Good Neighbors ~ Tim

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Good neighbors.

Tim & John.

Rien n’avait changé. En apparence, tout semblait identique. Toujours la même lampe sur la même table de chevet, toujours les mêmes rideaux qui recouvraient la lumière du jour de ta chambre. Les mêmes draps, trop légers pour les nuits encore fraiches, mais dont la sensation sur la peau lui était contraignante au réveil, cela si bien qu’il finissait par s’en débarrasser. Le même radio réveil qi ne fonctionne plus depuis six mois, un jour il faudra que tu songes à changer les piles de cet appareil. Rien ne semblait avoir changé chez toi. C'est toi qui a changé. Pourtant la même fatigue, les mêmes traits tirés, les mêmes horaires de nuit que tu cumulais dû à ton nouveau job. Ça fait bien trop longtemps que ta vie n'a pas été bouleversé, et là, en moins de deux semaines, t'as tout perdu. Chaque fois que tes yeux se ferment, ne serait-ce que quelques minutes, tu revois tes mains sur le coup de cette pauvre Primrose qui tentent de l'étrangler. Tu y serais probablement arrivé si le videur n'était pas intervenu en te tabassant à mort. Tu revois aussi ton poing s'écrasant à quelques millimètres de l'oeil de la rouquine, la marquant d'un joli oeil au beurre noir. Et tu revois, les coups que t'as infligé à Léo alors qu'il a été rapidement inconscient. Il ne fut pas très costaud le gringalet de vingt-sept ans. Toutes ces péripéties t'ont ouverts les yeux. Charlie a raison : tu ne vaux pas mieux que ton père finalement. Ton séjour à l'hôpital t'as changé aussi et lorsque tu souhaitais mourir pour que la planète soit débarassée de toi, la vie en a décidé autrement. Cette dernière a décidée de t'accorder une seconde chance de tout recommencer. De tout faire autrement mais en mieux. Il est difficile de faire pire de toute façon. À l'hôpital, t'as eu la surprise de trouver Maddie à tes côtés. Une réconciliation à eu lieu. Maddie est revenue vivre avec toi et qu'on se le dise, tu te sens bien mieux depuis qu'elle a réintégré cet appartement de Fortitude Valley. Même si elle a toujours sa chambre, elle dort très souvent avec toi. Pas forcément pour s'envoyer en 'lair mais t'endormir en la tenant contre toi, t'aime à trouver le repos et tu arrive à dormir plus de deux ou trois heures de suite. Il te faudra fournir de nombreux efforts encore pour retrouver votre complicité d'avant mais déjà, tu sens qu'elle est prête à te donner une seconde chance elle aussi. La vie te souris, sensation étrange que tu n'as jamais connue autrefois. Oui, ton appartement est toujours le même mais toi, tu n'es plus cet homme que tu étais jusqu'à ton séjour à l'hôpital. Tu as changé et tu as un milliard de projets en tête. Comme dirait ton vieil ami, Elwyn, chaque chose en son temps. Hier soir, en rentrant chez toi, tu as trouvé une carte bancaire sur le sol. Cette perte doit faire faute à son propriétaire. Dessus, seul un nom se trouve marqué : Timothy Descatel. Armé de ton ordinateur, tu entâmes les recherches. De nos jours, grâce aux réseaux sociaux, il est facile de retrouver quelqu'un. Ayant trouvé la carte à quelques pas de l'immeuble, cette personne ne doit pas habiter très loin de chez toi. Après plusieurs intenses minutes de recherches, tu trouves enfin la dite personne. Ni une, ni deux, tu bondis sur tes pieds et part rejoindre l'appartement de cet homme. Tu ne sais pas trop quoi lui dire mise à part que tu as retrouvé sa carte bancaire. Être sociable n'est pas dans tes habitudes mais, encore une fois, tu n'es plus le John Williams que tu as été autrefois. Tu es cet homme qui a vécu l'enfer et qui a tout de même réussis à s'en sortir. Peut-être bien qu'aujourd'hui, tu cherches simplement à racheter tes fautes et alors ? Il n'y a que les imbéciles qui ne le font pas. Tu sonnes à l'appartement de l'homme qui doit certainement être en panique dû à la perte de son moyen de paiement. Patiemment, t'attends qu'il vienne t'ouvrir en espérant qu'il soit chez lui bien entendu.

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Tim & John.

La vie de ce cher Tim n'avait jamais été un long fleuve tranquille, c'était peut être anecdotique pour les autres mais en voyant les évolutions récentes, le jeune homme ne pouvait que se féliciter de ses multiples progrès. Encore récemment, il n'aurait pas été capable de tenir une conversation avec un ou une inconnue sur une durée supérieure à un échange de banalités. Il n'aurait pas été capable de se lancer dans un sauvetage périlleux de jeunes femmes au cinéma, se retrouvant avec une relation des plus exceptionnelles en construction. Decastel n'était pas sûr de savoir s'il était réveillé ou bien endormi depuis tout ce temps, mais en tout cas, il appréciait la sensation. Ne pas être dans le contrôle, ne pas se cacher, lui et ses sévices passées, lui et ses rougissements ridicules... Non, Timothy pouvait tout bonnement être lui-même. Ce n'était que peu arrivé jusque là parce qu'il était bien trop dans la réserve, préférant raser les murs plutôt que s'exposer aux regards indiscrets, franchement incapable de supporter les grandes communautés. Il avait tendance à changer, peu à peu, sans s'en rendre compte, sans prendre le temps d'évaluer la situation. Pourtant, c'était un évidence quand on le voyait agir autour de Charlie: lui qui avait tant redouté le contact humain s'y plaisait énormément lorsqu'il était avec elle. Étrange sensation à nouveau qui le prenait aux tripes mais être humain, c'était aussi cela, s'habituer à ces nouveautés, les vivre avec bien des années de retard. Au moins, Tim avait conscience de cela, de tout ce qu'il avait pu rater en trente deux années de vie, loin des autres, loin de l'amour. Désormais, il rattrapait l'horloge, même si c'était encore bancal et effrayant: prendre des risques, c'était cela quand on voguait sur cette terre. Il aimait cela, oui, l'air frais sur son visage alors qu'il revenait de ses emplettes hebdomadaires, les bras chargés de sacs puisque Ivan avait refusé de l'accompagner, occupé ailleurs. Dans l'entreprise, Decastel n'avait pas vu qu'il en avait perdu son moyen de paiement favori... Il rentra chez lui, réalisant bien des heures plus tard qu'il ne retrouvait plus sa carte bleue. Après une petite virée dans la rue pour refaire le chemin à l'envers, il constata qu'il ne trouvait rien. Les mains vides, la tête embrumée, il s'apprêtait à contacter sa banque quand on toqua à la porte. D'un pas résigné, il alla ouvrir à un parfait inconnu, sourcils froncés. "Bonjour, vous êtes...? Si c'est pour le démarchage, je crois qu'on a ce qu'il faut mais si vous êtes un voisin en manque de beurre ou autres, le frigo est plein donc..." Il restait toujours serviable, ce qui aurait pu lui jouer des tours mais Tim n'était pas prêt de changer. Il se mit à sourire à l'étranger alors que le brun en question aurait pu le détrousser vu son physique... Enfin, il n'avait plus de moyens de paiement pour le moment alors,il se dirigeait très clairement vers le mauvais client pour se faire un pécule intéressant.

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Tim & John.

Rendre service aux autres n'est pas dans tes habitudes. Il fut une époque où tu n'en avais que faire des autres et leurs problèmes. Personne ne s'est jamais souciés de toi. Tu ne vois pas pour quelle raison tu ferais attention aux personnes qui t'entourent. Bien sûr, il existe des exceptions. Des gens qui sont tes amis, aussi rares soient ils, des personnes qui comptent autant que tu compte pour eux. Ils ne sont pas beaucoup. Ils se comptent sur les doigts d'une main. Le reste ce ne sont que des connaissances, des gens à qui tu ne confieras probablement jamais ton plus sombre secret. Mais ça c'était avant l'histoire avec Charlie. Tout ce qu'il s'est passé depuis votre grosse dispute t'as énormément changé. T'as pris conscience que tu commençais à devenir comme ton paternel et ça, c'est impossible. Il est l'homme que tu détestes le plus au monde. Un homme violent, alcoolique et accro aux prostituées. On pourrait croire qu'il s'agit de ton auto-portrait que tu viens de faire. Il n'est pas trop tard pour changer, il n'est jamais trop tard. Changement de travail qui ne sera que provisoire. Juste le temps de mettre en place ce projet qui te trotte en tête depuis un petit moment et d'en parler aux personnes concernées. Il y a aussi cette maison que tu viens d'acquérir et que t'es en train de retaper. Bientôt habitable, t'envisages de demander à Maddie d'emménager avec toi. Non pas pour une colocation d'amis cette fois, juste parce que tu es épris d'elle. Durant cette année qui vient de s'écouler, tu as fait très attention à mettre tes sentiments envers la brune de côté vis à vis de son accident. Maintenant qu'elle sait tout et qu'elle te pardonne un peu plus chaque jour, tes sentiments envers elle grandissent de jour en jour. D'heure en heure même. T'es content d'avoir réussis à prendre les devants et à tout lui révéler avant que la rouquine ne s'en mêle. La page du chapitre concernant Charlie se tourne lentement mais sûrement. Il te faudra encore du temps pour accepter ce que tu lui fais. De la tromperie au coup de poing sur son oeil. Tu ne comprends toujours pas ce qui a pu se passer pour que tu en viennes à taper une femme. Jusqu'alors ça n'est jamais arrivé. Mais vraiment jamais. C'est aussi pour cette raison que tu souhaites devenir un homme meilleur. Balayer ce passé d'homme crapuleux pour laisser place à un tout nouveau John Williams. Beaucoup de personnes ne te verront que comme l'enfant de cet homme alcoolique et violent. D'autres, comme cet homme qui s'est envoyé en l'air avec les trois quarts des filles de Brisbane. Seulement une minorité de personnes verront les changement qui sont en train de s'effectuer en toi. Te voici en possession d'une carte bancaire avec un nom différent du tien. Après maintes recherches sur les différents réseaux sociaux qui existent, tu retrouve le propriétaire. Il vit dans le même quartier que toi à quelques pas de ton appartement. Te voici devant chez lui. Tu toques en espérant qu'il soit là. "Bonjour, vous êtes...? Si c'est pour le démarchage, je crois qu'on a ce qu'il faut mais si vous êtes un voisin en manque de beurre ou autres, le frigo est plein donc..." Un homme d'une taille raisonnable et à la chevelure châtain se tient devant toi. "Non, je ne suis pas ici pour un quelconque démarchage. D'ailleurs méfies toi, y'a un mec qui vend des aspirateurs qui traine dans le quartier je crois." Tu as horreur de ce genre de personnes. T'as toujours bien du mal à t'en défaire. "Je crois que j'ai trouvé quelque chose vous appartenant." Tu brandis la carte bancaire et la lui tend sourire aux lèvres. Un sentiment de fierté s'empare de toi. Tu as aidé quelqu'un. Toi, John Williams, tu as aidé une personne aujourd'hui. Si cela avait été l'inverse, tu aurais été ravis que quelqu'un vienne te rendre ta carte. Contacter sa banque, bloquer sa carte et en commander une nouvelle. Une galère administrative que tu viens d'épargner à ton cher voisin.

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Tim & John.

Il était un habitué des drames courants. Enfin, ce que Tim considérait comme drames courants pouvait être classé dans les tragédies pour d'autres personnes. Il n'y avait rien de grave selon lui, lorsqu'il perdait ses clés de voiture ou sa carte bancaire, comme à cet instant précis. Cela ne faisait jamais plaisir d'avoir à appeler sa banque et attendre une bonne semaine avant d'avoir un tout nouveau moyen de paiement mais les tracas du quotidien ne le dérangeaient pas plus que cela. En comparaison avec ce qu'il avait déjà vécu, Tim n'était pas spécialement traumatisé par son second passage à travers rues pour retrouver ladite carte bleue, en vain. Tant pis, il ferait les démarches qu'il fallait et passerait à autre chose, ce n'était franchement rien à côté des coups qu'il avait reçus et de la violence verbale de sa mère. Ces derniers temps, il tâchait de couper un peu les ponts, même si Sam lui en voulait un peu d'agir ainsi. C'était un besoin vital pour Timothy qui avait failli se faire étrangler par sa génitrice. Le coup de trop. La violence qui l'avait poussé non loin de la mort. Il en avait été mal durant des jours mais désormais, il savait ce qui était bien et mal pour sa santé mentale. Fréquenter sa mère, pour l'instant, était le danger ultime à ses yeux alors, il gardait ses distances, laissant son frère aîné se charger des visites mensuelles, prenant des nouvelles en le contactant, lui, plutôt. Tim changerait peut être d'avis d'ici quelques semaines mais sa rencontre avec Charlie lui avait fait comprendre qu'il méritait bien plus que toute cette haine. Alors, il faisait ce qu'il aurait dû faire dix bonnes années auparavant déjà, se laisser aller à vivre sa propre vie sans se soucier du regard des gens autour de lui, même celui de son frère quelque peu déçu de son attitude défaitiste. Il l'était, oui, à ce moment précis, de retour dans son appartement à chercher le numéro de téléphone de sa banque au milieu des affaires de son colocataire. Decastel abandonna bien vite cette périlleuse mission pour découvrir un grand brun sur le pas de sa porte, brandissant sa carte bancaire d'un air victorieux. Une véritable surprise pour Tim. "Wow, merci! Vous l'avez trouvé où? J'ai cherché toute l'après midi... Et là,j'avoue que j'allais appeler ma banque pour faire opposition. C'est bien gentil de me l'avoir ramené, tout le monde ne le ferait pas mais du coup, comment est-ce que vous saviez mon adresse?" Timothy restait tout de même prudent. Il ne connaissait pas cet homme et il n'avait aucune idée de la manière dont il s'était procuré toutes les informations le concernant. "Je peux peut être vous offrir à boire pour vous remercier?" Il sourit à l'étranger, restant encore sur ses gardes malgré tout. Tim aimait les gens, c'était un fait, mais il n'était pas encore suicidaire, néanmoins.

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Tim & John.

Les moments joyeux dans ta vie pouvaient se compter sur les doigts d'une main. En trente-huit ans, tu n'as pas vraiment été l'homme le plus heureux de la planète. Né dans une famille où les cris et les coups ont bercés ton enfance, tu es loin d'avoir eu une enfance parfaite. Très jeune, tu as appris à te débrouiller seul et à être égoiste. Mis à part le bien-être et le bonheur des gens qui te sont proches, tu n'en as que faire de celui des inconnus. Toutefois, aujourd'hui, tu t'apprêtes à faire ta bonne action. Certaines mauvaises personnes diront que c'est un moyen de racheter tes fautes qui se sont récemment passées. Certes, peut-être ont-ils raison mais toi, tu sais que ce n'est pas le cas. Tu sais à quel point c'est galère de faire opposition à sa carte bancaire et d'en commander une nouvelle. La réception de la nouvelle carte est longue. Chaque fois que tu as besoin de liquidités, tu dois te rendre à la banque et avec tes horaires décalés, il t'est difficile de t'y rendre. Si tu peux rendre heureux une personne, il s'agit d'un homme en l'occurrence, pour le restant de la journée et bien soit, tu seras heureux à ton tour. La dernière fois que tu as croisés l'un de tes voisins, une voisine en fait, tu revenais de l'un de tes combats de boxe en piteux état. Cette fois, pas de risque de faire fuir ce voisin. Aucune trace de sang sur le visage, aucun bleu visite non plus. Te voici arrivé devant chez ton voisin. Est-il là ? Est-il en train de se rendre à sa banque ou de refaire le chemin en arrière afin de retrouver son bien perdu ? La porte s'ouvre. Sans surprise, c'est un garçon qui se tient devant toi. Il a perdu, triste. Il semble même porter le poids du monde sur ses épaules. Il semble également surpris que tu lui es rapporté. Beaucoup de gens s'étonnent trop souvent de ta gentillesse. Au début, ça te vexait au plus haut point et puis, avec le temps, t'as appris à t'en accomoder. C'est comme ça. Dans la vie, il y a les méchants et les gentils. Toi, on t'as relayé dans la case des méchants. C'est si malheureux de placer les gens dans des cases avec des étiquettes. "Wow, merci! Vous l'avez trouvé où? J'ai cherché toute l'après midi... Et là,j'avoue que j'allais appeler ma banque pour faire opposition. C'est bien gentil de me l'avoir ramené, tout le monde ne le ferait pas mais du coup, comment est-ce que vous saviez mon adresse?" Même ce jeune garçon, qui ne te connait absolument pas, est surpris de te voir lui ramener sa carte. Légèrement vexé, tu ne lui montres pas et le laisses reprendre son bien. "Je comprends votre réaction mais je ne suis pas un mauvais garçon. C'est pas drôle de découvrir que quelqu'un s'est servis de votre carte bancaire pour effecteur des achats." ça sent le vécu. Ça t'es déjà arrivé et c'est loin d'être aussi drôle que la situation le laisserait penser. Heureusement ta banque a été compréhensive et t'as remboursée l'entièreté des dépenses que l'on a effectuées via ton compte. Ça a demandé un peu de temps tout de même mais l'important c'est que tu as été remboursé. Malgré le soulagement du garçon, il semble rester sur ses gardes. C'est normal, vous ne vous connaissez pas après tout. "Jconnaissais pas ton adresse. Jme suis dit que j'allais chercher ton nom sur les réseaux sociaux et ça n'a pas raté, je t'ai retrouvé. Jsuis content de rencontrer l'un de mes voisins !" Drôle de manière pour le rencontrer, cela dit le résultat est là. "Je peux peut être vous offrir à boire pour vous remercier?" Se faire offrir à boire ne veut pas dire nécessairement de l'alcool. La journée est certes bien avancée mais il n'est pas l'heure de l'apéro encore. Néanmoins, tu n'as pas envie de rentrer si rapidement. Si le destin t'as emmené vers lui, ce n'est pas pour rien. Rien n'arrive par hasard. "jvoudrais pas abuser mais je ne dis pas non un café." devant l'alcool, il y a la caféine. Tu ne peux pas te passer de café. Tu démarres ta journée avec une grande tasse de café et tu te couches, même si c'est déconseillé, avec une tasse de café également. "Pour répondre à ta question, elle trainait par terre, devant l'immeuble. Une chance que je sois passé par-là avant quelqu'un de plus malhonnête que moi.." Loin de toi de te considérer comme un garçon honnête, tu n'es pas un mauvais garçon. C'est même tout le contraire, seulement les gens ont pris l'habitude de te coller cette étiquette qui te suivra jusqu'à la fin de tes jours.

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Tim & John.

On s'habituait aisément à la cruauté de l'humanité, probablement un peu moins à sa bienveillance. Ces dernières années n'avaient pas été marquées par une montée excessive de solidarité, il fallait se l'avouer, et ce, au plus grand dam de Timothy. Lui voulait toujours filer un coup de main, s'occuper de personnes dans le besoin ou simplement être présent quand on le lui demandait. Au final, le jeune homme ne faisait plus réellement attention à sa propre existence, à sa santé ou son état d'esprit. Au contraire, il se laissait porter vers les moments les plus négatifs de son passé et terminait avec le moral à zéro, quand tout cela allait trop loin. Il y avait les cauchemars bien évidemment, ceux qui le réveillaient en sursaut et qui l'empêchaient de se rendormir mais ce n'était qu'une partie de ce qu'il gardait ancré bien profondément en lui. Tim n'oubliait jamais rien, il arrêtait juste de vivre parce que c'était plus facile de n'être personne que d'assumer ce qu'on pouvait être derrière le masque. Il ne le faisait que devant quelques personnes, même si ces derniers temps, ce nombre grimpait peu à peu. Il allait avoir trente trois ans cela dit, il était sûrement temps qu'il en arrive à ce stade où il pouvait faire confiance à autrui... Enfin, c'était peut être légèrement moins évident quand un inconnu venait sonner chez lui avec sa carte bancaire en main. Decastel avait entendu des tonnes d'histoires sur les dernières méthodes à la mode pour faire du repérage pour d'hypothétiques cambriolages mais celle-là était quand même sacrément corsée. Non, Tim devait croire que cet homme était quelqu'un de bien, qui était effectivement tombé sur sa carte bleue en se promenant devant le bâtiment et après quelques recherches, il avait retrouvé sa trace. Evidemment, Timothy trouvait la technique assez étrange: aller fouiller les réseaux sociaux? Il y avait certainement mieux mais il ne savait pas s'il avait le droit de commenter, se contentant de sourire en laissant un passage ouvert vers l'intérieur de son appartement. Après tout, il lui avait promis à boire, il espérait que ce n'était pas une mauvaise décision malgré tout. "Ah, voisins, vraiment? Vous habitez où, vous?" C'était apparemment la devise de Tim ces derniers temps, rencontrer ses visites dans des contextes toujours plus farfelues que le précédent, après la fuite de l'appartement du dessous. En tant que plombier de fortune, Decastel était apparemment plus à l'aise qu'on aurait pu le croire. "Un café, c'est comme si c'était fait." Il invita donc l'inconnu à pénétrer dans le salon, se dirigeant lui-même vers la cafetière pour la mettre en route, une occasion de discuter un peu maintenant que la carte bleue était sauve. "C'est sûr, encore merci, vraiment... Et je vous ai pas demandé votre nom, je suis mal élevé." Il lança un joli sourire avant de servir le café dans une tasse qu'il vint poser sur la table basse du salon. "Et mon voisin fait quoi dans la vie?" Un sujet de discussion comme un autre, le pauvre Tim étant bien loin de se douter qu'il en connaissait plus que prévu sur l'homme qu'il avait invité dans son salon pour un simple café.

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Contrairement à ce que les habitants de cette ville pouvaient penser, rendre service aux gens faisait partis de tes qualités. En particulier lorsque les personnes que tu croises sont dans le pétrin jusqu'au cou. La plupart du temps, tu aides les gens en face de toi lorsque tu te trouve derrière le bar. Ramasser une carte bancaire dans la rue et chercher son propriétaire sur internet fut une grande première pour toi. Plus d'une personne en aurait profité pour effectuer des achats sur internet quitte à mettre la personne dans le rouge et provoquer la colère de sa banque. Mais pas toi. Déjà, tu n'effectues que très occasionnellement des achats par internet, tu préfère te rendre en boutique pour faire des achats. Tes voisins, tu ne les connais pas. Tu te débrouilles toujours afin de ne pas les croiser. Ou le moins possible cela dit. Il y a quelques mois, t'as pu croiser ta voisine de pallier, une gentille demoiselle à qui tu as foutu une peur bleue. A croire que t'aime les situations improbables pour rencontrer tes voisins. Visage en sang, carte bancaire trouvé devant l'immeuble. Ce jeune homme peut s'estimer chanceux que ça soit toi qui ait trouvé sa carte bancaire. Beaucoup ne la lui aurait pas rapportée. Tu sonnes chez lui, tu as la surprise de découvrir un homme au visage enfantin. La mine complètement désemparée qui rayonne à nouveau de bonheur lorsque tu brandis sa carte et la lui tends. Comme quoi, tout le monde est loin d'être malhonnête dans ce pays. Tu n'es pas un mauvais garçon, loin de là. Juste un garçon paumé qui n'a clairement pas eu de chances dans sa vie. "Ah, voisins, vraiment? Vous habitez où, vous?" Il te remercie, tu le gratifies d'un sourire. "Au numéro soixante-cinq." Un petit appartement de trois pièces que tu partages avec la jolie Maddie. Depuis ton séjour à l'hôpital, Maddie et toi êtes plus proches que jamais. Elle est revenue vivre à l'appartement et, parfois, tu la rejoins dans ton lit après ton travail au club pour t'endormir en la prenant dans tes bras. Tu pourrais passer des heures à la regarder dormir ou l'observer en train de dessiner. Ton coeur ne bat que pour elle, tu n'oublies pas qu'elle a osée te dire qu'elle t'aime. Toi aussi, tu l'aimes mais t'es bien incapable de le lui dire pour le moment. T'espère que tu pourras bientôt lui dire ces trois mots et être enfin avec elle. Ensemble, heureux et envisager un avenir avec elle. Gentiment, le jeune homme te laisse entrer chez lui. Son appartement a la même disposition que le tien à quelques détails près et est clairement mieux rangés, c'est pas difficile en même temps. Quoi que depuis que Maddie vit avec toi, il ressemble bien mois à une garçonnière. "Merci beaucoup !" Tu n'oses pas t'assoir, peur de déranger pourtant, s'il te l'as proposé c'est ce que ce n'est pas le cas. Ça te fait sourire lorsqu'il t'appelle "voisin". "Ton voisin s'appelle John, John Williams." Un nom simple pour un mec lambda, tes parents ne se sont pas foulés lorsqu'ils te l'ont attribués. "Et comment se nomme mon voisin ?" Tu lui retournes la question en prenant la tasse de café qui t'ai destiné. C'est agréable de parler à quelqu'un qui ne sait pas ce que tu as fait dernièrement. "Je ne suis qu'un simple barman." T'évite de parler du club de strip stease pour lequel tu travailles en ce moment. Ce ne sera que temporaire, t'as d'autres projets que t'espère mettre en place prochainement. "Et toi ? Tu bosses dans quoi ?"

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Tim & John.

Faire preuve de sociabilité relevait de l'exploit pour Timothy. Il n'était que rarement à l'aise pour parler avec de réels inconnus mais il tâchait de faire plus d'efforts récemment parce qu'il savait que s'intégrer dans la société était important s'il voulait enfin se libérer du poids de sa timidité. Ce fardeau n'était pas facile à gérer au quotidien: les rougissements, les tremblements, les bégaiements, le rythme cardiaque qui s'accélérait quand on le regardait dans les yeux. Quelque part, c'était toujours la panique à bord dans le corps de Decastel mais il faisait tout pour ne rien montrer de ses émotions. En général, il y arrivait plutôt bien, sauf quand on lui faisait des compliments, là, c'était tout de suite bien plus compliqué pour lui. Heureusement, il était tellement discret qu'on ne faisait pas spécialement attention à sa petite personne en général et le fait de travailler dans un cimetière l'aidait beaucoup à ce sujet. Là bas, personne ne venait lui demander des comptes et il pouvait passer des journées entières sans adresser la parole à la moindre âme humaine. Le jeune homme se fatiguait autrement, occupé à toujours s'occuper des multiples plantes qui ornaient les allées autrefois vides de l'endroit. Tim était dans son univers, même si personne n'était en mesure de le comprendre. A coup sûr, son voisin ne pourrait pas plus comprendre que les autres, même s'il avait agi de manière tout à fait agréable en venant lui ramener sa carte de crédit. En tout cas, ils n'avaient pas l'air d'évoluer dans le même monde, même s'ils habitaient à quelques mètres seulement l'un de l'autre. "On s'est jamais vus auparavant, si? Pourtant, on est pas loin, c'est vrai." Tim n'osait pas l'interroger. Ce n'était pas ses affaires, de toute manière. Ils ne se connaissaient pas plus que cela et pour le moment, la seule chose qu'ils partageaient, c'était un café et un échange de bons procédés avec le retour de la carte bleue de Timothy. "Enchanté. Vous connaissez déjà mon nom si vous m'avez cherché, non? Enfin, c'est écrit sur ma carte..." Bizarre comme question mais Timothy tâcha de rester concentré en servant les tasses de café et s'asseyant sur le canapé. Clairement, il ne savait pas à quoi s'attendre: la surprise avait l'air d'être de mise pour cette bien étrange journée. "Barman, du coup la vie la nuit tout ça... Moi, je bosse dans un cimetière, beaucoup moins glamour, vous devez avoir du succès, vous." Tim ne croyait pas si bien dire alors qu'il sirotait son café avec un air interrogateur. Non, il n'était pas comme lui, ils ne se ressembleraient probablement jamais.

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Tim & John.

Le garçon en face de toi semble moyennement à l'aise lorsqu'il te parle. Tu n'as jamais été l'homme le plus sociable de la planète, la solitude ne te dérange pas au contraire, t'en as besoin. Dernièrement, ta vie a été entièrement chamboulée. Tout ce en quoi tu croyais s'avère n'être que mensonge. Une mère décédée à qui tu n'as jamais dit ce que tu ressentais à son égard. Une relation avec une rouquine qui s'est très mal terminée, et encore le mot est faible. Des coups, des cris. T'as même failli y passer, peut-être que ça aurait mieux valu au final. La vie a voulu te donner une seconde chance. Une chance de changer, de tout refaire autrement et en mieux. Ce qui ne sera pas compliqué étant donné l'homme que tu as été dernièrement. Cette ressemblance frappante entre ton paternel et toi t'effraie. Tu ne veux pas devenir comme lui, c'est impossible. Ce voisin ne te connais pas, il ne sait rien de ton histoire tout comme tu ne sais rien de la sienne. C'est le moment de changer, de montrer à la Terre entière que tu vaux mieux que cet homme violent que tu as été. À l'aube de la quarantaine, tu as mille et un projets en tête. Autant du côté de ta vie privée que dans ta vie professionnelle. Ce job au Confidential Club ne sera que passager, ça fait déjà un moment que tu souhaite changer de carrière, de chemin. Barman ça a été bien un temps mais t'aspire à autre chose, il te faut simplement trouver comment lancer ton projet et, également, trouver des personnes digne de confiance pour le mener à bien, ça va être le plus compliqué. "On s'est jamais vus auparavant, si? Pourtant, on est pas loin, c'est vrai." Tu ne crois pas avoir déjà croisé le chemin de ce voisin, peut-être simplement l'as-tu simplement croisé sans faire attention à ce qu'il se passait autour de toi, ça ne serait pas la première fois. "Il ne me semble pas. Je n'sors que la nuit principalement." Un peu comme les vampires mais toi, tu ne mords pas les gens. Du moins, tu ne l'as encore jamais fait. Contrairement à ce que la moitié des habitants de Brisbane peuvent penser à ton sujet, tu n'es pas un mauvais garçon. Tu ne sais pas encore comment mais, tu vas leur montrer ce dont tu es capable. T'es pas un bon à rien comme ton ivrogne de père. "Enchanté. Vous connaissez déjà mon nom si vous m'avez cherché, non? Enfin, c'est écrit sur ma carte..." Mais bien sûr oui, qu'est-ce que tu peux être bête Willams ! Cinq minutes face à ton voisin et tu passes déjà pour le crétin de service. On mettra sur le compte de ton manque cruel d'heures de sommeil. "Effectivement oui, pardon je suis assez mal réveillé." Pitoyable excuse vu l'heure tardive qui marque le début de la soirée. "Barman, du coup la vie la nuit tout ça... Moi, je bosse dans un cimetière, beaucoup moins glamour, vous devez avoir du succès, vous." Travailler dans un cimetière ?Un job que tu ne pourras jamais faire même si les cadavres et le sang ne te dégouttent pas. C'est une drôle d'ambition professionnelle mais après tout, il en faut pour tout les goûts. Si c'est son truc à lui, tant mieux. C'est tout ce qu'il faut. "En effet, c'est pas très glamour mais si tu te sens épanouie là-dedans c'est tout ce qui compte. Et évite de me vouvoyer, j'ai l'impression d'être un grand père !" Et c'est légèrement vexant cela dit. "du succès ? Auprès des femmes tu veux dire ? C'était peut-être vrai il y a encore pas longtemps mais .. j'envisage d'ordre option." Comme former une famille par exemple, il te suffit simplement de croiser la bonne personne. Encore une chose difficile à faire et pourtant, elle est sans doute là, sous ton nez. Vivant avec toi depuis un an et demi déjà. Il te faut simplement ouvrir les yeux. "Et toi ? Jsuis sûr que y'a une foule de nanas qui veulent sortir avec toi ?" Petit sourire en coin des lèvres en la direction du jeune homme.

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Good neighbors.

Tim & John.

Timothy aurait aimé avoir plus d'assurance, savoir ce qu'il faisait de ses dix doigts sans hésiter cent cinquante ans sur les gestes à avoir. Le pauvre n'avait pas eu la chance de se socialiser correctement: pas très étonnant quand on savait ce qui lui était arrivé. A force d'arriver à l'école avec des vêtements de filles, le garçon avait appris que la politesse et la gentillesse chez les êtres humains étaient des notions bien abstraites. Tim s'y était fait, il avait appris à ne pas faire attention de trop près à autrui, même si c'était plus dur qu'il n'aurait pu le penser. Les rires sur son chemin, il les avait entendus. Les remarques abjectes, son cerveau les avait enregistrées et peu importait ce qu'il pouvait dire pour se défendre, le schéma se répétait. Il avait tenu treize années de vie dans ce genre de circonstances, pouvant compter sur la présence de quelques amis. Quelques uns qui ne l'avaient pas jugé pour la folie de sa mère. De la même manière, ils ne l'avaient pas harcelé pour en savoir plus alors que Timothy n'était pas encore prêt pour se confier. Ils avaient laissé faire le temps, s'étaient contentés d'être présents pour lui et pour cela, Decastel n'aurait jamais pu les remercier suffisamment. Tout cela, c'était du passé et maintenant, Tim devait conjuguer avec ce monde qu'il ne comprenait pas vraiment et ses incertitudes de l'avenir, autant de variables qui étaient effrayantes pour un homme comme lui. John avait l'air tout à fait différent, il semblait maîtriser l'affaire en comparaison, même si ce n'était qu'apparat. "On a pas du tout le même mode de vie, ça c'est certain. Je m'endors à vingt deux heures." Il pouvait en rire mais Tim était au cimetière dès huit heures et ce, jusqu'à dix huit heures la plupart des gens. C'était un féru du travail, ainsi il ne pensait à rien. Il put sourire au jeune homme en face de lui pour lui signifier que ce n'était pas si grave qu'il ait oublié son prénom en cours de route. "Mais c'est Tim pour ma part." Tim,le gardien de cimetière. Tim, l'alien de cet univers. "Je sais pas si je me sens épanoui mais bon, j'apprécie l'endroit, en tout cas, je suppose que c'est déjà ça." Ce n'était pas aussi glamour qu'un bar de nuit mais Timothy n'avait connu que cela. "Ah ouais, t'as pensé à quoi comme aspirations pour l'avenir?" Loin de se douter que John était l'ex petit ami de Charlie, Tim se montrait plutôt curieux du parcours de vie de l'homme serviable en face de lui. Sa vie était, de toute façon, bien plus passionnante que la sienne. "Qui? Moi? Pas du tout,si tu veux tout savoir." Il se retourna en se demandant s'il ne parlait pas à quelqu'un d'autre, Tim ne l'imaginait pas autrement en tout cas. "Je suis pas très doué pour tout ça. Pour la vie en général." Au moins, il était honnête, en attendant que cela lui joue des tours à un moment donné.

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Good neighbors.

Tim & John.

Si tu n'avais pas trouvé cette carte bancaire devant l'immeuble, jamais tu n'aurais eu le plaisir de faire la connaissance de l'un de tes voisins. Moins tu les vois, mieux tu te portes. Loin d'être sociable, la solitude ne te dérange absolument pas. Au contraire, t'en as besoin et en ce moment, plus que jamais. Les derniers événements de ta vie, aussi tragique soient-ils, t'ont beaucoup remués. Ça fait des jours que tu n'as pas passé une nuit complète. Tu n'arrive à fermer les yeux que quelques heures par-ci, par-là mais en aucun cas, tu n'arrive à avoir un vrai sommeil réparateur. Il aurait mieux fallu que tu meurs dans cette chambre d'hôpital, ça aurait rendu service à pas mal de monde. Quarante ans, tu n'as rien fait de bien. Rien. Pas de femme avec qui partager ton quotidien, pas d'enfants. La seule chose que tu possède c'est ta moto et peut-être bientôt cette maison, t'attends simplement l'accord de la banque. Ils ne sont vraiment pas pressés. Timothy et toi êtes radicalement différents. Ou peut-être pas tant que ça au final. Si t'arrive à lire le mal-être de ton voisin sur son visage, lui ne doit pas parvenir à lire le tien. Depuis plusieurs années, tu t'es toujours démenés pour cacher le moindre de tes sentiments à qui que ce soit. T'as toujours vécu pour toi, et toi seul, égoïstement. Jusqu'ici, ça ne t'as jamais posé de problèmes. Lorsque tu as ouvert les yeux à l'hôpital, tu te rappelais de tout ce qui c'était passé. Charlie, Léo, Prim. Et Maddie, cette pauvre Maddie a qui tu as mentis pendant un an. Tu t'estime chanceux de la revoir près de toi, ainsi qu'à l'appartement. Elle est l'une des seules personnes à ne pas t'avoir abandonné. Elle aurait pu, et probablement qu'elle aurait dû le faire, mais la demoiselle est là près de toi. Elle a promis de ne pas te laisser, de ne pas te lâcher. Un jour peut-être, tu seras capable de lui dire que tu l'aime, comme elle l'a fait. Ça ne dépend que de toi et ta capacité à te pardonner. "Effectivement non, nous sommes tous différents et tant mieux." Les gens te prennent pour un méchant, un mauvais garçon. Ce fut certainement vrai à une époque, tu n'as jamais voulu être ce mauvais garçon que les autres pensent de toi. Depuis ta naissance, tu n'es qu'un gamin qui a dû grandir trop vite et apprendre à se débrouiller tout seul. Si un jour tu deviens père, tu jure d'être présent pour ton fils et de ne pas le laisser affronter la dureté de la vie seul, sans l'aide de quiconque. "Différent ou non, ça ne doit pas forcément nous empêcher de bien nous entendre." Un petit sourire en direction de ton interlocuteur. C'est toujours mieux de bien s'entendre avec ses voisins, on ne sait jamais si on a besoin d'eux. "Je préfère Tim à Timothy même si je n'ai rien contre ce prénom." Ca serait comme renier le choix de ses parents. Les tiens, ont certainement dû choisir ton prénom au hasard, quelques minutes après ta naissance, déjà que tu n'étais pas désiré. "si ça ne te plait pas, tu peux toujours changé. Il y a un choix multiple de carrière. Y'a pas un truc qui te passionne ? Le dessin ? La photo ? Les livres ?" Ta nature curieuse reprend rapidement le dessus. Mais il faut être curieux dans la vie, c'est primordial même. Le jeune homme a l'air lui aussi curieux de ta reconversion professionnelle. "J'ai toujours voulu être sportif de haut niveau mais j'ai une maladie cardiaque, j'ai donc dû y renoncer. Jme dis que jpourrais très bien donner des conseils à des gens qui veulent reprendre le sport. Enfin, j'y réfléchis beaucoup en ce moment." Tu ne connais rien de cet homme en face de toi, tu n'as aucunement besoin de te confier à lui et pourtant, tu viens de le faire. Seule une poignée de personne savent pour ta maladie, ce n'est pas le genre de chose que t'aime mettre sur le tapis lorsque tu rencontre quelqu'un. "Ah oui ? C'est dommage, je connais pleins de filles qui serait ravis de passer une soirée avec toi." Pourquoi pas le caser avec ton ex petite amie ? Tim est ton parfait opposé, t'es certain qu'il pourrait plaire à Charlie. "Si un jour le coeur t'en dit, viens au confidential club. Ça me ferait plaisir de te voir là-bas." sa dernière phrase t'interpelle. Tu poses ton verre et arque un sourcil. Que veut-il dire par-là ? Il n'a pas l'air déficient mental pour trouver sa place parmi les gens. Tu n'as pas beaucoup foi en l'humanité mais t'es certain qu'il en est capable. "te dévalorise pas comme ça, jsuis sûr que t'es pas un boulet comme tu le dis. On se connait pas mais je suis sûr que t'es capable de t'en sortir, si t'as besoin d'aide, je suis là. Et le premier qui ose t'emmerder, je lui colle mon poing dans la figure." Non John, t'as promis à Maddie de ne plus avoir recours à la violence.

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Tim & John.

Le monde avait certainement besoin de plus de personnes comme lui: de ces gens qui croyaient en la bonté humaine, de ceux qui étaient capables de rêver les yeux ouverts. Timothy avait conscience qu'il était désormais bien seul dans sa catégorie parce que personne n'avait encore suffisamment la foi pour croire en quoique ce fût. Il fallait dire que le monde ne tournait pas rond depuis un moment et les gens avaient arrêté de croire en un être supérieur. Tim ne savait pas où se placer dans tout cela: il espérait simplement que tout finirait par rentrer dans l'ordre, que les humains arrêtent de se mépriser pour des petits tracas. Oui, il arrivait encore à rêver de paix et d'amour, il était vraiment bien trop naïf pour survivre longtemps dans un tel univers. Ce ne serait pas John qui lui conterait le contraire, à quel point la vie était belle et les oiseaux pouvaient chanter à n'importe quelle heure de la journée. Chaque individu passait par une mauvaise phase, tout le monde se perdait un jour ou l'autre, ce n'était juste pas encore arrivé à Decastel. Il voyait bien la lueur dans le regard de son vis-à-vis, il en avait trop vu et tout cela l'avait profondément changé. Pour cela, il ne pouvait pas franchement le juger, même si son expérience de la vie était radicalement différente de la sienne. "Oui,ça vaut mieux, en effet. Il y a déjà bien assez d'un exemplaire par personne." Du sien, en tout cas, c'était une évidence. Tim n'aurait pas aimé polluer le monde de sa présence plus qu'il ne faisait déjà. Il ne se sentait pas franchement légitime à respirer et errer là où bon lui semblait quand il aurait d'ores et déjà dû disparaître depuis un bon moment. "Ce serait bien triste autrement, c'est sûr... J'utilise jamais Timothy de toute façon. C'est trop long et j'ai l'impression de me faire engueuler quand on dit ça, en plus." C'était son frère qui utilisait son prénom entier lorsqu'il faisait des bêtises à l'époque, autant dire qu'il n'avait pas entendu ce mot depuis bien des années. Tim, c'était bien assez et surtout, c'était passe-partout, ce qui lui convenait clairement, lui qui désirait avant tout se fondre avec les murs autour de lui. "Pas vraiment, non. J'y ai jamais réfléchi, en fait. Mais je le ferai à l'occasion... C'est une bonne idée, ça, coach sportif. Tente le coup." Il ne pouvait que l'inviter à suivre ses rêves parce que lui n'en avait aucun. Si ce n'était de calmer ce mal être diffus au creux de sa poitrine. Un jour, peut être, il se débarrasserait de tout cela. Oui, un jour peut être, il irait mieux et il pourrait sourire sans mentir. "J'en doute mais c'est gentil... Je note ton invitation dans un coin mais les endroits bondés, c'est pas tellement mon monde." C'était le moins que l'on pouvait dire puisqu'il avait tenu deux minutes dans une boîte de nuit lorsqu'il avait tenté le coup. Un bar, c'était peut être différent mais Tim n'y croyait que moyennement tout de même. "Je sais pas si la violence règle quoique ce soit... Je sais pas grand chose en fait. Juste que ce monde est pas ce qu'il aurait dû être et que j'ai du mal à m'y faire." C'était une réalité et parfois, Timothy avait juste envie de s'envoler. Et, ne plus jamais atterrir.

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Tim & John.

Timothy est une espèce en voie d'extinction. Il est seul contre le reste du monde. Des fois, t'aurais aimé être comme lui, cela t'aurais évité bien des soucis. T'es certain que Tim n'a jamais trompé sa copine avec une prostituée. Tu ne mérite pas de continuer de vivre et pourtant, t'es là, encore en vie et debout. Si le hasard t'as emmené à croiser la route de Timothy, ce n'est pas pour rien. Il y a toujours une raison, rien arrive par hasard. Peut-être que l'on essaie de te faire passer un message. Il serait temps de changer de devenir la meilleure version de toi-même. Mais pour quoi faire ? Montrer à toutes ces personnes que tu as déçu que tu n'es pas une mauvaise personne. Non t'es quelqu'un de bien, seulement tu n'as pas laissé ce côté de ta personnalité exploser au grand jour encore. Il n'est jamais trop tard pour changer et ça, même si personne ne croit en toi. Personne non, seulement une poignée de personne. T'es bien place pour savoir que la vie est loin d'être simple et belle. Tu ne veux pas mentir à Timothy en lui disant le contraire, tu ne le connais pas mais vous êtes voisins et s'il a besoin d'un petit coup de pouce, tu seras là pour le lui donner. "Tu sais que si t'as besoin un jour, tu peux v'nir sonner à ma porte." En espérant que tu vives encore ici, ton destin repose entre les mains de ta banquière. Inutile de lui dire, tant que rien est fait, tu ne diras rien à personne. T'es assez superstitieux comme garçon. "Oui,ça vaut mieux, en effet. Il y a déjà bien assez d'un exemplaire par personne." Effectivement oui, Timothy a raison. La Terre compte bien assez d'un exemple de chaque être humain, surtout des hommes comme toi, mieux vaut qu'il n'y en ai qu'un seul exemplaire. Ce n'est pas Charlie qui dira le contraire. Timothy et toi, vous parlez de choses complètement banals. Des choses dont tu parlerais de la même ma nière qu'à un ami. Sauf que Tim est loin d'être encore, il n'est que ton voisin. Un voisin bien secret et discret, tous les goûts sont dans la nature. "Pas vraiment, non. J'y ai jamais réfléchi, en fait. Mais je le ferai à l'occasion... C'est une bonne idée, ça, coach sportif. Tente le coup." Etrange, vous ne vous connaissez à peine et pourtant, Tim t'encourage à te lancer. C'est vraiment un type bien, tout l'inverse de toi. Pour son bien-être et sa santé mentale, tu devrais te tenir loin de lui. Oui, ça vaut mieux pour ton jeune voisin. "Merci beaucoup, je vais y songer !" Tu lui lance par la suite une invitation à te rejoindre au Confidential Club, en l'observant tu te rends compte que ce genre d'endroit n'est pas fait pour lui mais qui es-tu pour juger ? Peut-être peut-il surprendre les habitants de Brisbane. Sa dernière phrase t'interpelle un peu, tu arque un sourcil. "Je sais pas si la violence règle quoique ce soit... Je sais pas grand chose en fait. Juste que ce monde est pas ce qu'il aurait dû être et que j'ai du mal à m'y faire." "Comment ça ? Jte demande pas de casser la gueule au premier venu, faut juste apprendre à s'imposer, à ne pas se laisser marcher sur les pieds." Plus facile à dire qu'à pour quelqu'un comme Tim. Tu ne le connais que depuis vingt minutes mais tu commences à bien le cerner déjà.

[...]

Le temps passe, l'heure de rentrer chez toi afin de te préparer à aller travailler ne va pas tarder à arriver. Maddie doit certainement te chercher en plus de ça. Tu pose délicatement ton verre d'eau sur la table et lance un sourire en coin à ton nouvel ami. "Ce n'est pas que ta compagnie me dérange mais faut que je rentre me préparer à aller bosser .. J'ai été ravi de faire ta connaissance en tout cas, n'hésite pas à passer chez moi, je te dois un verre d'eau ou de ce que tu veux !" Tu sers la main de ton voisin et sors de chez lui pour regagner ton appartement. Aujourd'hui n'a pas été une journée si extraordinaire, juste une journée normale dans ta vie banale. T'as rendu un service à ton voisin en lui rapportant sa carte bancaire. Il ne s'en doute probablement pas mais Timothy t'as ouvert les yeux. Tu as réellement envie de changer et ça commence dès ce soir.

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