Do you want to teach me ? ~ Ginny

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

Dix-huit heures, la journée venait de se terminer pour Lukà. Il était absolument inhabituel pour lui te terminer une journée si tôt. La journée avait très mal commencée pour le jeune homme. Un réveil raté. Son pied s’était cogné dans le pied du lit. Son café s'était renversé sur sa chemise propre, il avait dû aller la changer. Toute la journée, les galères s'était enchainées les unes après les autres. Si bien, qu'arrivé dix-huit heures, t'avais pris la décision de tout arrêter là. Cette journée n'était définitivement pas la sienne. Pour ne pas risquer de provoquer un accident avec son véhicule, Lukà avait préféré la marche en quittant sa maison. Sage décision ! Mais durant la journée, la pluie avait subitement sévis sur l'entièreté de la ville. Les bureaux de sa petite entreprise se trouvait à spring Hill, bien loin du quartier où le jeune homme vivait. Juste en face du local où il se trouvait, le jeune homme venait de repérer une galerie d'art. Jamais encore, il ne l'avait vu ce local. Pourtant, il venait tous les jours depuis six ans travailler dans ces locaux mais il était certainement bien trop absorbé par ses pensées pour s'attarder sur le reste. Tant qu'à être coincé dans ce quartier, autant rentabiliser le temps. Lukà avait traversé la rue en courant, manquant de se faire écraser deux ou trois au passage. Les automobilistes l'avaient klaxonnés mais il n'en avait que faire. Il regagnait le trottoir d'en face et poussait la lourde porte de la galerie d'art. L'odeur qui s'y dégageait était tout simplement délicieuse. L'endroit était calme, silencieux. Les toiles accrochées au mur étaient toutes aussi magnifiques les unes que les autres. Lukà ne connaissait pas l'auteur de ses merveilles mais ce qui était certain c'est qu'il avait beaucoup de talent. Les unes après les autres, Lukà admirait les toiles scrupuleusement. L'art, il avait toujours adoré ça. Lukà adorerait savoir aussi bien dessiner, malheureusement, ces dessins ressemblaient plus à des dessins d'enfant de trois ans qu'à des oeuvres d'art dignes de Picasso, Monet ou Renoir. Dehors, la pluie continuait de tomber fortement. Le jeune homme adorait les jours de pluies mais là, c'était de trop. Les oeuvres d'art étaient si belles que Lukà n'avait pas vu le temps passer. L'heure de la fermeture de la galerie approchait et, aussi soudainement que l'arrivée de la pluie, le soleil venait de refaire son apparition dehors. Au loin, on pouvait apercevoir un arc en ciel. Le jeune homme continuait d'arpenter la galerie admirant chaque toile sur toutes les coutures, scrutant chaque détail de chaque toile.

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

J’étais restée devant la même toile pendant presque trois heures. Elle était belle, elle était simple, elle n’avait rien à envier à toutes les autres qui tapissaient les murs, aucune caractéristique bien particulière autre qu’elle m’avait attirée à la seconde où mes yeux curieux s’étaient posés sur elle. La première heure avait été dédiée à analyser les coups de pinceaux, à déceler les traits, à les analyser, à voir ce qui ressortait comme technique, ce que l’artiste avait cru bon manœuvrer pour arriver à un résultat qui lui plaisait assez pour l’afficher lors de son vernissage. La deuxième heure était passée en flèche, quand je m’étais surprise à chercher des significations derrière l’œuvre, à tenter de trouver un sens, d’en imaginer 40 autres par la suite. Un travail créatif qui m’avait encouragée à vouloir mettre le doigt sur le pourquoi derrière le comment tant il me semblait vital. La troisième heure s’était additionnée à penser, personnifier, imaginer l’artiste dans son quotidien, lui prêter des comportements, lui inspirer des idées pour compléter.

Mon regard vient tout juste de croiser l’horloge murale qui faisait office de relique ridicule dans un endroit où se perdre et oublier le reste me semblait tellement plus invitant. Mais il semblerait que je n’ai pas particulièrement envie de partir, qu’au contraire, profiter encore un peu de l’ambiance calme, de tout le beau qui se dégage de la galerie me fasse trop envie pour justifier ma fuite. Et alors que je suis tout à fait à l’aise de rester ici aussi longtemps qu’on me l’autorisera avant que qui que ce soit s’inquiète de voir si je suis toujours en vie (ou juste transformée en statue de cire depuis le temps), il y a une silhouette qui vient se poster devant moi, dans l’angle. Ses yeux sont lui aussi ancrés sur la toile que j’observe avec attention depuis un moment, les miens alternent du canevas au visage de l’homme qui semble à son tour être également passionné par les couleurs, par les formes, par l’ensemble de l’œuvre.

« C’est ma préférée. » que j'affirme, stupidement, comme si ça pouvait bien l’intéresser. Pourtant, à mon sens, c’était important de m'entendre l’affirmer à voix haute. « Tu connaissais déjà l’artiste? » la question qui est probablement impolie, mais qui, s’il répond de la positive, me permettra de compléter quelques lacunes et de répondre aux interrogations soulevées mentalement à travers mes propres rêveries.

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

La pluie avait brutalement laissée place au soleil à l'extérieur de la boutique, malgré tout le temps restait bien froid pour la saison. Tu remercies cependant la pluie d'être subitement apparue puisque t'as pu découvrir la galerie d'art situé juste en face de ton local de travail. Preuve que tu ne lèves pas suffisamment le nez lorsque tu te promènes dans la rue. Six ans que tu travailles dans ce quartier et tu n'avis pas encore découvert ce lieu remplis de magie. À l'intérier de la galerie, tout est calme, paisible. On a l'impression d'être entré dans un autre monde. Ça fait exactement trois heures que t'es entré ici. Trois heures que tu arpente les allées observant une à une les différentes toiles présentes. Chaque toile est minutieusement inspectée. Le moindre détail est capturé. L'art a toujours été l'une de tes grandes passions, qu'importe la forme. Photographie, littérature, grafittis, peinture, sculpture ... Qu'importe. L'art est ton élément. Depuis des années, tu t'es toujours sentis plus comme un cérébral qu'un accro des chiffres. De nos jours, les gens se focalisent sur les réseaux sociaux, netflix ou les différents sites de streaming. C'est triste. Ils délaissent l'art en lui-même alors que c'est rééllement la plus belle chose au monde. Du moins à tes yeux ça l'est. Tu scrutes la pièce des yeux. Il n'y a personne d'autres. Le gérant doit être dans l'arrière boutique. À côté, une demoiselle se trouve là. Tu ne l'as encore jamais vu mais elle semble, elle aussi, captivée par la toile sur laquelle t te perds depuis une bonne heure. Rien que pour ça, cette demoiselle mérite que tu viennes t'intéresser à elle. Six ans que tu n'as pas parlé à une femme rencontrée au hasard dans la rue. À force, les habitudes se perdent et tu n'es pas certain de savoir comment engager une conversation. "Laisses ton instinct parler !" Te dis une petite voix dans ta tête. Un sourire se fige sur ton visage. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout pour quelqu'un comme toi qui n'a connue aucune femme depuis six ans. Aborder une femme est loin d'être un exercice facile à faire pour toi. « C’est ma préférée. » Tu hoches la tête de bas en haut pour acquiesser sa réponse. Lâchant un instant la toile des yeux, tu observes la demoiselle de haut en bas. Très jolie. Elle ne semble avoir entre vingt-cinq et trente ans, pas plus, pas moins. "J'avoue. Elle est splendide cette toile !" A défaut de savoir dessiner aussi bien que lui pour le moment, tu te débrouilles. Il te suffit de beaucoup de calme et de patience. Du temps aussi, malheureusement, le temps te manque en ce moment. « Tu connaissais déjà l’artiste? » Tu hoches encore une fois la tête face à la question de la jeune femme. "Non, c'est la première fois que je viens ici. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, je ne suis pas venu ici avant." Mieux vaut tard que jamais comme on dit. C'est certes la première fois que tu viens ici mais sûrement pas la dernière. En plus, il est situé pile en face de tes locaux de travail. Un petit détour avant de rentrer chez toi et hop, le tour est joué. "tu viens souvent ici ?" tu décides enfin à lancer la conversation en sortant la plus banale des banalités.

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

Son ombre ne me dérange pas des masses, si ce n’est qu’il vient cacher les quelques détails sur la droite, les rainures du cadre aussi. Mais j’ai eu suffisamment de temps pour maîtriser la toile, pour en mémoriser tous les moindres aspects, je peux lui laisser un peu de jeu, je sais partager. "J'avoue. Elle est splendide cette toile !" qu’il s’exclame, alors que je n’ai absolument pas caché ma préférence. Mon sourcil s’hausse, un fin sourire vient se dessiner sur mon visage avant de demander, foncièrement intéressée. « Qu’est-ce que tu préfères d’elle, si tu la compares aux autres? » ici, il n’y a pas de mauvaise réponse, encore moins de piège. Il peut parler des teintes, des couleurs qui changent de toutes celles vues à travers la galerie. Il peut mentionner le coup de pinceau particulièrement raffiné, la perfection des traits même les plus diffus. Il pourra me dire que simplement le nom de la toile lui parle, ou alors, que justement, elle ne se démarque pas assez et que c’est bien cela qui change tout, qui apaise, qui intrigue. « Pardon, c’est déplacé. » mais je ne lui laisse pas de temps de parole, me reprenant aussi rapidement que ma bonne conscience me suggère de le faire. Quand je réalise qu’il m’est aussi inconnu que je le suis pour lui, et que m’immiscer dans ses goûts alors qu’il ne m’a rien demandé est tout sauf poli, fait office de tout sauf de bonnes manières. Divergeant sur une autre question un peu moins personnelle, il y répond le plus naturellement du monde. "Non, c'est la première fois que je viens ici. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, je ne suis pas venu ici avant." j’hausse une épaule, le dédouanant complètement, n’ayant absolument pas voulu lui ajouter une pression supplémentaire sur les épaules avec ma curiosité mal placée. « C’est une question de timing. Peut-être que les autres expositions ne t’auraient pas intéressé autant. » et elle joue aux sages Ginny, elle tente de mettre les bons mots sur ses réflexions voilées, ses déceptions assumées. Je reporte finalement mon attention sur la toile, comme si elle me manquait, comme si j’avais besoin d’en faire un nouveau memento à enregistrer dans ses plus minimes bribes.

"tu viens souvent ici ?" un soupir se casse sur mes lèvres, mes prunelles passent du haut du canevas jusqu’au bas, dérivent vers les teintes qui m’inspirent le plus, fuient les palettes qui sont trop foncés, trop creuses. « Pas assez. » pas besoin de porter trop d’attention à ma voix pour entendre la pointe de déception qui vient s’y nicher. Fût un temps, parcourir les galeries de la ville était l’une de mes priorités. Même à Londres, j’avais passé des journées entières à suivre les expositions, à assister à une multitude de vernissages. C’était un hobby comme un autre, un passe-temps qui me faisait du bien, qui me ressourçait surtout. Mais depuis les derniers mois, mon horaire était beaucoup moins léger, énormément rempli avec les projets des autres, leurs propres créations, des artistes en devenir que j'aidais à pousser à leur plein potentiel. « J’ai tendance à passer trop de temps dans mon atelier, j’en oublie celui des autres. » et le pire là-dedans, c’était que je ne peignais presque plus. Je dédiais mon matériel et mes chevalets à mes étudiants, je les guidais au mieux de mes connaissances, mais mes envies et mes projets, à moi, ils prenaient lamentablement la poussière. « Tu peins? » que je demande, d’instinct, plongeant mes iris dans les siens avant de secouer la tête de la négative, une seconde à peine plus tard. « Pardon, c’est déplacé ça aussi. »

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

Tu ne t'attendais pas à tomber sur un endroit comme celui-ci à Brisbane, tu es tout de même content de l'avoir trouver. Depuis ton plus jeune âge, l'art fait partis de ta vie. Si certains ont le courage de montrer leurs oeuvres à la vue de tout le monde, ce n'est absolument pas ton cas. Tu n'es pas prêt à laisser quiconque voir tes dessins, soigneusement planqués dans ta maison. Il n'y a que ta mère qui a pu avoir l'immense chance de voir tes oeuvres d'art. C'est pour toi que tu dessines, uniquement pour toi. Tu ne sais pas si t'es prêt à recevoir les critiques, même si certaines seront constructives pour te pousser à avancer, à t'améliorer. T'éprouve un immense respect pour tous ces artistes qui se dévoilent et oses montrer leurs talents, pour le moment t'en es pas capable. Tu manques cruellement de confiance en toi, tu préfère donc admirer les différentes toiles qui croisent ton regard et dessiner dans tes moments de solitude. La galerie est calme, silencieuse. L'endroit est paisible, tu te sens parfaitement à ton aise ici. Il est certain que tu reviendras. « Qu’est-ce que tu préfères d’elle, si tu la compares aux autres? » Question piège ? Tu ne penses pas, elle souhaite simplement connaitre ton point de vue. "La simplicité de la toile, l'harmonie des couleurs aussi. J'aime bien la netteté des traits." Avec les mots, tu n'es pas le plus à l'aise. Tu as parfois du mal à t'exprimer, cherchant désespérément comment expliquer tes pensées à tes interlocuteurs de manière fluide et clair. Rares sont les personnes qui te demandent ton avis ou souhaitent savoir ce à quoi tu penses. « Pardon, c’est déplacé. » Tu ne comprends pas ses excuses. En quoi cela serait déplacé de te demander ton avis sur cette toile. C'est l'une de tes préférés de toutes la salle. Tu jettes un rapide coup d'oeil sur les autres tableaux accrochés à divers endroits stratégiques de la pièce. "T'as pas à t'excuser. Jsuis content que tu m'demandes mon avis. Si j'en avais les moyens, elle rejoindrais ma maison sur le champ." Les finances ne sont pas au beau fixe, sinon t'aurais pu avoir ce prêt et acheter cette maison que tu convoites mais non, la banque a refusée et la maison va certainement te passer sous le nez. Tu pourrais demander une aide financière à ta mère, en lui promettant de la rembourser petit à petit, tu sais qu'elle ne te dirais pas non. Tu ne veux pas lui demander de l'aide. C'est ta vie, ton projet. C'est à toi de te débrouiller pour le concrétiser. Enfin, c'est le projet avec Anna et le réaliser ne t'aiderais certainement pas à oublier la demoiselle. Ce n'est donc qu'un mal pour un bien. « C’est une question de timing. Peut-être que les autres expositions ne t’auraient pas intéressé autant. » Certainement oui, ou bien alors t'étais trop focalisé sur ta détresse et ta peine pour laisser ton esprit voir les beautés que l'on peut trouver à Brisbane. C'est dommage de passer à côté de choses merveilleuses à cause d'une peine de coeur que tu ne parviens pas à cicatriser. Lorsque tu lui demandes si elle vient souvent à la galerie, elle te répond que non. En revanche, la suite ces paroles te fait décrocher un sourire. « J’ai tendance à passer trop de temps dans mon atelier, j’en oublie celui des autres. » Bouche bée, tu fixes ton regard sur la demoiselle. "T'as un atelier ? Mais c'est génial ça !" Elle fait dont partie de ces artistes qui s'affirment, pas comme toi. La demoiselle te demande si tu peinds. Tes envies ne restent que de simples envies, elles prennent la poussière. Tu baisses la tête honteusement. "Malheureusement non .. Je dessine simplement mais ces dessins sont à l'abri des regards, jsais pas si je supporterais les critiques." Tu as tendance à prendre les choses trop à coeur. Les bonnes critiques comme les mauvaises. Il faut vraiment que tu travailles le défaut de ta personnalité, peut-être qu'un jour t'en parleras à Léonie. Après tout, elle est la reine pour régler les soucis des gens. "Au fait, jm'appelle Lukà. Lukà Petterson. Artiste dans le déni." Voici comment tu te présente à la demoiselle mais ce n'est que la vérité. T'adore dessiner, peindre mais tu n'y consacres pas suffisamment de temps.

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

Il s’extasie, quelques têtes se retournent vers nous, mais son enthousiasme est beaucoup trop contagieux pour que je laisse ma gêne constante et habituelle prend le pouls sur sa réaction. Parce que c’est beau, son engouement. Parce qu’il aime l’art, et que même s’il n’a rien dit encore en ce sens, je suis persuadée qu’il l’aime plus qu’il ne le montre, qu’il ne lui laisse de la place. Je reconnais beaucoup de gens en lui, même s'il m'est inconnu, je reconnais des réactions mais aussi des mots, des regards, des soupirs. Il est un peu comme chaque nouvel étudiant qui passe la porte de l’atelier, il est un peu comme moi aussi, y’a plus de deux ans de ça, quand je voulais tant peindre, quand je ne pensais qu’à ça, mais que je ne pouvais simplement pas. Que ça n’arrivait pas à sortir, à vivre, à passer de ma tête à mes doigts, de mes idées à mes pinceaux. "T'as un atelier ? Mais c'est génial ça !" « Deux en fait. Mais je dis absolument pas ça pour me vanter, même si ça sonne très, très vantard. » et de suite, à la seconde où les mots franchissent mes lèvres, je l’entends tout de suite l’humble brag qui est absolument ridicule et tout sauf nécessaire. Ma tête qui se secoue de la négative, et le pauvre pamphlet d’exposition que je triture entre mes doigts, que je plie d’un sens comme dans l’autre en tentant de clarifier mes paroles un peu trop embrouillées pour être franchement compréhensibles. « Et ils ne sont pas à moi, à moi. Du moins, un l’est, il est installé à la maison, mais l’autre est à Toowong et on le partage avec d’autres artistes, et par on, je veux dire les deux autres co-proprios et moi, et je parle trop hen? » oui, tu parles trop Ginny. Juste poser la question reçoit de suite la réponse, et il y a un soupir qui glisse, un coup d’œil désolée dans sa direction aussi. J’avais beau rencontrer de nouveaux visages à chaque semaine, j’avais beau être beaucoup plus à l’aise en société que je l’étais jadis, je finissais toujours par redevenir Ginny l’awkward, Ginny qui pense trop, Ginny qui parle trop même. "Malheureusement non .. Je dessine simplement mais ces dessins sont à l'abri des regards, jsais pas si je supporterais les critiques." mais il ne semble pas particulièrement dérangé par mes élans et par ma voix qui ne se tait pas, qui n’arrête tout simplement pas. Fine by me, j’inspire donc, et laisse mon sourire reprendre sa place, retrousser doucement mes joues. « Y’a juste une façon de savoir tu sais. » parfois, on avait peur d’avoir peur, on avait peur de la peur elle-même. J’ignore ce qui le bloque, et jamais je n’oserais être assez effrontée pour le lui demander directement, mais je préfère simplement semer quelques graines, lui donner les outils nécessaires, ou du moins lui poser les questions que j’aurais aimé qu’on me pose à moi-même il y a un moment. « J’ai jamais été très fan de critiques. J’aime mieux faire dans les commentaires constructifs. Chacun sa façon d’enseigner. » un clin d’œil qui suit, et surtout, surtout, un soupçon de compréhension qui j’espère passerait de mes prunelles aux siennes facilement, aisément. "Au fait, jm'appelle Lukà. Lukà Petterson. Artiste dans le déni." Un bref rire qui suit sa présentation, alors que ma main libre se tend finalement vers la sienne. « Ginny McGrath, ancienne artiste dans le déni qui a fini par se prendre au sérieux à force. »

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

Dire que tes pinceaux, tes pots de peinture, tes crayons prennent la poussière depuis bien trop longtemps dans un vieux carton sur l'une des étagères du garage. Il fut un temps où dessiner, peindre c'était toute ta vie. Et puis, lors du départ d'Anna tu as abandonné. Tu as mis toutes tes affaires de dessin au garage. Plus rien avait de sens sans ta dulcinée, elle t'inspirait. Elle était ta muse. Quand elle est partie, Anna a tout emporté avec elle. Tout. Ton coeur, ton âme. Tout. En entrant dans cette galerie, tu ne peux pas nier que ton intérêt pour l'art est toujours aussi présent en toi. Devant les tableaux accrochés au mur, ils semblent te parler. Tu les comprends, tu les entends. Ton coeur palpite, tes mains sont moites. Serait-ce la faute aux tableaux ? Ou à la demoiselle à côté de toi ? Avec ces plus de deux millions d'habitants, tu ne connais pas l'entièreté des habitants de la ville. Tu n'en connais même pas un quart, c'est un tort. Tu passes à côté de beaucoup de choses en restant calfeutré chez toi. C'est terminé, tu prends le taureau par les cornes et sors enfin de ta tanière. Léonie, Matt. Ils seraient si fier de toi et de ce travail que tu fais quotidiennement sur toi. C'est un travail de tous les jours et loin d'être aussi facile que cela y parait. « Deux en fait. Mais je dis absolument pas ça pour me vanter, même si ça sonne très, très vantard. » Un sourire idiot s'affiche sur ton visage, tu la trouves très jolie ce qui excuserais sa vantardise. "Je te pardonne. Et puis, tu peux bien te vanter. J'aurais adoré avoir un atelier où je puisse aller peindre quand bon me semblait." T'avais même prévu de le faire dans le garage ou bien construire une cabane au fond de votre jardin, encore un projet qui ne verra probablement jamais le jour. Tu ne connais la demoiselle que depuis quelques minutes mais tu l'apprécie déjà. Elle semble être quelqu'un de bien, partageant le même amour que toi pour l'art. « Et ils ne sont pas à moi, à moi. Du moins, un l’est, il est installé à la maison, mais l’autre est à Toowong et on le partage avec d’autres artistes, et par on, je veux dire les deux autres co-proprios et moi, et je parle trop hen? » Tu te sens si idiot soudainement. Pourquoi tu t'es renfermé comme ça sur toi-même pendant ces dernières années ? Matt avait raison, tu n'aurais pas dû. Tu es passé à côté de tellement de choses. Tu as raté des tas d'événements à cause de ton entêtement à rester enfermé chez toi, dans ta solitude et ta détresse. "ça, c'est trop cool !" T'exclames-tu sans mesurer les paroles qui sortent de ta bouche. "Non tu ne parles pas trop, ne t'inquiète pas. Je me suis renfermé trop longtemps dans .. ma détresse. J'en ai oublié ma passion et en entrant ici, je suis tombé sur toi et je me rends compte que le dessin, la peinture tient une grande place dans ma vie." Sans le vouloir forcément, tu viens de te confier à une parfaite inconnue. Les mots sont sortis seuls de ta bouche, sans que tu ne puisses les contrôler. Tu ne la connais pas, ni d'Eve, ni d'Adam et pourtant, voilà que tu te confies à elle comme si elle était une amie, une veille connaissance. J’ai jamais été très fan de critiques. J’aime mieux faire dans les commentaires constructifs. Chacun sa façon d’enseigner. » Tu arque un sourcil, une critique peut très bien être constructive et non négative. Tu ne tolère pas les gens qui te jugent négativement alors qu'ils ne te connaissent absolument pas. "Mais ça peut très bien être constructif tu sais ?! Est-ce que tu accepterais de venir chez moi, maintenant ou plus tard, afin que tu puisses me donner ton avis sur mes quelques oeuvres. Ça fait longtemps que je n'ai pas dessiné, jsuis sûrement rouillé." Ou pas, le dessin c'est comme le vélo : ça ne s'oublie pas. Tu lui tends la main en te présentant d'une façon assez peu commune, elle sourit aussi. « Ginny McGrath, ancienne artiste dans le déni qui a fini par se prendre au sérieux à force. » Tu lui sers la main en prenant ton air hyper sérieux. "Enchanté Ginny, très joli prénom au passage. J'espère arrivé à me prendre au sérieux moi aussi. En tout cas, je pense qu'il est temps que je sorte mes ustensiles de dessin du garage !" T'exclames-tu comme si tu te parlais à toi-même. Tu es déterminé à reprendre le dessin coûte que coûte.

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

"ça, c'est trop cool !" et je pouffe de rire, lève l’index à la hauteur de mes lèvres dans un chut muet qui est répété par l’un des vigils qui errent autour de nous. Lukà qui s’emporte m’arrache un énième sourire, et ce n’est que lorsque mes prunelles croisent celles de la figure d’autorité déterminée à nous retenir dans l’élan que je retrouve mon sérieux, fais semblant de. "Non tu ne parles pas trop, ne t'inquiète pas. Je me suis renfermé trop longtemps dans .. ma détresse. J'en ai oublié ma passion et en entrant ici, je suis tombé sur toi et je me rends compte que le dessin, la peinture tient une grande place dans ma vie." Jamais je n’oserais creuser l’épisode de détresse qu’il mentionne par contre, mais tout dans mes doigts qui se triturent, dans mes lèvres qui se pincent, dans mon regard qui cherche le sien, le trouve, résonne. On n’était plusieurs à l’atelier à avoir tenté de trouver – à avoir cherché et à le chercher même encore – un peu de réconfort dans l’art. Moi la première. « Contente d’avoir aidé à te remettre sur le droit chemin. » que je finis par statuer, laissant toute la place dont il aura besoin pour se recentrer, mon regard qui dérive à nouveau sur la toile devant nous comme un bouton reset, comme une piqûre de rappel.

Il parle de crainte, j’essaie d’adoucir l’angoisse qu’il se génère probablement tout seul. Je ne voyais absolument rien de positif à seulement critiquer pour le simple but de le faire, misant dans n’importe quel aspect de ma vie et en peinture encore plus pour le reste à miser sur les forces, à ne voir que les aléas à améliorer, les pistes à creuser. Tout sauf véritablement partisane des pointes et autres critiques, je laissais presque toujours à contrecœur la technique dans les mains d’Auden. Définitivement la bon cop de notre duo, non sans m’en réjouir entièrement à l’aise. "Mais ça peut très bien être constructif tu sais ?! Est-ce que tu accepterais de venir chez moi, maintenant ou plus tard, afin que tu puisses me donner ton avis sur mes quelques oeuvres. Ça fait longtemps que je n'ai pas dessiné, jsuis sûrement rouillé." oula. Une pointe de réserve dans ma voix, mais je ne baisse pas le regard pour autant. « Je peux te laisser les coordonnées de l’atelier si tu veux. » comme alternative, le stylo que je sors de mon sac et son avant-bras sur lequel j'y inscris distraitement l'adresse. Il reste tout de même un inconnu rencontré au détour d’une galerie, son imminente proximité que j’essaie de transférer en une visite à l’atelier où, je suis persuadée, il a tout pour se sentir à l’aise. « Venir nous – venir me montrer. » que je rattrape sur la fin, laissant passer la mention qu’il y aura d’autres paires de yeux que les miennes pour constater son travail. "Enchanté Ginny, très joli prénom au passage. J'espère arrivé à me prendre au sérieux moi aussi. En tout cas, je pense qu'il est temps que je sorte mes ustensiles de dessin du garage !" « Je pense aussi. » à nouveau, son excitation m’attendrie, sa voix enflammée me fait sourire. Puis, d’un geste aussi naturel que possible, je sers sa main, croise son regard, me relève de mon siège l’instant d’après. « Tu viendras? » comme une confirmation soufflée, avant d’entamer un pas vers la prochaine salle d’exposition.

Spoiler:

Invité Invité

Do you want to teach me ?

Lukà & Ginny.

La vie c'est comme une boite de chocolat, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber. Tu ne sais jamais non plus sur qui tu vas tomber. En te levant ce matin, tu n'aurais jamais pensé rencontrer une artiste qui te donnerais le goût de ressortir les pinceaux du garage. Ça fait six ans que l'entièreté de ton matériel prend la poussière dans le garage. Aujourd'hui, tu as envie de les ressortir et de reprendre cette passion qui te donnait tant de satisfaction à l'époque. Avant, c'était Anna ton principal modèle mais t'appréciais peindre tout et n'importe quoi. Des paysages, des personnes rencontrés dans la rue, des morceaux de ta maison, de ton bureau. Tu peignais, dessinais tout ce que tu voyais et qui se gravait dans ta tête. L'art t'as fait beaucoup de bien à l'époque, tout comme ton amour pour les livres. Peut-être est-il temps de reprendre cette passion. « Contente d’avoir aidé à te remettre sur le droit chemin. » Le droit chemin ? Carrément ? Bien sûr que oui, tu te rends compte que depuis l'abandon d'Anna, tu t'es totalement laissé sombré, coulé. Tu n'avais quasiment plus goût à rien, te forçant à continuer de vivre jour après jour. Chaque matin, c'était la même bataille perpétuelle afin que tu daignes te lever du lit. Chaque matin le même rituel, petit-déjeuner, douche, habillage et décollage pour le boulot. Le travail, c'est tout ce qui t'as permis de tenir encore debout. T'y passais des heures, de très tôt le matin à très tard le soir. Il y a quelques semaines, tu as dit stop. Ça ne peut plus durer. Tu t'es donc imposé une règle d'or, deux en fait : ne jamais ramener de travail chez toi. Le boulot et la vie privée doivent rester loin l'une de l'autre, elles ne doivent pas empiéter l'une sur l'autre. Et ne jamais rester au bureau après dix-neuf heures, sauf cas exceptionnel mais jusqu'à présent, tu n'as pas eu besoin de transgresser cette règle. Pour le moment du moins, mais tu te connais, ça arrivera bien un jour. « Je peux te laisser les coordonnées de l’atelier si tu veux. » Un grand sourire sur tes lèvres, tu ne peux pas refuser cette invitation. Reprendre la peinture oui mais la prendre en compagnie de l'une des artistes de Brisbane est encore mieux. « Venir nous – venir me montrer. » Elle termine sa phrase et d'un coup, l'angoisse te prend. Tes oeuvres -si on peut appeler ça comme ça- sont loin d'être parfaites mais après tout, ce n'est pas ça l'art ? Ca n'a aucunement besoin d'être parfait. Tous les artistes sont tous différents les uns des autres, ils perçoivent tous différemment les différents tableaux, dessins. Et c'est tant mieux, ça serait bien triste si on avait tous la même vision des tableaux. "Ah je veux bien oui !" Te contentes-tu de répondre à Ginny. "Sois pas trop dur avec moi-même, ça doit faire au moins cinq ans que j'ai pas touché à un crayon ou un pinceau." Tu ne peux pas t'empêcher de te justifier. Ça doit être l'un de tes pires défauts mais malheureusement, il est difficile de changer sa personnalité. « Tu viendras? » Tu jettes rapidement un coup d'oeil sur ton cellulaire. Merde ! Il est déjà dix-huit heures trente, toi qui voulais passer faire des courses avant de rentrer chez toi, il va falloir que tu te dépêche si tu ne veux pas te retrouver à devoir commander une énième fois chez le traiteur en bas de chez toi. "Oui, je viendrais ! Je te le promets !" Tu n'as qu'une parole, une promesse est une promesse. Tu souris à la demoiselle et a déjà hâte de la rejoindre dans son atelier pour admirer son travail. "Par contre, je vais devoir te laisser. Faut que j'aille faire des courses si je veux espérer manger ce soir. Je suis content d'être tombé sur toi et je te promet de venir à l'atelier le plus rapidement possible." Pour ça, il faut que tu arrives à planifier cela dans ton emploi du temps de folie. Toi qui te plaignais de ne jamais avoir de temps pour toi ou à consacrer à une passion, on dirait que la vie a entendue ta requête. Tu salue la demoiselle de la main avant de sortir de la galerie d'art. Direction les courses, c'est beaucoup moins drôle qu'admirer des tableaux.

RP TERMINE

Contenu sponsorisé