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 joamie + hands on a miracle

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptySam 15 Juin 2019 - 17:40

HANDS ON A MIRACLE
i've been losing sleep, please come to me tonight
Loin d'être mécontente que Jamie soit bien plus présent à la maison, son épouse ne restait jamais bien de lui. Même si ce n'était que pour s'installer confortablement sur le canapé à somnoler pendant qu'il s'occupait de ses obligations, devant l'ordinateur, assis sur une des chaises de la table de la salle à manger. Comme pour Daniel, les derniers mois de grossesse étaient particulièrement fatigants pour Joanne, ses journées manquaient parfois de rebondissements tant elle préférait s'allonger et s'endormir. Elle se réveillait dès que bébé se manifestait par quelques coups de pied et son mari appréciait toujours autant sentir ce contact là, amusé par ce poupon déjà en hyperactivité dans le ventre de sa mère. Ce n'était pas toujours très agréable pour elle, surtout quand les agitations se couplaient avec quelques contractions. D'ailleurs, c'en était une qui la réveillait de sa sieste l'après-midi là. Sans trop s'alarmer, elle se mettait en position assise et frottait longuement ses yeux, peinant à émerger correctement. La petite blonde se levait et s'approchait de Jamie, concentré sur son ordinateur et des affaires vraisemblablement pressantes. Elle déposa un baiser au sommet de son crâne. "Notre futur enfant me draine toute mon énergie." lui souffla-t-elle avec amusement. Sa main effleurait délicatement son dos pendant que son regard regardait l'écran de l'ordinateur portable sans trop faire attention à ce qu'il était en train de faire. Joanne fit ensuite un détour par la cuisine pour se servir un jus de fruits, avec l'espoir que cet apport en vitamines lui permettrait d'émerger un petit peu plus. N'étant pas en très grande forme depuis le réveil, elle avait opté à ce que Daniel aille en crèche pour la journée. Elle grimaça lorsqu'elle avalait une gorgée, sentant une nouvelle contraction. Les yeux rivés sur son ventre arrondi, elle passait sa main dessus, l'air perplexe. Il fallait dire que leur nouveau bout de chou se faisait désirer. Contrairement à son frère, il ou elle n'avait pas décidé de pointer le bout de son nez plus tôt que prévu. Au contraire, le bébé semblait particulièrement bien installé dans le ventre de sa mère. C'était idiot, mais c'était suffisant pour que Joanne s'en inquiète. Cette fois-ci, sa grossesse allait être menée à terme, aux alentours de la date initialement prévue. Chaque signe annonciateur n'était pas négligé. La valise était préparée, s'il y avait besoin de partir avec précipitation. La garde de Daniel avait été également organisée selon les circonstances. Ils avaient déjà été parent une fois, ils pouvaient enfin dire qu'ils savaient comment s'y prendre, plus ou moins. La douleur l'écoeurant d'avaler quoi que ce soit, elle abandonné son verre à moitié plein sur le plan de travail, lâchant un gémissement de douleurs. Mal au ventre, mal au dos, un peu partout. Sans dire mot, mais toujours grimaçante, elle se réinstallait sur le canapé. Et encore une autre contraction. A une intervalle suffisamment pour que l'on commence à se poser des questions. Elle récupérait son téléphone sur la table basse afin de lancer le chronométrer. Ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait – la dernière, c'était l'avant-veille. "Je dois avouer que c'est vraiment la partie la plus déplaisante d'une grossesse. Et ça, et quand on m'avait piquée le dos pour la péridurale, aussi." Douloureux souvenir. Elle poussait un nouveau gémissement de douleur, courbant son dos un petit peu vers l'avant. Joanne prenait de profondes inspirations, les yeux rivés sur le chronomètre. "Je pense que tu peux préparer les affaires pour de vrai, cette fois-ci. Vraiment." Juste six petites minutes depuis la dernière contraction et si Joanne avait bien retenu une chose, c'était ces temps d'intervalle.  Elle se levait du canapé et quand elle parvenait enfin à approcher de la porte d'entrée, Jamie était déjà là avec les affaires en main, prêt à ouvrir la porte. "Jamie, attends." lui dit-elle avant qu'il ne franchisse le seuil de la porte. Malgré tout, elle lui sourit et lui caressa la joue avec tendresse. "La prochaine fois qu'on reviendra ici, nous serons quatre." Et cette simple pensée était suffisante pour en avoir les larmes aux yeux. La fatigue et les hormones n'étaient certainement pas innocentes non plus. Joanne prit tout de même le temps de l'embrasser entre deux contractions avant de gagner la voiture non sans une certaine hâte. Elle ne lui en aurait pas voulu s'il préférait griller quelques feux rouges. Cette fois-ci, ils savaient très bien comment se rendre à la maternité, à qui il fallait s'adresser. Jamie avait peut-être roulé aussi vite qu'il le pouvait, mais le temps qui passait semblait être une véritable éternité pour Joanne, chez qui les contactions en intensité en crescendo. Ses doigts s'étaient crispés sur le cuir de son fauteuil. Malgré les gémissements, elle restait plutôt dans ses pensées, à tenter de se remémorer chacune des étapes à franchir, chaque chose qu'elle devrait à faire. Le fait qu'elle se persuadait d'avoir oublié certains détails l'angoissait de plus en plus. Et ça l'énervait aussi, de ne pas s'en rappeler. Mais tout allait bien se passer, c'était évident pour elle.
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptySam 15 Juin 2019 - 18:47

Le contact délicat des lèvres de Joanne sur le sommet de mon front me sort d’une forme de torpeur qui ne s’atteint que lorsque mon cerveau, rincé d’un certain sujet, se met en veille comme un ordinateur en surchauffe. Un léger sursaut me redresse l’échine tandis que ma vision trouble fait le point sur la jeune femme. J’embrasse le bout de ses doigts qui glissent le long de mon épaule et passe ma main dans le bas de son dos courbé par le poids de la grossesse. Un sourire échangé et mon regard se laisse de nouveau attiré par l’écran -difficile de m’en arracher lorsque ma tête est complètement dedans. "Notre futur enfant me draine toute mon énergie." souffle-t-elle, les traits en effet tirés par la fatigue. Je peux m’imaginer que fabriquer un humain à partir de rien et le transporter chaque heure de chaque jour pendant neuf mois n’est pas une sinécure. “Tu sais ce qu’on dit. Les filles volent un peu de la beauté de leur mère.” je réponds avec un sourire malicieux. Je ne manque jamais une occasion de glisser ce souhait d’avoir une fille et que mon pouse connaît très bien. Si j’ai daigné accepter le mystère autour du sexe de ce bébé-ci, je n’allais pas non plus me gêner pour spéculer à tour de bras. Comme si répéter assez souvent qu’avoir une fille serait du meilleur effet sur les photos de famille pourrait pousser le foetus déjà formé à réaliser mon souhait. “Pas que tu sois moins belle, hein, je me reprends rapidement. Tu es superbe, et rayonnante, et…” disparue dans la cuisine. On ne sait vraiment jamais avec les femmes enceintes. Les hormones sont des montagnes russes plongées dans le noir ; on peut craindre un looping au moindre mot de travers, et finalement, de tomber que dans une vague descente, voire même s’en sortir sans un regard noir. Malgré mon attention portée sur le papier en cours de lecture actuellement ouvert sur mon écran, j’entends de manière lointaine les quelques gémissements que sème Joanne en traînant des pieds d’une pièce à l’autre. Le froissement du tissu du sofa suffit à m’indiquer qu’elle s’est installée non loin de moi, de nouveau allongée. "Je dois avouer que c'est vraiment la partie la plus déplaisante d'une grossesse. Et ça, et quand on m'avait piquée le dos pour la péridurale, aussi." Je grimace. Je n’ai jamais été le genre de petit garçon a craindre les piqûres. Mais la taille de cette aiguille là est encore bien ancrée dans ma mémoire, et la simple idée qu’il faille l’enfoncer dans un endroit aussi fragile que le dos me donne la chair de poule. Cependant, malgré l’imminence de ce moment, je me le remémore avec cette sensation lointaine, comme si nous avions encore des semaines devant nous. “Je n’imagine même pas la sensation.” Un nouveau râle de la part de la jeune femme mange la fin de ma phrase sans que je ne m’en inquiète pour autant. Mes doigts pianotent toujours sur mon clavier, mes yeux plissés par la concentration fixent les lignes de texte à travers mes lunettes. "Je pense que tu peux préparer les affaires pour de vrai, cette fois-ci. Vraiment." Et sans rien réaliser de la signification de ces paroles sur le moment, je demande spontanément ; “Est-ce que je peux juste finir cet e-mail ? Je…” Mon regard se pose sur ma femme, ses joues rouges jusqu’aux oreilles et ses dents serrées par une douleur dont je n’aurais sûrement jamais pleinement conscience. Le mail paraît soudainement assez superflu. “Ok, j’y vais, tout de suite, pardon.” La valise est déjà prête sous le lit, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis prêt à décoller. Un dernier baiser avant de jouer le chauffeur puis la balle anti-stress pour les délicats doigts particulièrement crispés de ma douce, et nous prenons place dans la voiture. Au bébé, j’adresse un dernier voeu ; “S’il te plaît, ne naît pas dans la voiture, c’est de la vachette.”

Les larges boulevards de Brisbane n’ont jamais paru aussi longs que durant ces dizaines de minutes qui nous ont séparés de la maternité. Le sang froid et les deux mains sur le volant, je jette un furtif coup d’oeil de temps en temps vers une Joanne en peine mais paraissant plus sereine que la première fois qu’ils étaient passés par là ensemble. “Tu gères comme une cheffe.” je lui assure, trouvant la banalité des paroles presque stupide mais ne trouvant pas mieux à articuler vu les circonstances. Si ce n’est, une fois le bâtiment en vue au bout d’une rue ; “On arrive bientôt.” C’est sans cérémonie que je me gare face à l’entrée des urgences. Valise dans une main, j’aide Joanne tant bien que mal à sortir de la voiture et effectuer les quelques pas nécessaires jusqu’à l’intérieur du bâtiment. Je l’abandonne sur une chaise un peu avant le comptoir d’accueil. “Joanne Keynes. Je crois que nous en sommes à une contraction toutes les quatre minutes ?” D’un coup d’oeil par dessus l’épaule, je demande confirmation à ma femme qui saurait me corriger au besoin. “On s’en occupe.” m’assure-t-on avec un sourire rassurant. Ce qui n’est étrangement pas nécessaire ; tout ce déjà-vu me rend bien plus détendu que lors de la naissance de Daniel. Le tout est de réaliser que d’ici quelques heures, un second bébé agrandira la famille, et de cette réalité-là je me sens encore un peu éloigné. Bientôt, on apporte un fauteuil roulant afin de transporter Joanne jusqu’à sa chambre. “Ca va aller. Tu connais tout ça par coeur maintenant.” lui dis-je avant de déposer un baiser sur son front à mon tour, convaincu que rien ne pourrait mal tourner.  

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptySam 15 Juin 2019 - 20:01

HANDS ON A MIRACLE
i've been losing sleep, please come to me tonight
Toute la scène semblait relever du surréalisme pour elle. Pourtant, la douleur avait de quoi lui faire garder les pieds sur terre. Qu'un bonheur n'arrivait pas sans quelques obstacles. Mais ceux vécus par le couple étaient considérable, particulièrement difficiles à surmonter. Et pourtant, ils y étaient. Là, dans le véhicule, Jamie n'ayant cure du code de la route. Ses encouragements la faisaient sourire, leur regard s'échangeait une complicité qui leur était propre. Le beau brun n'avait toujours été dans une position confortable, ne sachant guère à quoi pouvait bien ressembler les douleurs lancinantes de son épouse. Mais il persévérait dans ses encouragements, dans un optimisme qui avait parfois tendance à lui manquer ces derniers temps. Il savait qu'elle était loin d'être douillette. A la santé fragile certes, mais si elle se plaignait de douleurs, ce n'était pas du cinéma. Le trajet semblait durer une éternité, ce qui la fit soupirer entre deux cris de douleur. Enfin, ils arrivaient devant l'hôpital. Cette fois-ci, ils y allaient pour une excellente nouvelle. Sinon, la petite blonde ne serait pas là à sourire de soulagement à l'idée de savoir qu'elle allait bientôt enfin pouvoir mettre son deuxième enfant au monde. "Tu as vu ? Elle t'a écouté. Le cuir est presque intact." Peut-être un peu plus froissé par endroit, du aux mains crispées de sa chère et tendre. Ce n'était qu'après coup qu'elle se rendit compte de son lapsus. Elle avait dit elle. Peut-être que c'était parce que Jamie avait sans cesse continué ses insinuations et ses désirs quant à avoir un modèle réduit de son épouse pour fille. "Ou il." rectifia-t-elle après coup, avec un rire amusé, avant de se faire surprendre par une nouvelle contraction. Jamie l'aida délicatement à s'installer sur une chaise pendant qu'il s'occupait d'une partie un peu plus administrative. Pendant ce temps, elle prit le temps de faire de profondes inspirations afin de calmer un rythme cardiaque particulièrement affolé. Oui, elle appréhendait quand même un peu. Joanne tentait de se convaincre que ça devait être du lot de toutes les mamans,qu'importe le nombre d'accouchements elles aient pu avoir. Il se retourna vers elle afin de confirmer les intervalles entre chaque contraction et Joanne approuvait d'un signe de tête. Une infirmière ne tardait pas à se manifester avec un fauteuil roulant afin d'accompagner Joanne en chambre. Elle réceptionnait volontiers le baiser que lui offrait son époux sur son front déjà un petit peu humide, avant qu'ils ne se rendent en chambre. On lui donnait une chemise d'hôpital afin qu'elle puisse se changer, avec l'aide de Jamie. Après, il fallait attendre que l'anesthésiste ne vienne la chercher afin de lui poser la péridurale. Mais en attendant, la future maman se permettait de s'allonger dans le lit "La meilleure partie reste à venir." dit-elle avec une ironie qu'elle avait toujours très peu employé au cours de sa vie. Allongée sur le côté en direction de son époux, elle le regardait avec tendresse. "Ca va ?" finit-elle par lui demander après un long moment d'observation. Ce n'était pas une question posée à la légère, ni à répondre par réflexe par un petit oui dans le seul but de la rassurer. Ils avaient déjà vécu cela, ils connaissaient les procédures, ce qu'il pouvait se passer. "Tu arrives à le réaliser ?" Parce que elle, non. "Je n'ai pas vu le temps passer, honnêtement. Si ce n'est le dernier mois, où ça commençait vraiment à faire long." Un phénomène connu chez toutes les mamans, qui, après l'enthousiasme de la maternité, en a assez de tous les aléas quotidiens qui étaient toujours liés à la grossesse. Joanne avait particulièrement hâte de se débarrasser de cette fatigue qu'elle cumulait depuis plusieurs semaines. Elle savait très bien que cela n'allait pas pouvoir être le cas avant de très longs mois encore, surtout si bébé n°2 décide de faire ses nuits bien plus tard que la moyenne habituelle. "J'ai hâte que Daniel fasse sa connaissance, aussi. Il fera un excellent grand frère." Sa bienveillance naturelle se devinait facilement chez lui. "Mais comme la jalousie et la possessivité sont des traits prédominants dans cette famille, il se pourrait que ce soit compliqué pendant un certain temps." Il n'y avait pas besoin d'être psychologue ou psychiatre pour faire face à cette évidence. Elle ne pensait pas nécessairement qu'à la relation fraternelle, elle incluait aussi leur couple dans l'histoire, et la relation entre parents et enfants. La famille s'agrandissait, ce qui dupliquait les liens, les intensifierait même un petit peu. Qui sait ce qu'il pourrait advenir. Si ça arrivait, elle savait que ce serait particulièrement difficile à gérer. Joanne grimaçait une nouvelle fois de douleurs, sa main posée sur son ventre. "Madame Keynes ?" dit une infirmière après avoir discrètement toqué à la porte. "L'anesthésiste est actuellement en train de gérer une urgence, mais il viendra s'occuper de vous tout de suite après." dit-elle avec un sourire, gênée de devoir faire patienter la patiente avec une douleur qu'elle ne pouvait pas vraiment gérer. "Pas de problème." répondit Joanne en acquiesçant d'un signe de tête. D'un sens, ça la soulageait un petit peu de faire retarder une étape qui la faisait appréhender peut-être plus que l'accouchement lui-même.
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptySam 15 Juin 2019 - 22:37

Il est difficile de passer outre ce sentiment d’impuissance qui vous envahit lorsque vous voyez votre femme se crisper de douleur tout en ayant malheureusement conscience de ne rien pouvoir y faire -et que le pire est à venir. Les contractions sont les coups de semonce en attendant la bataille à venir. Elles provoquent à la fois l’appréhension, et la hâte que les choses se terminent. Neuf mois, c’est une longue attente et un véritable marathon physique. C’est un constat que je fais à chaque fois qu’il m’est donné de poser le regard sur le ventre nu de Joanne. Je l’aide à enfiler la robe d’hôpital en craignant presque de la toucher et de provoquer une douleur ici ou là, que ma présence empire d’une manière ou d’une autre une épreuve déjà difficile à traverser. Une fois la jeune femme allongée dans la chambre, je me fais petit, au fond d’un fauteuil dans un coin de la pièce. "La meilleure partie reste à venir." L’aiguille. Les étriers. Le lot entier. Et bien sûr, toutes les heures de travail avant d’avoir un nouveau né dans les bras. “Tu es prête à être la reine du show ?” je réponds avec la même ironie. Après tout, avec toute l’équipe médicale autour d’elle, elle sera bel et bien le centre du monde. Un comble pour une femme qui méprise tant d’attirer l’attention. Soucieux de ne pas parler outre mesure afin de ne pas me transformer en pollution sonore, je demeure discret auprès de Joanne et lui adresse un sourire rassurant. "Ca va ?" demande-t-elle, sûrement soucieuse. Et le fait est que je suis serein, que j’ai confiance en elle et dans le personnel pour que les prochaines heures se déroulent sans accroc. L’appréhension est minime, et l’excitation grimpe. Je n’attends qu’une chose ; faire la connaissance de mon deuxième enfant. “Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question.” dis-je en réponse. Je n’ai pas la moindre importance pour les moments à venir. Je me contente d’être là et d’essayer de me faire à l’idée que cette naissance est imminente. La première fois était terrifiante. Celle-ci semble presque irréelle. "Tu arrives à le réaliser ?" “Pas vraiment, non.” je confesse avec un rire. Mais je ne crois pas que ce soit le genre de chose à laquelle qui que ce soit s’habitue. "Je n'ai pas vu le temps passer, honnêtement. Si ce n'est le dernier mois, où ça commençait vraiment à faire long." Etant plus souvent à la maison depuis quelques temps, j’avais pu moi-même constater la fatigue grandissante de Joanne. Je pense que cela nous rassurait tous les deux que je puisse travailler à distance de temps en temps afin de lui tenir compagnie et veiller sur elle. “Je te revois encore dans la robe que tu avais pour la soirée GQ où il n’y avait même pas un petit bump et j’ai l’impression que c’était hier.” Le temps file. L’étape suivante consistera à tous deux survivre au premier jour d’école de Daniel. Les mois sont des clignements de paupières. "J'ai hâte que Daniel fasse sa connaissance, aussi. Il fera un excellent grand frère." Immédiatement, je songe à Oliver. Daniel et lui ont des parallèles en termes de caractères qui m’ont toujours fait tendrement sourire. Je ne doute pas une seconde qu’il sera un aussi bon grand frère que le mien l’a été pour moi. Ce que je redoute, c’est de ne pas être à la hauteur afin d’éviter que l’histoire de ne répète. Et je sais déjà que les années me rapprochent toujours plus de ce que j’abhorre d’être plus que tout. "Mais comme la jalousie et la possessivité sont des traits prédominants dans cette famille, il se pourrait que ce soit compliqué pendant un certain temps." Esseulé dans mes pensées un court instant, je reviens auprès de Joanne et retrouve mon sourire. “On devra juste s’assurer qu’il ne mette pas le bébé dans la poubelle pendant les premiers mois, et après tout ira bien.” A trois ans, on a des solutions farfelues aux problèmes qui se posent. Je me souviens bien avoir assuré à Daniel que non, le docteur n’allait pas éclater Maman comme un ballon de baudruche pour faire sortir le bébé. Alors que la porte s’ouvre, j’ai bon espoir qu’on vienne soulager mon épouse de ses douleurs ; malheureusement, l’anesthésie demandera un peu d’attente supplémentaire. La patience n’était pas reconnue comme l’une de mes qualités principales, mon pied commence à doucement tapoter sur le sol. “Je pourrais appeler Irene pour qu’elle aille chercher Daniel à la crèche et qu’elle le garde jusqu’à demain. Comme ça, je peux rester avec toi, tu seras tranquille pour te reposer, et je le ramènerais ici dans la matinée.” Cela me paraît être la meilleure organisation. Je pourrais également appeler la femme de ménage afin qu’elle s’occupe exceptionnellement de nourrir les chiens. Le pragmatisme permet mon esprit de se détourner de la douleur que je lis sur le visage de Joanne. “Et sur le chemin de la maison, quand tu sortiras, nous pourrions passer chercher des énormes pizzas. Ou des sushis.” Sans oublier d’ouvrir une de ces bouteilles de vin qui n’attendent que cette naissance depuis tout ce temps pour être enfin bues. Reprenant un air plus sérieux, je me penche vers Joanne et lui propose une main tendue. “Tout va très bien se passer, d’accord ?”  

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptySam 15 Juin 2019 - 23:31

HANDS ON A MIRACLE
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Ce n'était pas par nervosité que Jamie se permettait de sortir quelques plaisanteries pour détendre l'atmosphère. Il était même incroyablement serein pour cette fois-ci, que c'en était déroutant. Il avait toujours préféré être le maître de la situation, à contrôler tous les paramètres possibles pour ne laisser aucune marge d'erreur possible. "Ca va être d'un glamour." répondit Joanne avec un rire nerveux qui généra une nouvelle contraction. La position qu'elle allait devoir adopter était loin d'être séduisante, encore moins tous les détails qui s'ajoutaient aux atouts de l'accouchement. Afin de penser un peu à autre chose en attendant, elle lui demandait tout simplement comment ça allait. Sans grande surprise, il détournait la question avec brio. "C'est pourtant bien à toi que je le demande." lui répondit-elle doucement, avec un sourire taquin. Ce n'était pas parce que c'était elle qui allait devoir faire le plus gros du travail que, pendant quelques minutes, elle ne pouvait pas se permettre de centrer l'attention sur son cher et tendre. Sans trop insister là-dessus, elle avait poursuivi par d'autres questionnements en relation avec un accouchement qui se voulait imminent. Jamie lui se rappelait de l'une de leurs soirées mondaines, où Joanne était déjà enceinte et où son physique ne laissait rien présager de la sorte. Et dire que le jour où elle le lui avait annoncé, ça l'avait révulsé, tant il craignait déjà de s'attacher à cette toute petite chose avant de la perdre sans pouvoir faire quoi que ce soit. Une attitude qui avait choquée la jeune femme, qu'elle avait bien sûr pardonné, mais qui parfois lui revenait subitement en mémoire. Mais il était vrai que le temps avait ensuite filé entre leurs doigts, et qu'ils avaient pu se rendre compte que son ventre s'arrondissait de semaine en semaine. Et que Daniel, lui aussi, grandissait de plus en plus. Les valeurs du temps semblaient avoir changé du jour au lendemain et que le couple Keynes n'avait pas été prévenu de ce changement radical. La petite blonde remarqua que Jamie s'était perdu dans ses pensées pendant quelques minutes. Elle se demandait bien à quoi il pouvait songer. Mais dès qu'elle avait repris la parole, son visage s'illuminait à nouveau comme si de rien n'était, ne laissant aucun indice de ce à quoi il pensait auparavant. Encore une fois, Joanne lâchait un rire. "Qui sait, d'autres idées lui viendront en tête d'ici là. Peut-être qu'il cherchera à innover un petit peu." répondit-elle avec un fin sourire. Cela lui faisait du bien, de penser un petit peu à autre chose, d'imaginer comment serait la suite, avec un nouveau Keynes pour venir compléter la famille. C'était tout simplement imprévisible. "C'est parfait." répondit-elle après avoir écouté l'organisation que Jamie avait prévu par rapport à leur fils. Il ne valait mieux pas qu'il soit ici avant que le bébé ne soit là et Irene n'avait jamais refusé de le garder quand les Keynes venaient solliciter son aide. "Tout ce que tu voudras, à partir du moment que c'est copieux. Promis, j'aurais un peu plus qu'un appétit d'oiseau." Car Joanne n'avait jamais été une grande mangeuse, mais elle n'était pas contre se faire plaisir une fois le bébé arrivé. Elle n'aurait ainsi plus à s'inquiéter si elle pouvait manger du lait cru ou pas – un exemple parmi d'autres parmi toutes les restrictions alimentaires d'une femme enceinte. Joanne le regardait s'approcher d'elle afin de le tendre une main qu'elle prenait volontiers. Ce simple contact la faisait sourire : décidément, en toutes circonstances, ses petites mains à elle étaient toujours plus froides que les siennes. Son pouce caressait le dos de sa main pendant qu'elle acquiesçait silencieusement de la tête à ce qu'il disait. Malgré elle, elle fut prise d'une vague d'appréhension qui la fit fondre en larmes très rapidement. "Fichues hormones." dit-elle en posant sa main libre sur ses yeux. Même si le cas échéant, c'était certainement la fatigue et la douleur qui la rendaient bien plus sensibles et émotives. "Je l'espère." souffla-t-elle, après un hoquet. "J'aimerais que tout se passe parfaitement bien." A peine eut-elle fini de prononcer sa phrase que la même infirmière qu'avant venait à nouveau toquer à la porte. "Nous allons vous posez la péridurale. Mr. Keynes, je peux vous demander de sortir de la chambre pendant le soin, s'il vous plaît ?" demanda la jeune femme avec un sourire. Joanne échangea avec lui un dernier regard plus tétanisé qu'autre chose avant qu'il ne quitte la pièce. "Il ne peut vraiment pas rester ?" se risquait à demander Joanne. "Le médecin préférerait qu'il sorte pour des raisons d'hygiène." expliqua calmement la soignante. Joanne lâchait un soupir en guise de résiliation avant de se redresser pour s'asseoir au bord du lit. La position pour poser la péridurale, elle s'en souvenait bien. L'ensemble du soin lui semblait interminable. Surtout lorsque l'on savait que c'était un interne d'anesthésie qui était en charge de poser la péridurale. Joanne s'était dit pourquoi pas, il fallait bien qu'il exerce le métier, et tout s'était très bien passé malgré la douleur lors de son premier accouchement. Le dos courbé en avant, elle tentait de garder son calme. Ses mains tremblaient et se crispèrent de plus belle une fois l'immense trocart inséré entre deux de ses vertèbres. Tout aurait pu se terminer là si l'interne n'avait pas échoué dans son soin. Une fois, puis deux fois, puis trois fois. Un véritable calvaire, si bien que la future maman le suppliait presque de ne pas lui faire la péridurale au risque de vivre encore plus désagréablement son accouchement. Durant le quatrième essai le senior fit enfin son apparition, manifestement agacé que son apprenti ait joué la carte de la persévérance sans attendre l'avis d'une personne plus expérimentée. Afin d'éviter de devoir la piquer une nouvelle, le médecin tentait de rattraper la casse en prenant le relais de l'interne. Il n'aurait pas mis sa main à couper que le cathéter soit bien positionné, mais préférait le laisser en place et tester son efficacité. "On va la laisser tranquille un peu, là." dit l'anesthésiste les lèvres pincées, le regard insistant et pesant sur son interne, toujours bien agacé qu'il n'ait pas fait appel à lui plus tôt. Au même moment, on aidait une Joanne en larmes à se réallonger et on laissait rentrer son époux. Dans l'initiative de s'excuser, l'interne s'essayait malgré de se rapproche de Joanne et d'effleurer son épaule pour avoir son attention. La jeune femme sursauta, presque apeurée et lui dit. "Ne me touchez pas." Elle croisa rapidement son regard. "Ca va aller, je vais bien." Un mensonge que Joanne serait prête à croire en dépit de ses contractions répétitives. "Je viens de te dire qu'on allait la laisser tranquille. Allez, ouste." dit l'anesthésiste d'un ton posé, mais ferme. Enfin, on laissait les Keynes un peu seuls. A nouveau allongée sur le côté, elle avait à nouveau spontanément tendu sa main dans l'espoir de retrouver le doux contact de Jamie. "Ca va aller." se répétait-elle, le regard dans le vague pendant une minute. "Quatre fois. Il a essayé quatre fois." avait-il fini par souffler à Jamie en essuyant succinctement ses larmes.
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 12:42

Il n’en fallait évidemment pas plus pour que ma chère femme au naturel émotif verse quelques larmes. La faute aux douleurs, aux hormones, à l’angoisse face à l’imminence de l’accouchement peut-être. Comme un surplus d’informations, d’émotions, qui roulent sur ses joues afin de décharger un peu de pression. Je souris tendrement à Joanne et passe un pouce sous ses paupières humides avec délicatesse. "J'aimerais que tout se passe parfaitement bien." souffle la jeune femme aux nerfs mis à rude épreuve. Et même si je sais qu’il y a des chances que toute la procédure ne soit pas parfaite du début à la fin, mon rôle est avant tout d’être confiant et d’inspirer autant que possible cette sérénité à Joanne. Toute angoisse de ma part, tout stress, toute inquiétude serait décuplé chez elle. Être la main à serrer, c’est un peu plus que d’être seulement présent ; c’est être l’autre pendant de la balance, et équilibrer ce mélange de peine et de fatigue avec du calme et des encouragements. “J’ai confiance en toi.” lui dis-je en chauffant ses doigts entre les miens. Si je pouvais lui épargner la douleur, je le ferais. Un claquement de doigts et le bébé serait là sans avoir à passer l’épreuve de l’accouchement. Mais je suppose que la responsabilité d’un petit être se mérite, qu’il faille se montrer à la hauteur dès le commencement, dans les heures qui précèdent sa venue au monde. Comme une première preuve, pour lui et pour nous, de ce dont nous sommes capables les uns pour les autres. Car c’est dans ces moments que les personnes se révèlent, dans la peur, sous la pression. Et si l’instant précis de la venue d’un enfant ne fait pas ressortir toute la solidité des futurs parents, alors qu’est-ce qui le pourrait ? Peu après, l’infirmière est de retour. La péridurale doit être installée et je suis invité à quitter la chambre. Malgré la protestation de Joanne, l’équipe médicale a le dernier mot. “Je reviens vite.” je lui assure avant de sortir dans le couloir, au milieu des autres pères soucieux. Profitant de ces quelques minutes de répits, je me rends à l’extérieur pour prendre l’air. Mais afin que mes pensées ne terminent pas en carambolage dans mon crâne, je sors mon téléphone et commence par appeler Irene, qui accepte de prendre Daniel en charge jusqu’à demain, puis Victoria pour prévenir de mon absence des prochains jours. C’est l’unique moyen d’avoir un tant soit peu de contrôle sur un événement où je n’en ai foncièrement aucun. Planifier, garder la tête froide, c’est me rassurer et donc, rassurer Joanne. Cela fait, je retourne auprès d’elle dans la chambre d’hôpital. Elle est bien plus en larmes que lorsque je l’avais laissée au soins de l’anesthésiste. Je reprends ma place à côté du lit, et sa main au creux de ma paume. "Quatre fois. Il a essayé quatre fois." confesse-t-elle. Un fiasco pour débuter cet accouchement n’était vraiment pas ce dont la jeune femme avait besoin. Mon imagination censure déjà la vision et la douleur d’un seul essai ; s’y reprendre à plusieurs fois ne m’est pas envisageable. “Je suis désolé.” je murmure, démuni. Je sors de quoi éponger un peu son front en sueur dans l’espoir que cela lui apporte un maigre confort. “Respire, mon coeur.” Les hoquets qui érectent de ses larmes de douleur ne l’aident sûrement pas à retrouver son calme ou à gérer l’intensité des contractions. Je doute qu’un trait d’humour soit bienvenue, et répéter que les choses iront bien ne serait pas mieux accueilli. Désormais, il n’y a plus qu’à espérer pour que cela n’aille pas de mal en pis. “Ca sera bientôt fini. C’est la dernière ligne droite.” je continue de souffle tout bas, ne songeant qu’à apaiser Joanne. Je crois toujours en elle, en sa persévérance. “Irene s’occupe de tout. Vee t’envoie du courage.” Le seul souci restant pour la jeune femme est de faire sortir ce bébé, ce qui est amplement suffisant. “Je t’aime.” J'imagine qu'il n'y a rien de plus pour moi à dire ou à faire dans le cas présent. Juste être là.

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 14:07

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Il n'y avait plus qu'à espérer que la péridurale soit efficace, pour en avoir tant souffert durant la pose. Jamie ne pouvait rien faire de plus que de montrer son soutien autant que possible. Etre cette personne calme, prêt à rassurer, à soulager les maux autant que faire se peut. Cela devait être frustrant pour lui, se disait Joanne, de savoir qu'il ne pouvait pas faire grand chose de plus pour l'aider, d'une manière ou d'une autre. Une fois le calvaire terminé, il avait rapidement retrouvé sa place auprès d'elle. Il s'était équipé d'une petite serviette afin de pouvoir éponger son front, dans l'espoir d'apporter un minimum de confort à son épouse. Face à son geste affectueux, elle esquissait un maigre sourire, tentant au possible de se concentrer sur sa voix, qu'elle avait toujours adoré entendre – et cet accent britannique dont il ne se déferait jamais –, plutôt que l'intensité de ses contractions. Elle savait que d'une minute à l'autre, on allait l'emmener en salle de travail, là où le plus dur restait encore à faire. Jamie continuait à prononcer des phrases d'encouragement. L'on sentait qu'il mesurait ses mots, sachant très bien comment son épouse réagirait, surtout qu'elle était déjà à l'apogée de la fatigue et de l'émotivité. "Tu les remercieras pour moi." lui souffla-t-elle d'un air reconnaissant. Parfois, elle serrait un peu plus sa main bien malgré elle. Ses contractions commençaient à s'intensifier et elle espérait que son obstétricien soit rapidement disponible pour être présent. Le premier accouchement de Joanne ne s'étant pas très bien passé, l'équipe médicale avait décidé qu'il serait préférable qu'une présence d'un spécialiste et d'un anesthésiste soit nécessaire s'il y avait la moindre complication, l'objectif étant que la future maman n'ait pas de saignements similaire à ce qu'elle avait déjà eu en post-partum. "Je t'aime aussi." Et ils allaient bientôt faire la connaissance du nouveau fruit de leur amour. Non sans peine, non sans sueur, mais le jeu en valait tellement la chandelle. C'était incomparable, aux yeux de la petite blonde. L'obstétricien fit enfin son apparition, le sourire aux lèvres. Après les salutations, il n'avait même pas à demander à Joanne de se mettre sur le dos afin de pouvoir l'ausculter et d'estimer l'imminence de la venue au monde du bébé. La jeune femme gardait précieusement la main de Jamie dans la sienne. "Je ne suis pas certaine que la péridurale fasse de l'effet." finit par dire Joanne en grimaçant. "Oui, le Dr. Anderson m'a dit que la pose a été... difficile." répondit-il avec un air assez embêté. "Nous allons devoir vous poser une perfusion, en préventif." ajouta-t-il après une seconde de réflexion.  Il restait silencieux le temps de l'auscultation avant de se lever et d'annoncer qu'elle allait être emmenée en salle de travail. Là-bas, on mettait un brassard à Joanne afin de lui contrôler la tension, un saturomètre au bout du doigt pour vérifier la concentration en oxygène dans son sang, et quelques électrodes disposés de par et d'autres de son ventre afin de surveiller les pulsations du bébé. Une infirmière lui posait ensuite une voie veineuse périphérique. Geste qui, cette fois-ci, s'était passée sans encombre. "Ca y est. Je suis toute équipée." dit-elle à Jamie avec un léger rire, pendant que l’obstétricien près d'elle afin de palper son ventre pour s'assurer que le bébé soit toujours dans la bonne position. "En tout cas, bébé est bien en place." lui assura-t-il. Joanne avait déjà été informée durant les consultations précédentes qu'ils ne la laisseraient pas faire une période de travail aussi longues que la première fois, les risques étant désormais bien connus et bien présents. Il fallait avouer qu'elle se refusait de croire qu'elle aurait besoin d'une autre alternative d'accouchement que celle qu'elle avait connu. Le forceps, très peu pour elle. Et ce fut donc sur un tableau confiant et serein, malgré les douleurs persistantes, que commençait le travail. Jamie avait de nouveau droit à avoir la main broyée par son épouse pendant qu'elle subissait des séries de contractions. Les médecins n'étaient jamais bien loin. Joanne tentait de faire quelques exercices de respiration que la sage-femme lui avait conseillé, mais qui était très rapidement interormpus par de nouvelles douleurs. Une partie d'elle aurait préféré d'être de meilleure compagnie pour Jamie, pendant toutes ces heures, mais les contractions la rendaient très peu loquaces. L'anesthésiste était toujours irrité que la péridurale ait été mal posée et qu'elle soit par conséquent inefficace. Il avait eu un maigre espoir que la diffusion montre un semblant d'efficacité, mais ce n'était pas le cas. Au bout de plusieurs et longues heures, l'obstétricien était arrivé avec l'échographe afin d'avoir un visuel plus précis sur le bébé. Il jetait un oeil sur les constantes de Joanne, sur les battements de coeur du bébé. Songeur, il restait quelques minutes silencieux avant de se relever et de dire, avec un air particulièrement sérieux. "Mr. et Mrs. Keynes, je pense qu'il serait plus sage d'envisager une césarienne." Le coeur de Joanne ne fit qu'un bond dans sa poitrine. "Pardon ?" s'exclama-t-elle, particulièrement apeurée de subir une intervention chirurgicale. "Nous sommes encore plutôt dans les délais que nous nous étions fixés avec mes collègues, le placenta est fixé un petit peu trop bas au niveau de l'utérus, ce qui empêche le bébé de pouvoir correctement passer." expliqua-t-il d'un ton calme. "Ce phénomène n'était pas visible sur vos échographies précédentes. Mais les risques de saignements sont particulièrement élevés et je ne voudrais pas attendre que votre bébé ou vous en souffriez de quelque manière que ce soit." Aux gouttes de sueurs qui perlaient tout son visage s'ajoutaient des larmes de panique sur le visage déjà bien pâle de la jeune maman. "Je sais combien vous teniez à accoucher par voie basse, Mrs. Keynes." ajouta-t-il. "Mais ma conscience ne me permet de vous laisser courir un tel risque." A cela, l'anesthésiste espérait qu'elle ne fasse pas l'une de ses crises de panique : un manque d'oxygène à la mère et à l'enfant n'était vraiment pas nécessaire. "Et étant donné que la péridurale n'est pas utilisable, il faut que nous fassions une anesthésie générale, que nous ferons durer le moins longtemps possible pour qu'elle puisse se réveiller au plus vite." Ils ne voulaient certainement pas lui infliger plus de souffrance en tentant de lui poser une nouvelle  péridurale, surtout que l'effet n'était pas immédiat. "Vous pouvez être présent lors de l'intervention si vous le désirez." ajouta-t-il en s'adressant à Jamie. Il levait un champ opératoire pour dissimuler l'intervention elle-même s'il ne voulait pas voir comment cela se procédait, et cela lui permettrait de rester aux côtés de son épouse et de faire la première rencontre avec son deuxième enfant. "C'est pas vrai..." dit Joanne en larmes, en couvrant ses yeux d'une main pour à peine dissimuler ses pleurs. Elle ne savait ce qui l'angoissait le plus : l'intervention en elle-même ou l'anesthésie générale. Elle comprenait le positionnement du médecin, l'approuvait, mais restait extrêmement difficile à accepter.
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 16:02

La douleur allant crescendo pour la jeune femme, il fut rapidement évident que la péridurale si laborieusement installée ne faisait pas assez effet pour soulager Joanne. Les minutes passant en attendant l’obstétricien n’en sont que plus longues et ébranlent doucement la confiance que j’avais dans le déroulement de l’accouchement. J’aurais voulu que les choses soient plus faciles que la première fois, mais peut-être qu’une mise au monde sans encombre n’est qu’un mirage alimenté par les films, qu’il y a toujours un hic ici ou là dans la réalité. Au final, je me focalise sur ce qui importe vraiment ; qu’à la fin, Joanne et le bébé aillent bien. En salle de travail, la mise en place des différents outils de mesures autour de la jeune femme ne manquent pas de m’intimider. Avoir assisté au précédent accouchement ne permet pas franchement de s’habituer à la vision des machines, des perfusions et des électrodes. Chaque élément rend le moment présent un peu plus réel, concret. Ce n’est que lorsque tout est en place qu’il est formellement possible de se dire que, ça y est, nous y sommes. "Ca y est. Je suis toute équipée." commente Joanne avec un petit rire qui dédramatise l’ampleur de l’événement qui me saute soudainement à la gorge. Je lui rends son sourire, soufflant doucement d’amusement et soulageant un peu mes nerfs qui commencent à se tendre. “On ne fera pas plus sexy pour aujourd’hui.” Car la suite ne sera définitivement pas glamour, et cela est sûrement notre dernière occasion d’en rire un peu avant que les choses sérieuses ne débutent et que toute notre attention et notre énergie soit focalisée sur la venue de ce nouveau né. L’épisode de la péridurale semble passer et tout est fait pour nous rassurer de nouveau ; le matériel préviendra tout problème, le bébé est en place, et Joanne semble plus confiante également. Le travail ayant débuté, la partie balle anti-stress de mon rôle commence aussi. Mais la pression exercée sur ma main rougie n’est qu’un détail. Même si les heures s’allongent, rien n’indique qu’un élément perturbateur pourrait retourner la situation. L’équipe médicale me paraît en confiance et Joanne solide comme un roc. Pourtant, au bout d’un long moment de travail, la question de la césarienne est posée. Joanne a toujours été d’une nature très conventionnelle, bien plus que moi malgré l’environnement dans lequel j’ai été élevé. Accoucher par un autre moyen que la voie basse, la voie naturelle, est à cette opération ce que le divorce est au mariage ; impensable. Le médecin ne semble pas laisser le choix, et je ne peux m’empêcher de penser que cela est certainement préférable connaissant la jeune femme qui serait susceptible de préférer, coûte que coûte, de tenter la méthode traditionnelle. Elle peut être butée, mon épouse. Quoi qu’il en soit, l’annonce est un choc qu’elle s’efforce d’encaisser au mieux. Un idéal de plus qui s’effondre au profit d’une cruelle réalité. “C’est pour le mieux, Joanne, tu le sais.” lui dis-je tout bas, songeant que si j’appuie la décision et fait acte de foi à ce sujet, alors ma femme serait plus à même de l’accepter et de la digérer. “L’important, c’est votre sécurité.” Je sais qu’elle en a parfaitement conscience et qu’elle partage cet avis. Ce n’est pas tant la manière qui compte, tant que, d’ici quelques heures, nous puissions tenir notre enfant dans nos bras. “Je serais avec toi.” “C’est décidé, alors.” en conclut rapidement l’obstétricien. Mieux valait arrêter le choix rapidement et limiter les tergiversations avant de ne commencer à trop penser, trop réfléchir, paniquer et rendre le tout encore plus compliqué. De plus, le plus vite la décision serait prise, le plus rapidement iraient-ils en salle d’opération, et dans le cas présent, aucune minute ne devait être gaspillée. L’équipe se met en ordre de marche et bientôt le lit est déplacé d’une pièce à une autre. Le tissu dressé en travers du corps de Joanne empêche tous les détails de la mise en place de l’opération de fuiter dans notre champ de vision. Un masque est déposé sur le visage de la jeune femme qui débute un décompte depuis dix. A huit, sa main libère doucement la mienne.  

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 17:23

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La quantité de câbles et de tuyaux devaient certainement rappeler quelques mauvais souvenirs à Jamie. Cloué au fond d'un lit après de longs jours de sommeil, il s'était retrouvé relié à différentes machines qui surveillaient de très près la moindre activité de son coeur. Mais cette fois-ci, grâce à ces électrodes, il pouvait voir et entendre celui de son deuxième enfant, alors qu'il  ne l'avait même pas encore dans ses bras. Du moins, voir ces battements rapides dessinés en un motif régulier sur l'écran apportait toujours beaucoup d'émotion à Joanne. Si ses yeux n'étaient pas rivés sur son mari, ils l'étaient sur l'écran, estimant que ces pulsations régulières étaient la plus belle des mélodies. Les heures de travail commençaient à défiler et la jeune femme s'efforçait de faire au mieux, pour que tout se passe comme prévu. Cela pouvait prendre un peu de temps, ça lui faisait très mal car l'anesthésie locale ne fonctionnait pas, mais elle voulait bien tout faire et gardait son sérieux, sa concentration et elle se consacrait entièrement à sa tâche. Avoir Jamie à ses côtés la rassurait. Ils échangeaient régulièrement des regards amoureux, lui était parfois même désolé de ne rien pouvoir faire de plus que rester avec elle jusqu'au moment fatidique. Un moment qu'elle pensait voir arriver comme pour Daniel, mais ce scénario idéal fut rapidement avorté par la réalité de la situation. Elle s'attendait à des difficultés, mais certainement à ce qu'elles soient telles pour que les médecins soient d'accord pour opter pour une césarienne. Cet imprévu la prit de court et ses yeux regardaient alors son époux, alarmée par la situation. Au fond d'elle, Joanne savait que c'était la meilleure chose, Jamie aussi. Cela ne l'empêchait pas d'être terrorisée à l'idée d'être endormie et que l'on doive inciser son ventre pour faire naître son bébé. Par principe, elle y était réfractaire. Car cette option, qui devenait alors une nécessité, était à l'opposé de la pensée idéaliste qu'elle avait de cet accouchement. Jamie appuyait l'avis de médecin dans le but de bien faire comprendre à son épouse que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. La meilleure décision à prendre. Il connaissait son influence sur elle et l'utilisait afin d'appuyer les dires du médecin afin de lui faire mieux accepter cette réalité. La pilule serait ainsi plus facile à digérer. Malgré ses lèvres pincées et tremblantes et son regard toujours en larmes, elle finit par acquiescer d'un signe de tête. Sans débattre davantage, Joanne fut rapidement transférée en salle d'opérations. Jamais, ô grand jamais, elle ne lâchait la main de son mari. Il y avait autour d'eux toute une une rimbambelle de professionnels de santé se préparer pour l'intervention, de tout mettre en place afin que le geste soit le plus rapide possible. Ainsi, les risques que le bébé ait du produit anesthésique dans son sang était minime et la mère pourrait se réveiller plus rapidement afin qu'elle puisse rapidement faire la connaissance de sa progéniture. Aussi, elle s'en remettrait bien plus vite. L'appréhension rendait Joanne encore plus silencieuse qu'elle ne l'était déjà. La gorge serrée, elle retenait des pleurs dont l'origine était principalement ses angoisse vis-à-vis de l'intervention. Son coeur battait à vive allure. L'anesthésiste arrivait auprès d'elle afin de lui poser un masque sur son visage qui allait la sédater un petit peu, mais le produit anesthésique principale était injectée par sa perfusion. Il était d'une couleur laiteuse. La suite était particulièrement floue pour la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle soit plongée dans un profond sommeil artificiel. L'opération s'était déroulée sans complication. L'obstétricien donnait quelques explications à Jamie sans entrer trop dans le détail, mais simplement pour lui assurer que tout se passer comme prévu. Pas de complication à déplorer, Joanne était stable durant toute son anesthésie, et le bébé n'avait pas attendu bien longtemps avant de pousser son premier cri, perturbé d'être éjecté aussi rapidement du ventre de sa maman. Quand Joanne rouvrit les yeux, elle était d'abord éblouie par l'éclairage de la pièce. Elle clignait plusieurs fois des paupière et devinait un visage qui la regardait, qui lui parlait. "Mrs. Keynes ? Tout va bien. L'intervention s'est merveilleusement bien passée." Sa voix faisait encore un peu échos, elle prenait un certain temps de comprendre le sens de ses phrases. Elle clignait encore plusieurs fois des yeux, les sourcils un peu froncés, le temps qu'elle reprenne ses esprits. Elle sentait avec des lunettes d'oxygène sur le nez, et un début de douleurs au niveau de son bas ventre. Des perfusions coulaient, plusieurs flacons. "... le bébé ?" demanda-t-elle tout bas, la bouche encore pâteuse. L'anesthésiste lui sourit. "Ca, je laisse votre mari s'occuper des présentations."
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 19:08

C’était certainement la meilleure décision. Dans la salle d’opération, toutes les précautions prises afin que je ne puisse rien en voir furent sans aucun doute ce qui rendit le tout plus facilement digérable. Aucun mari n’a envie de voir le ventre ouvert de sa femme, ni la manière dont son enfant est extirpé de là. Les bruits des moniteurs et les commentaires du chirurgien étaient suffisants. Le temps n’était pas long, et ne sembla pas accélérer pour autant. Il y avait dans tout ceci le retour de cette sensation d’irréel. Ni Joanne ni moi n’avions envisagé la possibilité que les choses se déroulent ainsi, et je ne suis pas, pour ma part, particulièrement informé sur cette procédure. Alors tout dans l’atmosphère de la pièce m’impressionne et me laisse muet. Simple spectateur en retrait de la scène, j’y assiste sans avoir l’impression de tout assimiler. Dans le fond, cela n’a pas d’importance. La seule chose qui me remet les pieds sur terre, c’est le premier cri de ce fameux bébé. Une fois le cordon coupé, il est succinctement nettoyé et rapidement emmitouflé. Dès lors où je devine le bout de son nez dans la couverture, le plus grand des sourires étire mes lèvres. C’est toujours avec ce brin de maladresse que je prends le nouveau né dans mes bras. “Et voilà. Votre fille.” m’annonce-t-on par dessus ses cris. “Je le savais !” je m’exclame avec fierté, faisant apparaître quelques rires attendris. Elle me paraît encore plus petite et légère que Daniel à sa naissance. Si fragile, si vulnérable, alors qu’elle s’époumone sur ce monde qui l’a arrachée à sa mère si violemment. Petit à petit, à force de la bercer, elle calme ses pleurs. De l’autre côté du champ opératoire, le ventre de Joanne est refermé avec soin. Après un court instant avec ma fille, je la confie à nouveau à une sage-femme pour quelques formalités, la mesure, la pesée, et un petit bain. Toutes deux entre de bonnes mains, je quitte la salle et retourne dans la chambre reposer mes jambes engourdies par l’émotion. Mon coeur bat à vive allure, mes mains sont moites. Je réalise, doucement, que notre famille s’est agrandie. J’ai une fille. Je ne peux me l’expliquer, mais en y songeant, elle me manque déjà. Lorsqu’elle m’est rendue, au même moment où le lit de Joanne est transféré jusqu’ici en attendant son réveil. “Tenez. Elle en a, de la voix.” me dit-on avec amusement alors que le bébé hurle à nouveau férocement à plein poumons. Et une fois tout contre moi, le calme s’impose instantanément. “Ah ! C’est le pouvoir des bras de papa, ça.” Je souris alors sans trop y croire. Un hasard, certainement. Néanmoins, je devine bel et bien quelque chose de différent en comparaison avec la naissance de Daniel. Je saisis un peu plus cette émotion au fil des minutes. J’admire ses yeux clos, son tout petit nez, ses joues roses, ses minuscules poings fermés, et immédiatement ma poitrine se gonfle à nouveau de cette affection illimitée. Je ne voudrais plus jamais la lâcher. Je sais, sans l’ombre d’un doute, qu’elle est tout mon monde. Qu’il y a ce lien, entre elle et moi, qui rend le reste du monde superflu. “Bonjour Louise. Bienvenue.” Elle est superbe. Elle est parfaite. Et lorsque je lui parle tout bas, je suis presque convaincue qu’elle me sourit en retour. Je ne la quitte pas une seconde en attendant que Joanne se réveille. Mes bras fatiguent, mais je m’en moque, je ne peux me résoudre à m’en détacher. Il faut que sa mère émerge pour que je la lui confie avec un sourire d’oreille à oreille. “Salut, Maman.” Une fois celle-ci bien installée, je l’embrasse tendrement sur le front. “C’est une fille.” je lui annonce à voix basse. Le bébé hoquette en protestation face à cette soudaine agitation, elle qui dormait si profondément. “Je pourrais dire que je te l’avais dit, mais je suis magnanime.” Tirant la chaise jusqu’au lit, je me rassois tout près de ma femme. Et si la question paraît bête, à cet instant, je la lui pose quand même ; “Comment tu te sens ?”

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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 16 Juin 2019 - 20:43

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Il lui avait fallu encore quelques minutes pour qu'elle retrouve pleinement ses esprits. Elle ressentait encore quelques vertiges, la lumière était encore un petit peu trop éblouissante pour elle. Mais les contours des formes devenaient rapidement plus nettes, et même si sa vision avait encore été trouble, elle aurait pu deviner de loin le large sourire qu'esquissaiat son mari. A en voir l'émotion dans son regard, qu'il peinait à contenir, il tenait tout contre lui un petit être qu'il avait espéré et réclamé depuis très longtemps. Il l'aimait déjà de tout son être, ça sautait aux yeux. Du moins, c'était la première chose que Joanne avait remarqué quand il s'était approché, afin de lui permettre de faire également de faire véritablement connaissance. Bien qu'encore épuisée par ses récents efforts et ses émotions intenses, elle se redressait tant bien que mal dans son lit, grimaçant légèrement de douleurs. "Hey." lui souffla-t-elle avec un faible sourire. Bien qu'elle se doutait déjà de la réponse, Jamie lui confirma que leur nouvel enfant était une petite fille. Le prénom de la petite avait été défini depuis bien longtemps, avant même qu'elle n'ait été conçue. Elle aurait les prénoms de deux de ses arrière-grand-mères, qui avaient eu une importance capitale dans la vie de chacun de ses deux parents. Le brun la lui confia délicatement. Malgré ses bras encore affaiblis, Joanne trouvait encore un peu de force pour la prendre pour la première fois dans ses bras. Le changement de bras perturbait la petite, qui restait agité même une fois que sa mère l'avait contre elle. Il lui fallut quelques dizaines de secondes pour qu'elle retrouve son calme. La petite Louise était aussi épuisée de toutes ces récentes émotions. "Bonjour Louise." souffla Joanne, bien songeuse. Elle l'observait longuement, ses pensées interrompues par un Jamie qui aimait rappeler non sans fierté qu'il avait raison. "Ca voudrait donc dire que j'ai effectivement perdu de ma beauté ?" se permit-elle de lui rétorquer avec un sourire taquin, faisant référence à ce qu'il avait dit avant qu'ils ne se rendent à l'hôpital. Après quoi, elle se replongeait dans son observation, dans ses pensées. "Elle est magnifique." Elle était véritablement un beau bébé. Une très belle réussite. Elle avait déjà les cheveux bien plus clairs que son frère à la naissance. Néanmoins, à côté de cet immense bonheur que de faire enfin la rencontre de l'enfant qu'elle avait porté pendant de longs mois, Joanne ressentait une certaine frustration de ne pas avoir pu accoucher comme elle l'avait espéré. Elle n'irait pas non plus jusqu'à dire que c'était un échec, ayant bien conscience des enjeux de la décision des médecins, mais elle ne se sentait peut-être pas aussi accomplie qu'elle ne l'avait été avec Daniel. Elle n'avait pas vraiment fait son job. Silencieuse pendant un long moment, elle ne se lassait pas de la regarder. Peut-être était-ce encore l'effet de l'anesthésie, mais Joanne peinait encore à réaliser que sa fille était là, qu'elle était dans ses bras, à se reposer. Elle déposa un baiser délicat sur son petit front pendant que son époux se rapprochait d'elle avec une chaise afin de pouvoir s'installer à leurs côtés. Joanne releva ses yeux vers lui lorsqu'il demandait comment elle se sentait. A dire vrai, aussi banale pouvait être cette question, Joanne ne savait pas vraiment quoi y répondre. "... Ca va." souffla-t-elle, sachant très bien qu'il ne croirait pas vraiment à ce demi-mensonge. La cicatrice sur son ventre encore gonflée lui faisait mal, elle peinait à réaliser et assimiler tout ce qui venait de se passer. "Juste une impression un peu étrange." Elle était encore enceinte, on l'avait endormi, et elle se réveillait avec un bébé dans les bras. Joanne avait la sensation d'avoir manqué un épisode, et pas des moindres. "Mais je me sens encore un peu étourdie, tout ça n'est peut-être du qu'à l'anesthésie." dit-elle avec un sourire discret. "J'ai juste un peu mal au ventre, mais ça reste encore supportable." Elle ne tenait vraiment pas à en voir le pansement pour le moment. L'étape chirurgicale de cette naissance était encore difficile pour elle à accepter. "Je vais manquer cruellement de modestie, mais je trouve que nous avons fait à nouveau du très bon travail." dit-elle finalement après un autre long moment silencieux, tentant de penser à autre chose qu'à ses petites contrariétés. "Tu veux bien la reprendre ? Je n'ai plus trop de force dans mes bras." avouait-elle avec un rire nerveux, alors que la petite commençait à nouveau à s'agiter un peu. Elle procédait à un nouvel échange de bras en toute délicatesse. "Je suppose que le retour à la maison ne sera pas rapidement." finit-elle par dire, bien songeuse de la suite des événements. Joanne n'avait pas trop idée de la durée d'hospitalisation après une césarienne faite en urgence. Il y avait une plaie opératoire à surveiller, peut-être d'autres paramètres de Joanne et de Louise à surveiller de près un peu plus longtemps. Les médecins allaient certainement en lui parler rapidement. "Mais ça ne devrait pas empêcher à ce que Daniel fasse sa connaissance demain." Elle avait tant hâte de voir cette rencontre-là. Le grand frère, et la petite soeur.
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Message(#)joamie + hands on a miracle EmptyDim 21 Juil 2019 - 16:58

Il n’y a pas de débat autour du prénom de la petite, qui a été déterminé bien avant sa naissance -et même avant sa conception. Deux prénoms, chacun portant une forte charge émotionnelle pour sa mère et moi. Nous aurions éventuellement pu discuter de l’ordre de ces noms, et donc, de celui qui deviendrait le principal. Mais Louise s’étant naturellement imposé, à mon avantage, le sujet n’a pas été soulevé par la suite. A voir Joanne appeler le bébé ainsi, entendre cette sonorité traverser ses lèvres et se déposer comme un tendre baiser sur le front de notre fille, je n’ai aucun doute que cela est le nom pour elle. Absolument tout de ce moment est une perfection à mes yeux, et mon regard se régale d’admirer encore et encore le bonheur simple mais non sans efforts d’une mère tenant son nouveau né dans ses bras. Je n’ai jamais eu le réflexe naturel de dégainer mon téléphone pour prendre une photo et cet instant n’est pas une exception. Néanmoins, la scène s’ancre dans ma mémoire pour ce qui sera la fin de mes jours. Aucune photographie ne pourrait capter et retranscrire l’émotion que je ressens, de toute manière. « Tu as peut-être gagné une ride ou deux. » lui dis-je avec un petit rictus taquin, sans en penser un mot. Je ne prête pas la moindre attention à l’évidente fatigue sur son joli visage. Aveuglé par mon propre contentement, c’est à peine si je note la moue perplexe de Joanne qui ne s’apparente, à mes yeux, qu’aux restes d’anesthésie. En revanche, je ne doute pas que la douleur de sa toute nouvelle cicatrice de guerre commence à se réveiller en même temps qu’elle. « En tout cas, la césarienne s’est déroulée sans problème. » je souligne dans l’espoir de la rassurer quelque peu à ce sujet qui sera, à n’en pas douter, un élément sensible des prochains mois. « N’hésite pas à le dire si tu as besoin de quoi que ce soit. » Quand bien même le soleil s’est couché et la maternité fonctionne à moindre régime désormais, il lui suffit d’appuyer sur un bouton pour obtenir de l’assistance en cas de douleur. "Je vais manquer cruellement de modestie, mais je trouve que nous avons fait à nouveau du très bon travail." se targue la jeune femme, une étincelle malicieuse dans le regard. Mais je ne crois pas que qu’il s’agisse de manquer de modestie ; il suffit de baisser les yeux sur notre Louise pour en être épris. Il y a de beaux bébés, et ceux qui ne le sont que dans le regard de leurs parents. Pour moi, nous avons une fille exceptionnellement adorable, tout juste née, et dont la beauté ne fera que se confirmer avec le temps -jusqu’à nous donner pas mal de souci à nous faire. « Oui… je vais devoir rapidement mettre en place des stratagèmes anti petit-copain, je pense. » dis-je avec un petit rire. Je dois avouer que j’ai presque hâte de me mettre dans la peau de ce paternel que les prétendants craignent. « Mais tout ça, c’était la partie facile du travail. Les choses sérieuses commencent maintenant. » Plus sérieusement, maintenant qu’elle est là, que tout ceci est devenu si réel, si concret, et à sentir l’effet que sa présence me fait en seulement quelques heures, je sens que je ne ferais jamais de compromis sur sa sécurité, quitte à en faire trop -et j’en ferais définitivement trop. Louise revient dans mes bras où elle se love volontiers. Mon pouce frôle à peine son délicat petit nez et ses joues rebondies. Ses poings encore crispés lui donnent l’air prête à affronter le monde. Une aventure qui débutera dans quelques jours seulement, après la sortie de la maternité. « En attendant, tu dois te reposer. » Je sens qu’on ne tardera plus à me mettre dehors, maintenant que Joanne est réveillée et que les présentations avec notre fille sont faites. Nous sommes tous épuisés, sous le coup des émotions, et il ne m’est malheureusement pas autorisé de passer la nuit auprès de mon épouse. Nous aurons tous le temps du monde d’être ensemble, dès que le soleil sera levé. « Je reviens demain avec la canaille. » j’ajoute, en référence à Daniel qui doit trépigner d’impatience chez sa marraine. Son naturel calme et curieux fera de lui un excellent grand frère sans l’ombre d’un doute, une fois que les premières tensions face à la nouveauté seront passées.

LOONYWALTZ
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