You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie

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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyMer 3 Juil 2019 - 20:41

You are my coming down and my solid ground@Charlie Villanelle
Réveil en sursaut, encore. Le corps tiraillé le douleurs improbables. Les sens en alerte, comme si à tout moment, on pouvait me passer à tabac. Instant de flottement. Je ne savais plus pourquoi j'avais si mal partout. Comme si chacun de mes muscles me hurlaient de ne plus bouger, le temps de trouver une solution à la douleur. Et puis, je passais une main sur mon front, mes doigts frôlaient le steristrip sur ma tempe... et tout revenait doucement. Non, ce n'était pas exact : tout revenait très brutalement. Trop brutalement. J'inspirais un grand coup, alors que la douleur s'estompait doucement. Alors que son poison se distillait dans mes veines encore endormies, encore égarées de sommeil. La raison de ma douleur portait un nom. Un prénom. La raison de ma douleur avait des caractéristiques physiques, un visage que je détestais et une voix que j'avais très vite appris à haïr. Plus âgé. Plus grand. Plus carré. Violent. Ma douleur avait pour origine John, l'ex-petit ami de Charlie.

John m'avait cassé la figure un jour de juin. Le jour de mon anniversaire - joyeux anniversaire, Léo ! Si ma mère connaissait le cadeau... Quelques longues minutes, plongé dans l'inconscient. Je m'étais réveillé avec un mal de crâne bien pire que celui de n'importe quelle gueule de bois. Charlie et Clément étaient à mes côtés, ce jour là. Eux et un membre du personnel médical. Je n'en avais pas parlé à ma mère - à quoi bon ? Je persistais à croire qu'elle n'aurait pas fait le déplacement. Depuis cet incident - que, et j'en étais bien conscient, j'avais largement provoqué; je vivais plutôt reclus dans ma jolie prison dorée : mon meublé confortable à Fortitude Valley. Charlie était venue squatter le canapé, aussi. Nous n'avions pas encore reparlé de John. Pas encore. C'était trop tôt. Ni elle ni moi n'étions prêts à en parler. Pourtant, j'avais très envie de retourner lui casser les dents, à ce sale type. Surtout parce que j'avais vu le bleu fleurissant sous l’œil de Charlie. Ce connard lui en avait retourné une belle, alors que je gisais probablement entre les tabourets de ce bar dans lequel j'étais venu chercher John. Notre aîné à tous les deux. Et moi, du haut de mon mètre soixante-dix, j'étais venu lui demander des comptes. L'idée était bonne, mais je ne faisais clairement pas le poids. Quand bien même, j'étais plutôt fier de mes agissements.

Fourbu, je finissais par gagner la cuisine, non sans avoir traîné plus de deux heures sur YouTube au fond de mon lit. Pain. Beurre. Confiture de framboise. Je me remplissais la panse d'un petit déjeuné consistant avant de rejoindre le salon, où dormait encore Charlie. En tout meilleur ami que j'étais, je me décidais à lui préparer le petit déjeuner. Ma cadette ne tarda pas à se réveiller. Je la rejoignais à pas de loup, munit d'un plateau couvert de vivres. « Le petit déjeuner de Sa Majesté est servi. », lançais-je doucement. Je posais le tout sur la table basse du salon, masquant une petite douleur d'un sourire. Tout doucement, je venais m'asseoir à côté de la rouquine, après avoir entrouvert les volets de mon appartement. « T'as pas trop mal dormi ? Je suis désolé, ce canapé c'est vraiment pas l'idéal. » Je m'excusais doucement en me massant la nuque. Charlie squattait chez moi depuis quelques temps. Je lui offrais tout naturellement le logis et le couvert, comme j'estimais cela normal. Elle et moi ne parlions pas de ce qui nous était arrivé. Pourtant, le sujet me brûlait les lèvres. Je me massais les doigts de la main, un a un. Mon poignet gauche me faisait encore mal, j'avais du mal à dessiner. « Ça va mieux, ton œil ? Je peux aller te chercher de la crème si tu veux. Ou de la glace. Mais c'est en bonne voie, ça ne va pas tarder à disparaître absolument complètement. » J'agrémentais mes mots d'un maladroit sourire. « Tu sais quoi, j'ai envie qu'on parte en voyage. On met les voiles, on va filer sur l'océan. Ou on fera du canoë. Par chez moi, y'a de jolis lacs. Tu mettras un chapeau, comme dans les vieux films: une bonnette. » Je hochais la tête, convaincu par mon idée. « Ou tout autre chapeau, d'ailleurs. J'aime bien les sombreros. » J'avais soudain envie de la dessiner avec un immense chapeau.
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyJeu 4 Juil 2019 - 2:22

You are my coming down and my solid ground

@Léo Ivywreath

Ils ne sont plus comme avant, ils ne sont plus réellement Bonnie and Clyde. Il y a Clyde d’un coté et Bonnie de l’autre, et tous les deux ont pris cher ; surtout Clyde. Quand on parle d’eux on parle seulement de leur duo, ils n’existent pas séparément. Il n’y a pas de B sans C, ni de C sans B. Pourtant ces derniers jours c’est ce qu’il se passe entre les deux meilleurs amis. Charlie dort sur son canapé et traîne sa carcasse dans tout l’appartement et Léo a à peu près le même programme. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes et ont bien du mal à garder fière allure, leurs blagues ont perdu de leur éclat. Les deux jeunes ne dorment même plus ensemble comme ils l’ont fait tant de fois par le passé, Charlie ayant prétexté que le canapé était bien assez confortable et qu’elle avait peur de lui faire mal dans un sursaut pendant la nuit. Ces excuses ne sont pas fausses pour autant mais la véritable raison c’est qu’elle n’a pas encore assez repris confiance en les hommes pour le moment, même son Léo. Si ils recommencent leur routine comme avant … non. Elle ne veut pas qu’ils recommencent tout comme avant parce que beaucoup trop de choses ont changé depuis. Il reste son Leoncino, il sera toujours Leoncino, mais désormais elle doit apprendre à rester en recul et le laisser voler de ses propres ailes. Il mérite de se poser, d’avoir accès à un bonheur durable. Elle y aura peut être droit avec Tim elle aussi, elle espère en tout cas. Elle ne l’a pas vu depuis si longtemps et ses yeux bleus lui manquent, ses yeux bleus et tout le reste. Peut être qu’elle oserait même dormir avec lui, qu’elle oserait prendre sa main dans la sienne le temps d’une nuit pour ne plus avoir à faire tous ces cauchemars, pour ne plus avoir à se réveiller en sueur et faire fuir tous les chats de Léo. Charlie se sent si mal et pour la première fois de sa vie elle n’ose pas en parler à son meilleur ami parce qu’il n’a pas encore besoin de porter son malheur. Cela ne lui a pas vraiment réussi la dernière fois et il est hors de question qu’elle fonde à nouveau en larme sur son lit d'hôpital.
Cette fois ci elle n’est pas réveillée par un énième cauchemar mais par la voix encore enrouée de son si cher ami. Les yeux encore fermés elle sourit déjà, parce qu’il réussira toujours à la faire sourire même quand rien ne va. Charlie relève la couverture sur elle et se met en position assise sur le canapé, les cheveux en bataille et les yeux encore à demi clos. Sa vision se rétablit au même moment où Léo s’asseoit non loin d’elle. En temps normal elle l’aurait remercié d’un bisou ou d’une étreinte (sans doute des deux à la fois) mais une fois encore tout a changé et elle craint de lui faire mal. Finalement elle se contente d’un merci prononcé du bout des lèvres, seulement rattrapé par le sourire enfantin qu’elle lui tend. « C’est pas le canapé que j’ai envie de balancer par la fenêtre » seulement le brûler « mais plutôt Machiavel qui a décidé que désormais il allait faire ses griffes dans mes cheveux. » Qu’elle tente de rigoler pour éviter le sujet, encore une fois. De toute façon Léo plonge la tête la première quelques secondes plus tard, il est trop tard pour y réchapper. « C’est juste un bleu mal placé et très très moche tu sais, c’est moi qui devrait te poser toutes ces questions Léo. » Elle est nulle à jamais lui montrer qu’elle se soucie de sa santé, à lui montrer qu’elle est derrière chacun de ses pas parce qu’elle a peur qu’une seconde d’inattention de sa part ne le laisse s’écrouler sur les sol. Elle guette chacun de ses réactions, chacun de ses gestes en quête de quelque chose d’anormal. En vain. Tout est devenu anormal, elle n’a plus aucun point de repère et il est devenu impossible de reconnaître son Léo derrière tout ce malheur. Elle rigole néanmoins à ses envies d’escapade, sachant au fond d’elle que ce n’est pas demain qu’ils partiront ; ni même le jour d’après. « Heureusement que l’aphantasie et moi on ne fait qu’un, j’ai même pas envie de savoir à quoi ressemble cette fameuse bonnette. » Le sombrero donne des envies d’escapade … si seulement elle avait le coeur à l’aventure. Elle prend une grande inspiration et se tourne vers son ami, prenant la main dans la sienne comme avant chaque moment important. Il sait qu’elle a toujours besoin de contact physique dans les moments de joie et ceux de peine, et ses doigts sont une des rares parties de son corps qui n’ont pas vraiment été amochées. « On partira où tu veux quand tu iras mieux Léo, tu choisiras. Le sommeil de l’Himalaya, le désert du Taklamakan, Cuba ... la Lune. Où tu veux. Mais avant faut que tu te soignes, hein ? » Elle se râcle la gorge et cesse son demi sourire lorsque ses yeux bleus croisent les vers de son ami. « Et avant, faut qu’on parle de ce qu’il s’est passé. Juste une fois, je suis désolée vraiment je … j’avais pas envie de t’en reparler ou de faire remonter les mauvais souvenirs mais faut qu’on tourne la page. » Elle voudrait enchaîner à propos de la conversation qu’elle a eu avec Primrose mais les mots restent bloqués dans sa bouche, elle n’a pas le force d’en parler avec autant de facilité qu’elle aimerait. Elle se retient même de vomir alors que son triceps droit se contracte et se décontracte frénétiquement à un rythme acharné sans qu’elle ne commande rien. Peut être qu’il aura la force qu’elle n’a jamais eu. Il est son seul espoir, comme depuis le premier jour il est le pilier sur lequel elle se repose. Même aujourd’hui alors qu’elle aimerait enfin lui prouver qu’elle a appris à se tenir seule, elle se repose sur lui et ses milliers de fissures.
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyJeu 11 Juil 2019 - 23:11

You are my coming down and my solid ground@Charlie Villanelle
Ma meilleure amie s'efforçait, tout comme moi, de cacher son espèce de mal-être. Malgré tout, nous savions tout deux que nous ne pouvions rien nous cacher l'un à l'autre. Ma rouquine préférée, avec ses cheveux en bataille, s'éveillait doucement sur son lit de fortune. Moi, j'évoquais le canapé, ce maudit canapé source de tant de gêne, de tant de moments partagés. Mon canapé, je l'aimais pourtant beaucoup... mais il fallait croire que l'amour que je lui portais n'était pas partagé. Mes sentiments à l'égard de certains objets, ceux qui avaient une histoire toute particulière, était souvent impénétrable. Même si ce canapé portait également de mauvais souvenirs, je ne pouvais me résoudre à le bazarder. Ma mère et moi nous étions disputé, sur ce canapé, pour une banale histoire de religion (encore). Ma génitrice avait longtemps eu en tête de me 'ramener au troupeau', comme elle le disait si bien. Malheureusement pour elle, ses tentatives avaient toujours été vaines, soldées de grandes inspirations agacées et de regards levés au ciel. Mais là n'était pas le sujet. Ma significant other, celle avec qui je partageais habituellement tout – et même plus encore – n'avait pas l'air dans son assiette. Ma foi, en réalité, il semblait impossible pour nous de vivre comme nous avions l'habitude de le faire avant le drame, avant John. Macérant dans nos sentiments, nous semblions incapables de nous adresser la parole pour parler de ce qu'il s'était passé, dans ce bar... mais surtout avant les événements du bar. Mettre des mots sur ce qu'avait vécu Charlie semblait une épreuve que ni elle ni moi n'étions prêts à surmonter. Machinalement, pourtant, nos corps parlaient à notre place, délivrant toute la peine du monde que nous avions à nous cacher l'un de l'autre. Menteur assez talentueux – quand cela m'arrangeait – je ne pouvais plus prétendre à une vie normale sans aborder le sujet avec ma meilleure amie.

Même si Charlie me remerciait pour le petit déjeuner, je ne souriais pas. Ma maladresse nous poussa pourtant à aborder le sujet, probablement malgré nous. Malicieusement camouflée par une plaisanterie à propos de mon chat – qui m'arracha malgré tout un rire – la patate chaude évoluait entre nos deux mains. Mais jusqu'où allaient aller nos sous-entendus ? « Machiavel t'aime beaucoup, c'est pour ça qu'il vient ronronner dans tes cheveux. », murmurais-je doucement. Mes félins appréciaient beaucoup la présence de Charlie. Ma meilleure amie avait su se faire aimer d'eux dès les premiers instants. Mon petit chat noir et son affection n'étaient pourtant vraisemblablement pas très bien accueillis par le sommeil de Charlie. Maladroit comme pas deux, je mettais ensuite les deux pieds dans le plat, évoquant les récents événement. M'inquiétant pour la santé de ma cadette, je proposais de soigner son coquard. Ma personne préférée de la Terre – euphémisme – acceptait en riant ma petite blague sur l'escapade. « Mais pourtant, c'est vraiment un joli chapeau ! » Malheureusement pour Charlie, le chapeau traditionnel normand n'était peut-être pas l'idéal pour la balade que je projetais de faire à l'autre bout du monde.

Ma main se trouva soudain dans la sienne, deux morceaux de chair ne faisant maintenant qu'un. Mon pouce passa, et repassa sur la peau de la jeune femme.  Mais 'quand tu iras mieux Léo' ! Moi, je n'avais pas l'impression d'aller si mal. Mon seul regret était de ne pas pouvoir dessiner, de faire trop de cauchemars pour que cela soit raisonnable... Miraculeusement, Charlie osait ce que je n'avais pas osé, soit évoquer notre malheur. Mes yeux croisèrent les siens et je hochais la tête, les lèvres serrées. Ma bouche se fit soudain un peu sèche. « Moi aussi, j'aimerais bien que tout soit derrière nous. Mais on ne choisit pas comment les choses se terminent, hein ? Même pas comment elles commencent. Malgré tout, on est pas obligés de se claquemurer dans nos propres sentiments. » Mentionnons tout de même que je m'étais mis à jouer avec une mèche de mes cheveux, qui ne cessait de retomber devant mes yeux, tant je me sentais nerveux à l'idée de dire quelque chose de travers. Momentanément, un sourire passa sur mon visage. « Ménageons-nous des quiproquos et des trucs de ce genre. Moi comme toi, on doit se dire les choses. Ma faute a été d'aller chercher John, comme ça. Même si on sait tous les deux que je ne fais clairement pas le poids et que... Mes muscles, c'est pas les plus forts du monde. Mais je ne regrette rien, dans un sens, parce que j'ai pu faire ce que font les amis... Même si parfois, ça veut dire agir sur un coup de tête. Mais, Charlie, je suis vraiment désolé de t'avoir causé du soucis et je... » ...m'en voudrai toute ma vie. Mon pouce frôla une énième fois le dos de sa main et je n'osais plus la regarder dans les yeux. Mais le silence, ce maudit silence, avait envahi la pièce. Mes poumons tressautèrent, je me raclais la gorge une seconde avant de commencer à fredonner tout bas la mélodie de Love of My Life de Queen. Ma meilleure amie adorait ces chansons et moi, je voulais qu'elle comprenne qu'il m'était impossible de laisser tout ce que nous avions vécu ensemble derrière moi. Ma cadette était aussi mon être humain préféré de la Terre entière et je détestais l'idée même que tout périclite, que ce que nous avions vécu ait été changé pour toujours juste à cause de cette ordure de John. « Mais je suis vraiment le pire des meilleurs amis, par contre. Même pas je t'ai demandé comment t'allais, après tout ça. Mes compétences en amitié sont peut-être nulles, mais en tous cas si tu veux me dire des trucs que je sais, sur ce qu'il s'est passé avant le bar tu peux. Mais tu le sais pas vrai ? » Maintenant, nous devions avancer. Main dans la main.
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyVen 19 Juil 2019 - 0:56

La tension est palpable entre les deux meilleurs amis et ça ne leur était jamais arrivés. Ils ont pris pour habitude de tout se dire depuis le premier jour sans jamais rien se cacher parce qu’il n’y en a jamais eu besoin. Personne ne se juge, personne ne pense du mal de l’autre. C’était leur credo, leur leitmotiv. Ca l’était jusqu’à ce qu’ils se retrouvent pris dans le même piège et que personne n’ose appuyer sur la plaie dans le but de les l’en délivrer. Ils continuent à se faire mal au jour le jour de peur de tout perdre. Ils se disent que ça finira par aller mieux, qu’ils oublieront. Personne n’oubliera réellement. Elle elle le regarde avec ses yeux de chien battu, avec sa mine triste et fermée alors qu’elle aimerait être capable de lui montrer toute la beauté du monde. Elle est cependant incapable de se réjouir face à la vue de son visage encore tuméfié, des plaies sur son arcades sourcilières et de sa lèvre encore gonflée. Ils parlent du fameux canapé et ils parlent du chat aussi. C’est bien plus simple que de parler de tout le reste, ça leur arrache un bref sourire. Ils parlent de chapeau aussi et ça ça fait rire la jeune femme. Il est bête avec ses histoires. Il est bête mais il est aussi celui qui a le plus de courage. Il l’a toujours été. Il prend les devants, se racle la gorge, triture nerveusement la même mèche de cheveux encore et encore. Son pouce caresse sa main et elle en fait de même avec lui. Il tente de la rassurer, elle essaye d’en faire de même avec les moyens qu’elle a à sa disposition - c’est à dire pas grand chose. Sauf qu’ils ne veulent pas parler de la même chose. Quoi que si, ils parlent bien de la même chose mais leur point de vue à chacun est bien trop divergeant. Léo se blâme pour tout, alors qu’il n’a aucune raison valable pour le faire. Non. Il est le gentil de l’histoire, pas celui qui a commis tous les péchés. « Mais, Leoncino, non ... » Elle n’y tient plus, elle ne peut garder autant de distances avec lui et encore moins dans les moments où elle sent sa main se mettre à trembler, dans le moments où elle entend sa voix tressaillir. Il perd pied, mais il a déjà beaucoup avancé dans le blizzard. La jeune femme lâche sa main et vient passer ses bras derrière ses épaules en prenant gare à ne pas le serrer trop fort. Elle se souvient encore des marques sur son torse, elle ne veut pas lui faire de mal. A son tour elle est celle qui range la mèche rebelle de Léo derrière son oreille et elle ferme les yeux, lui susurre presque le reste de la conversation. Il fredonne Queen, elle sourit. Pour de vrai cette fois. Un sourir pur et franc. « Tu ne m’as pas causé de soucis. Tu n’as rien fait de mal, jamais. Et peut être que j’ai dit le contraire à un moment donné mais c’est seulement parce que je tiens à toi. Je t’aime plus que tout au monde et je ne veux pas qu’il t’arrive malheur à cause de moi. Je t’aime trop pour te perdre. » Il le sait, il sait déjà tout ça, mais aujourd’hui elle ressent le besoin de lui répéter. Elle pourrait redire ces mêmes phrases à l’infini et quoi qu’il se passe entre eux elle ne cessera jamais de l’aimer. Il représente bien trop à ses yeux pour qu’elle soit capable de le haïr un jour, ou pire, de l’oublier. Parce que l’inverse de l’amour n’est pas la haine mais bien l’indifférence. Peu importe ce qu’ils pourront bien se dire d’horrible un jour, elle ne restera jamais indifférente à son égard. Elle a déjà fait cette erreur avec Terrence une fois, elle sait que cela fait bien trop de mal pour la commettre à nouveau. Elle ne sait pas quoi ajouter et ce n’est pas grave, le silence entre eux a quelque chose de régénérateur. On sait qu'on a trouvé quelqu'un de spécial quand on peut la boucler et partager un silence agréable, et pour la jeune femme Léo est ce quelqu’un. Il est la personne la plus spéciale de toute la Terre entière. Et même si les aliens existent ils ne lui arrivent pas à la cheville, c’est certain. Elle finit par relâcher sa douce étreinte à contre coeur et reprend ses mains dans les siennes. Ils ont toujours besoin d’un point d’ancrage, toujours. « Arrête de dire ça Léo, t’es le meilleur ami de la Terre entière et tu le sais. J’ai rien d’autre à te raconter, sur tout ça ... Enfin tu sais tout je crois. Je peux répondre à tes questions si tu veux, si tu en as ? » Au fond elle espère que ce n’est pas le cas et qu’elle n’aura pas à ressasser tous ses mauvais souvenirs, mais elle le ferait pour Léo. Elle ferait tout pour lui. A vrai dire elle était prête à tourner la page, mais c'est la page qui ne veut pas se tourner. La même histoire revient en boucle, les mêmes noms encore et encore. Non, la page ne semble pas vouloir se tourner. Sauf que Charlie elle va rouler dessus avec un char d’assaut et on verra bien qui du livre ou de l’engin de guerre gagnera la bataille. « Je voulais te dire qu’on va pouvoir passer à autre chose. Je voulais aussi te dire que je suis désolée de t’avoir entraîné dans tout ça, mais pour une fois dans ma vie j’ai pris la bonne décision. Enfin c’est Primrose qui me l’a donné la solution, mais nous on pourra la mettre en place. Je vais porter plainte contre lui. Et si tu veux, on peut le faire ensemble. Je ne te force à rien, je peux y aller seule si ce n’est pas ce que tu veux. Je souhaitais simplement t’en parler, parce que tu mérites de savoir. » Elle arrête enfin de caresser le dos de sa main du bout de ses ongles et ose le regarder à nouveau dans les yeux alors qu’elle n’a aucune idée de ce qu’il pourrait lui dire désormais. Les secondes paraissent des heures et dans des moments pareils elle ne peut supporter le silence. Elle ne peut supporter une quelconque tension non plus. Elle est si difficile comme fille. « Les gens disent souvent qu'on sait qu'on a trouvé quelqu'un de spécial quand on peut la boucler et partager un silence agréable, mais là tu vois j'aimerais autant que ça ne soit pas le cas. Je parlerai pas pendant mon sommeil si tu veux passer une nuit agréable, ou je parlerai même plus jamais pendant au moins cinq minutes. Mais là j'ai besoin de toi, encore. »

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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyJeu 1 Aoû 2019 - 0:49

You are my coming down and my solid ground@Charlie Villanelle
Rien n'était jamais perdu pour nous. Pas d'elle à moi. Nous trouvions toujours une solution à la crise, même pendant les crises les plus graves - comme la fois où la seule source de nourriture, aka les pizza dans mon frigo, avaient été laissées à brûler dans le four, nous laissant sans repas du soir. Enfin, à moins d'aimer la pizza brûlée. Le câlin qui suivit, j'en avais rêvé. C'était la base de tout les câlins, non ? Quand ça n'allait pas, quand ça allait bien... J'aimais en recevoir tout le temps. Surtout s'ils venaient de Charlie. J'aurais voulu la serrer contre moi plus longtemps, mais mes côtes douloureuses m'arrachèrent une grimace. Je ne me souvenais pas d'avoir reçu ce coup. De toute manière, je ne me souvenais pas de grand chose. Je me souvenais des insultes, du moment où j'avais collé mon poing dans la figure de John. Je me souvenais aussi vaguement du moment où le premier coup était parti. Et puis, plus rien.

La mélodie de Queen passaient mes lèvres, ce qui eut le mérite d'arracher un sourire à Charlie. Mission accomplie : je la connaissais par cœur. Et même si elle affirmait que je ne lui avait pas causé de soucis, même si elle m'assurait que je n'avais rien fait de mal, je savais que c'était faux. J'étais convaincu du contraire. C'était probablement idiot d'aller trouver John. Ça faisait macho qui ne pensait pas Charlie capable de se défendre seule. C'était fait sans réflexion. Du moi tout craché. J'arborai pourtant un petit sourire. Sa petite déclaration me fit chaud au cœur et je me sentis mes joues s'empourprer en conséquence. « Doucement, je vais avoir les chevilles qui enflent. », murmurai-je doucement, sans oser la regarder dans les yeux. Elle était mon être préféré sur la planète. J'aurais tout sacrifié, pour elle. Vraiment tout. J'étais loin d'être le meilleur des meilleurs amis, comme elle le suggérait, mais je faisais de mon mieux. Enfin, j'essayais, au moins. « Je n'ai pas de questions. Je crois que je sais ce que je dois savoir. Je ne veux pas que tu... revive tout ça au travers de questions potentielles. » Je haussai doucement les épaules. Et Charlie se lançait dans une longue tirade. « Non, Charlie tu- » Je n'entendis presque que le prénom 'Primrose'. Mes yeux cernés s'arrondirent comme des billes. « Primrose ? », murmurai-je juste après ses dernières phrases. Une seconde de silence plus tard, je détournai les yeux. « C'est... Je la connais. Je crois. Qu'est-ce qu'elle vient faire là dedans ? Elle va porter plainte, elle aussi ? » Mais là n'était pas la priorité. C'était Charlie, la priorité. Je me passai une main sur le front. « Pardon, je... Oui, oui je veux t'accompagner pour les procédures. Je te trouverai un bon avocat. Je sais où chercher, mon père était avocat. Je témoignerai, aussi, s'il le faut. Pour l'histoire du bar. » Je désignai mon arcade du bout de l'index d'un geste désinvolte.

Primrose. Je ne l'avais rencontré que dans un couloir, dans un moment d'une gêne terrible, accompagné de Clément. Clément qui, après ça, n'avait plus répondu à mes messages pendant des jours. « Tu peux rester ici autant de temps que tu le voudras, tu le sais. On parle tant que t'as envie de parler. On ferme notre gueule tant que t'as envie qu'on ferme notre gueule. » J'opinai du chef, soudain résolu. « Et, heu... Pour cette fille... Tu... En gros heu... J'ai peut-être embrassé son crush. Genre devant elle. Pendant qu'elle allait comme... conclure ? C'était peut-être leur date. » C'était pas le genre de geste qui faisait en sorte de faciliter les amitiés ça, si ?


Dernière édition par Léo Ivywreath le Lun 5 Aoû 2019 - 12:56, édité 1 fois
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyLun 5 Aoû 2019 - 5:17

Ils cherchent encore à se protéger l’un l’autre mais maintenant ils ont posé des mots sur le problème, ils ont utilisé des termes précis pour qualifier leur passé. Coups. Plainte. Procès. Violence. Douleur. Surtout pour Léo, la douleur. La douleur physique, oui, mais mentale aussi. Parce qu’elle sait qu’il s’en veut pour beaucoup trop de choses. Il s’en veut d’avoir essayé de défendre Charlie et de se l’être joué preux chevalier. Il s’en veut aussi de ne pas avoir réussit à le faire. Elle ne l’aime pas pour les poings qu’il peut porter à autrui, elle l’aime parce qu’il prend toute la place dans le lit, qu’il est d’une mauvaise foi à toute épreuve et qu’il cuisine aussi mal qu’elle. Ils sont un horrible duo, c’est pour ça qu’elle l’aime. Bonnie & Clyde sont hyper connus mais ils ne sont pas moins que des bandits. La bandit au féminin se reule légèrement de son Clyde alors qu’elle l’entend légèrement grincer des dents. Ses côtes Charlie, ses côtes.
Le sujet de la discussion devient Primrose et s’il y a bien une chose qu’elle n’avait pas du tout prévu, c’est ce que la jolie brune revienne un jour dans sa vie - encore moins par l’intermédiaire de Léo. Il connaît trop de monde décidément. Il connaît trop de monde qu’elle connaît aussi. Ils devraient réellement tenir une liste de leurs connaissances, un genre de Google docs qu’ils se partageraient et mettraient à jour toutes les semaines suite à un brainstorming. Ce serait pratique, rapide, efficace. Ils ne tiendraient pas toutes ces belles paroles d’organisation au delà de deux semaines, aussi. « Non, elle ne peut pas porter plainte de son côté. C’est … compliqué. » Pour être compliqué c’est vraiment compliqué, oui. Suite à leur dernière discussion elle se retient de raconter tout ce qu’elle sait de Primrose, et notamment que la raison de son absence à un probable procès est son travail de prostituée. Promis, elle garde ce secret ci pour elle. Promis. Elle n’a pas envie d’avoir une énième discussion à propos de confiance brisée, tout est déjà bien assez ambiguë entre elles. Le problème au delà de son passé avec John, c’est qu’elle semble aussi avoir une relation ambigue avec son meilleur ami. Tout est vraiment bien trop lié entre eux. « C’est qui son crush ? » Non parce que faut balancer des noms maintenant, avec les noms de famille si possible, parce que d’ici à ce que le crush en question soit Clément … Charlie fera sans doute un arrêt cardiaque ou deux. Surtout qu’elle n’imaginait réellement pas cette fille avoir un crush puisque dans son esprit elle vit dans un monde dans lequel sa vie se résume à ses études de droit et à la prostitution et jamais rien de plus : surtout pas de vie sociale. « De toute façon je la connais pas vraiment non plus, hein. Et promis j’ai pas embrassé son crush. » Elles ont juste couché avec le même homme et les choses sont assez gênantes pour qu’elle arrête de le répéter. « Enfin elle a rien à voir dans cette histoire, rien de rien. Elle était juste au bon endroit au bon moment. Ou au mauvais endroit au mauvais moment, enfin tu vois ... » Villanelle préfère égoïstement se perdre dans les explications à propos de Primrose plutôt que de parler de John encore une fois avec son meilleur ami. Ils ont fait leur plan pour leur futur proche et maintenant tout est réglé. Ils n’en parlent plus. Parce que ça fait trop mal.
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyMer 14 Aoû 2019 - 17:23

You are my coming down and my solid ground@Charlie Villanelle
Et puis bien sûr qu'on devait parler de Primrose. Elle semblait partout tout le temps - faux, je ne l'avais rencontré qu'une fois, avec Clément - et cela me faisait plutôt chier. Je n'avais pas envie de penser à Clément maintenant. Ce n'était pas le moment. Pas l'endroit. Je n'avais pas envie de la côtoyer, même pas en pensées. C'était déjà assez de la croiser occasionnellement dans les couloirs de l'Université. Charlie s'intéressait visiblement au crush de cette fille. Je me sentis légèrement rougir, haussai les épaules comme pour me donner un peu contenance, souris lorsque Charlie m'assura ne pas avoir embrassé le crush de Primrose. « Clément Winchester. », marmonnai-je du bout des lèvres. Le même Clément avec lequel Charlie semblait si peu à l'aise. C'était un peu compliqué, de concilier tout ce beau monde. Mes yeux se perdirent un instant dans le vague. « En fait je les ai vu ensemble et... je sais pas ce que j'avais dans la tête à ce moment là mais j'ai embrassé Clément. Ça avait l'air d'être un moment important entre eux, fin' je sais pas ils avaient l'air en grande discussion. » Nouveau haussement d'épaules, je posai mes yeux dans ceux de Charlie. « Il m'a repoussé. Du coup je suis parti, mais il a laissé cette fille pour me courir après et me traîner dehors. » J'exagérai peut-être un peu. Je méritai légèrement tout ce qu'il s'était passé cette fois là. « Il m'a engueulé comme s'il était ma mère, mais en vrai je comprends. S'il est pas out devant ses potes et tout... Mais moi j'avais plus l'impression que ça le dérangeait pour cette fille. Un instant j'ai cru que c'était peut-être le genre à se taper des mecs en tsum-tsum, puis agir en connard pour planquer son orientation aux yeux du monde. » Mais ce n'était pas ça. C'était juste la réaction plutôt normale d'un mec avec lequel je n'étais même pas en couple, qui discutait avec la fille avec laquelle il voulait probablement conclure. Ou pas conclure. Ou pas encore conclure; bref: c'était du pareil au même.

D'habitude, les histoires de crush n'étaient pas les miennes. Je m'en fichais pas mal, de me taper l'ex, le mari, la femme, la sœur ou la fille d'un tel ou un tel. Pourtant, là, ça semblait différent. Et je détestais me prendre la tête. « Il... lui est arrivé un truc avec John, alors. », supposai-je. « T'es pas obligée de me raconter. C'est pas notre affaire, après tout. Ce qui compte c'est toi. » Peu importait les autres. Ils pouvaient tous se faire rouler dessus par des camions chargés à bloc. Tous sauf John. Pour ce connard, je réservais plutôt un truc lent. Genre le tremper dans de l'acide tout doucement. Ou lui couper les doigts un par un. On pourrait presque faire ça, avec Charlie. Faire une 'tu préfères' à base de tortures réservées à John. En fait non, c'était une idée de merde. Ça ne ferait que le rendre plus présent, alors que tout ce que ma meilleure amie voulait probablement faire, c'était l'oublier. Le mettre derrière elle.

J'étais soudain très fatigué. Cette conversation m'avait foutu un terrible coup de barre. Comme si j'étais soudain vidé de toute énergie. « Tu... Tu veux qu'on commence les démarches tranquille tout de suite ? Les procédures c'est long et chiant, mais à deux c'est toujours mieux. » J'esquissai un petit sourire. Elle et moi, on formait le meilleur tandem. De vraies loques... Jusqu'à ce que nos volontés s'unissent. Et là, nous pouvions abattre des montagnes. « Sinon on fait tout autre chose. On peut aller au cinéma. Au parc. Ou alors on reste là, sur le canapé. Je nous fais du pop-corn. On critique les gens qui passent dans la rue en bas. » Un programme de journée pourrie. Un programme de 'comme si la vie reprenait son cours'. Une pause illusoire, ou un renouveau. Mes yeux se posèrent sur le petit-déjeuner, amené plus tôt. « Et puis j'ai la flemme de ranger tout ça. Du coup on pourrait manger l'intégralité de ce qui se trouve sur cette table. J'irai même te chercher du chocolat si t'en veux. » Il fallait que la vie reprenne son cours. Sinon, nous allions tourner fous. Devenir timbrés à force de tenter d'éviter le sujet, comme si au lieu d'éteindre les braises qui nous consumaient doucement, nous les cachions simplement entre nos mains.
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Message(#)You are my coming down and my solid ground ☼ Léolie  EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 3:38

Le nom du crush en question tombe, Léo bouge à peine les lèvres pour le lui annoncer. Il mâche ses mots, sait pertinemment que la blonde n’aime pas ce prénom là. Enfin si, elle l’aime. Mais loin. Loin d’elle, et encore plus de Léo. Elle veut que son meilleur ami soit heureux et que le danseur aussi, mais une partie d’elle (la partie mère poule et avisée - fort peu utilisée) lui crie qu’ils ne le seront jamais ensemble. En tant qu’amis, qu’amants ; oui. Mais si jamais ils deviennent un couple ça prendra des dimensions insoupçonnées et Léo sera le premier à freak out. Elle connaît son poulain. Elle sait aussi qu’il est beaucoup trop sensible pour se donner entièrement à une seule et même personne, qu’il a trop peur de se faire rejeter pour que cela arrive un jour. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il ne peut pas être en couple et que ses crush restent au stade de crush. Il est son opposé. Elle qui est toujours en quête d’attention dans les bras de quelqu’un, lui qui dait de même mais avec les aventures d’un soir. Lui qui se lasse de tout trop vite, elle qui ne peut jamais abandonner. Eux deux qui ont su s’apprivoiser et se comprendre. Ils sont la seule constante de cette équation bancale alors elle le soutiendra peu importe ses choix. Même s’il choisit Clément, elle sera toujours là pour lui. Même s’il est un gros con d’avoir traité son meilleur ami comme ça et que pour le moment elle est totalement outrée. Elle est quasiment certaine qu’il est out et que ce n’était pas une excuse, mais le fait d’ajouter Primrose au tableau rend les choses infiniment plus compliquées. Cette fille elle même est compliquée et totalement impossible à cerner pour la blonde. On se croirait dans Gossip Girl, bordel. « On sait tous les deux qu’il se tape personne en tsum-tsum pour faire son connard derrière. Je suis sûre que c’est un malentendu. Genre, un quiproquo comme dans les pièces de théâtre. » Sauf que là on parle de la vie réelle et pas du putain de Médecin malgré lui. Va te faire, Molière. Pourquoi jamais personne ne leur a donné le guide pour avoir une vie parfaite et tranquille ? Parce qu’ils en auraient vraiment besoin là. « Tu sais que je voudrais tout te dire Leone’, mais cette fille serait capable de me retrouver et de me faire la peau. » Ses mains dans les siennes, elle laisse éclater un rire bref mais franc. C’est drôle (un peu) mais c’est aussi la vérité. Elle a beaucoup de réserve sous ses airs d’ange, Charlie en est désormais convaincue. Elle est loin de traîner avec tous les anges de la ville et même si tel était le cas rien ne lui aurait assuré qu’elle était un ange elle aussi. Elle n’en a que l’apparence. Tout son mordant provient d’un monde souterrain plus connu sous le nom d’Enfer.
Finalement Charlie finit par sourire une dernière fois alors que Léo change de sujet, qu’ils laissent une bonne fois pour toutes John, Clément et Primrose derrière eux. Il ne reste plus que les deux meilleurs amis pour le reste de la journée. Léo et Charlie face au reste du monde, Léo et Charlie qui vont donc juger tous les passants en s’asseyant au rebord de la fenêtre. Ses jambes se délient, ses pieds frôlent à nouveau le sol et elle décale le plateau repas à même le sol avec deux coussins et une couverture. De son sourire enfantin et de ses yeux rieurs elle balaye tous les sujets trop peu joyeux qu’ils ont pu aborder. Ne reste plus qu’eux et leur joie de vivre, leur hypersensibilité et leur optimisme sans faille. Eux et leur langue de vipère prête à tourmenter les pauvres passants du quartier de Fortitude Valley. « Critiquer et manger, ça on sait faire. » Une main se tend vers lui, ses doigts osseux se déplient pour l’inviter à la rejoindre, ce qu’il fait sans résister. A défaut de pouvoir se lover dans ses bras à lui de peur de lui faire mal, c’est elle qui s’installe en première sur le sol fait de coussins et qui le laisse ensuite se poser entre ses cuisses et laisser son dos contre sa poitrine. Ils n’ont plus besoin de mots désormais, ils se comprennent.
Les doigts de Charlie se perdent dans ses cheveux bouclés et son regard se pose sur la ville qui se réveille peu à peu.
Eux deux, contre le reste du monde. Pour toujours.
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