Se presser, à ton avis, c’était un peu admettre que l’on courait vers le moment suivant sans vouloir apprécier le moment. Depuis le départ de ton ex petite amie, tu ne cessais de toujours être occupé afin de ne pas laisser ton cerveau vagabonder ici et là. Anna. Ton fils. À chaque instant de ta vie, ton cerveau ne faisait que te rappeler ce que tu avais perdu. Et tout ça pour quoi ? Pour une simple rumeur lancée par une jeune femme en manque d'affection. Anna te connaissait, elle aurait dû savoir que tout ceci était faux mais non, elle a choisie le premier prétexte pour te fuir. Peut-être en avait-elle envie depuis un moment. Tu ne le saurais probablement jamais. Pas un mot, pas une lettre d'explication. Rien. Depuis six ans, c'est le silence radio et tu dois t'en accommoder. Avec le temps, l'acétylcholine de tes neurones ne cessait de t'envoyer le même message : Anna ne reviendra pas. Au début, tu faisais la sourde oreille. Plus le temps a passé et plus tu prends conscience de ce message. Elle ne reviendra pas et te privera à jamais de voir ton fils. Au fond de toi, t'espère qu'elle changera d'avis. Peut-être que ta cousine peut t'aider sur ce coup-là. Il faudra que tu lui en touches deux mots. Ce matin, comme tous les autres matins, tu t'es rendu à ton bureau. Rangement, tri des différents papiers éparpillés sur ton bureau, tu as enfin monté cette étagère achetée il y a trois jours. Tu peux enfin y entreposer quelques éléments de décoration, quelques uns des ouvrages que tu apprécies et d'autres que tu as publiés. Il n'y en a pas énormément mais ce n'est que le début, le reste arrivera en temps voulu. Ton travail c'est l'un des seuls moyens que tu as trouvé pour ne pas devenir fou. Récemment, tu t'es à nouveau remis au dessin, à la peinture. Enfant, tu dessinais tout ce que tes yeux voyaient. Paysage, être humain. Il t'arrives même de dessiner certains de tes rêves, ceux que tu ne veux pas oublier. T'imagine ce à quoi peut ressembler ton père ou bien à quoi aurait pu ressembler ta soeur si tu en avais une. Dessiner est une véritable passion, tu es encore un débutant cela dit. Heureusement pour toi, t'as trouvé une mentor au top. Jolie comme un coeur qui plus est. L'heure du gouter a sonné. Même à trente-quatre ans, tu t'autorises encore une pause gouter. C'est primordial. Tu fermes soigneusement la porte de ton bureau à clé. Direction de Death Before Café. Là-bas, c'est un peu ton endroit préféré pour prendre le gouter. Il t'arrive, certains matins où tu n'es pas trop en retard, de faire un détour par Logan City afin de prendre un grand café à emporter. Le plus souvent, tu souhaites le sirote devant les mails reçu dans la nuit, il n'a pas le temps d'arriver jusqu'à ton bureau. Assis à une table près de la fenêtre, une part de tarte aux pommes et un cappuccino devant toi, tu te perds dans ta lecture. Ce nouvel auteur est tellement intéressant. Il faut absolument que tu le publies. Il va faire un malheur, mêlant action et suspens à la perfection. Sans oublier la petite romance qui fait plaisir à la ménagère. Tu ne fais pas attention aux personnes autour de toi.
AVENGEDINCHAINS @"Seth C. Jackson"
Dernière édition par Lukà Petterson le Sam 13 Juil 2019 - 12:47, édité 2 fois
Andy sort de cette tête s’il te plait. C’était juste infernal en fait de penser sans cesse à ce mec. Je sais que je fonçais droit dans le mur avec lui, je le sais parce que de toutes façons à partir du moment où je tombe sous le charme de quelqu’un c’est foutu, y a une couille quelques part. Ca a toujours été comme ça alors pourquoi Andy serait différent ? Je sais bien de toutes façons, on est pas fait pour s’entendre, ce qu’il se passe en ce moment, c’est juste pas normal. On a habité presque un an sous le même toit, un an sans pouvoir s’encadrer, sans pouvoir s’empiffrer. Un an a tout faire pour dégouter l’autre d’être dans cette coloc. Impossible pour moi de dégager de là alors que j’étais arrivée la première et surtout j’adorai cet appartement. Je me souviens encore la première crasse que je lui avais faite, pourtant sans conséquences sur son choix de rester ou non, ou plutôt, si ça avait eu de lourdes conséquences : la guerre entre Andy et Moi fut déclarée. Pris d’une colère verte, j’avais décidé de cracher dans tous les plats qui appartenaient à Andy et qui se trouvaient dans notre frigo. Pourtant, à l’heure d’aujourd’hui j’étais bien incapable de dire ce qui m’avait mis dans cette colère noire. Mais suite à ça, je m’étais même filmée entrain de le faire, pour simplement lui montrer une fois qu’il serait entrain de manger ses plats à base de mais et haricots rouges, il pensait savoir cuisiner mais ce n’était absolument pas le cas… Je passais au DBD pour rendre un coffret DVD à Matt qui trainait chez nous depuis un moment, Loan n’avait soi-disant pas le temps d’y passer et m’avait demandé d’y aller pour elle. Si elle me donnait encore une occasion pour sortir et aller boire un verre, je n’allais pas le refuser… alors que j’arrive, je vois Asher, le fameux Ash avec qui j’avais échangé mon téléphone. Il me dit que Matt n’est pas dans le coin, du moins, il ne l’a pas vu depuis au moins deux heures mais qu’il n’allait sans doute pas tarder à revenir, qu’il avait quand même une boutique à faire tourner… pas faux. Bref, en attendant, j’allais me prendre une pinte de IPA et si jamais d’ici la fin, il n’était toujours pas là, j’allais remettre le coffret à Asher, lui faisant suffisamment confiance pour savoir qu’il finirait par lui donner ensuite. Ma bière à la main, je me faufile dans le bar entre les coudes et les sacs à dos et sans faire attention, je trébuche dans les pieds de quelqu’un, ma bière volant à moitié par-dessus ma tête pour finir par s’écraser sur un table à côté de moi et pire encore : sur une pile de papier. « Oh non ! » je fais une moue toute gênée devant ce mec qui boit son cappuccino et mange sa tarte aux pommes – pendant que moi, j’avais déjà de l’alcool entre les mains à cette heure ci… - « merde merde ! » et là j’espère juste que c’est pas un mémoire ou un document hyper important qu’il doit rendre dans moins de deux heures… Lorsqu’il lève la tête, je crois bien le connaitre ! Plutôt, je le reconnais immédiatement ! « merde ! Luka ! » J’éspère que lui aussi m’a reconnu, j’espère qu’il m’en tiendra pas compte, j’espère qu’il va pas m’en vouloir. « dis moi que c’est pas le document de ta vie ! que c’est pas si grave que ça en à l’air… »
Assis au DBD, les yeux perdus dans ton bouquin. Un cappuccino brûlant et fumant comme tu les aimes est posé devant toi, ainsi qu'une assiette contenant une part d'apple pie. Seize heures trente, la journée est terminée ou du moins, c'est ce que tu as décidé en fermant ton cabinet. Rares sont tes journées qui te terminent aussi tôt. D'ordinaire, tu quittes ton cabinet vers dix-neuf heures, l'heure à laquelle la moitié des habitants de Brisbane sont déjà douchés, en pyjama et prêt à prendre leur diner. Depuis le départ d'Anna, tu n'as pas pris un seul jour de repos, mis à part le dimanche. Quoi que, tu trouves toujours le moyen de consulter tes mails même le dimanche. Tu pourrais laisser ton ordinateur portable à ton bureau mais étant bien trop parano et vu qu'il contient beaucoup de donnés personnels, tu préfères l'avoir toujours sur toi. Soigneusement mis dans ta sacoche qui se trouve être posée à côté de toi sur la banquette, tu sirottes quelques lampées de ta boisson chaude. Le liquide chaud coule le long de ta gorge, c'est agréable. L'endroit est calme, paisible. C'est l'un des endroits où tu aimes venir pour passer un agréable petit moment. Non pas seulement à cause du fait que ça soit ton meilleur ami, Matt, qui en est le proprio. Tu te rappelles combien votre vieille professeur de français vous as descendu en flèche lorsqu'elle disait que vous ne ferez rien de vos vies. Si elle vous voyez aujourd'hui, elle s'en mordrait les doigts. Matt, propriétaire du DBD et toi, un éditeur qui travaille à ton compte. Tu n'as jamais souhaité bosser pour qui que ce soit, tu ne l'aurais jamais supporté. Devant toi, tu as étalé une multitude de papiers à la recherche désespérée d'un crayon afin de prendre quelques sur ce nouvel ouvrage que tu lis. Un chef d'oeuvre de l'un de tes clients qui, tu l'espère, verra le jour prochainement. Soudain, c'est le drame. Une jeune femme trébuche et sa bière se renverse sur tes papiers. Catastrophe ! La colère s'empare de toi d'un coup "Vous pouvez pas faire attention ?!!!" Enervé, tu tentes d'éponger tes papiers mais c'est peine perdue. Tu n'auras plus qu'à les ré imprimer. Lorsque ton regard se pose sur la jeune femme, tu la reconnais. Noa. Cette fille que tu considère comme ta soeur et que tu as perdu de vue depuis plusieurs années déjà. Le temps est passée et pourtant, tu n'oublies pas tous ces moments passés en sa compagnie. "Nan t'inquiète pas. Je devrais pouvoir les réimprimer." Dis-tu en les froissant en boule afin des les jeter en sortant tout à l'heure. Une serveuse arrive et passe la serpillère sur le sol afin que personne ne puisse glisser. Elle passe également un coup d'éponge sur le table. "Je t'en prie assis toi, ça fait un bail que l'on ne s'est pas vus." En effet, quel sens de l'observation Lukà. Noa et toi êtes des amis de longues dates mais suite sà ta relation avec Anna, tu as perdus une bonne partie de ses amis. Seul Matt t'es resté fidèle. "T'es toujours aussi belle qu'à l'époque." Un peu de flagornerie ne fait jamais de mal, c'est toujours bon à prendre pour flatter l'égo de n'importe qui.
Tu te réveilles. Merde. Je suis où ? T’as du mal à ouvrir les yeux. T’as mal à la tête. Y’a de la lumière. Beaucoup trop de lumière. Tu restes dans le lit, parce que oui, t’es dans un lit. Tu laisses le temps passer. Le temps de te remettre l’esprit à l’endroit. Et puis tu ouvres de nouveau les yeux et tu regardes autour de toi. T’es chez Matt. Ok. T’essaies de te souvenir de la veille. Tu cherches ton téléphone aussi pour voir l’heure parce que t’as aucune idée là. Tu réalises que t’es tout habillé. Que ton téléphone est dans ta poche. Tu le sors. Il est 16h. Wow ok. On est quel jour? Et puis c’est bon. Tu bosses pas. T’avais prévu le coup apparemment parce que tu t’es mis la mort hier soir. Pourquoi ? Tu sais même plus. Juste envie de te défoncer. Ca faisait longtemps. Et puis tu vois un cucurbitacée à côté de toi dans le lit. Oh ? T’es en train de te dire que t’as du tenter un move sur Matt à un moment ou un autre. Ou lui proposer d’utiliser ça sur ta personne. Ca n’a pas marché apparemment ou alors t’as pris le temps de te rhabiller intégralement ensuite et ça t’étonnerait franchement. Tu restes encore un peu dans le lit avant d’enfin te bouger le cul pour rentrer chez toi. T’as les cheveux en vrac complet, t’es pas douché, t’as pas de change non plus. Rien à foutre. C’est genre pas quelque chose d’anormal pour toi sur un lendemain de soirée.
Et tu sors de l’appart’. Tu descends les escaliers, tu te retrouves au DBD parce qu’il faut passer par là pour sortir et là tu la vois. Hein ? Nan c’est pas elle. Mais tu te rapproches parce que de toute façon tu dois passer par là pour sortir. Oh fuck c’est elle. Et elle est avec un gars. Et t’entends juste sa phrase là. "T'es toujours aussi belle qu'à l'époque." Toi par contre moyen à cette époque. Il te plait pas le dude. Ou peut être juste que t’es jaloux et du coup tu le trouves moche par défaut ? Alors tu vas de ton commentaires parce que t’es un gros fils de pute jaloux.
« Il dit de la merde. T’es encore plus hot qu’avant. »
Peut être parce que t'es in love Andy ? Et tu vas lui faire un bisou sur la joue tout comme elle t’a fait hier quand vous vous êtes croisé. Apparemment c’est ce que vous faites quand vous tombez l’un sur l’autre. Alors tu continues.
« Passe chez moi si tu veux après. Je rentre et je comate. »
Ca se voit que t’es grave en mode lendemain de soirée. Et puis tu commences à filer vers la sortie et tu ajoutes un truc à l'intention de Noa alors que t’ouvres la porte parce que ton Uber est juste devant, t'as eu la notif.
« Je commanderai des sushi pour 20h. »
Toujours la bouffe. Ca commence à devenir un truc entre vous.
« Vous pouvez pas faire attention ?!!! » Si j’aurai pu mais c’était pas vraiment ma faute. Il s’énerve directement, c’que j’peux comprendre, je crois que j’aurai pas apprécier recevoir un liquide froid sur moi sans sommation. J’suis gênée, je le laisse comprendre qu’en fait on se connait. J’me dis que ca apaise toujours en générale. Ca se passe comme ça dans les films et à chaque fois j’me dis que c’est bien trop facile… « Nan t'inquiète pas. Je devrais pouvoir les réimprimer. » c’est bon, je crois qu’il a capté, en tout cas au moment où ses yeux se sont posés sur moi, il était plus doux, plus docile aussi. Il s’est calmé et tant mieux. Ca aurait pu finir mal cette histoire et si ça avait été le cas, je crois que j’aurai pointé du doigt le vrai fautif, celui qui avait foutu son pied dans mon chemin. « Je t'en prie assis toi, ça fait un bail que l'on ne s'est pas vus. » Du coup, j’prends une chaise juste derrière et je viens m’installer à côté de lui. «encore désolée… » je grimace constatant les dégats mais bon, il m’a dit que c’était pas bien grave et tant mieux… « Je m’attendais pas à te voir ici. » enfin, je m’attendais pas à le voir tout court non plus. Ca remonte à combien d’années la dernière fois où on s’est croisé ? « Ca fait combien de temps ? » j’ai un peu de peine à compter, surement plus de dix ans… peut être même vingt… wow. « T'es toujours aussi belle qu'à l'époque. » Ca me fait sourire, je sais pas si j’dois vraiment le prendre comme un compliment parce que au collège ou même au lycée, j’avais un appareil dentaire et loin d’être attirante. Bien trop réservée pour penser à plaire à quelqu’un, mais j’vais me dire qu’il a juste tenter de me dire que j’étais canon et ça c’est bon à prendre. J’allais répondre quand une voix fit tourner mon cœur en deux secondes. Putain, ANDY t’es partout ! « Il dit de la merde. T’es encore plus hot qu’avant. » sourire gênée et en même temps compliment accepté. Je relève les yeux et me pince les lèvres. Ca fait deux jours de suite qu’on se croise et c’est juste furtif, parce qu’il va pas s’installer là, j’le sais bien. Et j’crois bien que ce bisous me fait virer au rouge aussi. « Passe chez moi si tu veux après. Je rentre et je comate. Je commanderai des sushi pour 20h.» et le voilà qui s’eclipse comme c’était prévu. Putain, sushi, 20 heures chez lui. Ca va, j’avais le temps de finir ma bière, papoter un peu avec mon vieil ami et voir ce qu’il devenait, rentrer chez moi pour me faire canon et aller chez Andy. « Du coup… merci pour le compliment ! Mais j’suis d’accord pour dire que j’me préfère maintenant ! » je dis lâchant un rire entre mes lèvres. « Luka, j’y crois pas ! T’es dans ce bar souvent ? Parce que c’est pas ma deuxième maison mais presque et c’est la première fois que j’te vois… ou alors on se rate ou on s’est jamais vraiment capté ! »
Tout ce travail réduit à néant en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Tu soupires en essayant d'éponger l'alcool qui se répand sur la table. C'est peine perdu, t'abandonne et chiffonne les feuilles entre elles pour les laisser en boule sur le bord de la table. L'une des aimables serveuses vient éponger le sol, ainsi que la table. Elle se permet également de jeter le tas de feuilles imbibées à la poubelle. Heureusement, que t'es prévoyant et que tu n'as rien effacé de ton ordinateur portable. Tout est soigneusement enregistré sur l'ordinateur ainsi que sur ton disque dur. Travailler sur le pc c'est bien mais toi, t'es un peu un ancien. T'aime le format papier, gribouiller des notes qui ne serviront sans doute jamais sur les dîtes feuilles en question. Relevant la tête vers la fautive, tu reconnais Noa. Cette fille que tu considérais comme ta soeur à l'époque du secondaire. Tu n'es pas du genre à t'énerver sans raison. Sur le coup, devoir réimprimer les feuilles ça t'as clairement ennuyé mais au final, ça ne reste que du matériel. Il n'y a pas mort d'hommes et puis, elle ne l'a sans doute pas fait exprès. Tu es content de revoir Noa, comme quoi, sortir de ta grotte n'était pas une si mauvaise idée. Léonie a eu raison de te pousser à te débarrasser des affaires de ton ex compagne. « Je m’attendais pas à te voir ici. » Tu hausse les épaules, le DBD c'est comme ton quartier général. L'ambiance, le fait que le propriétaire soit ton meilleur ami et puis, t'apprécie venir ici. Les pâtisseries sont excellentes qui plus est, c'est pas bon pour le régime. "Jviens plutôt le matin à l'ouverture et il m'arrive de faire la fermeture parfois." Du plus loin que tu t'en souviennes, Noa et toi avaient grandis ensemble. Tu la considérais comme ta soeur, une époque parfaite à tout niveaux. Toi qui n'a jamais eu la chance d'avoir une soeur, t'as pu trouver des amis fidèles. Certains ne sont pas restés alors que d'autres font encore partis de ta vie. Matt, Noa, Tim, et quelques autres. Avec le temps, Noa et toi vous vous êtes éloignés. C'est aussi à cause de ta relation avec Anna et de la jalousie maladive de ton ancienne petite amie. « Ca fait combien de temps ? » Rapidement, tu fais le compte des années dans ta tête. Le temps passe si vite, c'est affolant. "Oulà, ça fait un moment. Un très long moment.." Il s'en ai passé des choses dans ta vie et la jeune femme ne doit certainement pas être au courant. Ton alcoolisme et ton séjour en cure de désintoxication, la grossesse d'Anna et son abandon. Le fait que t'ignore tout de ton fils depuis six ans. À l'époque, vous n'étiez que des enfants qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient faire de leurs vies. Le temps est passé, vous avez grandis, évolués et certainement changés aussi. Tu n'as toujours pas de muscles d'ailleurs, peut-être un peu plus qu'autrefois mais rien qui nécessite de le crier sur tous les toits. Tu l'a toujours trouvé très belle Noa mais en tant que bon ami, aucune pensées impropres en lui étaient destinées. Ni même à aucune autre femme par ailleurs. Un type que tu ne connais ni d'Eve, ni d'Adam s'approche de vous. Il ne te capte même pas, préférant s'attarder sur ton ancienne amie. Tu termines ton cappuccino en attendant que l'homme parte. Il parle de sushis, tu as horreur de la nourriture japonaise. Toi, t'es plutôt pizza ou burger. C'est bien meilleur que cette pseudo nourriture. « Du coup… merci pour le compliment ! Mais j’suis d’accord pour dire que j’me préfère maintenant ! » Tu souris et repose ta tasse en délicatesse sur la table. "Certes, je me préfère aussi comme je suis maintenant. Avec quelques muscles en plus, ça ne serait pas du luxe par contre." Il faut vraiment que tu t'inscrives à la salle de sport, ça devient critique. Reprendre le jogging dominicale ne serait pas mal non plus, ça serait bien de ne pas être essoufflé comme un boeuf après avoir simplement monté les escaliers de ton pavillon. « Luka, j’y crois pas ! T’es dans ce bar souvent ? Parce que c’est pas ma deuxième maison mais presque et c’est la première fois que j’te vois… ou alors on se rate ou on s’est jamais vraiment capté ! » Noa ne semble pas se remettre de te retrouver après toutes ces années passées loin l'un de l'autre. Tu ne peux t'empêcher de rire "C'est un peu ma seconde maison. Tu connais le proprio ? Matt ? Bah c'mon meilleur ami donc ouais, jpasse très souvent ici pis les pâtisseries sont un régal. Le monde est pas si petit en fait !" C'est fou quand même, à croire que vous ne veniez jamais aux mêmes heures. "Et tu deviens quoi sinon ?" Ta nature curieuse reprend le dessus.
Genre, c’était mon truc de venir prendre un café le matin dans un bar ? Non. C’est sans doute pour ça qu’on se voyait pas par ici. Et on va mettre le fait qu’on se croise pas le soir sur la faute à pas de chance. Faut dire que si j’viens c’est surtout quand des soirées sont organisées, plutôt que pour passer le temps, comme c’était exceptionnellement le cas aujourd’hui. « Oulà, ça fait un moment. Un très long moment.. » il est pas plus capable que moi de dire depuis quand on s’était pas vu, j’ai ma petite idée. Ca remonte. « j’crois qu’il vaut mieux pas chiffrer, ça fera mal à mes rides. » j’exagère, j’en ai presque pas, tout ça pour dire que le temps filait plus vite qu’on ne le voudrait et que bientôt, ça allait être compliqué de voir apparaitre de vraies rides. J’ai franchement pas envie d’avoir quarante piges. « Certes, je me préfère aussi comme je suis maintenant. Avec quelques muscles en plus, ça ne serait pas du luxe par contre. » je me permets de l’observer puisque inconsciemment il me dit de regarder son corps. J’suis obligé de m’y attarder pour donner l’approbation ou non à ses propos. « Te tracasse pas. T’es bien comme ça. Faut pas croire, la gonflette, ca fait pas tant kiffer les nanas. Il parait, enfin… j’ai vu ça sur une études sur facebook, pas certaine de sa fiabilité… mais il parait que les hommes avec de la brioches sont meilleurs coups ! » bon, j’suis pas entrain de dire qu’il a du bide ou quoi. « interprète pas mal. J’veux juste dire que t’as pas besoin d’avoir des plaquettes à la place du bide pour être un champion et te faire bien voir. » et j’pense à Andy qui est foutu comme un dieu et qui pourtant, est aussi bon au lit qu’il n’est canon. Andy, les sushis, 20h. Yes ! Revenons en à nous, à Luka et moi, ici à la même table, ouais c’était dingue. Et si ca se trouve, si j’avais pas renversé ma bière, j’serai passée à côté de lui sans le calculer. Si ca se trouve c’était comme ça depuis un moment à chaque fois qu’on venait, on faisait juste pas attention l’un à l’autre. « C'est un peu ma seconde maison. Tu connais le proprio ? Matt ? Bah c'mon meilleur ami donc ouais, jpasse très souvent ici pis les pâtisseries sont un régal. Le monde est pas si petit en fait . »’ Matt, son meilleur pote, je meurs. « Matt ouais… j’le connais. » et je connais bien son cul aussi, puisqu’il me l’avait envoyé en MMS il y a même pas 24h… « Ma colloc l’aimait bien à un moment mais… j’sais pas, elle traine plus ici et elle m’en parle plus, je sais pas s’il s’est passé quelques chose… » je saurai un jour, je saurai ! « Et tu deviens quoi sinon ? » est ce que c’est le moment où je peux me la péter en disant que j’étais la future directrice de l’association Beauregard ? Un peu… « j’suis en formation. Enfin, depuis le début… avant je bossais en agence de voyage, après j’ai fais une formation pour être travailleur social… » ca m’a apporté son lot de galère surtout. « et depuis peu, je fais une nouvelle formation pour être directrice d’une association à Brisbane. On travaille avec des patients atteints du cancer. C’est à la fois médicalisé et social… » et je mentirai si je disais que j’étais calée en médecine, mais j’apprends, j’apprends… j’suis pas médecin de toutes façons, je supervise surtout le côté technique de l’association et avec ma spécialité du social surtout. James n’était jamais très loin. On allait zapper toute la partie sur mon passage en prison l'année dernière et je croisais les doigts pour qu'il n'ai rien lu à ce propos dans les journaux.
En général, le soir, tu te couche relativement tard. Vingt-trois heures, c'est le minimum. Netflix, un bouquin. Le soir, tu as toujours eu du mal à t'endormir. En revanche, le lendemain, t'es toujours levé à l'aube, bien avant que le soleil ne se lève lui-même des fois. Chaque matin, tu fais toujours un détour par le DBD afin de prendre un grand gobelet de café et une pâtisserie quelconque à emporter au travail. Tu ne déjeune jamais chez toi le matin, c'est très rare vu que tu es, la plupart du temps, en retard. Et puis, faire un détour au DBD est une excellente raison de saluer ton meilleur ami, même si ce dernier est rarement le matin avant dix heures vu qu'il sort toute la nuit. Matt et toi êtes relativement opposés, cela dit, il est ton meilleur ami et tu tiens énormément à cette amitié. « j’crois qu’il vaut mieux pas chiffrer, ça fera mal à mes rides. » Tu ne peux t'empêcher de rire. Ah les femmes et leurs complexes de la beauté. T'es loin d'être comme elles. Pour toi, le passage à la salle de bain doit durer vingt minutes tout au plus. "Arrête de dire des bêtises ! T'en ai pas à ce stade-là encore ! T'es très belle comme ça." Oulà, "pas encore" ?! Vraiment Lukà ?! Tu sais parler aux femmes, Petterson. T'es maladroit, tu le sais, c'est pas nouveau de toute façon. Aussi maladroit dans la vie qu'avec une femme. Noa est à peine plus âgée que toi, si tes souvenirs sont bons un an à peine vous sépare. Entre vous, ça a toujours été de la pure amitié. Une forte et solide amitié. Tu as toujours agis tel un frère envers elle, avec parfois quelques disputes mais quelle relation fraternelle digne de ce nom n'est pas parsemé d'embûche ?! Ces disputes n'ont, cela dit, jamais entacher votre amitié et tant mieux, tes amis tu n'en as que peu. T'y tiens comme à la prunelle de tes yeux. « Te tracasse pas. T’es bien comme ça. Faut pas croire, la gonflette, ca fait pas tant kiffer les nanas. Il parait, enfin… j’ai vu ça sur une études sur facebook, pas certaine de sa fiabilité… mais il parait que les hommes avec de la brioches sont meilleurs coups ! » Tu rêves où elle est en rain de dire que t'as de la brioche ? Peur de faire une gaffe, tu ne réponds rien mais tu t'interroge malgré tout sur le véritable sens de ses paroles. "J'ai de la brioche ?" Dis-tu, un regard faussement choqué en direction de ton amie d'enfance. Le monde est drôlement petit. Si elle n'avais pas renversé sa bière sur tes papiers, tu n'aurais jamais levé le nez de ton bouquin et tu ne l'aurais jamais vu. Le hasard fait parfaitement bien les choses en vérité. La remarque de la jeune femme en ce qui concerne Matt te laisse un peu dubitatif. Aurait-elle été une des nombreuses conquêtes de ton meilleur ami ? Le contraire serait étonnant. T'as arrêté de compter le nombre de femmes que Matt a à son actif, il te bat à plate couture. Tu ne fais pas cas de l'homme qui a fait irruption dans votre conversation, tu ne le connais mais, visiblement, Noa le connait. Et même très bien. Elle te brief rapidement sur sa vie professionnelle. Tant mieux, t'as aucunement envie de parler de ta vie privée. Depuis six ans, c'est devenu un sujet tabou pour toi cette partie de ta vie. "Oh je vois, c'est bien ça. Tu donnes de ta personne pour aider ceux qui en ont besoin, je trouve ça bien. Et courageux aussi." t'aimerais tellement faire partie d'une association, ça t'aidera à relativiser ce qui t'es arrivé et, aussi, à voir que ta vie n'est pas si merdique que cela. Il y a nettement pire que ton cas. Toi qui cherche toujours un moyen de t'occuper les mains et l'esprit, ça pourrait être un excellent moyen de le faire. "Tu sais s'ils cherchent des bénévoles ? Parce que ça m'intéresse !" un sourire en direction de ton amie, t'en as déjà oublié sa bière renversée et les papiers que tu vas devoir imprimer une nouvelle fois dès demain. Tu pourrais le faire en rentrant chez toi mais rien ne presse. Tu t'es imposé une règle d'or : jamais de travail à la maison, jamais.
« J'ai de la brioche ? » et j’éclate de rire en voyant sa tête. « mais non. » et je ris encore, c’est très drole, j’étais sûre qu’il allait le prendre comme ça. « Non, c’est pas non plus ce que j’veux dire… T’es très bien, t’en fais pas. » faut que j’me calme. « C’était surtout pour soulever qu’on s’en fou des abdos tu vois… » enfin, moi c’est pas le critère numéro un maiiiis j’avoue que ca peut quand même être un plus. Bon, j’suis pas clair avec moi-même mais j’veux pas le blesser. « Tu sais quoi, j’vais t’offrir une bière ! » je jete un œil dans sa tasse, le cappuccino était presque fini, tant mieux, le gouter c’est terminé. Je fais signe à la jeune femme qui est venu nettoyer la table de servir la même bière que la mienne. Et me voilà à raconter ma vie, j’sais pas si c’était vraiment intéressant mais bon, il fallait surement passer par là pour l’épisode retrouvailles. « Oh je vois, c'est bien ça. Tu donnes de ta personne pour aider ceux qui en ont besoin, je trouve ça bien. Et courageux aussi. » j’hausse les épaules. «c’est pas moi la plus courageuse dans l’histoire. J’ai aucun soucis de santé, j’ai pas à me battre contre une maladie où les chances de s’en sortir sont quand même plus faible que celles de mourir… » c’est aussi une réalité et dire les choses ainsi font pas de moi un monstre je crois. « Tu sais s'ils cherchent des bénévoles ? Parce que ça m'intéresse ! » je hoche la tête. « bien sure on cherche des bénévoles ! Tout l’temps même ! » entre ceux qui viennent pour tester et qui restent pas une journée, les étudiants qui viennent pendant leurs études et une fois diplômés vont vraiment travailler et les petits vieux qui fatigues, forcément, on a toujours besoin de bénévoles. « On pouvait pas mieux tomber alors ! Si tu veux j’te propose de passer à l’asso dès que t’es dispo ? » et j’lui ferai un topo plus complet que là. « j’t’avoue que j’ai un peu la flemme de t’expliquer le rôle d’un bénévole et te faire la formation sur la distance et compagnie… » je dis en souriant. «mais je me ferai une joie de le faire si tu viens. » je tire une carte de la poche de mon jean. Faut vraiment que je m’achète un étui ou quoi pour les ranger ces cartes. « tu m’appelles et on se capte. T’as l’adresse ici ! » je pointe du doigts les coordonnées de l’asso où il pourra me joindre et venir. « et toi alors ? C’est quoi tous ces documents ? » que j’ai ruiné en une seconde…
Légèrement vexé lorque ton amie du secondaire t'informe que t'as de la brioche, tu prends un air faussement offusqué. Noa vient rire aux éclats certainement en voyant ta tête. « Non, c’est pas non plus ce que j’veux dire… T’es très bien, t’en fais pas. C’était surtout pour soulever qu’on s’en fou des abdos tu vois… » Elle te complimente, ça a le dos de te faire rougir. Tu ne cherches pas à avoir les tablettes de chocolat que tout ces mannequins masculins que l'on peut voir dans les pages des magazines people possèdent. T'es loin d'être ce genre de mec, toutefois, tu ne serais pas contre te muscler un peu. Il y a quelques jours, t'es allé prendre quelques informations sur la salle de sport en ville. Le prix est relativement excessif mais on a rien sans rien. Prendre un coach sportif ne serait pas une si mauvaise idée, ça reviendrait aussi cher que la salle. Au moins en prenant un abonnement à la salle de sport, ça te forcera à sortir de chez toi, à voir du monde. "C'est gentil de me dire ça. Jcomplexe pas par rapport à ça mais j'aimerais bien reprendre le sport, j'ai pas de souffle. Ça m'agace !" Tu soupire puis, tu fais les gros yeux. Noa souhaite t'offrir une bière. Preuve que vous ne vous êtes pas vus depuis bien trop longtemps. Les gros yeux sont ensuite remplacés par une mine déconfite. "euh .. je ne bois plus d'alcool .. j'ai eu quelques soucis dans le passé et je préfère me tenir loin de l'alcool .." Nerveusement, tu t'amuse avec tes doigts. Tu tente de cacher ton mal-être mais c'est difficile. "en revanche, je ne dis pas non à un cocktail sans alcool." En ce moment, t'es à fond dans ce genre de boissons. Ton meilleur ami compte sur toi et tes boissons préférées pour remplir sa carte des cocktails sans alcool. On a pas besoin de se souler pour s'amuser. Terminé de parler de toi, tu te focalise sur ton amie et sur ce qu'elle est devenue depuis votre dernier moment tous les deux. «c’est pas moi la plus courageuse dans l’histoire. J’ai aucun soucis de santé, j’ai pas à me battre contre une maladie où les chances de s’en sortir sont quand même plus faible que celles de mourir… » Ca s'est intéressant. Elle s'occupe de ceux qui en ont besoin, de ceux qui ont de vrais problèmes. Pas comme toi qui pleurniche parce que ta nana t'as lâchement abandonné. C'est ça qu'il te faut, c'est de ça dont tu as besoin. T'occuper de personnes malades ou dans le besoin. Tu lui propose donc ta personne pour venir les aider, les bénévoles. Ils en cherchent tout le temps de toute façon. Noa te le confirme d'ailleurs, un sourire idiot se fige sur ton visage. C'est dingue ça comme les petits bonheurs peuvent provenir des choses les plus simples. On pouvait pas mieux tomber alors ! Si tu veux j’te propose de passer à l’asso dès que t’es dispo ? j’t’avoue que j’ai un peu la flemme de t’expliquer le rôle d’un bénévole et te faire la formation sur la distance et compagnie… mais je me ferai une joie de le faire si tu viens. » Noa te tend sa carte, tu la ranges soigneusement dans ta sacoche et hoche simplement la tête en guise de réponse. "Pas de soucis, tu m'expliqueras ça en temps voulu." T'as déjà hâte de scruter ton planning et de caser une petite journée là-bas au centre. Ça va être génial. Le temps d'une journée ou d'un après-midi, tu ne penseras pas à tes problèmes et ça, t'apprécie grandement. L'intérêt que tu as porté à la demoiselle et son travail au centre ne fut que de courte durée. Tu t'empresse de noter sur un morceau de feuille dépassant de ta sacoche qu'il te faudra réimprimer ces feuilles demain. "Je travaille dans l'édition. J'aime donner une chance aux nouveaux auteurs qui ont le courage de se lancer de nos jours, avec l'ère du numérique." Tu pourrais parler durant des heures de ton métier. T'es fier de ce job, tu as mis plusieurs années à trouver ta voie et aujourd'hui, tu ne le regrettes aucunement.
Oh merde, il en fallait une de gaffe, c’est comme si c’était plus fort que moi. Alors que j’veux lui prendre une bière, Luka me dit qu’il voit plus d’alcool… des problèmes ? Merde ! Genre il était alcoolique ? J’crois que c’est pas le moment de me montrer trop curieuse. Je réserverai mon investigation à plus tard, si jamais on se revoit qui sait… « Okay pour un cocktail sans alcool… je suis désolée… » Vraiment. Je sais pour avoir travailler en prévention de rue avec des centres spécialisé en addictologie que l’alcoolisme peut faire de gros ravages et que la moindre tentation, même dix ans plus tard peut être terrible. Et je repense aussi à ce genre de 16 ans qui était déjà bien alcoolique à son âge. On avait galéré à le faire admettre, qu’il reconnaisse qu’il avait des soucis d’alcool mais le croiser tous les jours devant la petite superette du quartier avec soit une canette de bière soit un flash de vodka, y avait pas photo… Il avait aussi de la chance d’avoir des parents qui le soutenaient plutôt que de l’enfoncer. Enfin bref, J’me sens bête, note à moi-même : demander la prochaine fois. Je me retourne alors vers la serveuse de nouveau. « Un Virgin Mojito pour le jeune homme finalement ! » j’espère que ça lui va. Tout le monde aime les mojitos ! On parle de l’association et de l’envie de Luka de faire du bénévolat, on pouvait pas mieux tomber l’un sur l’autre. J’avais plus qu’à attendre qu’il me rappelle pour passer à l’association et lancer la machine. « Je travaille dans l'édition. J'aime donner une chance aux nouveaux auteurs qui ont le courage de se lancer de nos jours, avec l'ère du numérique. » dans l’édition… « du coup c’est le futur Best Seller que j’ai ruiner avec ma bière ? » je lui demande en parlant du livre qu’il était entrain de lire avant que je ne débarque. « tu dois en voir passer des histoires. Tu reçois combien d’essai par semaine ? » mon dieu, faut aimer lire quand même. « c’est rentable. » toujours le rapport à l’argent. J’me dis que si un jour j’en ai de nouveau marre du social, c’est bien de savoir un peu les différentes possibilités. « tu bosses pour un éditeur connu? et toi t'écris aussi? » j'étais grave curieuse. Tout ce qui touche à l'art, peu importe quel art, ca m’intéressait toujours.
« Okay pour un cocktail sans alcool… je suis désolée… » Noa semble désolée d'avoir gaffer en te proposant une bière. Tu ne lui en tiens pas rigueur, ça fait bien trop longtemps que vous ne vous êtes pas vu, elle ne pouvait donc aucunement savoir que tu as des soucis avec l'alcool et que tu n'as lus touché une bouteille depuis huit ans déjà. Ton alcoolisme a été un très gros problème pour toi, t'as failli perdre Anna à cause de ça. Jamais tu n'aurais pu le supporter. Aujourd'hui, ce problème est loin derrière toi. Tu n'en parle jamais, cela dit ça te bouffe la vie encore. Surtout lorsque tu accompagne ton meilleur ami dans les bars, la tentation est grande. Beaucoup de comprennent pas l'intérêt des cocktails sans alcool, s'ils existent c'est pour être dégustés. Pas besoin d'alcool pour faire la fête. À une époque, tu ne pensais pas que ça puisse être possible et puis, finalement, tu t'es rendu compte que si. Même si t'es loin d'être l'homme le plus fêtard de Brisbane. "T'excuse pas, tu pouvais pas savoir." Ce n'est pas marqué sur ton front et puis, il n'y a pas mort d'hommes. Huit ans de sobréité, c'est long. T'as déjà pensé à craquer plus d'une fois, mais tu ne l'as pas fait. Certaines personnes pensent que t'acagne de cette situation, sûrement à cause de ton perpétuel air triste. Ce n'est nullement le cas, c'est ton choix. C'est toi qui a décidé de continuer à être sobre, pas question d'arrêter à cause d'un manque cruel de motivation. Noa vient donc te commander un virgin mojito, tu prends note sur ton calepin qui servira pour la future carte des cocktails sans alcool du DBD. Matt va être content, t'as déjà noté une bonne dizaine de cocktails sur ton calepin. Il ne restera plus qu'à les gouter. Jusqu'à aujourd'hui, tu n'avais jamais pensé à faire du bénévolat. C'est lorsque ton amie parle de ses actions auprès de personnes malades que l'idée te vient soudainement. Sa carte soigneusement rangé dans ta sacoche, tu te promets de rappeler Noa au plus vite, dès que tu aurais réussis à te dégager du temps libre pour participer activement au sein de cette association. Être son propre patron a certains avantages mais tu arrive difficilement à t'octroyer une vraie journée de repos, mis à part le dimanche. T'as déjà réussis à ne plus ramener de travail chez toi, maintenant il va falloir que réussisses à prendre du temps pour toi. Surtout avec l'association et Ginny, ton mentor qui te pousse à reprendre le dessin, la peinture. « du coup c’est le futur Best Seller que j’ai ruiner avec ma bière ? » T'éclate de rire. Il est très difficile de vivre grâce aux livres de nos jours, les quelques auteurs que tu as déjà pu publier ont bien vendus leurs bouquins mais jamais au point d'être un best seller. "Ah peut-être qui sait. Ça lui fera une anecdote sympa à raconter lors de ces interviews." Tu décidé de prendre la remarque de ton amie à la rigolade. Mieux vaut en rire qu'en pleurer, telle est ta devise depuis quelques années. "quelques uns ouais. Par jour, jdois en recevoir une dizaine. Tous ne viennent pas de Brisbane mais des villes alentours, c'est toujours difficile de décider si je les publie ou non !" Tu ne sais pas refuser quoi que ce soit à quelqu'un, tu n'as jamais su dire non. "En fait, c'est moi l'éditeur. Jme suis lancé tout seul, grâce au soutien et aux encouragements de mon ex petite amie. Je ne regrette pas ce choix !" Est-ce que tu écris ? Oulà non, tu n'as pas cette prétention, tu n'es pas à l'aise avec les mots. Tu préfères laisser cela aux professionnels. "Non, je n'écris pas. Je n'ai pas cette prétention. Par contre, je tente de reprendre le dessin mais ce n'est pas concluant malheureusement.." tu as toujours été difficile avec toi-même, ça ne changera sûrement jamais.
Le rire de Luka prouve qu’il ne me tien pas vraiment rigueur et tant mieux. Il est pas rancunier mais je pense surtout qu’il a un autre exemplaire sous le coude. Heureusement que c’est pas à l’ancienne, frappé à la machine à écrire avec une seule et unique copie du roman. Merci les ordinateur et les clés usb. « Ah peut-être qui sait. Ça lui fera une anecdote sympa à raconter lors de ces interviews. » Et pour moi aussi tien. Si j’pouvais avoir une heure de gloire auprès de quelqu’un de reconnu, je prends, même si j’me fais passer pour une ivrogne. J’me montre curieuse et le noie de questions. Quand quelques chose m’interesse j’arrive pas à faire semblant, quitte à passer pour une nana chiante qui pose trop de question. On m’a toujours dis que c’était bien d’être curieuse. Alors je suis curieuse et surtout, je m’interesse. « quelques uns ouais. Par jour, jdois en recevoir une dizaine. Tous ne viennent pas de Brisbane mais des villes alentours, c'est toujours difficile de décider si je les publie ou non ! » Une dizaine par jour ! J’fais vite le calcul, ca fait plus de 3600 par ans… c’est énorme ! « Mais… comment tu fais pour choisir ? » impossible de tout publier de toutes façons, ca me brise le cœur pour tous ces auteurs en herbe qui tentent leur chance et qui seront tellement noyé dans la masse qu’ils sortiront à peine du lot. « j’imagine qu’il y a de belles plumes et que c’est compliqué de trouver LE livre qui fera un carton. » malheureusement, c’était surtout une question de tune j’imagine. Il pouvait y avoir de très bon livre mais c’était aussi une question de mode et d’époque… la dure loi de la consommation. La lecture n’y échappait pas. « En fait, c'est moi l'éditeur. Jme suis lancé tout seul, grâce au soutien et aux encouragements de mon ex petite amie. Je ne regrette pas ce choix ! Non, je n'écris pas. Je n'ai pas cette prétention. Par contre, je tente de reprendre le dessin mais ce n'est pas concluant malheureusement..» j’suis impressionnée, qu’il soit son propre chef. J’suis très respectueuse de ça. « bravo ! » je dis en réfléchissant à ma condition… non, c’était pas si terrible j’allais être directrice d’une association ! enfin, pas de l’association mais l’un de ses établissements et à mon âge, c’était déjà énorme, en tout cas, ça l’était pour moi. « Tu dessinais déjà à l’école, je me souviens ! » dès qu’il avait un bout de feuille à disposition. « j’suis sûre que t’as pas perdu la main ! C’est comme le vélo, ca s’oublie pas ! »
Rancunier, tu ne l'es pas. Tu ne tiens donc pas ton amie pour responsable de ce qu'elle t'as proposé. Elle ne pouvait pas savoir, personne ne peut le pouvait. Ce n'est pas marqué sur ton front. Noa a rapidement rectifiée le tir en commandant un virgin mojito, parfait. Ce genre de cocktail te convient très bien. Ton amie semble s'intéresser à ton travail. C'est vrai que t'es fier de ce que tu fais, de la manière dont tu gagne ta vie. Des manuscrits, t'en reçois des dizaines par jour, par semaine. Ils s'accumulent sur ton bureau, tu n'en vois jamais le bout. Néanmoins, tu les lis tous. Bien souvent, t'es déçu de certains et t'aimerais leur écrire un mot expliquant pourquoi tu ne peux pas les publier. Malheureusement, tu ne peux pas. Tu manques de temps, prendre une secrétaire n'est pas une mauvaise idée mais encore faut-il trouver la bonne. Le choix des manuscrits que tu choisis de publier est difficile. Tu t'es mangé les doigts au début quand t'as dû faire des choix. Notamment un livre. Ce livre que tu as refusé et qui se trouve aujourd'hui être un best seller. L'erreur du débutant, on va dire ça comme ça. « Mais… comment tu fais pour choisir ? » Choisir les manuscrits sont difficiles. Parfois, tu fais confiance à ton feeling. D'autres fois, tu pioches au hasard. "Plouf-plouf ? Nan je rigole, c'est difficile et je me suis souvent trompé mais c'est le jeu. L'erreur est humaine." T'en as raté des livres qui sont devenus des incontournables mais c'est la vie. C'est le jeu du hasard, on ne peut pas savoir à l'avance si un livre fonctionnera ou pas, c'est les lecteurs qui décident de ce genre de choses. « j’imagine qu’il y a de belles plumes et que c’est compliqué de trouver LE livre qui fera un carton. » La remarque de Noa illustre à merveille tes pensées, tu lance un petit sourire à ton ami en jouant avec la tasse devant toi. "Exactement, j'en ai raté plein des best seller mais cest pas grave, je ne vais pas déprimer pour si peu. Il y en aura certainement d'autres." Avec la quantité de manuscrits que tu reçois au quotidien, ça ne t'étonnerais pas. En ce moment, ce sont les livres à la cinquante nuances de Grey qui fonctionne le plus. C'est loin d'être ton genre de lecture favori mais tu fais un effort, pensant au lecteur. "C'est quoi ton genre de livres préférés ? En ce moment, c'est tout ces livres à la cinquante nuances de Grey qui cartonnent, c'est pas trop ma tasse de thé mais je m'adapte." Tu hausse les épaules, le serveur t'apporte enfin ton cocktail. Pas un bonjour, pas un merci, rien. Il faudra que t'en touche deux mots à Matt, qu'il revoit un peu son personnel. Dommage que Charlie ne travaille pas aujourd'hui, t'avais un super livre à lui passer. Tant pis, tu lui passeras la prochaine fois. Il faudra juste que tu le laisses dans ta sacoche pour penser à le lui donner. Noa semble réellement intéressé par ton travail et encore plus par le fait que tu sois ton propre patron. Te lancer dans cette carrière t'as fait peur mais le soutien d'Anna et de tes proches t'ont beaucoup aidé à le faire. Tu ne les remercieras jamais assez, sauf Anna. Avec ta première vraie paie, tu as offert un séjour de trois jours dans un centre de bal-néo pour ta mère et son nouveau mari, en guise de remerciements pour son aide et de tout ce qu'elle a pu faire pour toi depuis ta naissance. Les premières années de ta vie n'ont pas été de tout repos pour vous deux. « Tu dessinais déjà à l’école, je me souviens ! » Très bon souvenir qui te revient en mémoire, en effet, Noa a raison. Tu dessinais sur tes cahiers et même parfois, sur ton pupitre. Les différents maitres et maitresses que tu as pu avoir ont souvent fait une verbigération face à toi et tes dessins. À l'époque, tu pensais qu'ils perdaient la tête à dire souvent la même chose. Aujourd'hui, tu comprends mieux leur agacement face à toi. "Oh oui ! Jme suis souvent fait enguirlandé mais bon, c'était des bêtises de gosses, c'était mignon." Pas perdu la main ? Faut le dire vite ! "C'est pas du grand art que je fais mais j'essaie de faire de mon mieux. J'ai une mentor au top qui m'conseille, me guide." Tu viens de te rendre compte que la conversation ne tourne qu'autour de toi quasiment, t'aime pas ça. C'est ce qui arrive lorsque l'on retrouve une amie de longue date. Tant qu'elle n'aborde le sujet épineux pour toi, tout devrait bien se passer.
Rater des Best Seller, j’imagine que ça fait mal lorsqu’on refuse un livre et qu’on voit qu’une autre maison d’édition l’a publié et que ça fait un carte. C’est un peu du poker tout ça et bon, on peut jamais savoir à l’avance de toutes façons. Quand je pense à J.K Rowling qui s’est fait refoulée de grandes maisons d’édition. « J’espère que tu passera pas à côté du prochain Stephen King ! » impossible, personne ne lui arrivait à la cheville de toutes façons. « C'est quoi ton genre de livres préférés ? En ce moment, c'est tout ces livres à la cinquante nuances de Grey qui cartonnent, c'est pas trop ma tasse de thé mais je m'adapte. » Je secoue la tête, reflechissant. « Nan, c’est pas mon truc, j’ai jamais lu ce genre de livre. Je t’avoue que je lis pas des masses. Par contre, quand l’envie me prends, je suis plutôt thriller. Une bonne enquête avec des retournement de situation, du suspens, c’est ça que j’aime ! J’aime quand on se torture l’esprit autant que l’enquêteur ! » je me dis toujours que je devrais prendre le temps de lire plus. J’peux finir ce genre de bouquin en une semaine quand je suis dedans, mais après j’en touche plus pendant des mois. « T’en as un dans le genre à me conseiller tiens ? » et tant qu’à faire, qu’il a édité lui, si j’pouvais donner un coup de main à un « petit » auteur et à lui en même temps, pourquoi pas ! « Ma sœur dévore des livres et des livres, chaque semaine. Elle est plutôt sur le paranormal. Moi ca m’fait flipper. Si jamais t’as un truc pour elle aussi, je prends ! » y a peut être des chances qu’elle soit déjà tombé dessus mais qui sait. « Oh oui ! Jme suis souvent fait enguirlandé mais bon, c'était des bêtises de gosses, c'était mignon. C'est pas du grand art que je fais mais j'essaie de faire de mon mieux. J'ai une mentor au top qui m'conseille, me guide. » et là encore, j’me montre curieuse. « tu me feras voir ? Tiens, la prochaine fois que tu viens à l’association, apporte quelques dessin ! » il devait bien avoir une pochette où il trimballait tout ça. « enfin, sauf si c’est sur toile. » que je pense ensuite, c’était moins évident à transporter. Je jette un œil vers l’entrée du bar quand je vois Matt qui arrive. «C’est pas trop tôt ! » bon, j’avais confié les DVD à Asher, mais quand même. Celui-ci qui avait d’ailleurs remarqué que j’étais toujours là croisa mon regard et me fis un signe de la tête en mode : je m’en occupe. Nickel, il gère. « Va pas falloir que je tarde ! » j’avais pas tout à fait fini ma bière mais c’était pour bientôt. Et il était pas 20h mais il fallait que je rentre pour me préparer, ce soir, 20h, sushi, Andy !. J’ai pas oublié !