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 tragedy is not the end ▲ isack

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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyVen 21 Juin 2019 - 2:17


Et il avait pris l’habitude d’errer proche, il dérivait souvent, tout le temps, mais il ne le disait pas, il ne l’affirmait qu’à voix très, très basse, murmurée, à peine soufflée. Jack qui passait par Toowong avant d’aller vers Bayside, Jack qui cumulait les détours et les allers, les retours aussi, sa bagnole qui grince et qui craque et qui prend la poussière malgré le fait qu’il l’étreigne souvent. C’était devenu une routine, durant la dernière année, mais il ne le mentionnait pas pour des raisons évidentes ; il savait qu’Isaac détesterait ça, il savait que c’était tout sauf utile pour lui, d’avoir un chien errant – jamais Jack serait assez imbu, assez fier, avait assez confiance en lui pour se qualifier d’ange gardien. Mais c’était bien le rôle qu’il semblait s’être donné en secret, celui du gars qui passe par là, celui du type qui multiplie les excuses, qui se cherche des justifications comme il en perd l’instant d’après, son esprit toujours sollicité, son cœur toujours tourmenté mais son regard aussi voilé que concentré. Il scrute Epstein, il scrute les rues et les numéros et les adresses, et il ralentit, bien sûr qu’il ralentit, quand il arrive à celle associée à la maison de son cousin, et que la lumière au rez-de-chaussée est toujours allumée.

C’était peut-être juste un oubli. C’était sûrement rien de bien important, rien qui confirme quoique ce soit, infirme aussi. Mais il est un gars d’instinct Jack, et s’il y a bien un truc que ses impressions lui ont confirmé – dans pareille situation, un peu plus d’un an plus tôt, c’est bien ça, d’y croire, de l’écouter la p’tite voix qui grince parfois, qui chahute toujours. Et il se stationne dans la rue, et il s’allume une clope qu’il descend si vite qu’en à peine quelques pas elle s’écrase déjà sur le bitume, sous ses mocassins vieux d’une vie et d’une autre. Il sonne pas Jack, il veut pas déranger, surtout si c’est juste pour une connerie, surtout s’il se fait des idées.  La clé de sûreté qu’il prend, qu’il dégaine. Il espère, qu’il se fait des idées. Il espère que ça, quand la poignée grince sous sa paume travaillée, quand ses pas feutrés pénètrent à l’intérieur de la demeure, qu’il fait gaffe à chaque bruit quand, lui-même, n’en fait presque aucun. La douce ironie de bosser en musique mais d’être une ombre bornée de silence, une silhouette, une entité qui va là où le vent le mène, là où he feels needed.

Au deuxième étage, alors. C’est là qu’il a besoin d’être, c’est là où il entend un craquement, un signe. Et il refait tout le trajet, ce trajet qu’il déteste, ce trajet qu’il hait et qui le répugne et qui le dégoûte et qui l’effraie surtout. Revoit les scènes, entend son cœur qui palpite, ignore le plus qu’il peut mais c’est pas facile, c’est l’horreur, c’est intense et il prend sur lui, il sait faire que ça, au fil des escaliers qu’il grimpe un par un, chaque bruit du bois sous son poids qu’il tente de diminuer, l’impact de ses pas sur chacun d’entre eux.

La porte de la chambre d’Isaac est entrouverte, et il y pense même pas Jack, à valider s’il est accompagné, il a pas vu d’autres voitures dans l’entrée, et puis il le sait, il le sent. Il le voit aussi, sa silhouette affalée toute seule, ses tics nerveux qui confirment qu’il ne dort pas.

« Hey. » il chuchote, il toque un coup dans l’embrasure de la porte, il capte que maintenant Jack qu’il vient de s’imposer, qu’il vient de dévoiler ce qu’il fait, qu’il devrait s’en vouloir et s’en mordre les doigts, mais qu’à la place, il s’inquiète. Son visage est doux par contre, rien qu’il laisse transparaître. Encore heureux. « La lumière d’en bas était restée ouverte. » elle est conne son excuse, il est au courant, pas besoin de se morfondre bien longtemps avec des balivernes. « Si tu veux en parler je suis là, je bouge pas. Si tu veux ne pas en parler aussi. » il anticipe, il sait surtout. C’est ça qui fait le plus mal.

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Isaac Jensen
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyMar 30 Juil 2019 - 1:00


Mon corps s’écroule, s’enfonce dans le matelas. Je mouve à peine mes articulations fatiguées, autorise à mes muscles tout le loisir de s’ankyloser au fil des heures, des jours, qui pourraient suivre. La notion du temps dégringole, les priorités réelles s’envolent dans la danse infernale au sein de laquelle mes tourments m’enveniment impitoyablement. Mes paupières sont lourdes, mon esprit frénétique. J’élève mes paumes moites jusqu’à mes tempes brûlantes. Mon cœur malmène mes côtes, ma respiration saccadée fait sursauter mes organes au rythme de mon diaphragme éreinté. J’essaie d’écraser les idées noires, de les apaiser, de les ralentir, mais rien n’y fait, les bandes obscures ne cessent de circuler, de beugler dans ma boîte crânienne à m’en faire saigner le cœur, à alerter mon instinct, animer quelconques pulsions de vie.

Je n’ai pas entendu Jack. Le lien entre le monde qui m’environne et ce qui se déroule en moi frise la rupture totale, si bien que lorsque mon cousin passe l’embrasure de la porte et brise le silence de sa voix suave, je ne sais sursauter. Je le perçois à peine. Les termes qu’ils prononcent paraissent mettre des années à atteindre mon cerveau anesthésié par mon mal. Il se justifie dérisoirement, propose son soutien dans des clauses qui seraient miennes. Je ne réagis pas de suite, les minutes s’écoulent, défilent, oubliant de happer avec elles toutes mes pensées tortionnaires. Je finis par me redresser non sans peine. Ma tête est lourde, me procure l’impression d’être bancale sur des cervicales de verre. Mes yeux cherchent la silhouette de l’Epstein et alors que j’entrouvre les lippes pour lui répondre, je suffoque.

Je refuse de faire subir à Jack ce par quoi il est déjà traversé par ma faute. Il m’est inconcevable qu’il soit témoin d’un nouveau théâtre funeste, même si cela signifie militer jusqu’à mes dernières forces contre la toxicité incrustée en ma personne. Ma gorge se noue, la culpabilité m’étripe. Les démons persistent, hargneux. Je ne cesse de me dévaloriser, me mépriser, me détester. Le constat que le monde serait mieux sans moi est constant. La certitude que je ne pourrais jamais aller bien est récalcitrante. Je veux lâcher prise, je veux que tout s’arrête, je veux une pause, un stop, même si cela incombe à un dernier souffle.

Alors, plutôt que des mots hardis et rassurants, c’est un hoquet de stress qui se dérobe entre mes lèvres. Ma poitrine s’élève et s’abaisse périlleusement, invitant l’hyperventilation. L’air est trop dense, mes poumons semblent rejeter l’oxygène. Peuvent-ils opter pour nourrir mon organisme que de dioxyde ? Mes doigts se referment sur les draps plissés mais pas défaits. “Ça va aller.” Je force, assez respectueux pour ne pas mentir à Jack en lui assurant que ça va mais trop couard, trop égoïste, trop bienveillant pour lui exposer que je suis en chute libre. Je souffle doucement, ferme les yeux. “C’est juste dans ma tête.” Je minimise grièvement. “C’est juste ma tête...” Je rectifie l’écho.




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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyLun 5 Aoû 2019 - 23:11


Ça va aller.”  « Ça va aller. » et il est tout sauf sûr Jack, il ne pourrait pas plus en douter. Pourtant il répète chaque mot, au taquet, il s’y accroche comme Isaac semble le faire. Il ne retient que ça, de toute la scène qu’il voit se dérouler sous ses yeux. L’historique qui remonte et le passif en travers de la gorge, le drame de le retrouver ici, de revenir en arrière à peine un an et des poussières. Il a mal Jack, mais pas autant, jamais autant que son cousin, qu’il voit se tordre dans la pénombre dans un lit beaucoup trop immense pour lui, beaucoup trop vide, sombrement.

Rien ni personne n’ose parler maintenant, le silence plombe, et il fait état de ce qui entoure le Jensen. Ses prunelles passent de la table de chevet à la commode, filent vers le sol, remontent le long des murs, rebords de fenêtres. Bien sûr qu’il cherche des indices, mais surtout, il s’assure de la sécurité de l’endroit. Il a encore en tête les paroles des médecins et les énièmes cachets avalés, il sait exactement ce qu’il doit chercher mais l’évite, ses prunelles refusant de croire qu’Isy aurait commis l’irréparable à nouveau. Incapable de voir l’évidence, se convainquant qu’elle est toute autre, et Jack préfère sa version, celle où tous les deux statuaient que tout allait, au présent. Aucun imparfait, aucun futur, il ne veut que l’instant actuel Epstein, il ne se raccroche qu’à la minute, la seconde même où il est ici, où ils sont ensemble. Il veut pas voir plus loin, il y arrive même pas au quotidien le gars, mais surtout, il y tient, à faire du moment présent quelque chose d’aussi tangible que solide, d’aussi stoïque que rassurant.

Il se surprendra à faire un pas vers le lit de son cousin, juste un. Rien de plus, rien de moins, sa bulle qu’il lui laisse, son espace qu’il n’envahit pas. Mais il ne partira pas de là, il n’y arriverait absolument pas. Pas si vite, pas si tôt, définitivement pas maintenant.  « Si tu me dis ce qui se passe. » de longues minutes ont passé maintenant qu’il extériorise sa pensée, maintenant qu’il précise des mots précédents. Et il sait que ce n’est pas évidemment. Il sait qu’Isaac est perdu dans ses pensées, dans sa tête qu’il accuse, son crâne qui semble être devenu son bourreau. « Ça va aller si tu arrêtes de t’accuser et que tu m’expliques ce qui t’arrives. » Epstein précise donc, statuant aussi doux qu’immuable qu’il a besoin de plus, qu’il a besoin de concret, qu’il souhaite un brin de tangible avant de céder à quoi que ce soit, avant de filer pour qui que ce soit.

« Parles-moi Isy. » sa conclusion aussi directive que compréhensive. Son corps n’a pas bougé, à l’instar de celui de son cousin allongé. Il n’est pas pressé Jack, il a tout son temps.


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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyMer 11 Sep 2019 - 20:27


Mes doigts creusent des sillons contre le drap auparavant soigneusement, soucieusement, tendu. Mes ongles malmènent distraitement le tissu, mon esprit s'évertue à tenter de se concentrer sur ces sensations-là plutôt que ces contes livrant des comptes qui martyrisent mon âme incessamment, l'intoxiquent impétueusement de doses nocives que je me crée à foison, malade masochiste, troublé tortionnaire. Je tente d'inspirer profondément, m'inviter hardiesse, mon corps meurtri douloureux de persévérer, ma tête envoûtée d'unique finalité. Jack fait écho à mes souhaits, mes objectifs ; ces ordres que je m'impose par son biais. « Ça va aller. »

Ma personne se décompose.
Il y a celui qui refuse, ne sait, y croire. Celui qui se rebifferait et hurlerait sur son bienveillant cousin tout son chagrin, toute sa douleur, tout son exténuation, comme si reproduire la souffrance la diminuerait. Celui qui beuglerait que non, ça n'ira pas, ça n'ira jamais. Comment ça pourrait bien aller, quand l'essence de moi est défectueuse, empoisonnée, démolie par la vie ? Pourquoi continuer d'aller quand réellement, l'ultime but est de pourrir au terminus ?
Mais il y a aussi le timoré. Celui qui énumère, dans des murmures incertains, toutes les raisons de se battre, de combattre, même quand l'ennemi est trop proche, trop imposant, trop effarant. Celui qui y croit, discrètement, péniblement - et qui vaillamment ne lâche plus prise, ajoute mot à mot, lettre par lettre, toutes les couleurs de l'existence dans un titanesque océan de noir broyé. Celui qui s'éprend de culpabilité mais se console en sachant que si celle-ci lui tord les entrailles, c'est parce qu'il est aimé, valable. Celui qui se chantonne les bonnes paroles, les promesses, les actes dérisoires qui valent des battements de cœur sans souvent qu'Autrui ne le suspecte.

Un souffle file entre mes lèvres. Les repères temporels sont effondrés, je ne possède pas l'énergie ni la force requise à affronter le regard de mon cousin. Puis je réalise l'inventaire de ma chambre, propulsé par des vœux sordides. J'élabore des plans, me console en m'assurant que j'ai toujours le contrôle sur mon histoire ; et surtout sa fin. Est-ce si détestable ? Ne pourrais-je pas au moins supplier une pause, un vide, un arrêt, un temps de répit total ? La silhouette de Jack se rapproche, mes prunelles se stoppent sur le rebord de la fenêtre, alertes. Mes doigts se crispent sur une vague du drap. « Si tu me dis ce qui se passe. » L'éventualité me glace le sang, j'envisage hocher la tête en signe de dénégation, rejeter en bloc cette option derechef, cette offre, cette soluce à mes yeux beaucoup trop épineuse. « Ça va aller si tu arrêtes de t’accuser et que tu m’expliques ce qui t’arrives. »

Le jugement serait-il ainsi le fin mot de cette mascarade funeste ? L'origine de ma déchéance ne rimerait-elle qu'à une capacité à m'accuser constamment, me juger fautif, me juger responsable ? Mon optique se rectifie, se réadapte, s'ébranle. Je déglutis difficilement. Suis-je juge et bourreau ? J'ai conscience que l'Epstein n'a pas foncièrement tort, et le ton directif qu'il emploie lorsqu'il me convie à lui parler me fait relever le regard vers le sien, croiser son âme le temps d'un millième de seconde avant que mes pupilles ne se rejettent violemment sur mon plancher, cuisamment honteuses. « Les raisons qui me prouvent que le monde serait mieux sans moi se battent avec celles qui me disent que j'irais jamais bien. » Je chuchote, voix éraillée, inavouée. « Je m'imagine en détails tous les scénarios où elles existeraient plus. » Mes yeux rougis, mon teint blafard, je ne cille pas. Mes mains sont froides, mon organisme transi, mon cerveau en surchauffe. Je ne me sens qu'abusif désordre. Je me mords discrètement la lèvre inférieure, ressens les vertiges du mal. Qu'en fait-on, du conditionnel, Jack ? Pouvons-nous tout mettre en bouteille, dans l'ombre de Charpentreau ?




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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyLun 14 Oct 2019 - 19:36


Il s'étonnerait presque Jack, de rester de glace, si à l'intérieur il ne sentait pas son coeur se serrer de voir Isy se tordre ainsi. Mais il ne peut pas se permettre le moindre signe, il ne veut pas que son cousin sache à quel point il a mal lui aussi, parce que la douleur est éphémère, parce que l'inquiétude passe pour mieux revenir. Il sait, il sait que si le Jensen voit à quel point Jack prend logiquement toute cette histoire à coeur, ce sera fichu. Il ne pourra plus venir l'aider, il sera exclus du lot, il comptera comme un autre visage dans l'entourage d'Isaac qui a eu mal par dommages collatéraux, et il ne veut pas, surtout pas, ajouter le moindre poids sur les épaules du jeune homme.

Alors il prend sur lui, bien sûr qu'il prend sur lui. « Les raisons qui me prouvent que le monde serait mieux sans moi se battent avec celles qui me disent que j'irais jamais bien. » Jack écoute, il ne bouge pas d'un millimètre, il laisse tout l'air et toute la liberté de respirer et de se mouvoir à un Isaac recroquevillé dans son lit, il l'a vu au plus bas et il juge que la situation n'est pas meilleure, n'est pas moins alarmante ; mais il se réjouit tout de même d'être arrivé plus tôt, beaucoup plus tôt que la dernière fois.

« Je m'imagine en détails tous les scénarios où elles existeraient plus. » la réplique lui fait mal, toutefois il l'encaisse aussi impassible puisse-t-il rester.  « Et quel est le scénario qui gagne jusqu'à maintenant? » il ose Epstein, il ose parce qu'il sait que ni Isy ni lui ne doute qu'il peut en prendre. Il a vu la silhouette du brun dépérir, il l'a tenue dans ses bras lorsqu'il était presque trop tard. Il a tout appris comme une violente claque du revers, il vit encore avec l'angoisse de ne pas avoir été là à temps.

Et il sait, qu'Isy se torture, Il sait qu'il repense, qu'il y repense, qu'il ne se mettrait pas dans un tel état si ce n'était pas le cas. C'est le combat des paroles contre le silence, des coups d'oeil alarmistes contre une détresse qui tente de se cacher comme elle le peut. Jamais il ne brusquerait quoi que ce soit pour les mauvaises raisons Jack, mais il sait que sur l'instant, c'est probablement la seule conversation qui pourra donner l'heure juste, qui pourra le rassurer comme l'inquiéter, mais qui pourra surtout lui permettre de comprendre ce qui se trame dans la tête de l'infirmier et ce qui risque de réanimer des démons qu'il croyait à tort envolés.

« Quel est le scénario qui te met dans cet état? » les questions s'additionnent comme elles se ressemblent, c'est un amalgame qu'il tente de dégager de toutes responsabilités, de tout courroux. Il ne supporterait pas d'être un autre fardeau Jack, il s'assure de parler tout bas, de n'être que confidence. Il veut aider à ce qu'Isy s'ouvre, il veut percer sa coquille, ce barrage qu'il hisse incessamment lorsqu'il a mal par crainte de blesser les autres en retour. Mais il ne peut rien faire s'il ne sait pas Epstein, il ne peut rien faire et il ne peut rien dire et il tourne en rond alors que son corps est lourdement immobile, appuyé sur l'embrasure de la porte. Distant mais obnubilé.  






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Message(#)tragedy is not the end ▲ isack EmptyLun 13 Avr 2020 - 23:19


Les corps demeurent piégés par l'inertie, leur âme errant entre les palpitations qui rendent l'atmosphère de la chambre à coucher lourde, funeste, angoissante, douloureuse.

Mes doigts continuent leur tracé sur les draps de coton, comme si j'espérais y façonner des incantations vouant à bafouer mes maux, résoudre mes tares, sauver la chimie du serein. Je hurle, je m'époumone, entre les parois de mon crâne, optant pour surpasser les mélodies sinistres de mes démons à défaut d'être en mesure de les taire. J'inspire tandis que les émotions me saisissent, me contrôle, assèche mes prunelles effarées par le monde, serre ma gorge serrée de douleur, épuise mon cœur accablé de souvenirs. Les scénarios se dessinent et Jack demeure en suspens, il n'ose pas émettre le moindre geste, comme s'il redoutait briser l'équilibre précaire régnant dans la chambre, comme s'il craignait confronter les détails de ma vérité.

« Et quel est le scénario qui gagne jusqu'à maintenant? » La danse de mes doigts se stoppe, ma main s'écroule sur le matelas. Mes yeux s'animent, mes paupières s'abattent pour s'ouvrir instantanément, véritables rideaux sur lesquels se reproduisent en névralgique splendeur mes cauchemars. Me concentrer sur l'un des scénarios visant ma fatalité est un jeu dangereux, une tâche à laquelle je n'ose pas m'évertuer. Pourtant, peut-être cela me permettrait-il d'évincer les multiples alternatives qui peuplent mes attirances du tragique ? Le silence nous englobe, pesant, fastidieux, seul mon cœur me somme la réalité, me lie à la vie, la distance imposée religieusement par mon cousin teintant la scène de lointain réconfort. « Quel est le scénario qui te met dans cet état? » Tous, Jack. Tous. Ma main remonte vers mon front brûlant. Je suis inapte à dissocier, traiter, séparer ces voix meurtrières, ces idées noires. Elles forment un tout, un univers aux traits d'imbattable, d'insatiable. Il n'est pas question d'odieuse hydre à laquelle des têtes pourraient être tranchées, même si d'autres en incombent fatalement. C'est une masse indigeste, sans prise, sans faille, que constitue mon bourreau et aujourd'hui, je ne sais pas la décomposer pour la combattre. Je ne sais pas l'affronter pour survivre. Je ne sais pas la diminuer, la relayer à un plan inférieur que l'omniprésence tonitruante actuelle qu'elle occupe.

Tel un gong, telle une alarme, un avertissement sonore s'évade de la silhouette du canadien. Je sursaute et promptement, réalise que le téléphone de mon cousin l'interpelle. Il l'extirpe de la poche de son pantalon, son regard capte les informations indiquées sur le moyen de communication. A ses sourcils froncés, je soupçonne que sa fille la sollicite, ou alors, qu'il a un devoir à accomplir. « Tu devrais y aller. Ça va aller. » Je libère, mens éhontément. Je me soumets à la fatalité : si ce soir n'est pas le mien, la destinée me l'enseignera. « Merci, Jack. » Les termes ricochent, voix éraillée mais férocement sincère. Merci de m'avoir sauvé et veiller sur moi depuis. Merci d'être là, à l'écoute, présent, aidant.




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