On t’a parlé de ce club récemment. T’étais pas trop chaud, surtout parce que tu sors beaucoup moins et du coup tu préfères aller aux spots que tu connais bien. Mais il se trouve que tu t’es retrouvé là deux fois en une semaine. Y’a Ashley qui t’a appâté avec des cocktails gratuits. Elle a eu une promotion apparemment et elle a plein de sous à dépenser. Parfait pour toi. Pas besoin de vendre ton âme au diable pour des verres gratuits. Elle le fait d’elle même. Tu pourrais faire un montage avec de la pyrotechnie ici et là pour illustrer qu’en fait, elle est belle et bien le diable en personne et elle prévoit de te tuer à l’éther.

Et ce soir c’était pas prévu mais tu te retrouves sur la plage à Gold Coast avec des potes. C’est vraiment le pied l’océan. Super agréable comme cadre. Y’a quelqu’un qui a apporté de quoi mettre de la musique avec une enceinte bluetooth qui est plutôt pas de la merde vu ce qu’il en sort. Alors tu te fais pas prier et t’es le premier à danser quand y’a un tube de Ozuna qui se fait entendre. Tu connais pas la moitié des gens qui sont là ce soir mais ça va être l’occasion de rencontrer plus de monde. Y’en a qui parlent espagnol dans le lot. Ils sont mexicains, tu leurs as parlé vite fait. Ils ont mis du Ozuna fallait bien engagé la conversation. Et puis c’est là que tu le vois ce gars. Celui que t’as vu au Confidential Club par deux fois ces derniers jours. Celui que t’as tenté de mettre dans ton lit par deux fois aussi. Juste il était là et il avait l’air réceptif alors t’as remis le couvert la fois d’après mais non. Toujours pas. Tu as officiellement lâché l’affaire sur son cas mais t’as bien envie de voir s’il est réceptif. Alors sans vraiment comprendre comment, tu te retrouves torse nu et tu vas chercher une bière juste à côté de là où il est installé. Tu le regardes d’un air entendu, ton sourire en coin de gros con sur les lèvres. Tu ouvres ta bière et tu en bois une grosse gorgée.

« T’as pas de quoi me faire un cocktail ? »

Parce que la bière c’est sympa mais les cocktails c’est la base. Et t’as envie de le faire bosser un peu le gars.

Il y en avait trop, des soirs comme celui-là, des soirs à devoir sortir pour oublier la douleur et l'agonie, des nuits à se coller aux autres et à s'écorcher les veines à coup de drogue pour continuer à exister. Il y en avait trop mais il persistait, Terrence, toujours un peu au bord du gouffre, toujours incapable de s'en sortir sans une main tendue, toujours incapable de dormir sans pleurer parce que les souffrances lui labouraient le coeur, toujours incapable de marcher droit sans tomber de temps en temps. Comme beaucoup trop de fois il avait envoyé un sms, bouteille à la mer, avait reçu une réponse assez vite avec une adresse, parce qu'il n'avait plus rien et que de toute façon il avait besoin de se perdre quelque part, de laisser son corps appartenir à quelqu'un d'autre ou à personne ou à tout le monde il ne savait plus, besoin de partir d'ici, besoin de souffler et de se faire mal pour comprendre qu'il existait encore quelque part. Il sait qu'il ne tiendra pas s'il n'y va pas, s'il ne laisse pas la musique lui défoncer les tympans alors il prend le premier bus direction Gold Coast et le voilà les pieds dans le sable, le pas rapide.

Y a foule, y a de la musique, des cocktails, ça bouge et ça pulse. Et c'est ce qu'il recherche, Terrence, c'est ce qu'il veut. Il veut disparaitre derrière tout ça, se faire broyer et disparaitre peut être un peu. Il cherche frénétiquement du regard un mec quoi pourrait éventuellement correspondre à la description reçue par sms et s'approche de celui qui lui semble être le bon. Les yeux qui se posent sur les siens, une moue équivoque et les voilà qui s'éloignent le temps d'un instant. Un sachet qui glisse contre une paume, des billets contre l'autre et le deal est scellé. Terrence repart et les mains tremblantes sort un cachet d'ectasy pour se le coller sur la langue puis s'allonge dans le sable le temps que ça fasse effet. Il a besoin que ça fasse effet. Vite. Il veut aller danser, se paumer partout sur cette plage en nocturne, boire et boire encore, rire aussi, il a envie de rire, que ses tripes soient secouées de spasmes, il a besoin de s'amuser, de vibrer, qu'on lui fasse faire des trucs un peu fous, qu'on l'enivre, qu'on lui permette de s'abandonner un peu. Quand il sent l'énergie poindre enfin et faire valser ses pupilles il se redresse en titubant et il se sent bien, Terry, il se sent vivant. Ca tourne et ça bat derrière ses tempes et son coeur accélère mais c'est ce qu'il recherche, c'est le but de toute cette merde qu'il avale. Peut être même qu'il finira par battre trop fort, son coeur, et qu'il explosera dans un feu d'artifices contre ses côtes. Il sait pas, il espère.

Il s'approche du bar, s'arroche à des épaules et lançant des "pardon" en riant, puis il se pose sur un tabouret et se commande une bière. C'est à ce moment-là qu'il le reconnait, le mec qui avait tenté de le draguer plusieurs fois sur son lieu de travail et il esquisse un sourire, paupières mi-closes. Ce soir, il a pas la force de lutter, Terrence, pas franchement l'envie non plus de lui résister alors il l'observe ouvrir sa biere, lui rend son sourire et l'écoute parler. Il lui demande s'il peut lui faire un cocktail mais il travaille pas ici, Terry et ça le fait marrer parce qu'il a l'impression de rien comprendre, que tout est trop dense, despotique, les lumières, les bruits, les voix, les émotions et il s'esclaffe en buvant une gorgée de bière maladroitement, du liquide ambré qui s'échappe pour glisser le long de son menton, le regard un peu brillant, sourire nébuleux qui flotte sur ses lèvres. Il n'a rien à dire, il l'a cherchée, il a l'a voulue cette sensation étrange de ne plus s'appartenir, d'être ailleurs. Il travaille pas ici mais il s'en fout finalement alors il essuie son menton d'un revers de manche, descend du tabouret, manque de se casser la gueule, s'agrippe au mec qui le drague et lui dit Bougez pas monsieur et il contourne le bar qui a été déserté par le barman à cet instant, choppe un shaker et y fout pelle-mêle du rhum blanc, du jus de citron et du sucre, referme le tout, agite mollement en riant et verse le breuvage dans un verre pris au hasard avant de claquer ça sur le bois du bar. Et un Daikiri! Mais j'suis pas barman alors m'en demande pas plus, c'est tout ce que j'sais faire. et il revient en riant et en titubant après avoir claqué un billet à côté de la caisse pour régler la boisson. Il revient et il l'observe, la joue contre son poing et son coude contre le bar, les boucles folles qui valsent devant ses yeux. Je te reconnais, tu viens au Confidential, non? et il sait que si ce soir il le pousse un peu plus que d'habitude, il cédera. Sûrement qu'il cédera.


@Andy rivera

Spoiler:

Bougez pas monsieur. Mais il est sérieux lui à t’appeler Monsieur ? Il te donne l’impression d’être encore plus vieux que ce que tu ne l’es déjà. Tu détestes ça. Vieillir. C’est le pire truc qui t’arrives dans la vie. Et c’est toutes les secondes en même temps. Mais t’enlèves bien vite ces pensées de ta tête parce que le gars il marche pas à court. Il est carrément en train d’investir le bar qui est sur la plage. Vraiment le meilleur endroit. Tu savais que ce serait sur la plage, t’as pas cru que ce serait de ce standing là. Première fois qu’ils installent un bar ici. Tu sais pas qui a eu cette idée mais c’est du génie pour attirer les alcooliques comme toi et tous les gens ici présent. Parce qu’on est encore loin de l’été mais vraiment, y’a pas à se plaindre quand même en Australie. La plage tous les jours, tu pourrais si t’habitais plus près. Mais bon du coup tu mates le cul du gars quand il se bouge et tu réalises que tu connais même pas son prénom. Mais pas de problème, c’est pas un détail qui t’intéresse vraiment.

Et un Daikiri! Mais j’suis pas barman alors m’en demande pas plus, c’est tout ce que je sais faire. Il est sérieux le gars ? Il est pas barman ? Merde. T’as vraiment fait attention qu’à son cul et pas son taf quand tu l’as croisé au club quelques fois. T’es le pire Andy. Mais t’as gagné un Daikiri alors win quand même. C’est meilleur que la bière. Il refait le tour du comptoir pour se remettre à côté de toi. Or so you think. T’aimes bien croire que oui. Le gars il veut être proche de toi.

« Thanks. »

Je te reconnais, tu viens au Confidential, non? Ah parce qu’il t’avait pas encore reconnu ? Alors que t’es clairement le mec le plus agréable à regarder de toute cette soirée, en toute objectivité. Nope. There’s a few hot asses in here. Look at you trying to be all humble. Doesn’t suit you. Don’t believe you.

« So you’re gonna pretend you don’t remember me ? »

Tu le crois tellement pas le gars. T’as essayé de le pécho par deux fois.

« I’m gonna assume you were high and that will explain everything. »

Parce que t’es inoubliable Andy. Bien évidemment. Tu bois une gorgée de ton verre et tu apprécies le mélange qu’il t’a fait. Tu vas très certainement le faire chier encore un peu dans la soirée pour un autre truc du genre.

Il le regarde et il ne sait plus quoi penser, Terry, les yeux vitreux et l'esprit qui plane un peu trop haut. Il ne sait plus quoi penser de ce type qui était déjà venu le draguer mais qui ce soir semble remettre le couvert de façon peut être moins abrupte, alors ça passe mieux. Il a envie de rire tout le temps, Terrence, de lancer son corps frêle dans les bras de tout le monde et de se perdre dans la foule, dans les corps, qu'on l'utilise, qu'on lui redonne un peu vie. Et si ça devait être finalement avec ce mec qu'il avait déjà repoussé plusieurs fois, alors ça serait avec lui. Il prépare un cocktail à l'inconnu pas si inconnu que ça et il revient devant le bar, chancelant, poser ses fesses sur le tabouret juste en face de lui. Il le remercie, l'inconnu, et pour tout réponse Terrence lui sourit, la tête reposée contre son poing, les boucles qui dansent contre son front. Y a un mec qui a ramené de la musique et ça met un peu l'ambiance mais il n'a pas envie de danser, ou alors si peut être, il ne sait plus parce que la drogue fait si bien son effet qu'il voudrait juste s'envoler et planer tout en haut, accompagné ou pas. Les pupilles dilatées à leur maximum il le regarde et l'observe aussi attentivement que son esprit le peut, se dit qu'il est beau, les cheveux bruns, le visage anguleux mais les traits fins et la voix douce. Il s'attarde sur son visage et son torse nu, y découvre des grains de beauté disséminés un peu partout comme des constellations et ça le fait sourire plus fort parce qu'il trouve ça poétique et qu'il ne l'avait pas remarqué les autres fois, surement parce qu'il était habillé. Il lui parle et Terry observe sa bouche parce qu'il a l'esprit embrumé et qu'il doit se concentrer pour tout comprendre, s'accrocher à chaque mouvement de lèvre. Si, je me souviens de toi. Tu m'as dragué, au Confidential. Une fois, ou deux. Ou trois. Je sais plus.

Et il ne dit rien concernant la drogue parce qu'à son travail il mettait un point d'honneur à toujours rester très pro, ne venait jamais défoncé et ne se défonçait qu'en rentrant chez lui. Non, s'il avait repoussé ce gars c'était peut être qu'il n'avait pas envie de se laisser tenter les autres fois. Mais ce soir c'était différent et la tristesse dont il était la proie pouvait le mener contre son corps, il en était presque certain. Et il éclate d'un rire un peu fatigué, parce que c'était une réalité qu'il avait du mal à affronter. Il continue de le regarder et il se mord la lèvre pour le provoquer, grande gueule qui cherchait toujours à se faire du mal en attirant les gens à lui avant de se laisser faire. Il marque une pause, laisse son regard s'échapper vers les vagues qui claquent doucement contre le sable au loin, et se penche, sort son paquet de clope, en allume une et recrache la fumée vers le ciel. Et du coup... tu réessayes ce soir, c'est ça?

Sa voix est pâteuse mais déjà il se lève pour s'approcher de lui et lui montrer qu'éventuellement il sera moins farouche que les autres fois. A quoi bon perdre du temps, à quoi bon tenter de faire semblant qu'il voulait s'échapper de ses griffes alors que chaque parcelle de sa peau désirait être dévorée. Il voulait être dévoré, Terry, pour arrêter de se sentir disparaitre de ce monde, dévoré pour avoir mal, pour se punir, sûrement. Et peut être aussi pour avoir une raison, demain, de pleurer.



@Andy Rivera

Si je me souviens de toi. Tu m’as dragué au Confidential. Une fois, ou deux. Ou trois. Je sais plus. Voilà un sourire qui arrive sur tes lèvres. Tu préfères ça. Tu pouvais juste pas croire qu’il se souvenait pas de toi le gars et t’as vu juste. Tu te sens puissant dans ces moments là. Le gars ce soir il te donne toute son attention alors que les autres soirs, il voulait juste t’esquiver. Peut être qu’il est le genre de type à vouloir faire vraiment bien son travail. He doesn’t know how good it is to suck dicks at work. Pas tout le monde aime les mêmes choses que toi Andy. Who doesn’t like being sucked? Some people don’t. Don’t believe that.

Tu bois ton verre, tu risques de le finir en moins de deux parce que c’est vraiment très bon. T’as pas peur de finir ivre ce soir. Tu comptais pas rentrer chez toi de toute façon. Tu voulais te trouver un cul ou deux. Tu bosses pas demain matin. T’es à mi temps maintenant. Tu peux faire plein de choses. T’as du temps libre. Et du coup… Tu réessayes ce soir, c’est ça ? Le gars te fait marrer.

« Nope. No chance. You missed all your shots. »

Tu veux te faire désirer Andy. Tu le vois dans ses yeux que ce soir c’est différent. Mais t’es qu’un connard qui aime avoir du pouvoir sur les autres dès que l’occasion se présente. Who doesn’t like that? Some people don’t. Don’t believe that. Tu te lèves de ce tabouret, ton verre à la main.

« Thanks for the drink. »

Et tu t’éloignes du bar, retournant vers le genre de campement que vous avez établit avec tout le monde. Là où la musique se fait plus forte. Y’a une meuf qui danse et tu vas te coller à son dos pour profiter du moment parce que cette bitch danse bien en plus. Tout autant que toi. La musique t’inspire bien, c’est Enrique qui passe. Bailamos. Vraiment ton jam. Just doing what she’s asking. Dancing with her. She didn’t ask shit. She didn’t but I know she wants. You’re the worst Andy. N’empêche que la meuf a un sourire bien large qui s’est formé sur ses lèvres et qu’elle s’est tourné pour continuer de danser de plus belle avec toi. Told you so. T’as juste eu de la chance. Nope, I’m just that good.

Tu jettes pas de coup d’oeil vers le barman de fortune de ce soir avec les bouclettes, mais au fond de toi t’espères qu’il voit ton petit cirque. La meuf est all over your naked chest. You’re fucking hot you asshole. I am.

Il semble apprécier le fait que Terrence se souvienne de lui, l'inconnu, parce que ça lui arrache un sourire. Un sourire de fierté, un sourire qui veut dire clairement "si tu m'as pas oublié c'est que je suis important". Ca cache souvent beaucoup de douleur, ce genre de comportement, ça dit j"suis important" mais ca hurle derrière "montre moi que je ne suis pas personne". Malgré la drogue qui coulent dans ses veines, il le perçoit, Terry, vaguement, nébuleusement, mais il le perçoit. Et ça le touche le temps de quelques secondes seulement, parce que la drogue lui fait déja tout oublier. Il le regarde boire le verre qu'il lui a préparé, il a l'air d'apprécier, et c'est au tour de Terrence de sourire, heureux d'avoir fait quelque chose de bien, pour une fois. Il n'était pas doué en cuisine et le barman du confidential avait bien tenté de lui apprendre à réaliser quelques cocktails mais il n'avait retenu que celui-là.

Quand Terry évoque l'idée que l'inconnu puisse retenter sa chance avec lui ce soir ce dernier réfute alors que ses pupilles disent le contraire, dilatées au maximum. Il réfute et il ne comprend pas, Terry, alors que c'est pourtant évident. Andy l'affronte avec insolence parce qu'il a surement été blessé de se faire refouler trois fois au bar alors il veut prendre le lead, devenir celui qui maitrise le jeu, lui montrer ce que ça fait que de devoir se faire refouler. Et comme Terrence n'est pas du genre à rendre la pareille il se contente d'hausser les épaules, le regard un peu vitreux. S'il ne veut pas de lui, pas de souci. C'est pas comme s'il se détestait déjà lui-même alors assumer un rejet n'était pas un problème. Pas de quatrième chance apparemment avec Andy et il ne cherche pas plus loin, Terrence, tandis qu'il l'observe terminer son verre et partir. Il pivote sur son tabouret, tangue dangereusement mais se rattrape au bar et le suit des yeux.

Et il ne sait pas pourquoi il décide de sauter dans le sable et de le rejoindre. Peut être qu'il continue d'espérer, il en sait rien. Mais quand il le voit se défouler sur un meuf qui lui tendait son cul il lève les sourcils parce qu'il comprend enfin l'affront. "Si tu me veux, faudra venir me chercher". C'est ca que ça dit. Il est là, debout au milieu de la foule qui danse, immobile, et il se fait harponner par un mec qui le choppe par la taille et le colle contre lui en essayant de lui embrasser le cou. Il se laisse faire, rit un peu parce que ça le chatouille et quand le mec lui emprisonne les lèvres il ne cherche pas à le repousser, poupée de chiffon qu'on manipule à sa guise. Il n'est qu'une loque, Terry. Il ne sert à rien. Va me chercher un verre, s'il te plait, j'ai soif. et le mec s'exécute en s'éloignant. Il a la voix éteinte, le corps un peu fatigué mais il profite de la diversion pour venir vers Andy et se place entre lui et la fille avec laquelle il était en train de danser. Il s'impose, ne sait pas pourquoi il le fait, peut être pour essayer de voir s'il lui fait de l'effet finalement, peut être que c'est un petit jeu un peu étrange qui s'est installé entre eux. Mais poussé par quelque chose de plus fort que sa volonté, il se plante là, le regard dur. J'veux rien faire avec toi tu sais. Elle était là pour s'amuser, la jolie fille qui se trémoussait et quand elle voit qu'elle s'est fait piquer sa place elle part chercher une autre proie, sans demander son reste. Toujours sans savoir pourquoi, Terrence attire Andy contre lui et l'entraine dans une danse un peu lascive, les hanches qui se percutent et les mains qu'il agrippe contre sa nuque. Doucement il approche son nez de sa joue et lui demande. En vrai j'ai menti parce que j'ai peur que tu me repousses. et il ne sait pas pourquoi il se montre aussi vulnérable tout d'un coup, mais il n'a pas de filtre, Terry, ne sait pas mentir, ne sait pas se jouer des autres ou entrer dans leurs combines tordues. Il est franc et agit selon son instinct. Et ce soir, il ne sait même pas s'il a envie que ce mec le baise dans un coin sur la plage finalement, ne sait même pas s'il a envie de retrouver de l'air alors qu'il est clairement en train d'étouffer. Il est trop perdu pour réussir à décider quoi que ce soit. Alors il décide qu'il fera ce que lui voudra.


@Andy Rivera

Tu danses, tu prends ton pied. La soirée est cool, tu te fais payer des verres et y’a de la musique que tu kiffes. La meuf est déjà en train de te faire comprendre de la suite de la soirée et ouais, tu l’avais bien vu arriver toi aussi. Mais au fond tu sais pas trop si c’est ce que t’as envie. Pas avec elle. Et y’a le gars aux bouclettes qui vient se planter devant toi. J’veux rien faire avec toi tu sais. Tu lâches un rire. Pourquoi il insiste comme ça alors le gars ? Il est relou un peu là. Mais tu l’écoutes parce que t’aimes bien voir qu’il te donne de l’importance au point de se mettre au milieu de toi et la meuf. Elle est en train de tirer la tronche en plus. T’en as tellement rien à foutre. Tu la connais pas, tu veux pas la connaître, c’était juste fun de danser avec elle sur Enrique. Elle se tire. Bye. Le gars il te tire un peu plus contre lui. Il en veut vraiment le gars. Tu pensais pas à ce point là. Is he in love?  Il se met à danser mais t’as moyen envie là. Pas avec lui. Alors il se bouge contre toi mais t’es immobile. Il approche son visage du tiens. Ok he’s going there.

« You clearly don’t want to do anything with me. »

T’es sarcastique au possible. Le gars il est en train de prendre possession de toi sans demander ton avis. Il est complètement sur toi. En vrai j’ai menti parce que j’ai peur que tu me repousses. Oh god. T’en as assez avec une relou sur les bras avec Noa. Une que tu dois rassurer. Une que tu aimes. Lui, le gars là, t’en as rien à foutre de ses états d’âmes. Et encore moins là. Tu le sens prise de tête. Tu le sens high aussi. T’es pas con. Tu sias ce que c’est. Sauf que t’es clean là. Ca fait de long mois que tu t’es pas laissé aller à quelconque drogue.

« And you would be right. »

Pas le temps pour ça. Pas de sentiments. Pas d’émotions. Tu veux rien de tout ça. Tu te détaches de lui. T’as presque envie de lui dire qu’il te casse les couilles mais t’es pas une bitch à ce point là. Enfin, s’il te pousse pas à devoir le faire pour qu’il te lâche.

Il est défoncé, Terrence, les pensées qui éclatent comme des bulles de savon avant même qu'il n'ait le temps de les saisir. Il est défoncé et c'est un peu tout ce qu'il sait faire, l'âme paumée quelque part dans les limbes à attendre le retour de la barque pour traverser le styx. Il est là, sur cette plage et au départ il n'était venu que pour la drogue. Que pour se shooter le crâne jusqu'à arrêter de penser, jusqu'à ce que les douleurs cessent, jusqu'à ce que la souffrance prenne quelques heures de vacances. Il se laisse porter, Terry, le corps fatigué, les émotions à vif, l'envie de se faire du mal et y a eu ce mec sur son chemin, ce mec qui semble le repousser pour mieux qu'il le suive. En brave petit chien, Terry, il se laisse faire, comme un con, il le suit, s'approche, vire la nana, s'accroche à son cou mais c'est sans appel dans le regard de l'inconnu. Il est défoncé mais il sent la lassitude dans son rire, à Andy. Il sent bien qu'il l'emmerde, qu'il est de trop.
Comme toujours.
Surement qu'il était un petit boulet qui s'agrippait aux chevilles, petite chose qu'on utilisait quand on en avait besoin et puis qu'on finissait pas jeter quand on l'avait usé jusqu'à l'os, quand on en voulait plus. De toute façon, Terry, il ne disait jamais rien.

Pourtant il insiste cette fois, il ignore pourquoi. Peut être qu'il ne veut pas rentrer seul ce soir, ne veut pas pleurer comme une merde contre son bout de tapis en appelant n'importe quel contact pour un peu de réconfort sans jamais obtenir de réponse. Peut être qu'il n'a pas envie d'être seul, n'a pas envie de se perdre dans l'immensité de la nuit et du monde sans avoir un corps lourd sur le sien pour maintenir ce qui restait de lui dans un seul et même endroit. Peut être qu'il n'a pas envie de crever de peur à penser à un l'avenir trop incertain et bancal. Il la fuit mais il la souhaite, la douleur, il la souhaite comme on attendrait une délivrance. Il la souhaite mais il la lui refuse, Andy. Il la lui refuse en le repoussant gentiment, comme s'il avait été blessé des refus qu'avait pu lui adresser Terry toutes les fois où l'inconnu avait tenté de le draguer au Confidential. Juste retour des choses, surement. Alors il encaisse, les larmes aux yeux et le coeur qui saigne parce qu'il ne sait pas quoi faire dans ce genre de cas de figure, ne sait plus où aller ni quoi dire.

Andy, il dit qu'il ira bien et il sait pas, Terry, s'il ira bien. Comment tu peux dire que j'irai bien, comment tu peux affirmer ça alors que j'suis en train de crever devant toi et que tu ne me connais pas ? Comment tu peux dire ça aussi froidement ? Il n'est rien, Terrence, rien pour personne et il le comprend bien. Même un inconnu qui avait voulu de lui quelques fois n'en voulait déjà plus. Pourtant il redresse la tête, s'éloigne d'un pas, les bras que se replient contre son torse, les larmes aux yeux et un sourire qui se dessine sur sa bouche parce qu'il tire et tire fort sur les joues pour faire illusion. J'ai pas mal, j'ai pas mal. Oui, ouais j'irai bien, t'inquiète. Je... j'dois y aller. Et il le laisse là, s'enfuit parce qu'il ne sait plus où aller, il s'enfuit et il rentre chez lui, pleurer ce qu'il y a à pleurer, les appels qui restent sans réponses. Et il se déteste pour ça, mais c'est Léo qu'il fini par appeler, pour qu'il vienne, qu'il rassemble les morceaux comme d'habitude, qu'il lui fasse l'amour, peut être, qu'il le serre un peu, juste un peu. Pour ne pas qu'il disparaisse. Même si c'est ce qu'il veut, finalement.

- rp terminé -