FEATURING @Caïn Lensherr & Heïana Brook Comin' for a calm and cool time of binge-watching, but it would be too simple if all ended up like this.
Je vais vous prendre deux gros sachets de kit-kat au beurre de cacahuètes s'il-vous-plaît. C'est une voix appartenant à une personne bien gourmande qui venait de passer commande. Ce vice, ce péché avait eu raison d'elle alors qu'elle s'était dirigée vers le bar à bonbons du cinéma dans lequel elle se trouvait. Est-ce-que vous prendrez une boisson avec ça ? demanda la serveuse, lui montrant les bouteilles en vitrine. Oh non merci, j'ai ce qu'il me faut, lui répondit Heïana en touchant à travers son sac à main sa petite gourde remplie de thé glacé maison. Elle faisait déjà des entorses à son mode de vie zéro déchets pour ces quelques gourmandises sucrées auxquelles elle ne savait résister, elle ne comptait pas abuser tout de même ! Quelques dollars plus tard, la demoiselle quittait l'employée pour se diriger dans la file d'attente pour les salles de films qui allaient bientôt ouvrir. Enfin, minuscule attroupement à vrai dire: dix personnes seulement. S'il y avait bien une chose que la brune adorait dans la grande ville de Brisbane - à l'inverse de la petite île de Tahiti - c'est que de nombreux services étaient ouverts H24, ou pas loin. Ainsi, sur un coup de tête, à cinq heures du matin, elle avait pu se permettre de se décider pour une séance de cinéma en quittant son travail. Elle est pas belle la vie ?
Cela faisait déjà quelques jours que cette envie de film, de grand écran titillait Heïana; ultra-active au quotidien, elle avait ressenti le besoin de poser son cerveau, mais autrement que par une simple nuit de sommeil ou que par une séance de méditation. Non, elle ne voulait réellement RIEN glander, juste profiter d'un bon produit du septième art. Pour cela, le quartier de Redcliffe était vraiment idéal. Son choix fut de plus vite fait lorsqu'elle fureta sur internet pour trouver une séance à la bonne heure, et avec un divertissement à son goût. Elle était finalement tombée sur la proposition d'une rediffusion de la Ligne Verte, adaptation du roman du grand écrivain Stephen King. Voilà qui tombait bien; la sage-femme avait déjà lu, dévoré, avalé tout rond le livre quelques années auparavant, mais n'avait jamais pris le temps de regarder son équivalent cinématographique, alors même que la critique l'encensait. Logiquement, il serait à la fois émouvant, critique, parfois légèrement drôle, et surtout profondément addictif. Il n'en fallut pas plus pour qu'Heïana se rue dans le cinéma proposant cette séance, sa blouse de maïeuticienne à peine reposée au vestiaire.
Elle était habillée plutôt simplement, sortie de travail en pleine nuit oblige: un jean assez prêt du corps, un petit haut décolleté aux épaules et bien plus ample de couleur rouge sombre, un perfecto noir, des chaussures aux talons assez larges et pas trop hauts. Cheveux ramenés en chignon lâche, elle ne portait que très peu de maquillage. Au moins, on ne risquait pas de la confondre avec ceux qui patientaient devant elle, dans la file d'attente, et qui semblaient passablement éméchés, parlant plus fort que de raison. Pourvu qu'elle ne se retrouve pas dans la même salle qu'eux ! Le suspens se leva rapidement, au soulagement d'Heïana; ils partirent direction la salle 2, tandis qu'on lui indiqua la salle 5, sur sa gauche. Et là, quelle surprise ... ! Seule, seule et incroyablement seule. Même deux, trois minutes après son entrée dans la pièce, personne ne se présentait. Ahah, parfait, murmura-t'elle pour elle-même. Avec un plaisir non-dissimulé, elle alla se mettre en plein milieu des rangées de siège, autant en largeur qu'en hauteur qu'en longueur; bref, elle était à LA meilleure place pour quelqu'un se retrouvant totalement isolé dans une sale de cinéma. Elle retira son perfecto, l'endroit étant bien chauffé, et le posa sur le siège adjacent à sa droite. La gourde sortie, le premier paquet de kit-kat ouvert, et bonne séance !
Bon, sa joie et son sentiment d'être une VIP s'évaporèrent finalement bien vite. Alors que les bandes-annonces et publicités diverses défilaient sur l'écran géant, déjà toutes lampes éteintes, une deuxième personne entra, et s'assit près d'elle. Il n'y avait quoi, qu'un siège de de vide entre eux, ou deux maximum ! Adieu illusions de tranquillité totale et absolue. Quoi que, ce n'est pas comme si son voisin - car il s'agissait d'un jeune homme - semblait vouloir foutre le souk. Heïana le salua poliment d'un mouvement de tête, d'un regard et d'un sourire, avant de se re-concentrer sur l'écran, qui promettait l'ouverture du film sous quelques secondes. Un instant de blackout total, et la séance proprement dite débuta.
Tiens ... ? Les producteurs et réalisateurs avaient fait le choix de ne pas débuter le récit à la maison de retraite, pour donner un premier plan intéressant sur la vie de Paul Edgecombe avant d'entrer dans le vif de l'histoire, mais directement dans une prison ? Bon, pourquoi pas. Après tout, jusque-là, ça correspondait: un immense homme noir était amené dans une prison, enchaîné et regardé avec appréhension par son entourage, gardiens comme prisonniers. Il y avait des prisonnières dans le livre ? Pas au souvenir d'Heïana. Mais... QUE ... ?! L'expression de la jeune femme se décomposa en même temps qu'une des prisonnières sortait de sa cellule, se plantait devant le grand black et... s'agenouillait, lui ouvrait sa braguette et ... QUOI ?! Un petit gémissement surpris s'échappa des lèvres de la spectatrice alors que ses joues se teintaient d'un violent, vif et spontané rouge. Ce n'était pas la Ligne Verte, mais un film pornographique !!
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Heïana crut bien qu'elle allait s'étouffer avec le kit-kat qu'elle était en train de déguster lorsque la première scène vraiment hot débuta, c'est-à-dire des caresses vraiment très - trop - poussées pour être diffusées sur un si grand écran ! Mais ça existait, des cinémas diffusant de tels films, ou bien c'étaient les employés qui s'amusaient à leur faire une blague ? Ou le dernier projectionniste s'était regardé le film et avait oublié de retirer la bande ... Mon Dieu. Alors ça, c'était incroyable; la Tahitienne n'aurait jamais imaginé un seul instant que cela lui arriverait un jour. Sûrement en rirait-elle sous peu, mais pour l'instant elle ne pouvait être qu'affreusement gênée, détournant les yeux de l'écran, ses joues couleur coquelicot. C'est joli un coquelicot hein, mais c'est une fleur, et une fleur c'est fait pour être dans un champ, sur un bas-côté, dans un fossé ou tout au plus dans un vase, pas sur les pommettes d'Heïana ! En plus les dialogues étaient nuuuuls mais nuuuuuuls. Vous savez quelle avait été l'une des premières phrases de "drague" de l'une des actrices pornographiques ? Un pigeon c'est plus con qu'un dauphin d'accord... mais ça vole. Mais c'était dingue ! A croire que c'était une remasterisation de la célèbre émission Kamoulox de Kad Mérad et Olivier Baroux ! Heureusement, la seule autre personne présente dans la salle sauva Heïana de cette désastreuse et incongrue situation, lui proposant de sortir de la salle. Levant les yeux vers celui qui avait eu la plus grande rapidité de réaction - sûrement était-elle plus fatiguée qu'elle ne l'avait pensé de sa nuit de garde - la métisse franco-australienne répondit: Je vous suis. Elle rangea sa gourde d'eau dans son sac, enfila à nouveau son perfecto noir sur ses épaules dénudées par son haut rouge, prit ses paquets de kit-kat dans une main après avoir vérifié qu'ils étaient bien fermés, et elle se leva.
Ni une, ni deux, les seuls spectateurs présents dans la salle la quittèrent, laissant le film se dérouler avec pour seuls visionneurs les sièges vides. Une fois retrouvée la lumière du couloir, la jeune femme aux yeux vert forêt soupira, tourna la tête vers l'inconnu... Et éclata de rire. Un rire bref, mélodieux, sincère. Je n'aurais jamais cru tomber sur un film comme ça ici, donna la demoiselle en explication de son hilarité. Les rougeurs sur ses joues avaient pratiquement disparu, dissimulant bien la gêne qu'elle avait ressenti quelques instants plus tôt. Elle s'approcha un peu plus d'un panneau numérique exposé en hauteur, et qui donnait les titres de films. Il était bien marqué "La Ligne Verte" en gros mais il semblerait bien qu'un détail n'avait pas sauté aux yeux des deux protagonistes lorsqu'ils avaient fait leur choix. Sous le titre, en plus petit, était écrit "Interdit aux moins de 18 ans". Ah. Tout prenait sens alors. La jeune femme haussa les épaules, tant pis pour les huit euros de la séance; cela lui fera un drôle de souvenir pour les années à venir, et de bonnes crises de rire lorsqu'elle le raconterait à ses proches. Se retournant vers l'inconnu, les yeux pétillants d'amusement, elle lui proposa: Vous avez une idée, une solution de repli ? Je ne me sens pas prête à aller me coucher tout de suite.
Avant d'avancer dans le couloir pour se rendre vers le hall d'accueil du cinéma, et par la même occasion de la sortie, la jeune femme se présenta, tout sourire, alors qu'elle observait son interlocuteur. Je m'appelle Heïana Brook, et vous ? Le contexte de leur rencontre était assez singulier, il fallait bien l'admettre. Mais après tout, pourquoi pas ? C'est parfois aux moments les plus inattendus que "l'on vit sa meilleure vie", comme diraient certains. Une expression de jeun's, que sa soeur lui sortait souvent depuis quelques mois; à force, l'aînée l'avait retenue. En tout cas, l'homme qui lui faisait face semblait plutôt amical; en tenue décontracté, il semblerait qu'il était venu ici lui aussi pour ne pas avoir à se prendre la tête et s'octroyer une pause détente. Probablement avait-il quelques années de plus qu'Heïana - et quelques bons centimètres aussi - mais pas assez pour que cela influe vraiment en quoi que ce soit sur ces premières minutes passées ensemble. Sa musculature était très nettement visible sous son tee-shirt, amenant la jeune femme à se demander quel sport il pouvait bien pratiquer pour avoir un si beau tracé abdominal. Pour sa part, hormis la danse et plus particulièrement la pratique du Tamure, le sport n'était pas une passion pour la jeune femme. Beaucoup de marche, une séance ou deux d'Ori Tahiti par semaine, un peu de vélo aux beaux jours, des baignades dans la mer ou dans des lacs ponctuellement, et de temps en temps des passes amicales de tennis de table, de badminton ou de volleyball, voilà à quoi se résumait l'activité physique d'Heïana. D'ailleurs, cela se voyait lorsqu'elle découvrait un peu plus son corps: sa taille était fine, son ventre légèrement musclé sous la mini couche de gras qu'elle appelait généreusement sa "bouée de sauvetage", des fesses plutôt musclées et rebondies, des jambes assez fines. Une silhouette assez équilibrée, en fait. La franco-australienne n'était donc pas du tout sédentaire, mais ce n'est pas elle que l'on croiserait dans des salles de musculation, ou à courir des marathons, ça non.
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Eh bien, quelle drôle de nuit ! Tomber sur un film porno de mauvais goût - quoique, Heïana ne s'y connaissait pas dans ce genre cinématographique, peut-être s'agissait-il d'un véritable chef-d'oeuvre dans le monde des films de fesse après tout - en place et lieu de ce qu'elle avait entendu parler, d'un véritable bijou du septième art, c'était assez... amusant ? Étrange ? Totalement loufoque ? Sûrement un peu de tout ça. Heureusement, la Tahitienne se retrouvait en compagnie d'un homme semblant tout sauf bizarre. Bon, il était habillé de manière très décontractée, en jogging et veste de sport, mais en même temps, qui allait s'habiller en smoking à cinq, six heures du matin ? Il avait eu bien raison de se vêtir à la cool, d'autant plus pour venir profiter d'une séance de cinéma, se dit la jeune femme. Et de toute façon, elle n'était personne pour avoir à juger des goûts vestimentaires de chacun. Tout cela pour dire que ce charmant homme l'invitait à aller boire un café, ou un thé selon sa convenance ! Au vu de la situation actuelle, rien n'aurait pu plaire davantage à Heïana, qui opina du chef avec un air enchanté. Ce sera parfait ! Je vous suis. Et ainsi, moins de trois minutes parcourues à pied après cette prise de décision, les deux parfaits inconnus se retrouvèrent dans le coffee choisi par Caïn, car tel était le prénom qu'il portait. La Vahine avait été surprise, il s'agissait là d'un nom bien peu courant, voire même quasi-inexistant. Il était de mémoire le premier à porter ce prénom, parmi toutes les personnes que la brune avait pu un jour rencontrer. Mais le plus comique dans tout ça, était de connaître un autre garçon, qui lui s'appelait Abel. Oui vraiment, la Vie aimait jouer de drôles de tours parfois, et avait indéniablement son propre sens de l'humour. Après avoir zyeuté rapidement la carte des boissons, a jeune femme demanda à son interlocuteur de lui prendre un thé blanc à la pêche: moins de théine que dans ses alter-ego vert ou noir, cela ne l'empêcherait donc pas de s'endormir d'ici quelques heures. Et le petit côté fruité ne serait pas pour lui déplaire, ça non.
Merci beaucoup pour le thé, sourit la métisse franco-australienne à Caïn lorsqu'il arriva avec les boissons en main, et qu'il s'assit face à elle. Avec gratitude, elle prit la tasse et trempa ses lèvres dans l'eau infusée qui se révéla être chaude juste ce qu'il fallait: température assez élevée pour réconforter le corps tout entier de cette nuit fraîche, mais juste tempérée ce qu'il faut pour ne pas se brûler le palais. Une lueur joueuse, malicieuse passa dans les yeux vert forêt d'Heïana à la question de l'amateur de café, et elle lui demanda sur un ton taquin: Qu'est-ce-qu'une "femme telle que moi" ? Ahah, voilà de quoi embarrasser, ou du moins décontenancer, déstabiliser à peu près n'importe qui, à moins que l'homme lui faisant face ait une idée bien précise de ce qu'il avait voulu faire comprendre à travers ces mots-là, ou bien s'il possédait une assurance sans pareille. Quelques secondes de silence passèrent, que lui répondrait Caïn ?
Reposant sa tasse dans sa soucoupe, Heïana laissa échapper un rire clair d'entre ses lèvres. Elle replaça derrière son oreille droite une mèche rebelle de ses cheveux, qui si elle avait été plus courte, ce serait courbée au point de dessiner un accroche-coeur, comme sa grand-mère appelait si joliment ce phénomène. La Polynésienne assuma finalement ses paroles audacieuses en une excuse plus hilare qu'autre chose: Pardon, je suis d'humeur joueuse. A vrai dire, je sortais du travail, et la fatigue n'étant pas encore présente... Me voilà au cinéma, à vouloir voir La Ligne Verte, et ayant fait l'erreur de ne pas lire les toutes petites lignes. La brune soupira, ajoutant, mi-dépitée mi-amusée: Désormais, il faut faire attention à tout; déjà que peu lisent les contrats et leurs milliers de conditions, ou les notices médicales et leurs effets secondaires alors s'il faut prendre garde aux notes dans les cinéma... On ne sera pas les derniers à se faire avoir ! La maïeuticienne reprit alors quelques gorgées de son thé blanc, profitant de cette rencontre fortuite avec un parfait inconnu. Qui aurait cru que la nuit se déroulerait ainsi, à prendre une boisson avec un homme à six heures du matin ? Certainement pas Heïana. Et vous ? Vous ne trouviez pas le sommeil ?
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Heïana sourit, plus qu'amusée, lorsque l'homme face à elle lui retourna la question; habile. Cependant, elle ne l'avait interrogé que pour le taquiner, et ne risquait pas de s'offusquer de quoi que ce soit. C'est bien pour cette raison qu'elle s'excusa, sans se départir de sa mine malicieuse. Elle but tranquillement quelques gorgées de thé alors que son interlocuteur, qui s'était présenté sous le nom de Caïn, lui racontait avoir lui aussi travaillé de nuit. Curieuse, la jeune femme demanda sans détours: Vous travaillez dans quoi ? Mais elle n'allait pas le laisser sans plus d'informations de sa part, aussi ajouta-t-elle aussitôt: Pour ma part, je suis sage-femme. Bon, pas la peine de dire où et tous les détails, après tout elle ne connaissait pas vraiment l'homme lui faisant face. Et puis, il n'y avait pas dix mille autres maternités en dehors du St Vincent Hospital, si ce n'est quelques petites structures indépendantes, et encore. Elle repensa un instant au film: quelle déception de ne pas avoir pu découvrir la véritable adaptation cinématographique du livre culte de Stephen King ! Autant elle n'irait pas voir Ça et Ça 2, les films d'horreur, très peu pour elle merci bien, autant celui-là devait valoir son pesant d'or ! Tant pis, elle le téléchargerait sur internet ou dénicherait le DVD quelque part, s'il fallait en passer par là. La Tahitienne se surprit à bailler, posant sa main devant sa bouche juste à temps. Maintenant qu'elle ne se trouvait pas face à un écran émettant de la lumière bleu, ni des sons, des bruitages et de la musique plein les oreilles, la fatigue la rattrapait. Elle n’allait sûrement pas tarder à trouver le véritable manque de son lit. Lorsque Caïn exprima sa surprise quant à la diffusion d'un porno dans une salle de cinéma, la jeune femme s'exclama, tout à fait d'accord avec lui: Je trouve ça super bizarre aussi ! Puis, pensive, elle réfléchit quelques secondes avant de proposer: Peut-être que c'est l'horaire qui fait qu'ils passent ce genre de films ? Après tout, je n'en sais rien, je ne suis jamais allée au cinéma passé minuit, alors vers cinq heures du matin...
Les deux papillons de nuit continuèrent à discuter quelques minutes encore; surtout des banalités au final, mais de quoi passer une fin de soirée - ou de nuit - en agréable compagnie. Cependant, l'heure tournait, et les premiers rayons de soleil commencèrent à pointer le bout de leur nez. Lorsqu'elle s'en rendit compte, Heïana vérifia l'heure sur son portable: six heures trente passées ! Depuis qu'ils avaient décidé de partir de la salle de cinéma, il s'était écoulé plus d'une heure. Il était temps qu'elle rentre; quitte à ne pas pouvoir regarder La Ligne Verte, autant se reposer jusqu'au prochain round à la maternité. Son thé fini depuis belle lurette, la jeune femme déclara: Je vais vous laisser; Morphée m'appelle. Après des au-revoirs en bonne et due forme, et lui ayant laissé son numéro, "au-cas-où il voudrait se faire une véritable séance cinéma en pleine nuit" la Tahitienne quitta donc le café, rentrant chez elle après cette étrange, mais agréable fin de nuit.