The horse whisperer | priam

Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyMer 3 Juil - 9:52

The horse whisperer

@Priam Oowatie

Los Angeles, 2015.
I've spent most of my life riding horses. The rest I've just wasted. - Une compétition importante aujourd’hui, un Grand Prix ou un championnat Charlie n’a pas vraiment écouté. Sa mère lui rabâche les oreilles avec depuis des mois ce qui ne fait qu’augmenter le stress de la jeune femme à fleur de peau. Elle lui rappelle depuis des mois de bien se nourrir, de bien s’hydrater et de surtout ne pas stresser car le cheval le ressentira lui aussi. Elle lui répète aussi qu’elle n’aura qu’une seule chance d’accéder à son rêve, que sinon les portes se refermeront pour les années à venir et qu’elles auront fait tout ce chemin pour rien. Oui, sa mère s’inclut dedans ; elle qui n’a jamais pu faire de compétitions de cso en si haut niveau elle vit son rêve via les yeux de sa fille. C’est elle qui porte les cocardes et les coupes sur toutes les photos post compétition, c’est elle aussi qui s’occupe de tout dépoussiérer quasi quotidiennement. Charlie n’a pas un esprit de compétition inné, elle le tient seulement de dix neuf années à côtoyer sa mère et à devoir parcourir les quatre coins du monde le temps d’un week end pour un concours dont elle ne comprend pas réellement l’intérêt. Cette semaine elle a raté plusieurs jours de cours pour pouvoir bien préparer la compétition, pour se rendre à Los Angeles quelques jours avant pour se préparer elle et le cheval. Sa mère a changé ses plans à la dernière minute et lui a acheté un sauteur au sang chaud alors qu’elle pensait monter sa jument de toujours, pas la plus grande ni la plus agile mais un véritable coeur entouré de poils. Le seul point positif dans toute cette histoire c’est que Priam habite aussi à Los Angeles et qu’ils pourront passer quelques heures ensemble ; chose que la mère Villanelle désapprouve fortement en raison des cheveux longs de son ami. Il lui en faut peu pour renier les gens à cette femme, alors Charlie ne tente même pas d’argumenter et s’en va quand même chez lui pour prendre une bouffée d’air frais et ne plus parler chevaux pendant des heures. lls sont dans la même compétition mais pourtant elle ne ressent pas le besoin de le battre et espère au contraire que ce sera lui le vainqueur, parce qu’il aime réellement ce qu’il fait et qu’il est doué avec les chevaux. Il mériterait de gagner, bien plus qu’elle.

Malheureusement elle arrive sur place avant lui le jour J et c’est avec des mains tremblantes qu’elle attrape le licol de son pur sang anglais pour le faire sortir du van. Ne pas stresser pour ne pas faire stresser le cheval à son tour, c’est déjà fichu. Le regard perdu dans le vide et sans aucune expression elle est en route vers les paddock pour préparer sa monture. Si il y a bien une chose qu’elle pense pouvoir réussir sans trop s’avancer, c’est le panser et lui mettre une selle. Elle fait abstraction de sa mère insultant tout le personnel du pays et continue son chemin, à la recherche de Priam. Il serait le seul capable de la rassurer sans même essayer de le faire. Ils parcourent les routes ensemble depuis tant d’années, ils ont vécu des victoires et des défaites, des chutes et encore des chutes et pourtant ils sont toujours là, toujours vivants.
Sa monture attachée aux barreaux, Charlie commence à tâtonner dans sa malette en quête des bons outils pour le brosser une ultime fois avant le championnat. Dans les compétitions ce moment où elle doit prendre soin de son cheval reste son préféré, elle peut laisser sa main courir le long de sa colonne vertébrale et lui caresser doucement le front avant que tout ne s’accélère. La jeune femme finit par terminer la phase de soins sans avoir vu de Priam à l’horizon, sans doute s’est il installé plus loin, ce n’est pas si grave. Le licol est devenu une bride et il s’agit désormais pour tous les concurrents d’aller préparer le chemin du concours de saut. Elle reconnaît au loin les longs cheveux noirs et lisses et se rapproche d’eux en courant, retrouvant par la même occasion son sourire si caractéristique sur les lèvres. D’un coup de hanche bien placé elle le pousse sur le côté et s’immisce à sa gauche. « Monsieur Priam Oowatie, essayeriez vous de vous cacher de votre adversaire la plus redoutable ? » Elle rigole avant même d’avoir pu terminer sa phrase.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyJeu 4 Juil - 20:14

Priam

&

Lukà

the horse whisperer
Tu appréhendes sereinement cette compétition, Priam. Ce n’est qu’une de plus, cette année, pas de quoi en faire tout un foin n’est-ce pas ? Et encore ; ça n’est pas la plus importante à laquelle tu as participé. Tu ne seras pas auréolé de succès si tu te classes très bien, le prix obtenu ne sera qu’un chiffon parmi tant d’autres. Cela dit, toute expérience dans le milieu est bonne à prendre et c’est toujours un chouette moment à passer, non ? Tu rencontres des gens, tu te fais connaître indirectement… tout simplement, tu montes à cheval, tu vis ta passion auprès d’autres personnes qui elles aussi adorent cela.

Aujourd’hui, la compétition se passe dans un des plus grands centres hippiques de Los Angeles. Tu y es déjà allé plusieurs fois, tu commences à connaître le personnel. Tes parents aussi, d’ailleurs, comme quoi les relations jouent beaucoup. Sur différentes catégories et hauteurs, tu t’es inscrit à la plus ardue, fidèle à ton palmarès déjà établi depuis plusieurs années. Tu es d’ailleurs l’un des premiers à passer mais ça ne te dérange pas. Certes, tu as moins de temps de préparation – mais en as-tu vraiment besoin ? – mais les spectateurs seront plus attentifs au spectacle que tu leur donneras. Aussi, tu auras bien moins le temps de te ronger les sangs. Tu as toujours aimé débuter une compétition ; sans être le premier – qui est un stress immense par contre – tu t’y sens mieux et tu as le loisir d’observer ensuite la prestation de tes camarades. Arme à double-tranchant ceci dit ; il n’est jamais facile de se voir dépasser par le petit nouveau arrogant du coin.

Tu es arrivé plusieurs heures à l’avance et as fait le tour des personnalités que tu connais dans les environs. Tu as également bu un coca à la buvette et a acheté à la petite boutique du centre quelques biscuits pour récompenser après coup ton fidèle compagnon. Puis, tu l’as rejoint pour lui procurer quelques soins bien nécessaires avant le début de la compétition. C’est un moment important où il faut mieux ne pas te déranger – car tu pourrais te montrer agressif, même si Dieu sait à quel point il n’est pas difficile de t’énerver – jusqu’au moment où tu rejoindras la sellerie. Pendant ces quelques minutes complices, tu n’écoutes et ne vois rien d’autre que ton cheval. Celui qui t’accompagnera une fois encore vers – tu l’espères – une jolie victoire méritée. Tu as à l’avance regardé la liste des concurrents ; beaucoup de têtes connues – dont ton amie Charlie, mais d’ailleurs où est-elle ? – mais aussi quelques noms étrangers. Tu t’en méfies. Tu n’as guère eu le temps de te renseigner sur eux sur Internet, mais une chose est sûre : tu les observeras encore plus attentivement que les autres quand leur tour viendra.

On a l’esprit de compétition ou on ne l’a pas. Toi, c’est poussé à son paroxysme, si bien que tu en deviendrais chiant pour certains.

Est venu l’instant où, les préparatifs terminés, le petit groupe de jeunes dont tu fais partie se dirige vers la piste pour y faire une reconnaissance de parcours. Moment extrêmement important où tu devras faire jouer ta mémoire pour être sûr de ne pas te tromper – la victoire te passerait alors sous le nez et le ridicule te tomberait sur la tête tel une chape de plomb. Assuré, le visage froid et sérieux, ton pas t’y mène. Pas pour longtemps.

Tu es repoussé sur le côté et alors que tu ouvres la bouche pour t’exclamer d’une façon outrée et sans doute lancer quelques insultes – ta grande passion – tu reconnais la coupable : ton amie Charlie. Elle est là, elle est présente, elle n’a pas oublié ce rendez-vous incontournable ! Ton début de colère s’envole aussitôt et tu l’entoures de ton bras pour déposer un baiser sur sa tempe affectueusement. Tu l’aimes bien Charlie, c’est une chouette fille, très sympathique, et l’une des seules qui te tire des sourires sincères. Tu apprécies réellement sa présence et tu espères que cette compétition conduira à un after.

« Yo ! Effectivement ; je te fuis comme la peste, t’as marché dans le crottin je crois. »

Tu lui fais un clin d’œil amical avant de fourrager rapidement ses cheveux. Toi, alors que vous marchez, tu attaches les tiens pour ne pas qu’ils te gênent lorsque tu monteras.

« Je suis content mais pas étonné de te voir ici ! » lances-tu encore.

Avant de te taire. Vous parlerez plus tard, vous aurez tout le temps pour cela, pour vous amuser de vos prestations respectives, pour vous chambrer gentiment et vous pousser dans la paille. Comment ça c’est gamin ? Point du tout. Mais pour le moment, tu dois écouter les instructions données d’une voix forte par un homme âgé sur le déroulement du concours et l’ordre des obstacles. Tu es pressé que ça commence.


Dernière édition par Priam Oowatie le Ven 5 Juil - 0:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyVen 5 Juil - 0:05

The horse whisperer

@Priam Oowatie

Sa main vient s’enrouler autour des épaules de Charlie et elle fait de même pour la sienne, souriant comme une enfant alors qu’il la salue d’un doux baiser sur la tempe. Il est bien plus doux qu’elle, c’est au moins une chose dont ils peuvent être certains. « Yo ! Effectivement ; je te fuis comme la peste, t’as marché dans le crottin je crois. » Elle est la peste et lui son choléra préféré, ils semblent se compléter plutôt bien, entre deux cavaliers. Habituée de ses frasques elle se contente de lui tirer la langue non sans ajouter quelques postillons dignes des grandes dames. Une vrai lady madame Villanelle, vraiment, à n’en pas douter. Ajoutons y un baise main et la voilà bonne à marier au meilleur parti du pays, à qui elle ferait vivre un enfer rien que par ses goûts alimentaires et son désir de non conformisme. Voir Priam attacher ses cheveux lui rappelle soudain qu’elle aussi a une longue chevelure à venir discipliner. Elle redevient sage à son tour et lâche l’épaule de son adversaire, venant attacher ses cheveux roux dans une queue de cheval basse de manière à ce que cela ne gêne pas le port de la bombe. Finalement leurs petites blagues s’arrêtent là parce qu’au delà d’être deux éternels enfants ils sont surtout deux compétiteurs dans l’âme pour qui perdre une seule compétition reste impensable. L’équitation est un sport d’autant plus complexe qu’il est impossible de se reposer seulement sur ses propres capacités, le cheval fait lui aussi parti intégrante de l’équation et son bien être n’est pas à négliger. Comment se sont cassés une patte et ont fini à l’abattoir, combien ont fait une crise cardiaque et n’ont même pas eu besoin d’être piqués ? Beaucoup trop, beaucoup trop.
Les instructions débutent au haut parleur et le coeur de la rousse s’emballe déjà. Elle a l’âme d’une compétitrice mais seulement si elle y est forcée, sinon elle préfère largement se contenter à son petit train train habituel et si elle pouvait seulement monter les cheveux dans le ranch familial c’est ce qu’elle ferait. Sa mère continue de l’inscrire sur tous les continents et elle de suivre docilement dans l’espoir qu’un jour tout s’arrêtera gentillement. It won’t. Leurs bottes foulent le sable lisse et un troupeau de candidate tente de se souvenir de la bonne suite des obstacles. Chacun a sa propre technique, beaucoup ont leurs lèvres qui bougent trahissant un décompte dans leur tête. D’autres ne savent pas être discrets et comptent à voix haut, Charlie fait un croche patte “non voulu” à l’un d’eux. Oups, maintenant il va pouvoir fermer sa gueule au moins s’il perd trois dents. Les minutes défilent, la tension ne fait que s'accroître alors qu’à nouveau Charlie n’arrive pas à retenir la combinaison des obstacles. Elle n’y arrive jamais, elle stresse toujours beaucoup trop pour arriver à se calmer et prendre son temps. On leur annonce que le temps imparti est écoulé, c’est trop tard. Elle passe vers le milieu de la liste, elle apprendra en voyant les autres faire ; elle se rassure avec ce qu’elle peut, hein ? Priam passe avant, bien avant, elle l’a vu sur la liste. Il s’en sortira bien lui, comme toujours.

Chacun récupère sa monture et s’échauffe dans la carrière non loin de la principale, Charlie tente de calmer son hongre au sang chaud. Elle n’est pas habituée à gérer ce genre de cheval, tous ceux qu’elle a monté en compétition jusqu’alors étaient doux et attentifs, lui semble vouloir la faire dégager de son dos dès que l’occasion se présentera. Et il le fera, à n’en pas douter. Il botte aussi tout ce qui s’approche à moins de dix mètres de lui la sale bête. La carrière se vide petit à petit alors que les concurrents commencent à passer et que les suivants font la queue. Villanelle a échauffé son cheval à quelques sauts de taille moyenne et à toutes les allures, il est temps pour elle d’aller observer la concurrence. Priam s’apprête à passer juste après et leur regard se croise l’espace d’un instant. Elle l’encourage d’un clin d’oeil et d’un grand sourire ; un sourd “tu vas tous les défoncer” qu’elle pense réellement au fond d’elle.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyVen 5 Juil - 0:54

Priam

&

Lukà

the horse whisperer
Toujours la même rengaine, bla bla bla… tu es fatigué d’entendre, compétition après compétition, les mêmes choses. Toi ce que tu veux, c’est de l’action, de la vraie ! Et tant pis pour ceux qui sont trop lents pour retenir le parcours ! Monter à cheval n’est pas simplement se laisser porter, et beaucoup l’oublient. Il en faut dans la caboche. Un minimum. Tu juges, tu sais que ça n’est pas bien, mais tu peux difficilement t’en empêcher.

Cet interminable moment se termine enfin et vous regagnez vos montures qui attendent sagement. Tu mets le mors à la tienne, peu pressé – alors qu’en étant l’un des premiers à partir, le temps t’est compté – et montes enfin en selle. Il est temps d’aller vous échauffer pour maximiser vos chances de victoire et éliminer un peu les risques de blessure. Au passage, parce que tu as peur de ne plus la croiser, tu embrasses le front de ton amie Charlie en lui souhaitant une bonne chance également. Tu ne voudrais pas qu’elle te batte, mais c’est mieux elle qu’un petit nouveau, non ? Vous arrivez sur la piste en question, quelques cavaliers sont déjà présents. À ton aise, pour ne pas faire de mal à ta monture, tu débutes. De petites barres sont passées sans trop de problème. Des plus grandes viennent ensuite. Le premier est appelé, c’est bientôt à toi.

Au pas, tu te rends à l’entrée de la carrière qui te verra réaliser cette compétition. Le stress commence à monter en toi, mais adepte du poker face et du calme olympien même dans les pires moments, ton visage n’exprime rien, et tu espères que ton cheval ne ressent rien. Celui devant toi a presque fini. Trois obstacles… deux obstacles… un… la barre tombe. Dommage ! Mais si tu en crois tes chances, face à toi, ce jeune blond à la mine déconfite est d’ors et déjà éliminé. Un sourire narquois apparaît sur tes lèvres, tu le regardes passer sans un mot. Ton nom est appelé. D’un léger coup de talon, tu t’avances.

Comme il est d’usage, tu salues le jury et la compétition commence. Le cheval galope modérément, vous abordez le premier obstacle sans souci. Les trois suivants également. Au cinquième, la barre tremble mais ne tombe pas. Même chose au sixième. Tu te concentres au maximum car ce n’est pas le moment de flancher. Les gens dans les tribunes retiennent leur souffle. Tu n’aurais pas aimé que tes parents voient ça – et heureusement, ils ne sont pas présents aujourd’hui – car ils auraient sans doute soufflé par les narines. Dernier obstacle… et c’est une réussite ! Tu soupires de soulagement alors qu’un immense sourire apparaît sur ton visage. Meilleur temps, en plus ! Bon, rien n’est encore joué, beaucoup de concurrents sont encore à découvrir, mais tu es fier de toi. Ça s’annonce bien !

Tu retournes à l’écurie, descends de cheval et retire tout cet attirail trempé de sueur. Tu le félicites, bien sûr, le laisses boire et lui offres des friandises. Tu passes un bon moment avec lui, à vérifier d’une part qu’il n’a rien, à lui prodiguer de la détente d’autre part. Enfin, tu peux le quitter pour aller voir les autres personnes évoluer sur la piste. Une jeune femme au teint mat vient de faire tomber deux barres. Quel dommage ! Tu te demandes si tu es toujours premier. Avec étonnement – la blague – tu constates que oui, que le panneau d’affichage affiche toujours ton temps et ton score. Que tu es fier de toi et de ton cheval ! Une monture que tu dresses depuis des années, avec qui tu partages énormément. Vos efforts ont été récompensés une fois encore.

Tu es sur le bord de la piste, aux premières loges. Bientôt, ça sera le tour de ton amie. Un sourire fleurit sur tes lèvres. C’est la seule concurrente que tu apprécies sincèrement et que tu ne redoutes pas dans la jalousie et le mépris. Tu te fiches du résultat. Tu espères qu’elle passera juste un bon moment.

@Charlie Villanelle
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptySam 6 Juil - 7:40

The horse whisperer

@Priam Oowatie

Elle aurait dû s’en douter que quelque chose allait mal se terminer. Elle aurait dû voir savoir que son cheval n’allait pas arrêter de piaffer une fois qu’ils auraient changé de carrière ; elle aurait su savoir qu’elle n’est pas aussi bonne cavalière que sa mère le clame haut et fort. Par dessus tout, elle aurait dû savoir quand s’arrêter, elle aurait du connaître ses limites parce que c’est le b.a.-ba du métier. L’important n’est pas de savoir qui sautera le plus haut ou qui sera le plus rapide, l’important c’est seulement de savoir qui aura la plus belle cohésion avec son cheval, quel sera le plus beau duo, le plus harmonieux. Définitivement pas celui de Charlie et alors que c’est à son tour un voile se déplace devant ses yeux. Priam a fait un très bon temps et sa seule lubie devient celle de le battre. Une simple pression des talons et son cheval répond par un galop bien plus rapide que ceux des entraînements, bien plus incontrôlable aussi. Lui aussi veut gagner, à n’importe quel prix. D’abord légèrement projetée en arrière la rousse se rattrape presque aussitôt et recentre son point de gravité légèrement vers l’avant, se soulevant à peine de la selle lorsque son duo vole pendant les obstacles. Les virages sont serrées et elle manque la syncope à chaque fois qu’elle perçoit un sabot qui perd prise et commence à glisser. Il n’en est rien et les obstacles s’enchaînent sans plus de difficulté. Leur spectacle est assez brouillon et heureusement que personne n’a à les noter pour ça. Sa monture veut gagner elle aussi, voilà pourquoi elle est encore plus à vif que dans la carrière. Sa mère ne lui a pas seulement acheté un sauteur, mais un sauteur né pour la compétition, un sauteur qui ne vit que sous le feu des projecteurs et une foule immense. Il sait quand est ce qu’il ne s’agit que de s’entraîner et quand est ce qu’il s’agit de gagner.
Il sait aussi quand est ce qu’il s’agit d’abandonner la partie. Le dernier obstacle est à abandonner. Deux verticals à quelques foulées l’un de l’autre, prévus pour les chevaux à une allure plus réduite, le sien ne peut pas engager la dernière foulée nécessaire et se déporte violemment sur la gauche. Il ne franchit pas l’obstacle ; elle si, contre son gré. Ses pieds se détachent des étriers, ses mains lâchent les rênes et elle se retrouve à orchestrer un vol plané. Au sol, la tête par terre et le sable dans la bouche, elle ne pense d’abord à rien. La terre semble rapidement tourner autour d’elle, le choc a annihilé son ouïe pour quelques secondes mais rien de grave. Tous les cavaliers tombent un jour, ils apprennent à se relever et à remonter en selle. Ce n’est pas sa première fois, ce sera cependant la dernière. L’instinct la pousse à utiliser son coude pour se relever mais son corps ne lui obéit. Elle tente à plusieurs reprises, une, deux, trois, quatre fois. En vain. Son bras lui répond bien mais dès qu’elle tente de s’appuyer dessus il ploie aussitôt. Elle a mal mais rien d’alarmant, elle vient de chuter de deux mètres c’est normal après tout ; elle aura un bleu. Sans un mot elle utilise donc son autre bras pour se relever et cette fois ci la douleur est lancinante alors qu’elle aurait voulu se mettre en position assise. Non, ce n’est pas qu’un bleu. Elle n’arrive pas à s’asseoir et le bas de son dos lui fait mordre la poussière. Charlie n’arrive pas à garder cette position une seule seconde et se recouche aussitôt au sol sur le dos, en profitant seulement pour détacher sa bombe. Son visage est crispé d’innombrables grimaces, accentuées alors qu’elle tourne la tête vers les gradins et ne voit que de la déception dans le regard de sa mère. Elle a encore échoué.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyDim 7 Juil - 0:40

Priam

&

Lukà

the horse whisperer
Tu es bien incapable de regarder un concurrent sans critiquer, Priam. Tu es expérimenté et si tu n’es toi-même pas parfait – mais qui l’est en même temps – tu as toujours un petit commentaire à faire. Tu scrutes tout : la tenue, la position du corps et des jambes, la longueur des reines, l’entretient du cheval, le visage du cavalier… celui-ci par exemple, on dirait qu’il a fait dans son pantalon et ça te fait intérieurement ricaner. Sa prestation n’est pas ouf, rien de transcendant. Tu commences à t’ennuyer un petit peu. Un des désavantages encore de passer dans les premiers, c’est qu’il faut attendre, et l’attente est souvent longue.

Regain d’intérêt quand c’est le tour de Charlie. Tu te redresses, prêt à scruter chacun de ses mouvements. Son cheval est très bon tu en as conscience. Il pourrait créer la surprise alors tu vas devoir faire attention à tes fesses. Sa prestation commence et tu ne la lâches pas des yeux. C’est comme si tu étais sur l’animal avec elle, tu es transporté. C’est très bien ce qu’elle fait même si ça manque de classe. Qu’importe, le résultat est là. L’équidé fonce comme l’éclair et avale les obstacles les uns après les autres. Tu serres les dents. Ça pue pour toi ça. Vivrais-tu enfin une défaite face à ton amie ? Arriveras-tu à faire face avec dignité ? À être content pour elle ? Il va bien falloir se forcer.

Puis quelque chose cloche. Elle est à la toute fin du parcours, et son cheval va toujours aussi vite. Ayant toi-même passé les sauts avant elle, tu sais que les deux derniers sont à aborder avec modération. Là, soit ça passe ou ça casse. Tu crains qu’il ne manque une foulée pour le second obstacle. Tu te mets sur la pointe des pieds. Elle passe le premier sans problème, mais pour le deuxième… elle y va seule. Ton menton tombe par terre. Bordel. Elle est tombée. Elle a chuté. Elle est dans le sable. C’est fini pour elle. Elle a perdu, mais tu n’es pas réjoui pour autant. Son canasson galope au loin, l’abandonnant à son triste sort et toi tu ne dis mot. C’est dommage, car elle avait pourtant très bien commencé ! Ton cœur se serre de tristesse. Sa mère que tu sais intransigeante va être si déçue ! Tu sais qu’elle va passer un sale quart d’heure mais tu n’y peux rien.

Toutefois, les secondes passent et tu ne la vois que peu remuer. Normalement, elle devrait déjà être debout. Tu attends, fébrile. Mais rien ne change, tu la vois tenter de se redresser mais sans succès. Tes sourcils se froncent. Il y a quelque chose qui cloche. Et personne dans l’assistance ne semble décidé à bouger son boule vers la jeune femme.

Toi tu n’hésites plus très longtemps et tu sautes par-dessus la clôture. Tu cours vers elle et une fois à sa hauteur tu t’agenouilles. Ton cœur bat trop vite, tu te rends compte que ça pourrait être grave et que tu as été lent à intervenir. Ta main se pose sur son front que tu trouves chaud. Tu l’aides à retirer sa bombe.

« Charlie ? C’est moi ; tu as mal quelque part ? Ça ne va pas ? »

Tu ne veux surtout pas la brusquer. Elle est peut-être en état de choc. Elle s’est peut-être cassé quelque chose mais ça serait dramatique, alors tu préfères ne pas y penser. Son cheval ne l’a pas piétinée, si ? Énervé, tu te tournes vers les spectateurs et le staff qui sont aussi réactifs que des larves.

« Bordel mais magnez-vous les fesses, elle est blessée, ça se voit pas ?! »

Toujours dans la finesse et l’élégance. Mais au moins, le personnel soignant se décide à bouger et tu t’écartes pour qu’ils puissent faire le travail, déçu. On te dit de sortir de la piste, ce que tu fais – avec la rage au corps – et non sans avoir murmuré une promesse à ton amie qui va mal :

« On se reverra vite ne t’inquiète pas ma belle... »

@Charlie Villanelle
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam EmptyDim 7 Juil - 13:07

The horse whisperer

@Priam Oowatie

Douleur lancinante dans le bas du dos, douleur lancinante dans l’épaule. Quelques secondes se sont écoulées depuis sa chute et cela ressemble à des heures. Elle sait qu’elle est encore anesthésiée par peu importe quelle prouesse du corps humain. Elle sait surtout que le pire est à venir. La douleur, le diagnostic, l’attente, le doute, les remords. Le regard accusateur de sa mère. Non, à vrai dire elle sait qu’elle se ment à elle même. Sa mère ne posera même pas le regard sur elle, elle ne s’abaissera pas à ça. Peu importe ce qu’elle a bien pu se casser cela signifie au moins deux mois sans monter à cheval et cela reste dans le meilleur des cas. Cela signifie qu’elle ne pourra se qualifier pour aucune grande compétition cette année. Son visage se crispe de douleur, ses mains attrapent des poignées de sable, ses ongles se plantent dans sa peau pour essayer de dévier la source de la douleur, l’atténuer. Rien ne marche. La musique est trop forte, le commentateur au micro s’emballe, les lumières lui brûlent la rétine. Les sabots de son cheval au galop martèlent le sol, elle jurerait tressauter à chacun de ses nouveaux pas.
La voix de Priam se rapproche de ses oreilles, il fait voler les grains de sable autour d’elle et surélève légèrement sa tête. Bien sûr qu’il allait être le premier sur place, c’est évident. Il est celui dont elle est le plus proche à douze mille kilomètres à la ronde. Ses lèvres bougent, elle les voit, mais elle n’arrive pas à comprendre ce qu’il dit. Il l’aide à retirer la pression qu'exerçait la bombe sur son crâne et elle semble souffler à nouveau. L’instinct la pousse à essayer de toucher la joue de Priam du bout de ses doigts mais son corps refuse de l’écouter. C’est cassé, définitivement cassé. Elle ne peut rien faire d’autre que lui sourire, tenter de lui dire par les muscles de son visage que tout ira bien, qu’ils prendront un verre en ville demain et qu’il lui racontera la fin de la compétition. Cela n’arrivera jamais, bien entendu.
Un brancard arrive à son secours, on le fait glisser sous elle pour limiter au maximum ses mouvements. Son cou est immobilisé, tout paraît si grave. Alors qu’ils la soulèvent, sa main vient frôler celle de son ami et le premier réflexe qui lui vient est de la serrer aussi fort que possible. Sans doute trop fort. Elle aurait aimé garder cette étreinte pour toujours mais on l’éloigne d’elle. On l’éloigne alors que c’est le seul qu’elle aurait voulu à ses côtés. Les yeux embués de larmes elle le laisse partir, elle se laisse porter à l’extérieur. On lui pose tout un tas de question auxquelles elle n’a pas envie de répondre, la rousse se mure dans le silence.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

The horse whisperer | priam Empty
Message(#)The horse whisperer | priam Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

The horse whisperer | priam