les tympans solides a priori... C'est pour palier à mon déficit de vue, je pense donc ça me va, ma sirène." Il en fallait beaucoup pour détruire les oreilles de Decastel de toute façon. Il s'était tellement fait crier dessus quand il devait survivre aux sévices de sa mère qu'il avait développé une force assez exceptionnelle par rapport aux cris d'autrui. Ensuite, il se détacha du doux contact de la belle Charlie pour lui trouver de quoi s'habiller pour l'accompagner jusqu'à la salle de bain. Il la laissa seule, se perdant dans sa chambre pour prendre un petit bol d'air après un moment intense. Il réussit à passer un jean mais resta pantois quelques minutes, sa chemise à la main, le regard dans le vague parce qu'il ne savait pas tout à fait ce dont il était question avec Charlie. Timothy ne devait pas rester perdu de la sorte, il n'en avait pas le temps et alors qu'il était en train d'enfiler sa chemise, il entendit la voix de la jeune femme s'approcher dans le couloir. "T'en fais pas, un tee shirt supplémentaire dans ma lessive, ça changera pas grand chose alors bien sûr que tu peux laisser ça là." Et voilà qu'elle lui demandait l'autorisation pour entrer, Timothy hocha la tête alors qu'il s'attelait à la fermeture des boutons de sa chemise. Il l'invita d'un geste de la main à s'asseoir à ses côtés sur le lit, la voyant en difficulté avec son attelle. Les yeux de Tim suivirent les gestes tremblants de Charlie mais il ne dit rien, pas tout de suite. Il attendit qu'elle se pose à côté de lui puis qu'elle lui dise qu'elle était prête de parler de la tragédie qui l'habitait. "Ce que tu voudras, Charlie. Je vais juste aller chercher un peu de glace parce que je peux pas laisser ton poignet dans cet état, d'accord?" Sa chemise même pas encore totalement fermée, Timothy s'éclipsa une minute tout au plus et revint avec une poche de glace faite maison, s'asseyant de nouveau à côté de Charlie. "Je peux?" Ses yeux brillaient alors qu'il s'approchait du poignet de la jeune femme, retirant délicatement son attelle pour constater l'étendue des dégâts. Il comprenait tout de suite que quelqu'un avait essayé de lui faire du mal en vue des traces qui s'y trouvaient mais Tim ne dit rien. A la place il posa délicatement la glace autour du poignet de Charlie et le tint en place en relevant les yeux vers elle. "Je t'écoute. Prends ton temps. Je compte pas partir tout de suite donc..." Il lui fit un clin d'oeil pour lui signifier qu'elle pouvait mettre deux heures à se lancer dans le récit, Tim n'en serait pas dérangé. Il la regardait avec ses yeux admiratifs, lui demandant subtilement par ceux-ci si la glace ne lui faisait pas mal. Il était aux petits soins et il aurait aimé que la personne qui lui avait fait cela soit un peu plus comme lui parce que Charlie était un trésor à préserver, sa perle à lui et Tim voulait qu'elle sache que c'était une réalité pour le reste de l'humanité. De ses yeux clairs, en tout cas, il essayait de lui signifier à cet instant. Il serait où elle irait. Il serait où elle voudrait. Tim serait lié à Charlie, sa main posée délicatement sur la glace de son poignet, symbolique d'une union pure entre eux. Pure d'amour comme toujours avec Timothy.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 18:51 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Si seulement elle l’avait rencontré plus tôt. Si seulement Endgame était sorti en avril, elle ne se serait pas posée toutes les questions qu’elle se pose depuis plusieurs semaines, elle n’aurait pas pris toutes ces mauvaises décisions les unes à la suite des autres, elle ne serait jamais sortie avec John. La comparaison entre les deux hommes est impossible à tel point ils sont opposés. Ils n’ont absolument rien en commun, pourtant Charlie ne pouvait s’empêcher de rester la compagne fidèle qu’elle s’efforçait d’être, de peur de faire du mal à un être qu’elle chérie. Rien n’est moins sûr qu’il mérite tous ces efforts encore aujourd’hui, rien n’est moins sûr que le terme de “couple” soit lui aussi approprié. Le problème est bien là, c’est qu’aujourd’hui Charlie ne sait pas sur quoi elle peut encore se reposer ou non, elle ne sait pas si elle doit se considérer en couple ou célibataire, si elle peut s’autoriser à continuer sa propre vie ou si elle doit s’efforcer de ramener John dans la sienne … La rousse n’aime pas les imprévus, n’aime pas l’indécision. Elle a besoin de poser des mots sur les choses pour pouvoir les considérer pleinement et pour pouvoir les ranger sur les étagères bien rangées de son cerveau. Elle ne peut pas poser de mots sur sa relation avec John et n’hésite pas à le faire pour celle avec Tim. Elle redevient une gamine perdue, simplement rassurée par la présence du 50% français à ses côtés. Il est déjà si présent pour elle. Charlie ne répond pas à sa question sur la citation parce qu’elle n’avait rien préparé. Elle aurait dû se douter qu’il allait être curieux, c’est même normal, mais sur le coup elle n’a rien trouvé à lui rétorquer. Elle ne s’autorise pas encore à tout lui révéler, notamment la source de cette simple citation. Sa seule réponse reste un sourire, suivi d’un petit temps sans parole qui leur permet de se ressourcer l’espace d’un instant. Leurs regards se croisent, Tim garde son si beau et si grand sourire alors que Charlie élargie le sien petit à petit. Il est sa lueur d’espoir dans la vie, c’est au moins une chose qu’elle s’autorise à penser. La jeune femme baisse timidement les yeux vers son attelle lorsqu’il lui parle de retrouver la santé. Il n’a rien dit sur l’attelle et pourtant il l’a vu. Bien sûr qu’il l’a vu, c’est Tim. Il observe et ne dit rien, il s’inquiète et s’efforce au mieux d’apporter son aide, comme toujours. Elle le remercie au fond d’elle de ne pas s’appesantir sur le sujet ni même lui demander comment elle s’est fait ça. Il parle seulement de sa santé, rien de plus précis, et c’est le mieux qu’il avait à faire. Tim fait toujours les meilleurs choix possible quand bien même il ne sait pas ce dont Charlie a besoin … quoi que si, il sait ce dont elle a besoin et c’est bien là le plus intriguant. Il est déjà si parfait avec la jeune femme alors qu’il ne l’a vu que quelques heures dans sa vie, elle lui rendra un peu de cette gentillesse en venant l’aider au cimetière, c’est le moins qu’elle puisse faire. Ses mains posées sur celles de son sauveur préféré, elle se sent apaisée. La jeune femme est attendrie par ses mains douces qu’il ne cherche pas à bouger. Elle se sent si calme car elle est celle qui le touche, celle qui fait le premier pas vers lui et il ne cherche pas à la toucher en retour. Encore une fois il est avenant et attendrissant, faisant les meilleurs choix possibles pour mettre Charlie à l’aise. « C’était pas ridicule comme histoire, j’ai même trouvé ça plutôt mignon toute cette imagination. Je suis désolée de ne pas avoir pu t’aider sur ce coup là. » Elle lui avait redonné la patate chaude sans même avoir essayé de construire les bases d’une histoire vraisemblable. Elle aussi avait totalement paniqué, peut être bien plus que lui sur ce coup là, pour d’obscures raisons. Normalement Charlie est une jeune femme imaginative et débordante d’énergie, inventer une histoire ne lui aurait jamais posé problème, mais face à Alex et aux côtés d’un Tim si peu à l’aise, elle s’est sentie défaillir. Elle s’est sentie illégitime à ce mensonge et c’est lui qui a dû reprendre tout ce poids sur ses épaules, ce qu’il a fait avec brio et humour. Désormais, quelques semaines plus tard, les mensonges commencent peu à peu à se rapprocher de la réalité, au plus grand plaisir de Villanelle. Inconsciente de la raison pour laquelle il a les tympans plus solides que la moyenne, l’étudiante se contente de lui offrir un nouveau rire court mais franc. Elle sera à nouveau ce stéréotype de la jeune femme effrayée pour un rien … peut être qu’à leur prochaine rencontre il n’y aura ni cris ni pleurs ? Cela importe peu, tant qu’il y a véritablement une nouvelle rencontre. Tant qu’elle peut revoir le sourire de Tim une nouvelle fois, elle sera véritablement heureuse.
Le tee shirt bien trop grand pour elle enfouit dans son jean, elle tâtonne entre les pièces de l'appartement qu’elle ne connaît pas, soudainement gênée de se retrouver dans la chambre de Tim alors qu’il n’est pas tout à fait habillé. Elle sent sa tête bouillir et ses joues se colorer, la faute à la fatigue à nouveau sûrement. La jeune femme sourit bêtement lorsqu’il se tourne à nouveau vers elle et qu’elle peut observer les traits de son visage, comme si cette douche avait duré bien trop longtemps et qu’elle avait besoin de tout redécouvrir chez lui. Elle ose avancer dans son cocon alors qu’il l’invite à s’asseoir à ses côtés. Il prend à nouveau les devants et lui impose d’entourer son poignet de glace. Elle l’aurait fait un jour, mais bien trop tard. Il a raison de ne pas lui laisser le choix et son fort intérieur le remercie, parce qu’elle n’aurait jamais osé lui demander. Tim s’occupe d’elle avec tant d’amour que Charlie ne peut émettre aucune protestation, elle le regarde simplement repartir dans la cuisine et sa chemise voler légèrement de chaque côté de son ventre. Il n’a même pas pris le temps de la fermer en entier, comme si elle s’apprêtait à mourir juste à côté de lui. Ce n’est pas le cas mais il aurait clamé le contraire si elle avait tenté de le dissuader de sa quête de glaçons. Elle répond d’un hochement de tête et d’un simple sourire lorsqu’il lui demande l’autorisation de la toucher. Oh, Tim. Ses gestes sont lents, doux et précis, il arrive à lui enlever son attelle sans lui faire mal. A la lumière naturelle du jour son poignet a gagné de mauvaises couleurs bleutés et est devenu rouge sur les bords. La main de John l’avait entourée avec une aisance si déconcertante. Tim pose de la glace tout autour sans faire de commentaire, la jeune femme reste le regard posé dans ses yeux occupés ailleurs. Elle le regarde si tendrement, si amoureusement. Cet homme mérite tant de choses bien meilleures plutôt que de passer sa matinée à s’occuper d’une Villanelle mal en point. Vient enfin le moment où son poignet est littéralement entre de bonnes mains et qu’elle doit aller jusqu’au bout de ses explications. Tim lui a promis qu’il ne ferait aucun commentaire, même si ce n’était qu’une question de routine. Il n’aurait de toute façon pas fait de commentaire, il n’aurait rien dit de déplacé, n’aurait jugé personne. Elle le sait. Charlie prend une grande inspiration s’apprêtant à raconter pour la toute première fois à quel point elle a été stupide d’aimer un homme comme John Williams. Son clin d’oeil lui donne la dernière dose d’espoir dont elle avait besoin pour se lancer. Une dernière expiration et la jeune femme repose son regard vers son poignet. « J’étais en couple avec un homme depuis trois mois … Ou peut être que je le suis encore, je sais pas. Mais entre nous ça a toujours été compliqué, on était trop différents, on passait nos soirées à se disputer et … c’était un peu chaotique. Mais je pouvais pas m’empêcher de l’aimer jusqu’au moment où j’ai appris qu’il m’avait trompé avec plusieurs filles. Et il ne s’est pas excusé, il en était fière, il n’en avait rien à faire de moi pendant tout ce temps et j’étais juste aveuglée comme toujours. » Tais toi Charlie, contente toi de l’essentiel, contente toi d’expliquer à Tim ce qu’il a besoin de savoir. Ne lui fais pas de mal, pas déjà. « Désolée. Pour résumer je l’aimais et il voulait seulement coucher avec moi. On s’est disputés hier, ça n’avait jamais été aussi violent et je l’ai comparé à son père. J’aurais sûrement pas dû, parce que voilà le résultat. » Un poignet blessé. Elle se conforte en se disant que ç’aurait pu être pire. « J’ai eu peur qu’il fasse plus de mal à d’autres personnes alors je lui ai dit de dormir sur le canapé, et j’ai pas fermé l’oeil de la nuit. J’avais peur. Je suis partie dès qu’il a quitté la maison et j’ai pris les plantes parce que j’ai pas envie de remettre les pieds à Bayside pour le moment, ni aujourd’hui ni demain et sûrement jamais. » Elle tente de ne pas pleurer en serrant sa mâchoire mais l’histoire n’est pas facile à raconter, ce n’est pas vraiment le genre de choses qu’elle apprend à exprimer à l’université. « Je suis désolée de t’impliquer là dedans Tim, j’aurais voulu ne jamais t’infliger ça et … et tous mes problèmes. Il n’y a seulement que de belles personnes autour de moi, de vraiment belles personnes, et je m’obstine à choisir les mauvaises pour être proches de moi. » Si elle avait choisi Tim elle n’aurait pas fait de mauvais choix, elle n’aurait pas choisi une mauvaise personne car il est l’âme la plus pure qu’elle n’ait jamais rencontré. Il mérite tout, il mérite d’être heureux pour le reste de sa vie et Charlie le sait, sauf que pour le moment elle ne pense pas pouvoir rendre qui que ce soit heureux.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 21:02 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
Être brisé, voilà l'histoire de sa vie. Sa tragédie personnelle. Une tragédie qui durait depuis ses premiers pas, plus ou moins. Tim n'avait jamais imaginé qu'il rencontrerait d'autres personnes en proie à des démons aussi violents que les siens. Il aurait préféré que ce ne fut pas le cas en tout cas puisque Timothy était un grand philanthrope. Il avait du mal à concevoir la méchanceté chez les êtres humains qu'il pouvait rencontrer... Oui, il était dupe car le mal était partout, tout le temps. Le pauvre Decastel n'en avait pas eu assez apparemment et ce, malgré les misères que lui avaient fait sa mère. Il avait été violenté, trahi, mal aimé et chahuté ensuite par ses camarades de classe. Timothy en était arrivé à un point qu'il avait dû arrêter de se rendre au lycée quelques jours, incapable de supporter le regard des gens autour de lui. Tout le monde le prenait pour un fou puisque tout le monde savait qu'il s'était habillé comme une fille pendant pas mal d'années. Ce n'était plus le cas au lycée bien évidemment, il s'assumait en tant qu'homme mais les rumeurs allaient bon train et la méchanceté des gens emportaient tout sur son passage. Tim avait fait des crises de panique, à de multiples reprises, en voyant les rires des quelques vagabonds du grand hall. Il avait tremblé en ouvrant son casier, découvrant une vieille photo de classe où il apparaissait avec une jupe plissée, le tout tagué d'un "tapette" à l'encre noir et en majuscules. Parfois, il n'avait pu réprimer ses larmes et il s'en était juste allé, s'enfermant dans son jardin secret, le dos contre une pierre tombale dans le cimetière de son quartier... Celui où il travaillait désormais. Il pleurait longtemps puis, il parlait, crachait sa haine de l'univers, lui qui aimait tant ce monde. On ne lui rendait rien par contre, on continuait de lui mener la vie dure alors qu'il avait tant souffert déjà. Le cimetière avait été le seul endroit où on n'était jamais venu le chercher alors quand le vieux gardien l'avait trouvé là, ils avaient fini par se lier d'amitié puis c'était lui qui avait recommandé Tim à la mairie. Finalement, chaque événement avait une logique, tout était lié et sa rencontre avec Charlie ne devait pas être différente de tout cela. Il devait y avoir un sens à son épopée pour la sauver des griffes d'un ex trop curieux. Timothy n'avait jamais osé se lancer de la sorte auparavant mais l'attraction avait été trop forte, c'était comme s'il devait y aller... Il devait la rencontrer. Des semaines plus tard, le jeune homme ne regrettait pas le moins du monde cette décision complètement folle de jouer le chevalier servant du dimanche. Il s'en était sorti et mieux encore, Charlie était venue lui rendre visite... Avec d'autres démons cette fois. Ceux-là avaient l'air d'être mille fois plus dangereux qu'Alex, le bon vieux mec sûr de lui mais sans cervelle. Il l'avait lu sur ses traits fins, des traits qui avaient pleuré à n'en plus finir, des traits qu'il n'avait fait que chérir dans ses rêves les plus doux. Tim ne disait rien, se contentant de profiter de l'instant, de la tendresse qu'il pouvait y voir dans un simple contact de sa peau contre la sienne. Rien d'autre ne comptait, pas même la manière dont il s'était ridiculisé en narrant leur fausse rencontre. Avec du recul, il s'était dit qu'il n'aurait pas pu être moins crédible mais c'était ce qu'il avait fallu pour se retrouver là. Se retrouver avec Charlie. Il rit donc en l'entendant dire que c'était mignon ce qu'il avait présenté, de l'embarras se lisant encore sur ses joues parce qu'elle devait lui dire cela juste pour ne pas le rendre malade. Tim avait de toute façon compris depuis bien longtemps qu'il ne serait jamais comme tous les autres. Il avait passé trop de temps tout seul, à digérer les médisances, les incompréhensions de personnes qui n'avaient pas vécu un quart de ce qu'il avait subi... Personne n'avait posé de questions, tous s'étaient juste moqués, sans savoir. Tous sauf Ivan, à l'époque. Il n'en parlait plus depuis longtemps, Timothy faisait son deuil à sa manière, tout à fait chaotique en réalité puisqu'il n'avançait plus. Cela dit, il pouvait encore être là pour quelqu'un d'autre, il pouvait être la parfaite épaule sur laquelle s'appuyer pour Charlie. La preuve, il lui prêta un tee shirt et la laissa s'effacer pour prendre une douche amplement méritée. Suite à cela, il la vit arriver face à lui alors qu'il était encore à moitié dans ses rêves, la chemise entrouverte. Il se reprit bien vite puisque Decastel n'était pas du genre à laisser autrui s'imaginer ce qu'il pouvait penser. En invitant la jolie rousse à ses côtés, Tim se rendait compte du degré de souffrance qu'il pouvait partager avec elle désormais, parce que ce qu'elle avait subi, il le comprenait... Il l'avait vécu, à sa façon. Il ne dit rien pourtant, pas tout de suite, se chargeant de courir à la cuisine récupérer de la glace pour le poignet de la jeune femme. Il s'occupa d'étreindre le tissu sur le bleu gigantesque qui ornait la peau diaphane de Charlie. Il avait mal au fond de son coeur, de voir cette peau si douce être blessée de la sorte. Il avait mal qu'elle puisse se sentir aussi triste sans qu'il ne puisse rien y faire... Il avait mal du discours qu'il entendit ensuite. Tim garda les yeux ouverts, les relevant par intermittence vers Villanelle alors qu'elle lui avouait avoir vécu une relation pour le moins déchirante avec un homme qui l'avait blessé. Forcément, à l'intérieur, Decastel bouillonnait mais il avait promis à Charlie de ne pas réagir, de ne rien faire qui pourrait la mettre mal à l'aise. Alors, il hocha simplement la tête, relâchant le chiffon de glace avant d'attraper l'attelle posé à ses côtés pour l'accrocher autour de la main de Charlie. Elle était moins enflée désormais et instinctivement, Timothy put respirer mieux. Du moins, c'était ce qu'il pensait au moment où il passa une main de manière automatique sur sa joue, constatant qu'il avait laissé une unique larme s'échapper de ses yeux bleutés. Avoir mal pour elle, c'était ce qu'il ferait toujours de mieux. Il se mettait si aisément à sa place, elle qui avait été humiliée, elle qui avait été battue, elle qui avait subi les foudres d'une personne qui ne lui volait que du mal afin de servir son propre but, gagner ce qu'il voulait... Juste se faire du bien au détriment du bonheur de la plus belle femme du monde. Il réussit à relever son regard azur vers celui de Charlie à ce moment là, la goutte d'eau effacée sur son visage, sa main entourant encore délicatement le poignet tuméfié de la belle. "De quoi as-tu besoin, là, maintenant, Charlie? Je donnerais n'importe quoi pour effacer tout ça... Ta peine, ta douleur, tes souvenirs. N'importe quoi." Personne n'avait jamais fait cela pour lui auparavant, quand il avait été humilié, battu et avait subi les foudres d'une personne qui suivait ses propres objectifs... Se faire plaisir au détriment de ses envies, à lui. "Non, tu peux pas t'en vouloir... C'est pas ta faute, ok? J'en sais quelque chose, c'est pas ta faute si quelque chose d'aussi terrible t'aie tombé dessus. T'y es pour rien et tu t'obstines pas à choisir les mauvaises personnes, tu... Tu fais de ton mieux." Il la regarda avec des yeux émus. Lui aussi avait fait de son mieux pour survivre et ce n'était pas toujours beau à voir, encore moins à ressentir mais il était encore là alors, ce n'était peut être pas si terrible. Il posa le poignet de Charlie avec une extrême douceur, ses yeux se relevant vers le plafond, terminant de boutonner sa chemise mais les mains tremblantes cette fois parce que les souvenirs de Charlie étaient siens, en quelque sorte. "Tu es une merveilleuse personne, Charlie. Je suis désolé que d'autres soient aveugles à ce sujet... Ne change jamais pour eux. T'es belle comme tu es. Toujours." Il tâcha de la regarder, avec plus d'amour encore qu'auparavant, Timothy combattant ses propres émotions parce qu'il aurait aimé croire que cela était valable pour lui également mais il n'avait jamais pu le voir ainsi parce qu'il n'était pas une fille... Pas ce que sa mère avait voulu. Charlie, elle, était tout ce que lui avait toujours désiré et voilà qu'on l'avait brisée et par extension, on l'avait brisé, lui.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 22:59 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Les gestes de Tim l’aident à penser à autre chose, elle le regarde éloigner la glace de son poignet aux couleurs arc en ciel puis reprendre l’attelle et la lui poser doucement, s’efforçant d’éviter de serrer autant que possible. Ses petites attentions la font sourire quand bien même les mots qu’elle a eu tendraient plutôt à la faire pleurer. Le seul moment où elle ose relever les yeux vers Tim c’est quand il lève sa main pour venir s’essuyer les joues. Charlie n’est pas bête, elle se doute bien qu’il n’est pas question d’une soudaine allergie au froid. Il reste encore et toujours l’âme la plus pure du monde, absorbant la détresse d’autrui comme si c’était la sienne. La jeune femme s’en veut de ne pas avoir osé le regarder pendant tout ce discours, elle aurait pu sécher cette larme elle même dans un petit sourire épris. Elle se promet mentalement d’être là pour les prochaines fois où il aura besoin de quelqu’un et pour toutes les prochaines fois tout court. Ses yeux sont encore plus perçants après avoir pleuré, elle aurait seulement aimé ne pas en être la cause, en plus d’avoir aimé qu’il n’ait jamais à pleurer. Il ne mérite pas de pleurer, il mérite d’être heureux et de le rester à chaque nouvelle seconde. Le voir ainsi donne envie à Charlie de laisser couleur toutes les larmes de son corps à son tour, comme elle le fait à chaque fois que Léo l’hypersensible pleure un peu avant elle. Sans aucune logique, les larmes viennent alors qu’il lui demande ce dont elle a besoin. Elle a envie de lui répondre qu’elle a seulement besoin de lui à ses côtés, de le voir heureux et qu’il ne soit plus jamais dans un état comme celui ci. La seule chose dont elle a besoin c’est qu’il se sente bien, parce que parmi les sept milliards d’êtres humains il est celui qui le mérite le plus. Charlie ne sait pas ce qui l’en empêche mais peut être qu’un jour aussi il se confiera à elle, et avec un peu de chance elle aura les même mots particulièrement bien choisis. Villanelle a fait tout ce qu’elle a pu pour ne pas lui imposer ses larmes mais elle reste une hypersensible incapable de contrôler aucune de ses émotions. L’eau coule sur ses joues sans qu’elle ne cherche à l’essuyer et malgré ses yeux fatigués elle s’efforce de sourire à Tim. « J’ai seulement besoin de temps Tim. » Du temps, beaucoup de temps pour oublier John et se sentir prête de passer à autre chose. Par dessus tout elle a besoin de ce temps là pour apprendre à connaître Tim … de la manière dont les gens normaux le font, pas avec des speed dating dans les toilettes. Elle en gardera à jamais un agréable souvenir, elle continuera de sourire à chaque fois qu’elle y repensera, mais elle a besoin d’avancer comme les gens normaux le font, elle a besoin d’être rassurée si ce n’est par Tim par la manière dont les choses se passent. Hésitante, elle ferme les yeux et rapproche son front de celui de Tim jusqu’à ce que les deux se touchent et que ses cheveux encore mouillés viennent titiller ses joues. « Et … de toi. J’aimerais beaucoup passer ce temps avec toi. » La jeune femme doute encore être le genre de personnes dont il a besoin dans sa vie, mais elle préfère égoïstement tenter l’expérience. Ce sera l’affaire de plusieurs semaines le temps qu’elle reprenne confiance en elle, mais pendant tout ce temps elle pourra continuer à voir Tim, à le voir sourire et à le voir rester lui même face à tous les aléas de la vie. Il n’aime pas ce qui est tout rose, il le lui a avoué, et avec la jeune femme rousse à ses côtés (véritable aimant à malheurs) il sera bien servi. Les autres mots qu’il a pour elle la rassurent énormément, sûrement plus qu’il ne pourrait l’imaginer. Elle fait réellement de son mieux pour choisir les bonnes personnes mais même ça ça ne semble pas suffire, or … est ce qu’elle peut réellement y faire quelque chose ? La main de Charlie se retrouve posée sur le lit, elle est à nouveau peinée de savoir que Tim s’éloigne d’elle, même s’il ne s’agit que de quelques centimètres. Elle décolle son front du sien et rouvre les yeux, encore plus peinée qu’il se décide de fermer sa chemise. Elle l’aimait bien comme il était, comme ils étaient tous les deux, dans leur bulle. Villanelle s’en veut qu’il tremble à nouveau, c’est la deuxième fois depuis qu’elle a fait irruption dans son appartement et la seule raison pour laquelle il passe par tous ces états c’est elle et elle seule. Sa vie à lui devait être bien mieux rangée lorsqu’elle n’était pas là mais à nouveau son coeur parle (couplé à beaucoup d’égoïsme) et elle ne peut se résigner à en ressortir. Maintenant qu’elle connaît Tim elle ne pourra jamais l’oublier, peu importe ce qu’il se passe à partir d’aujourd’hui. La jeune femme rigole nerveusement après tous les beaux compliments de son triton. Personne ne l’avait préparée à ce qu’il puisse être encore plus doux avec elle, encore plus doux qu’il ne l’avait jamais été jusque là. Elle reste bouche bée, incapable de rétorquer quoi que ce soit à ce si douces paroles qu’elle entend pour la première fois. Personne ne l’avait jamais qualifiée de la sorte, ou en tout cas personne avec autant de sincérité. Ses yeux sont emplis de larmes, celles de tristesse se mêlant à celles de joie sans qu’on puisse les différencier. Charlie finit par offrir un sourire pur à Tim, la seule chose dont elle est certaine qu’il saura apprécier à sa juste valeur. « Oh Tim … je peux te faire un câlin ? » Oubliée cette peur du contact humain, avec Tim en tout cas elle est maintenant certaine de ne rien avoir à craindre. Se remémorant ses frasques du cinéma, elle préfère demander par crainte que lui n’en n’ait pas envie. Si Charlie privilégie parfois les gestes aux mots elle sait qu’il n’en est pas de même pour tout le monde et désormais la seule chose qui l’effraie serait de faire du mal à Tim.
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| | | | (#)Lun 17 Juin - 23:36 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Charlie Villanelle
La patience était probablement une de ses plus grandes qualités, en plus de son côté généreux, parfois à se sacrifier. Tim était capable d'attendre des jours, voire des semaines qu'on lui dise la vérité. Il n'était pas du genre à demander des comptes à qui que ce fut, préférant largement qu'on vienne à lui et qu'on décide ce qu'il méritait de savoir, ou non. C'était encore une fois une réalité vu ce qu'il pouvait sous entendre à Charlie. Il ne voulait pas lui mettre la pression pour qu'elle se confie à lui, c'était à elle de décider quand elle était prête pour cela. Un traumatisme, ce n'était pas rien. Parfois, il fallait des années pour pouvoir mettre des mots sur une tragédie qui était arrivée... Parfois, c'était pire encore. Dans le cas de Timothy, par exemple, se confier sur ce qu'il avait vécu était encore bien difficile. Quelques personnes étaient au courant bien sûr, mais il ne le contait pas sur tous les toits. Il attendait qu'on lui pose la question, qu'on lui souffle l'évidence et là, il se lançait. C'était pour cette raison que Decastel se sentait si mal à cet instant précis, parce qu'il savait pertinemment ce que Charlie pouvait ressentir... Le chagrin, le dégoût, la peur. Que tout recommence, qu'elle se jette à nouveau dans la gueule du loup parce que c'était le choix de la facilité, que le pardon paraissait simple quand on aimait quelqu'un, mais être fort, c'était justement se refuser à tout cela. Tim n'avait jamais réussi à le faire et il s'en voulait beaucoup. Ces treize années de souffrances, il se les était infligées en ne trouvant pas de moyens de s'échapper. Il avait essayé quelques fois de faire ouvrir les yeux à sa génitrice mais la punition avait été plus terrible encore alors, il avait fini par choisir l'abandon, se laissant faire comme une vulgaire poupée. Tim espérait sincèrement que la jolie rousse ne choisirait pas ce chemin là, pas maintenant qu'elle li avait raconté toute l'histoire. Elle ne devait pas retourner vers cet homme parce qu'il recommencerait: les gens comme lui, les gens comme ses parents, ils n'étaient pas capables de s'arrêter une fois qu'ils avaient goûté au plaisir de la violence. Personne ne devait plus jamais toucher à Charlie de la sorte, Tim n'y survivrait pas, lui qui, le plus délicatement du monde, tâchait de faire résorber le gonflement de son poignet. Il méprisait ces marques bleues mais il ne pouvait rien faire d'autre pour les lui en débarrasser. Il pouvait juste rester là, à l'écouter, dans le silence le plus douloureux de toute son existence. Une larme roulait sur ses joues, pour elle, pour eux, pour cette chienne de vie qui faisait tant de mal autour d'elle. Timothy se reprit bien vite néanmoins puisque ce n'était pas à propos de lui, non, il s'agissait du bien être de Charlie avant tout, de ses besoins, de son avenir. Alors, il ne put que lui dire ce qu'il avait sur le coeur, sans juger ce qui lui était arrivé, ni les décisions de la jeune femme, étant simplement présent pour tout ce qu'elle pourrait avoir besoin de lui dans les temps à venir. Justement, du temps, voilà ce qu'elle lui demandait et Tim hocha la tête, son regard mouillé encore bien présent. Il ne bougea pas d'un cil cela dit, sentant le front de Charlie se poser contre le sien, sa chevelure rousse venant bercer ses épaules. Elle n'avait jamais été aussi proche, du moins il n'en avait pas eu conscience lors du baiser furtif qu'elle lui avait offert le jour de leur rencontre. Ce moment intime était totalement faux à l'époque, pas celui qu'ils partageaient désormais et Tim ferma les yeux pour humer son parfum, pour prier aussi pour qu'elle ne s'en aille pas. Qu'elle soit encore là au moment où ses yeux bleus affronteraient de nouveau la lumière... Ce qu'ils firent dès l'instant où Charlie suggéra qu'elle avait aussi besoin de lui, de sa présence. C'était ce qu'elle voulait aussi pour les semaines à venir et Tim sentit son coeur rater un battement, voire plusieurs d'affilée pour être tout à fait honnête. Il réussit à déglutir en relâchant délicatement le poignet de la belle Villanelle, totalement obnubilé par les traits de son visage si fins, la douceur habitant la moindre fibre de son corps. Du moins, c'était ce qu'il s'imaginait et il dût lutter de toutes ses forces pour ne pas laisser échapper une larme à nouveau. C'était si fort ce qu'elle lui disait, cela valait tant aux yeux de Tim mais tout cela, Charlie ne pouvait probablement pas l'imaginer parce qu'elle ne savait pas tout ce qu'il avait dû traverser pour avoir la chance d'entendre de tels mots. Des mots qui le rendaient tremblants, autant à cause du discours tragique sur sa soirée de la veille que l'amour qu'il ressentait pour elle à une force incroyable pour quelqu'un d'aussi intense que lui. "Tout le temps que tu voudras. Je serai là. A chaque fois que tu me le demanderas." C'était aussi simple que cela avec Tim. Il suffisait de demander et il l'offrait, même s'il devait se couper un bras ou s'arracher le coeur dans l'entreprise. De toute évidence, il s'était déjà condamné à de telles extrémités en rencontrant Charlie étant donné son rythme cardiaque présentement. Il tâcha de se calmer au moment de se détacher de Charlie, l'intensité de l'événement le rendant encore plus tremblant qu'à la minute précédente. Il en profita pour fermer sa chemise totalement, une bonne méthode de diversion pour ses pensées... Enfin, le temps d'une minute tout au plus puisque l'émotion était toujours au rendez-vous, plus forte que jamais pour lui. Il était sincère, lui disant ce qu'il ressentait, à quel point elle était merveilleuse, à quel point il l'admirait. Les mots venaient tout seuls et il se sentait hors de son corps à ce moment là, se taisant après avoir étalé tout cette tendresse qu'il ne réservait qu'à très peu de privilégiés. Charlie lui tendait un sourire, celui qu'il aimait tant et Tim ne put que lui répondre avec le même engouement. Qu'elle était belle, qu'elle était importante et qu'elle était prévenante aussi. En effet, ce fut à ce moment là qu'elle lui demanda s'il était possible de le prendre dans ses bras. Decastel ne put que laisser un doux rire envahir la pièce: elle avait bien remarqué qu'il était nul en termes de contacts physiques durant l'instant passé ensemble au cinéma et il avait dû la traumatiser avec ses réactions dignes d'un gamin. Il ne répondit pas même pas, se contentant de passer ses bras protecteurs autour du corps de Charlie pour la porter contre lui. Il l'enlaça comme si aucun lendemain ne leur était promis et Timothy se nourrit de son odeur, de la douceur de ses cheveux au creux de son cou, de la vulnérabilité de son corps contre lui. Elle semblait si frêle maintenant qu'on l'avait blessé et Tim espérait guérir tous ses maux en l'espace d'un instant comme celui-ci... Qu'il était optimiste, oui, mais il ne pouvait pas en être autrement. "T'as pas à me demander pour ça, t'es ma sirène après tout." Il sourit contre son épaule, se détachant délicatement d'elle mais sans s'éloigner de trop, la regardant dans les yeux avec cette admiration dont lui seul avait le secret. "Je te comprends, Charlie. Vraiment, je te comprends. Je sais à quel point c'est difficile de se relever après quelque chose comme ça mais... S'il y a bien quelqu'un qui le peut, c'est toi. Je crois en toi, comme en personne d'autre." Sa main s'égara dans la chevelure rousse de la belle Charlie sans qu'il ne le commande vraiment puis, il la laissa retomber vers son espace à lui, ne sachant pas pourquoi il avait osé agir ainsi. Elle souffrait, il devait penser à cela avant tout. A elle, toujours à elle d'abord. "Enfin, je me suis pas fait violentée par un petit ami mais... Je connais la violence, l'humiliation et la peur alors, tu sais que tu pourras toujours me parler. Que t'auras toujours un refuge ici, dans cet appartement, ou dans mes bras. Toujours." Il lui fit un clin d'oeil rieur en ajoutant ces quelques mots. Pour Charlie, il arrêterait le temps comme elle était capable d'arrêter son coeur... Pour Charlie, il serait toujours là, et plus encore si c'était physiquement possible.
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| | | | (#)Mar 18 Juin - 0:47 | |
| La nuit j'écrirai des soleils @Timothy Decastel
Elle aimerait pouvoir rester dans cette position pour toujours, sa tête appuyée contre celle de Tim, leurs yeux fermés, le silence les enlaçant l’un l’autre. Elle se sent si bien, là, à nouveau proche de Tim pour la première fois depuis des semaines. Charlie avait attendu ce moment depuis que Tim l’avait embrassé sur la joue, depuis qu’ils s’étaient quittés devant le cinéma. Une simple rencontre avait suffit à chambouler toute sa vie et tout ce qu’elle pensait acquis. Le seul moyen qu’elle avait trouvé pour continuer à garder contact avec Tim c’était de lui envoyer des messages à longueur de journée, des messages sans queue ni tête auxquels il répondait toujours avec bienveillance. Elle a acheté des plantes après leur discussion et s’est efforcée de les garder en vie, parce que dans son coeur ces plantes représentaient Tim. Ces plantes étaient Tim, et elle pouvait leur déclarer tout son amour à longueur de journée face à un John entamant sa troisième bière de la soirée. Le contact avec sa peau lui remémore tant de merveilleux souvenirs, tant de ses sourires et tant de fois où ses yeux ont été rieurs. Et soudainement elle se recule, se sent défaillir et infiniment triste. Comme quand elle avait dû le quitter après trois heures de film et d’ascenseur émotionnel. Sauf que cette fois ci ce n’est pas terminé, cette fois ci Tim vient l’enlacer sans d’autres mots. Ses bras courent doucement autour de Charlie pour ensuite venir la rapprocher de lui. Elle ne s’y oppose bien sûr pas, bien trop heureuse qu’il en ait pris l’initiative, bien trop heureuse qu’il la prenne enfin dans ses bras après tout ce temps. Sa main valide passe à son tour autour des épaules de Tim et sa tête s’enfouie dans son cou. Villanelle profite de chaque seconde de cette étreinte comme si elle n’allait plus jamais le revoir de toute son existence. Elle se concentre sur les battements anormalement rapides de son coeur, elle se concentre sur son odeur et sur la douceur de son cou qu’elle effleure du bout de nez. Aucun mot ne serait suffisamment fort, suffisamment étendu pour décrire à quelle point elle se sent bien dans ses bras. Elle voudrait que ce soit ce moment là et cette étreinte précise qui dure jusqu’à la fin des temps et au delà. La main de la jeune femme attend la dernière seconde avant d’interrompre le contact, descendant petit à petit de son épaule vers son dos et enfin ses cotes. « Tu me le diras le jour où t’en auras marre de m’avoir dans les pattes alors, hein ? » Parce que si elle n’a pas besoin d’autorisation elle enlacera Tim bien plus souvent que ce que la raison le voudrait. Il n’est plus question de rester raisonnable avec Tim, la jeune femme a appris que la vie peut basculer si rapidement qu’il faut profiter de chaque instant comme s’il était le dernier. Elle écoute ses mots emplis d’amour et de tendresse, sourit bêtement lorsque ses mains se perdent dans ses longs cheveux. Dire qu’elle avait refusé la main sur son épaule en arrivant, elle se sent désormais si bête. Il se ravise rapidement et baisse les yeux, gênés, alors elle prend la main fautive et vient la caresser des deux siennes. Ce geste signifie qu’il n’a pas à être désolée, qu’il n’a pas à s’en vouloir. Par dessus tout il est un s’il te plait ne t’arrête jamais sourd. Charlie se contente de sourdes paroles parce qu’elle ne s’accorde toujours pas le droit de tourner la page aussi vite, parce que la société lui demande une période de deuil qu’elle se doit de respecter. Elle n’a pas encore le droit d’être heureuse à nouveau. La société n’a simplement jamais connue de Tim de sa vie, et la société et ses normes sont deux grosses connes. Les dernières paroles de son sauveur la font chavirer, il lui avoue à demi mots que son passé n’a pas été tout rose, et les quelques adjectifs qu’ils choisit donnent des frissons à la jeune femme. Quelqu’un a fait du mal à Tim, quelqu’un a fait du mal au jeune homme (au jeune garçon ?) insouciant qu’il devait être. Il faut au moins être un monstre pour oser ce genre de choses et à cette idée ses sourcils se froncent et son nez se plie légèrement. Colère. Qui aurait bien pu faire tant de mal à cet être incroyable pour qu’il en souffre encore aujourd’hui ? « Pareil pour toi Tim. Je serai pas la demoiselle en détresse toute ma vie, je veux que tu saches que t’avoir à mes côtés implique aussi que tu puisses te confier à moi. Quand tu veux. Je tiens beaucoup trop à toi pour que tu t’en ailles à nouveau. » Ce n’était pas Tim qui était parti, ça s’était fait d’un commun accord entre deux adultes consentants … Au plus grand damne de Villanelle, encore une fois. Elle ponctue ses paroles d’un nouveau câlin, vif et rapide cette fois-ci, parce qu’il lui a donné l’autorisation et qu’elle est déjà addict. La jeune femme sèche définitivement ses yeux humides et abandonne tout cet air sérieux dont elle a perdu l’habitude. « Bon, on a une maison hantée à affronter maintenant, c’est bien ça ? » L’adulte majeure et vaccinée qu’elle est voudrait faire tant de choses avec Tim. Elle voudrait absolument tout faire avec Tim, ne plus le lâcher de peur que cette fois ci il ne revienne pas, qu’ils ne se revoient plus jamais. Elle l’aime trop pour que ce genre de scénario devienne la réalité, c’est inconcevable.
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| | | | | | | | La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 |
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