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 swallow my pride ☆☆ (joanne)

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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyVen 14 Juin 2019 - 18:10




< SWALLOW MY PRIDE >
Winter is here and it's going on two years,
And things were looking very grim,
but they're looking good again
feat. @Joanne Keynes


Rencontrer Joanne à l'improviste lui avait donné la désagréable impression d'avoir été prise la main dans le sac. Sa ville l'avait bien laissé tomber sur ce coup-là, en se révélant être plus petite qu'elle l'avait cru, bien qu'elle fut forcée d'assumer une certaine part de responsabilité. A vouloir jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler, et elle avait conscience d'avoir forcé sa chance en osant se rendre sur le lieu de travail qu'elles partageaient dans le passé. Peu important désormais, la supercherie était révélée, et Sophia n'avait nul part où se cacher. S'il y avait au moins une chose qu'elle avait retiré de cette fortuite rencontre, c'était la réalisation qu'il n'y aurait probablement jamais de bon moment, donc autant battre le fer lorsqu'il était chaud. Son ventre, dieu, si elle s'était attendue à une telle vision. Si elle ne s'était pas attardée sur cet important détail, se contentant de caresser la bosse du regard en tentant de masquer sa surprise, -le succès de cette tâche étant encore à débattre-, elle lui avait fait l'effet d'un sceau d'eau glacé en pleine figure. Elle savait que Joanne avait été enceinte par le passé, ça avait d'ailleurs été l'équivalent d'une croisée des chemins dans la vie de la rouquine, mais elle ne l'avait jamais vue enceinte. Joanne, mère de famille, une réalité qu'elle avait rejeté, pour finalement se la faire fourrer sous le nez. Et avec, une importante réalisation : Ce n'était plus la même personne. Bien sûr, elle savait ce qu'elle avait fait, et ce à quoi elle avait renoncé, mais elle ne s'était jamais imaginée tout ce qu'elle avait pu manquer. Juste parce que sa vie avait stagné ne signifiait pas que la Terre s'était arrêtée de tourner, et qu'est-ce qui lui disait que la jolie blonde, qui l'avait plus ou moins chassé loin de la ville avec son annonce, n'était pas maintenant la matriarche d'une petite armée de mini-Prescott -ou était-ce Keynes ? même cela, elle n'en était pas certaine- ? Submergée par trop d'informations à la fois, elle n'avait pas adressé l'éléphant dans la pièce, et n'avait fait aucune mention du dernier rejeton qui rejoindrait la famille. Une surprise pour l'une autant que pour l'autre, la discussion était restée très brève et basique. A la fin, elles s'étaient promis de se revoir très bientôt, et leur chemin s'était séparé une fois encore. Bien plus brièvement cette fois.

La situation parfaite qu'elle s'était imaginée étant désormais tombée à l'eau, elle devrait se contenter d'un face à face sans fanfare aux abords du fleuve dans lequel elle pourrait toujours se jeter si jamais les choses ne tournaient pas en sa faveur. Entre temps, elle avait décidé d'abandonner tout semblant de plaidoirie qu'elle avait commencé à écrire dans sa tête, préférant offrir à Joanne des explications sincères plutôt que des excuses répétées. Non seulement lui devait-elle bien ça, il ne s'agissait pas là non plus de son jugement dernier, mais bien de sa meilleure amie. Même si elle éprouvait un certain inconfort à l'imaginer comme telle -Joanne la voyait-elle toujours comme tel ? Et qu'est-ce que ça voulait dire, de toutes façons?-, elle se devait d'avoir un minimum de foi. Si elle n’espérait pas pouvoir réparer ses torts en une après-midi, aussi agréable et douce soit-elle, peut-être parviendrait-elle à la faire comprendre à quel point elle avait eu besoin de cet espace, de se retrouver seule. J'avais besoin de ça, pour me rappeler qui je suis. Les mots resurgirent dans sa mémoire, et une grimace étira ses traits. C'était vrai, mais d'un mielleux. Elle serait embarrassée de sortir une phrase pareille à voix haute. Elle devrait penser à une meilleure formulation, si elle ne voulait pas qu'on lui rie au nez. Pour autant, ça n'en restait pas moins véridique, et si Joanne, sans l'en excuser, pouvait au moins le comprendre, alors elle considérerait cette entrevue comme un succès. Le reste viendrait en son temps. Baby steps.

Voulant être certaine que rien ne viendrait perturber cet instant qui lui tenait à cœur, Sophia était arrivée au lieu du rendez-vous très en avance, et avait profité de son temps libres pour flâner le long du fleuve, marchant au son de la douce et lointaine symphonie du centre-ville. L'endroit était comme une bulle au milieu du raffut incessant, la rouquine avait estimé que ce serait l'idéal pour se poser. C'était également un de ses endroit préféré en ville, théâtre de nombreux souvenirs chaleureux, de l'époque où ils étaient tous encore si insouciants. Un concentré d'énergie positive, dans lequel elle se sentait en sécurité. Après avoir flâné suffisamment longtemps, elle décida de s'asseoir sur un banc, et d'attendre l'arrivée de son amie en feuilletant un livre. Si les pages tournaient, elle était bien trop distraite, et relevait beaucoup trop souvent le nez, guettant les alentours, pour correctement assimiler l'histoire se déroulant sous ses yeux. Si tant que quand la silhouette qu'elle cherchait se dessina à l'horizon, elle ne fit aucune prétention, et posa le marque-page là où elle l'avait trouvé, au début du chapitre à peine consommé. Rangeant l'ouvrage dans son sac à main, Sophia se dressa sur ses talons et agita la main dans l'air. « Jo ! » Oubliant un instant la raison de leur présence, elle continua d'agiter son bras, un large sourire sur les lèvres. Qu'elle soit maudite, une large partie d'elle était heureuse malgré tout. Elle lui avait tellement manquée.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyDim 16 Juin 2019 - 5:48

SWALLOW MY PRIDE
and everything's gonna be real fine
Jamie n'était peut-être pas des plus rassurés à l'idée de savoir que son épouse allait sortir alors qu'elle était si proche du terme de sa grossesse. Mais cette fois-ci, bébé prenait son temps, contrairement à son grand frère. Et la petite blonde ne voulait pas manquer cette occasion. Après l'accouchement, elle serait bien moins disponible, à s'adapter à son nouveau mode de vie avec deux enfants qui étaient en bas âge, dont un qui ne connaîtrait pas la lumière du jour depuis très longtemps. Alors, pour Joanne, c'était l'unique occasion de revoir celle qu'elle considérait comme sa meilleure amie. Elle peinait encore à trouver des mots pour décrire l'émotion qu'elle avait ressentie lorsqu'elle avait reconnu sa tignasse rousse, et son regard tout aussi clair que le sien. Elle pouvait la reconnaître parmi mille, ne serait-ce que par sa prestance. C'était inattendu, elles s'étaient toutes les deux prises au dépourvu. L'une ne s'attendait pas à la revoir tout court, l'autre ne s'attendait pas à des retrouvailles surprises. Depuis, revoir Sophia l'avait beaucoup perturbée. Elle en avait parlé à Jamie. De toute manière, si elle n'avait rien dit, il aurait bien vite deviné que quelques chose la perturbait. Et elle y repensait encore régulièrement. Elle n'expliquait pas son départ, ni son retour d'ailleurs. Pas avec un silence radio d'autant d'années. La petite blonde avait le maigre espoir de savoir comment se positionner face à la rousse le jour où elles se rencontreraient à nouveau. Si la rancoeur devait primer, ou plutôt le soulagement de la savoir saine et sauve, ou le bonheur d'avoir retrouvée sa meilleure amie. Pour le moment, c'était un savant, mais étrange, mélange des trois. Elle était partagée, ce qui générait quelques inquiétudes, quelques angoisses. Joanne était encore bien restée dans ses pensées alors qu'elle longeait la rivière dans le but de retrouver la belle rousse. Elle ignorait comment l'aborder, quoi lui dire, par où commencer, se demandant si c'était à elle de démarrer la conversation ou de laisser une chance à Sophia de s'expliquer. Joanne retrouvait Sophia sans peine, lui esquissant un sourire discret pendant qu'elle s'approchait d'elle. Elle était heureuse de la voir. Ce genre de lieux de rendez-vous la rendait nostalgique, de ce bon vieux temps où elles se trouvaient toujours une raison pour se voir et passer des heures entières ensemble à parler, à se promener, à manger, à faire des achats. "Coucou." Sophia avait été l'une des rares à l'appeler Jo. Elle n'avait jamais été véritablement été habituée aux surnoms, ce pourquoi elle appelait toujours les personnes par leur prénom et jamais un diminutif. Parfois, elle employait des surnoms qui étaient purement un signe d'affection. Le dos endolori, Joanne ne tardait pas pour s'asseoir sur le banc et Sophia la suivit de près pour s'installer. Le troisième tristesse de sa grossesse était synonyme de fatigue. Joanne passait le plus clair de son temps à se reposer. Et maintenant, quoi ? se demandait Joanne, son regard scrutant quelques secondes la surface de l'eau avant de retrouver les yeux de son amie. Bien sûr qu'elle lui avait manqué, bien sûr qu'elle aurait aimé la voir fréquemment, comme avant. Mais cette rupture de contact si soudaine l'empêchait pour le moment d'envisager de repartir comme si de rien n'était, et de savoir comment démarrer cette conversation. Le visage triste, la petite blonde cherchait les mots. "J'avais arrêté d'y croire. Que tu reviennes un jour." dit-elle finalement tout bas. Ses doigts nerveux jouaient entre eux, comme à chaque fois qu'une situation la mettait mal à l'aise. "Je ne sais même pas par quoi nous devrions commencer." confessa-t-elle tout haut. Cela ne pouvait pas être conversation classique. Tant de choses s'étaient passées, il y avait une brèche de plusieurs années à combler. Elle laissait un rire nerveux lui échapper. "Que s'est-il passé, Sophia ?" finit-elle par demander. Peut-être qu'un événement particulier l'avait tellement perturbée qu'elle avait besoin de quitter Brisbane. Mais sans donner le moindre signe de vie pendant tout ce temps ? Il devait bien y avoir une raison pour que son amie, connue pour être extravertie et franche, fasse un silence radio, même pour les personnes qui comptaient le plus à ses yeux. "Pourquoi est-ce que tu ne répondais pas à mes messages ?" Juste un oui, je vais bien, lui aurait suffi, à vrai dire. Même qu'elle le lui dise maintenant la rassurerait un petit peu. Leur amitié reposait beaucoup sur leurs échanges. Elles avaient beau avoir chacune un caractère aux antipodes de l'autre, elles s'étaient toujours tout confiées. Joanne savait que Sophia attendrait d'elle un juste retour de ses explications. Et il y avait beaucoup de choses qui s'étaient déroulées ces dernières dont elle n'était vraiment pas fière.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyMar 18 Juin 2019 - 10:34



< SWALLOW MY PRIDE >
WINTER IS HERE AND IT'S GOING ON TWO YEARS,
AND THINGS WERE LOOKING VERY GRIM,
BUT THEY'RE LOOKING GOOD AGAIN
FEAT. @JOANNE KEYNES
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Si son enthousiasme était de trop, le salut timide de la blondinette suffit à calmer ses réjouissances. Elle est méfiante, pensa Sophia, qui ne le prit pas pour elle. Après tout, elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui saute dans les bras -et vu la taille de son ventre, elle en était bien heureuse-, et elle comprenait le sentiment. Elle s'estimait déjà heureuse que Joanne ait décidé qu'elle valait le coup de se tirer du lit au lieu de profiter d'un repos sûrement bien nécessaire à sa condition. Sa condition. Si la rousse l'avait déjà vu, la voir ainsi fut encore un choc, et il fallut qu'on la tire de ses rêveries pour qu'elle lâche enfin la bosse des yeux. « J'avais arrêté d'y croire. Que tu reviennes un jour. » Elle prit une profonde inspiration. Elles étaient là pour ça, après tout. « Pendant longtemps, j'ignorais moi-même si j'allais le faire. » Avoua-t-elle. Revenir avait été inconcevable pour un long moment, bien qu'elle avait rapidement réalisé qu'il n'y avait qu'un seul endroit qu'elle pourrait appeler 'maison'. Elle aurait pû, faire marche arrière, et capituler, prétendre avoir eu besoin de quelques mois pour se vider la tête, s'éloigner de Brisbane. Ses amis lui auraient ricané au nez, probablement, mais pardonné sa témérité. Mais pour cela, il aurait fallu qu'elle accepte la défaite, et ce n'était pas dans le genre de la rouquine. Non, elle était venue chercher quelque chose sur le nouveau continent, et elle ne repartirait pas les mains vides. Et plus le temps s'écoulait, plus le fossé entre elle et son ancienne vie se creusait, jusqu'à ce qu'elle atteigne le point de non retour. « Ce n'était pas l'envie qui manquait pourtant. Ajouta-t-elle, comme si ça changeait quelque chose. Mais je ne pouvais pas revenir et retrouver cette vie que j'ai laissé derrière moi, sans n'avoir rien appris. » Et c'était là tout le cœur du problème, vraiment. "Cette vie", qu'elle avait laissé derrière elle. Les mots craché avec mépris, déception et une pointe de regret. Joanne ignorait par quoi commencer ? Sophia ne pouvait pas penser à un meilleur point de départ. « Que s'est-il passé, Sophia ? » Elle laissa flotter la question dans l'air quelques instants, profitant du silence pour finalement s'asseoir sur le banc, son regard sondant l'expression blessée de son amie. Cette dernière ne lui rendait pas la tâche facile. Elle aurait presque préféré l'alternative, qu'elle lui lance une succession de reproches et d'accusations à la figure, mais la blondinette ne cherchait pas à pointer quiconque du doigts, juste à comprendre. « Pourquoi est-ce que tu ne répondais pas à mes messages ? » « Je ne savais pas quoi répondre. » Elle ignorait quoi rajouter de plus. C'était l'explication la plus simple à laquelle elle pouvait penser. Vraiment, qu'était-t-elle censée dire ? Je m'en vais car je ne me sens plus à ma place dans cette ville ? Je m'en vais car je déteste mon reflet dans le miroir, celui d'une femme aigrie et verte d'envie pour ses amis ? Devrait-elle le dire à voix haute : Je m'en vais à cause de toi Joanne, et à cause de tout le reste. Je m'en vais à cause de toi James, des mensonges que tu m'a fait avaler, pour m'avoir fait croire que les choses seraient différentes, que tu n'étais pas comme Rhett. Tiens, parlant de Rhett : je m'en vais à cause de toi aussi, parce que t'es parti aussi, justement, et parce que tu ne mérite pas de réussir pendant que je me complais dans une routine épouvantablement décevante. Et puis jetons Hassan dans le mix aussi, tant qu'à faire : il est parti lui-aussi, nous a brisé le cœur à tous, alors bon. Non, elle n'aurait pû s'y résoudre. Ne rien dire était plus facile, plus clean. Tant qu'à être la méchante dans l'histoire, elle préférait les savoir confus et en colère contre elle que les faire se sentir coupables. Elle pensait leur faire une faveur à l'époque, et une partie d'elle estimait encore avoir tiré le meilleur d'une situation merdique. Pour cause, elle restait réticente à exposer les vraies raisons de son départ quatre ans plus tard. Personne n'aimait entendre qu'ils étaient responsables du malheur d'autrui, et elle ne se voyait pas infliger une telle réalité à Joanne, qui ne voulait que le meilleur pour ses amis. Pourtant elle réalisait l'importance de devoir jouer carte sur table si elle voulait divertir le moindre espoir que les choses retrouvent même un semblant de normalité entre elles. Et puis, la Prescott qu'elle avait laissée derrière elle n'était plus, et quelque chose lui disait qu'elle n'avait plus besoin de la traiter comme si elle était faite de sucre. Alors elle se redressa sur le banc et glissa vers son amie, saisissant délicatement sa main entre ses doigts. Un contact qui semblait naturel, mais dont elle ignorait si la nature était approprié. Tant pis, petit à petit, elle reprenait ses aises. La rouquine confronta son regard. « Avant tout, Joanne, j'ai besoin que tu comprennes une chose primordiale : rien de ce qui est arrivé n'est de ta faute. Elle avait prononcé ses mots lentement et distinctement. C'était le plus important. Elle la connaissait trop bien, et elle ne voulait pas qu'elle pense qu'elle essayait de filer le blâme à quelqu'un d'autre. C'était mon choix de quitter Brisbane, ma décision à moi et à moi seule. J'avais l'impression de marcher dans le noir, incapable de voir où je mettais les pieds où dans quelle direction je me dirigeais. Parfois, j'avais l'impression de ne pas bouger du tout, pendant que tout le monde autour de moi continuait d’avancer. Joanne, Jamie et leur enfant. Rhett. Et quand j'essayais de faire un pas, je me cognais à un mur invisible, et rebroussais chemin. » James. Elle lâcha la main de Joanne, et se tourna face au fleuve. Et maintenant, le coup de grâce : « Et quand tu m'as annoncé que tu étais enceinte, et ça me brise le cœur de devoir le dire à voix haute, mais que je n'ai pu être heureuse pour toi, ou pas aussi heureuse que j'aurais dû l'être, j'ai compris que je devais faire quelque chose. » La proposition de l'institut avait précédé l’annonce de Joanne de quelques semaines, mais quand toutes les pièces du puzzle furent enfin rassemblées, Sophia avait su que, quelque part, les étoiles s'étaient alignées, et que le destin lui offrait une porte de sortie qu'elle ne pouvait simplement pas refuser. « L'institut Courtlaud, à Londres. Je t'en avais vaguement parlé, tu te souviens ? J'ai sauté sur l'occasion. » Elle finit par se lever, et faire quelque pas sur les quais. Elle se sentait plus légère. « Je ne regrette pas d'être partie. Pas vraiment. Je pense que j'avais besoin de ça, pour me rappeler qui je suis. C'est la façon dont je suis partie, que je regrette. Mais comme je te l'ai dis : je ne savais pas quoi dire. Je ne voulais pas que vous, et surtout toi, vous sentiez coupable. J'aurais pû inventer une excuse, ou simplement dire que je partais pour le boulot mais, je sais pas, ça semblait trop malhonnête. Disparaître et vous laisser me détester semblait plus facile. » Bien sûr, elle avait rapidement déchanté. « Quand je me suis rendu compte de mon erreur, j'ai estimé qu'il était trop tard. » Voilà ce qu'il s'était passé.

Sophia prit une profonde inspiration. Cette partie était la plus effrayante, mais maintenant qu'elle était passée, elle réalisa à quel point ça lui avait été bénéfique. Si la réaction de Joanne restait un sujet d'inquiétude, elle ne pouvait refouler le sentiment de soulagement qui la submergea. « J'avais l'intention de venir te voir, tu sais. Je pensais que la ville serait assez grande pour me cacher quelques jours de plus. Le temps de me poser … Son regard glissa le long de sa silhouette, s'arrêta sur l'enfant à naître. … et de trouver le bon moment. » C'était facile à dire, maintenant qu'elle avait été prise sur le fait. Elle aurait pu laisser cette partie sous silence, -qu'est-ce que ça changeait qu'elle ait tentée de revenir en douce, au point où elles en étaient ?- mais elle ressentait le besoin vital de se justifier. Il était très important pour elle que Joanne sache que cette rencontre n'était pas qu'un concours de circonstances. Et ce n'était pas la seule chose qui la troublait. « Bon sang Joanne, je suis désolé, je ne fais que zieuter ton ventre depuis que tu es arrivée. Un rire mi-nerveux, mi-amusé, s'échappa de ses lèvres. Je ne m'attendais pas à ça. Tu as l'air … Rayonnante ? Heureuse ? D'une super-maman ? … Exténuée. »
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyMar 18 Juin 2019 - 15:12

SWALLOW MY PRIDE
and everything's gonna be real fine
L'une des plus grandes qualités de Sophia, mais qui lui faisait parfois office de défaut au gré des circonstances, était bien sa franchise. Et cela n'était pas d'autant plus mal avec son ancienne meilleure amie, qui elle avait toujours été premier degré. Sophia avait très rapidement compris combien sa petite Joanne interprétait extrêmement mal les messages subliminaux et cachés, et encore moins l'ironie. Raison de plus pour la rousse de ne pas tourner autour du pot avec elle, sachant pertinemment que des insinuations n'étaient susceptibles que d'empirer leur relation qui ne tenait déjà qu'à un fil. Alors qu'elle admette qu'elle ne savait pas elle-même si elle reviendrait dans la seule ville où elle se sentait réellement à la maison était certes un premier électrochoc pour son amie, mais cette dernière appréciait son honnêteté. Elle n'avait jamais mâché ses mots. Ce premier aveu était l'équivalent d'un coup de massure pour la petite blonde, qui se sentait alorrs bien dérisoire. Muette, les lèvres pincées, elle se contentait d'attendre que Sophia en dise un petit peu plus, qu'elle lui donne d'autres fragments de ces dernières années afin qu'elle puisse comprendre. C'était tout ce que Joanne avait toujours demandé, de comprendre. Elle avait toujours pardonné facilement, elle avait l'esprit particulièrement ouvert, mais elle ne pouvait pas laisser passer les choses, ni accepter d'éventuels excuses si on ne lui donnait pas toutes les informations. Elle avait toujours eu ce besoin là, cette nécessité là, qu'importe la situation. A l'époque, Sophia avait toujours réussi à expliquer clairement à son amie certaines subtilités qu'elle n'était pas en mesure de saisir. Sa naïveté et la surprotection qui lui avait fait subir sa famille en étaient les principales causes. "Tu ne savais pas quoi répondre ?" reprit-elle avec une gorge bien serrée. "Je n'attendais pas un roman. Juste un je vais bien ou un ne t'en fais pas pour moi. Juste de quoi me rassurer. C'est tout." Elle haussait vaguement les épaules et baissa la tête. Mais même ça, ça devrait être trop pour elle, s'était dit Joanne, ressentant une pointe d'amertume. La fatigue et les hormones décuplant son émotivité déjà naturellement très prononcée, ses yeux se bordèrent naturellement de larmes dès lors que la rousse avait délicatement saisi sa main et attraper son regard avec le sien afin d'avoir son entière attention. Joanne était loin de vouloir rejeter son côté, bien qu'elle était partagée entre l'envie de retrouver la même complicité avec sa meilleure amie, et une éventuelle méfiance qu'elle aurait à son égard. Sophia devait bien savoir qu'avec son départ précipité et vraisemblablement nécessaire, elle avait brisé beaucoup de choses. Et il n'y avait qu'elle pour avoir la détermination de vouloir se rattraper malgré la difficulté de la tâche, sinon elle n'aurait pas directement joué la carte de la franchise. Même si Sophia avait commencé par lui dire qu'elle n'avait pas à se sentir fautive, Joanne ne pouvait que se sentir horriblement coupable au fur et à mesure de son discours. Les lèvres pincées, elle se démenait pour contenir ses émotions. Dans une ville où Sophia ne se sentait plus à sa place, elle avait choisi la fuite d'une opportunité professionnelle à ne pas manquer, en laissant toute une partie de sa vie derrière elle. C'était la belle rousse qui avait rompu le contact entre leurs mains afin de se lever et de se dégourdir les jambes. Joanne, sonnée, restait enfermée dans son mutisme – souvent synonyme de contrariété chez elle, mais cette fois-ci, c'était surtout car elle se sentait chamboulée par l'ensemble de ses propos. Elle ne savait pas sur quoi rebondir en premier. "C'est râté. Pour la culpabilité." dit-elle tout bas. Joanne s'éclaircit la voix et prit une profonde inspiration, tentant désespérément de donner autant d'ordres que possible à ses pensées. "Il y a une partie de moi qui s'en veut de ne pas l'avoir remarqué." Joanne estimait assez la connaître pour ça, mais Sophia était particulièrement douée pour cacher son jeu. "Et je refuse de t'entendre tenter de me dédouaner en me disant que j'avais Jamie, que je devais vivre ma vie, ou ma grossesse, et qu'il y avait le boulot. J'aurais du être là." Elle soupira. "Mais de l'autre, je sais que si tu avais besoin d'en parler, tu serais venue de toute façon." Sophia ne se gênait pas pour se manifester lorsqu'Hassan et Joanne étaient ensemble, elle ignorait pourquoi elle s'était empêchée de venir se confier quand elle était avec Jamie. "J'aurais pu t'aider. Ou au moins, j'aurais pu essayer." Elles avaient formé un binôme extraordinaire, une balance justement équilibrée. Malgré tout l'effort qu'elle mettait en place dans le but d'être le plus objective possible, Joanne ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir de ne pas avoir été heureuse pour elle quand Sophia avait découvert qu'elle était enceinte. Elle était la première à avoir conscience combien cela comptait pour son amie, qu'elle en rêvait depuis très longtemps, elle savait combien elle en avait bavé, les échecs, les déceptions. "Tu préférais vraiment que je te déteste et ne rien me dire plutôt que ne serait-ce me prévenir de ton départ ?" lui demanda-t-elle en levant ses yeux en larmes. "Je pense que le moyen que tu as utilisé, ça m'a fait plus angoisser qu'autre chose. Non seulement je me faisais un sang d'encre pour toi et je me demandais bien ce que j'avais pu faire pour que tu veuilles t'enfuir comme ça." Joanne continuait à jouer nerveusement avec ses doigts tout en mettant toujours un tant soit peu d'ordre à tout ce qu'elle voudrait bien dire. "Alors cette solution était peut-être plus facile pour toi, mais certainement pas pour moi." Joanne n'allait pas se positionner pour les autres, elle ignorait comment ils avaient véritablement vécu son absence. "Et ce n'était pas trop tard. Ca ne l'aurait jamais été. Ca ne l'est toujours pas." lui assura-t-elle. Sophia avait mal estimé. "Pour être honnête, ce qui me blesse le plus dans cette histoire, c'est que tu n'aies pas songé à venir m'en parler." Elle marqua une brève pause. "Oui, ça m'a touchée que tu n'aies pas réussi à être un peu heureuse pour moi quand je t'ai annoncé ma première grossesse, mais je le comprends maintenant que tu me dis que tu étais dans une telle situation de détresse." On pouvait certainement parler de crise de la trentaine. Sophia voyait ses amis les plus proches faire leur vie, et elle, incapable de se projeter où que ce soit. Sophia, l'intrépide, n'avait plus de véritables buts. "J'aurais été là, Sophia. Je veux dire..." Elle lâcha un soupir. "On s'est toujours serré les coudes pour chacune de nos situations difficiles. Ca allait du simple moment de panique à l'université aux pires moments de nos vies, le divorce avec Hassan, ta rupture avec Rhett. Et là, tu m'as empêchée d'être l'amie que j'aurais du être. C'est ce qui me peine le plus." dit-elle, toujours ses yeux rivés vers les siens. "Tu es restée focalisée par le fait qu'on puisse te détester. Et je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas songé combien tu as pu me manquer, à quel point j'étais triste de ne pas te voir dans les parages, de pas avoir un message quelconque ou un coup de fil pour s'organiser quelque chose." Sophia savait pourtant que Joanne n'était pas du genre à avoir beaucoup d'amis. Elle était sociable, mais particulièrement réservée. "Tu n'as pas idée combien tu m'as manquée." Et de ne pas avoir sa confidente, et que Sophia n'ait pas eu la sienne, la faisait sentir mal. "Je ne pense pas qu'il y aurait eu de bons moments." Les mots auraient été les mêmes. La petite blonde avait toujours préféré laisser faire les choses. Croire que si certains événements ont bien lieu, ce n'était pas un hasard. C'est quqe ça signifiait quelque chose. "Tu aurais attendu, hésité. Et si ça avait été le cas, j'aurais certainement accouché. Et je peux t'assurer que juste après avoir donner naissance, il y a très peu de bons moments pour quoi que ce soit." La vie se rythmait aux besoins de bébé, et Joanne devait calquer son horloge biologique à sa progéniture. "Je pense que c'est mieux, que ce soit fait sans anticipation." finit-elle par dire, en toute honnêteté. Joanne essuya rapidement ses joues humides de larmes. "C'est mieux comme ça, oui." répéta-t-elle. Enfin, Sophia partageait une pensée qu'elle devait avoir depuis le début de ses retrouvailles et avait longuement réfléchi à l'adjectif le plus adéquat pour la qualifier. Joanne ne s'attendait pas à ça, mais elle ne put s'empêcher de lâcher un petit rire amusé et un haussement de sourcils. C'était bien sa Sophia, ça. "Je le suis." La petite blonde ne s'en cachait. "Déjà la première fois, le dernière trimestre est particulièrement épuisant." expliqua-t-elle doucement. Elle déposa une main protectrice sur son ventre bien arrondi. "C'est pour bientôt." Joanne était un peu plus sereine que la première fois, mais il y avait tout de même une appréhension. "Je dirai bien que j'ai hâte pour pouvoir me reposer ensuite comme il le faut, mais je sais déjà que mes nuits seront au moins tout autant fractionnées qu'elles ne le sont déjà." Joanne n'avait jamais été de nature plaintive. Ce rythme de maman, elle s'en accoutumait bien. "Et avant que je ne sois en congé maternité, j'avais un rythme de vie assez soutenu, je pense que j'ai attendu un peu trop longtemps pour lever le pied." reconnut-elle d'un air coupable, surprise ensuite d'avoir poursuivie une conversation presque norrmale avec son amie de longue date.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyVen 5 Juil 2019 - 8:57



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FEAT. @JOANNE KEYNES
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Les larmes de son amie appelaient les siennes, mais elle était déterminée à garder sa composition. Il n'y avait rien qui l'agaçait plus que des excuses larmoyantes. Elle ne voulait pas se placer en victime, ou tenter d'acquitter ses torts en prenant Joanne par les sentiments. Elle n'était pas non plus revenue pour se trouver des excuses ou espérer échapper aux conséquences de ses actes en créant le parfait discours. C'était une grande fille, capable d'encaisser les coups durs, surtout quand elle estimait ceux-ci étaient mérités. Et pour le coup, il n'y avait rien de plus difficile à accepter que la brutale confirmation qu'elle avait déçue son amie. Bien sûr, elle s'en était doutée, mais c'était différent de l'entendre de vive voix, à contrario des murmures dans la tête. Mais elle continua d'écouter, et d'encaisser, attentive aux plaintes de la blondinette, réagissant en silence, secouant légèrement la tête quand elle affirmait qu'elle aurait pû l'aider, baissant son regard, honteuse, lorsqu'elle s'admit blessée de ne pas en avoir eu l'occasion et serrant la mâchoire lorsqu'elle mentionna le nom de Rhett. Elle resta silencieuse tout le long, ouvrait parfois la bouche dans une tentative de se justifier, pour finalement laisser l'air s'engouffrer dans sa bouche. Et quand Joanne lui intima qu'elle lui avait manqué, elle se trouva à un cheveu de craquer, mais s'en tira de justesse. « Tu m'as manquée aussi. » fut tout ce qu'elle réussit à dire, la gorge nouée par l'émotion qu'elle s'efforçait de contenir. Elle avait pourtant raison : elles avaient toujours été là l'une pour l'autre, elles s'étaient toujours tout confié et elle s'était toujours comprises. Il n'y avait pas de honte à avoir, et ce n'est surtout pas elle qui l'aurait jugée. Son besoin maladif de toujours vouloir le contrôle de sa vie l'avait tellement aveuglé qu'elle n'avait pas divertit l'idée de simplement aller demander de l'aide. Et même si elle avait des doutes sur le type d'assistance qu'elle aurait pû lui prêter, en parler l'aurait certainement aidé à sortir au moins la tête de l'eau, et ne plus avoir l'impression de se noyer dans un tourbillon sans fin. Alors pourquoi ? Parce que, d'une façon tordue, elle n'était pas prête à faire face à l'idée que sa petite Joanne avait tout compris, là où elle restait désespérément ignorante. Que son ingénue, qu'elle avait tant conseillé, tant poussé, touchait son idylle du bout des doigts, un homme aimant à ses côtés, une famille en devenir, pendant qu'elle perdait de l'allure dans cette course à l'idéal. Que sa meilleure amie avait su se relever des épreuves dévastatrice et se reconstruire tandis qu'elle ramassait encore les bouts éparpillés dans le vent de son cœur brisé il y avait une éternité. Logique tortillée, née d'une idée à laquelle elle avait pourtant toujours refusé de souscrire, celle que la blonde avait plus besoin de la rousse, que la rousse de la blonde. Sophia, qui avait toujours l'air si sûre d'elle. Sophia, qui donne tellement de conseils, qui pense tout savoir mieux que tout le monde et n'hésite pas à le faire savoir. L'image qu'elle avait toujours renvoyée. Cette Sophia perdue et aigrie, questionnant son existence et fuyant, tentant d'échapper au trou qui grandissait sous ses pieds, ce n'était pas elle. Et ce n'était certainement pas l'image qu'elle voulait donner à ses amis. Pas même à Joanne, qui l'avait épaulée dans ses pires moments. Juste pas le pire …

D'une façon tordue, se laisser aller reviendrait à se perdre complètement. Et elle n'était pas prête à lâcher prise.

Aveuglée par l'amertume, elle avait crut à cette idée, et maintenant qu'elle avait peut-être perdue une des personne les plus chère à son cœur, elle se sentait plus stupide que jamais. Mais au moins cette claque avait eu le mérite de la réveiller, et elle était bien déterminée à faire tout son possible pour réparer les pots cassés. Si elle avait le mérite de toujours trouver un moyen d'obtenir ce qu'elle voulait, elle avait bien conscience qu'il lui faudrait plus que de battre ses jolis cils cette fois, et qu'elle avait peut-être les yeux plus gros que la bouche. Ceci dit, ça ne l'empêcherait pas d'essayer.

Elle soupira. Son puce et son majeur vinrent pincer le haut de son nez, tandis qu'elle triait toutes les informations déversées par Joanne, se questionner par quoi commencer. « Mais ce n'était pas facile, de partir. Je ne m'attendais pas à ce que tu m'oublie du jour au lendemain, j'avais conscience que ce ne serait pas facile pour toi, mais tu avais Jamie, et un enfant à naître. De quoi t'occuper l'esprit, de quoi ne pas trop penser à moi. A tort ou à raison. » Ce n'était plus vraiment le propos, mais l'aperçu qu'elle avait de la vie de Joanne lui soufflait que cette dernière s'en était plutôt bien sortie. « Quitter tout ce que connaissais pour l'inconnu n'avait rien de facile. Laisser tous les gens à qui je tenais et les perdre possiblement pour toujours n'avait rien de facile. » Sa voix calme trahissait tout de même une certaine passion. Caché dans ses tremblements, priant non pas pour la compréhension, mais juste une pointe seulement de compassion. « Ce n'était pas l'option de facilité. C'est la décision la plus dure et la plus effrayante que j'ai jamais prise de ma vie. » Cette journée était gravée dans sa mémoire. Elle se souvenait encore de l'hésitation, du trou dans son estomac, de sa paralysie au moment de monter dans l'avion, du sentiment d'avoir atteint un point de non retour, de ce frisson dans son dos, de la sensation angoissante que sa vie entière se jouait sur cette seule décision, qui réglerait tout ses problèmes, ou détruirait tout ce à quoi elle tenait. « Je ne dis pas que c'était la meilleure décision. Mais s'il te plaît, ne pense surtout pas que c'était facile, ou que je suis monté dans l'avion sans jamais regarder derrière moi. C'était déchirant. » Elle s'accorda un instant pour reprendre son souffle, laisser le courant du fleuve l'apaiser. Finalement, elle refit le chemin jusqu'au banc pour s'y asseoir à nouveau, un peu plus près de Joanne cette fois-ci. « Et je suis désolé que tu te sente coupable, malgré ce que je t'ai dis. Si je ne peux te convaincre du contraire, sache également que je n'avais pas autant de raisons de revenir que j'en avais de partir. » Et elle était revenue quand même. De nouveau, elle glissa les doigts de Joanne entre les siens, mêla leurs regards. « Et que si tu veux te rendre coupable de ne pas avoir été là, ou de ne pas avoir su lire dans les pensées tordues de ton amie, alors tu es tout autant responsable de mon retour. J'espère que ça te soulagera un peu. » Elle la connaissait trop bien pour savoir que tenter de la convaincre en simplement lui assurant qu'elle avait tort reviendrait à parler à un mur. Joanne avait toujours été trop dure avec elle-même. Pourtant Sophia savait comment lui parler dans ce genre de situation, et quoi dire pour la sortir de cet état d'esprit. Ou tout du moins, elle espérait que ce soit toujours le cas. Et puis, ce n'était pas que des belles paroles. Sans le vouloir, Joanne avait influencé toutes ses décisions, et si elle avait retenu quelque chose de ce fiasco, c'était qu'elle tenait trop à elle pour la mettre de côté ainsi, et que sa quête de réponses devait l'inclure, d'une façon ou d'une autre.

Il y avait quelque chose d'ironique dans l'idée qu'elle se confie auprès de la personne qu'elle avait le plus blessé, pourtant tout lui semblait naturel également. Elle ne se voyait pas se dévoiler ainsi à quiconque d'autre, et malgré la peur et l'anxiété, Sophia se sentait étrangement confortable à faire preuve d'un peu plus de vulnérabilité. Maintenant que Joanne savait qu'elle avait touché le fond, elle n'éprouvait plus de honte à laisser aller ce qu'elle portait sur le cœur depuis des années. La blonde avait sûrement raison quand elle affirmait que c'était mieux ainsi. « Sans anticipation ? Parle pour toi. » Elle ne put s'empêcher de rire. Un rire nerveux sûrement. Mais elle comprenait ce qu'elle voulait dire par là. Se détachant de son amie, elle posa son coude sur le dossier de leur siège et laissa son corps se détendre, sa main défiant sa cascade rousse tandis que la peau de son visage se laissa arroser par les rayons du soleil. « C'est un garçon ou une fille ? » Se complaisant dans cette scène, elle se perdit dans l'illusion qu'offrait cette douce pause. Comme si rien n'était arrivé, et qu'elles étaient restées les même : deux meilleures amies, discutant sur un banc sous le soleil.

Quand la réalité vint frapper, elle ne put s'empêcher de demander. « Tu penses ce que tu dis ? Que ce n'est pas trop tard ? »  
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyLun 8 Juil 2019 - 6:50

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Les opposés s'attirent, dirait-on. Cette expression désormais dans bien des moeurs se confirmait avec Joanne. Il suffisait de voir les personnes avec qui elle était le plus proche pour constater que celle dont elle s'attachait le plus n'avait absolument rien à voir avec son tempérament. Elle était la naïveté incarnée, la maladresse innocente, la douceur, l'émotivité excessive, l'incapacité à comprendre une plaisanterie au-delà du premier degré. La première personne dont elle s'était véritablement attachée en première était certainement sa grand-mère : malicieuse à souhait, un caractère bien trempé malgré une silhouette qui ne donnait envie que de l'enlacer. Et puis, vint la majorité, un changement drastique quand elle avait décidé, d'elle-même  (ce qui était un exploit quand elle avait cet âge là), de venir à Brisbane pour ses études. Son parfait opposé s'était présentée à elle tout naturellement. Sophia, la sulfureuse, l'extravertie, celle qui ne semblait avoir peur de rien. Un pris protectrice avec une amie qu'elle avait très rapidement deviné fragile. Une proie facile pour les plus malhonnêtes. Sophia, celle qui la traînait en soirée, ou en virée shopping, ou à se risquer à tester un restaurant qui venait tout juste d'ouvrir. Celle qui surveillait ses arrières, qui était rentré dans le chou de la personne dont sa petite blonde était tombée sous le charme. Et pourtant, elles s'étaient trouvées des passions communes. Jusqu'à finalement devenir un binôme que l'on ne parvenait pas à dissocier. Hassan avait aussi un tempérament bien différent de son ex-femme. A leur rencontre, il était un peu plus libertin, et surtout moins coincé de celle qui fut sa chère et tendre. Le brun était des plus sociables, toujours bien entouré, un tant soit peu casse-cou, toujours partant pour une soirée ou activité. Joanne, quant à elle, avait toujours été bien plus réservée et timide. Enfin, Jamie, au tempérament de feu, ne mâchant pas ses mots, possessif au possible, le sang chaud, sûr de lui, adorant avoir un contrôle sur à peu près tout. Encore une personnalité qui était à l’opposé de la jeune femme, bien qu'elle avait beaucoup changé au fil de ces dernières années. Il était certainement correct de dire que Joanne enviait leur force de caractère, à chacun. Secrètement, elle voulait être un peu plus forte, comme eux. "Mais c'était plus facile de partir que de venir me voir ?" lui demanda-t-elle, le regard triste. Joanne avait écouté avec attention les mots sincères de son amie, l'épreuve traversée dès qu'elle avait mis le pied à l'aéroport pour partir loin de sa ville d'adoption. "Je ne sens pas vraiment moins coupable." confessa-t-elle finalement. "Mais je suis touchéee que tu aies bien voulu essayer." Un maigre mais sincère sourire vint tirer ses lèvres roses. Elle baissa la tête un moment, bien songeuse. Ses yeux étaient rivés sur les doigts de Sophia, qui étaient venue se poser délicatement sur ses mains, un geste affectueux familier qui avec beaucoup manqué avec la jeune femme. "Les choses n'ont pas été faciles non plus, quand tu es partie. Je... J'ai fait n'importe quoi." Sophia serait la dernière à la juger, mais elle ne serait pas non plus contente d'apprendre combien certaines choses avaient dérapé quand elle était partie. Elle avait blessé Hassan, d'une façon particulièrement horrible. Alors que certains éléments de leur quatuor se réunissait, d'autres restaient bien éloignés. Leur conversation oscillait enter différents sujets de conversation, et Sophia révélait alors qu'elle aurait bien voulu avoir plus de contrôle sur les retrouvailles de son amie. La voir rire fit sourire Joanne. "Tu restes une personne spontanée. Je pense que tu t'en sors mieux maintenant que si tout ceci s'était passé comme tu l'avais prévu." répondit-elle, souriante. "Si tu avais tout planifié, tu te serais tout imaginé, et tu n'aurais pas apprécié le moindre petit dérapage de ton plan pourtant si bien monté." lui assura-t-elle. Aussi spontanée était-elle, Sophia était une personne extrêmement intelligente. Si ses réactions n'étaient que le reflet de ses pensées, elle n'en était pas moins réfléchie. "Je ne sais pas. Ca m'importe peu, en fait. Tant que le bébé est en bonne santé." répondit Joanne avec douceur, tout en caressant son ventre particulièrement arrondi. "Mais s'il fallait vraiment choisir, j'aimerais que ce soit une fille. Parce que je sais qu'au fond, Jamie adorerait en avoir une. Je sais qu'il aimerait ce petit bout de chou qu'importe son sexe, mais... Il a déjà reconnu qu'il adorerait avoir une petite fille qui soit mon sosie." Elle laissa échapper un rire. "Notre famille s'agrandit et ce que nous désirons le plus." L'envie d'avoir une famille nombreuse alors que Joanne enchaînait les fausses couches. Ce désir que beaucoup de familles avait était un peu plus compliqué à réaliser chez les Keynes. "La maison dans laquelle nous vivons n'a pas été vraiment conçue pour une famille de quatre personnes, alors nous sommes en train d'en construire une nouvelle, à notre image." Sophia devait certainement avoir des impressions de déjà-vu, en entendant son amie parler ainsi. Hassan et Joanne avaient également trouvé la maison de leur rêve à l'époque, en la mettant à leurs goûts, dans le but d'y vivre et de fonder une famille. Joanne ne se voyait pas encore dire que l'achat du terrain faisait office de cadeau de mariage de la part de Jamie. Il fallait le reconnaître, cette information faisait un peu mégalo. "Bien sûr, que je le pense." lui répondit-elle sans hésiter avec un sourire franc. Joanne soupira. "Si tu étais venue à un autre moment, peut-être que j'aurais été méfiante, je ne t'aurais sûrement pas cru si tu me disais que tu restais ici définitivement. Je t'en aurais voulu longtemps, j'aurais attendu de voir si tu tenais parole. Mais..." Ses yeux se rivèrent sur la surface relativement tranquille du fleuve avant de reprendre. "Je veux retrouver ma meilleure amie." Joanne n'avait pas beaucoup d'amis, de base. Des connaissances, oui, des personnes qu'elle appréciait, oui. Des personnes susceptibles de devenir des amis, aussi. Elle pensait à Evelyn, mais elle ne se voyait pas l'appeler à deux heures du matin si elle avait un soucis. Alors que Sophia accourrait sans poser la moindre question. Pas que Joanne n'était pas sociable, loin de là, mais elle préférait être entourée de quelques personnes qui lui étaient très proches qu'une ribambelle d'inconnus. Elle voulait réparer ses erreurs avec les personnes qui lui étaient chères. "Et aucune de nous deux arrivera à avancer si je t'en veux pendant moins. Ca ne nous ferait pas sentir mieux, ça ne nous aiderait pas à revoir nos priorités, à savoir ce qui compte le plus. Cette partie-là a déjà duré assez longtemps : nous avons eu des mois, des années pour ça. On en a suffisamment souffert toutes les deux." Pour une Joanne qui avait tendance à tout réfléchir, à tout repenser et ruminer, c'était assez surprenant de sa part qu'elle tienne autant à passer outre ces choses-là. Et leur amitié était bien trop importante à ses yeux pour qu'elle se montre plus exigeante. "Je ne dis que tout se refera en un jour, juste comme ça mais... Si tu me demandes quand est-ce qu'on se reverra la prochaine, la seule chose que j'ai envie de te répondre, ce serait le plus tôt possible, certainement avec Daniel et son petit frère ou sa petite soeur. Un restaurant ou une promenade." Elle haussait les épaules. Peut-être que ce serait étrange de reprendre ces habitudes comme si de rien était, il y aurait forcément des moments gênants où certaines rancoeurs referaient surface à un moment ou à un autre. Mais si elles avaient toutes les deux de la volonté, ces difficultés seraient surmontées sans problème.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptySam 13 Juil 2019 - 21:43



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WINTER IS HERE AND IT'S GOING ON TWO YEARS,
AND THINGS WERE LOOKING VERY GRIM,
BUT THEY'RE LOOKING GOOD AGAIN
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Plus facile que de venir la voir. Sophia laissa la question pendre à la bouche de son amie. Peut-être que si elle s'était arrêtée un instant pour réfléchir, elle aurait jugée sa décision hâtive et bien trop dramatique, mais le fait étant qu'elle n'était pas capable, à l'époque, de penser au delà de l'anxiété qui lui tordait l'estomac. Impétueuse, elle réagissait à l'instinct, et tous ses sens de l'époque lui criaient de foutre le camp de cette ville. Oui, d'une façon, partir avait été plus facile que d'admettre tout ce qu'elle avait sur le cœur. Avec le recul, elle réalisait à quel point cette idée était ridicule, mais au lieu de sombrer dans la honte, elle accepta seulement que les gens sous l’influence de la peur ne pouvaient pas toujours réagir rationnellement, et que le cerveau n'arrivait parfois pas à faire sens d'une situation. « C'était une période très confuse. Je n'étais pas habituée à me sentir autant en déphasage avec les événements, je n'ai pas su réagir correctement. » Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaule. Si elle pouvait l'admettre sans trop de scrupules, elle s'était lancée suffisamment de pierres pour ses mauvaises décisions, pour finalement faire la paix avec les raisons de son départ. Elle était revenue de trop loin pour que cette paix soit remise en question. « Et toi qui me trouvait parfois trop dramatique, tu dois te dire que je me suis dépassée. » Surtout vis-à-vis d'elle. Du temps où elles squattaient encore les bancs de l'université du Queensland, Sophia s'était révélée être une side-kick particulièrement redoutable. Bien consciente que les intentions des prétendants envers une jeune femme aussi naïve ne seraient pas toutes bonnes, elle avait plus souvent pris le rôle de mère-poule -ou de babysitter- que de wing-woman. Et si, parfois paradoxalement, elle la poussait à prendre plus de risques, elle n'était jamais loin, prête à intervenir si elle estimait que les choses prenaient une tournure qu'elle n'approuvait pas. Et tandis qu'un rire nerveux s'échappa de sa gorge, elle espéra que cette plaisanterie ferait office de point final à cette fâcheuse discussion. Non pas qu'elle cherchait à se dérober de potentielles représailles, mais il lui semblait plutôt clair que Joanne et elle s'étaient dit tout ce qu'elles avaient à dire sur ce sujet. C'était vers le futur qu'elle souhaitait désormais se tourner. Elle avait conscience ne pas avoir lui avoir dit ce qu'elle aurait voulu entendre -ça n'avait jamais été son genre-, elle espérait tout de même que la blonde, si non-satisfaite de ses explications, apprécierait au moins son authenticité, et aurait décelé en son discours une véritable volonté de réparer ses torts. Au moins se disait-elle touchée de sa tentative. Elle imaginait que c'était du positif, bien que savoir avoir alourdi le cœur de son amie de culpabilité, ce qu'elle avait essayé de prévenir, n'était pas pour la rassurer. « Tu as toujours été trop dure avec toi-même. » Murmura-t-elle avec un sourire. Combien de fois lui avait-elle répété ces mêmes mots depuis qu'elles se connaissaient ? Certaines choses ne changeraient jamais. Elle espéra silencieusement que leur complicité en fasse également partie, quitte à ce qu'il fasse la reconstruire. Elle cultiva cet espoir, et accueillit la demi-confession de la blonde avec un drôle de soulagement. Si elle n'entra pas dans les détails, son aveu ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Pour qu'elle lui dise une chose pareille, c'est qu'elle devait toujours avoir confiance en elle. Confiance fissurée peut-être, mais pas irréparable. « Tant mieux, déclara alors Sophia avec un enthousiasme exagéré, alimenté par l'envie de diffuser une situation qui rendait visiblement Joanne soucieuse. C'est tellement plus marrant quand on est plusieurs à déconner. Peut-être que ça m'ôtera un poids des épaules, de savoir que j'ai pas été la seule à avoir fait n'importe quoi ces quatre dernières années. » Plaisanta-t-elle. Bien que sa curiosité soit piquée, et qu'elle se demandait ce que sa Joanne avait bien pû faire en son absence, elle estima que s’enquit de ces ragots serait précipité. Et puis, peut-être qu'une partie d'elle était gênée de lui demander de se confier à elle, comme si de rien n'était. Elle préférait que ça se fasse petit-à-petit. « Voilà qui promet d'être une conversation passionnante. Autour d'un bon verre de vin. Enfin, quand tu seras en état, bien entendu. J'espère que tu n'as pas perdu ton palais, avec toutes ces grossesses. » Elle lui adressa un clin d’œil espiègle. Elle n'était pas certaine quel degré de gravité elle devait accorder à ces paroles. La blondinette ayant la fâcheuse tendance à se reprocher chaque pas qu'elle faisait de travers, elle ne savait pas tellement à quoi s'attendre. Enfin, jusqu'à ce qu'elles décident de s'asseoir pour en parler, elle s'en donnerait à cœur joie, spéculant sur les pires choses qu'elle pourrait l'imaginer faire. La jeune femme ne pouvant pas faire de mal à une mouche, la liste fut bien courte. Des ragots et du vin : un peu plus, et on pourrait croire que Sophia essayait de la prendre par les sentiments. En temps normal, ça aurait été une offre qu'elle n'aurait pas songé à refuser. Quatre années s'étaient écoulées, mais elle se souvenait très bien de qui elle avait sous les yeux. Et vice-versa visiblement, vu la nonchalance avec laquelle Joanne énonça ce qui semblait être une évidence à ses yeux, ce qui tira à la rouquine un sourire amusé. « Tu sous-entends que je réagis mal aux imprévus, Prescott ? » Elle haussa un sourcil pour renforcer l'illusion. C'était quelque chose qu'elle n'aimait pas admettre à propos de sa personne : son besoin de toujours mener la danse. Paradoxalement, agir sur des coups de tête lui donnaient l'impression de prendre contrôle sur une situation. Amusant dans le meilleur des cas, absolument irritant dans le pire, cette proportion à faire tout son possible pour avoir le dernier mot avait failli empoisonner sa relation avec Rhett avant même qu'elle ne commence, et Joanne en avait fait elle-même l'expérience maintes et maintes fois. « Tu as sans doutes raison. » Confessa-t-elle finalement, en détendant ses épaules.

Sophia s'étonnait de la facilité de leur échange. La conversation avait organiquement changé de cours d'une telle façon qu'on en oublierait presque qu'il s'agissait là de leur première véritable discussion en plus de quatre ans. S'il elle craignait qu'un malaise se soit installé et leur tiendrait sûrement compagnie un petit moment, ces courts moments, où on oublierait presque leur séparation, témoignaient de leur complicité. Chassez le naturel, et il revient au galop. Ses questions sur la grossesse de son amie ne lui avaient pas paru intrusive, et Joanne semblait n'avoir aucun problème à y répondre. La rousse écouta cette dernière avec attention, et ne put s'empêcher de hausser un sourcil à la mention de leur maison en cours de construction, visiblement amusée. « Rien que ça ? » A leur image. Sous son air taquin, elle se demanda à quoi ressemblait cette image. Elle s'était toujours imaginée Joanne à la tête d'une grande et belle famille. Et pendant une bonne partie de sa vie, c'était Hassan qu'elle avait imaginé à ses côtés. Cette image déchirée, elle n'avait jamais vraiment donné sa chance à Jamie, se méfiant de n'importe quel prétendant qui s'intéresserait de trop près à son amie. Si elle s'était montrée encourageante vis-à-vis de leur relation, elle n'avait pas cherché à le connaître plus que nécessaire, si tant qu'elle ne saurait dire quel type de gars Joanne s'était mis sous la dent. A leur image. Dans l'image qu'elle s'imaginait, Joanne était entourée de deux figure floues. Jamie et Daniel, pour ainsi dire deux inconnus. Cette pensée l'attrista, mais elle décida pour le moment de se concentrer sur le positif. « Je suis heureuse pour toi Jo'. Tu mérites de posséder tout ce que tu désires. » Ce n'était pas grand-chose en soi, et sorties de ces lèvres, cette déclarations semblait même plutôt niaise, pourtant Sophia réalisa qu'elle venait de dire quelque chose de très important. Savoir qu'elle était désormais à un point où elle pouvait réellement être heureuse pour son amie lui faisait penser que tout ce foutoir avait valu le coup, et que les réponses qu'elle attendait toujours viendraient en temps voulu. Elle ignorait si c'était cette réalisation, où la tirade de Joanne échoant ses propres pensées sur toute cette situation qui la rendirent si émotionnelle, mais elle se sentit sur le point de craquer à nouveau, à tel point qu'elle dut se mordre la lèvre. Un mélange des deux sûrement, la rétrospective du long chemin parcouru et la perspective qu'il ne finirait pas en cul-de-sac. Il pourrait être semé d'embûches, mais Sophia s'en fichait. En l'instant, la seule chose qui importait était que Joanne était prête à lui laisser une nouvelle chance. « Je veux tout entendre, commença-t-elle, un regain d'enthousiasme dans la voix. Ce qu'il s'est passé pendant mon absence. Pas tout d'un coup, mais petit-à-petit, si tu te sens confortable. » Elle avait envie de rattraper le temps perdu. Et puis, elle avait comme l'impression qu'elles avaient beaucoup de choses à se dire. « J'aimerais aussi revoir Jamie, puis rencontrer Daniel. Et si je n'ai pas été là pour lui, j'aimerais être là pour ce nouvel enfant. Si tu me le permet. » Ce n'était pas des exigences, mais bien son objectif. Elle ne voulait rien d'autre que de récupérer sa place d'antan dans la vie de Joanne, et ne cherchait pas à cacher cette ambition. Et si elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui accorde sa confiance sur un plateau d'argent sans la mériter, elle saurait être patiente et lui prouver qu'elle était de retour, cette fois pour de bon.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyJeu 18 Juil 2019 - 10:45

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Peut-être que Sophia avait traversé une période similaire à celle qu'avait pu vivre Joanne. Avec une perte certaine de repère, un bouleversement soudain, on ne savait plus vers quelle direction se diriger, savoir quelle voie était la plus sage et la plus sensée à suivre. Joanne avait du vivre cette période de perdition plus tard, d'une autre façon, en d'autres circonstances. Toujours est-il que durant ces périodes, l'une n'était pas là pour l'autre et peut-être était-ce leur absence qui avait causé le déséquilibre d'une balance qui paraissait pourtant parfaitement calibrée. Joanne ne pouvait que la comprendre lorsque son amie disait qu'elle se sentait complètement déphasée, dépassée par des événements qui auraient normalement la réjouir. "On ne contrôle jamais vraiment ses émotions ou ses sentiments, quand on est durant ces périodes-là." dit-elle d'un ton évasif, parvenant enfin à se faire une idée de ce que la rousse avait traversé. Certes, chaque émotion était vécue différemment par chaque individu, mais Joanne et Sophia se connaissaient si bien qu'elles parvenaient à se mettre dans les chaussures de l'autre. Ca les avait d'ailleurs été plus d'une fois d'ailleurs depuis qu'elles se connaissaient et il semblerait que ce lien si particulièrement fasse une nouvelle fois ses preuves. "Si tu es dramatique, alors qu'est-ce que je suis moi à côté." dit-elle en pouffant légèrement. Elle serait dans l'extrême. Quoi que Sophia était parfois excessive, mais à sa propre façon. Au fur et à mesure de leur conversation, l'écart semblait se resserrait. Au début, elles ne faisaient qu'attention à tout ce qui avait changé. Et voilà qu'elles retrouvaient des points qui ne s'étaient certainement pas laissés flétrir par le temps, la distance, et l'absence prolongée. Se rendant compte de cette proximité toujours existante, la future maman s'était mise sur le ton de la confidence, tout en restant très succincte dans ses explications. "Ce n'est un secret pour personne que l'une, sans l'autre dans les parages, est plus sujette à faire de sacrées erreurs." lui dit-elle avec un sourire complice. Quoique, par exemple, Joanne avait caché à Sophia pendant un temps, ses premières sorties seule avec Hassan. Si elle l'avait su d'entrée de jeu, la rousse l'en aurait empêchée coûte que coûte. "Je t'assure, il y a de quoi dire. La bouteille de vin y passera." lui répondit-elle avec sourire gêné. "Mais mon palais se porte très bien, je t'assure." Il fallait reconnaître qu'en fin de grossesse, Joanne commençait à se lasser de ne pas pouvoir manger tout ce dont elle a envie. Elle n'aurait pas été contre boire de temps en temps un verre de vin avec son mari devant la télé, ou durant un repas amoureusement préparé. Mais il y avait encore l'allaitement après la naissance du bébé, ce qui allait empêcher la petite blonde de boire encore pendant quelques temps. "Je sous-entends que tu as toujours détesté les imprévus, Miss Caldwell." rétorqua Joanne avec une spontanéité que seuls les plus proches d'elle avaient l'opportunité de le voir. D'ailleurs, Sophia n'avait pas apprécié être prise de court après que Joanne lui ai justement dit qu'elle était plus d'une fois seule avec Hassan. Elle avait vu sa mâchoire se serrer, un peu contrariée de ne pas avoir eu le contrôle sur les relations de son amie. Sophia avait fait cela dans le but de la protéger, d'éviter que des personnes mal avisées profitent de sa naïveté dans leur intérêt. Mais elle était tombée sur quelqu'un de bien au final. Même si ça n'avait pas été de suite très évident avec Jamie, le résultat était bien là, et Sophia n'avait pas pu tempérer les sentiments de sa meilleure amie. C'était comme ça. La blonde sourit avec amusement lorsque son amie souligna d'un air malicieux le projet ambitieux qu'était la construction de la maison. Rien que le lieu où elle allait se trouver était paradisiaque. Jamie ne s'était certainement pas gêné pour acheter un terrain particulièrement grand, n'importe qui serait tombé sous le charme. Bizarrement, Joanne s'imaginait très vite siroter un cocktail au bord de la piscine avec Sophia, un après-midi de semaine. Elle se demandait bien d'où elle venait, mais sur le coup, et à force de réflexion, cette image là lui semblait parfaite et lui mettait du baume au coeur. Elle avait envie de retrouver son amitié avec elle, plus que tout. Joanne échangea avec elle un sourire sincère  quand Sophia avouait être heureuse pour elle. "Ce n'était pas sans peine et sans pleurs." affirma-t-elle avec un rictus qui se fit ensuite un petit peu plus triste. Le bonheur était là, mais il avait été acquis durement, difficilement. Et une partie de Joanne redoutait quand même la suite, à se demander ce qui pourrait bien encore leur tomber dessus. Personne n'était à l'abri d'un imprévu. "Ca va en faire, des heures de conversation." Il y avait de quoi raconter, sur ces quatre dernières années. Autant d'un côté que de l'autre, très certainement. "Pour la plupart, ce sont des choses qui me pèsent encore. C'est juste... que je n'en parle pas." dit-elle avec un vague haussement d'épaules. Jamie était déjà son confident sur de nombreux sujets, mais il y en avait certains qu'elle ne désirait pas aborder avec lui. Elle faisait avec. Son quotidien était de toute façon naturellement bien chargé pour ne pas avoir à y songer. "Et j'adorerais que tu fasses la rencontre de Daniel. Même si tu ne l'as pas encore vu jusque là, ça ne t'empêcherait pas d'être là pour lui. C'est une véritable boule d'amour, celui-là." Bien qu'il avait une sacrée tendance à être sous les jupes de sa mère, le petit Keynes était un petit être bien sociable et avenant. Il allait adorer Sophia, c'était sûr et certain, Joanne n'avait absolument aucun doute là-dessus. "Tu pourras venir à la maison quand tu veux. Juste... attente un peu après l'accouchement, si tu n'y vois pas d'inconvénient." dit Joanne avec un rire nerveux. Elle aura bientôt deux enfants à sa charge et même si elle se réjouissait de cette perspective, elle savait bien que ça n'allait pas être de tout repos. Elle aussi aurait besoin d'un temps d'adaptation, d'acclimatation, elle devait aussi faire connaissance avec son deuxième enfant et jauger un caractère qu'il allait forgé au fil des semaines. "Mais ce serait avec plaisir. Je prévois de toute façon de prendre tout mon congé maternité et d'ajouter derrière des vacances pour être le plus longtemps possible avec eux. Tu seras toujours la bienvenue." dit-elle de sa voix douce. "Nous aurons alors tout le temps du monde pour discuter, mais, avec quelques interruptions de bébés." Bien sûr que beaucoup était à refaire, bien sûr que Joanne en attendait beaucoup de son amie. Mais elle désirait plus que tout de la retrouver et pour cela, elle devait bien lui faire comprendre qu'il y avait là tout un éventail de possibilités et qu'il y a avait de nombreuses opportunités à saisir.
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Message(#)swallow my pride ☆☆ (joanne) EmptyLun 19 Aoû 2019 - 8:28



< SWALLOW MY PRIDE >
WINTER IS HERE AND IT'S GOING ON TWO YEARS,
AND THINGS WERE LOOKING VERY GRIM,
BUT THEY'RE LOOKING GOOD AGAIN
FEAT. @JOANNE KEYNES
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La bouteille de vin y passera. Sophia voyait dans ces mots une sorte de promesse qu'elle était impatiente de pouvoir tenir. Joanne avait raison sur un point : il était largement temps qu'elles se retrouvent. Si les dérapages de l'une et de l'autre étaient indicatif de quoi que ce soit, c'était que les deux amies étaient tenues loin de l'autre depuis trop longtemps, et la rouquine était au moins heureuse qu'elles soient sur la même longueur d'onde à ce sujet. Et bien qu'elle ignorait à quel point cette hypothèse était vraie, elle ne pouvait s'empêcher d'y détecter seulement une once de vérité. Après tout, Joanne était probablement la seule personne qui aurait pû la déjouer de cette trajectoire dans laquelle elle s'engageait, si seulement elle avait daigné rechercher son aide. Et bien qu'elle ignorait les épreuves par lesquelles la blonde était passée, elle aimait penser que l'inverse aurait aussi été le cas, et qu'elle-même aurait pû aider, si elle avait été présente. Si elle avait été présente. Son regard se perdit dans le vide, et une pointe de culpabilité lui pinça le cœur à mesure que Joanne se soulageait timidement de secrets qu'elle avait vraisemblablement appris à garder pour elle. Sans jamais rentrer dans les détails, cependant, Sophia devait se mordre la langue pour ne pas quémander des précisions. Pas seulement parce que sa propre curiosité la tiraillait, ou parce qu'elle était pressée de rejouer son rôle de confidente, mais surtout parce qu'elle pouvait aisément deviner que ce que Joanne gardait pour elle pesait lourdement sur ses épaules, et que si elle était prête à laisser filer des indices pareilles à son ancienne meilleure amie qui venait tout juste de sortir de l'avion, c'était que les choses devaient être plus sérieuses qu'elle l'avait d'abord anticipée. Rendue coupable par l'image de Joanne devant tout gérer seule sans avoir personne à qui se confier, et s'en voulant presque pour avoir mis ses révélations cryptiques sur le compte de sa légendaire tendance à dramatiser, Sophia pinça les lèvres et s'autorisa à poser sa main sur la cuisse de son interlocutrice dans un geste chaleureux. Un geste indiquant qu'elle n'aurait dorénavant plus besoin de tout affronter toute seule, et de tout garder pour elle. Un geste indiquant qu'elle était là, et qu'en dépit de tout ce qui s'était passé, elle serait toujours là.

Et à mesure que la conversation s'engageait dans une direction plus heureuse, son malaise s'évanouit, pour laisser place à un sentiment de profonde satisfaction, tandis que les deux travaillaient mains dans la mains à la construction d'un futur commun. La bouteille de vin ne serait que le début, et si elle appréhendait un petit peu la rencontre avec les petits Keynes -ou du moins le premier d'entre eux-, ignorant à quoi s'attendre, elle gratifia Joanne d'un « Je n'en doute pas. » quand elle fit l'éloge de son fils, Daniel, et acquiesça avec vigueur lorsque cette dernière posa les conditions de leur prochaine sortie. « Quand tu veux. Tu me sonne, et j'accours. » Plaisanta-t-elle, en frottant la cuisse de son amie. « Tu me tiens au jus ? Quand le petit dernier ou la petite dernière nous rejoindra ? » Elle réfléchissait déjà à un cadeau de naissance, et un petit quelque chose pour Daniel également. « Et puis n'hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit. » Je ne suis jamais loin, voulut-elle ajouter, avant de se stopper pour considérer de meilleurs choix de mots. « Tu sais où me trouver. » t puis réalisant que ces mots marqueraient le début de la fin, elle s'autorisa un long soupir de soulagement. En dépit de son désir de rester dans cette bulle un peu plus longtemps, à parler de tout et de rien comme au bon vieux temps, elle se plia aux exigences de son amie, qui avait bien mérité un peu de repos. Sophia laissa le silence les enlacer, tout en réalisant que ce dernier ne demandait qu'à être brisé, ignorant sa requête. Elle avait encore tellement de choses à lui dire. Ces urges devraient attendre. Baby steps, pensa-t-elle en se pinçant les lèvres. Ces retrouvailles avaient été bien meilleures que ce qu'elle s'était imaginée, et elle ne souhaitait pas se risquer sur des chemins qui mettraient en péril leur lien a peine ravivé. Elle était satisfaite de ce qui avait transpiré sur le rebord de ce fleuve, et elle n'oserait pas en demander plus, bien que ses entrailles insatiables palpitaient déjà d'impatience. « Merci d'être venue, Joanne. » murmura-t-elle, brisant le silence. S'échangeant un sourire et un hochement de tête entendu, elles repartiraient bientôt chacune de leur côté, cette fois avec la certitude que leur chemin se croiseront de nouveau très prochainement, as it should.

Sophia emprunta le siens avec une pointe de tristesse dans le cœur, pour tout ce temps perdu, mais  également touchée par une vague d'espoir, pour tout ce qui restait à venir.
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