Elle, elle l’aime pas. Ses longs cheveux bruns et soyeux, ses sourcils on fleek, son nez aquilin et son teint de poupée. Elle n’aime par dessus tout pas la façon dont elle prend si assidûment des notes, la façon dont elle plisse doucement les yeux à chaque nouveau mot du conférencier comme si ça allait mieux la faire noter. Elle note au stylo, qui note encore au stylo en 2019 ? Les poufiasses. Les poufiasses qui veulent se la jouer première de la classe et qui ne savent pas quoi répondre quand on leur demande la différence entre Proche et Moyen Orient, les poufiasses qui ne savent pas que Beijing et Pékin sont la même ville. Elle est ce genre de filles là, c’est comme inscrit sur son front. Peut être qu’elle n’étudie pas les sciences politiques (et tant mieux, elle aurait bégayé finlandais dès le premier cours sur les gouvernances mondiales) mais elle est au moins à l’université. Elle paye pour s’instruire et elle se la joue miss parfaite. Ok, Charlie la déteste déjà. Elle ne lui a jamais parlé, elle ne l’a jamais vu, mais ses lancent lancent des éclairs en direction de l’inconnue depuis vingt minutes déjà. Elle n’est pas encore au stade de la détester autant qu’Emmy (jusqu’à preuve du contraire l’inconnue ne veut pas pécho Léo), mais elle a déjà fait un grand bon avant dans la pourtant si courte liste des gens qu’elle déteste : Emmy, Trump, les gens fermés d’esprit & miss Inconnue.
Le problème c’est que miss parfaite elle est allée à la soirée des infirmières le soir même. Donc c’est ce genre de personne qui va la soigner, right ? Bah on est pas dans la merde. De toute façon Charlie a décrété qu’elle ne l’aimait pas, elle lui lance des regards en coin depuis plusieurs minutes et même si elle danse sur les musiques elle ne peut s’empêcher de penser à comment foutre la soirée de l’inconnue en l’air. Elle a interrogé ses relations et apparemment elle s'appellerait Léonie. Quelle sainte horreur. Finalement Charlie se met en mode pétasse, elle prend le verre d’un inconnu et se rapproche d’une Léonie en plein pas de danse (ça ? de la danse ?) pour venir malencontreusement lui renverser tout le contenu du verre sur ses habits. « Oh mince désolée. Va falloir avancer ta machine annuelle je crois bien. » Sourire de pétasse.
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Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
J'ai jamais aimé l'école, malgré mes capacités. Quel que soit le niveau. Je crois que c'est comme ça depuis le bacs à sable. Parce que l'école, c'est synonyme de vie sociale. Non pas que je n'aime pas avoir une vie sociale. Mais parfois, il y a des têtes qui ne me reviennent pas. Et j'ai terriblement du mal à passer outre. Quand je me retrouve face à une personne que je ne peux pas sentir, j'ai un truc au fond de moi qui émerge. C'est sombre, méchant, mesquin et tout le tintouin ! Mais je prends mon pied. Pour en revenir à mon éducation, être dans cet amphithéâtre me coûte énormément. Je suis dans la vie active. J'ai choisi des études courtes. Ce n'est pas pour rien. Mais si je veux bosser au bloc opératoire, je dois y passer par là. Faire des conférences et des formations. C'est l'hôpital qui m'envoie. Je ne peux pas dire non. Et comme mon investissement dans cette conférence risque d'être source d'appréciation par la personne qui m'a envoyée ici, autant me donner à fond et sortir la carte de l'étudiante studieuse.
Me voilà donc avec un stylo et du papier. Je ressemble à une secrétaire mais c'est pas grave ! Si je fais bonne impression au conférencier. C'est le principal. Le seul avantage que je vois à cet amphithéâtre, c'est ma collègue infirmière. Elle aussi, a été inscrite à cette conférence. Par contre, elle n'en a rien à faire, de l'image qu'elle renvoie. Elle est ici contre son gré. Elle ne veut pas évoluer dans sa carrière. Du coup, elle fait comme une vache au bord d'un champ. Elle regarde tout et rien. Jusqu'à ce qu'elle me donne un coup de coude et murmure à mon oreille : "Ninie, y a une fille chelou qui te mate". Sérieux !? Je suis ciblée par une nana ? Heu... je suis de l'autre bord moi ! "Regarde-la Léonie ! Elle a les yeux vissés sur toi !" Non. Je ne lui donnerai pas la satisfaction de mon attention. J'ai mieux à faire.
Qu'est-ce que j'ai pas eu comme idée ! Je n'aurais pas dû l'ignorer. J'aurais dû la regarder avec mon regard revolver et la tuer sur place. Parce qu'en l'ignorant, je lui ai laissé l'opportunité d'attaquer la première. Une attaque minable, digne d'une gamine. Il est clair que nous ne jouons pas dans la même classe !
"Sois sans crainte, jeune enfant. Je pardonne ta maladresse." répondis-je en la regardant de bas en haut puis de haut en bas. Oui, je ne commence pas par les yeux. Je ne vais pas lui donner la satisfaction de regarder en premier sa sale tête. "Des soucis de proprioception ? Si tu veux, je peux te conseiller un psychomotricien de notre hôpital." Hop ! Un petit sourire de garce et je retourne voir ma collègue.
Elle a assisté à toute la scène et me regarde avec des yeux ronds. Oui. Je n'ai pas été plus violente que ça. Ce serait chose futile. Une perte de temps et d'énergie. Mais cela laisse un sentiment d'insatisfaction. Je gribouille sur un bout de papier le numéro de téléphone de mon client le plus chiant et je retourne la voir. "Et aussi un très bon psy." Je glisse le papier dans son verre vide, puisque sa boisson est sur moi. Je lui fais un clin d’œil. Et je pars, direction les toilettes, pour me sécher.
Elle répond avec ironie et bizarrement ça plait à Charlie. Elle aime qu’on lui donne du fil à retordre, qu’on ne se contente pas de s’écraser devant elle avec la seule excuse qu'elle est grande et que sur un malentendu elle pourrait presque faire peur (spoiler : elle ne ferait pas peur à un enfant). Cela semble assez masochiste avancé de cette manière ci, mais parfois la rousse aime se compliquer la vie d’elle même et savoir quels seront ses prochains obstacles dans la vie. Parfois elle préfère choisir elle même ses ennemis dans la vie, choisir avec soin sans aucun ceux qui ne la prendront pas en pitié parce qu’elle est la petite femme battue du quartier. C’est le passé, le passé révolu auquel il faut cesser de penser encore et encore. La caresse sur son bras est à la limite de lui donner une poussée d’urticaire pourtant la jeune femme accepte sans broncher, ayant déjà une idée de la suite des évènements dans la tête. C’est le contact physique qu’elle recherche ? Elle en aura bien assez tôt. « Sois sans crainte, jeune enfant. Je pardonne ta maladresse. » Villanelle laisse un sourire asymétrique et follement condescendant se dessiner sur ses lippes. Jeune enfant … elle la prend pour une adversaire inoffensive. Léonie machin chose est sûrement plus habituée à devoir faire face à la force brute des hommes, elle n’a aucune idée de ce que la fourberie des femmes peut bien donner. Elles ne vous tuent pas d’une lame en plein coeur mais d’une dans le ventre, amenant à une hémorragie, une mort lente et douloureuse, à une suffocation interminable. L’agonie. Quoi ? Charlie a suivi les séries télévisées elle au moins, voilà tout. « Des soucis de proprioception ? Si tu veux, je peux te conseiller un psychomotricien de notre hôpital. » Pas mal. Non en fait, ce n’est pas incroyable car elle tente de garder la tête haute mais entre les deux Léonie est bien celle qui sent l’alcool à plein nez et a les habits collés à sa peau. Tant pis. Le premier round consistait en un test, en mode bombe atomique sur l’atole de Bikini Bottom vous voyez ? On fait dans la délicatesse avec les comparaisons ce soir. « Et aussi un très bon psy. » Nul. Cette fois ci on met un 3/10 car cela manque cruellement d’imagination, surtout après son retour auprès de la rousse dans un élan si dramatique. Elle pue décidément l’alcool, oui. Sauf qu’elle fait l’erreur d’être trop voyante, de vouloir toujours trop en faire. Charlie a regardé tous les Saw pour avoir assez de suite dans les idées et elle termine le fond de sa bière d’un cul sec, excusant ses amis à sa tablée qu’elle s’en va aux toilettes. Finalement devant la porte, loin de la musique assourdissante du bar, elle cale une chaise devant pour bloquer le déclenchement de la poignée. Comme dans les films, oui, et ça marche plutôt bien. « Du coup c’est quoi l’histoire pour ton prénom, Léonie ? Tes parents ont pas eu le courage de t’abandonner et ils se sont vengés avec une suite de lettres à chier ? »
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Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
Léonie se regardait dans le miroir. Elle pouvait voir sur son visage le dégoût et la rage monter en elle. Léonie avait une aversion pour l'alcool. Cela remontait à loin. C'était lors de sa dernière année de lycée. Son petit-ami du moment avait la fâcheuse manie de boire beaucoup pendant les soirées. Léonie le suivait et essayait de suivre son rythme pour s'enfiler les verres. Malheureusement pour Léonie, son corps n'était pas fait pour supporter ça. Elle n'était pas Wonder Woman. Ce n'était pas pour autant sa difficulté à boire de l'alcool qui créa en elle une aversion des spiritueux. Non. C'était plutôt la violence verbale et même physique, qu'elle subissait de ce petit-ami à chaque soirée, quand il était ivre. Elle avait du mal à se séparer de lui. Il lui faisait penser à Batman. Il était ténébreux, dangereux, attirant. La goutte de trop pour Léonie fut quand il essaya d'abuser d'elle. Ce fut le déclic. Elle l'envoya valser comme Hulk l'aurait fait avec Loki. Depuis ce jour, Léonie avait l'alcool en horreur. En soirée, elle ne buvait que de l'eau avec une rondelle de citron, laissant ainsi croire qu'elle s'offrait une vodka citron. Alors ce soir-là, quand l'autre pouffiasse l'avait inondé d'alcool, Léonie se sentit souillée, enragée. Elle s'imaginait voler à travers la pièce, poings en avant comme Superman, et rentrer dans le lard de cette garce. C'était bien beau de rêver ! Mais il lui fallait maintenant aller se débarbouiller. Léonie commença à nettoyer son visage et ses bras sous l'eau du robinet. Elle s'épongea avec du papier essuie-main et recommença à se regarder. Le dégoût n'était plus là. Mais la rage subsistait. La question était simple : comment l'évacuer ?
Plusieurs solution s'offrait à Léonie. L'objectif étant à chaque fois le même : se venger, comme si elle était le Punisher ! Ou peut-être comme Wolverine... Au yeux de Léonie, il était comme Daredevil. Ils avaient beaucoup plus de classe que le premier ! Pour se venger, il y avait la façon bestiale. Elle pouvait tout péter façon Rocket Raccoon ou Kick-Ass. Léonie songea aussi à une façon plus subtile et sournoise. Comme l'aurait le duo de choc Black Widow et Hawkeyes. Oui. Mais cela ne fonctionnait qu'en duo. Et là, Léonie était seule. Sa collègue n'aurait jamais accepté de se joindre à elle pour humilier la merdeuse. Sinon, il restait pour Léonie la solution qui se rapprochait le plus de son "moi". Ces Super-héros au visage qui semblait complètement détacher. Elle pouvait se la jouer Doctor Strange, Professeur X ou Nick Fury ! Ils étaient cool, supérieur aux autres. Léonie eut soudainement un éclair dans les yeux. "Mais bien sûr !" se dit-elle. Il y avait aussi l'option Deadpool ! Léonie secoua vigoureusement la tête de gauche à droite. Ce serait lui faire trop d'honneur, à l'autre, que de lui offrir ce genre de comportement.
Léonie fut interrompue dans sa réflexion. La porte des toilettes s'ouvrit et, dans le miroir, elle vit sa bête noire de la soirée entrer. "Tu n'en as pas assez ?" demanda Léonie avant de se retourner. "Tu fais tellement une fixette sur moi que tu as été jusqu'à te renseigner sur mon prénom ? Tu n'as que ça à faire de ta vie ?" ajouta Léonie en levant les yeux au plafond quand elle vit la chaise pour bloquer la porte. "Va donc jouer ailleurs." La gamine cherchait vraiment les emmerdes. Ce qu'elle ignorait, c'était que Léonie ne sortait jamais sans quelque chose pour se défendre. Dans son sac à main, elle avait un spray self defense dans sa pochette de soirée. Si Spiderman maîtrisait ses jets de toile, Léonie excellait dans le jet de poivre ! Elle portait toujours ce genre de chose. Elle avait même un taser, quand elle devait rencontrer des clients tourmentés comme Rorschach des Watchmen, ou des clients violents comme Deathstroke, ou pire, les tarés dignes du Joker ! Ce n'était pas très légal, le taser. Mais c'était tellement efficace ! Léonie se demandait même si la gamine n'aurait pas mérité un petit coup de jus. Juste un petit éclair, comme ceux de Tornade. Léonie s'assit sur le rebord du lavabo et croisa les bras. Elle donna un coup de menton vers son adversaire et ajouta : "La chaise, c'est parce que tu es là dans l'idée de me donner une baffe ? C'est vraiment petit comme façon de faire. Tu ne vaux même pas la peine que je me salisse les mains en te giflant." lui dit Léonie avec un grand méprit sur le visage. C'était vrai ! Léonie ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam et l'autre s'en prenait à elle juste par pur plaisir. Du coup, Léonie avait dans l'idée de faire tout le contraire de ce que l'autre attendait. Elle comptait garder son calme, éviter au maximum les insultes et se montrer la plus dédaigneuse possible. Après tout, un enfant qui faisait un caprice, la meilleure façon d'agir, c'était encore de l'ignorer !
Ca ressemble beaucoup à la scène au début du film Ca. Le nouveau, de 2018. Des pestes qui suivent Bev jusque dans les toilettes pour lui balancer des poubelles sur la tête. Et là, tout le monde prend Bev en pitié, et tout le monde prend toujours Bev en pitié quand elle rejoint le groupe des ratés. Tout le monde continue à plaindre Bev en pitié quand son père la bat et quand il est remplacé par un ami violent une fois l’âge adulte arrivé. Tout le monde la plaint quand elle retourne à Derry parce que Ca est revenu. Bon finalement au delà de ressembler au film ça ressemble surtout à l’histoire original des livres, bien que cela reste très peu probable que Léonie échappe à un monstre d’un autre monde (littéralement). En plus, entre elles deux, la rousse de l’histoire c’est bien Charlie. Vous voyez, elle n’est vraiment pas à plaindre la petite dans l’histoire, ce ne sont pas Charlie et ses cinquante kilos qui risquent de la blesser. La rousse pensait rester à l’extérieur de la pièce et lui parler à travers la porte mais ce n’était sans compter sur le fait que le bar avait des toilettes dignes d’une aire de repos et que si elle bloquait de l’extérieur elle aurait rapidement fait d’être mise dehors par les vigiles. Le meilleur plan (le moins pire) était donc de se jeter dans la bagarre à son tour et de rentrer avec sa fidèle acolyte la chaise. Les fesses posées dessus elle étend légèrement son coude pour l’adosser à l’évier de verre. Son poing sur la joue elle arbore fièrement une attitude nonchalante et je m'en foutiste, ce qui correspond bien à son état mental pour la soirée. La miss parfaite parle, encore et encore, et finalement Villanelle se demande si elle n’a pas fait le mauvais choix de souffre douleur car elle lui semble bien ennuyeuse. « Un nom tu sais, ça se trouve vite. T’es loin d’avoir éveillé une quelconque attention chez moi. » True story. Le monde entier penser que parce qu’elle est pansexuelle elle doit tomber amoureuse de tout ce qui bouge. D’accord, elle a tendance à avoir un coeur d’artichaut, c’est vrai … Mais elle ne tombe pas amoureuse de tout le monde. En ce moment par exemple, seuls deux noms lui viennent en tête. Le premier est totalement endgame et pour le deuxième ils apprennent à se connaître doucement. Bon, à vrai dire y’a peut être un troisième nom, mais elle est en pourparler avec son cerveau pour tenter de l’oublier (autant dire que la bataille est perdue d’avance). « Tu vois tu t’énerves toute seule poupée. Je t’ai posé une simple question et c’est toi qui veut en venir aux mains. J’ai pas l’air d’avoir une attitude agressive quand même. » Son sourire se fend d’un large sourire. A la place de Léonie, Charlie elle même aurait voulu se gifler. Sa condescendance est d’une irritation folle pour quiconque l’entend. « La chaise, c’est seulement parce que je sens que la nuit va être longue. Peut être ennuyante à mourir, peut être avec un rythme effréné. On verra, hein Ninie ? » C'est vraiment moche comme prénom.
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Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
La peste joue maintenant les j'en-ai-rien-à-foutre. Trop tard, gamine ! J'ai déjà commencé sans toi ce petit jeu. Sérieusement, elle n'a rien d'autre à faire de sa vie ? Elle n'a pas des cours à réviser, des mecs à draguer, des shoots à s'enfiler ? Non ! Il a fallu qu'elle jette son dévolu sur moi. Elle a des penchants sadomasochistes. Je ne vois que ça pour justifier son attitude. Elle aime emmerder des personnes qu'elle choisie au hasard et prend plaisir à perdre son temps quand elle tombe sur quelqu'un comme moi. Quelqu'un qui ne lui donnera pas ce qu'elle attend, à savoir une crise de nerf. Ben c'est loupé !
Apparemment, selon ses dires, je n'ai éveillé en elle aucune attention. Meuf ! Pourquoi es-tu là à me casser les pieds ? Tu fais un focus sur moi ! Si ça, ce n'est pas avoir éveillé ton attention... Et puis c'est qui cette fille ? *Léonie sort son téléphone. Elle commence à farfouiller sur les réseaux sociaux toutes les publications en lien avec la conférence et la soirée. En passant de profil en profil, elle tombe sur une publication où la demoiselle casse-bonbons a été taguée.*
Alors comme ça, elle s'appelle Charlie Villanelle. Charlie... ses parents ont eu un doute sur son sexe à la naissance et ont décidé de lui donner un prénom mixte pour éviter toutes confusions ? Ho ! Je devrais lui dire ça. Mais non, je ne le ferai pas ! Cette fille ne veut qu'une chose. C'est mon attention. Donc je vais faire tout le contraire. Je ne vais pas lui en accorder. Dorénavant, elle parlera dans le vide.
*Léonie reste silencieuse son lavabo, passe devant Charlie sans lui adresser un regard, ni aucune parole. Ce que Charlie venait de lui dire, au sujet de la nuit longue, Léonie l'avait bien entendu. Mais elle avait décidé de se la jouer...* Poker Face ! Haha ! Dans ta face ! Tu peux parler à ma main si tu veux ! "A trop parler, tu vas finir par avoir soif, Charlie", lui dis-je simplement en baillant et sortant des écouteurs de ma pochette. Mes derniers mots à cette pouffiasse. Maintenant, cherchons un truc pour passer le temps. J'en étais où dans ma série Netflix ? Episode 11 ? Voilà !
Décidément cette Léonie est bien plus ennuyante que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Si elle avait quelques bribes de réparties en début de soirée il n’en est rien désormais. Elle se contente de faire la moue et lever les yeux au ciel dans un élan dramatico-dramatique. Tout le monde peut faire ça chérie, alors enclenche la deuxième, réagit, prouve que tu n’es pas un objet inanimé ressemblant à peu près à un humain. Peine perdue. La prochaine fois Charlie choisira la seule personne à détester sur cette terre avec plus d’attention. Elle qui aime tout le monde elle pensait avoir fait un choix facile avec cette inconnue, mais peut être aurait-elle dû s’en tenir à jalouser Emmy qui est un peu trop proche de son Léo ou alors Maximilien qui lui tape un peu trop sur le système. Non, eux deux c’est autre chose. Eux deux sont reliés à Léo et il les aime bien, elle ne peut pas trop trop les détester. L’inconnue, en revanche, sort de nulle part. Qui dit sortie de nulle part dit aussi aucune relation en commun. Il est bien plus facil de détester quelqu’un qu’on ne connaît pas et dont on n’entendra plus jamais parler d’ici peu. « A trop parler, tu vas finir par avoir soif, Charlie. » Ce sont au tour des yeux de la rousse de se lever nonchalamment au ciel. Oh, elles sont lancées dans un concours d’expressions inutilisées depuis que Jesus a fait un tour sur la croix ? Charlie s’autoproclame vainqueure, assurément. Celle de Léonie est digne d’une citation instagram ce qui prouve sa nullité à en faire pâlir tous les Marquis de Sade. Finalement elle se décide à la laisser seule avec son téléphone, lui qui semble si intéressant. Elle n’a tellement pas d’amis à qui parler qu’elle se tourne vers les séries, vous voyez le genre. « Si c’est 22.11.63 prépare toi à ce que JFK meurt, personne s’y attend c’est dingue ce final twist. » Qu’elle ironie en prenant sa chaise par le dossier et passant le seuil de la porte. Pour mieux venir bloquer la poignée de l’autre côté, là où il y a un peu plus d’air non aseptisé et de meilleures vapeurs d’alcool. « Et si c’est The 100 figure toi qu’ils retournent dans l’espace les cons. Et que Clarke la poufiasse est toujours pas décidée à mourir. » Elle peut encore parler de quatre cent cinquante sept autres séries la rousse, de quoi les occuper toute la nuit.
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Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
Je commence à l’exaspérer. Tant mieux, c'est mon objectif. Si cela peut l'aider à aller brasser l'air plus loin ! Elle est coriace, tout de même. Je dois bien l'avouer. Mais j'ai pitié pour elle. Sa vie ne doit vraiment pas être terrible pour s'en prendre à la première inconnue qu'elle croise dans une conférence. Elle doit avoir quelque chose à se prouver ou à prouver à ses copines. Quoi que non. Que à elle. Sinon ses copines auraient été derrière elle pour regarder et profiter du spectacle. Donc elle est seule. Ou du moins, elle doit se sentir seule même si en réalité, il y a surement du monde, comme de la famille ou des amis, qui l'entourent. Et ce qu'elle cherche, c'est véritablement de l'attention. Peut-être même de l'affection ? Punaise, c'est psycho que je vais finir par faire. Et non la formation pour bosser au bloc opératoire ! Bref. Raison de plus de continuer sur le chemin de ignorance. Elle va finir par lâcher le morceau. Bien joué ! Je gère ! Je déclenche en elle la réaction que je cherche. Ouais, Léonie ! Ne lui donne pas l'attention qu'elle réclame. Continue de regarder cette série pourrie que tu ne connais même pas. Continue de fixer l'écran. Ignore ses mots et ses mouvements. Ouais ! Check hand moi-même ! En plus, elle parle de série que je ne connais même pas. Elle m'aurait spoilé Sex Education, j'aurais grincé des dents en silence. Mais ces deux séries, connais pas ! Tiens ? Elle reprend sa chaise et se casse ? Il était temps ! J'entends la porte claquer, et... *Léonie lève le nez de son téléphone et retire ses écouteurs. Elle coupe Netflix et se lève de son lavabo.* "Il était temps," marmonnai-je en me dirigeant vers un des toilettes pour y faire... quelque chose qui ne regarde que moi !
Maintenant que je me sens plus légère, je vais aller remplir de nouveau ma vessie avec un bon verre d'eau citronnée. Je me demande s'il y a du gingembre au bar. C'est bon l'eau glacée citron vert gingembre ! Attend voir, elle a bloqué la porte avec sa putain de chaise ! La sale garce ! Respire Léonie. Réfléchie, cogite... Laisse Maîtresse Maze prendre le relais. Maîtresse Maze... Mais c'est bien sûr ! J'ai toujours sur moi un truc pour faire la Dom en cas de besoin ! Au cas où un client me biperait pour une intervention en urgence ou quand j'ai une idée de domination surprise ! J'ai avec moi ma pochette rouge. Donc dedans, je dois avoir les restes de ma dernière intervention en urgence.
*Léonie retourne le contenu de sa pochette dans le lavabo et deux petits sachets transparents contenant des laxatifs*. Ho je me souviens de cette intervention d'urgence ! J'ai un client qui envoie toujours sa petite assistante lui chercher un latte dans le Starbucks au pied de son immeuble de bureau. Il a eu le malheur de s'en vanter pendant une séance. Après avoir repéré son assistante et sa commande de latte au lait de soja (beurk !), j'ai payé sa fille pour me laisser mettre dedans les laxatifs et sur le gobelet Starbucks, j'y ai écrit "Maze". Je crois que j'avais aussi dessiné un petit caca. Un truc rigolo, comme le caca emoji. Je tiens de source sure que son assistante était ravie du spectacle. Je crois que mon client avait dû refaire la déco de son bureau. Ses employés le surnomme feu d'artifesses maintenant.
Ces petites pilules vont encore m'être utiles ! *Léonie remet toutes ses affaires dans son sac sauf les pilules laxatives. Elle prend en photo les deux sachets, met un joli filtre ou deux, et publie le tout sur Instagram. Puis elle laisse les sachets sur le lavabo.* Oui, je les laisse ! Autant pousser le fun jusqu'au bout ! Avec la magie des réseaux sociaux et des fausses amitiés du web, cela ne devrait pas prendre plus d'un quart d'heure pour que... Oh ! J'entends de la cohue de l'autre côté de la porte. Dix minutes ? C'était rapide ! *La porte s'ouvre avec fracas.* "Sur le lavabo les amis ! Have fun ! C'est Charlie Villanelle qui offre !" Bye Charlie ! *Léonie sort des toilettes pendant qu'une vague de filles se rue sur le lavabo. Elle passe devant Charlie et sa chaise, lui fait un clin d’œil et va au bar.* "Un verre d'eau fraîche avec une tranche de citron et si possible, du gingembre, merci." demandai-je au barman.
Son téléphone sonne, signe d’une nouvelle notification. Charlie avait elle aussi sorti ses écouteurs fétiches, préférant de loin sa propre musique à celle du bar. Après une éternelle hésitation entre Queen et Deaf Havana, elle a préféré les vivants aux morts et Holy a débuté. I was a liar. I'll never be holy in your eyes. But you'll never be either. Ca correspond plutôt bien à la situation actuelle. Cependant elle ne laisse pas la chanson continuer plus loin, basculant vers Love of my life. Tout lui faisait repenser à sa rencontre avec Kane. La musique, le bar, la soirée, l’alcool. Tout était pareil, sauf que cette fois ci il n’y a personne pour la faire douter de tout. Elle le déteste pour l’empêcher d’écouter ses musiques préférées, parce qu’elles lui font toutes penser à lui maintenant. Le0nie_Trembl@y vous a mentionné dans une publication. Les yeux de la rousse s’écarquillent légèrement et elle rapproche le téléphone de sa tête comme si cela allait arranger son problème. Merde. La miniature de l’image ne rassure pas la rousse et elle s’empresse de déverrouiller son téléphone pour savoir de quoi il s’agit. Finalement elle rigole aussitôt, tant à cause des quinze filtres amoncelés que la qualité médiocre, que la photo en elle même. Elle pense se faire passer pour une dealeuse donc ? Elle serait capable de briser l’omerta avant même d’avoir rejoint un quelconque gang. Comme si un gang allait vouloir d’elle. Comme si c’était réellement de la drogue de toute façon. Charlie ne connaît que trop bien ce monde pour savoir à quoi elle à affaire, ou surtout ce à quoi elle n’a pas affaire. La brune aura au moins eu le mérite de la faire rire une fois ce soir, elle ne pourra pas le nier. Bonne joueuse, la rousse décide de la laisser sortir. Charlie a vécu bien trop de tourments récemment pour se soucier encore de son image ou de ce que tout Brisbane peut penser d’elle. Peu importe ce que sont en réalité ces pilules cela lui est bien égal, ce ne sera pas son problème. Elle repose la chaise à sa place en sifflotant, contente que la soirée reprenne un peu d’entrain. Les âmes en peine ne perdent pas de temps à se faire connaître et la plupart gratifient Charline d’un sourire qu’elle se garde bien de leur rendre. Elle n’offre son sourire qu’à une Léonie sortant triomphalement des toilettes comme si elle venait de résoudre la conjecture de Hodge. Sweet little thing.
Le serveur lui sort une tranche de citron et Charlie arrive par derrière pour l’attraper au vol, croquant dedans à pleines dents. Elle le repose sur le comptoir, lèche le sel déjà posé sur le dos de son autre main et termine avec un shot de Tequila aussi commandé au préalable. C’est ce qu’on appelle un Tequila paf dans les règles de l’art. Un grand sourire sur le visage, la rousse s’assoit à côté de sa meilleure amie d’un soir et tend sa carte bancaire pour payer l’addition. Parce que les meilleurs choses ont un coût. Alors que le paiement sans contact est en cours, elle se retourne vers Léonie. « Tu devrais t’en tenir à la philatélie mon chou. » Le paiement est refusé et Charlie se souvient qu’elle a sans doute abusé avec l’alcool ces dernières semaines, elle ressort son porte monnaie dans un souffle d’impatience et tend un billet en remplacement. « Janis Joplin serait encore là aujourd’hui pour m’envoyer des photos de chatons si t’avais été son dealeur. Je doute que t’ai laissé de l'héroïne en free access dans les toilettes. Ni quoi que ce soit d’autre de ce style. » La rousse parle sans crainte du jugement, parce qu’elle est loin d’en être à son coup d’essai avec la drogue. « T’essayes de jouer aux grands mais t’en as pas l’étoffe. »
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Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
Elle revient vers moi ! Mais elle est à fond, la chieuse ! C'est un coup de foudre malveillant. Je m'en vais, je me la retrouve quand même sur le dos. Et elle insiste lourdement. Elle n'a pas des amies à aller emmerder ? En tout cas, il y a des chances que demain, son nombre d'amis baisse ! Si les personnes dans les toilettes ont pris les pilules, elles vont se coltiner une diarrhée d'enfer ! Avec le nom de Charlie associé à la publication, elle va se faire huer demain ou les jours à venir, quand elle entrera dans l'amphi pour ses cours. A condition, bien entendu, que les pilules soient prises.
Charlie veut boire mais apparemment, son compte en banque n'est pas du même avis. Je trouve ça tellement pathétique ! Ces personnes qui s'enivre comme ça ! Sérieusement, qu'est-ce qu'elle y gagne, à picoler ? Je n'ai jamais compris cette manie qu'on les gens de se mettre saoule pour passer une bonne soirée. Ils n'ont aucun respect pour eux-même. Ils bousillent leur santé. Ils peuvent même bousiller leur vie et celle des autres ! Combien de fois j'ai vu, aux urgences, des gens arriver et mourir suite à un accident de la route causé par une personne bourrée. "Et toi tu devrais moins lever le coude." Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça. Ce n'est même pas une pique. Ni une attaque pour répondre à la sienne. J'ai dit ça trop gentiment. Mais elle est tellement pathétique, cette pauvre fille. A croire qu'à part son verre d'alcool, elle n'a rien d'autre. Elle me fait presque de la peine, si elle ne m'avait pas cassé les bonbons !
"Si tu crois que je n'ai rien laissé aux toilettes, tu peux toujours vérifier. Il n'y a peut-être déjà plus rien sur le lavabo. Si toutes les pilules sont parties, il y aura bientôt du monde accroché aux trônes dans chaque WC."
Mon verre est fini. Je le laisse sur le bar et me lève du tabouret. Sans un mot de plus, ni un regard pour Charlie, je m'éloigne et rejoins ma collègue qui me demande aussitôt où je m'étais cachée. Je lui explique brièvement la situation et lui dit au revoir. Je sors prendre l'air un peu. Si mes pilules sont toutes parties, bientôt, cela va vraiment puer ici ! Dans tous les sens du terme ! Il ne vaut mieux pas rester ici.
C'est avec mon sourire diabolique, étiré jusqu'aux oreilles, que je franchie la porte et m'assoie sur un banc, pas très loin, à quelques mètres de la fête. Mon chauffeur devrait arriver d'ici une petite heure, grand maximum. Je vais l'attendre ici. Loin de l'autre fouille merde !
J'ai un petit creux. Je peux me faire livrer une pizza sur ce banc. Ce serait pas mal pour passer le temps ! Vendu, je commande une pizza en ligne et je me la fais livrer ici. C'est dingue d'avoir faim comme ça, à chaque fois que je sors. Quelle que soit l'heure, j'ai besoin de manger quand je suis de sortie. Heureusement que je vais à la salle de sport. Je ressemblerai à une baleine sinon ! Bon... dans un quart d'heure environ, je devrais avoir ma pizza !
Le jeu est fini. Ca y est, Charlie l’a décrété. L’inconnue a occupé son esprit pendant quelques heures, elle lui a fait oublier tous les réels problèmes qui perturbent son existence, mais désormais c’est fini. Même les meilleures choses ont une fin, elle ne peut pas laisser le plaisir durer trop longtemps non plus. Une soirée, un regard de haine, une entrevue dans les toilettes. Au fond elle pensait qu’elle allait s’amuser davantage, mais elle aura au moins eu le mérite d’occuper sa soirée à défaut de l’égayer. Elle a tenté de se battre comme elle le pouvait, avec son on ne sait trop quoi de photo sur instagram. Charlie était-elle supposée prendre peur ? Prendre la fuite ? Paniquer ? Un autre mot en p ? Le suspens est palpable. Peu importe ce qu’étaient ces petites pilules blanches, tous ceux qui ont accouru en pendant réellement que Villanelle allait proposer sa drogue en vente libre sur instagram sont les derniers des imbéciles. Elle doute même qu’ils soient dotés d’un quelconque cerveau. La publication de Léonie sera signalée d’ici peu et l’algorithme va la strike. Ce ne sera pas aussi rapide que si elle avait osé poster le mamelon d’une femme, mais cela arrivera tôt ou tard. Toutes les preuves seront effacée, Charlie se couchera en paix et dormira tel un bébé qui se réveille en sueurs toutes les heures à cause de ses cauchemars à répétition. Mais à part ça elle dormira bien, oui. Cependant elle lève les yeux au ciel lorsque Léonie se la joue donneuse de leçons, ce qui est à peu près la chose que la rousse déteste le plus au monde : ceux qui se pensent assez parfaits pour pouvoir juger la vie des autres. Si elle savait. Oh, si elle savait. « Grand bien leur fasse, j’te laisse profiter de l’odeur dans ce cas. J’ai bien mieux à faire. Peut être m’amuser avec de vraies pilules. » Elle joue à un jeu qu’elle ne connaît pas, la Léonie. Elle n’a sûrement rien avalé de sa vie, n’a sûrement jamais connu toutes les sensations qu’a pu expérimenter Charlie. Elle se contente de vivre par procuration, de regarder tout le monde s’amuser à la télé alors qu’elle est en train de manger des popcorn dans son pyjama. Oh que sa vie a l’air triste, et oh que Charlie souhaite s’en éloigner désormais qu’elle a perdu tout intérêt à ses yeux. Elle la voit bien dehors pourtant, sagement assise sur son petit banc telle une enfant sage. Mais non. La partie est terminée. Il y en aura peut être une seconde, ou peut être pas. Sûrement pas à vrai dire, parce que désormais Charlie s’occupera seulement avec ses études ou son boulot. Ce sont deux choses qu’elle arrive à gérer, les deux seules choses qui ne risquent pas de vriller ou de la demander en mariage au bout de cinq minutes. C’est safe. It has to be.
I don't hate you, I just don't like that you exist
Feat Charlie Villanelle et Léonie Tremblay
J'adore me faire livrer à manger ailleurs qu'à la maison. Comme ça, je peux manger de la malbouffe en paix. D'une parce qu'il n'y a pas Maman pour me faire des yeux ronds et soupirs d'exaspération. De deux parce qu'il n'y a pas Maman pour m'en piquer tout en m'accusant de la faire céder au dark side de l'alimentation.
J'ai encore une vingtaine de minutes à attendre avant que mon Uber arrive. J'aurais pu prendre ma propre voiture. Quand elle m'a demandé hier si je venais avec ma voiture, je lui ai dit que non. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas la reconduire chez elle après à la conférence. Je sais qu'elle n'a pas de voiture. Et j'aurais été obligée de lui proposer de la ramener. Ma bonté m'y aurait poussé. Je sais qu'elle se bourre la gueule à la moindre soirée. J'ai vu juste d'ailleurs, à ce sujet. Je ne veux pas qu'elle vomisse son alcool bon marché dans ma Toyota Hybride neuve. Non. Je refuse de saloper mes sièges. Je préfère me priver de ma voiture. D'où le Uber ce soir ! Je fais un peu garce, maintenant que j'y pense. Mais tant pis. C'est le prix à payer pour préserver ma voiture neuve.
Je vois que la Villanelle sort aussi. Je crois qu'elle ne marche pas droit... Je me trompe peut-être... J'ai eu raison de venir en Uber. Car l'attente dehors me permet de faire le paparazzi pour clôturer ma soirée. Je ne peux pas m'empêcher de la filmer en train de s'éloigner de la soirée. Cela peut toujours être utile d'avoir ce genre de petit film. La voilà loin maintenant. Voyons voir ce petit film... Ho oui ! C'est exploitable en cas de besoin. Il n'y a rien de compromettant à première vue. Elle a juste l'air d'une fille paumée qui a trop fait la fête. Mais une vidéo sortie de son contexte peut toujours servir si elle me cherche la prochaine fois que je mets les pieds sur le campus et que je la croise.