| You ow me an explanation || Leo |
| | (#)Ven 21 Juin 2019 - 22:01 | |
| Léo a, malgré lui, instauré un sacré malaise des plus déplaisant. J'aurais sincèrement aimé quitter Primrose sur de bons termes, mais après le baiser que le jeune homme m'ait volé, je pense que je peux dire au revoir à mon amitié avec Primrose. Elle doit sans doute se trouver idiote d'avoir crushé sur quelqu'un qui a une préférence pour le même sexe. C'est pour ça, parce que je sais qu'elle aura besoin de temps que je décide de ne pas la rattraper et la laisse partir lorsqu'elle décide de le faire. Après l'avoir observer s'éloigner pendant quelques instants, je fini par me détourner en soupirant et cherche Léo du regard. Ne le voyant pas tout de suite, je suis sur le point de sortir mon portable pour composer son numéro, mais fini par l’apercevoir près des escaliers.
Ni une ni deux, je me dirige vers et, plus je m'avance vers lui, plus je suis régis par une rage sans nom. Une rage des plus irrationnelle avouons-le, car Léo n'y est pour rien. Il ne pouvait pas savoir, il n'est absolument pas au courant pour l'histoire entre Primrose et moi. Et pourtant, une partie de moi lui en veut amèrement de m'avoir ainsi exposé devant tout le monde, encore plus devant la jeune femme.
Arrivé devant Léo, je lui laisse pas le temps de réagir et, l'empoignant par le bras, le tire violemment derrière moi. Ignorant le fait que, sous la surprise il ait du mal à garder un équilibre digne de ce nom, je l'entraîne derrière le bâtiment où, à l'abri du regard des autres, je le pousse contre le mur et le fixe, le regard noir de rage «Je peux savoir ce que c'était que ça ? » grognais-je « A quel moment tu as jugé bon que M'EMBRASSER était une superbe idée, hein ?» je sers mes poings, par simple reflex. Il y a 1 ans encore j'aurais frappé pour bien moins que ça (le nez d'Ambroise s'est souvenu encore plusieurs semaines de ce que ça fait que de m'embrasser sans mon autorisation) mais je sais me contrôler et je n'ai, de toute manière, pas envie de blesser Léo -quoique, je n'avais pas non plus envie de casser le nez d'Ambroise, mais je l'ai quand même fait « Tu te rends compte dans quelle merde tu m'as foutu ? Hein ? Est-ce tu t'en rends compte de ça ?» je fini par me redresser en roulant des yeux « Non, bien évidemment, un Léo ça ne réfléchit pas » je soupire lourdement et me recule que quelques pas, croisant les bras et le fixe, attendant une réponse ou une réaction de sa part.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 0:09 | |
| Cette rencontre avait drôlement foutu ma journée en l'air. Elle qui commençait si bien ! C'était too much de malaise, c'était encore des histoires que je ne comprenais pas parce que personne ne m'expliquait rien, c'était encore une fois un Conte qui finissait par 'et Léo se retrouva con et fila, la tête haute'. Je fouillais dans mon sac, à la recherche de mon casque. Je voulais me couper du monde, m'imaginais déjà balancer doucement la tête de droite à gauche sur du 'blackbear', tranquille dans ma bulle. Quelques heures de cours, puis une soirée, pourquoi pas. J'avais envie de sortir. D'oublier ce moment gênant et le sentiment que j'avais eu d'avoir, encore une fois, été évincé de la partie 'on explique le problème' de l'histoire. C'était sans compter sur la poigne qui se referma sur mon bras. De surprise, je sursautais, dévisageais le propriétaire de cette main sauvage qui venait de se refermer sur ma chair, dévoilée par ma chemise remontée aux coudes. Clément avait l'air fou de rage. « Tu me fais mal. », lançais-je doucement. Une protestation qui n'en était pas vraiment une. Une constatation, plus qu'une plainte.
Ni une ni deux, le brun m'entraîna derrière lui comme le ferait un parent en colère avec un enfant puni. Je traînais des pieds, mais étais trop surpris pour tenter de me débattre ou de m'arracher à sa douloureuse étreinte. Nous arrivions derrière le bâtiment qui se trouvait être notre Université, à l'abri des regards. Et puis, de toute façon, ils devaient tous être en cours, à cette heure là. Clément me poussait dos au mur, je lui lançais un regard noir. Quoi, il allait me casser la figure, maintenant ? Je soutenais son regard, menton légèrement relevé, visage fermé. Le comédien grognait à propos du baiser et je me retenais très fort de lever les yeux au ciel. Les poings serrés de mon cadet m'indiquaient que ce dernier était prêt à m'en coller une. « Je voulais te dire bonjour. », grognais-je sur le même ton. C'était probablement un truc de couple, mais je n'en avais rien à faire. Le nombre de fois où j'avais embrassé Charlie juste pour l'emmerder un peu, pour faire croire que nous étions de jeunes mariés - dans le but d'avoir des desserts gratuits au restaurant; était incalculable. « Je pensais pas que t'étais pas out devant cette fille. » Pas de 'désolé'. Ce mot m'arrachait trop la gueule, comme toutes les excuses.
Clément sous entendais mon manque de réflexion, s'éloignait un peu. J'avais un éclat de rire amer. « Ok, j'ai compris. L'intégralité du monde te croit hétéro' et puis tu t'envoies en l'air avec moi quand t'as besoin de te défouler un peu ? » Je croisais les bras. J'avais déjà couché avec des types qui avaient une copine, une petite vie bien rangée ou des types rencontrés en soirée qui détestaient leur vie et la non-liberté qu'ils s'imposaient. Généralement, je pressentais ce genre de choses. Ou alors, c'était clairement établis lorsque je commençais à échanger avec ces hommes. Là, j'avais juste l'impression d'être pris pour un imbécile. Passer du temps sous mon toit ? Rencontrer - par inadvertance; ma meilleure amie et fuir ? M'inviter au théâtre ? Et pour, finalement, venir me prendre la tête ? « C'est qui, la fille ? Ton crush ? Moi je suis 'l'ami' et elle l'amie 'aussi' ? Et fais pas comme la dernière fois, avec Charlie. Explique moi. J'ai eu l'impression d'être le dernier des cons, à essayer de comprendre et à bien voir que vous essayiez de planquer un truc. Je déteste qu'on me prenne pour un abruti, comme ça. » Je shootais dans un cailloux, après avoir arraché mon regard du sien. « Si c'est ta copine, faut le dire. Moi j'en ai rien à foutre de coucher avec des types en couple, mais t'aurais dû me dire. Ça aurait évité ça, là. » J'aurai été discret. Je me serais contenté de lui envoyer des messages pleins de sous entendus.
Moi, j'avais juste besoin d'un peu d'attention. « Pardon. », marmonnais-je soudain entre mes dents. Je détestais m'excuser, surtout quand je ne me jugeais pas coupable à 100%. « Si t'es pas out devant tes potes et que c'est pour ça que t'es en colère. Pardon. » Petit con de Léo, c'était peut-être juste ça, le problème.
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| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 12:08 | |
| Je ne sais pas ce qui me prend de parler de la sorte à Léo. Je ne devrais pas lui crier dessus en vrai. Il ne pensait sans doute pas à mal en m'embrassant, fait est que je me rend compte que ma réalité ne semble coïncider avec la sienne. M'embrasse-t-il pour montrer que, pour lui, nous somme 'plus' que de simple amant de temps à autres ? Qu'il souhaite s'engager dans quelque chose de plus sérieux ? Je ne pense pas. A vrai dire, je ne le connais pas assez bien pour savoir ce qu'il veut, s'il est ce genre d'homme à dire avoir peur de l'engagement ou s'il, au contraire, c'est réellement ce qu'il recherche ? J'avoue que là, pour le coup, je ne cherche pas à le comprendre et l'attaque oralement.
Je lui demande, en grognant, pourquoi il a fait ça et sa réponse à le don de m'énerver d'avantage « Et genre tu pouvais pas me le DIRE ?» demandais-je, insistant fortement sur le mot 'dire' « genre comme toute personne SENSEE le ferait ?» je secoue la tête, trouvant cette excuse des plus déplorable. Et puis, la grande révélation : il ne pensait pas que je ne m'étais pas 'outé' devant Prim.
J'arque un sourcil, surpris par cette remarque avant de me reculer. Et Léo continue, disant qu'il comprenait mieux maintenant : d'après lui, aux yeux de tout le monde, j'étais hétéro mais que je m'envoie avec lui juste pour me défouler un peu. «N...non, c'est pas ça. Je ... » tentais-je de le couper mais Léo est plus rapide. Emetant l'hypothèse que Prim puisse être ma copine, il me dit qu'il faut que je lui avoue la vérité, me demande si elle est mon crush puis précise qu'il en a rien à foutre de coucher avec des gens qui sont en couple mais qu'il préfère le savoir. «Je ne suis pas en couple » dis-je alors que je dévie à mon tour le regard.
Je soupire doucement lorsque Léo reprend qu'il s'excuse si je suis en colère parce que je n'ai pas avouer mon orientation sexuelle devant mes potes. «C'est pas ça Léo » soufflais-je, toute la rage m'ayant subitement quitté pour laissé place au malaise « Ce..c'est juste que ...» je lance un coup d'oeil vers l'arrière puis soupire « Cette fille, Primrose, c'est elle qui a ..enfin avait, un crush sur moi» avouais-je finalement «Et je ...je l'ai littéralement friendzoné » je grimace un peu « Mais elle a toujours été une superbe amie, je … elle a été d'un soutient et d'une aide très précieuse et au final je lui ais dit qu'elle ne serait jamais rien de plus qu'une amie à mes yeux» je grimace et soupire « Et aujourd'hui on s'est à nouveau revu pour la première fois depuis … depuis presque deux semaines et on a enfin pu mettre notre différents de côté. Ça m'a fait tellement de bien, sincèrement, j'avais réellement l'impression d'avoir retrouver Primrose l'amie et puis ...» je relève mon regard sur Léo «T'es venu et en m'embrassant t'as tout gâcher » je me redresse et lève une main pour le couper dans sa protestation « Non c'est vrai, tu pouvais pas le savoir tout ça et je suis désolé de t'avoir crier dessus, vraiment» m'excusais-je finalement, espérant sincèrement que Léo ne m'en tiendra pas trop rigueur.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Sam 22 Juin 2019 - 13:01 | |
| Cette situation me rendait dingue. Je n'avais pas envie de me prendre la tête. Ce n'était qu'un baiser, non ? Personne n'en avait rien à foutre, d'un baiser. Tout le monde s'embrassait tout le temps, ivres, pas ivres. Et puis on était dans une Université, a.k.a. l'endroit qui contenait le plus d'hormones en fusion - ou celui qui en contenait le plus, mais après le lycée; de la Terre toute entière. Les gens s'en fichaient, d'un baiser, ils passaient leur temps à se sauter les uns les autres en soirée. Et personne ne s'était arrêté sur notre passage, les couloirs étaient à peu près vides. Il n'y avait que cette Prim, mais si elle comptait parler ou causer du tord à Clément, j'étais déjà prêt à aller faire de sa vie un enfer. Au jeu du plus con, j'étais un as. Clément le savait, je lui avais raconté l'anecdote du patineur et de sa copine, Agnès. Ce n'était pas compliqué, de faire tomber quelqu'un de très haut. Il suffisait de trouver les bonnes choses à divulguer. Si cette fille était en droit, Charlie la connaissait peut-être. Dans sa filière, il devait bien y avoir des cours de droit, non ? Je farfouillais dans mon réseau de connaissance, à la recherche de quelqu'un qui venait de droit et qui aurait pu, par ricochet, m'informer sur cette brunette que nous venions de quitter à l'instant.
Mon excuse était un peu nulle, je l'avouais volontiers. Je faisais la moue, soutenais le regard de Clément. « C'est ma manière à moi de le dire. C'était qu'un petit bisou, pas une grosse pelle. » Je retenais un 'fais pas ta drama queen' de peur de m'en prendre une. Un smack, voilà ce que c'était. Une blague, pour l'embêter. Rien de méchant. Je savais faire pire. Personne n'était mort, de toute façon. « Je les emmerde, tes personnes sensées. J'aurais fait autrement, ç'aurait été exactement pareil. », grommelais-je. Le regard du brun chancelait un peu lorsque j'évoquais une potentielle relation de couple, avec cette fille. Touché ? Je croisais les bras. Il assurait ne pas être en couple. Son crush, alors ? Malgré tout, la pression redescendit d'un cran. Je m'excusais doucement, à voix basse. Les excuses m'arrachaient un peu trop la gueule. Je prenais appui sur le mur, dans mon dos, alors que les yeux de Clément quittaient les miens. La révélation était de taille : mes pressentiments étaient justifiés... mais pas exactement dans le sens imaginé. Le 't'as tout gâché' me fit détourner le regard. Je n'avais qu'une envie : me barrer d'ici. Envoyer un message à Charlie pour lui dire que j'avais besoin d'un film, peu importait lequel. Que j'avais besoin d'un câlin, aussi, parce que je venais encore une fois de perdre un ami. Ma maladresse, mes gestes et mes mots de travers engendraient souvent ce genre de problèmes. Je ne m'étonnais même plus de ne pas avoir vraiment beaucoup d'amis. Au final, je n'avais jamais su les garder.
« Je ne pouvais pas savoir. », marmonnais-je dans un dernier éclat de fierté un peu mal placée. Lèvres pincées, je reportais mon regard sur le comédien qui s'excusait de m'avoir crié dessus. « C'est pas grave. C'est de ma faute. » Grand pas en avant : je reconnaissais - au moins un peu; mon erreur. « Si vous êtes amis, avec cette Primrose, je pense pas qu'elle t'en voudra. Elle m'en voudra plutôt à moi, de lui piquer l'attention de son crush devant son nez. » Je haussais les épaules. Je n'en avais rien à foutre, d'être détesté de cette fille. « Personne le sait, que t'aimes aussi les garçons ? Si c'est le cas, je suis vraiment désolé. J'irai m'assurer que cette fille ne raconte rien à personne. » Je marquais une pause, jouais avec un cailloux du bout du pied. « J'aurai dû me douter, que t'avais des prétendantes. », ajoutais-je, léger sourire aux lèvres. « Elle a pas l'air méchante. Tu l'as jetée parce qu'elle te marchait sur les pieds quand tu lui donnais des cours de danse ? » Je tentais de jouer la carte de l'humour, dans l'espoir que la gêne de Clément ne s'en aille, au moins un peu.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 8:20 | |
| Je soupire lourdement et roule des yeux lorsque Léo ose me répondre par l'excuse la plus banale qui existe. 'c'est ma façon personnelle' précisant qu'en plus ce n'était qu'un bisou et non une grosse pelle. « ça ne change rien au fait que tu m’aie embrassé» précisais-je, fixant mon regard dans celui de Léo qui reprend que s'il avait agit autrement ça n'aurait pas été différent «Au contraire ! Putain Léo ! Un simple 'bonjour' aurait tout changer ! » je ne me serais pas senti con en disant que Léo n'est qu'un ami alors qu'il venait tout juste de m'embrasser ! «car au final, ceux qui s'embrassent ce sont les couples » déclarais-je «Et on n'est pas en couple à ce que je sache » peut-être qu'avec cette déclaration j'en saurais un peu plus sur Léo et il m'expliquera le fond de sa pensée ?
Finalement, lorsqu'il s'excuse, c'est comme un poids qui tombe de mes épaules alors et je décide de lui expliquer toute mon histoire et mon vécu avec Primrose. Elle m'y a autorisé, donc autant en profiter, non ? Sa première réaction, après que j'ai tout avoué, était de dire qu'il ne savait pas et putain qu'est-ce qu'il a raison ! Ce sont les truc dont il ne peut pas être au courant s'il n'a pas de pouvoirs télépathiques. Toutefois, c'est le regard baissé et avec une moue de déception que j'accueille ses paroles suivantes : si je suis ami avec Primrose alors elle lui en voudrait à lui et non à moi. Pinçant les lèvres, j'enfonce les mains dans les poches de mon jeans et joue avec une pierre avec le bout de mon pied. Il me demande si les gens sont au courant que j'aime les hommes, mais la vraie question serait plutôt : Est-ce que JE suis au courant ?
Je parviens toutefois à esquisser un léger sourire amusé lorsque Léo précise qu'il aurait dû se douter que j'avais des prétendantes avant d'émettre l'hypothèse que j'ai jeté Primrose parce qu'elle me marchait sur les pieds lors de la danse «Non, elle est plutôt douée en vrai » pour les lapdance « Et crois le ou non, je n'ai aucune prétendante et aucun prétendant. Du moins, personne qui se soit manifesté entre temps» ou peut-être y en a-t-il et je n'ai aucune idée de qui il s'agit parce que je suis trop nul pour lire les signes ?
« Et non, personne ne connaît mon orientation sexuelle» dis-je en haussant les épaules « Même moi je la connais pas en vrai» reprenais-je avec un rire jaune « Je … je ne pense pas être 100% homosexuel. Genre, je veux dire ...comme je t'ai déjà expliqué, mon premier crush était une fille mais je n'ai, pour l'instant, couché qu'avec des hommes ...» j'hausse les épaules «A vrai dire, jusqu'à il y a deux ans j'étais persuadé à 100% que je suis hétéro, mais ça c'était avant d'embrasser et coucher avec mon meilleur ami » et putain, je suis persuadé que personne n'embrasse comme lui, et personne ne gère comme lui au lit. Savoir que plus jamais je ne pourrais ressentir ces sensations avec lui me fait tout bizarre et je crois que je peux, du coup, un peu mieux comprendre ce que Primrose a ressenti lorsque je l'ai friendzoné.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 13:28 | |
| J'avais jamais aimé m'embrouiller. Y'a des gens que ça faisait kiffer, la confrontation. Moi, j'aimais bien ça si c'était fait de façon implicite. Je détestais les éclats de voix, les insultes publiques et les poings serrés. Toute cette sorte de mise en scène dotait l'environnement d'un climat de tempête. Ça n'avait jamais été mon truc, les tempêtes. Pas celles dont je ne pouvais pas m'extirper. Face à Clément, je ne pouvais pas filer comme j'en avais l'habitude. De toute façon, il y avait des choses à mettre au clair. Je lui faisais face, bras croisés, visage boudeur : un véritable mur, prêt à tout encaisser. Bien sûr, qu'il avait raison. Mais je n'avais pas envie de le lui concéder. « J'aurais pas dû venir. Voilà ce qui aurait tout changé. », grognais-je, amer. Voilà, elle était là la solution. Ne pas m'arrêter. Laisser Clément avec sa potentielle petite copine, filer en cours. Une solution en or. Le brun nous lançait ensuite sur le sujet pentu du 'que suis-je pour toi', un sujet que je détestais promptement et qui avait le don de m'insuffler un sentiment de malaise des plus aigus. Fort heureusement, il soulignait également que nous n'étions pas un couple. Sur ce point, nous étions sur la même longueur d'ondes. Pourtant, je n'arrivais pas à mettre le doigt sur la source de cette amertume, qui s'était emparée de moi face à la brunette que nous venions de quitter. « Les couples. », confirmais-je du bout des lèvres, sans le lâcher des yeux. « J'embrasse Charlie pour avoir des desserts gratuits au restaurant. On fait croire qu'on est jeunes mariés. » Peut-être l'anecdote allait-elle avoir un super pouvoir. Celui de détendre l'atmosphère.
Bien sûr que non, nous n'étions pas un couple. J'aimais passer du temps avec Clément, même si ces moments se comptaient pour l'instant sur les doigts d'une seule main. Je me sentais bien, avec lui. Y'avait un truc de liberté, comme si on était réglé sur la même fréquence... et vogue la galère. Pas de prise de tête... mais c'était plus qu'un simple amusement consentant par dessus des draps ou sur des canapés. Je le considérais véritablement comme un ami et ce en bien moins de temps qu'il ne m'en fallait habituellement. L'idée que tout cela puisse se terminer me rendait nerveux, soulevait en moi une colère que je refusais pourtant d'épouser pleinement. « Je ne t'embrasserai plus. Pas en... public. » Je détournais les yeux, baissais les armes. M'excusais, même. Je détestais profondément m'excuser.
Pourtant, nous en arrivions même à discuter de son statut. Celui qu'il partageait - ou pas, plutôt; avec Primrose. Je ricanais face à son innocence et à sa modestie. « Arrête. Rien qu'au théâtre, y'en avait un. Puis Prim'. T'es convoité. », répondais-je du tac au tac, le ton encore amer des répliques précédentes. Nous abordions ensuite le sujet de son orientation, sujet que nous n'avions pas encore vraiment abordé. Si nous ne l'avions pas fait jusque là, c'était parce que j'avais peur de faire une énorme gaffe. Pour le coup, la gaffe avait été réussie, aujourd'hui. Le comédien me sembla soudain un peu perdu. L'histoire qu'il avait eu avec son meilleur ami attira mon attention. Tout cela avait l'air confus, dans la tête et dans le cœur de mon cadet. « Je crois que tu te compliques la vie. Peut-être que... chercher à se mettre des étiquettes, c'est pas très bon. Laisses toi faire, t'as pas à te mettre dans une petite boîte, surtout si c'est pour après ne plus vouloir et même ne plus pouvoir en sortir. C'est super violent, de s'enfermer dans une case. » Je fronçais doucement les sourcils. « Et puis, on est une nouvelle personne à chaque seconde de notre vie. Tout évolue constamment, rien n'est jamais fixé. » Rien du tout. Tout changeait tout le temps, en fonction des pensées qui nous traversaient, des situations que nous vivions, nous les humains. Je détestais les étiquettes. Fixes, elles ne permettaient pas l'évolution, selon moi. « Je préfère les garçons. Mais j'ai des aventures avec les filles. Au final, c'est un truc d'alchimie, je ne me restreins pas. Je fais en fonction de ce que je trouve bon pour moi. » Je haussais les épaules. Pas d'étiquettes, c'était simplement ce que je trouvais être le plus juste pour moi-même.
Un soupir s'échappait d'entre mes lèvres et je me laissais doucement glisser contre le mur. Assis au sol, je repliais mes genoux contre moi et fixais l'horizon. « T'avais un crush ? Pour ton meilleur ami ? » Je relevais la tête vers le comédien. « Enfin, j'veux pas être indiscret, hein. » Bien sûr que si.
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| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 19:31 | |
| Lorsque Léo dit que la solution aurait été de ne pas venir , tout court, je ne peux m'empêcher de rouler des yeux, las de cette permanente déformation de propos. Et lorsqu'il avoue qu'il embrasse Charlie en public -genre au restaurant pour faire croire qu'ils sont marié et reçoivent ainsi des desserts gratuits- ce sont mes entrailles qui se serrent douloureusement. Je ne fais rien paraître, gardant mine neutre, alors que dans ma tête ce sont d'innombrables questions qui se bousculent.
Me met-il donc au même niveau que Charlie ? Est-ce que ça confirme le fait que je ne sois qu'un ami avec qui il couche de temps en temps ? Un passe temps ? Quelqu'un qu'il utilise pour assouvir ses vices et ses envies ? Me ferais-je jeté dès qu'il ne vois plus d'utilité en moi ? Pourquoi moi ? Pourquoi ais-je accepté de m'élancer dans cette pente trop raide, trop dangereuse et trop casse gueule ? Pourquoi m'infligeais-je une telle torture morale alors que je sais très bien que je gère mal la pression ?
«je vois » dis-je doucement, forçant un sourire à étirer mes lèvres. « Et ça fonctionne ?» demandais-je « Embrasser quelqu'un pour avoir des dessert gratuits ?» Le ferait-il aussi avec ? Si j'acceptais d'être embrasser en public, tenterait-il aussi d'avoir des desserts gratuits avec moi ? Au final, Léo s'excuse avant qu'il ne me dit qu'il ne m'embrasserait plus, précisant bien le 'en public'. C'est maintenant un sourire reconnaissant et plus sincère qui s'affiche sur mon visage tandis que j'hoche doucement la tête « Merci de ta compréhension» soufflais-je, serrant, imperceptiblement, mes bras autour de mon torse.
Vient ensuite la discussion sur notre orientation sexuelle. Je ne me suis jamais donné une étiquette, à vrai dire. Et Léo me confirme qu'une telle étiquette peut être dangereuse et que s'enfermer dans une case peut être super violent. Prenant exemple sur lui, il m'explique ne pas se prendre la tête car l'amour -et le sexe- est, avant tout, une question d'alchimie. « Si seulement c'était aussi facile à dire qu'à mettre en place » dis-je, gardant le regard baissé.
Par la suite, je lui parle d'Ambroise et je regrette instantanément d'avoir évoqué le fait que j'ai couché avec lui, deux fois. Encore plus lorsque Léo, s'installant au sol, me demande si j'avais un crush sur lui. « Je ...on va dire que oui. Enfin c'était plutôt une … attirance mutuelle ? Je sais pas trop comment décrire ça en fait» dis-je doucement, jouant avec un caillou avec le bout de ma chaussure « disons simplement qu'il a été ma première fois et que je ...enfin que ça n'ira jamais plus loin » je me gratte la nuque avant de prendre une profonde inspiration, remettant mon sac à dos en place sur mon épaule « Bref. Enfin voilà, désolé d'avoir été injuste avec toi mais s'il te plaît ne refait plus ça, ok ?» c'est un regard presque suppliant que je pose sur Léo, espérant sincèrement qu'il comprendra et acceptera ma requête.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Dim 23 Juin 2019 - 23:04 | |
| Mon anecdote des gâteaux gratuits, elle avait pour but de détendre l'atmosphère... et non de la rendre plus tendue encore. Le sourire de Clément me fit douter de mon effet. Je sentais que quelque chose n'allait pas, comme un pressentiment que tout n'était pas résolu. Que la tempête n'était pas passée. « Bien sûr, que ça marche. On a fait pleins de restaurants comme ça. Coupes de champagne, réductions, desserts gratuits... » J'avais un petit sourire en repensant à toutes ces fois où nous mettions nos talents de comédiens à l'épreuve juste pour un gâteau au chocolat. « Avec toi, je suis certain que ça marcherait. Tu fais du théâtre, en plus de ça, donc ça marchera pour sûr. Je sais pleurer sur commande. » Un don comme un autre, dont j'avais tellement abusé avec Charlie qu'elle ne devait même plus y croire. Je déclarais ensuite que plus jamais je n'allais me risquer à l'embrasser en public et Clément se montra reconnaissant. Je haussais les épaules, croisais doucement les bras.
La discussion à propos de nos orientations respectives était inattendue, mais je savais qu'elle devait arriver à un moment où un autre. De toute manière, jamais je n'aurais forcé Clément à m'en parler si tel n'était pas son désir. J'étais prêt à couper court à la conversation si je m'apercevais que le brun était bien trop peu à l'aise pour parler de tout ça maintenant. « C'est pas facile à mettre en place, non. Ça viendra un jour, t'en fais pas. Essaye de te poser moins de questions et tu verras qu'elles disparaîtront d'elles même. Et puis si t'as besoin d'en discuter, t'as mon numéro. » Je me laissais doucement glisser au sol. Je ne me proposais pas d'être le psy du comédien, seulement une oreille attentive. Quelqu'un sur qui se reposer un peu. Quelqu'un que j'aurais aimé avoir, moi aussi. Clément n'était clairement pas à l'aise pour parler de son histoire avec son meilleur ami. « Hey, on est pas obligé d'en parler. C'est ok, pardon, je voulais pas t'emmerder. » Je me massais le front en soupirant alors que Clément remettait son sac sur ses épaules. Il me donnait l'impression d'être pressé. Je n'allais pas le retenir, de toute façon.
Son regard suppliant me fit hocher doucement la tête. « Ouais, ok. Promis. » Lèvres pincées, je n'osais plus vraiment le regarder dans les yeux. Et puis, son regard me confortait dans l'idée de garder mes yeux autre part. Les cailloux, c'était intéressant, ça, les cailloux. « Tu file ? Tu devrais peut-être rattraper Prim'. Et lui expliquer qu'on est pas un couple ou je sais pas. » Je haussais les épaules. « Fais ce que tu veux, de toute façon. Et puis si tu veux qu'on arrête tout ça parce que ça te fait trop te questionner sur ton orientation, c'est ok, on arrête. » Comme si c'était aussi facile. Je tenais à ma relation avec Clément, qui n'était pas prise de tête. Enfin, elle ne l'était pas jusqu'à de ça quelques minutes. Je posais ma tête contre le mur, profitait du soleil froid de la saison. Je n'avais plus du tout envie de continuer cette journée. Plutôt de me laisser choir dans mon lit, avec pour seule compagnie un bon livre.
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| | | | (#)Lun 24 Juin 2019 - 8:22 | |
| Je devrais dire quelque chose. Je devrais dire clairement à Léo que ça ne me plaît pas, que je ne veux pas qu'il évoque le nom de Charlie et le sien dans la même phrase. Je ne peux -et ne veux (!!!)- pas faire quoi que ce soit pour qu'ils cessent de se voir, mais je peux au moins éviter qu'il en parle, non ? Qu'il cesse d'évoquer Charlie quand je suis avec lui, qu'il ne parle pas d'elle quand je suis dans les parages. C'est tellement horrible à dire -et même seulement à penser- car au final, la jolie rousse est bien partie pour devenir une très bonne amie. De toute manière on ne pouvait que bien s'entendre elle et moi, non ? La réponse est évidente...en théorie. En pratique elle est bien plus difficile à mettre en place. C'était quoi déjà les accords toltèque ? 'que ta parole soit impeccable, ne pas faire de supposition, ne rien prendre personnellement et de toujours faire de notre mieux. Clairement, je devrais les mettre en place là, dans cette situation avec le jeune étudiant.
Mais, n'y parvenant pas, je me force à sourire et je vois bien dans le regard troublé de Léo qu'il se pose, lui aussi, des questions. Il n'est pas idiot, il sait différencier un sourire forcé d'un sourire naturel. Oh j'aurais très bien pu le cacher sous mon masque du parfait comédien, j'aurais sans doute et sans problème pu lui faire croire avec un regard que tout va bien. Mais d'un autre côté je n'ai pas envie de mentir à Léo et de lui faire croire que tout va bien alors que clairement ce n'est pas le cas. «C'est cool. C'est bon à savoir aussi » dis-je en me frottant la nuque.
Et au final, nous évoquons nos orientations sexuelles respectives. Je n'aurais pas imaginer devoir en parler à haute voix un jour et j'avoue que plus j'en parle plus je suis troublé et perdu. Je n'ai jamais voulu me mettre dans une case, qu'une étiquette me définisse. Existe-t-il une orientation dans ce sens ? Quelqu'un pour qui l'émotionnel prime sur le reste ? Je n'en ai strictement aucune idée. Léo me confirme toutefois, à haute voix, ce que je pensais tout bas : il faut que je cesse de me poser trop de questions. N'est-ce pas Ambroise aussi qui ne cessait de me répéter cela encore et encore ? Je soupire, hoche la tête, évoque mon meilleur ami mais Léo remarque bien que je ne suis absolument pas à l'aise. Je ne pense pas que Bonnie aurait envie que je parle de lui à un parfait inconnu. Cela dit, j'ai comme l'impression qu'il en aurait rien à foutre tant que je ne vais pas trop loin. Tout comme il n'en a sûrement rien à foutre de mes sentiments et moi.
Hochant simplement la tête lorsque Léo m'autorise à ne pas en parler, je remet mon sac en place sur mon épaule avant que le jeune homme me dise que je devrais aller rattraper Primrose et lui expliquer que lui et moi ne sommes qu'amis. La suite, elle, me brise le cœur alors qu'il me dit qu'on peut aussi très bien arrêter tout ça si ça me met mal à l'aise. J'ai envie de lui dire que je ne veux pas arrêter, que les moments que nous passons ensemble lui et moi me sont très chers et que je ne veux pas cessé de le voir. Et pourtant, je n'arrive pas à le dire à haute voix.
« Je vais plutôt rentrer» soufflais-je en déviant le regard « On ...on en reparlera plus tard» je déglutis, alors que ma petit voix hurle que si je pars maintenant, on en reparlera jamais, que c'est comme lorsqu'on passe un entretien d'embauche et qu'on nous dit 'on vous rappellera'. Ça ne marche jamais et on est jamais rappelé. «Désolé encore » sur ces paroles et sans un regard de plus en arrière, je me détourne de Léo et m'en vais bien décidé de passer le reste de la journée à l'appartement à me maudire d'avoir eu l'idée d'être passé à l'université aujourd'hui.
@Léo Ivywreath |
| | | | | | | | You ow me an explanation || Leo |
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