| (yasmine & edge) feel like a brand new person |
| | (#)Sam 29 Juin - 12:17 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu pousses la porte de la salle de sport avec une vigueur certaine, ce soir-là, signe plus qu'évident que tu as besoin de te vider la tête et de penser à autre chose. Ou alors juste sortir de ta propre tête justement et de ne pas te laisser envahir par des pensées trop négatives. Tout est toujours très explosif avec toi, tu peux être de très bonne humeur pendant une seconde et prêt à abattre tes poings contre des murs, aussi imaginitifs et métaphoriques soient-ils, l'instant d'après. La flamme n'est jamais bien loin en fait et l'étincelle arrive pour des raisons tout aussi stupides les unes que les autres, tu n'es jamais vraiment capable de le contrôler. Tu as juste appris, au fil des années, à esquisser un sourire et garder pour toi tout ce que tu penses et tout ce que tu ne dis pas. Ce n'est certes pas très sain mais tu refuses d'imposer ça à qui que ce soit, ça ne serait pas très juste pour commencer et ensuite, ce sont tes problèmes, alors tu les gères tout seul comme un grand. La source de la discorde aujourd'hui vient d'un autre collègue, un autre employé de la technique judiciaire qui s'est montré un peu trop pressant et critique de certains de tes clichés et a remis en question ton long parcours et tes compétences. Tu comprends très bien que vous traitez des affaires particulièrement difficiles, quotidiennement et que cela joue sur les nerfs de certains mais ce n'est pas une raison valable pour s'en prendre à ses collègues. "Excuse-moi?" Ta réplique a été polie, elle l'est toujours, alors que tu as demandé à ton collègue de quoi il parlait et le reste de la conversation a été plus que ... frustrante. Ton problème est l'image que tu renvoies: peau couleur ébène, des épaules carrées et des sourcils qui se froncent un peu trop souvent, toi, tu ne peux pas te permettre de t'énerver sans tomber tout de suite tomber dans le stéréotype et les clichés que tu as passé toute ta vie à essayer d'effacer. Alors non, les erreurs ne sont pas vraiment permises, surtout au travail, et tu as dû ronger ton frein, littéralement et te contenter d'un simple "Okay. C'est noté. Je m'en occupe." avant de faire demi-tour. Pour enfin être libre quelques heures plus tard et maintenant que tu te trouves dans les vestiaires, tu te changes rapidement en accordant quelques hochements de tête aux visages familiers. Tu restes concentré sur ton objectif principal cependant et c'est une fois seul avec le sac de frappe et tes poings que tout semble prendre sens. Tu ne te sens soudainement pas trop grand, tu n'es pas obligé de faire dans la finesse ou penser deux fois avant de bouger. Non, frapper est simple, naturel et le bruit sourd de ton poing qui s'écrase encore et encore contre cet objet sans vie forme le genre de musique que personne ne peut imiter. Et tu n'as pas vraiment envie de t'arrêter, tu ne ressens aucune raison de le faire en réalité, et tu n'aurais pas ralenti si ce n'était pas pour la douleur que tu finis par ressentir au niveau des phalanges de ta main droite. Tu grimaces, agacé que ton corps possède ses propres limites et retires ton gant pour observer ta main talquée; ton soudain arrêt ne passe pas inaperçu et l'un des coach arrive prêt de toi pour observer les dégats lui aussi. "Voilà ce qui arrive quand on ne suit pas mes conseils... Tu devrais y aller un peu plus doucement, tu t'es pas encore remis de ton dernier combat." Tu ne peux pas t'empêcher de rouler des yeux, tu n'as pas envie de faire remarquer que tu n'as pas besoin de période de convalescence, cependant, il y a bien une différence. Avant, tu te remettais d'un combat en deux jours ou juste après un bon repas et une sieste, maintenant, il te faut presque une semaine pour être au top de ta forme. Toi, vieillir? Absolument pas. "Je vais bien... j'ai une philosophie simple, du moment que je peux marcher, ça veut dire que je peux monter sur le ring." répliques-tu simplement, tu lui adresses un sourire facile et idiot, parce que tu peux et que tu es connu pour. "... Je n'ai même pas assez de temps pour commenter. Mais je suis sérieux, vas-y mollo sinon tu vas finir avec une main en moins." "Je vais bien." Et à en juger par son expression, il n'y croit pas une seule seconde, il te gratifie d'une tape sur l'épaule avant de s'éloigner, tu n'es pas le seul qui a besoin de conseil ce soir et tu pousses un profond soupir. Tu essayes de remettre ton gant, sauf que ce n'est pas une bonne idée, plier tes doigts n'est pas la chose à faire tout de suite, et, presque résigné, tu te diriges vers la fontaine d'eau, car c'est clairement ce qui va te soigner. Cette fois-ci, c'est autre chose qui te fait perdre ta concentration, ou plutôt quelqu'un d'autre, c'est plus fort que toi et tu es bien incapable de continuer ce que tu fais quand elle est dans les parages. "Yasmine...? Comment ça va depuis le temps ?" Un véritable sourire, plus faible et plus sincère que ton expression moqueuse, se dessine sur ton visage, ta main soudainement oubliée.
|
| | | | (#)Sam 29 Juin - 14:30 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price Yasmine avait parfois l'impression de passer plus de temps à l'Hibiscus Sports que partout ailleurs. Habituée à venir passer le prendre, ou même à le déposer après leurs petits rendez-vous, c'est Sloan qui lui avait fait apprécier l'endroit, mais surtout l'énergie positive qui s'en dégageait malgré les cris de douleur qui échappaient quelques fois aux boxeurs, amateurs ou confirmés, qu'elle croisait souvent et avec qui elle avait fini par sympathiser. Elle était toujours supposée ne rester que quelques secondes, le temps de saluer les coachs. Pourtant, il n'était pas rare qu'elle se surprenne à rester plus longtemps qu'il ne le fallait, contemplant les différents ballets qui se jouaient devant ses grands yeux ébahis, assise sur un banc à proximité ou à même le sol, prise dans l'action du moment, et oubliant pour quelques instants ses obligations prenantes et son emploi du temps beaucoup trop chargé. Elle se savait bien incapable de se mettre à la place de ceux qui osaient s'en prendre au gros sac de sable qu'elle ne parviendrait même pas à faire bouger d'un poil, tant elle était menue et pacifiste ; tout le monde savait qu'elle ne venait ici qu'en spectatrice, une spectatrice encourageante qui plus est. Aussi, elle n'hésitait pas à donner de sa personne lorsqu'elle s'apercevait que les soigneurs du club étaient débordés – elle le faisait sans même qu'on ait à le lui demander, son instinct d'urgentiste se rappelant à elle lorsqu'elle constatait de loin qu'un flux de sang était trop abondant pour être bénin. C'est vrai, elle n'aimait pas la violence, considérant qu'il y avait d'autres moyens, moins dangereux, pour se décharger de la pression d'une longue journée de travail, pour autant elle était fascinée par la force physique de ceux sur qui elle posait les yeux. Sloan, par exemple, faisait partie de ceux qui boxaient pour faire mal. Il ne craignait pas les coups en retour, et connaissant ses propres limites, il les rendait avec une précision qui l'avait souvent fait retenir une exclamation d'effroi. Tout comme les joutes verbales avec lesquelles il la taquinait la plupart du temps, ses poings frappaient là où il fallait, de quoi titiller l'ego de son adversaire pour qu'il se sente obligé de lui faire comprendre qu'il n'était pas le seul à pouvoir faire le malin. Il savait s'arrêter avant de dépasser les limites des autres ainsi que les siennes, ressortant de ses séances d'entraînement lessivé, mais ravi d'avoir pu montrer de quoi il était capable. En revanche, il y en avait d'autres qui tapait pour dire de taper, sans but précis, juste pour dire d'évacuer la tension accumulée au cours de la journée, ou au cours de toute une vie – ceux-là se blessaient plus souvent que les boxeurs de la trempe de Sloan, s'attirant l'attention décuplée de l'infirmière qui ne ratait pas une occasion de leur demander s'ils allaient bien, ou s'ils avaient besoin d'aide. Assise en tailleur à plusieurs mètres d'un ring occupé, elle ne se serait pas attendue à ce que ce soit un boxeur aussi confirmé que Sloan qui démontre des signes de faiblesses de ce genre, alors qu'il n'avait fait que taper dans un sac de sable. Edge, qu'elle avait observé du coin de l'œil depuis qu'il était arrivé, se défendit de bien aller auprès d'un coach qui passait par-là ; leur échange fit redresser le menton à la jeune femme qui tendit l'oreille avec l'air de ne pas y toucher, tapotant le bout de ses doigts fins sur la base de ses genoux repliés, battant la mesure de la mélodie diffusée par-delà les baffles du club. Si elle prenait grand soin de l'éviter depuis leur rupture, elle ne pouvait décemment pas être passée à côté des tentatives du jeune homme de la contacter par textos. Elle ne lui avait jamais répondu, préférant tourner la page de cette histoire qui l'avait contrariée plus qu'elle ne l'aurait imaginée, se sentant coupable de la bévue de son ex-petit-ami, mais si peu enthousiaste à l'idée de l'admettre à voix haute qu'elle préférait ne plus s'en soucier pour ne pas donner le sentiment à quiconque que ça avait vraiment compté pour elle – cela ne lui empêchait pas de se demander si elle ne l'avait pas poussé à la faute en vérité. Comme elle connaissait la réponse dans le fond, sa rancune à son encontre n'était pas justifiée, toutefois, elle s'obstinait, démontrant une certaine fierté, insoupçonnée quand on savait à quel point il était aisé pour elle d'avouer ses torts pour faire régner la paix et l'harmonie autour d'elle, à ne pas vouloir lui pardonner. Néanmoins, ils s'étaient entraperçus souvent depuis qu'elle côtoyait Sloan, et même si elle s'échinait à prétendre le contraire, fronçant sévèrement les sourcils quand ce dernier lui faisait narquoisement remarquer qu'elle laissait son regard traîner du côté de la silhouette massive du photographe, elle était aussi attentive à ce qu'il ne se blesse pas que les autres abonnés du club. C'est pourquoi elle roula nonchalamment des yeux quand elle l'entendit déclamer sa philosophie et que le coach sembla s'en contenter sans rechigner avant de partir s'occuper de son poulain du jour. Yasmine s'anima dans la foulée. Décroisant les jambes et se levant avec souplesse, c'est une fois debout qu'elle pivota sur ses talons pour s'avancer avec une certaine détermination en direction du jeune homme qu'elle ne regarda pas vraiment, choisissant à la place de fixer un point au-dessus de son épaule droite, et penchant la tête sur le côté en coinçant une longue mèche de cheveux derrière son oreille.
"Je veux juste vérifier si ce n'est pas cassé." fit-elle en éludant de façon éhontée sa question ; le tout en pointant un index distrait vers la main du jeune homme. Elle ajouta sur le même ton "Vaut mieux en être sûr. Je suppose que tu vivrais mal l'idée de ne plus pouvoir boxer à cause d'une blessure infligée par un vulgaire sac de sable." Elle haussa les sourcils et redressa la tête, se parant d'une expression de profonde indifférence alors que dans l'intimité de ses pensées, elle s'obligeait à enfin affronter son regard. Ce qu'elle fit, non sans éprouver de la difficulté à rester campée sur l'attitude qu'elle essayait de se donner ; elle serra les dents "Je plaisante pas, Edgerton." Et elle insista presque sur son prénom, accentuant chaque syllabe et arquant un sourcil en accent circonflexe pendant que ses yeux se verrouillèrent aux siens, et qu'elle croisa les bras sur sa poitrine pour lui signifier qu'elle n'était pas prête à battre en retraite tant qu'il ne lui montrait pas sa fichue main blessée.
Dernière édition par Yasmine Khadji le Lun 1 Juil - 11:25, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 1 Juil - 0:21 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji En 34 ans d'existence, tu en as connu des situations gênantes. Beaucoup sans en avoir conscience d'ailleurs, mais ce n'est pas pour autant que tu les comptes ou que tu t'amuses à ressasser les événements sur ton temps libre. Non, tu possèdes tes propres vices et tu préfères laisser la culpabilité te ronger de l'intérieur jusqu'à t'étouffer. Fuir ses responsabilités ça ne te ressemble pas vraiment et malheureusement, Yasmine a été de ceux qui ont dû payer les frais, littéralement en plus. Si tu pouvais... remonter dans le temps ou quelque chose dans ce goût-là, tu te collerais très certainement deux gifles, la première pour te remettre les idées en place et la deuxième pour que la version plus jeune de toi-même réalise que oui, parfois les choses ne fonctionnent pas comme elles le devraient, même quelque chose de bien comme l'histoire que tu as partagé avec l'infirmière. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut tout envoyer en l'air, parfois, il faut savoir se contenter de peu et continuer d'avancer. Et peut-être une troisième claque pour lui expliquer que la discussion peut éviter bien des drames et qu'il y avait des meilleures façons de mettre fin à cette histoire. Mais sinon non.. tu n'y penses pas. Non, la brune n'occupe pas toutes tes pensées et elle ne fait pas partie intégrante de ta vie comme avant, vous vous croisez, vous évoluez dans les mêmes espaces et vous vous contentez de vivre tout simplement. Elle n'est pas ici pour toi et toi... eh bien le club est ta seconde maison alors tu as besoin d'être ici. Le peu d'informations que te donne parfois Sohan reste tout de même vague, surtout depuis que Yasmine est de retour à Brisbane, et pour de bon cette fois-ci, et tu adresses toujours un sourire poli à Sohan quand il te lâche une ou deux bribes d'informations. Tu as bien conscience que tu abuses largement de sa politesse à lui, après tout, il pourrait t'envoyer sur les roses, et puis ce n'est pas comme s'il te devait quelque chose ou comme si Yasmine te devait quelque chose. C'est ton ex, la vie continue pas vrai...? Sauf que ce n'est pas aussi simple, à chaque fois que tu lui adresses la paroles, tu as toujours l'impression qu'il manque quelque chose, que la page n'a pas été proprement tournée, ou alors qu'il reste encore un chapitre à écrire. Pour que vous essayiez encore? Que vous soyiez de simples amis cette fois-là? Tu n'en as aucune idée, difficile de te faire une idée quand il y a une telle distance entre vous deux, et pourtant, ironiquement, c'est elle qui se plante devant toi, elle qui évite ta question comme si ce n'était rien du tout, que du vent et elle encore qui insiste. Tu retiens un rire car tu connais le ton qu'elle emploie, c'est bien ça qui t'a fait chavirer il y a des années de cela, alors qu'elle tentait de te donner des conseils et ce à chaque fois que tu devais passer par la case hôpital. Non, tu n'as pas particulièrement envie de finir en fauteuil roulant, mais les conséquences de ton activité favorite sont tout simplement un petit prix à payer pour faire ce que tu aimes. "Ouch. Le nom complet... carrément? " Tu dis cela à moitié sérieux et à moitié joueur, tu regrettes d'avoir dû lui dire ton nom complet, justement, tu mets un point d'honneur à juste être Edge. Edgerton c'est trop pompeux et qu'on se le dise, un peu trop ridicule. Sauf que tu ne le dis pas, tu renvoies son regard à Yasmine avant que tes yeux ne dérivent vers la main en question. Tu pourrais pousser un soupir, pester, dire que tu t'en occuperas plus tard, après tout ce n'est pas comme si elle devait s'en faire pour toi, mais tu es là, elle est là... alors autant faire un pas dans la bonne direction. "Je suppose que tu as raison, ça m'embêterait vraiment d'arrêter ma carrière de champion pour si peu. Ça serait vraiment dommage, surtout quand on sait que j'ai si bien commencé." Ton argumentation est plus que bancale, le timbre de ta voix est des plus sérieux cependant et ce n'est pas juste une question d'ego, qu'on se le dise, le jour où tu arrêteras la boxe, ça sera au moins avec une jambe ou un bras en moins... au moins. "Mais j'insiste quand même sur le fait que je vais bien et que ce n'est qu'une simple égratignure." Il ne s'agit que de la mauvaise foi cette fois-ci, juste parce que tu aimes l'ouvrir et Yasmine n'a pas encore fuit dans la direction opposée - tu lui as déjà donné dix mille bonnes raisons de le faire- et tu finis enfin par lui montrer ta main droite, détournant le regard vers le mur le plus proche. Car tu es bien dans le déni quand il s'agit de tes propres faiblesses, aussi réelles et métaphoriques soient-elles. "Et tu n'as pas répondu à ma question..." Ton regard a fini par dériver sur l'épaule de Yasmine, ses mèches brunes et enfin son visage anguleux. Pour le coup, tu aurais peut-être dû te taire et la laisser faire son travail. Vous n'êtes pas amis, vous n'êtes pas non plus des étrangers... Danser sur la limite n'a jamais été ton fort et puis, ce n'est pas comme si tu pouvais l'imaginer hors de ta vie. Non, ça, ça serait encore plus ridicule.
|
| | | | (#)Lun 1 Juil - 11:24 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price Yasmine marqua une courte pause mentale, le temps de ronger son frein et de ne pas faire remarquer au jeune homme qu'il lui avait retiré le droit de l'appeler par la version écourtée de son prénom le jour-même où il avait décidé qu'elle n'était plus digne de sa patience. Il ne s'agissait que de ça en réalité, d'une faveur qu'elle lui avait demandée à l'époque pour ne pas précipiter les choses, le temps d'apprivoiser ses peurs profondes et de désamorcer ce blocage qu'elle ressentait toujours un peu vis-à-vis des contacts physiques. Elle s'était montrée magnanime, expliquant ses réfractions avec le sourire qui faisait sa réputation, et se plaçant quelques instants dans les souliers du jeune homme qu'elle s'était mise à fréquenter, elle s'était dit que ça la desservirait un jour où l'autre, de jouer inconsciemment avec les besoins de quelqu'un comme lui. Son instinct lui avait encore une fois donné raison. Elle avait accusé le coup lorsqu'elle avait appris la nouvelle de la tromperie d'Edge, se sentant presque soulagée de ne pas avoir été celle à qui revenait la lourde tâche d'admettre qu'ils n'avaient rien à faire ensemble finalement – quelques personnes mal intentionnées le murmuraient déjà dans leurs dos, lui donnant le sentiment d'être constamment suivie par une nuée de bestioles trop bruyantes pour ses oreilles habituées à de bien meilleures mélodies. D'une certaine façon, il lui avait tendu la perche qu'elle attendait depuis longtemps, alors qu'elle savait pertinemment qu'elle se trouvait des excuses pour ne pas franchir le cap qui scellerait leur relation, le cœur trop occupé à battre pour quelqu'un d'autre et l'esprit trop torturé à cette idée. Injuste, Yasmine ne l'avait jamais été, mais dans ce cas de figure, elle flirtait dangereusement avec le manque de partialité ; elle se souvenait comme Edgerton s'était montré clairvoyant lorsqu'il l'avait accusé d'être amoureuse d'Hassan et qu'elle n'avait pas su quoi rétorquer, surprise qu'il ait si rapidement compris ce qui l'empêchait vraiment de s'investir dans ce qu'ils tentaient de construire tous les deux. Ça aussi, ça avait précipité leur rupture. Quand il avait été question pour elle de partir pour le Niger, elle s'était jurée d'effacer de sa mémoire les dernières brides de phrases qu'il lui avait crachées au visage, bien décidée à faire le point et à donner un peu de lest à ses réflexions profondes… sauf qu'au contraire, malgré son désir de ne pas vouloir y accorder trop d'importance, à l'image des choses que Joanne lui avaient dites elle aussi, la voix d'Egde avait continué à raisonner dans son esprit jusqu'à ce qu'elle admette l'évidence, même si ce n'était que dans l'intimité de ses pensées. Elle garda un visage aussi neutre que possible. Elle sentait la tension néanmoins. Elle raidissait les muscles de son visage si doux et rieur d'habitude, ceux de ses épaules et ceux de ses reins, tandis qu'elle se disait combien il était ironique qu'elle soit la première à faire le premier pas, et combien cette conversation ressemblait à celle qui les avaient conduits à se mettre ensemble. Il n'avait jamais suivi ses conseils en matière de premiers soins, aussi elle ne fût pas étonnée qu'il repousse l'aide qu'elle était prête à lui accorder gracieusement. Son sourcil arqué remonta davantage, et elle coula un regard mécanique vers l'un des rings occupé par un duo de boxeurs qui s'entraînaient dans une ambiance bon enfant.
"Laisses-moi en juger." Elle aurait dû tourner les talons, d'autant qu'insister lourdement ne faisait pas partie de ses habitudes, et qu'elle savait qu'elle finirait par perdre au change si elle se risquait à pousser son avantage au maximum ; en matière de conflit, nurse Khadji ne remportait par toujours la partie, ayant pour philosophie de battre en retraite sitôt que les esprits commençaient à s'échauffer, pas taillée pour ce genre de bataille. Seulement, elle n'avait pas fait le premier pas pour essuyer un refus aussi pâle que celui qu'Edge lui adressa du bout des lèvres. Elle croisa un peu plus fort les bras sur sa poitrine, et redressant la tête avec tant de raideur que ses clavicules roulèrent sous sa peau caramel, elle poursuivit avec douceur et détermination – le ton qu'elle utilisait pour faire valoir ses directives lors des interventions délicates "Je me permettrais pas d'émettre une opinion sur la meilleure façon de prendre une belle photo, abstiens-toi d'émettre le tien sur un domaine que je maîtrise." Et elle se sentit un peu mieux de démontrer autant d'autorité face à quelqu'un qui avait su toucher quelque chose en elle à une certaine époque.
S'il refusait de nouveau de lui accorder un droit de regard sur sa blessure, Yasmine partirait. Edge lui tendit la main cependant, et le menton aussi droit que ses épaules, elle décroisa les bras avec lenteur, s'approchant davantage de lui pour lui prendre la main. Elle fit jouer ses articulations avec une conscience professionnelle soigneusement étudiée ; elle lui fit tendre le poignet, le replia en fronçant les sourcils, le regard rivé sur les traînées veineuses qu'elle avait frôlé du bout des doigts dans un passé pas si éloigné. La superposition de quelques images de cette période la fit carrer de nouveau les mâchoires, fort, et considérer la question du jeune homme dont la voix lui paraissait plus proche. Sans le regarder, s'appliquant à vérifier ses doigts avec un sérieux légèrement surjoué, elle lui répondit "Est-ce que j'ai l'air de mal aller ?" Une manière détournée de ne pas vraiment répondre encore une fois. Dans l'intervalle de la réponse qu'il lui donna, elle lui rendit sa main qu'elle épousseta avant toute chose, le débarrassant des quelques restes de talc qui blanchissaient sa peau sombre, et roula des lèvres en relevant la tête pour le regarder cette fois-ci "Toi, t'as l'air en forme en tout cas." Elle se frotta les mains, paume contre paume, et ajouta, prenant une grande inspiration en même temps qu'elle de décala d'un pas en arrière pour rétablir une distance salutaire entre eux "Et ta main devrait s'en remettre. Tu devrais passer une radio de contrôle pour faire bonne mesure... mais je gaspille de l'énergie à te le conseiller, puisque tu vas t'empresser de m'assurer que c'est inutile, je me trompe ?" L'espace d'un instant, l'ombre d'un sourire passa sur son visage, brisant la carapace de neutralité derrière laquelle elle tentait désespérément de se cacher.
Dernière édition par Yasmine Khadji le Sam 6 Juil - 10:45, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 4 Juil - 21:39 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Si Yasmine n'avait pas insisté, tu ne lui aurais jamais tendu ta main au final. Ou alors si quelqu'un d'autre avait insisté, tu n'aurais pas été disposé à écouter les conseils ou même à te prêter au jeu et à cette consultation soudaine et complètement imprévue. Tu peux être têtu quand tu t'y mets, et non, tu n'est pas invincible, tu en as bien conscience et ce n'est pas particulièrement parce que tu veux jouer les gros bras, les dur à cuires ou un autre cliché de masculinité toxique. Tu montes peut-être sur un ring de boxe, et régulièrement, mais tu n'es pas ce cliché là, tu ne l'as jamais été, tu as été élevé par une mère célibataire qui t'a appris les bonnes mannières et tu as toujours mis un point d'honneur à éviter ce genre de stéréotype, qui peuvent faire plus de dégâts dans la vie d'un homme comme toi. C'est juste que si Yasmine voit une quelconque blessure et des preuves de ta témérité en examinant ta main, toi tu ne vois pas les choses de la sorte, c'est une simple conséquence de ton hobby principal et de la chose qui te permet de te tenir droit et de ne pas perdre la tête et oublier la raison dans un sens. Venir ici, c'est plus que pour ta petite séance de sport quotidienne en fait, c'est un bon moyen de te retrouver et de faire le poing. Et franchement, si ton corps a atteint ses limites? Tant pis, cela ne t'empêchera pas de revenir le lendemain pour taper dans le même sac. "Écoute du moment que tu ne prends pas de photos avec ton smartphone devant moi... je devrais survivre." finis-tu par marmonner en lui tendant ta main. Tu retiens la grimace qui menace de passer sur ton visage alors que Yasmine fait bouger tes articulations, le geste n'est pas particulièrement douloureux mais ta main te lance légèrement et tu peux sentir tes muscles légèrement se crisper face aux mouvements non-contrôlés. "Est-ce que j'ai l'air de mal aller ?" La brune répond à ta première question par une autre et c'est à ton tour de froncer légèrement les sourcils, ne sachant honnêtement pas quoi faire de cette réponse. "Non... pas spécialement. C'était juste histoire de faire la conversation. Sinon je peux aussi parler de boxe, mais je ne suis pas certain que ça t'intéresse." Une partie de toi se demande si tu as dépassé la limite en voulant prendre de ses nouvelles, la question est innocente, normale et tu l'aurais posée à n'importe qui d'autre de familier dans le club. Sauf que ce n'est pas juste familier avec Yasmine, c'est personnel également et votre rupture, le fait que tu l'aies trompée... tout ça, ça ne partira sûrement jamais. Alors peut-être que non, tu ne devrais pas poser la question ou lui demander quoi que ce soit de personnel. Tu es interrompu dans ton train de pensées, plus que défaitiste il faut l'avouer, par Yasmine qui finit par te donner son verdict. Tu hoches la tête, tes yeux toujours ancrés dans ceux de la brune; tu apprécies sincèrement le fait que malgré tout votre passif elle prenne encore le temps de. Oui, c'est son métier mais plus que cela, Yasmine se soucie vraiment des autres et, chose que tu avais remarqué même à l'époque, elle ne laisse pas n'importe qui rentrer dans sa vie. Et tu avais certainement l'impression d'être priviligé à l'époque, car tu comptais un minimum à ses yeux, et maintenant tu te retrouves sur le pas de la porte, n'osant pas vraiment taper. Et tu espères bien que c'est le début d'un sourire que tu vois sur le visage de Yasmine, tu décides de tenter le coup quoi qu'il en soit. "Hmm... tu connais ton métier, alors quelqu'un de censé et de responsable irait sûrement prendre un rendez-vous pour passer une radio. Mais je n'emploierai pas les mots censé et responsable pour me décrire alors..." Tu hausses les épaules, un sourire traînant également sur ton visage. "Mais tu as essayé et ton expertise et plus qu'appréciée Yasmine...vraiment." C'est la seule façon que tu trouves pour lui faire comprendre qu'elle ne perd pas son temps à cet instant précis, et tu te promets intérieurement d'aller voir un médecin dans un avenir proche et t'assurer que tu n'aggraves rien en venant à la salle de sport. "Et les encadrants te donneront certainement une médaille car tu as réussi à t'approcher de moi et à m'examiner en plus. Moi je dis tu mérites une récompense..." Tu ajoutes cela sur un ton un peu plus léger, la blague est là, il y a également un semblant de vérité dans ta phrase, tu es certain que si Yasmine demanderait, elle pourrait l'avoir sa médaille, c'est un club de boxe après tout, les trophées trônent partout. "... Je peux te payer un café, ça sera déjà un bon début." Voilà, tu tentes le coup, une fois ta main récupérée, ce n'est pas comme si tu avais quelque chose à perdre et si Yasmine refuse, tu as un frigo rempli qui t'attend chez toi alors... ça ne sera pas la fin du monde, pas vrai?
|
| | | | (#)Sam 6 Juil - 10:47 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price "Tu te trompes, j'ai appris à aimer la boxe." A ses yeux, il valait toujours mieux de s'intéresser à autre chose qu'à sa petite personne. De ce fait, si Edge voulait se répandre en résultats sportifs, ce n'était sûrement pas elle qui y verrait un quelconque inconvénient. Et puis, elle ne mentait pas au sujet de son appréciation nouvelle pour ce sport. Outre le caractère primitif de cette discipline qui la laissait quelquefois pantoise, la boxe, elle avait appris à l'aimer comme l'art subtil que lui avait dépeint Sloan à de maintes reprises, passionné par les coups dont il maîtrisait tout, de leurs portées jusqu'à leurs petits noms. Pour autant, elle ne l'encouragea pas à changer de sujet, concentrée sur ses phalanges gonflées par l'effort, les mâchoires serrées et la tête baissée pour éviter de le regarder en face et d'aussi près. Deux années s'étaient écoulées depuis qu'ils s'étaient quittés, deux années durant lesquelles elle était devenue une étrangère à ses yeux, tout comme il était devenu un étranger aux siens ; ils n'avaient pas grand-chose à se dire – ou au contraire, ils avaient tellement de choses à se dire qu'une rencontre aussi impromptue ne suffirait pas à combler les espaces laissés par le silence volontaire de la jeune femme. Elle n'était pas tout à fait disposée à lui faire de la place dans son emploi du temps néanmoins, et lui avouer que les temps étaient difficiles depuis son retour du Niger, l'admettre alors qu'il faisait partie de la liste des choses qui avaient eu un impact immédiat sur son état d'esprit et sur tout le reste, c'était trop pour elle. La petite dernière des Khadji n'aimait pas les rétrospectives, ça lui demandait de s'arrêter plus qu'il n'était nécessaire sur les erreurs qu'elle avait commises, nourrissant ses insatiables angoisses et ajoutant à la charge mentale qu'elle s'imposait déjà trop sévèrement. Ainsi, éluder, elle en avait fait tout un domaine qu'elle maîtrisait à la perfection – elle éludait tellement bien qu'elle parvenait à se gruger elle-même, se persuadant qu'ignorer son propre fil de pensées parviendrait à colmater les fissures qu'elle sentait éclore au travers de la trop fine carapace qu'elle s'échinait tout de même à porter sur ses épaules. Edge n'était pas la personne la plus indiquée pour répondre à ses doutes : il était un homme qu'elle avait côtoyé et qui lui avait fait du mal. Malgré tout, elle ne lui devait rien d'autre que du respect, ce que lui n'avait pas été en mesure de lui accorder. Elle, elle le lui offrit sans rien attendre en retour, s'intéressant à sa blessure bénigne avec sérieux, même si dans le fond, elle se sentait un peu mal à l'aise. C'était sa faute cependant, c'était elle qui était venue vers lui, poussée par une force invisible dont elle se serait bien passée, au demeurant. Lui rendant sa main en le sommant de suivre les conseils qu'elle lui donna pour faire bonne mesure, bien qu'elle sût qu'il n'en ferait rien, elle affronta enfin ses yeux quelques instants.
Le sourire qui avait commencé à poindre sur son visage prit en amertume. Elle n'était pas bonne pour le conflit, mais elle avait la rancune tenace, Yasmine. Aussi, elle ne rata pas le coche, et empruntant une mine d'indifférence un peu théâtrale, elle acquiesça aux paroles du jeune homme, ajoutant à sa suite, et ce sur un ton où la moquerie trouva tout naturellement sa place "C'est drôle, moi non plus j'emploierais pas ces mots pour te décrire." Malgré la douceur naturelle de sa voix, elle se trouva dure, mais elle eut de la peine à se dire que ce n'était pas mérité. Elle croisa les bras sur sa poitrine, les yeux légèrement plissées, les pupilles dansants de long en large du visage de son ex-petit-ami tandis qu'elle l'écoutait attentivement, sans grandes convictions toutefois "J'ai jamais beaucoup aimé la complaisance, Edgerton." lui fit-elle remarquer, confrontée à sa tentative de la caresser dans le sens du poil. A une époque, ça avait pourtant si bien fonctionné qu'elle s'était dit qu'elle ne risquait rien à accepter de le voir en dehors des urgences. Elle en avait croisé des patients qui avaient tenté d'obtenir autre chose d'elle que ses bons soins, Edge avait été le seul qui avait réussi alors qu'il ne répondait même pas à l'image qu'elle se faisait de son type d'homme – encore moins à celle que Fatima avait tenté de lui entrer de force dans la tête, persuadée que sa cadette ne trouverait le bonheur qu'après d'un bon musulman. Si seulement elle savait, sa pauvre maman "J'ai peut-être l'air naïve, mais je sais que te payer un café est le nom de code pour me payer plus qu'un café." se trouva-t-elle maline de répondre, les yeux plissés, réduits à deux fentes minuscules qui donnaient à son visage un air de profonde perplexité qu'elle fit passer avec un sourire forcé, dépourvu de fossettes. Elle roula ses lèvres l'une sur l'autre, puis elle décroisa les bras d'un même chef, s'attardant un instant pour fixer le jeune homme – ça ne dura pas. Elle rompit le contact visuel aussi rapidement, et dans la foulée, elle essuya ses mains pleines de talc à l'arrière de son pantalon, chassant la sensation de moiteur qui vint lui picoter l'intérieur des paumes quand elle se souvint que si ses mains étaient aussi blanches et poisseuses, c'était à cause du contact prolongé de ses doigts guérisseurs autour de ceux de son interlocuteur "J'ai lu tes textos." fit-elle trop brusquement, ne sachant cependant quoi ajouter de plus. La justification qui suivit était de trop, mais elle lui vint aussi instinctivement que l'inspiration qu'elle prit pour reprendre la parole, opérant un second pas en arrière pour sortir de l'espace vital du jeune homme "J'ai été très prise." Comme s'il s'agissait d'une excuse valable pour avoir omis de répondre aux perches qu'il lui avait tendues. Si elle avait dû être tout à fait honnête avec le jeune homme, elle lui dirait qu'elle l'avait sciemment relégué à la dernière place de ses priorités aussitôt qu'elle avait de nouveau posé le pied en Australie. Les derniers messages qu'il lui avait envoyés, Yasmine n'y avait même pas jeté un œil, lasse, et considérant que se croiser ici était déjà de trop. Pourtant, elle était devant lui aussi sciemment que toutes les fois où elle avait refusé d'ouvrir les notifications portant son prénom, à s'inquiéter d'une blessure plus bénigne que d'autres desquelles il s'était parfaitement remis… Rompant tout à coup sa réflexion, elle se sentit obligée de dire à nouveau, détournant la tête pour feindre de regarder sur sa droite "Je mériterais une médaille, un café, ou qu'importe ce que tu considères comme une récompense à la hauteur de mon talent de persuasion, qu'une fois que tu la passeras vraiment, cette radio." Et elle tourna la tête dans sa direction, haussant les sourcils quand elle conclut, coulant un regard vers la main d'Edge pour éviter d'avoir à le regarder en face "Alors passe la, et on pourra envisager de fêter ma victoire en conséquence, d'accord ?" Ça ressemblait à une promesse. Et ce fût immédiat : Yasmine se détesta pour ça.
|
| | | | (#)Dim 7 Juil - 20:11 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu ne sais vraiment plus sur quel pied danser à ce moment précis. Tu ne sais pas si la conversation est juste légère ou alors affreusement lourde de sens et pour le coup cruciale. Pendant une seconde, vous semblez sur le point d'éclater de rire tous les deux, et la seconde d'après les sourcils de Yasmine se froncent et il y a de nouveau de la distance entre vous deux. Ce que tu ne peux pas lui reprocher au final, car tu comprends, tu comprends pourquoi et tu es le seul responsable de tout ça. Tu as brisé sa confiance, et ce, de la pire façon qu'il soit, en faisant comme si votre relation n'était absolument rien et en allant voir ailleurs, tout ça pour une nuit que tu as amèrement regretté depuis. Non, ça n'en valait clairement pas le coup, surtout pas quand tu te tiens devant l'infirmière qui semble fuir ton regard de minute en minute. Tu as presque envie de pousser un soupir défaitiste et de disparaître de son champ de vision, juste histoire de lui rendre la vie facile, car cela ne doit tout simplement par être simple de revoir son ex dans de pareilles circonstances. Il n'y a pas de bouton pause et surtout, la chose la plus difficile à accepter pour toi, pas de bouton pour repartir à zéro et tout recommencer. Tu aimerais revenir sur tout ce qui s'est passé, surtout quand votre rupture a été suivi par le départ précipité de Yasmine et qu'au final vous avez évité bien des conversations de la sorte. Mais, premièrement, cela ne changerait absolument rien, c'est du passé, c'est gravé dans la pierre en quelques sortes et vous avez tous les deux changés et vous n'êtes plus les mêmes. Ensuite, à quoi bon remuez le couteau dans la plaie ? Ce n'est pas comme si cela allait apporter quelque chose de bénéfique ou même améliorer la situation présente. Et pour le moment, tu sembles... Non tu es à court de mots, te demandant soudainement si vous parlez la même langue et si tes mots ont un sens cachés pour elle. "Ce n'était pas... J'étais sincère." Marmonnes-tu, pour personne en particulier alors qu'elle semble penser que tu lui dis juste ce qu'elle veut entendre pour pouvoir obtenir quelque chose d'elle. Ça n'a jamais été le cas; même la première fois, pendant tes essais de flirts, plus que maladroits, dans la salle des urgences, il n'a jamais été question d'autre chose que de saluer le talent de la jeune femme. Tu pourrais ajouter que tu n'es pas de ce type d'hommes-là, mais... est-ce que Yasmine te connaît vraiment ? Difficile à dire. Elle connaît ton amour de la boxe, pour la photographie aussi, sait que tu peux être un peu tête brûlée parfois mais... rien de concret en somme. Cinq mois c'est très peu passé auprès d'une personne, surtout quand vous avez été tous les deux sur vos gardes respectives, toi pour ne pas aller trop loin et ne pas lui donner des raisons de fuir et elle... parce qu'elle avait la tête et le coeur ailleurs, aucun de vous n'était investi à 100% dans cette relation passée et c'est peut-être pour cela que tu ressens autant de frustration deux ans plus tard et que tu es incapable de la rayer de ton esprit. Parce que tu sais que vous auriez pu être quelque chose de plus. D'où tes tentatives quasiment désespérées, tu n'es pas prêt à lui dire au revoir au final. Tu manques de rouler des yeux quand elle te met devant le fait accompli, te parlant soudainement de tous les messages auxquels elle n'a pas répondu. Tu hoches la tête face à sa réponse, une partie de toi convaincue que la pilule aurait été plus facile à avaler si elle avait prétendu ne pas les avoir lu. Ton ego est légèrement blessé, tu t'en remettras, c'est certain... mais tu aurais préféré faire comme si de rien était. "Je n'attendais pas particulièrement de réponses pour être franc. J'ai plus que mérité le silence radio donc... tu n'as pas besoin de te justifier." Tu lui offres une porte de sortie, histoire de ne plus lire cet air-là sur son visage. Yasmine laisse pourtant sous-entendre que vous pourriez vous recroiser dans un futur proche et tu finis par croiser les bras sur ta poitrine, penchant la tête sur le côté afin de capturer son regard. Tu sais te montrer... brutalement direct, dira t-on, en fonction des situations et tu te dis intérieurement que vous avez tous les deux besoin de ça, tout de suite. Histoire qu'elle ne se fasse pas d'idées et puisse t'éviter en paix si c'est ce qu'elle désire faire, tu ne lui en voudras pas, c'est son droit de mettre votre histoire dans le passé, il suffit juste qu'elle te le dise et tu la laisseras tranquille, et ce dans tous les sens du terme. "Okay, juste pour que les choses soient claires, il n'y avait pas vraiment de double sens hein, je parlais vraiment d'un café... une simple boisson, où tu peux décider d'embêter ton barista en lui demandant trois shot d'espresso de plus, de la crème chantilly tout ça pour prendre une photo et la poster sur Instagram. Pas plus. Si quelqu'un a déjà essayé cette ligne-là avec toi c'est un peu pathétique et... est-ce que ça a déjà marché avec une seule fille? Nan, je crois pas." Revenir sur ce point te semble nécessaire, car il n'y avait vraiment pas de sous-entendus dans ta phrase. Elle a sûrement raison de se méfier, malheureusement, tu ne peux pas attester que tous les hommes partagent ton respect vis-à-vis de l'autre sexe. Et de ton expérience, il est parfois beaucoup plus efficace d'être direct plutôt que de tourner autour du pot. (Et puis ce n'est pas comme si tu avais besoin d'avoir recours à des pick up lines aussi débiles...) Cependant, ce n'était pas ce que tu proposais dans cette instance. "Et ouais... je finirais sans doute par m'aventurer du côté de l'hôpital, pour passer cette radio et peut-être que je passerai à ton service avec la dite radio en tant que preuve." Tu marques une courte pause, te retenant d'ajouter que ce sera plus une question d'emploi du temps que de volonté, et reprends, tes yeux toujours ancrés dans ceux de l'infirmière : "Mais ça ne voudra toujours pas dire que tu me dois quoi que ce soit ou qu'on doit aller prendre ce café ou tout autre boisson. On peut continuer d'être très pris tous les deux." Tu termines ta phrase avec un léger sourire, la laissant tirer ses propres conclusions.
|
| | | | (#)Lun 8 Juil - 19:15 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price "Pourquoi tu t'es obstiné à me les envoyer dans ce cas ?" répondit rapidement la jeune femme, chassant une longue mèche de cheveux de son visage en la coinçant derrière son oreille. Elle aurait pu poursuivre avec tout le dédain que lui inspirait la situation et lui dire qu'à nouveau, elle était on ne peut plus d'accord avec lui ; que le silence dont elle l'avait alloué, elle le considérait comme rien d'autre que la façon la plus douce et la plus digne de lui faire définitivement savoir qu'elle ne voulait plus jamais entendre parler de lui. Aussi honnête qu'elle tachait de l'être, du moins avec elle-même, Yasmine savait néanmoins que ce n'était pas la vérité, et que l'effacer de son quotidien n'était pas tout à fait ce qu'elle avait voulu engranger en mettant un terme à leur histoire. C'était l'ombre qu'elle avait décelé dans ses yeux qu'elle avait tant tenté de fuir, alors qu'il lui avait ouvertement fait comprendre qu'il connaissait les vraies raisons de son manque d'investissement, qu'il avait trop vite deviné qu'elle ne serait jamais totalement à lui, et que ça ne lui plaisait pas de devoir la partager avec un autre – elle connaissait ce sentiment, et elle s'en était voulue de le lui imposer, sachant combien il était difficile de supporter l'évidence d'une alchimie indéniable et excluante à bien des niveaux. Dans l'intimité de ses pensées, Yasmine l'avait toujours admis, ayant une idée plus que précise de ce qu'impliquait véritablement le fait de tomber amoureux de quelqu'un. Avec Edge, elle n'avait même pas été un peu amoureuse. Elle avait été conquise par ce qu'il représentait, une sécurité bienvenue à l'époque où elle avait le sentiment constant d'être en danger, une porte de sortie toute trouvée aux sentiments qu'elle nourrissait pour quelqu'un d'autre, et qu'on lui reprocherait sans doute si elle se risquait à l'avouer, pas certaine qu'il soit sain de se laisser charmer par les "et si" qui lui effleuraient parfois l'esprit. Il avait été si doux avec elle, mais elle n'avait pas toujours su gérer cette attention sincère qu'il lui portait. Pourtant, elle y avait pris goût ; ça ne l'avait pour autant pas empêchée de toujours repousser le moment fatidique du plus loin, sentant sa respiration s'écourter, confrontée aux réactions de son corps qui se crispait sous ses mains, et à l'idée que passé ce stade, elle ne pourrait pas faire marche-arrière. Parce qu'elle ne se donnait pas à n'importe qui, Yasmine, campée sur des principes qui paraissaient sans doute vieux jeu à toute une génération, mais qu'il était important à ses yeux qu'elle respecte, loin d'être assez à l'aise avec son corps pour envisager de changer de partenaires comme de chemise. Leur relation en avait pâti, Edge en avait pâti… et le sentiment atroce de s'être servi de lui comme d'un doudou le temps de recouvrer ses esprits s'étaient soumis à elle en même temps que la honte qu'elle alimentait constamment en prétendant qu'elle avait dégainé, pour la première fois de sa vie, son droit à l'erreur. Cette rupture n'avait pas été anodine, simple encore moins. Elle remettait en cause tout un tas de faits qui n'avaient cessé de jouer dans son raisonnement profond, lui faisant prendre conscience qu'elle faisait peut-être partie du camp des gens mauvais, des opportunistes qui faisaient passer leurs propres intérêts avant ceux des autres, et qui considéraient que leurs maux étaient les plus urgents à guérir. Certes, elle n'avait pas pleuré sur les souvenirs de sa relation avec Edgerton, mais elle avait pleuré sur le sentiment abominable de s'être joué d'un homme qui semblait tenir à elle, même si ce n'était qu'un peu, et qui n'avait pas trouvé meilleur moyen d'attirer son attention qu'en la piquant dans sa fierté de femme. Le moins que l'on puisse dire, c'était qu'il avait réussi son coup, et qu'en plus de s'être sentie humiliée, Yasmine s'était sentie coupable d'avoir précipité leur idylle pour préserver son plus gros secret.
Elle prit une inspiration qui s'hachura tant elle se sentait sous pression, quand enfin elle lui dit, hochant la tête de droite à gauche en même temps ; sa voix se changea en un léger murmure, chargé d'un air qu'elle finit par rejeter pour de bon "T'as pas à me fournir de preuves, Edge." Elle s'entendit utiliser son surnom, aussi elle se corrigea aussitôt "Edgerton.", et la lassitude s'installa sur son visage à l'instant où elle reprit, les mains toujours un peu blanches de talc, qu'elle tendit devant elle toutefois, pour appuyer sa défense – qui sonnait davantage comme une rédition, parce que ça l'épuisait beaucoup trop de faire comme si elle était douée pour mener un combat aussi intense que celui que leurs regards qui s'évitaient s'obstinaient à mener "Je suis inquiète pour toi, comme je suis inquiète pour tous ceux qui passent par ici, et qui se blessent aussi bêtement que toi." Encore une justification qui lui laissa des relents d'acidité au fond de la gorge, au point qu'elle se sentit obligée de se l'éclaircir avant de reprendre calmement, la tête bringuebalant sur son épaule droite, et les yeux faisant une embardée vers le plafond qu'elle trouva soudainement d'une beauté toute relative "Je suis pas là pour me battre, tu sais. Même si l'endroit est tout indiqué, on sait tous les deux que j'ai aucune chance face à ces deux-là." Tout en baissant les yeux, elle pointa du doigt les poings d'Edge avec un sourire mi-figue mi-raisin qui tourna à la grimace, quand elle avoua en secouant la tête, une nouvelle fois "Je sais même pas pourquoi je suis venue te trouver. Je t'ai entendu envoyer paître le coach, j'ai trouvé que tu manquais un peu de conviction." Elle marqua un temps de réflexion, laissant sous-entendre qu'elle le connaissait suffisamment pour savoir que la philosophie qu'il avait déclamé au coach n'était pas la preuve irréfutable que tout allait bien. Elle leva l'une de ses mains qu'elle vint nicher sur sa propre nuque, tâtonnant à l'endroit où elle sentait la tension raidir ses muscles qu'elle pétrit discrètement avant d'ajouter, baissant son bras, et les laissant baller près de ses hanches sur lesquelles elle poussa pour faire un troisième pas un arrière "Je suis pas là pour me battre, alors je vais…" Après avoir levé les mains devant elle, mimant le dépôt des armes avec une grâce qui lui était propre, c'est du bout du pouce qu'elle pointa un coin par-dessus son épaule. Décidant qu'il valait peut-être mieux le laisser à son déni, plutôt que de le pousser dans ses retranchements et raviver des souvenirs auxquels elle-même n'avait pas pensé depuis longtemps, Yasmine choisit de faire ce qui pour mérite d'être son talent le plus populaire : elle battit en retraite, trop consciente d'avoir manqué à sa propre philosophie qui lui interdisait de se confronter sciemment au conflit, quel qu'il soit.
|
| | | | (#)Lun 8 Juil - 21:21 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji "Yasmine..." Si elle est bien décidée à utiliser ton prénom complet, tu vas en faire de même avec elle, juste histoire de. Car tu ne comprends pas pourquoi vous tournez en rond de la sorte, pourquoi est-ce c'est soudainement si compliqué de lui parler ou de lui dire ce que tu penses vraiment. Tu n'as pas ce problème avec les autres, tu es toujours le premier à faire entendre ton opinion, de manière claire, un peu trop bruyante parfois et sans aucune ambiguïté, pas avec elle. Devant la brune, l'exercice est un peu plus difficile et tu peux déjà la voir s'éclipser, s'aventurer vers un autre endroit de la salle de sport et faire comme si cette conversation n'avait jamais existé, comme si vous ne vous étiez pas croisés et qu'elle n'avait pas pris le temps de. Sauf que ça compte non... ? Ça doit compter pour quelque chose, tu n'as pas envie d'être dans le déni ou de vivre avec les yeux clos comme tu l'as fait ces deux dernières années, à prétendre que tu ne remarques pas son ombre ou même ses sourires. C'est un peu stupide quand on y pense, tu n'as plus 15 ans, pas besoin de te cacher dans les vestiaires outre mesure et attendre qu'elle disparaisse pour faire ton apparition dans la salle. Tout ça, ce n'est plus pour toi et tu ne sais pas, peut-être que ton ton était trop direct, ou pas assez, tu ne voulais pas la brusquer. L'infirmière n'est tout simplement pas douée avec les confrontations, face aux accusations, il y a souvent des silences, des haussements d'épaules, et elle ne dit tout simplement pas ce qu'elle pense. Pas qu'elle soit dépourvue d'opinions, c'est tout le contraire avec Yasmine. Avec elle, les silences ne sont pas forcément bons à prendre, car ils cachent souvent autre chose, des sentiments beaucoup plus fort, une rancœur tenace et un sens moral qui peut résister à bien des épreuves. Tu en as été témoin par le passé, tu t'es déjà retrouvé à devoir déchiffrer ce silence et à te demander si un jour elle oserait te répondre vraiment, sans se soucier des conséquences, ou de ta réaction. Oui, tu as déjà perdu trop de temps à te demander si elle allait se confier auprès d'un autre après une de vos confrontations. Sauf que c'est du passé tout ça, pas vrai ? Tu aimes te dire que tu n'es plus le même homme et dans un sens, tu ne l'es plus du tout, tu as un maigre sourire en la voyant déjà reculer... Non, elle ne t'a pas énervé, loin de là, tu as juste envie de mettre les choses à plat et savoir s'il y a une version de cette conversation où vous vous mettez d'accord pour vous parler comme des humains normaux. Oui, vous avez un passé ensemble, mais ça ne peut pas être tout ce qu'il y aura entre vous ? Une histoire qui s'est mal terminée et rien de plus ? "... J'aimerais dire que je ne suis pas là pour me battre non plus mais hein... on sait tous les deux que ce n'est pas vrai donc..." Tu reprends sur un ton un peu plus léger, histoire de repartir sur de bonnes bases, justement, et espérer qu'elle ne s'éloigne pas plus. "Mais ça, c'est juste sur le ring ou pendant les entraînements... pas dans la vie de tous les jours." Ce qui est partiellement vrai, elle n'a pas besoin de savoir que parfois, tu as le sang chaud, au sens propre comme au figuré. Ce n'est pas ton genre de démarrer les bagarres dans les bars... Non, du tout. "Je n'avais pas de raison particulière pour t'envoyer ces messages ou essayer de prendre de tes nouvelles... c'est juste bizarre de ne tout simplement pas se parler et de s'éviter, de faire comme si." Tu aurais dû la supprimer de ta liste de contacts, par courtoisie et par respect, mais à croire que tu es maso, ou quelque chose dans ce goût-là, tu n'as pas envie d'avouer à voix haute que tu devrais tourner la page et que tu ne le fais pas.... parce que c'est elle. Ça serait en révéler un peu trop d'un coup et cela la ferait définitivement partir pour de bon. Et si tu ne fais pas de confessions sobre, tu n'es pas sur le point d'en faire ici, avec autant de spectateurs. Certaines choses n'ont pas besoin d'être dites de toute façon, toi tu le sais, c'est l'essentiel, ça ne changerait absolument rien dans la vie de Yasmine. Tu es certain qu'elle est passée à autre chose, deux ans se sont écoulés et tu as eu un aperçu de ce que la vie aux côtés de la brune peut être alors oui, elle doit rendre quelqu'un très heureux. Et ce type-là, peu importe son identité, doit avoir de la chance. Et il ne devra pas trop t'en vouloir si tu tentes de reprendre contact avec elle. "Alors ouais, je conçois que ce soit ... Gênant et inconfortable et... je ne sais pas du tout où je vais avec cette phrase, mais..." Mais tu t'es perdu dans ton propre train de pensées et tu finis par hausser les épaules, car c'est la meilleure chose à faire. "Mon point étant qu'on va forcément se croiser, Brisbane n'est pas si grand que ça, alors autant que ça reste un minimum agréable non ?" Tu regrettes les mots aussitôt qu'ils ont quittés tes lèvres, car ils ne sont sûrement pas appropriés pour la situation présente. Tu finis par te gratter l'arrière du crâne, car tu commences à être à court d'arguments. "C'est comme le café, si c'était la première fois que tu en buvais en deux ans tu trouverais sûrement ça un peu trop amer non ? Il faut plus d'un essai pour se ré-habituer." Métaphore foireuse ? Sûrement, tu décides que tu es suffisamment passé pour un idiot en une seule soirée, et c'est ton tour de pousser un soupir et d'amorcer un mouvement vers les vestiaires. "Quoi qu'il en soit, je crois que la douche m'appelle."
|
| | | | (#)Mar 9 Juil - 0:24 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price Bien décidée à mettre un terme à leur conversation, Yasmine toupilla sur les talons de ses tennis un peu usées. Craignant d'envenimer le débat à cause de sa maladresse, si peu douée pour l'argumentation qu'elle se perdait peu à peu dans son discours, elle tenait à remettre un peu de distance entre elle et Edge, confuse quant à la façon quasi instinctive qu'elle avait eu de se présenter à lui, prête à l'aider avec cette main qu'elle avait auscultée sans rien déceler d'autre que les traces de talc qui, par transfert, parcheminaient ses mains, désormais. Elle ressenti l'envie mordante de les passer sous un jet d'eau froide pour s'en débarrasser totalement, se sentant aussi mal à l'aise que troublée à l'idée de garder quelque chose de lui sur une partie de son corps aussi délicate, et dont elle se servait en permanence ; pour arranger ses longs cheveux, pour chasser un grain de poussière invisible au coin de sa bouche, ou pour se frotter les yeux. D'ailleurs, elle avait trifouillé ses cheveux depuis qu'elle lui avait rendu sa main, aussi elle pouvait sentir la caresse de l'empreinte des doigts du jeune homme s'imprimer sur les mèches brunes qu'elle repoussa mentalement, tandis qu'elle cherchait à se faire croire qu'il n'avait aucune espèce d'importance, plus aucune depuis qu'il l'avait pris entre quatre yeux pour lui avouer qu'il était allé voir ailleurs, s'appuyant sur des excuses qu'elle n'avait pas voulu entendre, trouvant commode la façon dont tout s'était terminé. Soudainement, se sentant comme souillée, Yasmine passa de nouveau ses mains sur l'arrière de son pantalon, gardant la tête baissée pour ne pas le laisser sonder ses yeux, et faire remonter à la surface ce qu'elle essayait de repousser aussi fort que le magnétisme de leurs silhouettes qui restaient à bonne distance, mais jamais très longtemps.
"Je le sais." finit-elle par dire après avoir décidé de lui faire de nouveau face. C'était peut-être trop audacieux de prétendre savoir qu'Edgerton n'usait de ses poings que sur un ring de boxe, mais leur proximité à l'époque lui avait laissé le doux sentiment qu'elle le connaissait, même si ce n'était qu'un tout petit peu. Cinq mois, ce n'était pas assez pour faire le point sur la personnalité de quelqu'un, pour autant Yasmine avait su qu'il était quelqu'un sur qui elle pouvait s'appuyer, même si elle n'avait jamais vraiment osé s'ouvrir complètement en sa présence, effrayée par ce que représentait le fait de le côtoyer. Pendant quelques temps, elle avait préféré passer du temps avec lui plutôt qu'avec son frère, et surtout, plutôt qu'avec Hassan ; elle avait caché son existence à ses parents, le préservant des griefs de sa propre mère contre les hommes qui ne rentraient pas dans le carcan strict qu'elle imposait au futur cher et tendre de sa fille – vraiment, elle avait aimé qu'il soit son tout petit secret, un secret beaucoup plus facile à porter que celui qu'elle gardait profondément enfoui en elle et qui avait, bien qu'indirectement, précipité la fin de leur histoire, aussi courte qu'elle fût. Ça avait été commode en effet, de prétendre être touchée par la façon dont Edge avait trahi sa confiance, et c'était injuste que, pendant ces deux dernières années, elle lui avait laissé croire qu'il était l'antagoniste de l'histoire, quand elle savait au fond qu'elle avait sauté sur sa tromperie pour se décharger de tout ce qu'elle redoutait au sujet de leur relation. C'est pourquoi, prenant une nouvelle inspiration, elle consentit à lui dire avec franchise, donnant le change en enterrant la hache de guerre restée trop longtemps en suspension au-dessus de leurs têtes à tous les deux "T'es quelqu'un de bien, vraiment." Aussi ironiques furent ses paroles de prime abord, se rappelant que l'infidélité faisait partie des pires affronts dans sa liste personnelle, elles étaient sincères, pourtant. Opinant du chef et haussant les sourcils, elle baissa de nouveau la tête lorsqu'elle répondit à sa suite "Je suis partie longtemps, ça n'a pas été si compliqué que ça de faire comme si." Elle leva les mains pour venir triturer le bout de ses ongles un instant, puis elle releva doucement les yeux, reprenant sa respiration en même temps qu'elle laissait un sourire timide atteindre ses lèvres charnues, presque attendrie par la façon dont il buta sur ses mots – presque "Surtout si tu passes par les urgences pour faire vérifier tes radios. Ce sera plus agréable pour toi de tomber sur une infirmière qui saura t'accueillir avec autre chose que des reproches." Elle pencha la tête sur le côté, fronçant légèrement le nez en riant – enfin, il était temps qu'elle se déride et laisse éclater la bulle inconsistante qui s'était coincée dans sa gorge, entre la douceur naturelle de son ton et l'amertume de leurs retrouvailles "Je bois quasiment que du thé, maintenant… le café, c'est seulement pour les situations désespérées." La métaphore avait pris racine dans son esprit, et ça l'amusa d'y apporter un peu de légèreté, sans pour autant y donner un sens caché, comme elle soupçonna Edgerton de s'y être risqué. Yasmine se sentait un peu mieux, même si elle savait que ça resterait une épreuve de tendre du côté de la neutralité lorsqu'elle s'adresserait au jeune homme, à l'occasion. Elle opina encore, redressant la tête, et acceptant le fait qu'il décide de lui fausser compagnie pour préférer celle de la douche salvatrice qui l'attendait. Foncièrement, elle aussi y aspirait, ne serait-ce que pour se départir de ce qu'il avait laissé sur ses mains, et qu'elle sentait s'infiltrer entre les lignes gracieuses de la paume de ses mains "Edgerton." laissa-t-elle échapper, l'appelant pour qu'il se retourne. Elle marqua un temps d'arrêt, le temps que leurs yeux se trouvent, avant de reprendre après une déglutition pénible, mais nécessaire "Je suis désolée." fit-elle, et elle se remit à rire, nerveusement, inclinant le menton et se frottant brièvement le front du plat de la main – et y laissant fatalement une trace de talc en plein milieu "Je sais pas trop pourquoi je m'excuse, mais…" Elle pinça les lèvres pour retenir le rire qu'elle força à s'éteindre ; bien sûr qu'elle savait pourquoi elle s'excusait, elle qui s'était servie de l'erreur du jeune homme, qui l'avait rendu coupable de quelque chose qu'elle avait prédit – un peu naïve, Yasmine, pas idiote pour autant, et consciente que la suite logique de leur relation ne mènerait à rien d'autre qu'à des hésitations. Elle conclut enfin, ayant repris son sérieux, et lui adressant un autre regard fixe qu'un mouvement de tête rendit plus solennel "Je voulais juste que tu le saches."
|
| | | | (#)Ven 12 Juil - 1:45 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ hvkate (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Si la situation était légèrement gênante il y a quelques minutes de cela, tu es certain qu'il faut un autre adjectif pour la qualifier maintenant. Au moins, on ne pourra pas te reprocher de ne pas essayer. Tu ne veux définitivement pas rentrer chez toi et te rejouer la scène et te demander ce qui aurait pu se passer. Non, tu ne vis pas dans un monde fait de et si, et peut-être que, l'indécision, ce n'est pas vraiment toi, tu peux être impulsif parfois, mais la plupart du temps, ce sont tes tripes et ton instinct qui te guident et ce même si cela implique de foncer droit dans un mur. Il y a des chocs qui sont tout simplement inévitables, il y a des erreurs qui doivent être commises, des cicatrices qui doivent être ancrées dans la chair pour faire passer le message. Histoire d'avancer et de pouvoir se tenir un peu plus droit et savoir où on va vraiment. Avec Yasmine, la première fois, ça n'aurait pas pu marcher, trop d'obstacles et vivre dans une bulle n'a jamais été ton genre. Et ce même si c'était avec elle et que les instants glanés avaient quelque chose de particulièrement apaisant... ça n'aurait pas été compatible sur le long terme, et peut-être que vous le saviez tous les deux, que vous le savez toujours mais que vous avez décidé de jouer quand même. Un peu comme deux adolescents qui décident de jouer les amoureux, juste le temps d'un été, juste le temps de profiter du soleil, du paysage absolument parfait et surtout, de l'atmosphère qui s'y prête. Sauf que toutes les choses ont une fin pas vrai? Et si plus jeune, Yasmine aurait fini par disparaitre et s'effacer dans le paysage, les choses fonctionnent différement quand on atteint un certain âge et qu'on fréquente le même groupe de personnes, à cause du boulot, des responsabilités... et bien plus encore. Mais au final, vous aviez conscience des problèmes et maintenant, deux ans plus tard, tout ça semble presque s'effacer, presque, il ne reste plus que Yasmine et toi, complètement perdus et incapable d'avancer il semble. Tu es dans un sens content qu'elle se soit arrêtée pour t'écouter, elle aurait pu continuer sa journée et faire comme si elle ne t'avait jamais croisé. Mais elle t'écoute, toi et ta métaphore foireuse et quand elle reprend la parole, ses mots te paralysent sur place tant ils sont innatendus. "T'es quelqu'un de bien, vraiment." "Je..." La réponse, sûrement un trait d'humour mauvais, reste coincée dans ta gorge et tu écoutes Yasmine, te demandant si c'est vraiment à toi qu'elle s'adresse. Toi? Quelqu'un de bien? Tu essayes. Tu ne peux pas dire que cela est vrai, les efforts sont là, tous les jours, constamment, pour ne pas que la barrière difficillement dressée finisse par s'effondrer, mais cela reste tout de même une façade. Un mur qui masque beaucoup de choses qui pourraient lui faire repenser ses paroles, tu en es certain. À quoi bon la contredire? Elle s'est construite sa propre image de toi à partir du peu d'informations qu'elle a, dans un sens, tu ne peux pas vraiment blâmer la brune, c'est de ta faute aussi. Elle a eu un bref aperçu, un peu vif, un peu court, quand tu as fini par lui avouer tout ce qui s'était passé avec une autre; tu aurais voulu éviter ce genre d'écart, lui sortir un discours très bien préparé et dire que tu es au dessus de tout ça, mais ce n'est pas le cas. Tu es humain, et c'est surtout ça que taper dans un sac de sable te rappelle, que même si tu te perds un peu trop dans tes pensées, aussi néfastes soient-elles, tu es avant tout un coeur qui bat, qui se débat pour rester sur le droit chemin et ça... personne ne peut te l'enlever. Ses excuses en revanche sont le coup de plus que tu ne peux pas vraiment supporter et tu dois te forcer à te rappeler que tu dois respirer, pour ne pas avoir une autre réaction plus étrange. Tu prends une profonde inspiration, ravalant tout ce que tu as pu ressentir à l'époque vis-à-vis de la brune, car tu n'es plus cet homme là. Tu n'as plus le temps d'être jaloux, de te poser des questions sur ce qui se passe dans son coeur ou dans sa tête, vous n'êtes pas ensemble, ce qu'elle peut ressentir ou pas pour un autre... ça ne te regarde pas. Tellement pas, ça ne colle pas à la belle image ni même au futur que tu essayes de te construire. Et surtout, tu ne comprends pas pourquoi ces excuses arrivent maintenant, était-ce pour cela qu'elle t'a évité? Car elle croyait te devoir des excuses? Oui, ta fierté et ton amour propre en ont pris un coup, mais il y a eu d'autres nuits depuis, d'autres femmes et ce n'est pas comme si l'opinion de Yasmine était plus importante que celle des autres... N'est-ce pas? Tu fais de ton mieux pour esquisser un sourire, histoire de ne pas envoyer le mauvais signal. "Tu n'as pas besoin de t'excuser Yasmine. Je crois qu'aucun de nous deux n'était vraiment prêt pour... quoi que ce soit au final." Understatement, penses-tu la seconde d'après. Et c'est toi qui l'a trompé pas l'inverse, elle, elle a rangé ses pensées bien loin et n'a pas agit en conséquence, toi si, et c'est bien en cela que vous êtes différents. "Mais merci." Le mot t'échappe, sincère, car tu as toujours apprécié la franchise de Yasmine et la façon dont elle fait passer les autres avant elle. Même maintenant, alors que tout dans son expression et dans sa posture indique que ce n'est pas un bon moment. "Je ne vais pas te mentir, ce n'est certainement pas une conversation que je pensais avoir aujourd'hui. Ou même ici. Mais on s'en sort plutôt bien pour le moment, pas de cris et tout le monde est encore debout." Ta façon de complimenter vos efforts respectifs? Très certainement. "Alors oui, je vais arrêter de faire l'idiot et suivre tes conseils. T'es une bonne infirmière, ce serait dommage qu'un mauvais patient comme moi te fasse une affreuse publicité. Et qui sait, si j'arrive à faire plus attention à moi grâce à toi, peut-être qu'un jour j'arriverai à te convaincre d'enfiler une paire de gants." Et, te retiens-tu d'ajouter, tu serais prêt à payer cher pour voir ça.
|
| | | | (#)Sam 13 Juil - 18:18 | |
| ≈ ≈ ≈ {feel like a brand new person} crédit/ griffin-helps (tumblr) ✰ w/ @edge price "On est des gens civilisés, non ?" La tête légèrement penchée sur le côté, retenant le long rideau de cheveux qui lui dégringola sur l'épaule, Yasmine laissa échapper un rire furtif. Haussant ses sourcils bien dessinés pour faire bonne mesure, soucieuse de garder une contenance malgré tout, elle coinça ses cheveux derrière son oreille, et ajouta "Enfin, on essaye de l'être. Et on s'en sort plutôt pas mal, je suis d'accord avec toi." Elle opina un peu du chef pour donner du corps à ses propos, haussant de nouveau les sourcils à l'instant où elle baissa la tête en faisant mine de shooter dans un caillou perdu à ses pieds, ne sachant quoi ajouter d'autre, intimement contrariée que ses propres excuses aient un tel impact sur ses émotions à ce moment donné. Elle ne s'était pas sentie obligée de les lui présenter, mais fatiguée de se complaire dans la rancune injustifiée qu'elle lui réservait tout spécialement et ce depuis deux ans, Yasmine en avait eu assez de lui attribuer le mauvais rôle. Edge avait fait une erreur, il l'avait reconnue, sachant pertinemment que la réaction de la jeune femme ne correspondrait pas aux fins de conte de fées. Non, elle ne lui avait pas sauté au cou, elle ne l'avait pas repris – elle était partie huit mois à des milliers de kilomètres d'ici pour mieux étouffer ses propres cris, engendrant rien d'autre que l'état dans lequel elle était rentrée, entièrement persuadée de son inutilité, tellement épuisée qu'elle avait fini par considérer que le sommeil était une activité surfaite, et ne cessant de fuir les autres pour qu'ils ne s'aperçoivent pas de son état général ; en même temps, le silence qui s'était creusé entre eux avait perduré jusqu'à aujourd'hui, laissant tout le loisir aux doutes et aux non-dits de s'enraciner plus profondément encore. Elle s'était toujours abstenue de se lancer dans la rétrospective de leur si courte histoire, sachant qu'elle ne supporterait pas de revenir sur ses propres et nombreux torts. Néanmoins, elle s'y plia en troisième vitesse, confrontée au poids des remerciements du jeune homme qui pesa soudain sur son cœur comme un coup porté de trop près, trop fort. Dans leur histoire, celle qui n'avait pas joué franc-jeu, ce n'était personne d'autre qu'elle. Elle avait passé cinq mois à lui donner l'impression qu'elle tenait à lui alors que ce n'était pas le cas, et au plus elle y pensait – s'étant retrouvée à faire amende honorable sans même y songer, victime de sa spontanéité – au plus elle n'aimait pas la saveur, plus amère que douce, qui se déposa sur le bout de sa langue quand elle repensa aux choses qu'elle lui avait dites lorsqu'ils avaient rompus, consciente dans le fond que tout ce qu'elle lui reprochait n'était pas mérité ; que malgré les bons retours qu'elle avait toujours récolté à propos de sa personnalité, si solaire et magnanime, plus rien n'avait de crédit tant elle se sentait lâche et minable de s'être jouée des sentiments de quelqu'un dans le but puéril d'échapper aux siens.
Peut-être était-ce un effet de son imagination, la façon dont elle s'obstinait à fixer le sol étendu à ses pieds commençant à drôlement s'éterniser, mais elle eut la nette impression que ses yeux se mirent à lui picoter. Confrontée à tout ce qui se jouait dans son esprit, elle reçut un autre coup, plus violent encore. Yasmine aurait aimé renifler, histoire de se donner un coup de fouet salvateur pour reprendre le fil de la conversation avec le semblant de légèreté qu'elle tachait toujours de donner aux discussions qui lui paraissaient lourdes de sens, mais si elle devait retenir une chose des semaines qu'elle avait passé à éviter Hassan, c'était qu'il était inutile de tendre du côté du trait d'humour quand tout autour paraissait si pesant et si palpable ; l'atmosphère de la pièce appuyait sur sa peau qui devint sensible, un peu trop. Pourtant, elle releva la tête, tentant de donner à son visage un semblant d'éclat avec un léger sourire, bouche fermée. Elle n'ajouta rien, toutefois – craignant aussi que sa voix flanche, elle se laissa le temps de sommer à sa sensibilité d'aller voir ailleurs si elle y était. De toute façon, elle avait le sentiment qu'ils avaient fait le tour, et puisqu'elle n'estimait pas nécessaire de s'attarder davantage, elle envisagea de rejoindre la place qu'elle avait quitté un peu plus tôt. Et puis, Sloan ne tarderait pas à arriver, et peut-être qu'il remarquerait l'expression qui creusait des ombres d'incertitudes sur son visage. Elle ne répondrait pas à ses questions, se parant de l'un de ses plus beaux sourires pour qu'il comprenne qu'il s'apprête à franchir une ligne interdite. Quelque part, elle en était sûre, il saurait décrypter son silence, et la façon dont elle triturerait les bagues qu'elle portait aux phalanges. Il essayerait de subtilement savoir pourquoi elle avait talc plein les doigts ; elle n'avait pas hâte d'être passée au crible, les picotements au raz de ses cils devenant plus persistants et rapprochés. Aussi, pendant qu'elle resta face à Edge, elle se promit de partir avant que son acolyte ne daigne se montrer – parce que d'une certaine façon, aussi difficile serait l'après-coup pour elle, elle voulait garder cet instant rien que pour elle.
Après un temps, elle consentit tout de même à lui dire, d'une voix moins incertaine, et après un reniflement aussi discret que le chevrotement qui accompagna sa reprise de parole "Oh, je sais combien t'as confiance en toi, mais à ce sujet, attends-toi à prendre la râclée de ta vie." Elle risqua un sourire – qui se termina en un autre petit rire qui lui fit monter les larmes aux yeux pour de bon. Elle poursuivit quand même, noyant le poisson "Nan, vraiment. Les gants de boxe, c'est définitivement pas pour moi." Elle se frotta une nouvelle fois les mains, paume contre paume, avant d'hésiter à ajouter, ayant un peu de mal à se convaincre qu'il était temps qu'elle file, même si c'était ce qu'elle attendait de pouvoir faire depuis plusieurs bonnes minutes, tiraillée entre sa curieuse envie de pleurer et son envie d'éclater de rire face à la manière dont ils géraient la situation – comme des adultes, pourtant "Je vais y aller. La douche t'attend, et j'ai…" Elle montra un coin au hasard par-dessus son épaule, convaincue qu'elle venait de pointer le vide, mais elle n'y prêta pas plus attention, trop occupée à détourner son regard humide, quand elle laissa échapper "Prends soin de toi, Edge." Elle ne se corrigea pas, déjà parée à se retourner pour s'en soucier. Faisant descendre la boule qui se formait dans sa gorge en déglutissant comme elle le put, elle prit le temps d'essuyer ses yeux avec sa manche lorsqu'elle échappa à son regard ; puis elle reprit rapidement, se tournant de nouveau vers lui tout en marchant à reculons en direction de l'endroit qu'elle convoitait "Si tu passes par l'hôpital, préviens Molly. Je viendrais moi-même t'apporter une sucette. Même si je suis sûre que c'est pas grand chose, tu l'auras bien méritée."
rp terminé. |
| | | | | | | | (yasmine & edge) feel like a brand new person |
|
| |