Bedtime stories

@Cían Atwood

Brisbane, 2003.

« Mais maman, pour une fois que tonton est là ... » La négociation est âpre entre maman Atwood et bébé Villanelle. Âgée de six ans, l’enfant ne se laisse pas faire si facilement, se sentant pousser des ailes en la présence de son oncle préféré qu’elle voit malheureusement si peu. Il n’avait pas prévenu de son arrivé, ce qui a fait lever les yeux de sa mère vers le ciel et fait courir les petites jambes de Charlie vers lui. La petite blondinette s’est rapidement retrouvée accrochée à sa jambe, bien incapable de le laisser avancer sans un poids mort. Elle l’a serré de toute ses forces et a posé ses fesses sur son pied, habituée à ce genre de scénario dans lequel il tente d’avancer malgré qu’elle lui colle littéralement aux basques. Au fil des années cela devient toujours plus compliqué pour lui, et elle ça ne fait que l’amuser encore plus. Mais aujourd’hui tonton est rentré tard et sa mère est une véritable folle en ce qui concerne l’heure de coucher. Huit heures, pas une minute de plus. Même si c’est la fin du monde, même si il y a un nouveau Apollo 11 à 8h01, même si la police débarque. Huit heures. La matriarche est intransigeante et n’a pas vraiment le sens de l’humour, cela ne va pas en s’arrangeant. Ses parents se sont déjà séparés depuis deux ans, elle ne peut compter sur aucun soutien pour lui assurer quelques heures de sommeils en moins et des éclats de rire en plus … « Mais maman, je me coucherai à sept heures demain s’il le faut. » L’argument est plus que bancal cette fois ci, toutes les deux sachant très bien que lorsque le demain en question serait venu Charlie aurait faite vite de revenir sur ses parole.
La jeune fille a boudé dans son coin tout le repas, déçue de ne pas avoir réussi à grappiller quelques minutes de plus avec son oncle, déjà si occupé à parler de trucs d’adultes qu’elle ne comprend pas. Elle capte le regard de son oncle de temps à autre, ce qui lui décoche un énorme sourire disparaissant aussitôt quand il recommence à parler à sa mère. Elle ne sait même pas pourquoi ils font semblant tous les deux, parce qu’en vérité ils passent leur temps à s’engueuler pour rien. Charlie elle aime sa maman, mais elle aime encore plus tonton Cici, surtout parce qu’il déteste qu’elle l’appelle comme ça et écorche avec une telle facilité son prénom trahissant leurs origines irlandaises. Mais finalement c’est bien tonton Cian qui lui sauve une nouvelle fois la mise, proposant à sa mère d’aller lui raconter quelques histoires avant d’aller dormir, pour la calmer. Cela ne la calmera pas du tout, il le sait bien, elle est encore plus excitée maintenant qu’elle sait qu’elle va avoir droit à la suite de ses aventures avec tonton thomas et toutes ses autres péripéties sur la terre ferme ou bien en mer. Il trouve toujours quelque chose à lui raconter, oubliant parfois qu’elle n’a que six ans et que la plupart des programmes diffusés à la télévision sont trop violents pour elle. Ce n’est pas grave, même s’il gaffe assez souvent il reste son tonton préféré, et c’est maintenant en courant qu’elle file rejoindre son petit lit et se faufile sous sa couette. Elle hurle dans la maison, sa mère hurle après elle, Cian hurle après sa mère. Quelle belle famille. Heureusement que Charlie n’ose pas hurler après sa mère, elle se serait pris deux claques illico presto. La jeune fille est de toute façon bien trop occupée à se tourner et se retourner dans son lit en attendant que Cian prenne une chaise et vienne tout lui raconter. Elle ne sait jamais quand est ce qu’il reviendra la voir, alors elle essaye toujours de profiter un maximum de ses histoires … même si elle s’endort au bout de cinq minutes, parce qu’elle n’a que six ans. « TONTON ! » Elle crie à travers la maison, sa mère va vraiment la tuer cette fois. « TONTON JE VEUX L’HISTOIRE AVEC THOOO - » Il entre dans la pièce, elle perd toute assurance et vient cacher la moitié de son visage sous la couette. Si elle pouvait disparaître, elle l’aurait certainement fait. « … mas ? » finit-elle par chuchoter d’une voix à peine audible.

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Charlie & Cian

Habituellement, je préviens toujours ma sœur lorsque je reviens de mission. Généralement, je passe chez mes parents assez rapidement pour leur faire savoir que je vais bien et par la suite, je vais directement chez ma sœur pourvoir Charlie. Ma nièce n’a que six ans, mais depuis son premier jour sur cette terre, je lui ai promis que je serais toujours là pour elle et je n’ai jamais failli à cette promesse en six ans. Je suis souvent absent surtout ces derniers mois où l’on ne cesse d’enchaîner les missions et autrement entraînement. Il y a de cela quelques mois, je me suis enfin décidé à trouver ma voie au sein de la Navy. Un choix qui a rendu ma mère folle et Thomas presque malade, mais c’est ce que je voulais faire. Devenir pilote pour la Navy. Depuis que l’on traîne sur des porte-avions, j’ai toujours été attiré par les avions justement. J’adore l’Océan, ce sera toujours ma passion première et je ne rechignerai jamais à rester en mer pendant des semaines, mais voler, c’est une toute autre sensation. Quelque chose qui me prend aux trips et dont je n’arriverais pas à me passer maintenant que j’y ai pris goût. Alors, j’enchaîne les missions pour terminer mes classes et les formations pour devenir un pilote confirmé. J’enchaîne donc les absences auprès de ma famille également. Ce soir, nous sommes rentrés en fin de journée sur Brisbane et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher de me rendre directement chez Erin. Je savais parfaitement qu’elle allait râler, mais je voulais absolument voir ma petite nièce chérie.

Cela n’a pas loupé ma sœur m’as prise dans ses bras heureuse de me voir, mais cinq minutes après elle m’as reprocher de ne pas l’avoir prévenue de mon arrivée aussi tardive. Bien entendu, la petite Charlie m’a sauté dessus dès qu’elle a entendu le son de ma voix dans la maison. Mon petit pot de colle, c’est accrocher à ma jambe bien déterminée à ne plus jamais me laisser partir. Elle a insisté pour que je m’assoie à côté d’elle pendant le repas, mais Erin ne m’a pas réellement laissé le temps de profiter de Charlie. Je me suis fait assaillir de question maman lui ayant parler de mes projets de carrière et bien entendu les réflexions n’ont pas été longue à pleuvoir. C’est comme cela depuis quelques années entre nous. On arrive tout simplement plus à se comprendre. Depuis son divorce ma sœur à changer et je suis bien trop souvent absent pour réellement comprendre ce qui se passe dans sa vie. Et bien entendu, elle ne me parle jamais de ce qui ne va pas. Oh si, elle se plaint de son ex-mari, des difficultés qu’elle peut avoir Charlie, mais cela reste superficiel. Alors, on passe le repas à se prendre la tête sans hausser le ton, pour ne pas effrayer la petite blonde à nos côtés. C’est quand l’heure du coucher se rapproche que les choses finissent vraiment par se corser. Erin me prend la tête et se la joue autoritaire auprès de Charlie comme si un moment passer avec moi ce soir allait complètement mettre sa scolarité en péril. « T’es vraiment devenu coincé Erin ! » finis-je par dire un peu froidement. C’est plus fort que moi. Je les vois jamais et elle me prend le chou pour une heure de coucher. « Va te coucher ma puce et j’arrive pour te raconter une histoire. » Erin n’aura pas le dernier mot là-dessus. Dans quelques jours, je serais reparti, hors de question qu’elle me prive d’un moment avec Charlie parce qu’il est soi-disant trop tard. « Tu devrais te détendre un peu Erin. Elle va s’endormir tu le sais très bien, pourquoi tu veux la priver d’un moment avec moi alors que ça lui fait plaisir, hein ? » Je soupire longuement et finis d’aider ma sœur à débarrasser la table. « Fais-toi un moment tranquille et moi, je vais la coucher ta fille. » Fin de la discussion. Elle sait parfaitement que je ne vais pas laisser Charlie rester éveillé jusqu’au bout de la nuit. Je suis un tonton cool, mais pas inconscient non plus.

J’allais rejoindre la chambre de ma nièce lorsque cette dernière se met à hurler depuis son lit. J’accélère le pas ne voulant pas que la petite se fasse reprendre par sa mère pour avoir crié dans la maison. Lorsque je passe le pas de sa porte, Charlie se fait toute timide et se cache sous sa couette. « On crit pas comme ça Charlie. » Je suis tout de même un peu obligé de la reprendre. Je finis par venir m’asseoir sur le bord de son lit le sourire aux lèvres. « Déjà, viens me faire un câlin ! J’ai même pas eu de bisou ! » Oui je suis un peu chiant aussi, mais les câlins de ma nièce sont probablement les meilleurs sur cette terre. Je la serre contre moi et viens embrasser son front tendrement. « T’as encore grandi dit dont ! Bientôt, tu seras plus grande que moi ! » Je souris à nouveau et finis par me décaler pour fouiller dans la poche de mon treillis. J’en ressort un petit avion miniature et une carte postale. Je lui ramène toujours des cadeaux de mes missions et généralement une carte postale qu’elle collectionne sur les murs de sa chambre. « Tu vois cette fois, je suis allé en Nouvelle-Zélande. Tu sais où c’est ? » Avec mes histoires, je tente de faire voyager ma nièce le plus possible. J’aimerais lui transmettre tout ce que j’ai la chance de voir avec mon métier et surtout, j’adore lorsqu’elle me regarde avec ses grands yeux brillants. « Tu l’avais pas celle-là, hein ? »

@Charlie Villanelle         

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

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Charlie & Cian

Charlie est littéralement surexcité et je sais que c’est un peu, beaucoup, de ma faute. J’aurais probablement dû prévenir ma sœur, j’en suis conscient, mais je connais Erin et elle aurait gâcher la surprise. Soit elle m’aurait interdit de venir directement voir ma nièce, soit elle aurait tout dit à Charlie et ma petite nièce n’aurait pas eu cette belle surprise pour finir sa journée. Alors, je me suis pris la tête avec ma sœur, encore une fois, mais ce n’est pas grave. On réglera cela plus tard ou probablement jamais. Pour être honnête, je m’en fiche complètement. Tout ce qui m’importe, c’est de pouvoir passer un moment avec Charlie. Je suis parti trois mois cette fois-ci et je n’ai pratiquement pas pu l’appeler. Nous n’étions pas bien loin, mais la mission et la formation ont été intense et le soir, j’étais souvent bien trop crevé pour passer un coup de fil. Je compte bien me rattraper ce soir et pendant les deux semaines où je serais à Brisbane. Je laisse donc Erin râler dans son coin et monte rapidement calmer la tempête rousse qui semble continuer à s’agiter dans sa chambre. Heureusement, je n’ai pas à hausser le ton pour lui demander de se calmer un peu. Je n’ai jamais eu à hausser le ton avec Charlie. Ce n’est arrivé qu’une seule et unique fois en six ans et c’est uniquement parce que la petite fille était bien trop excitée à l’idée de passer une journée avec moi dans un parc d’attractions qu’elle en avait oublié quelques règles simples comme le fait de ne pas partir en courant dans tous les sens sans moi. J’avais eu peur et pour la contenir, j’avais fini par crier sur elle. Ce fut exceptionnel et je compte bien ne jamais avoir à reproduire cela. Un regard suffit pour qu’elle se calme un peu et surtout arrête de crier mon nom dans toute la maison.

J’ai enfin le droit à mon câlin, et même si Charlie manque de m’envoyer son genou dans l’entrejambe, je la rattrape au vol et la serre tout contre moi. C’est ce qui m’a le plus manqué ces trois derniers mois. Un gros câlin de sa part. Sentir sa petite joue venir s’écraser contre la mienne tandis qu’elle tente de renfermer ses petits bras autour de mon cou pour me serrer encore plus fort. Elle nous agite dans tous les sens et cela me fait rire. Je lui chatouille un peu les côtes avant de venir déposer un baiser bruyant sur sa joue. « Tu m’as tellement manqué petite tête. » dis-je en la reposant doucement sur son lit. Charlie ne peut s’empêcher de se mettre debout sur ce dernier pour me montrer qu’elle est déjà plus grande que moi. Je me fais déjà humilier sur ma taille par ma nièce de six ans, si Thomas avait été là, il en aurait ri pendant des heures, j’en suis certains. « Je demanderais à ta maman de me faire de la soupe alors, mais faudra que t’en mange avec moi. » dis-je en souriant un peu. Je sens que je vais avoir le droit à une grimace de sa part, mais en même temps.

Une fois Charlie un peu plus calme et assise sur son lit, je finis par sortir les cadeaux que je lui ai ramené. C’est devenu une tradition depuis qu’elle est en âge de comprendre que je pars loin. Je lui ramène toujours un petit objet qui représente le pays où j’ai pu me rendre et très souvent une carte postale. On n’a pas vraiment le temps de faire les magasins souvenirs, mais avec Thomas, on finit toujours par s’en sortir pour ramener un truc à Charlie. Les cartes postales ornent désormais une partie du mur de sa chambre ainsi qu’une mappemonde ou la petite fille coloris les différents endroits où j’ai pu me rendre. Cette fois-ci, elle m’assure savoir où se trouve la Nouvelle-Zélande. Je la laisse me montrer différents points sur la carte, mais elle se trompe à chaque fois. Je ne voulais pas la décevoir, mais je ne vais pas lui mentir non plus. « Non c’est pas là ma puce, c’est pas très loin de chez nous. » Charlie fait une nouvelle tentative et son petit doigt atterris à Madagascar. Je secoue un peu la tête et c’est une Charlie à l’air boudeuse qui viens se rasseoir près de moi et cela me fait sourire. Je me relève et la prends dans mes bras pour la caler sur ma hanche et nous rapprocher de la carte. « Tu te souviens où on habite nous, hein ? » Charlie hoche la tête et me montre très rapidement l’Australie. Je lui souris et hoche la tête pour lui affirmer que c’est bien. Je la redresse un peu contre moi et du doigt lui montre la Nouvelle-Zélande. « Tu vois moi, je suis allé ici. » Je me tourne et attrape un petit feutre sur sa commode pour le donner à Charlie. « Tiens met la couleur. » C’est notre petit rituel à chacun de mes retours et je sais que cela lui fait plaisir. « Un jour, quand tu seras grande, je t’emmènerai là-bas pour les vacances. » Je lui fais la promesse depuis des années qu’un jour, on partira en vacances rien que tout les deux et je compte bien la tenir celle-là même si cela doit prendre du temps. Une fois que Charlie à terminer, je viens la reposer sur son lit. On range le feutre et je l’aide à se remettre sous sa couette et l’entoure de ses peluches qui ne la quitte jamais. « Tu veux que je te raconte ce que j’ai fait là-bas ? J’ai fait un truc tout nouveau. » Je me relève un instant pour récupérer le petit avion que je lui ai ramené puisqu’il s’agit d’un modèle miniature du genre d’avion que j’ai eu entre les mains pendant trois mois. « J’ai fait voler un avion comme celui-là. »

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Charlie & Cian

Elle s’excite toujours un peu lorsque je rentre de mission ma petite Charlie. Elle ne sait pas vraiment retenir ses émotions, en même temps, elle n’a que six ans. C’est quelque chose qu’Erin ne comprend pas. Comme si elle n’avait jamais été une enfant, comme si elle ne nous avait jamais soûler pendant des jours avant que l’on parte en vacances ou pire avant son anniversaire. Elle ne cherche pas à comprendre le monde enfantin dans lequel se trouve sa fille. C’est regrettable, mais je ne veux pas penser à cela ce soir. Une fois passer le moment de surprise, Charlie est beaucoup plus calme. Je n’ai pas besoin de hausser le ton ou de lui faire du chantage. Tout ce qu’elle souhaite, c’est entendre des histoires et elle sait parfaitement que ce sera toujours fait dans le calme. Alors, je lui offre les souvenirs que je lui ai ramenés et l’espace d’un instant l’esprit de ma nièce voyage complètement. De son petit doigt, elle tente de trouver la Nouvelle-Zélande, mais ses tentatives restent vaines. Elle me pensait parti à l’autre bout du monde, comme souvent, mais cette fois, je n’étais pas si loin que cela. Pragmatique, Charlie finis par me dire que tout serait bien plus simple s’il n’existait qu’un seul et unique pays ou nous serions tout un ami. Un sourire se dessine sur mes lèvres face à l’innocence de la rouquine. Elle est beaucoup trop jeune pour comprendre que mon métier même sous entends que les pays du monde sont loin de tous être amis. Pourtant, je ne peux pas lui parler de tout cela. Elle ne doit pas savoir que mon métier signifie la guerre et tant d’autres choses noire et sordide. Je veux qu’elle garde son âme d’enfant encore longtemps. Alors, je hoche la tête en souriant. « Ce serait plutôt cool ouais. » dis-je en souriant. Et comme pour lui faire penser à autre chose, je lui rappelle qu’un jour, on partira en vacances ensemble et que peut-être que l’on pourrait partir en Nouvelle-Zélande. D’un seul coup, je vois les étoiles revenir dans les yeux de ma petite Charlie. Puis ses questions qui parfois n’ont ni queue ni tête, des questions d’enfants tout simplement. « Bah, non, on va pas y aller à la nage petite tête. » Je suis bon nageur, mais quand même, on ne va pas abuser. « On ira en bateau ou en avion. Tu verras, ce sera une grande aventure, promis. » Je pense avoir dit le mot-clé : aventure. Celui qui ferait partir Charlie au quart de tour, parce qu’elle ne vit que pour cela à son âge. « On fera ça pour ton prochain anniversaire, tu veux ? » Ma nièce est née en février, c’est-à-dire en plein été pour l’Australie. Le temps parfait pour partir en vadrouille tous les deux.

De nouveau allongée dans son lit, ma nièce semble beaucoup plus calme. Elle a pris son temps pour s’entourer de toutes ses peluches. Je reconnais, le fameux requin marteau qu’elle adore et qu’elle a eu la brillante idée d’appeler Nemo. Une peluche que je lui avais acheté après une visite de l’aquarium de la ville ou elle avait passé près d’une heure à observer les requins. Je me rapproche d’elle pour avoir un moment calme et lui raconter quelques histoires. Le petit avion en main, je lui montre ce que j’ai eu la chance de piloter. Je sais que contrairement à Thomas, elle ne va pas flipper, mais trouver cela plus que cool. D’un seul coup, elle lâche un long "wahouu" qui me fait rire un peu. Puis la référence à son dessin animé préféré que je connais par cœur à cause d’elle. « Non les ailes, elles ne battent pas vraiment pareil ma puce. » Comment lui expliquer alors qu’elle n’a jamais pris l’avion de sa vie. Soudainement, je pense à la vidéo que Thomas a pris alors que je m’élançais sur la piste à bord de mon avion. Je sors mon téléphone de la poche de mon treillis et le mets sous le nez de Charlie. « Regarde là, c’est tonton qui pilote ! » Je ne mets pas le son pour ne pas lui casser les oreilles, mais lui montre rapidement la vidéo. « C’est Thomas qui a fait le vidéo. Tu te rappelles de lui hein ? » Je sens que je vais me prendre une réplique à la Charlie, mais au moins je pourrais en rire un peu. « Mais tu crois que je ferais un bon Estéban moi ? Et toi, tu pourrais être Zya. »

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Charlie & Cian

Il y a de cela quelques mois, Erin m’avait demandé d’arrêter de faire des promesses à Charlie. Elle est persuadée que je finirais par ne pas les tenir. Tout simplement parce que je passe la moitié de l’année à l’étranger, ma sœur s'est mis en tête que j’allais finir par décevoir sa fille. Ce qu’elle n’a pas compris, c’est que Charlie est peut-être bien la seule personne que je ne voudrais jamais décevoir dans ma vie. Cette petite fille n’a rien à voir dans nos conflits de famille. Elle n’a rien demander. Donc je tiendrais toujours mes promesses pour ma nièce. Toujours. Donc quand je lui promets que l’on partira en vacances pour son anniversaire rien que tous les deux, c’est que je compte réellement le faire. Je connais les dates de mes missions en avance maintenant que j’ai pris un peu de grade et je sais parfaitement que durant le mois de février, je serais à Brisbane. Je ne fais pas de promesses en l’air. Alors avec ma petite puce, on discute un peu des détails de ce fameux voyage. Elle semblait déterminée à y aller à la nage, mais j’essaye de la convaincre de se rabattre sur un moyen de transport un peu plus commun. Ma nièce finit par se décider sur l’avion et cela me semble être un bon compromis. « On ira en avion alors. » Je lui souris tendrement. « En plus, t’as jamais pris l’avion toi, non ? » Je sens déjà qu’Erin va me faire un scandale si je fais cette première fois avec Charlie. Il va falloir que je négocie cela en avance pour éviter toute crise générale. Vraiment en avance. Autrement dit demain matin avant que Charlie en parle à sa maman sous l’excitation. Parce que je vois bien que cette idée lui plaît réellement. « Je te promets qu’on va le faire ma puce. » dis-je en souriant et en venant embrasser sa joue. Je vais devoir discuter, serrer avec Erin, mais ça elle ne le sait pas du tout. Elle n’a pas besoin de le savoir. « Tu me diras tout ce que t’aimerais faire et on le fera, parce que tonton, il va être là pendant touuuut le mois de ton anniversaire. » ajoutais-je en souriant.

Puisque l’on parlait d’avion, je finis par lui montrer une vidéo que Thomas a prise pendant des entraînements. Je n’ai pas besoin de regarder l’écran, ce petit film, je l’ai déjà vu une centaine de fois. Ce que je regarde avec attention, c’est la réaction de la petite fille assise à côté de moi. Les yeux ébahis, la bouche grande ouverte, elle ne dit rien et ne bouge plus tout le temps de la petite vidéo. Je crois que je viens de lui en boucher un coin. Elle sourit grandement et ça me fait chaud au cœur. « T’as vu, c’est cool hein ? » Je crois qu’à cet instant précis, c’est moi le gamin des deux. Cela fait que quelques mois que je pilote un avion de chasse seul et c’est vraiment un grand trip pour moi. Je suis comme un gamin le matin de Noël. Pourtant, je redescends rapidement de mon petit nuage lorsque Charlie finis par me parler de tonton Thomas et de tout ce qu’il lui dit de ne pas me dire. Je vais l’étriper celui-là. « Il te dit quoi tonton Thomas ? » Charlie à six ans, elle ne sait pas tenir sa langue. Alors, autant essayer d’en savoir un peu plus. Mais bien entendu, elle a déjà changé de sujet pour me parler de son dessin animé favori. « Alors toi, tu es Tao et moi Esteban. » lui répondis-je en souriant. Mais Charlie, est déjà parti bien plus loin que moi. Voilà que la petite demoiselle souhaiterait avoir un perroquet pour son anniversaire. Mon dieu, je sens la crise arriver. Si elle demande ça à sa mère, je sais parfaitement que ça va finir par me tomber dessus. Il faut se la jouer intelligent Cian. Je regarde Charlie qui a fini par s’allonger dans son lit et viens me coucher à côté d’elle dans son petit lit. Sur le dos, on peut voir les étoiles que l’on avait installé tout les deux sur son plafond. « Tu sais le perroquet, c’est un animal sauvage, il doit vivre dans la nature. » dis-je doucement. « Il serait vraiment vraiment malheureux dans ta maison. » Je suis persuadé qu’elle va me dire que Tao, il a son perroquet sur l’épaule constamment et je vais devoir lui expliquer que les dessins animés ne sont pas toujours comme dans la vraie vie. Pourtant, je ne veux pas briser l’imagination de ma nièce. « Puis je crois que maman ne serait pas trop d’accord, mais… Mais si tu veux, on pourra aller voir un perroquet un jour. » Je tourne mon visage vers elle pour lui sourire tendrement. « Tu sais au zoo. »

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Charlie & Cian

« Bien sûr que tu es une grande fille ! » Je viens lui ébouriffer les cheveux même si cela risque de la faire râler. Je préfère l’entendre parler comme cela plutôt que sa mère la traite encore comme un bébé. Je sens que cette idée de voyage avec ma nièce va vraiment lui faire du bien. Je vais lui montrer à quel point elle peut être une grande. Vacance de la débrouille, ce sera. Bien entendu, je ne vais pas entraîner Charlie dans une mini mission commando, loin de là. Mais j’ai bien envie de lui apprendre quelques trucs qui pourraient lui être utiles. Et puis je la connais ma nièce, elle adore apprendre à faire les choses toutes seules. Je sens que cela ne va pas réellement plaire à Erin, mais on verra cela plus tard. Vraiment plus tard. Probablement au dernier moment, plus tard. En attendant, je me concentre sur Charlie qui viens de comprendre que je serais là pour un mois entier. J’ai dû me battre avec mes supérieurs, mais j’ai fini par avoir mon mois de Février à Brisbane. Je ne suis pas du genre à demander des faveurs ou quoique ce soit, je ne me plains jamais lorsque l’on doit partir à l’autre bout du monde pendant des mois, mais je veux être présent pour l’anniversaire de Charlie. C’est bien ma seule exigence et cette année, j’ai réussi à obtenir une permission pour le mois entier bien déterminé à en profiter pour gâter ma nièce. « Oui touuuuut le mois de ton anniversaire. » lui confirmais-je en souriant. Et voilà qu’elle commence à réfléchir en toute puissance à ce qu’elle aimerait faire lorsque je serais là pour lui donner toute mon attention. Je sens que ce mois de permission va passer à une vitesse incroyable, encore une fois. Visiblement, notre temps va être très occupé et ce autour des animaux marins. Heureusement, je m’y connais un peu dans le domaine. « On ira faire du snorkeling alors. Comme ça, tu pourras voir pleins de petits poissons dans l’Océan et si t’as de la chance, on pourra voir une raie ou une tortue ! » Je connais un endroit où l’on pourra trouver tout cela sans problème et sans avoir à aller trop loin en mer, sinon cette fois, ma sœur va réellement tuer. « Et puis si on fait un peu de bateau, on pourra voir des dauphins aussi. »

Voulant calmer un peu ma nièce, je finis par l’aider à s’installer dans son lit entouré de tout ses coussins et ses peluches. Je sais que Charlie adore savoir ce que je fais lorsque je suis loin d’elle en mission. Je ne lui raconte jamais tout dans son intégralité, mais je ne laisse jamais échapper les choses vraiment cool. Comme ça, elle comprend pourquoi je pars et lorsque je suis loin elle se souvient des histoires cool que j’ai pu lui raconter. « Alors c’est vraiment cool ! » dis-je en riant. Et voilà qu’allonger dans son lit, ma petite Charlie finis par me dire tout ce qu’elle avait promis de ne jamais répéter à Thomas. Autant dire que la liste est longue et que mon meilleur ami va se faire démonter dès demain matin pour parler comme cela à ma nièce. Voilà qu’elle dit des gros mots maintenant ! « Charlie les gros mots ! » Je lui fais les gros yeux. « Peut-être que Thomas a dit tout cela, mais il dit des bêtises et il n’a pas le droit de dire des gros mots lui non plus ! » J’en reviens pas. C’est un grand garçon et voilà qu’il dit des gros mots devant mon petit bébé. Il n’est vraiment pas bien celui-là et me traiter de con devant ma nièce, j’en reviens pas. « Faut pas écouter ce que tonton Thomas dit, d’accord ? »

Rapidement, je tente de lui changer les idées pour qu’elle arrête de penser aux conneries de mon imbécile de meilleur ami. Je viens m’allonger aux côtés de petite Charlie juste pour profiter encore un peu de sa présence avant qu’elle ne s’effondre de fatigue. Je vois qu’elle lutte depuis quelques minutes, ses petits yeux bleu océan ont du mal à rester ouvert. « Alors on n’ira pas au zoo, t’as raison c’est pas très bien les zoos. » Je suis surpris de l’entendre dire cela, une réflexion si adulte pour une petite fille de six ans. « Et je te promets, promets que je serais là ! » Je lui montre mon petit doigt pour un petit pinky swear comme on a si souvent l’habitude de le faire. Ce qui fait souvent enrager Erin d’ailleurs. J’entends Charlie bâiller à mes côtés et je me mets à rire un peu. « Petite Charlie est fatigué ? » Je viens mettre sa couverture un peu mieux autour d’elle et touche son petit nez avec mon doigt. « Je reviendrais te voir demain d’accord ? »

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