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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
  
mcjen ▲ stay with me FQgUS3L Présent
ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
RPs EN COURS :
RPs EN ATTENTE :
Spoiler:

RPs TERMINÉS :
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(roa, juin 2020)
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grisy
(s1) lancementlove #4grace #1grace, greg, siennaweek-end #1grace #2grace #3
(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
DC : /
INSCRIT LE : 08/04/2018
https://www.30yearsstillyoung.com/t19429-isy-strive-for-progress-not-perfection
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Message(#)mcjen ▲ stay with me EmptyVen 14 Juin 2019 - 2:32

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isaac & ginny



They say it’s gonna be okay
but it doesn’t take away the pain
but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.



« Isaac ? » Mes pupilles, couvertes d'un voile humide, sont vissées sur mes mains fragiles, fébriles. Je n'ose ni ciller, ni mouvoir mon regard, de peur de perdre le contrôle sur d'inavouables larmes, de crainte de perdre l'emprise sur un corps ankylosé par les faiblesses.

« Isaac ? » Une partie de mon être a envie de lever les yeux au Ciel, de rectifier sa voix rauque, de l'inviter à me surnommer Isy et non de m'appeler par ce prénom qui figure sur mon acte de naissance. Ce même prénom reproduit dans un épais registre rangé soigneusement dans une des armoires de l'église de Laidley, signé et approuvé par deux proches de mes parents qui ont été désignés pour m'accompagner dans le cheminement d'une religion qui m'a toujours effaré plutôt que conforté. Isaac est le môme qui se faisait sermonner, l'étudiant plus que nerveux qui passait les oraux de ses examens pour intégrer une équipe paramédicale. C'est le prénom qui figure sur mon dossier patient et ironiquement, pas celui qui est collé à mes blouses d'infirmier.

« Isaac ? » Sa voix se hausse et c'est un sursaut qui m'anime. Je ferme les yeux, les frotte vigoureusement de mes doigts, parce que si j'effectue cet acte d'une force normale, je redoute que mon interlocuteur lit ma détresse. Je feins l'exténuation physique pour cacher la dégringolade mentale.

« Comment ça se passe, au travail ? » Et ça semble fonctionner. J'ai du mal à assimiler le fait que je puisse tant berner un personnel de santé qui me connaît depuis des années. Je peine à croire qu'intérieurement, je me félicite de mettre en œuvre ces stratagèmes à défaut d'être apte à surmonter mes maux de manière impassible. Je suis fourbe et je me rends compte que je possède la panoplie des tours des patients visant à tromper aux soignants. Je les ai tous vus et dès la première fois qu'un malade m'a menti et qu'il en a finit davantage blessé, je me suis promis de retenir chaque sournoiserie du livre des individus pris en charge trop pressés de quitter l'établissement de santé. Je les ai mémorisés ; tant que je les débusque en tant que soignant et les imite parfaitement en tant que souffrant.

J'ai des cernes si prononcées qu'elles ont atteint une teinte que je ne soupçonnais pas possible. Mes muscles sont tendus et douloureux de ne plus parvenir à se décontracter. Mes cheveux en bataille décline la digression de mes forces et le regard que Noam m'a laissé dans les vestiaires quelques heures plus tôt me laisse deviner que mon poids continue a emprunté une courbe descendante.
Mais je suis incapable d'émettre le moindre mot. Comme si j'étais terrifié qu'entrouvrir mes lèvres autoriserait indéniablement des déversements de secrets. Cette pile intime, officieuse, qui s'alourdit dangereusement, péniblement, sur mes épaules, sur mon cœur, sur mon cerveau.
Ma main retombe mollement sur ma cuisse et les yeux plissés, éreintés, je hoche une épaule, défaitiste. « Ça va », je réplique intérieurement sans que les mots ne réussissent à franchir la barrière de mes lèvres.
Sa main matte grave l'ordonnance, j'observe les mouvements de ses doigts, les courbes illisibles, muni d'une inexplicable sérénité. J'ignore ce qu'il inscrit mais je suis résigné. Je n'ai pas l'énergie de militer. En y réfléchissant, je réalise que je ne possède pas la tonicité indispensable à partir de ce bureau, à rentrer chez moi convenablement. Je m'éteins sur cette chaise, je disparais progressivement, mon teint imitant celui des murs d'un blanc récalcitrant.
« Reviens me voir dans une semaine, okay ? » Le document glisse sur la surface boisée du bureau, me fait face. Je songe à lever mon poignet pour l'attraper mais plutôt, je le fixe, immobile. J'imagine le mouvement, seulement, et ne l'effectue que lorsque le médecin sert vigoureusement mon épaule après avoir réduit la distance entre nos deux entités. « Ça va aller ? » Mes doigts se referment sur le papier que je fourre, malhabile, dans la poche de mon blouson. Je ne le lis pas, je n'ai aucune idée de ce qu'il y est formulé, de quelle plume s'est doté mon ami et collègue, toutefois, je sais que cet effort, je dois le faire. Alors j'acquiesce et je quitte le bureau, évitant machinalement les obstacles sur la route relevant du manque de stockage dans l'établissement. « Tu restes chez toi et tu te reposes. » Je l'entends m'indiquer en guise de salut.

Je compte les marches d'escalier me menant au rez-de-chaussée. Je nomme silencieusement les différents étages que je traverse qui se métamorphosent en une nouvelle sorte de points de repères. Je me demande combien de personnes sont tombées dans ces escaliers. Je me rappelle tous ces accidents transportés aux urgences, ces victimes de leur équilibre dans ces cages délicates. Je me rapproche du mur, les doigts de ma main droite effleurent le plâtre à défaut de suivre une rampe. Je m'imagine tomber, je me remémore les fois où j'ai glissé maladroitement dans ces escaliers sans gravité aucune, ma dignité déjà bien immunisée au ridicule.

Je débarre la portière de ma voiture et me glisse à l'intérieur de l'habitacle. Par automatisme, j'allume la radio, puis enclenche le lecteur cassette. « Wake », La première chanson de l'album de Deaf Havana débute. Je m'attarde sur la cassette de couleur rose pâle dans le lecteur. J'avais trouvé ce choix ironique, puisque me venait irrésistiblement l'adage de voir la vie en rose en y réfléchissant. Avance rapide. Je tombe au milieu de « Holy ». Je reste en suspens quelques secondes – quelques minutes ? - puis je démarre.

J'ai tant conscience que je conduis sans être en état de le faire que mon cœur se serre. A plusieurs reprises, je vocifère « Jensen » dans le bolide pour me ramener à l'ordre et me concentrer sur la route. Les scènes des accidents de la route sur lesquels je suis intervenu se succèdent imperturbablement dans mon esprit, je lutte contre elles pour percevoir la réalité de la route actuelle, je chasse les images qui se superposent mortellement au réel. Ça m'épuise, m'agace et m'angoisse, mais je finis par me garer devant mon domicile.

Mes semelles traînent sur le pas de ma porte puis terminent leur course sur le tapis dans l'entrée de la maisonnée. Je ferme les portes derrière mon passage, les verrouille, m'assure que l'animal du domicile a ses gamelles remplies, ne manque strictement de rien. Puis, je monte à l'étage et me laisse tomber sans vergogne dans mon lit, mes pensées orientées vers les flacons de médicaments rangés à divers endroits du logement. La pharmacie, par habitude. La cuisine, parce que c'est le plus judicieux en réalité. La chambre, pour les urgences volant le sommeil.
Je ferme les yeux et les visualise tandis que j'extirpe mon cellulaire de la poche de mon pantalon pour le glisser sur la table de chevet. Je ne regarde pas si j'ai des notifications, me contente égoïstement du fait qu'il ne sonne pas.

Je maintiens mes paupières closes en espérant y dénicher Morphée. Je remonte ma paume à mon front brûlant d'être incapable de dormir pour cause d'un innommable boucan résonnant sans cesse dans ma boîte crânienne. Je hurle intérieurement à mes pensées de se taire, à mon esprit de cesser de flirter avec les idées noires. Mon corps est éreinté de n'obtenir aucun répit à cause d'un mental sur lequel j'ai abandonné toute tentative de maîtrise.

Alors je reste éveillé, une nuit de plus, un jour de moins, une heure de trop.




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They say it’s gonna be okay
but it doesn’t take away the pain
but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.



Le café qui prend froid dans ma tasse, et le jardin qui crépite alors que la journée s’étire, qu’elle se termine. Je ne sais pas pourquoi, rien n’est différent, rien n’a changé, rien n’est pire ou mieux, mais aujourd’hui tout va bien, tout va parfaitement bien. C’est étrange, c’est peu commun, mais c’est parfait. Effrayant aussi, un peu. Parce que j’avais pris déjà l’habitude de voir strictement le positif depuis la dernière année. Parce que je ne mettais l’accent que sur ça, le focus qui n’en démordait jamais, même si les journées n’étaient jamais parfaites, même si elles avaient l’aspiration de l’être sans l’atteindre totalement. Les petits détails étaient devenus des pierres angulaires que je chérissais, chaque bonne nouvelle amplifiée, encensée. Plutôt que de laisser quoi que ce soit venir assombrir ce qui se mettait doucement en place, j’avais enfilé le masque de celle qui ne voyait que le beau, toujours le beau, qui laissait de côté le reste. Le compliqué prenait la poussière, le douloureux était annihilé par les éternels mantras résumant presque toujours que tout arrivait pour une raison, que tout était calculé, everything will make sense in the end. Mais je n’étais pas habituée aux journées impeccables, j’apprivoisais encore l’impression de terminer sur une mauvaise note, d’anticiper quoi que ce soit pouvant venir ternir ce qui allait si bien, ce qui était si facile à atteindre. Mais tout allait bien – et depuis longtemps maintenant. Noah était en santé, il reprenait là où il avait laissé sa vie en suspens, il s’intéressait, il testait, il essayait, il prenait des risques, osait un peu trop pour mon cœur de mère, mais il évoluait si bien et si vite que jamais je n’aurais osé m’imposer dans son rythme parfois trop rapide pour moi. Les choses reprenaient doucement leur cours avec Matt aussi. Il ne forçait rien, il attendait, il était patient mon frère, plus que je ne l’aurais jamais cru. Mais lentement et sûrement il reprenait une place, petite, jamais aussi imposante que celle qu’il avait jadis, mais une place tout de même dans ma vie, dans notre vie. Au boulot, tout allait bien, tout allait parfaitement bien. Dannie était partie la semaine dernière à Noosa pour faire du recrutement d’artistes, elle s’éternisait sur la Sunshine Coast avec des étoiles dans les yeux. Auden était tombé amoureux (si on supposait qu’il avait un cœur) de l’aménagement qu’on avait fait dans la cours arrière du local, et il avait fini par s’y établir pour s’adonner à des sculptures complètement incroyables que je ne complimenterais jamais autant à voix haute devant lui que secrètement dans ma tête en regardant tous les résultats.

« Noah est avec Bailey, je viendrais si tu… » mes doigts tapotent sur le clavier de mon portable, je m’arrête dans l’élan. Tout allait bien, là aussi. Trop. C’était simple avec Isy, c’était toujours si simple si facile, si naturel. C’étaient nos horaires qu’on assemblait sans le moindre effort, c’était la routine qu’on s’était aménagée qui nous convenait tous les deux tellement elle laissait de la place, de la liberté, de la manœuvre. Et c’était aussi étrange, un brin déstabilisant dans l’instant. Mes sourcils sont froncés, mon regard suit les lettres que j’efface les unes les autres, l’excuse improvisée qui n’a pas sa place entre nous. Il n’y avait pas de jeu, il n’y avait pas d’attentes, de trois jours réglementaires à mettre après chaque passage dans sa vie, dans la mienne. Il n’y avait pas de sujets tabous, il n’y avait pas de malaises lourds de sens. Pas de reproches, pas de cachettes, pas même de doutes.

« Ta journée s’est bien passée ? » et là encore, je secoue la tête de la négative, la banalité qui ne sert à rien, qui n’apporte rien, qui fait tache sur l’écran tactile. Son silence des dernières heures n’avait absolument rien d’anormal, ma question, elle, sonne plutôt comme une diversion, comme une façon abrégée de prendre de ses nouvelles, comme une perche tendue sans la moindre raison de. Comme si j’en avais besoin, comme si je réalisais aussi que justement, c’était ça la bonne façon de faire. D’y aller à tâtons, le pilote automatique vers l’arrière plutôt que l’avant, quand au final notre façon à nous semblait nous convenir très bien. Que j’aurais dû avoir peur, que je devrais prendre peur maintenant que tout est parfait, maintenant que je suis installée à le réaliser dans le jardin, mon café que j’ai encore oublié mais que je finis enfin par finir d’une gorgée et de deux. Que ça ne devrait pas être si simple, que ça ne l’était jamais, que le statu quo était un mauvais présage, que c’est à ce moment-là que n’importe qui prenait du recul, lui, moi, que ce serait totalement légitime.

« J’étais dans le coin et    » Ginny, come on. Dernier essai, dernier message que j’écris en roulant intérieurement des yeux, sachant que je viens de signer là la dernière chance que je me laisse. Avant de me lever de ma chaise, de passer au garage chercher mon vélo, de filer à Toowong des heures après mon potentiel couvre-feu.

J’aurais dû m’inquiéter.
J’aurais dû avoir peur, j’aurais dû faire comme n’importe quelle personne qui commence vraiment à s’attacher.
J’aurais dû avoir des mécanismes de défense, de recul, des blocages et des traumatismes qui me font trembler d’effroi, en prévision du pire.
J’aurais dû me fier à mon expérience de ne jamais faire confiance à personne, d’éviter de dire ces trois mots-là, ceux que je sais proches, ceux que j’assumerais peut-être un peu trop, de ne pas en avoir la force, de ne pas risquer mon bonheur tellement éphémère.

J’aurais dû, mais je n’y pensais même pas. Parce qu’au fil des kilomètres vers chez lui, la seule chose que j’ai envie de lui dire, c’est à quel point tout va bien. Parce qu’à chaque coup de roue, la seule chose que j’ai envie de faire, c’est d’être avec lui, c’est de partager ça, d’être heureuse, foncièrement heureuse, et de lui donner le crédit pour. Pas tout, égoïstement persuadée que j’y suis un peu pour quelque chose, dans ma vie, dans cette vie qui va si bien que je devrais en être terrifiée au lieu de m’en émerveiller. Suffisamment pour qu’il ait un des rôles principaux dans tout ça.

La clé sous le paillasson que je prends d’office comme tant d’autres fois avant, sa voiture sur le parking qui me suggère qu’il est là, qu’il est rentré. Et je fais à peine de bruit lorsque j’entre, la porte que je referme en douceur, le félin qui vient de suite frotter son museau sur mes mollets. Un bref examen des lieux me suggère qu’Isy dort à l’étage, ou du moins qu’il y erre, si le rez-de-chaussée reste plongé dans la pénombre. Mon intrusion nocturne que je poursuis dans les escaliers, un grincement qui trahit ma présence, et un autre qui suggère que je suis suivie par le rouquin à quatre pattes qui ronronne juste assez adorablement pour que je l’attrape dans mes bras, l’invite à venir avec moi, à être un allié dans mes manigances.

Et la seconde d’après, ce sont mes baskets que je retire au pied du lit, la couette que mes doigts hésitants prennent au ralenti, se refermant pendant une multitude exagérée de secondes le temps de m’assurer que je ne dérange pas, que je ne le réveille pas non plus. Félin aux multiples prénoms va se nicher dans un coin, maintenant que je me pince les lèvres, monte sur la pointe des pieds, finis par entrer sous les couvertures en fixant le lit sans même oser lever les yeux vers un Isy que je juge endormi, immobile, sa silhouette allongée dont je vois l’ombre, mais que je ne scrute pas encore. Ce n’est qu’une fois étendue à ses côtés que je tourne la tête vers lui, que mes yeux s’accrochent à son visage, que je réalise qu’il ne dort pas du tout, qu’il fixe le plafond plutôt, qu’il est perdu dans ses pensées, autant que je l’étais dans les miennes. C’est en silence par contre, que je finis par me blottir un peu plus près de lui, que je trouve sa main, y enlace mes doigts, pose ma tête sur son épaule, me love contre son calme, y additionne le mien, n’ajoute rien d’autre, me contente de ça, de nous, juste nous.  


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‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
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This is not the end of the story.


Je m’enfonce progressivement vers le transi - paralysé par l’exténuation physique, figé par la férocité des idées noires qui martèlent mon esprit sans relâche, munies d’une intensité exponentielle, à en briser la toile du tambour qui enveloppe, compose, l’essence de ma vie. Je m’enfonce, je m’étouffe, je me noie dans ces torrents d’angoisses intransigeantes, ces sombres tourments aux déductions funestes, ces sources intarissables de plans abominables. Quelques heures plus tôt, une partie de ma conscience hésitait à solliciter de mon cousin un transport vers les urgences psychiatriques de l’hôpital situé à quelques dizaines de minutes de ma demeure et qui se trouve avoir l’avantage de ne pas être St Vincent’s. Quelques heures auparavant, je me répétais intérieurement que je glissais sur une pente étroitement liée à l’infernal, sur laquelle freiner la haletante course risquait de frôler l’impossible. Quelques heures avant, j’avais fini par me susurrer froidement que je ne pensais pas clair, que j’en faisais trop, que de toute façon, dans tous les cas, ça n’en valait pas la peine.

La course a pris les airs du marathon et je n’en peux plus de parcourir les mètres jonchés d’embûches, les tournants incertains criblés de surprises que je ne sais plus subir. Je n’ai plus la force de persévérer pour atteindre une ligne d’arrivée à laquelle je n’aspire plus et n’y crois plus le bien-fondé. Seule la présence de mes proches dans ce même parcours existentiel me tient encore sur la route et pourtant, à mesure des minutes qui agonisent, je guette les raccourcis, les façonne sournoisement, les élabore dangereusement.
J’ai une vague pensée vers la lettre scellée dans ma table de nuit, celle qu’Elora m’a rédigée pour ce moment particulier, celui où je chuterais périlleusement, celui où les issues seraient toutes condamnées. L’image de la missive virevolte dans mon esprit pour finalement s’envoler hors de mes réflexions, mon coeur n’ayant réellement pas la hardiesse de s’ajouter davantage de culpabilité à broyer - produire - le noir.

Dans l’intimité de mes pensées, conforté au sein du silence environnant, mon cerveau s’oeuvre à dessiner des plans que quiconque considérait effroyables. A défaut de recueillir le désarroi nécessaire à mettre en exécution ces préméditations, je les accumule et les emmagasine fermement ; l’inventivité et la créativité pour se libérer d’une vie ne se heurtant plus à toute limite. Mon rythme cardiaque s’éprend de ces multiples possibilités, la conscience qui pensait à tendre la main vers une aide médicale a failli sous le couperet de la lourdeur des projets alarmants. Je n’entends pas Ginny qui s’approche de mon lit. Je ne perçois pas les ronronnements incessants d’un félin sans nom fixe qui siège dans ses bras. Je suis incapable de définir le lieu où se trouve Jack, s’il erre à mon domicile où si je suis parvenu à le convaincre de ne pas être encore le guet de mes fatalités.

C’est parce qu’elle insiste que Ginny fissure cette suffocante bulle dans laquelle je m’enfonce grièvement. C’est parce que son coeur bat contre mon épaule, que ses cheveux chatouillent mon menton, que son parfum m'enivre entièrement. Son corps se presse davantage contre le mien, le réchauffe et j’arrache mes pupilles du plafond tanguant au-dessus de ma tête. Je me détourne de manière à lui faire face, en quête de davantage de doux, de vie, de souffle. Parce que malgré le fait que le changement de position était subtil, j’ai l’impression de manquer d’air, désormais. Mon coeur palpite avec véhémence, tant qu’il me paraît faire vibrer chaque centimètre carré de mon corps, qu’il a apparenté ma gorge à du papier verré, qu’il m’étourdit de plus en plus, jusqu’à ce que je sois obligé de fermer les yeux, fébrile prisonnier de maux invisibles. Le parfum de Ginny me ramène à la réalité peu de temps après que je m’y dérobe, à l’image de mes doigts qui sont retenus entre les siens. Ce n’est qu’au bout d’un temps, que je suis incapable de mesurer, que j’articule dans un murmure : « Je suis désolé. » Puisque ma culpabilité est toute puissante, qu’elle constitue le vecteur vers ce panier troué impliquant mon histoire ; ce dernier m’autorisant toutefois par sa nature déficiente, malade, à mes glisser vers d’autres limbes parallèles, à me déconnecter - me réfugier parfois ironiquement - dans l’inavouable de mon esprit. Malade sans traitement, je songe. Y en a-t-il au moins véritablement un, divergent de celui qui me pourchasse incessamment depuis des mois maintenant ? « Ça va pas, » je lui confie, honorant notre promesse malgré l’orgueil risible, en dépit de cette volonté ardente de sombrer seul et d’en aucun cas l’attirer avec moi ou de lui faire du mal dans ma chute, au mépris de mon irrésistible envie d’être seul mais aussi, toujours, avec elle et seulement elle.




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Message(#)mcjen ▲ stay with me EmptyDim 16 Juin 2019 - 4:38

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but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.


Il se mouvoie, il tourne la tête, accroche son regard au mien. La pénombre dans laquelle sa chambre est plongée aurait facilement pu cacher le voile qui a pris d’emblée ses prunelles, facilement pu m’empêcher de voir ce qui se cachait là, ce qu’il n’avait plus la force de cacher finalement. Et ses doigts se resserrent entre les miens, et mon souffle se mêle au sien, et elle est longue, elle est abominable, elle est nocive la seconde qui s’étire, celle de trop, celle où j’attends qu’il parle, qu’il dise quelque chose, tout en l’appréhendant plus que quoi que ce soit d’autre. Parce que je le connais, ce coup d’œil-là. Parce que je sais pertinemment ce qui arrive, parce que je l’ai vue et revue cette détresse dans mes propres iris y’a des années de ça, des mois. Ça venait, ça repartait, ça restait, ça s’enfuyait, ça se combattait, ça reprenait en puissance, ça s’oubliait aussi, pour mieux revenir quand on ne s’y attendait pas. C’était un aléa d’incertitudes, c’était une loterie de malheurs, c’était l’épée de Damoclès qui restait au-dessus de notre tête un jour, un soir, une nuit. N’importe quand, lorsqu’on avait décidé d’en finir, qu’on s’était rendu à ce stade, à ce niveau, laissé cette fatalité prendre le pouls sur le reste, eu assez mal pour en finir.

Jamais je ne serais assez imbue de moi-même pour affirmer que ma présence le réconforte. Jamais je ne serais assez égoïste pour mentionner que je suis arrivée au bon moment, que le timing entre nous était encore une fois plus que parfait. Jamais je ne serais assez stupide pour croire que l’impression d’urgence que j’ai ressentie quelques minutes plus tôt, en quittant mon domicile pour rejoindre le sien était étroitement liée à l’état dans lequel je le retrouve en ce moment. Pourtant, mon pouce caresse l’intérieur de son poignet, mon visage s’ancre dans l’angle du sien. Mes yeux se plongent dans son regard, y restent longtemps, le plus longtemps possible. Pourtant, je tente de lui apporter un support qui à mes yeux est tellement risible, tellement insuffisant, mais vital. Je sers à rien, à strictement rien, mais je ne bougerais pas d’ici d’un seul centimètre.

« Je suis désolé. » mon cœur se brise qu’il ait besoin de s’excuser, qu’il se sente redevable de demander mon pardon alors qu’il n’a rien fait de mal, absolument rien de mal, à laisser ses émotions remonter, à vouloir les extérioriser, à demander leur répit.

Je suis là. Un premier baiser se perd sur son front, là où il réfléchit trop fort et trop mal, là où je sens ses pensées noires remonter à une vitesse effarante, étourdissante. Mes paupières se ferment lorsque mes lèvres touchent sa peau, qu’il est brûlant, qu’il bouille de peine et de rage et de colère et de tourment.

« Ça va pas. » l’écho de notre question officielle, la répétition à l’envers de ce qu’on se statut toujours l’un l’autre. La priorité entre nous, s’assurer que l’un aille bien et que l’autre également. C’était devenu l’un de nos énièmes petits rituels, jamais oublié, toujours mis de l’avant, toujours questionné dans les premières secondes de notre présence l’un aux côtés de l’autre.

Je bouge pas. À nouveau, je laisse mon souffle glisser le long de son épiderme, m’arrête au niveau de son nez, l’arcade qui se presse comme point de chute, mes lèvres qui s’y posent doucement. Il manque d’air, il se noie, il ne va pas, il ne va plus. Et je lui évite mes mots, je lui évite mon insolence, m’assurant simplement de transmettre par ma main qui se referme un peu plus contre la sienne, par une douceur qui a tout de naturel entre nous, le plus de réconfort dont je dispose. Tout ce qui me reste, tout ce qui lui appartient.

Je reste ici avec toi. Le mutisme de sa chambre est bercé par les ronronnements du félin à nos pieds qui n’a absolument aucune idée de ce qui se trame à l’intérieur de son maître, mais qui, par perception futée, fini par se lever tout bonnement pour se blottir au creux des jambes d’un Isy épuisé, vidé, détruit. Qu’est-ce qui s’est passé? que j’hurle de lui demander, mais que je n’arrive pas à questionner, trop occupée à sceller ses excuses et sa culpabilité d’un dernier baiser, sur ses lèvres, allongeant l’étreinte autant qu’il le voudra, autant qu’il en aura besoin, autant que je, narcissique, sentirai que je lui suis utile.



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Isaac Jensen
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
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They say it’s gonna be okay
but it doesn’t take away the pain
but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.


Ginny demeure à mes côtés. Elle ne fuit pas le goulu monstre de pénombre qui m’engloutit tout entier, me malmène de tourments, me fait fréquenter mes multiples démons à m’en rendre totalement fracassé, diminué, démoli à un point où j’ignore me reconstruire, où je n’ai même plus envie d’essayer de me relever.

Je m’enfonce mais son souffle contre ma peau me ramène à la réalité par intermittence, tel les sonneries d’un réveil brisant le règne du subconscient. Ses lèvres contre mon front brûlant paraissent mettre en sourdine quelques instants précieux la symphonie toxique qui résonne interminablement dans ma boîte crânienne. Son parfum comme sa chaleur percent le mur de lamentations que mon mental érige avec détermination, s’y faufilent pour m’atteindre tels de l’eau se glissant au travers des fissures et failles les plus minimes. Je respire un peu mieux et cède à mes paupières de s’abattre sur mes yeux exténués à contempler une fatalité, fatigués de se concentrer sur quoi que ce soit pouvant éviter à mon âme d’embrasser ce destin funeste, de flirter avec des desseins inavouables. Ses doigts caressent ma paume, enlacent les miens. J’inspire profondément et compte les secondes où cet air, son oxygène qui m’autorise à entrevoir l’avenir, gît prisonnier de ma capacité pulmonaire. Je milite contre sa fuite, effaré qu’il se dérobe avec ce timide soupçon de volonté de persévérer.

Le félin sans nom se glisse contre mes jambes pour y perpétrer une succession de ronrons. L’affection et la présence de l’artiste se matérialisent en un baiser sur mes lèvres. Les secondes défilent, les arguments fusent en moi, les dilemmes se complexifient. J’ai l’impression de devenir fou, à ignorer comment agir, vers quelle route m’orienter. Je me persuade que cette inertie générée par mon anxiété d’être mal, mon désarroi de ne pas être bien, est judicieuse. Je m’imagine me rapprocher de la McGrath, compléter cette étreinte en glissant mon bras derrière son dos ; cependant, je suis inapte à m’y résoudre, convaincu que je ne la mérite pas, que je ne fais que la convier dans une trahison que je lui infligerais, une souffrance issue de mon égoïsme à l’aimer et la désirer à mes côtés en dépit de tout le néfaste qui me happe en souverain halo.

J’envie ces moments où il m’est si facile d’être moi. Où chaque mot franchissant la barrière de mes lèvres est totalement assumé. Je regrette ces instants où je suis fier de qui je suis devenu si bien que je me permets d’agir spontanément. J’aimerais tant être capable de doter d’éternel cette assurance parce que lorsqu’elle m’habite et que mes relations se transforment en amitiés, je me sens en tout narcissisme valable.
Lorsque je suis cet Isy qui takes it easy, je ne regrette pas les propos que j’ai confiés parce que je suis persuadé qu’ils seront mal interprétés et que j’en paierais un prix désastreux. Lorsque je suis cet Isy, je n’ai pas la sensation intransigeante d’avoir totalement raté ma vie et qu’il est bien naturel que je sois un échec, vu l’être que je compose de A à Z.
Lorsque je ne suis pas cet Isy, j’ignore comment m’en sortir. Je suis incapable de m’accrocher à quelconque notion positive car elles se voient soit asphyxiées par mes idées noires, soit ridiculisées par mes chimères. Toutes les circonstances les plus banales évoluent en erreurs sérieusement regrettables et les drames de ma vie prennent des proportions mortelles.

Je ne sais plus comment vivre, comment appréhender l’avenir. Je songe à d’innombrables méthodes pour me sentir mieux mais face à un établi rempli d’outils théoriques, je suis incapable de recueillir l’énergie nécessaire pour en effleurer ne serait-ce qu’un seul. La culpabilité suit ainsi une courbe exponentielle et gigote avec davantage d’intensité dans la danse infernale s’édifiant dans ma tête.

“Je t’aime.” ma gorge libère, mon cœur palpite, mon souffle se brise. Des milliers de scénarios possibles, c’est celui-ci qui fut assez puissant pour franchir le fossé tortueux de mes doutes anxieux, traverser mes torrents de stress et de désespoir, franchir mes vœux pieux d’être dégagé de cette responsabilité de souffrir. “Ça ne tient qu’à moi”, je précise, comme si j’espérais épargner Ginny alors que je venais, en parfait nombriliste, de lui confier qu’elle était élevée au rang d’une personne cruciale à mon existence. “J’attends rien en retour”, je discrédite, je solde, je banalise. Je ramène ma main libre contre mon front. Y existe-t-il une sourdine à ces voix constantes dans ma tête ? Celles qui me diminuent incessamment, qui m’invitent sans scrupule à me faire du mal pour me sentir en vie pour ensuite me susurrer que la seule solution à leur faire abstraction est d’arracher toutes les pages vierges du registre de mon histoire. Détient-on un remède visant à étouffer tous les regrets, les remords, issus de cette persuasion d’être purement mauvais dans tous les domaines ? Dispose-t-on d’un voile à poser contre toutes ces scènes qui se dessinent inlassablement vers un futur inexistant et celles qui rejouent en boucle des bribes du passé intenables ? Ne suis-je pas uniquement condamné à rester de même, aux prises d’adversaires bien trop féroces, voué à l’échec ?





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Message(#)mcjen ▲ stay with me EmptyMer 17 Juil 2019 - 2:07

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Lui parler ne sert à rien, le questionner encore moins. Je sais que peu importe les interrogations qui franchiront mes lèvres, elles ne feront que nourrir ses démons, qu’arrimer son esprit là où il se le refuse. La pression de devoir me répondre même en silence, de réfléchir à ce qui le tourmente, de lui apposer des mots et des sensations, des couleurs et des limites. Alors je tente de faire au mieux, avec le peu qu’il me reste. J’ancre mon regard au sien, ne le baisse pas sous aucun prétexte. Enlace mes doigts gelés contre ses phalanges bouillantes, m’en veux de lui imposer un contact aussi glacial, un support qui s’éloigne de toute la tendresse que je tente de lui partager, de tout le courage que je rêve de lui insuffler.

Ça ira Isy. Je sais que ça ira, je sais que tout ira bien.
Et je me trouve tellement stupide, de croire si fort en ces mots. De ne pas m’autoriser autre croyance, de ne jamais oser même penser qu’il puisse être en train de sombrer sans issues aucunes. Tant que je suis là, je ferai tout pour le remonter à la surface. Tant que je ne bouge pas, je ne le laisserai pas se noyer contre vents et marées. Tant qu’il me regarde, tant que je le sens près de moi, c’est une équipe que l’on forme, et c’est son alliée que je veux être, c’est ensemble que je nous vois. Et rien d’autre.

Mes lèvres quittent sa peau dans un énième soupir de sa part, ma paume qui se resserre, sa respiration que je guette comme un précieux indice, comme une confirmation qu’il est toujours ici, avec moi, qu’il n’est pas ailleurs. Si je pouvais seulement partager ne serait-ce qu’une parcelle de son fardeau, si je pouvais simplement me glisser dans sa tête pour y lutter contre ma part de démons, si je pouvais lui transmettre une quelconque force, si je pouvais être plus que pitoyablement patiente, latente, incapable gamine allongée à ses côtés sans la moindre marge de manœuvre.

Et le silence dans lequel était plongée la chambre est percé de sa voix, de ses mots. Trois d’entre eux.

“Je t’aime.”

Il lutte Isy, il inspire, il se cherche, il se perd. L’horreur qu’il se soit mis dans un tel état par ma faute me secoue de l’intérieur, l’anticipation malsaine qu’il ait pu croire que tout ceci ne soit pas réciproque, qu’une telle confirmation innée fasse bien plus de tort à ce qui se construit entre nous que de la garder enfouie me terrifie. Mais je n’arrive pas à rien ajouter, alors qu’il s’empresse de me dédouaner, de me retirer toutes responsabilités. “Ca ne tient qu’à moi”, les scénarios semblent filer à toute allure derrière ses prunelles voilées, les ombres qui y passent par dizaine et encore, aucune façon d’y voir clair, aucune manière de l’arrêter dans le torrent qu’il s’est imposé lui-même. “J’attends rien en retour”, il pense et il se questionne et il se torture. Isy qui se décompose face à moi suffit à ce que je laisse ma respiration en suspens, tentant de percevoir le moindre mot qu’il ajouterait, de lui laisser toute la place et tout l’espace nécessaire pour ajouter ce qui à ses yeux devrait l’être. Mais je suis bien vite incapable de le constater ainsi, tout sauf à même de retenir ma main libre de se poser sur sa joue, d’aligner avec une douceur infinie un peu plus, un peu mieux son visage vers le mien. Son regard qui fuit par la force des choses n’est plus, mes prunelles creusent à travers les siennes une seconde et une autre, y voient tout le beau qui se cache à l’intérieur, tout le bon. Ses promesses, ses aspirations, ses rêves, ceux qui n’arrivent pas à s’affirmer, ceux qu’il perd depuis de longs instants à vivoter entre le mal et l’irréel. Et lorsque j’aperçois une fraction de calme, lorsque je crois voir une fine, imperceptible mais tant attendue lueur de lui, du vrai lui, qui revient à la surface, je l’attrape au vol sans hésitation.

« Je t’aime aussi. »

M’entendre le dire ne confirme absolument rien que je ne savais pas déjà. M’entendre le lui affirmer d’un murmure assuré n’est que naturel, alors qu’à mes yeux ces mots semblaient si obsolètes tellement leur signification était plus puissante. Aucune peur, aucun doute, aucune retenue n’a sa place dans le maigre espace, risibles millimètres séparant nos deux silhouettes attachées l’une à l’autre depuis de longues minutes. « Je voulais te le dire depuis un moment déjà, mais je savais jamais quand. » que je finis par expliquer, faible justification, sans avoir bougé du tout, sans avoir brisé la chaîne de mutisme, d’immobilité dans laquelle autant lui que moi se complaît maintenant qu’il a parlé, maintenant que j’ai renchéris le plus honnêtement du monde à travers. « J’attendais que ça ait un vrai sens, je crois. Que ça ne soit pas juste que trois mots. Parce que c’est tellement plus que ça. »

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Message(#)mcjen ▲ stay with me EmptySam 3 Aoû 2019 - 3:26

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Ses doigts s’enlacent aux miens, impulsent une alliance d’un fondamentalisme naturel. La fraîcheur de son épiderme me ranime, me ramène. J’inspire doucement, m’envoûte de l’unicité de son parfum, érafle cette sphère étouffante, agonisante, où la chaleur des démons m’étrangle, où les idées noires me pressent vers une diminution ultime de ma personne. Elle est si forte, je songe, admiratif, amoureux, avant de me comparer à l’entité qui s’est glissée dans mon lit subtilement, altruistement. Elle est si forte et moi si perdu. Le mal constate, le cœur se brise. Comment la mériter ? La culpabilité sévit, le souffle se fait de plus en plus court, l’anxiété aguiche vicieusement son paroxysme.

Elle appartient à ce monde, elle l’anime de toutes ses nuances magistrales, l’enchante via l’immense palette de couleurs que compose son être prestigieux, le fait vibrer du son de sa voix formulant des symphonies de significations gravées du sceau de l’exclusif. Elle appartient à ce monde, elle le crée et le justifie. Elle le rend beau, incessamment, naturellement, essentiellement. Elle appartient à ce monde - et je n’y arrive pas.

Sa paume se resserre contre ma main docile, ses lèvres se posent sur ma peau brûlante, son affection éparpille la masse d’angoisse qui glace mon sang. Mon soupire se mêle à son souffle. Les comment se métamorphosent en pourquoi, porteurs d’un peu plus d’avenir. Pourquoi moi ? Pourquoi elle ?

Parce que malgré le sentiment de n’être rien comparé à elle, d’aucunement être à sa hauteur, de constituer qu’un minable boulet dangereux à son propre bien-être, je l’aime. Malgré les milliers d’arguments qui transient mon âme pour me raviser de souiller une personne telle que Ginny, je suis incapable de ne pas être attiré par elle, de la chérir, de la contempler.
Je suis bon à rien, inutile voire néfaste, mais il y a cette source exponentielle qui palpite au fond de moi. Quand la McGrath apparaît, son rythme s’accélère, quand elle s’éloigne, sa fréquence se calque aux battements de son cœur. Elle détonne, veillant l’implosion, chatouillant l’éternel.

Mon « Je t’aime » se faufile entre mes lèvres, noue la puissance de ma vérité à l’absolue réalité. Les secondes persévèrent au rythme du tambour persistant sous ma poitrine, véritables gongs qui me paraissent sonner un terme. Les mots sont là, le trio plane entre nous, gravite dans cette bulle qui se reforme timidement entre nos deux personnes. Calmement, je lui assure que ces sentiments ne tiennent qu’à moi et n’appellent rien en retour. Je la dédouane de toutes responsabilités, souligne le fait que chacun suit sa cadence, tous prospèrent différemment face à quelconque atmosphère. Mon cœur s’en est fichu, toutefois, du jour que l’on est et de l’état dans lequel je sombre. C’était plus grand que lui, trop intense pour qu’il puisse garder privé, secret, cet amour plus longtemps.

Le vert de mon regard parvient à se sceller au brun du sien. A nous deux, j’imagine presque un arbre qui se dessine ; Ginny le tronc, les branches par milliers et moi qui germe au fil des saisons. Je me sens alors comme en plein hiver, incapable de couvrir sa chaire de quelconque réconfort, quelconque douceur, quelconque chaleur. Je l’ai abandonnée et à cause de mon incapacité à me relever, elle affronte seule son environnement. Je sais pertinemment que je suis dérisoire dans son histoire, un supplément plutôt qu’un complément. Pourtant, j’aimerais être plus. J’aimerais savoir et pouvoir offrir davantage. Sa main caresse ma joue, ses lèvres se mouvent, un murmure assuré tranche la glaciale pénombre.

« Je t’aime aussi. »

Comment ? Pourquoi ? Les mêmes soldats cognent et je déglutis, à la fois incrédule et salutaire. « Je voulais te le dire depuis un moment déjà, mais je savais jamais quand. » C’est un faible sourire qui se creuse mes joues, une once d’amusement, de malice, d’Isy Jensen en santé. “Depuis un moment déjà”, je me répète silencieusement, assurant par ce bond dans le passé, que ma route n’est pas si désastreuse, que j’ai su être valable, que j’ai pu produire les arguments pour rendre cet attachement réciproque. Sans le savoir, c’est encore avec prouesses que Ginny invoque l’espoir, disperse sa lueur dans ma tête brouillée de maux, noyée de noir. « J’attendais que ça ait un vrai sens, je crois. Que ça ne soit pas juste que trois mots. Parce que c’est tellement plus que ça. » Mes pupilles s’accrochent à ma prunelle, la sémantique des propos confiés faisant battre différemment ma vie tandis que mes méninges se déséquilibrent sur le coup du “Plus que ça”. Le silence nous enveloppe, deux perles noires se dilatent sous le coup de mes réflexions et de mes observations, miroirs des tergiversations entre mes pensées et le réel actuel. Je finis par décontracter un peu plus mes muscles, consolider notre étreinte en réduisant la distance entre nos deux corps, mon bras contre son flanc, ma main dans son dos. A la conquête d’un monde - ou d’une passerelle entre deux - au moins pour nous deux.

« Je suis désolé. »

J’aimerais être plus que ça, te mériter, les vagues déforment, rejettent contre les parois de mon aplomb. J’aimerais être meilleur. Assez tenace pour ne pas être terrassé par ma santé mentale défaillante. Assez costaud pour mettre en sourdine tous les vecteurs d’une angoisse tyrannique. Assez intransigible pour repousser en tout temps les sinuosités de la dépression. J’aimerais avoir le goût. Le goût de vivre, le goût d’aimer, le goût de me battre, le goût de progresser. Le goût d’être quelqu’un, le goût de savoir apprécier ce que j’ai déjà quand des personnes n’ont rien dans le monde. J’aimerais que la culpabilité qui naît dès que je pense à ce toit que je possède, ce métier qui me rapporte de quoi vivre, les personnes formidables qui m’entourent et me soutiennent, me permette de guérir une bonne fois pour toutes, me prodigue la force nécessaire à me secouer assez pour que la pulpe de mon existence ne sombre jamais au fin fond d’une miteuse bouteille de verre comme il l’est assidûment le cas depuis des mois - des années.

Mais je n’y arrive pas et je suis incapable de déterminer ce dont j’ai besoin - si c’est de temps, de paroles ou de chimie. Je suis incapable de pointer l’arme qu’il me faut pour me hisser contre mes tourments aux allures d’imperturbable. Puis tout le désarroi se matérialise en une perle scintillante qui roule sur ma joue. « Je suis désolé. » Je répète, les seuls sons qui parviennent à franchir la barrière, pourtant fébrile, de ma bouche ; ceux que je juge stipuler que le stricte minimum lorsqu’il y a un océan d’émotions que j’aspire à être apte à lui communiquer.
J’échoue, je ternis, mais “Reste s’il-te-plaît. Sans toi, je perds la tête”, susurre, sans que mes lippes ne se descellent de manière à oser formuler cette prière, mon amour capricieux à l’égard de l’artiste impériale qui surplombe mon abstrait.




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J’aimerais avoir tort. J’aimerais me tromper sur toute la ligne lorsque mon regard se plonge dans le sien, quand j’y vois tous ses démons que je connais par cœur, toutes les horreurs par lesquelles je suis passées, par lesquelles je passe encore, parfois. Moins souvent, tellement moins souvent qu’avant, but still. Je voudrais avoir tout faux, et ne pas les reconnaitre ses hantises, ne pas maîtriser ses doutes sur le bout de mes doigts, ses craintes, ses peurs. Mais de le voir ainsi, de le sentir à ce point dépassé par son propre trouble, ne fait que me confirmer ce que je sais déjà, ce qui m’horrifie de voir se matérialiser à l’intérieur de lui. Nos mots sont bien obsolètes si l’on prend pour acquis toutes les conversations qui se passent à même nos prunelles, si on y voit tout un monde qu’on tente d’ériger, barrières qui faillent à tomber. Il se rapproche, il love son bras contre ma taille, le mien finit par se faufiler derrière sa nuque, le ramène avec douceur un peu plus près, toujours plus près. Un cocon que je tente d’ériger, une bulle dans laquelle il pourra rester aussi longtemps qu’il le voudra, aussi longtemps qu’il en aura besoin. Ma respiration qui tente de calmer la sienne, mes doigts qui se perdent le long de sa nuque, qui y tracent des sillons, qui s’adaptent aux battements de son cœur que je perçois sous sa chair, seul signe qu’il lutte encore, si fort, toujours. J’ignore ce qui s’est passé avant que j’arrive, j’ignore par où il est allé pour en revenir ainsi. Mais tout ça m’importe peu, puisqu’au final, c’est vers la suite que je tente d’attirer son regard, c’est vers l’espoir que je veux lui provoquer, vers les pistes de solutions qui semblent lui manquer. « Je suis désolé. » qu’il s’excuse, il ne fait que cela Isy, il se confond en désolations, il est désolé d’exister. Et mon étreinte se replace, tend à l’attirer encore plus près de moi si c’est possible. Il n’a pas besoin de s’excuser, ni avec moi, ni avec personne d’autre. Même pas à lui-même. Et pourtant, il le répète à nouveau, il le souffle à demi-mot, ses supplications que j’arrive à voir passer contre ses iris voilés. La chaleur de sa larme qui tombe de sa joue à mon épaule, qui brûle, pique ma peau.

« T’as pas besoin de t’excuser de ressentir. » que je m’entends le dédouaner, que ma voix finit par statuer, une poignée de minutes plus tard. Alors que je n’ai pas bougé d’un centimètre, alors que je n’y pense même pas. « T’as pas besoin de t’excuser d’être humain, d’avoir mal, d’être perdu, ou même de douter. » mon menton se pose sur son crâne qui, je jure, m’apparaît bouillant tant il est sollicité. Et si mes lèvres s’égarent à nouveau sur son front, elles se dédient bien vite à poursuivre, espérant panser le peu de blessures dont je suis capable, pallier à la vague de sentiments contradictoires qu’il laisse le terrasser sans qu’il n’arrive à ne rien faire, à ne rien dire de plus. « Au même titre où tu ne t’excuses pas, lorsque tu es heureux. » la pression qu’il se met d’être toujours en contrôle, de voir le plan logique, de suivre les étapes les unes après les autres. L’échéancier qu’il s’est donné, l’objectif à atteindre, sans calculer le capital humain de la chose, sans y voir les failles qui, malgré qu’elles ne soient pas prévues, restent inévitables. Il m’apparaît à bout de souffle, il me semble dépassé par lui-même, il répète les mêmes erreurs sans les voir venir, il s’élance en sachant très bien qu’il aura mal, qu’il n’aura pour issue que de se forcer un aller simple vers un point de départ abstrait. « Rien ne presse Isy. Tu peux prendre tout le temps qu’il te faut, ça sert à rien de courir, encore moins de précipiter quoi que ce soit. » ça ne sert à rien d’autre qu’à lui faire plus mal encore. Qu’à le pousser au bout de ses retranchements, qu’à le secouer de devoir lutter tout seul, trop vite, trop fort, trop mal, contre plus puissant que ses forces lentement reprises sauront faire la part des choses. Il aura de bonnes journées, il en aura des mauvaises. Il en aura des horribles, il en aura des douces, sans vagues. Il aura des années, une vie entière à construire, à reconstruire, qui chancellera peut-être, sûrement, à certains moments-clés contre bon nombre d’attaques, contre des éléments hors de son contrôle ou pire, lorsqu’il s'auto sabotera même sans le faire volontairement. Si j’avais pu lui confirmer que tout ceci n’était que passager, que l’enfer dans lequel il s’enlise à l’instant est isolé, si j’avais seulement pu sacrifier quoi que ce soit pour qu’il n’ait plus jamais à vivre pareil épisode, je l’aurais fait. De toute mon cœur, sans aucune hésitation.

Mais ce n’est pas aussi facile que ça, ça ne le sera jamais vraiment. Il est le seul qui peut y faire quoi que ce soit, et encore, il se peut bien qu’il soit son meilleur allié comme son pire ennemi. « Je ne peux pas te promettre que c’est la dernière fois, que tu te sens comme ça. Même s’il n’y a rien que je voudrais plus au monde que de pouvoir t’en faire la promesse. » j’inspire longuement, dégageant mon visage pour finir par l’amener à la même hauteur que le sien, y passer quelques secondes à l’observer, à détailler ses traits, à discerner ce qu’il me laisse voir, ce que la pénombre n’arrive pas à me cacher. « La seule chose que je peux te promettre, c’est que tu n’es pas seul. » mes mots font échos à ceux qu’il m’a dits il y a une vie de ça, alors que tout ce que je voulais c’était qu’il reste, qu’il ne bouge pas, qu’il soit là, juste là. Et si à mes yeux il s’agit d’une totale et complète  évidence, et si je ne fais qu’affirmer la vérité pure et dure, celle qui guide mes mots, celle qui encourage ma main libre à attraper les couvertures et à les disposer sur lui, à finir de les remonter sur nous, c’est ceci. « Je peux juste te promettre ça. Que peu importe ce qui se passera, t’auras toujours une alliée, t’auras toujours quelqu’un qui sera là, pour braver tout ça, pour combattre tout ça, avec toi. » let me help, let me help you.

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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
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INSCRIT LE : 08/04/2018
https://www.30yearsstillyoung.com/t19429-isy-strive-for-progress-not-perfection
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isaac & ginny



They say it’s gonna be okay
but it doesn’t take away the pain
but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.


They say don't let them in

L'éclat des luttes arborant un récalcitrant infernal dégringole, décante son sel qui creuse un sillon sur le grain de ma joue qui n'a pas rencontré de rasoir depuis plusieurs jours maintenant. La perle roule, nargue les cernes assombrissant un portrait déjà privé de couleurs, de vivacité, de chaleur. Son reflet étincelant titille un orgueil démuni, exacerbe une culpabilité régnant à son paroxysme. Sa main contre ma nuque m'ancre à la réalité du présent, quand les enfers du passé et les rejets du futur m'accablent incessamment. La distance entre nos deux corps se réduit, doucement, progressivement, jusqu'à former un cocon suave où je parviens à tolérer plus aisément l'air environnant, l'essence de l'existence. Son souffle se coupe contre le mien, ses doigts forment des milliers de dessins contre mon épiderme, des allers-retours que j'imagine tels des incantations à anéantir mes maux. Mes supplices de désolations invitent à l'écho, résonnent jusqu'à mon cœur, jusqu'à ma raison, à m'en intoxiquer le sang de mépris et haine envers tout ce que je compose.

When I'm all alone, they show up on their own.

« T’as pas besoin de t’excuser de ressentir. » Le silence se rompt, les minutes en suspens s'écroulent. Un rideau se tire, sombre de sa tringle, finit en amas sur le sol du spectacle. Je déglutis difficilement, le visage de Ginny se rapproche du mien de manière à baiser mon front, le refuge d'une partie de ces troubles qui ne cessent de s'intensifier à m'ankyloser dans l'impétuosité de la douleur mentale. « T’as pas besoin de t’excuser d’être humain, d’avoir mal, d’être perdu, ou même de douter. » Autant la McGrath peut clamer la vérité, autant elle est vouée à la ruine de mes états d'esprit chaotiques. Car même si mes sentiments sont légitimes, mes sensations honnêtes comme valables, autant jamais je ne me pardonnerais de les étreindre tant qu'elles jouissent du pouvoir de m'étrangler sans merci. Jamais je ne m'autoriserais à survivre à mes démons en attirant indéniablement mes proches dans mon propre fléau, en les forçant à le scruter, armés de volontés honorables mais ne méritant jamais de croiser une telle sinistre mascarade. « Au même titre où tu ne t’excuses pas, lorsque tu es heureux. » Mes yeux se ferment, brûlent d'exténuation, s'éteignent sous la carence d'hardiesse. « Le bonheur nuit à personne. » Je m'entends souffler. Il peut générer dans le pire des scénarii de la jalousie, mais il n'en demeure que personne ne pâtit du bonheur d'un proche. Quand mes multiples dépressions et ma tentative de suicide ont frappé de plein fouet mon entourage, accablé tant certains amis qu'ils ont préféré me rayer de leur liste de protagonistes, ont insufflé chagrin et aigreur, ont redéfini l'image que mes collègues se faisaient de moi pour me teindre une réputation bafouée. Être heureux n'endeuille personne. Être mal ruine l'humanité en le contaminant de noirceur.

'Cause Inner demons fight their battles with fire
Inner demons don't play by the rules


Une brise de souci, un souffle d'angoisse, un cyclone d'anxiété. Le tumulte s'intensifie, courbe exponentielle vertigineuse par sa conséquente ambition du sommet. Ma respiration se coupe, mon regard change à nouveau. Comment pourrais-je m'en sortir ? Le peux-je au moins ? Les milliers de conseils frauduleux me reviennent, les paroles d'amis qui m'ont mitraillé le cœur devant le constat qu'ils ne saisissaient pas ce qui se tramait en moi et n'étaient pas ouverts à l'assimiler. Les verdicts sauvages et intolérables que j'ai fini par calquer, puisqu'il est si facile d'entendre ceux qui nous entraînent vers le bas ; il est si aisé de se laisser tomber plutôt que de se battre à remonter une pente qui nous effare. « Rien ne presse Isy. Tu peux prendre tout le temps qu’il te faut, ça sert à rien de courir, encore moins de précipiter quoi que ce soit. » Mes côtes sont martelées, mon diaphragme malmené. Mes traits sont tirés, mes muscles demeurent figés, pétrifiés par les éventualités et cette inexorable horloge qui tourne toujours quoi qu'il advienne, quoi que je fasse. « Je sais pas comment. » J'avoue, délie ma langue, expie mon poison. J'ai le sentiment de faire face à un adversaire beaucoup trop monstrueux pour mes armes futiles. Je suis convaincu d'être aux prises d'un casse-tête duquel il me manque la majorité des pièces, des clefs, des éléments. Je perds tous mes repères, je titube dans un méconnu épouvantable, je me meurs dans l'hostilité de laquelle je me fais prisonnier et ne sais limer les barreaux. « Je sais pas si je peux. » Les termes franchissent la barrière de mes lèvres blêmes douloureusement, les écorcheraient presque de barbelés constitués du poids des secrets issus de ma volonté de préserver, autant que possible, ceux que j'affectionne, celle que j'aime.

So angels please; please stay here
Take the pain; take the fear


J'anticipe son contact, guette le rythme des mouvements de ses doigts sur ma chaire. Je redoute la finalité, la disparition, aussi justifiées et légitimes puissent-elles l'être. Égoïste, je crains que Ginny n'opte pour la porte de sortie et me laisse KO sur le ring de ma santé mentale. J'appréhende qu'elle nourrisse mes démons plutôt que m'épauler à les combattre, en leur donnant un énième argument stipulant que le monde serait mieux sans moi. « Je ne peux pas te promettre que c’est la dernière fois, que tu te sens comme ça. Même s’il n’y a rien que je voudrais plus au monde que de pouvoir t’en faire la promesse. La seule chose que je peux te promettre, c’est que tu n’es pas seul. » Elle articule, salutaire, salvatrice, fidèle à elle-même ; et comme pour appuyer ses propos, créer un havre à cette guerre à poursuivre en duo, elle remonte la couverture sur nos deux silhouettes, invite confort supplémentaire au sein d'une bulle aussi vitale que son essence est fébrile. « Je peux juste te promettre ça. Que peu importe ce qui se passera, t’auras toujours une alliée, t’auras toujours quelqu’un qui sera là, pour braver tout ça, pour combattre tout ça, avec toi. » Ma respiration aspire vers la norme progressivement, mes prunelles observent ses doigts fins sur lesquels je devine des vestiges de ses dernières peintures. Longuement, laborieusement, j'extrais une de mes mains de ma torpeur pour rejoindre l'une des paumes de la jeune femme, y glisser timidement mes doigts. La funèbre fanfare perpétue, mes pupilles se rivent sur sa main. L'air change, le parfum des renforts bienfaisants exalte.

Cause inner demons don't play well with angels
They cheat and lie and steal and break and bruise


« Tu peux me guider ? » Je prie, frisant l'inaudible. Parce qu'elle élucide, assimile, comprend mieux que personne ; puisque je la soupçonne capable de m'aider à respirer encore un peu mieux, m'extirper la tête de cette eau glaciale et assassine, m'offrir un peu de lumière pour trancher la pénombre qui m’asphyxie comme me dépouille.

Angels, please protect me from these rebels
This is a battle I don't want to lose




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Message(#)mcjen ▲ stay with me EmptyLun 14 Oct 2019 - 22:56

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They say it’s gonna be okay
but it doesn’t take away the pain
but we don’t have to be afraid
‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.


« Je sais pas comment. » mais je ne peux pas te donner toutes les réponses. Ma main qui serre un peu plus la sienne, mes doigts qui n'en ont pas fini, qui resteront à leur place encore toute la nuit, toute la vie, s'il le faut. Je ne peux pas te dire quoi faire, je ne peux pas qu'être celle qui te donne les résultats plutôt que le processus. « Je sais pas si je peux. » pouvoir est une chose, vouloir en est une autre. Tout dans son être est épuisé, de son regard à ses mots, de ses confessions à ce qu'il retient encore, ce qu'il me cache, ce qu'il se cache aussi. Ma main libre s'est perdue contre son front, joue avec une mèche, caresse sa tempe à un moment pour revenir se perdre contre sa nuque l'instant d'après. Je sais qu'il lutte, je sais qu'il veut. Je sais tout ça, je le comprends aussi. Mais je ne pourrai rien faire s'il est terrifié par lui-même, je ne pourrai pas l'aider s'il ne me donne pas la place, l'autorisation de le faire. Parce que je sais ce dont il a peur, parce que je sais qu'il craint de m'emporter avec lui, qu'il est terrorisé par ce que ses démons feront aux miens.

Alors je le laisse respirer. Je laisse à Isy toute la place pour le faire, restant lovée contre lui sans pour autant brusquer sa réflexion. À un moment, j'ai même cru qu'il s'était endormi tellement sa respiration était devenue un peu plus calme, plus posée. Ce serait mentir de dire que mon coeur ne s'était pas calmé à ce instant là, de le savoir assoupi, de sentir qu'il avait réussi à s'endormir envers et contre tout. La seule ombre au tableau restait le doute que ses rêves ne soient en fait que cauchemars ; mais même ça, je ne m'autorisais pas à y penser, de crainte de le réveiller pour le sortir d'une torpeur hypothétique.

Puis, vient le temps des promesses. Vient le temps de lui avouer que la suite ne sera pas facile, mais qu'elle peut être simple. Que tout ce qui viendra n'en tiendra qu'à lui, que tout ce qui apparaîtra à nouveau sur son chemin a tout pour être terrifiant, mais que rien ne sera complexe. Parce que je serai là, s'il le veut. Parce que je ne bougerai pas, s'il le veut aussi. Oublier tout le reste ne me fait pas peur, être présente pour chaque étape de son chemin de croix me semble être la seule et unique option logique, parce que de l'imaginer enfin en paix avec son coeur et sa tête reste la plus belle des histoires, la plus douce des conclusions. Égoïstement, j'espère qu'il me laisse une place. Égoïstement, je prie à tue-tête sans user du moindre mot qu'il ne retourne pas à nouveau là seul, comme tant d'autres fois avant.

Et sa main trouve la mienne. Et ses mots viennent se nicher à mon oreille. « Tu peux me guider ? » le soupir de soulagement que je laisse glisser doit chatouiller sa nuque, je ne le réalise même pas. Quand mes lèvres trouvent les siennes, quand j'inspire à nouveau, quand c'est tout ce qu'il pouvait dire, tout ce que je voulais entendre pour me rassurer sur la suite. « Je demande que ça. » parce que je sais qu'on est une bonne équipe. Parce que je sais qu'il a tout de l'allié ayant pu me remonter à la surface durant des épisodes beaucoup trop sombres pour être seule à les affronter. Et parce que je sais qu'ultimement, même si je douterai toujours de la force que je peux avoir, je donnerai tout ce que j'ai et même plus encore pour m'assurer qu'il ne perde plus jamais le chemin, qu'il voit toujours la lumière, la bonne, celle dont il a besoin. Celle vers laquelle je ne rêve que d'une chose - le guider.

Ma paume qui se faufile sous son t-shirt, mon front qui prend appui sur le sien. Mes baisers qui s'égarent sur ses joues, sa mâchoire. Chaque geste qui prend plus de temps encore que quoique ce soit d'autre, j'en profite pour lui passer tout l'amour, tout l'espoir que j'ai. C'est ce que j'ai en banque à l'infini pour lui, j'ai des cargaisons pleines qui lui sont dédiées pour encore très, très longtemps. « Dans mon souvenir, les nuits à la belle étoile étaient une bonne façon de commencer à aller un peu mieux. » que je finirai par souffler, une seconde, une minute, une heure plus tard. Mon jardin qu'on troquerait pour le sien, mais l'idée d'avoir le monde entier au-dessus de notre tête et l'air frais pour adoucir la douleur a quelque chose de totalement rassurant à mon sens. Pourtant, ma silhouette ne quitte pas ses bras, mes lèvres ne quittent pas non plus sa peau.


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MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
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Il y a ce cœur qui bat si fort, trop fort ; cet organisme qui craint, qui milite contre les ambitions déraisonnées de son contradictoire acolyte situé au sommet. Cœur douloureux dans sa ténacité qui transit dans sa vigueur. A chaque coup de tambour résonne un gong sommant une seconde de moins d'agonie, une minute indécise à recueillir. Il combat, fracasse la cage qui le protège des maux extérieurs, de mes sombres volontés dictées par la pathologie munie de circonstanciel ; et la sensation qu'il soit trop volumineux, trop borné, me persécute. J'ai tant envie de le libérer, de combler ce malaise immense qui range mes entrailles à laisser un vide béant exponentiel au fond de mon être ainsi qu'un manque lancinant au creux de mon âme. Je crève d'envie qu'il stoppe cette cadence infernale et qu'il lâche enfin prise, quand tous mes démons érigent une funeste fatalité en ultime, salutaire, délivrance.

L'orgueil qui brûle par intermittence, la culpabilité qui mord sans pitié aucune. La conviction que je ne compose qu'un tas d'atomes défaillants qui n'invoque aucun bon, la terreur d'avoir fait trop de mal pour pouvoir m'en sortir en abandonnant mon histoire. Mon souffle est court, périlleux, saccadé par l'angoisse et le désespoir. Les souvenirs se mêlent aux sinistres scénarios de fin et mon crâne menace d'imploser sous les pulsions d'un cerveau malade, empoisonné.

Les doigts de Ginny me ramènent doucement, progressivement, à la réalité. Ils me font rejoindre ce chemin vers l'assurance dont j'ai carence pour affronter les heures de mon histoire et oser l'apprécier. Sa chaleur et son parfum refondent ce cocon inestimable qui m'autorise à souffler, à briser en toute vulnérabilité des morceaux de mon être pour mieux me reconstruire. Une âcre mixture de chagrin, stress et désarroi coule sur mes joues livides, franchissant la barrière de mes paupières lourdes d'exténuation, couardes d'avenir.

Je sais pas comment. Je sais pas si je peux.
Le duel est perpétuel, je suis parvenu à accepter qu'il ait des goûts de toujours et que pour dominer constamment ma dépression, j'ai besoin non seulement d'outils mais d'alliés. J'ai appris, j'ai avalé, j'ai accepté, mais je ne suis pas encore arrivé à tendre une main pour solliciter de l'aide dans mon quotidien. Je me l'interdis, mortifié à l'idée d'embarquer des proches dans mon enfer, révulsé par l'optique de causer davantage de mal à ceux que j'aime pour essayer d'aller mieux. J'aurais l'impression de les user comme des bouées de sauvetages en mer agitée, quand eux devront avaler la tasse par ma faute à chaque vague tumultueuse qui écorche ma santé. Puis, je ne compte qu'une personne à qui je peux faire si confiance que je lui ouvre les accès à la bombe à retardement qui crépite en moi.

Et pourtant, j'ose. Tu peux me guider ? Je bafoue mes règles officieuses parce qu'en les respectant, le tableau intégral ne résulte que d'une pénombre intransigeante, tandis qu'en les trahissant, j'ai l'espoir d'un firmament. Son soupir de soulagement apaise le feu de mes épouvantements, ses lèvres contre les miennes m'insufflent une nouvelle essence d'énergie. « Je demande que ça. »

J'en ai tant besoin, de sa main qui se faufile contre ma peau, de ses baisers qui se répandent sur mon visage. J'en ai tant besoin de cette dose d'amour et d'espérance qu'elle communique dans ses gestes, denrées si précieuses et rares de ma part qu'elles font rouler toute ma reconnaissance sur mon portrait. « Dans mon souvenir, les nuits à la belle étoile étaient une bonne façon de commencer à aller un peu mieux. » Un rictus étire mes lippes, je resserre davantage notre étreinte, si épris d'amour indéfectible et de gratitude inexorable à son égard. Je l'enlace, enfin actif, enfin vivant, emmagasinant sa lumière dans mes pires obscurités, sa veilleuse de mon combat, au sein de notre bulle rien qu'à nous. « Oui, » je parviens à articuler, approbatif, conciliant. « Oui, » je lui répète, la détermination glissant cette fois-ci entre les lettres du terme alors que mon front reste en suspens contre le sien, que les souvenirs avec celle que j'aime tant dans son jardin aux nuances de refuge comme de havre se renforcent pour taire mes détracteurs. « Merci, » d'être là, d'être toi, d'aimer et d'avoir toujours les bons mots, les bons gestes. Merci d'être mon ange et ma raison, ma providence en toutes circonstances. « Je t'aime tellement, » je love, j'inscris, vocation incandescente à la chérir naturellement, à m'émerveiller qu'elle règne sur le mal comme le bien à mes côtés. « On peut rester un peu comme ça, avant d'y aller ? » Le corps et l'âme prient, le cœur ayant encore besoin d'elle à cette proximité, les armes comme les forces à récupérer avant de désirer poser un geste vers cet autre monde, hors de ses bras, qu'elle partage avec multiples couleurs et saveurs.




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‘cause I don’t think it’s an accident that tears are shaped like seeds
so I’ll bury all my fears and trust they’re turning into trees
oh I’m fighting to believe
This is not the end of the story.


Il est tétanisé. À chacune de ses expirations, il me semble l’entendre accuser un nouveau poids, une nouvelle douleur, le monde entier qui s'effondre sur ses épaules. Personne ne s’étonnera que je n’aime pas le voir dans cet état, personne ne se doutera qu’il retient encore tellement de mal à l’intérieur de lui, de peur de me marquer, de peur de m’entraîner avec lui. Et pourtant à la seconde où il me demande de l’aide, à l’instant même où il formule exactement ce que j’espère l’entendre solliciter depuis si longtemps, je prends le relais, je prends tout ce qu’il me donne, je lui laisse rien, rien du tout dans son propre sillage.

Je l’aime et il le sait, il le sait tellement qu’il me fait confiance, qu’il ose me laisser entrer. Les contacts que je multiplie comme autant de points de repère, autant de miettes semées, comme si chaque baiser l’aidait à faire passer les marées et multitudes de tourments qui brouillent sa vue, qui mouillent sa peau. Les caresses qui font office de calmant, ses doigts qui s’emmêlent aux miens comme ma silhouette à la sienne lorsqu’il se rapproche, lorsque sa voix se casse d’une affirmative qu’il répète, d’un remerciement obsolète.

Isy qui n’a plus besoin de ne rien dire maintenant, Isy qui pourrait être égoïste et muet, distant et ravagé que je l’autoriserais sans jamais le lui reprocher. Il pourrait se murer dans sa tête que je continuerais de me répéter en boucle ses mots. Tu peux me guider? qui résonne encore et encore, la plus belle déclaration qu’il aurait pu me faire, rien de tout ce qu’il aurait pu me réclamer qui aurait mieux sonné à mes oreilles. Oui, oui et encore oui. Et son front s’appuie un peu plus sur le mien, et son souffle se calme, et mes bras se resserrent autour de sa nuque, mes lèvres qui trouvent les siennes instinctivement. « Je t'aime tellement, » mes prunelles ont fini par attraper celles du Jensen au vol, elles y scrutent tout, elles y enregistrent exactement chaque détail, chaque démon, chaque espoir. Chaque promesse aussi, que je tente d’y ancrer, de le convaincre, de lui assurer. Je serai toujours là, je serai toujours moi, tant que tu t’autorises à être vraiment toi.  « On peut rester un peu comme ça, avant d'y aller ? »

J’hoche de la tête doucement, ne brusque rien, le lit qui me paraît immense alors qu’on en monopolise qu’une minime partie, alors qu’on séquestre un bref espace, draps et coussins pêle-mêle, le chat aux mille et un prénoms enfoui à nos pieds sans qu’on ne l’ait remarqué. « On reste comme ça encore un peu. » je cède, ne bouge que pour lui murmurer à l’oreille, mon visage qui se détache que pour revenir un peu plus confortablement se poser sur l'oreiller, mieux scruter le sien, arriver à y discerner dans la pénombre le peu de calme que j’espère, que j’aspire lui inspirer.

Et il est beau Isy, il est beau parce qu’il est vrai. Il est beau parce qu’il laisse ses émotions remonter, il est beau parce qu’il les accepte, parce que lentement mais sûrement, il les assume. Il est beau dans ses moments de gloire, mais surtout dans ceux où il se cherche, où il s’écroule avec le seul et unique but de se relever. Il est beau d’y croire, et encore plus d’essayer.

J’ai remarqué, bien sûr, qu’à chacun de mes baisers un soupir de soulagement glisse sur ses lèvres, qu’il redevient un peu plus serein, qu’il respire.  J’ai remarqué, qu’à chaque coup d’œil partagé il me semble chercher à être plus léger, à se rattraper d'encore et toujours tomber. Mes iris n’ont pas lâché les siens lorsque mes mains font le chemin inverse, elles qui s’étaient logées autour de sa nuque. Elles quittent ses épaules quand mes inspirations sont un peu plus saccadées, quand elles se perdent à nouveau sur ses vêtements puis dessous, s’attardent plus longtemps qu’elles ne le devraient, pudiques instruments de torture pour certains. J’expire sur ce qui me semble être un monde en entier lorsque mes paumes entraînent son t-shirt vers sa tête, lorsqu’elles le lui retirent sans que je pense, sans que je calcule, sans que je craigne, surtout. La peau de son torse que je découvre un peu plus, peau glacée que je tente de réchauffer d’un baiser et d’un autre, l’ironie de mes pieds frigorifiés venant se cacher contre ses mollets.

Les gestes qui vont et viennent comme si je savais parfaitement ce que je faisais, comme si c'était ce que je devais faire aussi. Et il le sait, à quel point je suis réservée, à quel point mes blocages me rendent bien trop discrète, bien plus chaste que la normale. Pourtant, mon visage cherche sa nuque et s'y love naturellement, j'y embrasse une ligne improvisée que je définis au fur et à mesure où mes lèvres se posent sur chaque parcelle de lui. Au fur et à mesure où il n'y a qu'Isy, où il n'y a que nous.


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