Il lui parle de son ex, il lui dit qu'ils ne sont plus ensemble depuis six ans. Elle trouve ça long pour encore tenir ses promesses, pour ne pas avoir tourné la page. Elle n'est pas à sa place cependant, elle ne peut pas juger. Surtout qu'il lui dit qu'elle était enceinte de sept mois quand elle est partie. Elle ne peut s'empêcher de grimacer. Elle comprend un peu plus d'où il vient, elle comprend un peu plus qu'il ait du mal à passer à autre chose. Elle n'avait pas l'impression qu'il avait eu le droit à de quelconques explications. "Désolée ..." ne peut elle s'empêcher de dire. Même si elle ne savait pas pourquoi elle s'excusait. Elle n'avait rien fait. A part poser quelques questions. Questions plutôt personnelles. Elle s'excusait pour ça en partie. Avec ses questions, elle lui avait fait repenser à une période de sa vie qui ne devait pas être bien joyeuse, alors qu'il était simplement venu boire un verre tranquille. Pour le reste, elle ne savait pas trop. Elle avait l'impression que c'était ce qu'il fallait dire sur le moment. Que c'était ce qui était attendu d'elle dans un contexte comme celui-ci. "Ca revient au même, elle te méritait pas, tu devrais pas te soucier autant d'elle." Lui répond-elle ensuite. Qu'elle l'aie laissé partir ou qu'elle soit partie, il n'y avait pas de grande différence. Le résultat était le même. Elle ne connaissait pas la fille en question, elle ne voulait pas la juger trop vite non plus, mais de ce qu'il lui en disait, il semblait clairement être la victime dans cette histoire et comme il était là, devant elle, elle ne pouvait s'empêcher de prendre sa défense. Jouer à l'avocat du diable, très peu pour elle. Là n'était pas le but de la manoeuvre surtout. Elle rit quand il lui dit qu'il ne peut pas l'empêcher de poser des questions "Si, justement tu peux, t'as juste à me dire de me taire et le tour est joué ... Ou presque." Ou presque parce que cette fille est un véritable moulin à parole qui trouvera toujours quelque chose sur quoi commenter et ce dans toute situation. Si elle se tait, ça ne dure jamais bien longtemps et si ça dure longtemps, c'est qu'il y a un sérieux problème quelque part. Même quand elle a débarqué à Brisbane et qu'elle peinait à aligner deux phases cohérentes à la suite, ça ne l'a jamais empêchée de parler et de dire ce qu'elle avait à dire. Ce qui voulait probablement en dire long sur sa personne. Elle choisit volontairement de ne pas reparler de son ex, comme pour montrer sa bonne foi. Elle n'est pas là pour lui plomber sa soirée en lui rappelant des mauvais souvenirs. S'il est trop poli pour lui dire qu'elle abuse, elle arrive parfois à savoir quand elle doit s'arrêter et là semble être le bon moment, même si elle aurait probablement dû arrêter bien plus tôt. Mieux valait tard que jamais. Surtout qu'il lui pose une question concernant son job et que de ce fait, ça lui permet de complètement passer à autre chose. Ca ne la gêne pas de parler d'elle-même et de son travail. Au contraire, elle en a des choses à dire à ce sujet aussi. Il était content qu'elle n'ait pas quitté le bar, sinon il ne l'aurait pas rencontrée, c'est ce qu'il lui dit et c'est une façon de voir les choses. Un peu pessimiste au gout de la jeune espagnole qui elle est plutôt du genre à voir le bon de chaque situation. "Oh t'inquiètes pas, si on devait rencontrer, on se serait probablement rencontrés ici, sauf que j'aurai été assise juste à côté de toi au comptoir." Parce qu'elle avait beau passer le plus clair de son temps au bar, quand elle était libre, elle ne perdait pas une occasion de faire la fête et s'amusait ce qui impliquait qu'elle se retrouvait bien souvent au bar à boire à l'oeil avant de filer en boite de nuits avec ses potes.

Elle l'attend derrière le bar et il ne se fait pas attendre bien longtemps. Elle lui propose une cigarette, qu'il refuse. Il n'a jamais fumé de ce qu'il lui dit et elle, elle remballe son paquet de clopes qu'elle va ranger dans la poche arrière de son jean. Elle aurait presque pu se dire que ce mec était un saint, un peu trop sage, qui fait un peu trop attention. Il lui dit cependant qu'il n'était pas un enfant de coeur quand il était plus jeune. "T'étais pas un enfant de coeur ? Tu faisais quoi ? T'as l'air d'avoir bien changé ! Tu penses que je serai déçue si je t'avais connu avant et que je te revoyais aujourd'hui ?" lui demande t-elle. Elle a du mal à l'imaginer ne serait-ce qu'un petit peu rebelle. Elle ne doute pas de ce qu'il dit pourtant, il y a plein d'expériences qui poussent les gens à changer, à s'assagir pour certains, à partir en vrille pour d'autres. Il veut qu'elle soit honnête avec lui, elle ne manque pas de remarque ses doigts qui glissent le long de son bras quand il lui dit ça, il s'est même rapproché un peu d'elle. "Pour être honnête avec toi, ça m'arrive souvent oui." Qu'elle lui répond en haussant les épaules, c'est la vérité, c'est comme ça, ça ne lui plaira peut-être pas, mais elle n'y peut rien. Elle vient tirer une nouvelle bouffée de sa cigarette et elle est encore en train d'expirer la fumée quand il choisit ce moment pour venir effleurer ses lèvres avec les siennes. Elle finit de recracher la fumée et vient passer sa main libre derrière la nuque de Lukà. Elle plaque délicatement ses lèvres contre les siennes dans un baiser aussi court que tendre. Il n'y a pas de raison derrière tout ça, ça ne veut strictement rien dire du tout, mais quand elle veut faire quelque chose elle n'est pas du genre à hésiter. Ce baiser se termine aussi vite qu'il a commencé et elle va porter une fois de plus sa cigarette à sa bouche. "T'es pas le seul avec qui je flirte, mais t'es probablement un des plus entreprenants" lui répond-elle avec un clin d'oeil. "Ca t'arrive souvent d'être comme ça avec des filles que tu connais même pas ?" ajoute t-elle, sourire en coin, retournant à sa façon la question qu'il lui avait posée juste avant.

Il a tout du mec trop gentil à première vue. Trop poli. Trop respectueux. Trop sage aussi. Il lui dit que ce n'est pas son genre, qu'il n'est pas comme ça quand elle lui dit qu'il peut lui dire de se taire si elle empiète un peu trop sur sa vie privée. Si elle devient un peu trop curieuse. Il ne lui dira pas de se taire, alors elle fait de son mieux pour ravaler sa curiosité. Ravaler ses questions. Elle ne le connait pas, elle n'a pas à tout connaitre de sa vie sentimentale. De toute façon, qu'est-ce que ça pourrait bien lui apporter de plus ? Rien du tout. Il la questionne sur son travail ici et c'est plutôt opportun, ça détourne son attention. Parler d'elle, elle sait faire. Autant que poser des questions. Elle sait y répondre, ça lui fait même plaisir d'y répondre. Tant qu'il ne s'agit pas de parler de sentiments, elle est comme un livre ouvert et elle est toujours prête à partager. Il semble tellement innocent comme type qu'elle a du mal à imaginer qu'il y a des années de ça, il était probablement au fond du gouffre, coincé dans une addiction qui lui pourrissait la vie. Comme quoi, les gens sont surprenants et il ne faut pas s'arrêter à ce qu'on voit en surface. Un peu comme les icebergs finalement. "L'avantage si j'avais été assise à côté de toi c'est qu'on aurait pu trinquer ensemble. Là c'est pas très professionnel." Lui répond-elle en riant. Tout du moins, c'est son boss qui ne trouvait pas ça très professionnel et même s'il ne leur avait jamais clairement interdit de boire un verre pendant le service, il faisait savoir que ce n'était pas quelque chose qu'il voulait voir devenir une habitude. Ce qui ne dérangeait pas Itziar plus que ça, elle savait que quand elle était là, elle était là pour bosser et non pour faire la fête, elle n'avait donc pas l'impression de louper quoi que ce soit.

Elle ne perd pas grand-chose au final puisqu'il semble avoir des idées derrière la tête et qu'il lui propose de prendre sa pose. Elle n'est pas du genre à refuser quoi que ce soit à un mec avec un tel sourire. Alors, elle l'attend dehors, derrière le bar. C'est toujours agréable de sortir, de prendre l'air, de se couper un peu de la musique et de la chaleur à l'intérieur du bar. L'hiver s'installe doucement à Brisbane et il commence à faire plutôt frais à cette heure-ci, ça permet de respirer. L'australien fini par la rejoindre, bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé et puis il se dévoile un peu plus. Sans qu'elle n'ait vraiment à lui poser de question. Il lui explique qu'il n'a pas toujours été posé, qu'il n'a pas toujours été un enfant de coeur. De ce qu'elle a vu de lui ce soir, elle a du mal à l'imaginer en bad boy, mais elle se dit qu'il n'a aucune raison de lui mentir. Qu'il n'y a rien de glamour à avouer qu'à une époque il était un caïd et que maintenant, c'est un agneau. Ce n'est pas comme ça que ça marche. Elle est surprise cependant et ne peut s'empêcher de poser quelques questions, de lui demander d'élaborer un peu. Il ne peut pas lui dire qu'il n'était pas un enfant de coeur s'il ne lui en dit pas plus sur ce qu'il faisait à l'époque, parce qu'elle a du mal à imaginer. "Des choses atroces ? Je devrais m'inquiéter d'être seule avec toi dehors ?" lui demande t-elle en plaisantant. Elle ne peut pas s'en empêcher. Comme s'il lui avait tendu une perche et qu'elle s'en était emparée. Elle hausse les épaules quand il lui demande si elle aime les mauvais garçons. "Ca dépend lesquels." lui répond-elle, sourire malicieux dessiné sur les lèvres. Car il y avait mauvais garçons et mauvais garçons. Les vrais bad boys qui dégagent quelques choses de magnétiques, eux sont réellement sexy. Puis il y a ceux qui ont quatre grammes d'alcool dans le sang, qui ne pensent qu'à tout casser, jouent aux tombeurs sans se rendre compte qu'ils sont simplement lourds. Ceux-là, elle les fuit comme la peste. "On saura jamais du coup si j'aurai été déçue. J'le suis pas te t'avoir croisé ce soir en tout cas." Elle est sincère, elle se fiche bien de savoir si elle aurait plus apprécié celui qu'il était il y a dix ans ou pas.

Elle rit quand il lui dit que c'est la première fois qu'on considère qu'il est le plus entreprenant, du moins depuis longtemps. "Ah bon ? Bah c'est la vérité pourtant, j'en connais pas d'autres qui ont insisté pour que je prenne ma pause pour passer du temps avec eux en tête-à-tête." Qu'elle lui répond. En général, ils essayent de lui payer des verres, ou attendent patiemment au bout du comptoir, tentant par tous les moyens d'attirer son attention ne serait-ce qu'une seule seconde. Peu ose réellement tenter quelque chose, à moins d'être vraiment éméchés. "Ah donc j'suis ton cobaye ce soir ? Pourquoi moi ? J'suis flattée hein, mais je me pose juste la question." Demande t-elle. Elle était rentrée dans son jeu dès le début, après tout ça avait surement de quoi le conforter dans son idée de sortie de sa zone de confort. Ca pouvait donc se comprendre. Elle fait mine de réfléchir à sa question cependant. "Hmmm tu te débrouilles, oui ... Mais peu mieux faire je pense. Qu'est-ce que tu ferais après ça ? Qu'est-ce que tu voudrais faire ? Surprend moi, t'arrêtes pas en si bon chemin." Lui répond-elle, lui offrant son plus beau sourire et ses plus beaux yeux de biche.

La plupart des gens ont une fausse image de toi. Le mec gentil, poli, respectueux. Oui, c'est vrai, c'est le cas. Ça n'a pas toujours été le cas. Très peu de personnes le savent mais tu as été un mauvais garçon à l'époque du lycée. C'est cette réputation qui a rebuté Anna a sortir avec toi. Finalement, elle a cédée et a fait de toi l'homme que tu es aujourd'hui. T'essaie toujours de donner la meilleure version de toi-même. Histoire de rendre fière ta mère qui s'est toujours battue pour toi depuis ta naissance. Élever un enfant seul ce n'est pas facile et tu n'as pas toujours été l'enfant modèle. T'en as fait des conneries, ta mère a dû se faire un sang d'encre plus d'une fois à cause de toi. Itziar ne le sait pas tout ça, elle ne sait pas que tu as été un mauvais garçon. Six ans pour se remettre d'une séparation c'est long. Mais c'est le temps qu'il t'as fallu pour accepter cette séparation. On oublie jamais son premier grand amour. On apprend simplement à vivre avec. "L'avantage si j'avais été assise à côté de toi c'est qu'on aurait pu trinquer ensemble. Là c'est pas très professionnel." Oui, elle n'a pas tort mais ça a eu quand même ses avantages d'avoir la demoiselle de ce côté-ci du bar. "C'est vrai oui, mais je n'aurais jamais pu boire ces délicieux cocktails sans alcool." Tu lui souris et termine ton énième verre. Tu ne sais pas quelle mouche te pique en invitant la jeune femme à prendre sa pause maintenant. L'envie de rester avec elle, juste avec elle sans une multitudes de personnes autour d'eux prêtes à les interrompre pour réclamer une boisson. C'est derrière le bar que tu la retrouve, cigarette à la bouche. Tu n'as jamais fumé de ta vie, jamais. Ce n'est pas quelque chose qui te plait et qui te tente. Décrocher de l'alcool a déjà été difficile, tu n'as pas envie de recommencer tout le processus avec la cigarette. "Non, tu n'as pas à avoir peur. Je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit, encore moins à une femme." Le bout de tes doigts parcourent son bras, une légère décharge électrique te parcoure le corps. "Disons que, pour faire court, je suis la cause des cheveux blancs de ma mère !" Tu hausses les épaules. Pauvre maman Petterson ! Heureusement elle ne t'en as jamais tenue rigueur. Pour te faire pardonner, tu lui as même offert un séjour de relaxation avec ton beau père, elle le mérite bien quand même. "Malheureusement non, on ne pourra pas savoir .. Jsuis content aussi d'être venu ici ce soir. Ce fut une agréable surprise." T'ignore si tu la reverras ou non après ce soir. Ce n'est peut-être qu'une rencontre d'un soir simplement. Tu tends ton cellulaire à la jeune femme, sourire aux lèvres. "Tu me donne ton numéro ? Ça me ferait plaisir de te revoir, j'aime bien parler avec toi !" Juste parler hein ?! Même si la jeune femme est charmante, tu ne veux pas coucher avec elle juste pour le faire. Avoir des aventures d'une nuit ne t'intéresse pas. Ça n'apporte rien, aucun intérêt. La jeune femme note donc son numéro de téléphone sur ton smartphone et repart travail. Avant qu'elle ne s'en aille, tu lui fait un bisou sur la joue. Tu la regarde entrer à nouveau au bar avant de te partir d'ici. Tu rentre chez toi, sourire aux lèvres. Tu n'es pas peu fier de toi et d'avoir osé être sortis seul ce soir. La guérison est en bonne voie.

RP TERMINE.