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 The artist. [Freya&Joseph]

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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyMar 9 Juil 2019 - 0:51


The artist.
Freya & Joseph


Un cœur de pomme bruni traîne sur le coin de la table; merci à cet usager de la bibliothèque qui a décidé de déguster sa troisième portion de fruits et légumes de la journée dans un lieu où il est interdit de manger. Oh, un mouchoir juste à côté de la poubelle ! Ce joueur de basketball improvisé a surestimé son talent en lancé d’objets sphériques. Joseph se penche en soupirant, toujours armé de son incroyable enthousiasme lorsqu’il s’agit de nettoyer derrière les autres, puis il s’empare du nid à morve pour le laisser tomber là où il aurait dû tomber la première fois. Après avoir jeté un dernier coup d’œil dans la section des tables, souvent occupée par des étudiants qui désirent retrouver un peu de silence pour étudier, le regard du garçon en probation s’arrête sur une silhouette féminine concentrée au-dessus d’une feuille de papier blanche. De ses doigts fins, elle tient un crayon de plomb qu’elle fait danser sur son canevas, et il devine rapidement qu’elle n’est pas en train d’écrire puisque sa mine traverse la page de haut en bas à plusieurs reprises. Usant de son flaire, il devine que la femme est probablement une jeune artiste qui apprécie elle aussi le calme qu’on retrouve à la bibliothèque. Joseph aurait pu tourner les talons et continuer sa tournée dans l’établissement, mais il remarque un emballage de barre tendre juste en dessous des pieds de l’artiste. Encore une fois, il soupire de mécontentement et il se dirige vers l’énième déchet en zigzagant entre les chaises, accompagné de son chariot de concierge, très peu embarrassé à l’idée de déranger la femme dans sa concentration. En plus, c’est peut-être son déchet qui se trouve sous ses pieds : ça ne serait pas surprenant. Arrivé à sa hauteur, il se racle la gorge pour signaler sa présence et il pointe en dessous de la table avec son doigt. « J’veux pas t’déranger, mais j’vais ramasser l’emballage sous la table. » Il s’accroupit ensuite, gardant le plus de distance entre elle et l’inconnue – il ne faudrait pas qu’il colle son nez à sa taille – puis il tend son bras sur toute sa longueur pour coincer le papier fautif entre son index et son majeur. Victorieux, il se redresse, tend le bras vers la poubelle accrochée à son chariot et relâche l’emballage en aluminium. Il offre ensuite un sourire pincé à sa spectatrice.  Il aurait aimé avoir la force de garder ses yeux dans les siens, mais son regard dévie machinalement vers son dessin et il se met à le scruter, doté du sérieux d’un critique artistique. Il fronce les sourcils, penche la tête sur le côté en reconnaissant un personnage vu de face, joliment tracé, mais il louche longuement sur sa tête. Quelque chose cloche, mais il n’arrive pas à mettre la main sur le problème. Joseph n’a jamais été un artiste, pourtant, il sait admirer l’art quant il le croise. D’ailleurs, sa meilleure amie est bien la seule qui pense qu’il est un illustrateur incroyable – il faut dire que ses bonhommes allumettes sont magnifiques, selon ses dires. Mais, au fond, il arrive à la croire, la petite : parce que c’est bien la seule qui a réussi à voir le bien au travers ses iris avant de percevoir le mal qu’il avait commis dans le passé. « C’est la tête ! » Il pose ses deux mains sur la table pour s’approcher du dessin. « Yep, c’est la tête, le problème. Elle est trop petite. » Il s’appuie plus sérieusement sur la table, comme si le destin de ce dessin était réellement important pour lui. « Ou, c’est le corps qui est trop grand, ça va dans les deux sens. Mais c’est moins long d’recommencer seulement la tête. » Se prendrait-il pour un professionnel, par hasard ? Peut-être un peu trop, oui. Mais, sur son lieu de travail – pas payé –, l’ennui le ronge trop souvent et il n’hésite jamais à profiter de son manque de timidité pour engager la conversation avec les inconnus qui renferment la meilleure histoire à écouter.                 

   
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyMer 10 Juil 2019 - 14:15


La journée avait mal commencé. Sa cafetière commence à rendre sérieusement l'âme, son vélo ne s'est pas encore remis d'un petit accrochage qu'elle a eu il y a quelques jours plus tôt et les gens sont encore plus chiants que d'habitude, si c’est possible. Ce dernier point n'est pas nouveau mais ça ne finissait jamais de l'agacer au plus haut point. L'espèce humaine est en danger et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Un peu à l'image de sa famille, quoi.
Halloween à peine finie et la saison des courses de Noël n'ayant pas encore vraiment commencé que déjà les gens semblaient se préoccuper sur les dépenses inutiles et superficielles qu'ils allaient pouvoir faire à leurs proches. La rue commerçante, le centre commercial, même les boutiques les plus reculés sont alors pris d'assaut et ça, ça étouffe Freya en même temps que ça la rend de mauvais poil. Elle veut juste qu'on lui fiche la paix, qu'ils se taisent, qu'ils se mettent sur mute. Quelle idée d'habiter dans une ville aussi peuplée que Brisbane. Elle devrait se trouver une hutte sur une île déserte, au moins elle aurait la paix.
Alors pour avoir la tranquillité recherchée, Doherty finit par atterrir à la bibliothèque. Un lieu plutôt improbable pour elle, qui s'y trouve ironiquement jamais pour lire. Elle n'a jamais aimé lire, ne comprenant pas comment on peut avoir la volonté et la patience de se plonger dans les problèmes de personnages fictifs quand on a sa propre vie à questionner. Si elle n’arrive pas à s’accrocher à de vraies personnes, réelles, de chair, d’os et de sang, elle doute sur sa capacité d’empathie pour des personnages de papier.

L’empathie, ça a jamais été son truc, de toute façon.

La bibliothèque est à la fois un lieu magique et angoissant. Ce lieu a le pouvoir de rendre silencieux le plus petit des mortels et on a le droit de râler si quelqu'un parle trop fort. Franchement, c'est hyper jouissif de pouvoir lancer des regards noirs et de faire pâlir le coupable en lui lâchant un sale petit "tu peux pas t'la fermer ? tu déranges, bordel." La délicatesse ne fait pas parti de son quotidien, prendre des gants non plus.
« J’veux pas t’déranger, mais j’vais ramasser l’emballage sous la table. » Du coup, quand son silence fut soudainement brisé, Freya peste à demi mot avant de noter que c'est qu'un gars qui essaie de faire son travail. Soit. Elle n'est pas si ingrate que cela. Elle plaque ses jambes sur le côté et retourne à son croquis sans un mot.

Son inspiration du moment est sous son nez, passant de rayon en rayon, les lunettes sur le bout de son nez, enroulée dans une robe droite et serrée. La bibliothécaire a cet air strict et coincé qu'elle n'aime pas. Elle lui rappelle une ancienne prof de maths qui l’avait passablement traumatisé pendant un an. Alors évidemment, elle a commencé à la dessiner, de façon grossière (parce que ce sont que des croquis) et totalement imaginaire. Mi femme mi créature, telle un centaure provenant tout droit de l'imagination de Doherty. Elle finit d'ailleurs par s'énerver car elle n'arrive pas à obtenir exactement ce qu'elle veut. Elle n'a aucune idée de ce que ça peut être mais tout ce qu'elle représente ne lui convient pas. Ça la frustre et elle pousse même un long soupir avant d'être de nouveau surprise par deux mains qui se posent sur la table. « C’est la tête ! » 

C'est le gars du ménage. Il est encore là, lui ?
Et comment ça se passe, il a lu dans ses pensées ou quoi ?

« Yep, c’est la tête, le problème. Elle est trop petite. » Maintenant qu'elle lui prêtait de l'attention, Freya penche la tête pour mieux l'observer. Elle jurerait que son visage lui dit quelque chose. Sûrement un type dans un film ou un truc de ce goût là. Mais lui ne pose pas ce genre de question alors qu'il continue son analyse de ses croquis. « Ou, c’est le corps qui est trop grand, ça va dans les deux sens. Mais c’est moins long d’recommencer seulement la tête. » Doherty arque le sourcil droit. Elle pourrait lui refermer le carnet sous le pif car elle n’aime pas qu’on vienne envahir son jardin comme ça, sans préavis. Mais non, son esprit a décrété qu’il peut regarder à sa guise pour une raison qu’elle ignore. « J'savais pas qu'les hommes de ménage sont aussi payés pour donner un avis qu'on leur demande pas. » Elle secoue la main avant de relâcher dans son siège, les bras se croisant. « Fais comme chez toi, mon vieux. Autre chose ? » Sérieusement, ça la vexe presque qu'un inconnu pointe le doigt où ça va pas. Mais une paire d'œil neuf pourrait aussi être bénéfique. La preuve, il ne lui a fallu que deux secondes et un quart pour choper le problème qui lui tracasse la tête depuis une demi heure.

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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyVen 12 Juil 2019 - 16:23


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Peut-être s’est-elle levée du mauvais pied le matin-même : Joseph laisse le bénéfice du doute à la jeune femme qui n’a pas semblé apprécier son intervention improvisée dans sa bulle artistique. Il devrait le savoir, pourtant. Nombreux sont les artistes qui n’apprécient pas de se faire observer tandis qu’ils pratiquent leur art. Mais, n’ayant pas côtoyé beaucoup d’âmes artistiques dans sa vie, Joseph n’a pas pu apprendre sa leçon avant de critiquer la grosseur de la tête du personnage encré sur le papier. « J'savais pas qu'les hommes de ménage sont aussi payés pour donner un avis qu'on leur demande pas. » Ce commentaire aurait pu vexer n’importe quel concierge qui n’apprécie pas son boulot, pourtant nécessaire, qui ne reçoit pas assez de mérite. Celui qui ramasse les déchets derrière les autres est souvent considéré comme une personne qui n’a pas réussi à se bâtir une vraie carrière, et c’est très dommage. Pourtant, le commentaire de la demoiselle passe des kilomètres au-dessus de la tête de l’ex-taulard, parce qu’il n’a jamais accordé d’importance à son statut. Certes, il n’apprécie pas d’afficher sa pauvreté ou sa misère – raison pour laquelle il est incapable de dormir à la belle étoile comme le font les mendiants – , mais ce n’est pas pour autant qu’il partira la tête baissée et la queue entre les jambes. Même, cette joute étrangement irritante l’amuse, et il arbore un sourire malin tandis que la jeune femme se pose sur le dossier de la chaise pour le laisser critiquer davantage son dessin. « J’suis même pas payé pour ramasser tes déchets alors j’te demanderai pas d’me refiler un billet de vingt pour chaque défaut que j’trouve sur ton dessin. » Ses yeux se posent à nouveau sur les traits de graphite du personnage et il plisse le regard, intrigué. « Fais comme chez toi, mon vieux. Autre chose ? » Il redresse la tête pour profiter de la même vue que l’artiste possède et il remarque la bibliothécaire à l’allure sévère, emmitouflée dans sa robe un peu trop moulante, occupée à replacer des bouquins, prenant un temps fou à cette simple tâche que Joseph aurait terminé en un claquement de doigt tellement il connait la rangée par cœur. Elle est dans le secteur des livres de science-fiction, une lecture à laquelle la dame plus âgée ne s’adonne probablement jamais. « C’est elle que tu dessines ? » Il louche quelques secondes sur le dessin pour finalement confirmer ses dires : les deux personnages arborent la même parure. Seulement, la créature possède des sabots qui ont remplacé les talons à aiguille de la bibliothécaire. « Nop. Y’a que la tête qui cause problème. » Sans demander l’avis à la jeune femme, il tire la chaise à ses côtés pour s’y installer, abandonnant son chariot de conciergerie à lui-même pour l’instant. Il n’a qu’à espérer qu’aucun de ses supérieurs ne remarque cette petite pause non planifiée qu’il s’octroie. Il n’est peut-être pas payé, mais le directeur de la bibliothèque prendrait un malin plaisir à lui taper les doigts avec une règle avant de le menacer d’annoncer à son responsable de probation qu’il ne s’efforce pas à la tâche et qu’il ne mérite pas d’être relâché dans la nature – il n’hésiterait effectivement pas à le comparer à un animal parce que c’est ce qu’ils sont, les criminels : des animaux. D’un geste rapide, Joseph approche la feuille de papier de lui pour l’observer de plus prêt. « T’as pensé à lui mettre des cornes ? Elle ressemblerait à un satyre, et j’t’assure que c’est ce qu’elle est, cette femme ! » Et il tend la main vers l’artiste, pensant naïvement qu’elle lui remettrait son crayon sans poser de questions.               

   
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyVen 19 Juil 2019 - 11:58


« Ne pas être payé pour ramasser la merde des autres... Shit et moi qui pensais que ma vie est pourrie. » Puis Freya plisse son nez de contrariété. « J'suis une bonne citoyenne, m'sieur, c'était pas mon déchet. » Pour preuve, son sac et chaque poche qu'elle a sont bourrés de papier d'emballage de bonbons, sucettes et autres sucreries. Elle a quand même un minimum d'éducation et un brin de savoir vivre, même si ce n'est plus vraiment ce qu'on attend d'elle. 

Quand le squatteur lui demande si la bibliothécaire est son modèle, Doherty roule des yeux avant de se masser le front. « Nan, c’est Ste Marie Joseph, ça s’voit pas ? » Ceci dit, la question du jeune homme prouve bien que ce qu'elle a gravé au crayon est nul, juste bon à aller aux chiottes. 

Perte d'estime pour un simple dessin, c'est quand même fort.
Un bout de feuille, quelques remarques et c'est fini, point final, passez votre chemin. 

Freya déteste se sentir comme ça. Avoir l'envie mais que sa main ne réflète pas ce qu'elle veut. Avoir l'inspiration, l'image dans sa tête mais ne pas réussir à le produire en réel. C'est frustrant et très ennuyant. La frousse de la page blanche, de ne pas savoir quoi y poser, de ne pas réussir à atteindre Le Détail qui fait toute la différence. Elle se fout une pression folle pour de simples dessins mais elle ne peut pas s’en empêcher.
Aujourd’hui, le pied à peine posé sur la moquette de sa chambre qu’elle avait déjà dans l’idée de mener un projet. Elle ignorait lequel, sous quelle forme et pourquoi mais l’envie et la volonté y étaient, c’était un début suffisant.
D’où cette pression pourrie qu’elle s’auto-inflige parce que why not et qu’elle a une journée entière à occuper devant elle.

Elle tape sa main tendue en sa direction. « J’sais que c'est pas parfait mais pas question que tu détruise c'que j'ai fait. » Il attend quoi, qu'elle approuve qu'il touche son journal intime ? Heureusement que c'est un nouveau carnet et qu'elle ne l'a pas encore beaucoup entamé. Mais Freya doit avouer que son idée n'est pas conne. Même si ça lui fait mal d'admettre qu'un parfait inconnu a réussi à mettre le doigt là où elle n’a pas réussi.  « P’tain, mais t’es pas aussi con qu’t’en a l’air. » Doherty pose sa propre main sur le carnet en le faisant glisser vers elle. « Par contre, pas touche, c’est moi qui fais. J’te laisserai pas zigouiller mon dessin. » Il n’est pas parfait, ça reste un croquis. Il y en a partout la double page, chaque recoin où elle a testé d’autres postures, d’autres points de vue. Mais la frustration de ne pas trouver ce qui va pas a fini par lui faire gribouiller de rage quelques petites figures. 

Freya reste une Doherty qui s’enflamme vite sous l’effet de l’impatience.

Alors que son attention est portée sur l’inconnue, la jeune femme entend un « sssht » venir au loin. La blonde relève la tête, ne pipe mot mais s’exprime furieusement par un doigt d’honneur bien placé envers la binoclarde qui vient de l’ouvrir. Elle n’est pas d’humeur, Freya, va jouer ailleurs, gamine, si t’es pas contente.

Et pourtant, t’es la première à l’ouvrir quand un mot plus haut que l’autre est prononcé.
Le summum du comble de l’hôpital qui se fout de la charité, clairement.

« T'sais quoi ? » Elle se mit à fouiller dans son sac avant de trouver ce qu'elle cherche. Freya lui tend un crayon, un double se trimbalant toujours dans son sac. Il faut bien en avoir un autre planqué quelque part, au cas où le premier te lâche. Question de logique et pratique. Puis elle déchire sans ménagement une page de son carnet. « Tu la connais mieux qu'moi alors vas-y, épates moi, défoule toi. J'te paie un coup si le juge que je suis le trouve réussi. Et deux si c'est mieux que l'mien. » Ce qui ne devrait pas être si compliqué vu qu'elle n'aime définitivement pas ce qu'elle a crayonné.

En clair, fais mieux qu’moi si tu oses.
(Il ne semble pas être du genre à galoper loin d’un défi, pas vrai?)

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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyVen 26 Juil 2019 - 23:49


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Joseph lève les yeux au ciel, aucunement dérouté par ces jugements qu’elle lui balance à la gueule. Oui, sa vie elle est pourrie, mais il l’aime comme ça. C’est la seule qu’il possède, et, même s’il l’a bousillée à chaque instant où il en avait l’occasion, il ne retournerait jamais en arrière. « J'suis une bonne citoyenne, m'sieur, c'était pas mon déchet. » Il hausse les épaules parce qu’elle n’avait pas besoin de se défendre ainsi. Il se fiche du propriétaire des déchets : dans tous les cas, il doit nettoyer l’endroit de fond en comble, emballage de barre tendre au sol ou pas. À chaque seconde qu’il perd à ramasser les déchets des autres, ça repousse le moment où il doit aller frotter les cuvettes des toilettes. La pire tâche de son travail, il faut le dire. « Nan, c’est Ste Marie Joseph, ça s’voit pas ? » Incapable de contenir sa surprise d’entendre son prénom, il glousse, se rappelant très rapidement qu’il ne possède pas l’identité la plus originale. Qu’est-ce qu’ils ont été atypiques, ses parents, de lui offrir le nom d’un homme de religion. « Yep, y’a un petit air de ressemblance. » qu’il marmonne en prenant place à côté de la jeune femme, bien ignorant de ce sentiment de déception qui la traverse, parce qu’il n’est pas très empathique, le garçon. Proposant l’ajout de corne à la tête trop grosse du personnage dessiné sur la page, il se fait évidemment rejeter lorsqu’il tente de s’emparer du crayon. Elle a probablement raison de ne pas le laisser toucher à son œuvre d’art : un projet comme celui-ci, c’est sacré, pour un artiste. « J’sais que c'est pas parfait mais pas question que tu détruises c'que j'ai fait. » Il fait la moue, conscient qu’il n’a pas la patte d’un dessinateur. Mais, quand elle confirme que son idée ne se classe pas parmi les mauvaises, un sourire ravi étire ses lèvres. « Vas-y, j’ai pas l’intention de bousiller ton travail professionnel. » Son ton n’est étrangement pas sarcastique : il pense réellement qu’elle a du talent. Il a rarement vu d’aussi jolis traits de plomb. Seuls les livres lui offrent de tels paysages de poussière grise – qu’il n’a d’ailleurs pas l’habitude d’admirer. Les deux yeux rivés vers le personnage sur le papier, il se voit surpris par une requête de silence assez agressive et il se pince les lèvres avec les doigts pour s’empêcher de rire devant la majeur que l’inconnue lève en direction de son modèle. Elle a du caractère : elle ne passe pas inaperçue dans la foule. Un bâton de dynamite dans un nuage de barbe à papa. « Si tu refais ça, tu vas te retrouver dehors bien rapidement à coup de talons dans l’cul. » Il hausse les épaules en se laissant tomber dans la chaise, ignorant les yeux de la bibliothécaires posés sur lui depuis quelques secondes déjà. La fourbe envie d’appeler le responsable doit lui traverser l’esprit. Elle adorerait dénoncer cette petite pose qu’il s’offre sans en avoir l’autorisation. « T'sais quoi ? » Il redresse la tête, le regard interrogateur, en laissant un « hum ? » s’échapper de sa gorge. Il n’a pas le temps de la questionner qu’un crayon et une feuille vierge se pose devant lui. Il comprend sans qu’elle ne lui explique, mais il l’écoute présenter son défi, les yeux amusés. « Tu sais, j’ai jamais dit que j’pouvais dessiner ! Mais, il paraît que mes p’tits bonhommes allumettes sont géniaux, alors… Pourquoi pas. » Il s’empare du crayon, le fait rouler entre ses doigts à plusieurs reprises en réfléchissant à ce qu’il va faire. Il ne regarde pas une seule fois la bibliothécaire dont il doit s’inspirer et, quelques minutes plus tard, il pose le papier sous les yeux de la jeune femme.

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Étrangement, il est souriant : dessiner ce petit personnage lui a rappelé Deborah, sa fan numéro un, qui lui réclamait sans arrêt de tels dessins « adorables », selon ses dires. « Avant qu’tu m’dises si je gagne quelque chose, j’aimerais savoir c’qui t’donne envie d’boire un coup avec moi. J’avais pas l’impression qu’t’avais envie d’me voir plus longtemps ! »                       
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptySam 27 Juil 2019 - 15:07


Freya n’est pas du genre à laisser quiconque envahir son territoire. Le même territoire qui, à ce moment actuellement, se trouve être une vaste table où elle a réussi à faire échapper les deux étudiants qui s’y trouvaient quelques minutes plus tôt. Elle aime bien emmerder des jeunes qui passent leur temps dans leurs bouquins pour décrocher un précieux diplôme. Les études, ça ne l’a jamais botté plus que ça. Elle s’est arrêtée après le lycée et elle prend tous ceux qui sont allés plus loin pour des aliens, au mieux, pour des dingues, au pire.

La bibliothèque est pourtant un nid à étudiants. Et elle s’y trouve, parfois, quand le temps extérieur lui interdit d’aller se réfugier dans sa précieuse forêt ou sur le bord de la plage. Elle n’arrive jamais à dessiner à l’appartement, trouvant toujours une bonne raison pour de s’y sauver. Avec son jumeau, ce n’est pas évidemment. Il s’en fout d’elle et elle, elle a juste envie de plaquer son joli minois contre le mur de frustration. Une ambiance tendue qui n’inspire pas, qui la bloque et qui l’énerve encore plus.

Alors la bibliothèque, c’est un bon refuge et en plus, c’est calme.
Enfin, sauf quand quelqu'un vient squatter à votre table pour s’improviser critique artistique.

Chose que Freya n’a jamais fait auparavant. Ses dessins restent un mythe pour le commun des mortels, même pour son entourage. Elle ne s’en vante pas, elle ne les affiche pas, ils restent planqué dans le fin fond de sa chambre. Pas qu’elle en ait honte mais c’est juste son jardin secret, comme des journaux intimes qu’elle n’a pas envie qu’on voit.

Et pourtant, elle laisse l’inconnu tripoter son dessin comme si rien n’était. « Vas-y, j’ai pas l’intention de bousiller ton travail professionnel. » Mouais. Pas convaincu quand même. Prends ce que je te donne et sois mignon, s’te plait. « Si tu refais ça, tu vas te retrouver dehors bien rapidement à coup de talons dans l’cul. » Freya tire la moue tout en passant la main dans ses cheveux. « Qu’elle essaie, tiens. J’le lui fais bouffer, son talon. » Elle ne rigole qu’à peine. A vrai dire, elle ne rigole pas du tout. Elle en est largement capable. Peut-être qu’elle n’y arrivera pas, peut-être qu’elle sera bannie à vie des lieux sanctuaires mais elle essaiera quand même. Pour la forme. Et parce que ça peut être drôle.

Et puis, l’autre à qu’à enlever le balai de son propre cul, d’abord, hein.

« Tu sais, j’ai jamais dit que j’pouvais dessiner ! Mais, il paraît que mes p’tits bonhommes allumettes sont géniaux, alors… Pourquoi pas. » Freya fait un ‘tsk tsk’ de sa bouche avant de taper sur la feuille posée sur la table. La blonde finit par poser son menton sur sa main, regardant de nouveau son dessin le temps qu’il s’attelle à sa tâche. C’est vrai que ça manque de… Bizarrement, ça manque d’un truc plus sévère, plus mesquin. Parce que c’est ce qu’elle devait être, cette bonne femme, avec ses lunettes placées à bout de nez et ses petites ballerines silencieuses. Mesquine et pleine de ressources démoniaques.

Si vous pensez que Freya ne juge que les premiers abords, c’est entièrement vrai.
Surtout pour ses dessins. Quand elle prend des exemples autour d’elle, elle préfère que ce soit des inconnus. Ça évite d’être influencée.

« Avant qu’tu m’dises si je gagne quelque chose, j’aimerais savoir c’qui t’donne envie d’boire un coup avec moi. J’avais pas l’impression qu’t’avais envie d’me voir plus longtemps ! » Les yeux chocolats se posent de nouveau sur le jeune homme, qui a l’air de poser sa question avec sincérité. Doherty tapote le bout de son crayon sur son menton, une habitude qu’elle a, avant de hausser tout bonnement les épaules. « Chai pas… T’as la gueule de quelqu'un qui aurait b’soin d’un remontant. » Il va croire qu’elle a pitié de lui. Fuck. C’est pas le cas. « Et pi, toutes les occaz sont bonnes à prendre pour boire un coup. Sinon, on va encore geindre que j’picole pour rien. »

Ses doigts jouent du piano sur la table avant de se lever brièvement de sa chaise. A son tour de regarder par dessus l’épaule de l’intrus. Elle se mord la lèvre pour étouffer un léger rire. Non, elle ne se moque pas, bon sang. « On peut pas dénier le style, en tout cas. » Freya prend son dessin et le fait glisser vers elle sur la table. « Avec les fameuses cornes, hein. » Elle lève les yeux. « T’en fais souvent, des bonhommes en cigarette géniaux comme ça ? »
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyJeu 1 Aoû 2019 - 14:54


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Un visage si joli, des yeux en forme d’amande à la couleur noisette (plutôt une couleur Nutella, en fait, mais cette tartinade contient des noisettes alors ça le fait quand même), une mâchoire dessinée finement et… des insultes plein la gueule. Il faut dire que Joseph, malgré le nombre d’injures qu’a déjà soufflés la jeune femme, il reste surpris d’entendre un tel vocabulaire s’enfuir de ses lèvres, parce qu’elle ne partage pas l’apparence des femmes vulgaires qu’il a côtoyées dans le passé. En l’approchant pour simplement ramasser l’emballage de barre tendre sous la table, il ne s’attendait pas à foncer droit dans un ouragan. Et, malgré cette surprise, il n’est pas déçu. Il a simplement gagné une place pour un film de comédie. Alors, même si elle se prend pour la reine de la bibliothèque et qu’elle envoie balader les femmes plus âgées qui travaillent dans ce lieu gorgé de bouquins, il ne peut s’empêcher de ricaner. « Qu’elle essaie, tiens. J’le lui fais bouffer, son talon. » De sages paroles qui auraient dû atteindre les oreilles de la destinatrice, juste parce que Joseph aurait payé cher pour voir l’éruption volcanique entre les deux femmes – l’autre étant elle aussi une bombe à retardement qui se remet encore d’une séparation difficile après dix longues années de mariage. Il le sait, parce qu’il l’a entendue se plaindre de l’incompétence de son ex-mari en sirotant un café, près de la salle de bains des filles. Les potins qui circulent dans son lieu de « travail », il les connait tous. « J’imagine que ça n’te dérangerait pas de ne plus pouvoir v’nir ici, de toute façon. T’as pas l’air d’une meuf qui enchaîne roman après roman. » Il hausse les épaules avant d’ajouter, en un murmure dans sa barbe : « M’enfin, j’ai pas plus l’air d’me promener avec cette étiquette. » Et, lui, il en dévore, des livres. Depuis qu’il nettoie les étagères, ses yeux s’arrêtent toujours sur le titre des bouquins, il les enregistre au fond de sa mémoire incroyable, puis, en soulevant la poussière à coups de plumeau, il pèse le pour et le contre de chaque quatrième de couverture pour finalement poser son dévolue sur un seul et unique roman qu’il rapportera avec lui, le soir venu, et qu’il finira en quelques heures.

Ses doigts dansent sur le papier et les souvenirs de la prison lui percutent les pensées. Il se revoit attablé dans la salle dédiée aux correspondance des taulards, les yeux des deux gardiens se baladant entre chaque tête pour s’assurer que tout le monde écrit. Et, quand les mots s’imprègnent sur les pages des autres, ce sont des dessins qui décorent le papier de Joseph. Cette fois, dans la bibliothèque, le garçon apprécie moins son modèle, mais il ne met pas moins d’efforts dans la conception de ce petit diable féminin. Lorsqu’il a terminé, il remet son « œuvre d’art » à l’autre artiste et il l’interroge sur la raison pour laquelle elle a envie de le revoir. « Chai pas… T’as la gueule de quelqu'un qui aurait b’soin d’un remontant. » Il hausse un sourcil. Il n’est pas particulièrement heureux de l’entendre dire ça : il déteste savoir que les autres peuvent lire à travers ses yeux. Certes, il n’est pas dans la meilleure des positions et il se sent plutôt seul depuis qu’il a été libéré, mais il préfère se taire et ne rien laisser paraître. « Et pi, toutes les occaz sont bonnes à prendre pour boire un coup. Sinon, on va encore geindre que j’picole pour rien. » Joseph se pince les lèvres en passant sa main dans ses cheveux, pour les ramener vers l’arrière. Son regard est hésitant, et avec raison. Il ne peut s’empêcher de penser que cette jeune femme – il ne connait toujours pas son nom, d’ailleurs – a une autre idée derrière la tête. Peut-être se fait-il de fausses idées, mais son instinct lui martèle le crâne depuis qu’elle a démontré son intérêt pour boire en sa compagnie. « Hum… » Il gratte nerveusement la table avec son ongle, l’air distrait. « La plupart du temps, quand j’me fais proposer ce genre d’activité, l’alcool, et tout ça, c’est pour conclure vers… autre chose. » Il a honte de le dire comme ça, mais il ne peut pas se permettre de laisser la nature humaine prendre le dessus. Peut-être n’a-t-elle aucun intérêt à se glisser sous les couvertures avec lui et, si c’est le cas, il sortira très embarrassé de cette discussion, mais il doit s’assurer qu’elle comprend qu’il ne peut pas aller plus loin que la beuverie.

Ses yeux se posent sur le petit personnage à cornes qu’il a dessiné. Il n’est pas vraiment impatient de voir sa réaction, parce qu’elle est bien plus talentueuse que lui. « On peut pas dénier le style, en tout cas. »  Il glousse en passant sa main dans sa barbe, amusé. C’est un compliment ? « T’en fais souvent, des bonhommes en cigarette géniaux comme ça ? » L’hésitation se ressent quand il fronce les sourcils, louchant sur le dessin. « Ça faisait quelques mois que j’en avais pas fait. » Un léger sourire nostalgique soulève la commissure de ses lèvres, et ses yeux bleus se mêlent au brun des siens. « J’dessinais ça pour une amie. Elle les adorait. C’était une façon pour elle d’me voir, un peu, si on veut. » N’ayant jamais pu lui envoyer de photo de lui en prison, il avait opté pour les petits dessins. Prenant conscience que ce qu’il dit ne fait aucun sens pour une personne qui ne connait pas son histoire, il précise : « Oh, ouais, j’ai oublié d’préciser que j’sors de prison, et que, là-bas, j’pouvais pas avoir beaucoup d’interactions avec des filles. » Il se mord la lèvre inférieure pour dissimuler un sourire amusé, et il demande, en penchant la tête sur le côté : « Toujours envie d’boire avec moi ? » Avec un peu de chance, elle aura simplement envie de faire marche arrière.  
             
                    
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 13:45


« J’imagine que ça n’te dérangerait pas de ne plus pouvoir v’nir ici, de toute façon. T’as pas l’air d’une meuf qui enchaîne roman après roman. » Freya eut un sourire de coin. La lecture, effectivement, ce n’est pas dans ses talents. Impossible de rester concentrée sur des mots écrits sur des pages – ou sur des tablettes, comme cela semble être la mode en ce moment. « M’enfin, j’ai pas plus l’air d’me promener avec cette étiquette. » La jeune femme l’a entendu et elle étouffe un léger rire. « J’confirme que non. Que t’as pas l’étiquette et que c’est pas mon genre. A vrai dire, j’crois n’avoir jamais ouvert un livre dans une biblio.  » Elle se revoit gamine, quand on la forçait à lire des bouquins qui ne l’intéressaient pas. Adolescente, les remarques de Terrence parce qu’elle n’arrivait pas à lire au-delà du premier tome d’Harry Potter. Et enfin adulte, où se plonger dans des problèmes et des histoires d’autrui ne l’intéressaient pas plus que ça. C’était sûrement un peu égoïste mais dans le fond, Freya n’a jamais ni l’envie ni la volonté de se poser pour un ramassis de papier. Et en plus, ce n’est pas très écolo.

L’inconnu semble nerveux tout d’un coup. Ou gêné, elle ne sait pas trop, elle n’est pas franchement très douée pour reconnaître les émotions cachées des gens. Sinon, elle aurait tenté l’université de psychologie (ah, quelle blague). Mais par contre, Freya se demande quand même ce qu’elle a pu dire pour qu’il se mette à gratter la table avec insistance. « La plupart du temps, quand j’me fais proposer ce genre d’activité, l’alcool, et tout ça, c’est pour conclure vers… autre chose. » Les yeux presque ronds devant cette honnêteté brutale, la jeune femme finit par ne pas pouvoir retenir ce rire là qui lui échappe des lèvres. Elle croise les bras sur la table avant de lever un bras pour poser son menton sur sa main, le visage (faussement) contrarié. « Fais chier, alors. Moi qui pensais avoir trouver une bonne tête pour m’amuser ce soir. P’tin, tu t’amuses souvent à crever les espoirs d’autrui dans l’oeuf ? » Freya tapote ses doigts sur la table tout en secouant la tête, sourire coincé de nouveau sur le côté de ses lèvres. Bien sûr qu’il est pas mal, il marque déjà un point dans ses faiblesses avec ces fichus regards bleus. Mais quand même, on est en 2019.

« Ça faisait quelques mois que j’en avais pas fait. J’dessinais ça pour une amie. Elle les adorait. C’était une façon pour elle d’me voir, un peu, si on veut. » Freya essaie de s’imaginer ce qu’il raconte mais franchement, ça n’a beaucoup de sens dans sa petite cabosse. Visiblement, son interlocuteur semble avoir eu la même pensée puisqu’il précise ses propos. « Oh, ouais, j’ai oublié d’préciser que j’sors de prison, et que, là-bas, j’pouvais pas avoir beaucoup d’interactions avec des filles. » Et il finit par la regarder avec un sourire amusé (arroseur arrosé on dit, non?). « Toujours envie d’boire avec moi ? » Voilà que c’est bien sa veine. Un ex-taulard pour lui dessiner des bonhommes en cigarette à la bibliothèque. Freya ne peut s’empêcher de pouffer tout en levant le visage au ciel. « Mon dieu, mais sortez moi de cette situation outrageante ! Je n’oserai faire subir une telle honte à ma famille, à mon sang, à mon nom ! » La jeune femme finit ses deux mains placardées sur la bouche, comme consciente tout d’un coup de l’endroit elle se trouve. Elle rigole légèrement avant de se pencher de nouveau vers le jeune homme. « Et moi, paraît que j’suis complètement folle. » Freya secoue la tête. « Crois moi que c’est pas un ex-taulard qui va m’faire flipper. Au pire, j’prendrai le talon de madame Satan pour m’défendre. »

Mais du coup, sa curiosité est piquée, à la suédoise. « Combien d’temps coupé de la civilisation ? ‘Fin, si c’est pas un secret d’état, hein. » La jeune femme caresse un moment la pensée qu’il avait peut-être croisé son père, du coup, dans ces couloirs gris. Enfin, elle suppose qu’ils sont gris. Elle ne peut pas le savoir, elle n’est jamais allée le voir. « En tout cas, ça explique pourquoi les traits sont si bien faits, t’as eu l’temps de te perfectionner… Surtout si c’était pour une amie, ajoute-t-elle, le regard brillant d’un sous entendu bien visible. » Et ben, il n’y a pas que lui qui peut se croire encore à l’âge de pierre, si ?
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyLun 12 Aoû 2019 - 16:28


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« J’confirme que non. Que t’as pas l’étiquette et que c’est pas mon genre. A vrai dire, j’crois n’avoir jamais ouvert un livre dans une biblio. » Les suppositions de Joseph ne s’avèrent donc pas fausses. Il couronne sa victoire d’un sourire rempli de fierté puis il hausse les épaules en laissant son corps tomber contre le dossier de sa chaise. « C’est pas un truc pour tout l’monde. J’pensais pas aimer ça mais, quand j’ai commencé, j’me suis rendu compte que la lecture ça aide à oublier certains trucs le temps d’une page. » Et, cette passion qui s’est créée en prison lui a permis d’améliorer son anglais, le rendant encore plus crédible lorsqu’il s’agit de faire croire qu’il est un homme bon. Une main qui ne fait pas de fautes d’orthographe est toujours plus crédible. Le garçon pointe du menton le dessin de la jeune femme pour le désigner : « Le dessin aussi, probablement. »

Lorsque la jeune femme – dont il ne connait toujours pas le nom, d’ailleurs – lui offre d’aller boire un coup un peu plus tard, il se voit contraint à lui préciser qu’il ne peut pas se permettre des aventures d’un soir. Il sait que les chances qu’il se fasse humilier sont très élevées, mais il ne peut pas passer cette étape, parce qu’il essaye lui aussi de se rappeler qu’il ne doit pas trouver d’accompagnement sous ses couvertures. Pour un homme qui adore les femmes, c’est un supplice, mais il le fait parce qu’il tient beaucoup trop à Deborah et qu’elle détesterait entendre que lui et la cocaïne sont encore d’excellents amis après toutes ces années d’abstinence. Le rire de l’artiste, moqueur, se colle à ses tympans, et Joseph se pince les lèvres en passant sa main dans ses cheveux pour avaler le choc. Évidemment qu’elle rirait. « Fais chier, alors. Moi qui pensais avoir trouver une bonne tête pour m’amuser ce soir. P’tin, tu t’amuses souvent à crever les espoirs d’autrui dans l’oeuf ? » Il détourne les yeux, le temps de balayer l’humiliation du revers de la main, puis il gonfle ses poumons d’air. « Yep. À tous les coups. » Il souffle tout l’air en ricanant, ses doigts s’étant mis à pianoter sur la table, machinalement. Il pourrait lui expliquer que ce n’est pas son ego qui le pousse à l’informer que lui et elle ne boiront pas leur dernier verre d’alcool sur des draps chauffés mais il préfère simplement se taire pour ne pas empirer son cas. C’est déjà bien assez gênant d’agir ainsi, comme s’il était un homme marié sans alliance au doigt.

Rassuré de voir le sujet dévier vers ses personnages simplistes que Deborah adore tant, il utilise le moment pour expliquer à sa compagnie qu’il n’est peut-être pas le meilleur homme à côtoyer, mais cette information ne la déstabilise pas comme il l’aurait pensé. Certes, il aurait pu deviner qu’elle n’est pas sage et pure en l’entendant souffler toutes ces insultes, mais il n’a pas laissé cette idée s’installer dans son crâne, comme s’il s’empêchait de penser qu’une femme fréquentant la bibliothèque pourrait apprécier les criminels. Devant la comédie que joue l’artiste, Joseph glousse en secouant la tête de droite à gauche. « Et moi, paraît que j’suis complètement folle. » Il visse son regard au sien. « Crois moi que c’est pas un ex-taulard qui va m’faire flipper. Au pire, j’prendrai le talon de madame Satan pour m’défendre. » Après avoir accueilli chaleureusement ces paroles, il mime avec sa bouche le mot « merci » pour finalement conclure : « T’en auras pas besoin, t’inquiète. » Parce que, Joseph, il n’a jamais levé le poing. « Combien d’temps coupé de la civilisation ? ‘Fin, si c’est pas un secret d’état, hein. » Il aurait été surpris qu’elle ne pose pas cette question. La plupart des gens le font, pour cacher leur malaise. D’autres sont assez courageux pour demander la raison de l’incarcération, craignant d’entendre le pire. Mais, ce n’est pas le pire que Joseph a à offrir. « Trois ans. » Il pose son index sur ses propres lèvres, lui intimant le silence. « Répète jamais ça, tu risquerais d’écourter ton espérance de vie. » qu’il plaisante, pour entrer dans son petit jeu. Ça lui fait du bien de ridiculiser ces trois dernières années comme si elles ne l’avaient jamais dérangé, comme si elles n’avaient jamais coupé sa vie en deux parts. « En tout cas, ça explique pourquoi les traits sont si bien faits, t’as eu l’temps de te perfectionner… Surtout si c’était pour une amie. » Son regard se perd un instant sur les traits noirs de son dessin. Son visage est étrangement impassible. S’il a compris le sous-entendu, ce dernier ne le fait pas réagir comme il devrait. La plupart des hommes sentiraient leur fierté se gonfler à l’écoute de tels compliments, mais jamais Joseph n’a accordé d’importance à sa carrure. Tout ce qui l’importe, c’est qu’il puisse utiliser ses deux jambes. « Et cette amie ne pourra jamais en profiter. » Il hausse les épaules en relevant le regard. « Contrairement à la bibliothèque qui se fait astiquer comme jamais. T’as pas idée comment j’suis efficace avec un balai dans les mains. » Un sourire amusé étire doucement ses lèvres et il finit par soupirer, se rendant compte que les aiguilles de l’horloge n’ont pas cessé de tourner depuis qu’il s’est installé à la table. « J’vais m’faire engueuler si j’reste là plus longtemps. » Il tend sa main vers la jeune femme. « File-moi ton tel, j’vais t’honorer de mon précieux numéro. Tu pourras m'appeler si tes toilettes sont bouchées. »      

             
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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyMer 14 Aoû 2019 - 11:05


« C’est pas un truc pour tout l’monde. J’pensais pas aimer ça mais, quand j’ai commencé, j’me suis rendu compte que la lecture ça aide à oublier certains trucs le temps d’une page. » Ça doit être vrai. Enfin, pour la concentration que peut faire preuve Freya devant un livre, ça lui est assez étranger. Mais elle sait que Terrence adorait dévorer les livres. Il lui rabâchait sans cesse de faire de même, qu’elle verra les choses sous un angle différent, qu’elle pourra rêver à d’autres univers différents que le leur. Parait-il qu’un livre dans les mains, c’est une infinité de possibilités, d’espérance et de rêve. Freya veut bien les croire mais ce n’est pour autant que vous réussirez à la faire tenir des heures durant avec du papier entre les mains pour s’imprégner de la vie d’autrui. Et elle a déjà sa technique à elle pour aborder le monde sous un autre point de vue. « Le dessin aussi, probablement. » Doherty suit le geste du jeune homme du regard pour tomber sur leurs gribouillages abandonnés sur la table avant de secouer la tête. « C’est l’seul moyen que moi et mes psys on a réussi à trouver pour communiquer. » Et puis, il y a toujours plus que ça. C’est devenu presque récurrent, obsessionnel de griffonner quelque chose. Ses cours (enfin, quand elle daignait à faire honneur de sa présence) finissaient souvent en support artistique où ils étaient impossible de lire quoique ce soit. Freya se fiche de savoir si c’est beau ou pas, tant que ça peut l’apaiser, la calmer, la soutenir. Mentalement, moralement, et même physiquement pour avoir une occupation saine, elle en a besoin. Vital en somme.

« Trois ans. Répète jamais ça, tu risquerais d’écourter ton espérance de vie. » Freya lève les mains. « Promis. J’te donne le droit de me couper la langue et de me jeter en pâture aux chiens des enfers si jamais je faillis à ma parole. » Pour être honnête, il paraît tellement calme, réservé et presque gêné que Doherty a presque du mal à croire qu’il a fait de la taule. En même temps, ce n’est pas comme si c’est marqué sur le front des gens en néon coloré. Elle ne cherchera pas à savoir la cause parce que, dans le fond, ce sont pas ses oignons. Et puis, s’il est sorti, c’est qu’il doit bien y avoir une bonne raison. Elle comprend mieux que sa présence ici n’est donc pas rémunérée.
Après tout, elle est déjà passée par la case « travaux d’intérêts généraux » une fois dans le passé.

« Et cette amie ne pourra jamais en profiter. Contrairement à la bibliothèque qui se fait astiquer comme jamais. T’as pas idée comment j’suis efficace avec un balai dans les mains. » Freya éclate de rire. Il n’a même pas l’air de se rendre compte de la portée de ses mots. « Oh mais j’demande qu’à voir ça. Même si déjà, j’te trouve brillant dans la chasse aux détritus. » Dohert décrète qu’elle l’a assez mis mal à l’aise pour le reste de cette rencontre assez inattendue.
Et puis, ce n’était pas son but, vraiment.

L’inconnu – elle ne connaît toujours pas son prénom, bordel – finit par soupirer tout en regardant l’horloge au loin. « J’vais m’faire engueuler si j’reste là plus longtemps. File-moi ton tel, j’vais t’honorer de mon précieux numéro. Tu pourras m'appeler si tes toilettes sont bouchées. » Freya sourit tout en attrapant son carnet. Elle regarde le dessin qui y figure, toujours insatisfaite, pas fini mais bourré de petits exemples et de différentes positions dans les coins, avant d’arracher la page. « Au faites, j’sais toujours pas comment tu t’appelles. J’vais quand même pas écrire ex-taulard sur mon tel, ça fait mauvais genre. » Elle inscrit son numéro et rajoute son prénom, n’oubliant pas de dessiner les petites cornes sur le e et le a avant de le lui tendre tout en souriant. « J’sais pas si chez moi serait le meilleur endroit pour s’revoir, parce que franchement, non, ça ne l’est vraiment pas, mais j’peux pas passer à côté d’une proposition aussi alléchante. »
« Psssht ! » Freya grimace avant de balancer sa tête en arrière, un soupir de désespoir franchissant ses lèvres. « Ugh, elle va pas nous lâcher, hein ? C’est à peine si on peut respirer ! » Doherty finit par se lever à son tour, ignorant superbement la démone au tailleur qui la foudroie du regard dans son dos. « Sérieusement, hésite pas aussi à appeler si tu changes d’avis sur ce verre. » Elle penche la tête sur le côté tout en rangeant tranquillement ses affaires. « En tout bien tout honneur. J'peux être une super pote de beuverie, j'te jures. »

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Message(#)The artist. [Freya&Joseph] EmptyMar 20 Aoû 2019 - 17:11


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« C’est l’seul moyen que moi et mes psys on a réussi à trouver pour communiquer. » Les sourcils de Joseph se froncent parce qu’il a l’impression de se retrouver devant une jeune fille haute comme trois pommes qui n’arrive pas encore à communiquer avec ses parents pour des raisons inconnues. Ne voulant pas s’aventurer dans l’immensité de sa vie personnelle – parce que tout le monde trimbale avec lui une histoire qui ne pourrait pas se confiner entre les pages d’un roman –, jugeant que ce n’est ni l’endroit, ni le moment, le concierge décide de répondre sur un ton humoristique. « Du coup, aujourd’hui, t’avais besoin d’exprimer… ton désir envers la bibliothécaire. » Il arbore un sourire faussement moqueur en pointant son dessin du menton car, il le sait : cette femme n’est pas dans son cœur, et elle n’est pas dans le sien non plus.    

« Promis. J’te donne le droit de me couper la langue et de me jeter en pâture aux chiens des enfers si jamais je faillis à ma parole. » L’information soi-disant confidentielle qu’il lui a refilé ne mettrait la vie de personne en danger, mais ça l’amuse d’agir comme un dangereux criminel. C’est un rôle qu’il interprète dans les moments où il n’a pas envie de prendre sa vie au sérieux, ou dans les moments où il préfère se cacher derrière un masque. Il sait que la raison de son incarcération est ennuyante et pas assez originale pour qu’un scénariste de séries télévisées le contacte pour acheter son histoire et, tant qu’à avoir été en prison, c’est bien plus amusant de laisser le mystère planer. Il remercie d’ailleurs la jeune femme intérieurement pour ne pas lui poser davantage de questions parce qu’il déteste raconter encore et encore les fautes qu’il a commises dans le passé. Joseph est plutôt du genre à rapidement tourner la page pour se laisser guider par le futur. Et puis, en ce moment, il est préférable pour lui d’éviter de penser à la drogue et tout ce qui a trait à la poudre magique qui le tente quand il se lève le matin et quand il se couche la nuit tombée (s’il décide de dormir ce soir-là). Ne se gênant pas pour faire part du talent en conciergerie qu’il a acquis en étant forcé à offrir ses services à la bibliothèque, il ricane doucement quand l’artiste confirme qu’il a un de ces flaires pour trouver le moindre déchet, et il la remercie sarcastiquement d’un signe de la tête. Il est vrai que Joseph aimerait avoir un talent moins… ridicule. Mais, jamais il n’a pris le temps de laisser son côté artistique se développer.

Remarquant que presque une demie heure s’est écoulée depuis que Joseph s’est installé à  la table de la jeune femme, il fait part de ses inquiétudes quant à l’éventualité de discuter plus longtemps avec elle. Son chariot de balais l’attend patiemment, c’est plutôt ses supérieurs qui commenceront à le guetter de trop près s’il rallonge de plusieurs minutes la pause qu’il s’est offerte. Mais, avant que les au revoir ne concluent leur discussion, elle lui demande son nom, question à laquelle il répond comme d’habitude : « Jo. Je m’appelle Jo. » Il observe ses doigts danser sur son téléphone puis le récupère avant de jeter un coup d’oeil à son prénom à elle : Freya. Il esquisse un sourire en glissant son appareil dans sa poche. « J’sais pas si chez moi serait le meilleur endroit pour s’revoir mais j’peux pas passer à côté d’une proposition aussi alléchante. » Le ton de sa voix est quelques décibels trop forts et elle se fait ramener à l’ordre par la seule et unique diablesse. Joseph se pince la lèvre inférieure pour cacher sa bouche, se retenant de rire, tandis que Freya crache une énième fois son venin. « Ugh, elle va pas nous lâcher, hein ? C’est à peine si on peut respirer ! » L’envie de lui rappeler qu’elle est dans une bibliothèque – le lieu le plus silencieux à Brisbane – lui titille la langue mais il se contente d’hocher la tête avec de grands yeux surpris pour faire mine qu’il est de son camp (en vrai, il déteste lui aussi les gens qui parlent trop fort quand il essaye de lire mais, c’est un peu sa faute s’ils ont lancé une discussion au pire endroit). « En tout bien tout honneur. J'peux être une super pote de beuverie, j'te jures. » Il se redresse à son tour, reposant ses mains sur son précieux outil de travail à roulette. « J’en doute pas ! C’est plutôt moi qui n’en suis pas un bon. » Il se contente rarement de la seule saveur de l’alcool, s’étant habitué à mélanger cocaïne et vodka dans le passé. « Mais j’te texterai un jour ou l’autre, quand j’me ferai chier. Ce qui arrive un peu trop souvent. » Il lui envoie un clin d’œil discret avant de se retourner pour se mettre à nouveau au travail, toujours très peu enthousiaste l’idée de ramasser les déchets derrière les autres. Plus que cent heures de travaux probatoires et il pourra enfin changer de roman.      

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Si ça te va, c'est la conclusion pour ce rp ! :l: @Freya Doherty
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