| if it's the end of the world let's party | edge |
| | (#)Sam 13 Juil - 0:40 | |
| If it's the end of the world let's party @Edge Price
Charlie, c’est la force tranquille, la petite rivière qui s’écoule sagement en prenant sa source dans les hautes montagnes. La petite rivière qui se débrouille pour ne pas geler en hiver ni être à sec en été, celle qui ne cause jamais de tort à personne, qui ne sort jamais de son lit. Une gentille petite rivière qui accueille humains et animaux pour venir se désaltérer et se rafraîchir. La gentille rivière du coin, celle qui n’a pas d’histoire. Sauf que y’a eu un dérèglement. Pas une pluie plus forte qu’attendue, plutôt quelque chose du genre Le Déluge. Le Déluge a fait irruption dans le cycle tranquille qu’était sa vie et depuis c’est devenu le grand n’importe quoi. Plus rien ne va plus, sa vie est un véritable cauchemar et elle n’arrive plus à rien contrôler. Elle a lancé une procédure de plainte contre John, elle est forcée d’habiter chez Léo car l'écho dans sa si grande maison vide sur la plage la terrifie. Ses amis se sont fait tabassés à cause d’elle, elle a l’impression de perdre des âmes qui lui sont si proches et enfin sa vie amoureuse est un désastre. Elle pensait prendre le temps d’apprendre à se reconstruire avant de se lier à quelqu’un d’autre mais son coeur d’artichaut en a décidé autrement. Pas une, ni deux mais bien trois âmes se sont retrouvées sur sa route. Tim, le preux chevalier avec une vie à reconstruire ; Kane le coeur brisé et l’âme incertaine et enfin la douce et rebelle Ariel. Impossible de n’en choisir qu’un et de se restreindre aux convenances de la société. Elle va finir seul avec quinze chats. Au moins eux ne lui demanderont pas l’exclusivité. Finalement, la seule solution trouvée pour palier à quelques envies de meurtres fût de se rendre dans la salle de boxe la plus proche et de taper sur tout ce qui bouge, et de préférence ce qui n’est pas humain. La petite rousse a demandé si elle pouvait essayer pour la journée et on lui a expliqué plein de choses à propos des gants et des gestes à faire (surtout ceux à ne pas faire), mais les écouteurs dans ses oreilles étaient déjà en marche depuis bien longtemps alors elle n’a rien écouté de tout ça. Elle, l’élève si attentive et si assidue, n’en a rien eu à faire des instructions pour la première fois de sa vie. Elle est réellement en train de prendre un tournant, et la pente s’avère glissante. La rousse en a marre d’être le punching ball des autres, elle veut apprendre à être celle qui cogne. Son but n’est pas de devenir la nouvelle racaille du quartier, elle souhaite seulement être capable de rendre la monnaie de leur pièce aux ex violents. Et à tous les autres cons. Et elle veut frapper quelque chose aussi, c’est vrai pour aujourd’hui. Les gants à peine enfilés elle a rapidement su se trouver un punching ball dans un coin plutôt calme. Malgré ses cheveux attachés dans une queue de cheval haute, il n’est pas difficile de voir sa couleur rousse. Elle va les teindre bientôt, parce qu’une nouvelle vie mérite une nouvelle couleur. Elle va revenir à son blond naturel, elle passera un peu plus inaperçu dans la rue. Comme ça il ne la reconnaitra peut être pas de loin non plus. Les remarques désobligeantes sur ses quelques cinquante kilos au vu de sa taille passées sous silence, la rousse se place derrière le sac de frappe de manière assez stratégique pour pouvoir garde un oeil sur le reste de la salle. Juste au cas où. Juste au cas où une silhouette familière fasse son apparition, qu’elle ait le temps de s’enfuir par la sortie de secours et ne jamais revenir. Si ses premiers coups étaient hésitants, l’étudiante se prend rapidement au jeu et se met à frapper le sac comme si sa vie en dépendait. Son point de gravité est bien trop vers l’avant et son corps dans un déséquilibre des plus total. Mais elle n’en n’a rien à faire. Chaque nouveau coup lui abîme un peu plus les phalanges et les poignets à cause de la mauvaise inclinaison de son bras. Les secousses se font ressentir jusque dans ses verticales. Elle s’en moque, peut être qu’elle ne cherche même qu’à avoir mal. Ils lui ont pourtant proposé une coach personnelle pour les premières heures mais elle a aussitôt refusé, elle ne voulait plus avoir à être sous la tutelle de personne. D’aucune homme surtout. Chaque coup est agrémenté d’un nom qu’elle murmure pour elle même. Anya Stark récitait la liste de ceux qu’elle voulait tuer, il en est un peu de même pour la jeune Villanelle. Sauf que sa liste à elle ne comporte qu’un seul nom et qu’il tourne en boucle. John. Coup de poing. John. Coup de poing. John. Coup de pied. Coup de genou. Coup de pied à nouveau. Elle frétille sur place, incapable de s’arrêter, la musique l’éloignant encore plus du monde des Hommes. Elle ne sait même pas ce qu’elle a mis à fond dans ses oreilles. Queen sans aucun doute, A night at the opera sûrement. Mais quelle musique ? Death on two legs serait parfaite. A bout de nerf et à bout de souffle (parce qu’un Charlie énervée ça oublie de respirer), elle se retrouve rapidement à genoux sur le sol à boire des litres d’eau sans se soucier de rien. Si vous vouliez un rappel de tout ce qu’il ne faut pas faire, Villanelle est là pour ça. Elle sèche la sueur sur son front d’un geste tout sauf gracieux et se remet à en vouloir à ce sac qui ne lui a pourtant jamais rien fait. Ses bras tapent tour à tour dans l’objet inanimé comme John l’a fait sur le corps de son meilleur ami.
Dernière édition par Charlie Villanelle le Ven 19 Juil - 0:38, édité 2 fois |
| | | | (#)Lun 15 Juil - 21:54 | |
| Tu planches sur une affaire particulièrement compliquée à la techinque judicidaire ces dernières semaines. Le genre d'affaire avec un nombre de victimes un peu trop élevée à ton goût, où les clichés ont été nombreux et que même toi tu t'es demandé pourquoi avant de lever l'appareil devant tes yeux et d'appuyer sur le bon bouton une fois tes réglages effectués. Et pourtant tu ne peux pas te permettre de poser des questions, pas avec le métier que tu fais, pas en prenant ce genre de clichés-là. Cela n'a rien avoir avec une petite virée hors du pays avec ta mère, où il n'y a rien d'autres que des kilomètres et des kilomètres de paysage devant vous et des centaines de mètre de carrés à immortaliser. Rien à voir non plus avec les clichés auxquels tu soumets ton entourage le plus proche, car tu t'insurges souvent en les voyant prendre des photos avec leurs téléphones portables et tu ne peux pas t'empêcher d'aller chercher ton équipement et leur montrer comment c'est fait et comment vraiment rendre justice au moment présent. Non, quand tu prends des clichés pour une affaire, c'est plus froid et beaucoup moins esthétique et dans un sens beaucoup moins humain. Et tu dois t'effacer, ranger tes sentimens au placard et ne pas essayer d'embellir ou au contraire désservir la scène. Ton boulot est de prendre des photos en étant le plus objectif possible. Et parfois, c'est plus difficile à faire que d'autres. Parfois tes pensées trainent un peu trop, tu te demandes qui est la victime du jour, comment elle est en arrivée là et si elle savait qu'elle allait te servir de modèle dans les prochaines heures. Certainement pas. Probablement pas d'ailleurs. Les détails ne s'effacent pas vraiment dans ta mémoire et parfois lorsque tu fermes les yeux, les clichés dansent encore devant tes rétines, imprimés là, des images indélibiles, bien rangées dans ton cerveau, histoire de. C'est le cas ce soir, et tu as l'impression que ta tête est sur le point d'exploser, et ce n'est jamais une bonne sensation, tu es trop perdu dans ta tête, voilà ce qui se passe et tu es plus que content quand la fin de ton shift arrive et tu attrapes tes affaires et mets le plus de distance entre toi et la station de police. Tes longues jambes te portent vite et tu es content de te retrouver au volant de la Mustang que tu démarres un peu trop brusquement, tellement que tu es certain qu'Ezra t'en voudrait s'il était pas là. Mais le mécano n'est pas là et il ne te voit pas griller quelques feux rouges et prendre deux places de parking à toi tout seul pour garer ton véhicule. Tu prends une profonde inspiration en poussant la porte de la salle de boxe, encore plus quand tu trouves dans les vestiaires, tu te changes très rapidement, tronquant ton éternel chemise bien repassée -jean pour un simple short que tu resseres autour de tes hanches et des nouveaux gants que tu as hâte d'essayer. Tu te rends dans la salle principale et tu es sur le point de commencer par quelques étirements et autres exercices simples quand ton regard tombe sur une jeune fille rousse. Trop grande, un peu trop maigre et en train de se déchainer, il n'y a pas d'autres mots, avec des gants pas à sa taille. Les mouvements ne sont pas propres, trop rapideq et elle va finir par se blesser. Tu roules des yeux, un des coachs aurait déjà dû venir la corriger et l'aider ou même l'arrêter. Ou alors elle cherche à se faire mal volontairement. Tu ne sais pas, cette rage te semble injustifiée et pourrait mal se terminer pour elle, donc tu prends sur toi et finit par t'approcher d'elle. "Tu devrais desserer un peu tes gants... sinon tu risques de te couper la circulation et tu finiras avec des bleus demain... je dis ça, je dis rien." Tu hausses les épaules, avant de lui montrer comment tes gants sont placés comme il faut. Pas que tu sois en train de frimer, le timbre de ta voix est neutre au possible, histoire de ne pas la brusquer ou de passer pour le mâle alpha qui vient lui expliquer la vie. Non, elle en fait ce qu'elle en veut de ton conseil. "Et tu devrais aussi te trouver une cible plus adaptée, histoire de commencer doucement. Tout le monde croit qu'il faut direct commencer avec le punching ball mais y'a mieux pour se défouler." Tu parles en connaissance de cause, il est souvent bien plus adapté d'avoir un partenaire pour les premières séances, quelqu'un pour corriger sa posture, ses mouvements et compter le nombre de séries. "C'est Edge au fait, mais si tu t'en fiches je peux aussi te laisser tranquille." Tu dis cela en amorçant un mouvement vers le ring, car tu étais venu ici dans le but de te défouler toi aussi. |
| | | | (#)Lun 22 Juil - 0:41 | |
| If it's the end of the world let's party
La rage qui habite Charlie semble l’aveugler. Le monde extérieur n’existe plus, le monde tout court n’existe plus. Tout ce qui l’entoure n’est que souffrances et ses coups partent en rythme avec la musique. Elle se sent seule au milieu d’une pièce entièrement noire, le genre de choses qu’on ne voit que dans les films. Elle se sent si seule dans ce monde qui n’est plus le sien, plus celui dans lequel elle avait grandi en apprenant à aimer chaque chose. Elle a l’impression d’avoir grandi dans un monde de mensonges auxquels chacun de ses proches a participé. La jeune femme vivait dans son petit cocon dans lequel tout se passait à peu près pied, et si jamais un malheur arrivait elle n’avait qu’à souffler et le faire sortir de sa bulle. Ainsi, elle l’oubliait aussitôt. Le problème c’est qu’on a éclaté sa bulle sans la prévenir et qu’elle ne peut plus ni souffler ni oublier. Faire face aux problèmes pour la première fois de sa vie à l’âge de vingt trois ans, c’est dur. Très dur. Ne sachant quoi faire de ses mains, elle s’occupe en frappant sur le sac. Ils font ça, à le télé. Tout le monde dit que ça permet de se calmer au bout du compte alors elle les croit puisque de toute façon elle ne sait pas quoi faire d’autre non plus. Elle en a marre de ruminer dans son canapé et elle a déjà ennuyé à peu près tout Brisbane à venir leur parler de tout et de rien (surtout de rien, à vrai dire). Peu importe, le monde entier commence à en avoir marre de l’entendre alors elle a dû trouver d’autres occupations. Se détruire les mains sur n’importe quoi semblait être une bonne idée. « Tu devrais desserrer un peu tes gants... sinon tu risques de te couper la circulation et tu finiras avec des bleus demain... je dis ça, je dis rien. » Là, elle s’en veut de ne pas avoir monté davantage le son de la musique, ça lui aurait permis d’ignorer l’inconnu et de continuer à se faire mal sans une once de remords. Elle a un comportement qui ne lui correspond pas puisque son premier réflexe est de lever les yeux au ciel dans un souffle, parce qu’une partie d’elle rejette désormais l’idée qu’un homme ose encore lui dire ce qu’elle devrait faire. Non, plus jamais ça. Ses sourcils se froncent et elle garde les écouteurs dans ses oreilles, continue à frapper le sac sans conviction aucune. Son ego ne souhaite pas l’écouter mais la partie terre à terre de son cerveau lui crie d’arrêter de jouer à la plus conne et de faire ce qu’il lui dit. Maintenant qu’il en parle elle sent les gants lui couper la circulation au niveau de l’avant bras. Bien qu’elle ne veuille pas l’écouter, ses yeux bleus se perdent sur ses gestes lents et pédagogues. « Et tu devrais aussi te trouver une cible plus adaptée, histoire de commencer doucement. Tout le monde croit qu'il faut direct commencer avec le punching ball mais y'a mieux pour se défouler. » La jeune femme serre la mâchoire et se faire fureur pour ne pas se mordre l’intérieur des joues puisqu’elle sait pertinemment qu’il a raison. Elle s’est ruée sur les sacs parce que ce sont ce que les gens font sur les post instagram et qu’elle n’a jamais réfléchi à la question. Elle voulait frapper quelque chose, un sac semblait plus judicieux que le mur du salon de Léo. Dit comme ça cela ne semble pas si bête, mais si on y ajoute le fait qu’elle a rechigné à écouter tout conseil … c’est beaucoup moins intelligent comme choix. « C'est Edge au fait, mais si tu t'en fiches je peux aussi te laisser tranquille. » Il lui offre finalement l’ouverture qu’elle espérait tant, l’ouverture dans laquelle elle peut se faufiler pour essayer d’être la femme qu’elle n’est pas. Charlie ressent le besoin d’être une autre, plus belle, plus forte, moins sensible, pour faire face au nouveau monde qu’elle découvre. « J’m’en fiche, ouais. Salut, Edge. » Merci, Edge. C’est ce qu’elle aurait dit en temps normal, c’est aussi ce qu’une partie d’elle lui crie de lui dire. Elle ne lui a rien demandé et pourtant il est quand même venu à sa rescousse sans vouloir se faire passer pour son preux chevalier. Au vu de sa carrure, ce n’est pas la première fois qu’il s'entraîne. Il n’est peut être pas un habitué des lieux mais il ne porte aucune attelle alors peu importe son expérience, elle est bien plus grande que celle de Charlie. La blonde serait capable de se tordre la cheville en faisant un pas de travers au point où elle en est. En tombant elle se réceptionnerait mal et se fracturerait le poignet en de multiples endroits par la même occasion. Ce serait réellement le genre de choses dont elle serait capable. Finalement elle laisse le gentil inconnu repartir en direction du ring et profite de son regard posé ailleurs pour desserrer les gants comme il le lui a conseillé. Une fois qu’elle pense avoir accompli sa bonne action de la journée, elle recommence à frapper le punching ball avec bien moins de motivation qu’avant. Elle se sent bête à s’obstiner à vouloir se faire mal dans son coin de la salle ; elle sait qu’elle n’arrivera à rien de cette manière et que des phalanges cassées ne règleront pas son problème. Au contraire, elle sera bien incapable de suivre ses cours ou de faire les cockatils au dbd et elle sera de retour au point de départ : seule dans l’appartemment de Léo à tourner en rond comme un lion en cage. Les faits s’accumulent dans son esprit mais il lui faut de longues minutes pour se rendre à l’évidence qu’elle n’est qu’une stupide fille avec un ego surdéveloppé. Elle soupire, pose sa main sur la sac pour qu’il arrête de bouger, et enlève enfin ses écouteurs. Son regard se pose à nouveau sur la salle qu’elle semble découvrir pour la première fois. A vrai dire elle cherche l’inconnu, le seul en qui elle pourrait avoir une once de confiance. Le seul qui ai eu pitié de la petite blonde faisant n’importe quoi dans son coin. Les jambes tremblantes, elle s’approche du ring sur lequel il semble se préparer (à faire elle ne sait trop quoi, en faisant elle ne sait trop quoi non plus). La blonde se râcle la gorge et reprend la voix douce qui lui est caractéristique. « Tu m’as pas dit ce sur quoi je devrais frapper. A la place du punching ball. » Ses yeux bleus se posent sur son visage, elle prend quelques secondes pour enregistrer ses traits et, redevenant elle même, elle s’excuse. « Désolée pour tout à l’heure. Je voulais jouer à la plus conne et je crois que j’ai gagné. » Baissant momentanément les yeux, elle enlève son gant droit dans l’optique de tendre la main à Edge. Ses doigts sont déjà bleutés et sa paume est marquée à de multiples endroits par la trace des ongles s’étant enfoncés dans la chair. Elle n’avait rien senti, pourtant. « Charlie. » Avoir des mains blessées ne sera pas bien visible en comparaison à son coquard de toute façon, cela passera inaperçu et d’ici quelques jours tout ira mieux.
|
| | | | (#)Mar 30 Juil - 1:43 | |
| À la réponse rapide et même un peu brusque de la jeune fille, tu te contentes d'hausser les épaules. Tu es celui qui vient envahir son espace après tout, c'est son droit de t'envoyer sur les roses et les conseils que tu tentes de lui prodiguer avec. "... Bonne soirée." conclus-tu tout simplement, disparaissant de son champ de vision avec un simple hochement de tête. Oui, tu sais respecter l'espace des autres et en particulier quand ton interlocuteur est une femme, malgré ta carrure et l'image que tu peux renvoyer parfois, tu n'es pas un type lourd. Si on ne veut pas de toi, tu retournes à tes propres occupations, et tu as un sac de frappe qui t'attend alors tu ne comptes pas t'éterniser. Tu enfonces tes propres écouteurs dans tes oreilles et après avoir lancé une de tes playlist préférées, tu laisses tes poings parler pour toi. Tu les laisses fendre l'air rapidement et s'abattre sans aucune pitié sur cette masse informe et sans vie qui n'a pas mal et qui ne peut pas répondre. Tu oublies tout de cette façon, chaque coup, c'est un peu comme une prière silencieuse. Ou toutes les insultes que tu as ravalées depuis des jours, oui, celles qui ont menacé de passer par tes lèvres, contre certains de tes collègues, tes supérieurs un peu, et ses affaires et des suspects encore dans la nature. Faire partie de la police de Brisbane ce n'est pas aussi glamour que le laissent sous entendre certaines séries télévisées ou des films, dans la vraie vie, les affaires trainent souvent, les réponses manquent et même quand le coupable est trouvé et identifié, il y a toujours des moyens pour qu'il s'en sorte. C'est le système qui est comme ça, ce n'est pas un système parfait et cela vient avec son lot de frustrations. Sauf qu'en tant qu'adulte, tu ne peux pas laisser tes poings parler au dehors, ici, oui. Tu peux, sans absolument aucun remord, sans peur de te faire juger, qualifier de trop grand, trop agressif, trop urbain ou le genre de foutaises qu'on évoque plutôt que de directement parler de ta couleur de peau. Après cinq minutes de bon échauffement, tu finis par arrêter ta musique et tu t'étires légèrement, tout en fixant le ring, il n'y a pas encore de match prévu pour cette semaine mais tu pourrais convaincre un autre membre de te rejoindre. Juste pour une petite joute amicale... bien entendu. Tu en es là dans ton train de pensée quand la jeune fille d'il y a quelques minutes, et que très sincèrement tu avais rayé de ton esprit, refait son apparition dans ton champ de vision. Tu clignes des yeux alors qu'elle te présente des excuses, et haussant les épaules, tu retires tes écouteurs de tes oreilles, signe qu'elle a toute ton attention. "Hey. Pas besoin de s'excuser, je crois qu'on vient tous ici pour se défouler. T'es juste pas oublier de te faire mal en le faisant, c'était tout ce que j'essayais de te dire." Autre haussement d'épaules, tu ne la connais pas, elle ne te connait pas. Elle a l'air d'en avoir gros sur le coeur et rien qu'à son air, elle te rappelle un peu Ariel, il y a des années de cela, lors de vos toute première rencontre. "Edge." Tu répètes ton prénom, te sentant obligé de le faire car elle vient de se présenter et quand elle te tend la main, tu ne peux pas t'empêcher de grimacer. "Faut que tu te bandes les mains avant de mettre tes gants, sinon tu ne vas pas les sentir demain, comme ça..." Tu retires un de tes gants, histoire de lui montrer et tu finis par lui serrer la main, car c'est la bonne chose à faire et qu'elle est clairement perdue. Tu as bien du temps à tuer de toute façon, la salle n'est pas encore remplie et tu devras attendre quelques temps pour trouver quelqu'un du même gabarit que toi qui accepte de se lancer dans un combat. Tu retires donc ton gants et cette fois-ci tu attrapes les pattes d'ours qui sont faites exprès pour ce genre d'entrainement. "Et si tu veux taper sur un truc..." Tu commences lentement en enfilant la nouvelle paire de gants, et tu tournes enfin vers Charlie, levant les deux mains pour lui présenter ses deux nouvelles cibles. Do your worst, penses-tu avec un léger sourire sur les lèvres. C'est comme ça que tu as été initié toi-même au sport, oui, le punching ball est tentant, mais il y a plus de risques de se faire mal ou de prendre des mauvaises habitudes, au moins comme ça tu pourras la guider et la conseiller en temps réel et Charlie pourra apprendre. Ou se défouler, car au vue de sa taille et de son inexpérience, tu doutes qu'elle puisse vraiment te blesser. "... Vas-y. Pied d'appui devant toi. Laisse pas ton poing partir tout seul, oublie pas que c'est une extension de ton bras, il faut que le coup parte de ton épaule, pas de ton poignet. Et regarde bien où tu vises." Tes instructions sont précises et claires, du moins tu l'espères et quand ton regard croise de nouveau celui de Charlie, tu répètes un : "Vas-y." espérant que cela aidera à briser la glace. Après un uppercut ou deux, pas de doute que vous ne serez plus des étrangers l'un pour l'autre. |
| | | | (#)Jeu 1 Aoû - 7:02 | |
| If it's the end of the world let's party
L’inconnu est intimidant par sa carrure pourtant son corps entier semble respirer la douceur, ce qui est paradoxal alors qu’il frappait dans des objets inanimés il y a quelques secondes encore. Ses paroles elles même sont réconfortantes, il lui avoue qu’il cherchait simplement à ce qu’elle protège son corps pour mieux se défouler. Elle ne l’a assurément pas écouté et en paye désormais le prix fort. Si seulement elle n’avait pas eu un ego surdimensionné pendant quelques minutes elle n’en serait pas arrivé là, à expédier l’inconnu aux bonnes intentions. Charlie souhaiterait lui dire qu’elle n’en a rien à faire de se faire mal et qu’au contraire c’est ce dont elle a besoin pour le moment mais elle se doute qu’il ne sera pas de son avis. Pour une fois elle prend la meilleure décision qui soit : celle de la fermer. Elle sourit cependant lorsqu’il répète à nouveau son prénom, trouvant l’inconnu définitivement bien trop poli pour la connasse qu’elle a été. Il ne se formalise pas des paroles cinglantes qu’elle a eu contre lui, sûrement habitué à bien pire. C’est le pire que pouvait faire Charlie en tout cas, parce que même si son corps demande à frapper dans n’importe quoi, son âme est restée aussi pure et inchangée. Elle l’observe de ses yeux d’élève assidue et tente de noter la façon dont ses mains ont été bandées avant qu’il ne vienne serrer la sienne. Son visage ne prend pas la peine de se fendre d’un rictus de douleur, elle ne s’attarde aucunement sur ce sujet là - la rousse garde tout pour le lendemain, sûrement ; ce n’en sera que plus fun. Docile, elle ne dit rien, se contente d’observer sans le moindre commentaire. Son regard est semblable à celui d’un chien battu, bien loin d’elle les idéaux pour devenir une lionne enragée. Elle souhaite seulement se faire sa place dans ce monde de brutes et cherche à y parvenir par tous les moyens qui s’offrent à elle - les bons comme les moins bons. Celui ci fait parti des meilleurs qu’elle ait trouvé, les marques éphémères sur ses mains étant incomparables aux traces de drogue dans son organisme. En plus, taper dans un sac de sable est légal ; la consommation de stupéfiants beaucoup moins.
Finalement elle s’exécute sans un mot, bande ses mains déjà blessées tout en contrôlant ses soubresauts face à la vue de quelques plaies ouvertes. Oui. C’est vrai. Elle ne supporte pas ça même sur son propre corps. Bravo Charlie, tu t’es fait ça toute seule et en toute connaissance de cause en plus. C’est donc d’une main peu assurée qu’elle entoure ses membres, tentant au mieux de serrer le tissu sans étouffer la peau. La jeune femme enfile à nouveau ses gants de boxe, ne les serrant pas aussi fort que la première fois comme le lui a conseillé Edge. Cette fois elle arrête de faire son adolescente butée et elle écoute les mots de ceux qui savent y faire. Tout le monde saurait sans doute mieux y faire qu’elle. Villanelle pose ses écouteurs au sol et se place de la manière indiquée par Edge après un long moment de réflexion pour savoir lequel de ses pieds était celui de putain d’appui. Ses coups partent finalement à un rythme régulier, ses biceps se contractent et se décontractent rapidement au même rythme que ses triceps. Elle sent l’onde de choc revenir jusqu’à son épaule quand bien même elle n’est pas dotée d’une réelle force, ses joues vibrant elles aussi en rythme. Elle enchaîne les coups entre sa main gauche et celle de droite, clairement vexée que l’homme ne tressaille pas le moins du monde face à elle, peu importe qu’elle accélère le rythme ou non. Alors ça l'énerve, ça blesse son ego pourtant pas très imposant, ça lui donne la force de toujours plus accélerer, de toujours moins cadrer aussi. Elle manque de déraper des pattes d’ours à plusieurs reprises, stoppe son bras au bon moment. La mâchoire serrée, elle trouve son seul réconfort dans les mots et les interrogations qu’elle a gardé pour elle depuis bien trop de temps à son goût. « Tu travailles ici ? Tu fais ton quota de fille énervée pour la journée ? Pourquoi t’es si patient ? » Pourquoi tu ne me frappes pas, toi ? La cadence ralentit, elle n'avait pas prévu d'être essoufflée après ces quelques mots seulement. « J'aime bien ton prénom, même si tu me l'as dit deux fois. C'est sûrement pour ça d'ailleurs. » Finit-elle par conclure.
|
| | | | (#)Dim 4 Aoû - 23:37 | |
| Elle n'a absolument aucune raison d'écouter tes conseils et tu le sais. Charlie pourrait juste faire demi-tour, récupérer son sac et sa bouteille d'eau et décider d'aller dans une salle de sport où personne ne viendra l'embêter et où elle pourra continuer de taper sur un punching- ball toute seule. Mais voilà, Charlie a mis les pieds dans cette salle de sport, ici, dans cet endroit que tu considères un peu comme ta seconde maison et où tu connais la plupart, si ce n'est pas tous les membres. Alors tu t'es presque senti obligé d'intervenir et maintenant tu ne le regrettes absolument pas, elle a clairement besoin de quelques indications histoire de ne pas se faire ronger de l'intérieur par tout ce qui la travaille. Elle n'a pas besoin de le dire à voix haute ou même de te raconter toute l'histoire de sa vie en fait, tu le sais déjà. C'est inscrit sur son visage, c'est lisible dans la façon qu'elle a de se tenir, dans la première interaction que vous avez eu, et même dans la façon qu'elle a de frapper. Ce n'est pas juste les pattes d'ours sur lesquelles elle frappe, tu le sais qu'il y autre chose, tu connais ce regard, Ariel l'a eu un jour, et tu es certain que toi aussi. Cette envie profonde de rendre à la vie, au monde entier, ce qu'il vous a donné et de la façon la plus moche et la plus brutale qui soit. Parce qu'il n'y a que ça qui compte au final. Ses nouveaux coups sont toujours aussi faibles, du moins pour toi qui as l'habitude d'encaisser un peu plus, mais ils sont déjà plus précis et plus réfléchis, c'est certain. "Déjà, je n'étais pas sûr que tu m'écoutais la première fois..." Finis-tu par répondre, presque sur un ton accusateur. Ton sourire dit le contraire, signe que tu ne lui en veux pas beaucoup. Pas du tout d'ailleurs, tu l'as abordée dans un mauvais moment, tu ne t'attendais pas à une réponse particulièrement à une réponse positive. "... Ensuite, vise un peu plus haut, tu verras ça sera mieux."Tu continues de lui donner des conseils avant tout, tu comprends ces questions et elles sont plus que normales. Pourquoi est-ce que tu l'aides ? D'autant plus que vous ne vous connaissez pas et que vous ne risquez pas de vous croiser en dehors de cette salle de sport. Sauf si Charlie finit par pousser la porte de la station de police de la ville un jour... Sauf si. "Et nan, je bosse pas ici, je passe juste ma vie ici, on devrait me payer, c'est certain, mais hein... c'est pas trop mon genre de me plaindre." Du tout, et pas de doute que si tu n'avais pas un métier aussi prenant, tu te serais laissé tenter pour être coach sportif, ou juste donner quelques cours une à deux fois par semaine. On t'a déjà fait la proposition, plusieurs fois d'ailleurs, et tu as dû décliner, par manque de temps, si tu n'es pas prêt à t'y consacrer à 100% autant ne pas le faire pas vrai? C'est une philosophie que tu appliques à beaucoup de choses et qui explique pourquoi ta carrière de boxeur n'a jamais dépassé le stade amateur. Si tu n'avais pas déjà trouvé le métier de tes rêves, pas de doute que tu t'y serais lancé corps et âme. Mais pas dans cette vie-là, non, tu dois juste te contenter de quelques trophées dans ton salon, non pas que cela ne te convienne pas, au contraire. C'est beaucoup quand on sait qu'à la base, la boxe est un passe-temps que tu as adopté sous les conseils d'un de tes professeurs de lycée, celui-ci voulant t'éviter plus d'ennuis que nécessaire. Chose qui a bien fonctionné, c'est certain, et que tu n'as pas lâché, ce n'est plus juste un passe-temps, mais une façon de vivre, de passer à autre chose après une dure journée ou au contraire de célébrer le travail bien fait. Mais c'est ce que ça représente pour toi. Tu ne sais pas ce qui a poussé Charlie à venir ici ce soir. "Essaye comme ça." Tu te places à sa hauteur, à côté d'elle, pour lui montrer comment effectuer un uppercut. Tu fais le mouvement à vitesse normale puis ensuite plus lentement histoire qu'elle puisse voir comment tu places ton bras et ton poignet. Une fois que tu es certain que l'information est passée, tu te replaces face à elle. "... Pourquoi pas ? Ça me permet de passer le temps, et tu as besoin que quelqu'un te montre les bases, et ce, sans aucun jugement." Tu hausses les épaules, ta réponse est sincère et plutôt directe, tu n'es pas de ceux qui pensent trop ou analysent trop leur propre jugement. Tu as vu qu'elle avait besoin d'aide alors tu as agi en conséquence, ni plus, ni moins. "Et puis j'ai été dans tes chaussures. T'es là pour te défouler, parce que dans la vraie vie, tu ne peux pas te permettre de taper sur tout ce qui bouge et ce même si certains font tout pour te pousser à bout... faut bien que ça sorte à un moment... hmmm?" |
| | | | (#)Mer 7 Aoû - 20:39 | |
| If it's the end of the world let's party
Paradoxalement, Charlie se sent de plus en plus apaisée au fur et à mesure qu’elle frappe entre les mains de l’inconnu et qu’elle écoute ses paroles. Elle aurait été bête de faire une fixette sur la gente masculine en pensant que tous les hommes sont comme son ex et que si jamais elle leur trouve une exception il ne ferait que confirmer la règle. Edge est une énième exception qui fait s’effondrer cette stupide règle. Bien sûr qu’ils ne sont pas tous comme son ex. Le boxeur est venu à son secours sans qu’elle ne lui ait rien demandé et sans que cela ressemble au preux chevalier volant au secours de sa lady. Elle l’a envoyé voir ailleurs de la manière le plus brutale dont elle était capable et maintenant qu’elle revient la queue entre les jambes il ne lui en veut pas le moins du monde. Ses paroles pourraient être interprétées comme des reproches mais Charlie se formalise davantage sur le ton employé plutôt que sur les mots. Il a raison de toute façon, elle ne l’écoutait pas vraiment la première fois où il est venu lui parler. Son esprit était davantage concentré sur le rythme de la musique et les paroles plutôt que sur le grand homme au regard pourtant doux qui s’était approché d’elle. Les yeux bleus de la jeune femme se posent sur son entraîneur d’un jour et ses coups dérivent peu à peu en dehors des pattes d’ours. Il le remarque, la fait à nouveau revenir dans le droit chemin et elle l’écoute comme une élève docile. C’est ce qu’elle est, de toute façon. Elle cesse de se laisser perturber par l’extérieur et concentre seulement ses pupilles sur les cibles à atteindre et son corps entier tente de s’y prendre de la meilleure manière qui soit (ou la moins pire). Ses poings continuent de frapper, plus lentement cette fois ci alors qu’il lui explique un peu plus de choses sur lui. A défaut d’avoir assez de souffle pour rire, la jeune femme sourit. Il devrait être payé, oui, c’est certain. Il a aussi toutes les qualités requises pour faire un bon instructeur, au delà de celle de vouloir bien faire. Il est patient et pédagogue, deux qualités que Charlie ne peut qu’apprécier à leur juste valeur à ce moment précis. « T’as jamais cherché à en faire ton métier ? » La rousse assurément trop curieuse reprend le dessus. Il aurait mille raisons de ne pas vouloir travailler dans un club de boxe et elle n’en a aucune idée puisqu’elle ne connait rien de lui. Elle a aussi beaucoup de mal à poser la limite entre boulot et passion, ou à poser des limites tout court à propos de quoi que ce soit. Les coups s’arrêtent lorsqu’il baisse les cibles et lui donne des conseils plus poussés à la place. Ses yeux enfantins suivent le mouvement de son bras, divaguent sur les veines saillantes de son poignet. Elle n’aura jamais sa force, mais si elle se souvient de ses conseils ce sera déjà utile. Elle pourra toujours courir plus vite que la nouvelle personne qu’elle aura mise en colère ; ça elle sait faire. « Tu vas me faire croire que toi aussi t’as eu cette attirance irrépresible envers le punching ball quand t’es rentré dans une salle de sport pour la première fois ? » C’est ce qu’il devait sous entendre par “j’ai été dans tes chaussures” … c’est en tout cas que l’ironie de Charlie laisse planer. Elle sait que ce n’est pas le cas, tente seulement de dévier le sujet de l’attention vers autre chose que la pauvre fille épleurée qui veut taper sur quoi que ce soit de légal. Parce que c’est Charlie, qu’elle joue trop souvent avec le feu pour ajouter d’autres actes illégaux à sa liste. « J’ai simplement pas envie d’être le sac de sable de quelqu’un. Si venir ici peut m’aider à m’énerver sur autre chose que mon ex, je prends. En plus j’ai gagné un coach, comme quoi on gagne à toujours voir le bon côté des choses. » Elle lui sourit pour la première fois. La jeune femme sourit naturellement pour de bien nombreuses choses, elle a cette attitude d’enfant qui n’a jamais grandi. Certains choses font qu’elle se propulse dans la vie d’adulte avec un peu trop de dureté parfois, mais son âme d’enfant ne meurt jamais. « Tu vas vite me préférer quand j’avais mes écouteurs et que je faisais la tête, parce que je risque de ne plus m’arrêter de parler maintenant. » Elle risque surtout de noyer ce qui sera intéressant sous d'innombrables mots.
|
| | | | (#)Ven 9 Aoû - 14:39 | |
| Tu souris intérieurement en remarquant que chacun des coups de Charlie est bien meilleur que le précédent. Certes, il y a des débutants qui se débrouillent mieux qu'elle, mais pour un premier cours, et complètement improvisé soit dit en passant, elle se débrouille très bien. La jeune femme ne semble plus aussi distraite ou prompte à l'auto-destruction comme il y a quelques minutes et c'est une petite victoire en soit. Oui, tu ne la connais pas du tout, tu viens juste de la rencontrer et il semble que ce soit déjà ta responsabilité de t'assurer qu'elle marche un peu plus droit. Tu fais souvent ça, pas volontairement, mais il y a déjà ceux comme Freya et Nino que tu as déjà hébergés par le passé, dans leurs moments les plus vulnérables, quand ils en avaient besoin, sans poser de question et sans être trop pressant. Et puis il y a aussi Ariel, ton amie de longue date, que tu aides toujours et considères presque comme quelqu'un de ta famille vu tout ce que vous avez fait et traversé ensemble. Tu ne sais pas pourquoi tu fais toujours cela dès que tu vois quelqu'un sur la touche... Tu te sens presque obligé d'intervenir et de leur tendre la main. Peut-être parce que la vie n'a jamais été aussi clémente avec toi et que les personnes qui t'ont vraiment aidé à chasser tes propres démons intérieurs sont rares. Et tu sais qu'il ne faut jamais juger les gens après un simple coup d'œil, tout le monde à son histoire, ses propres bagages qu'ils essayent de porter et ce même si les genoux faiblissent et les épaules ne sont pas faites pour porter tout ça. Toi, tu passes souvent pour le gars bruyant qui en fait un peu trop, Charlie a sûrement sa propre étiquette bien éloignée de la réalité, ça finit par arriver à tout le monde. Mais la jeune fille semble bien décidée à savoir qui lui donne des leçons aujourd'hui, histoire de te percer à jour ou quelque chose dans ce goût-là, tu n'as rien contre les questions, elles ne sont pas envahissantes que ça. Oui, ta carrière, pourquoi tu n'as pas fini boxeur ou même coach ? Tu aimes trop ton métier pour changer, tout simplement. "Oui comme tout le monde ici... Mais j'ai eu d'autres opportunités alors, ça ne s'est jamais fait." Que tu révèles tout simplement, sans vraiment entrer dans les détails. Est-ce que tu as besoin de le faire ? Non, qu'elle tire ses propres conclusions. Ton sourire s'agrandit cependant quand la jeune femme mentionne le punching-ball. "Quelque chose comme ça." Marmonnes-tu, car c'est plus profond que ça chez toi. Et tu n'as pas envie de te lancer dans un grand discours pour lui raconter ta vie ou lui dire de quoi tu es fait. Tu ne tiens tout simplement pas droit, parfois, tu tombes et les chutes pour les gens comme toi sont toujours fatales, car tu te débats et essayes de cogner et de ne pas te noyer. Ce n'est pas toujours facile, c'est souvent destructeur au final, alors oui, venir ici, taper dans ce simple sac de sable, c'est libérateur. "Ça me dérange pas de parler, je veux dire... Si c'était le cas, je t'aurais laissé tranquille. Et tu aurais continué de te faire mal." Tu fronces légèrement les sourcils sur la fin de ta phrase, signe que tu n'approuves pas du tout ses méthodes, oui, tu comprends les raisons de sa venue et quand elle parle de son ex, tu as un air dur sur le visage. Tu lui indiques que vous allez faire une pause et tu finis par lui tendre ta bouteille d'eau, le conseil de rester hydrater plus qu'implicite cette fois-ci. Tu tiens cependant à revenir sur ses mots : "Oui, c'est bien de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Ici, il y a des règles, un code à suivre, il y a des perdants et des gagnants, mais au final, on est tous égaux. J'ai dû me défouler sur la moitié des membres ici et c'est par pour autant qu'ils m'en veulent ou qu'ils cherchent à s'en prendre à moi en retour." Tu insistes car le but n'est pas de lui apprendre à cogner pour qu'elle aille le faire dans la vie de tous les jours, non, c'est juste pour l'aider à se tenir un peu plus droite et oublier son ex, ou juste le mettre sur la touche. Sans se servir de ses poings et d'employer d'autres méthodes. Légales. "C'est pas beau à voir parfois, et oui, il y a des gouttes de sang et de dents qui se perdent... mais on a des règles. Dehors, c'est pas la même chose." Car même toi tu as appris depuis longtemps que donner un crochet du droit à quelqu'un qui n'a pas d'expérience ou un moyen de se défendre, n'est jamais la solution. Jamais. |
| | | | (#)Ven 16 Aoû - 16:44 | |
| If it's the end of the world let's party
Les réponses se font assez évasives mais au moins a-t-il le mérite d’ouvrir la bouche et de lui parler sur un ton neutre, d’essayer de l’aiguiller vers la vérité sans la prendre par la main non plus. Elle se contente d’entendre le mot “opportunités” et “quelque chose comme ça” sans en rajouter ni poser de nouvelles questions. Il respecte ses secrets et elle fait de même pour lui. Les gens normaux ne se confient pas eu premier inconnu venu qui a été gentil avec eux, ce genre de choses n’arrivent pas dans la réalité des mortels. Sauf pour Charlie. Elle a été brisé mille fois à cause de cet excès de confiance en l’Homme et pourtant elle continue à répéter les mêmes erreurs encore et encore. La seule chose qui a changé est cette peur naissante des hommes au masculin, d’un bras qui se lèverait trop haut, d’un oeil qui se ferait trop menaçant. Mais Edge n’est pas comme ça, il frappe du sable pour ne pas avoir à frapper de la chair et ça suffit à Charlie pour qu’il ait déjà gagné un peu de sa confiance. Il se la joue un peu grand frère protecteur mais rien qu’elle n’ait déjà eu à supporter, elle s'accommode donc rapidement de ces sourcils froncés qu’elle ne connaît que trop bien. Fais attention, Charlie. Ne rentre pas trop tard, Charlie. Ce n’est pas quelqu’un de bien lui, Charlie. Ne fais pas ça, Charlie. Tous ces carcans que la société lui a imposé et toutes ces mêmes règles qu’elle s’est empressée de briser dès que l’occasion s’est présentée. Ces derniers temps elle essaye de recoller les morceaux à sa manière, de doucement retourner dans le rang même si elle a été affublée d’un manteau de laine noir au milieu de tout ce blanc. La pause demandée par Edge arrive tel un salut et la rousse se rend compte que ses phalanges lui font mal et qu’elle a le souffle bien plus court que prévu. Elle accepte la bouteille d’eau sans plus de cérémonies puisque cela ne faisait bien sûr par parti de ce qu’elle a pensé à amener. Elle n’a rien pensé à amener, de toute façon, si ce n’est son téléphone et ses écouteurs - la parfaite milléniale. Sans un mot, elle le remercie d’un hochement de tête. « En venant ici tout le monde sait qu’il risque d’en prendre autant qu’il pourra donner. C’est écrit, c’est comme ça. Tout le monde sait comment ça marche. » Dans la vie cependant, tout ceci n’était pas prévu et la rousse s’est bien faite avoir. Elle a reçu les coups sans jamais être capable de les rendre et ça n’a fait qu’accumuler toujours plus de rage au fond d’elle sans qu’elle ne sache comment la distiller. « Dehors, c’est nul. » Mine boudeuse de Charlie, cinq ans, qui en profite pour lui tendre sa bouteille salvatrice. Ces mots sont enfantins pourtant ils ont cet arrière goût de vérité qui n’a rien de réjouissant. Dehors, on peut recevoir des coups sans jamais pouvoir les rendre et vice versa. Dehors, c’est vraiment nul. « Tu m’apprendrais à frapper si je te promets de t’écouter et d’arrêter de me faire mal ? » Loin d’elle l’idée de participer à des combats ou de vouloir frapper sur tout ce qui bouge à partir de ce moment. « C’est pas pour me venger ou un truc comme ça. Enfin, tu dois t’en douter … C’est juste pour savoir quoi faire. » Ses yeux se perdent partout et nulle part dans la salle. « Peut être pas aujourd’hui, mais plus tard. Quand t’auras le temps, quand tu voudras. Si tu le veux. »
|
| | | | (#)Jeu 22 Aoû - 13:09 | |
| Non, tu ne peux pas sauver tout le monde. C'est une dure leçon que tu as dû apprendre bien assez tôt dans la vie, et un bon moyen de ne pas se brûler les ailes et de ne pas finir sur la touche. Certaines personnes sont incapables de demander de l'aide et ce même s'ils sont au bord d'un précipice géant. Ça ne fonctionne tout simplement pas comme ça, dans les pires moments, les plus désespérés font chavirer et couler tous ceux qui leur tendent la main alors non... Tu en as bien conscience, il est impossible d'aider tout le monde. Cela ne fait pas de toi une personne renfermée, bien au contraire, ça ne veut pas dire que tu vas cesser de tendre la main à des parfaits inconnus et ce même si cela finira par te causer des problèmes un jour. Tu as ça dans le sang, tu es incapable de rester sur la touche et tu observes Charlie puiser dans ta bouteille d'eau avec un oeil bienveillant, comme si c'était déjà ta responsabilité. Tu as presque envie d'aller vers ton sac de sport et de lui donner une de tes barres de céréales et les cookies que tu as prévu pour une occasion comme celle-ci. Juste parce, quelque chose te dit que la jeune fille a l'estomac vide et que manger n'a pas été sa priorité de la journée... Tu ne le fais pas, ne voulant pas dépasser la limite ou même rompre l'équilibre auquel Charlie et toi semblez être arrivés, tu te contentes de rire légèrement à une de ses remarques, ne pouvant qu'approuver. "Ouais on peut résumer ça comme ça... Dehors c'est nul." Oui, tu es souvent ici, ici et pas ailleurs, pas chez toi d'ailleurs. Parce qu'ici il y a des règles et de bons moyens de se défouler, et de calmer le tumulte que tu peux entendre dans ton esprit parfois. Le bruit rassurant des poings contre les objets inanimés, les visages familiers des autres membres, le cliquetis des casiers que l'on ferme... Toutes ces choses-là te permettent de te sentir chez toi et de ne pas littéralement imploser. Et, si certains préfèrent se tourner vers quelque chose d'un peu plus spirituel comme la religion, ou plus destructeur comme l'alcool ou un autre type de vices, toi tu as la boxe. Une activité saine comparée à d'autres. La prochaine question de Charlie te tire de tes propres réflexions et cette fois-ci, tu la fixes avec un plus d'intensité, tentant de comprendre le sous-entendu qui traine. "Juste pour savoir quoi faire." Tu répètes les mots de la jeune fille, que malheureusement, tu as déjà entendu et que tu aurais préféré ne pas entendre une fois de plus. Pour savoir quoi faire dans quelle situation au juste? Si et quand quelqu'un décide de s'en prendre à elle? Le genre de situation inévitable qui va forcément arriver selon Charlie? ... Là encore, il ne s'agit que de tes propres suppositions, tu ne la connais pas, tu pourrais poser toutes ces questions-là à voix haute, lui demander pourquoi elle est vraiment là. Sauf que tu peux déjà voir Charlie tourner les talons et partir le plus vite possible de la salle de sport, l'approche directe n'est certainement pas la meilleure dans de pareilles conditions. "Okay. Mais seulement si on fait ça bien et que tu ne te fais pas mal justement. Et que tu viens avec une bouteille d'eau la prochaine fois et quelque chose pour grignoter après." Le timbre de ta voix se fait un peu plus insistant, signe que ce n'est tout simplement pas négociable. "Tu vas avoir besoin d'une meilleure paire de gants, mais je m'en occupe. Essaye de trouver des chaussures qui sont un plus adaptées, mais je peux t'aider pour ça aussi." Tu fais une liste mentale dans ta tête de toutes les prochaines dépenses de Charlie, tu as plus ou moins déjà accepté d'être son coach personnel et sans avoir besoin de beaucoup d'argument pour te convaincre. "Et on va commancer par une ou deux séances par semaine, ça sera un bon début je pense." Tu pourrais ajouter qu'elle n'a absolument besoin de s'inquiéter pour l'heure ou ce genre de détails, oui tu as un boulot assez épuisant, mais en dehors des affaires bien particulières et prenantes, tu as en général des horaires décentes et tu es à la salle de sport la plupart du temps.. "... J'te filerai mon numéro également, tu en fais ce que tu veux, tu peux mettre le mettre à la poubelle si tu veux mais c'est juste..." C'est juste que quoi? Elle a tout du cliché de la fille désespérée qui est rentrée dans la première salle de boxe pour trouver un moyen de se défendre contre un agresseur qui selon les statistiques est soit son petit-ami, son ex ou un parent proche? Encore une fois, tu ne veux pas généraliser, mais tu bosses dans un poste de police alors... Tu as vu beaucoup trop de cas de ce genre pour fermer les yeux ou ignorer les signes. Charlie a de la chance, elle est tombée sur toi aujourd'hui."Juste au cas où." Que tu dis sur un ton léger avant d'hausser les épaules. Tu finis par changer de sujet, récupérant déjà les pattes d'ours. "T'as encore de l'énergie pour une autre série ou tu préfères qu'on s'arrête là?"
|
| | | | (#)Lun 26 Aoû - 12:46 | |
| « Juste pour savoir quoi faire. » Un mot appuyé, tous les autres qui continuent de flotter dans la salle. Leurs yeux se croisent, se toisent, et leurs lèvres restent scellées. Ils ne sont plus des enfants, encore moins Edge que Charlie, et tous deux ont conscience de toute la portée de ces quelques mots. De leur la portée et de tous les sous entendus. Juste pour savoir quoi faire s’il revient. Juste pour savoir quoi faire si quelqu’un revient à sa place, si l’Enfer a organisé un jeu de chaises musicales impromptu. Peu importe le visage qu’a la main qui donne les coups, cela ne change rien au résultat final. Cependant la rousse le remercie de se contenter de répéter ses paroles sans rien ajouter, sans ne poser aucune question qui l’aurait poussée à avaler la gorgée d’eau qu’elle a dans la bouche, refermer la gourde, s’en aller et ne plus jamais revenir. Le problème n’est pas qu’il sache, qu’il se doutes de choses qui s’avèrent être vraies. Le problème serait qu’il en parle à voix haute, qu’il rende tout ça réel.
Alors le ton redevient un peu plus léger, il fait ce truc dont lui seul à le secret, fronce les sourcils mais en devient encore plus bienveillant. Eau, nourriture, tenter de ne pas se blesser. Les premières conditions semblent plutôt correctes et Charlie ne peut que lever les mains des deux côtés de sa tête pour marquer sa capitulation. Elle choisira avec soin des barres de céréales, c’est promis. Elle prendra sûrement toutes les boîtes, se rendra compte qu’elle n’en aime pas la moitié d’entre elles et donnera le tout à Kane. Finalement son choix se portera sur la première boîte qu’elle a acheté, celle sur laquelle elle n’avait pas voulu reposer tous ses espoirs de suite. La liste de ses erreurs continue pourtant et loin d’en être vexée, elle est au contraire soulagée qu’il s’occupe de l’aspect technique. Les gants, elle n’y connaît rien. Tant que c’est gros et que c’est rouge, elle serait capable de l’acheter. De toute façon, c’est tous les mêmes, non ? Dans les films en tout cas, ils se ressemblent tous beaucoup. Mais les chaussures, ça va, elle peut gérer. Normalement. Elle prendra une vraie paire de basket. Quelque chose qui ne dérape pas. Ca ne sera sûrement toujours pas la bonne paire et Edge soufflera doucement avant de lui annoncer qu’il s’occupera de ça aussi, mais il ne s’en rendra compte que lorsqu’elle reviendra. Ca lui permettra de gérer un problème à la fois. C’est la seule manière que Charlie a de le ménager à ça manière, lui qui semble déjà tout prendre à coeur. Finalement c’est un sourire qui finit par largement se lire sur son visage, à elle qui viendra donc deux fois par semaine au club pour apprendre à boxer.
« Et je t’enverrai un sms qui dit “salut c’est la rousse à qui t’as eu le malheur de parler une fois et qui va désormais te dire le reste”. » Juste au cas où, oui. Sans doute qu’elle lui enverra ça mot pour mot maintenant, mais dans le fond elle veut seulement lui signifier que son numéro ne finira pas au fond d’une poubelle. Il ne finira nulle part que dans son téléphone, et après le papier sera sûrement brûlé parce qu’elle trouve que c’est une image relaxante que de voir le feu avancer et tout supprimer sur son passage. De manière irrémédiable. « Je peux prendre de l’eau aromatisée ? Ou il faut de l’eau eau eau ? » Non parce que, Charlie aime beaucoup l’eau à la fraise et si elle peut amener sa bouteille rosée à la salle de sport alors elle n’en sera que plus fière. Elle es totalement un cliché ambulant, certes, mais au moins elle l’assume elle le prend avec le sourire. Son visage angélique ferait presque oublier son manque flagrant de discernement. Heureusement qu’elle sait rapidement reprendre le fil des choses sérieuses et qu’un simple sourire en coin s’affiche sur son visage avant qu’elle ne se relève d’un bond, cette fois ci bien décidée à frapper au centre de ces pattes d’ours. « Une dernière fois. Après tu vas t’ennuyer si tu n’as plus personne à chaperonner, il faut bien que je t’occupe un peu. » Cette fois ci elle sait ce qu’elle fait (à peu près) et la rousse retourne à l’emplacement où ils s’étaient entraînés. Les jambes légèrement écartées, ses pointes de pieds tournées vers lui, elle prépare déjà la trajectoire de ses coups, à la hauteur où il devrait placer les cibles ambulantes. |
| | | | (#)Ven 30 Aoû - 12:55 | |
| Tu as assez d'expérience et assez d'années passées dans la salle de sport pour savoir lorsqu'il faut évoquer un problème ou non. Et dans le cas de Charlie, tu espères que ton sourire et que ton aide seront suffisantes pour la jeune fille. Tu ne sais pas vraiment de quoi est faite sa vie à l'extérieur, là où elle retourne vivre et si elle a un endroit qu'elle peut considérer comme neutre et sécurisant. Tu espères néanmoins qu'elle a pu trouver un minimum de réconfort ici et ce soir et qu'elle n'hésitera pas à venir, que ce soit pour s'en prendre à un punching-ball, toi, ou juste trainer près des distributeurs comme le font certains membres qui viennent ici pour discuter et non pour vraiment faire du sport. Chose que tu ne peux pas vraiment critiquer car c'est bien ce que tu fais parfois, préférant de loin la salle de sport et le bruit des machines à ta demeure. C'est sans doute pour ça que tu joues la musique aussi fort chez toi dès que tu te retrouves tout seul. Pour ça et pas pour embêter tes voisins ou bien parce qu'il n'y a qu'un seul type de réglage que tu connais pour ta musique et c'est très fort. Quoi qu'il en soit, tu doutes vraiment que la jeune fille, aussi frêle et énergétique puisse t-elle paraitre -un paradoxe vraiment- soit capable de te taper sur le système ou de t'ennuyer au point que tu ne veuilles plus la côtoyer; tu en as vu des pires, voilà ce que tu pourrais lui répondre sur un ton affectueux. Et puis, Charlie ne serait pas la pire femme à qui tu as filé ton numéro de téléphone. Oh que non. "Je suis pas chiant comme type, tu vas vite t'en rendre compte, et je suis plutôt patient donc..." Donc elle se rendra très vite compte que tu perds rarement ton sang-froid, et qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui te choquent ou qui te font véritablement réagir. Tu ne t'attends pas non plus à des confessions dans ses messages à elle, déjà, elle n'aurait absolument aucune raison de le faire, vous venez seulement de vous rencontrer et ensuite, ce n'est pas le but de la manoeuvre. C'est juste un numéro de téléphone, tu préfères le lui donner que de considérer l'alternative ou Charlie n'a aucun moyen de se sortir d'une mauvaise passe. Est-ce que tu vas devenir la roue de secours d'une autre personne? C'est probablement le cas mais cela ne te dérange pas vraiment pour le coup, peut-être que c'est toi qu'on devrait analyser et à qui on devrait faire comprendre que non, tu n'es pas obligé de prêter mains fortes à tous ceux que tu croises. Oui, c'est toi le cas au final et quelqu'un devrait définitivement te parler et avoir une sérieuse conversation avec toi. Pas aujourd'hui cependant; Charlie réussit à t'arracher un rire avec sa question plus que naïve et tu hausses les épaules, ne sachant pas vraiment si c'était pour te faire rire ou une véritable question. Un peu des deux sans doute. "Tu prends ce que tu veux miss, du moment que tu restes hydratée et que tu as de quoi te nourrir après, le but est de pas tomber en hypoglycémie ou encore de rentrer t'effondrer sur ton canapé, ça ruine un peu une bonne séance." Que tu finis par ajouter tout simplement, avant de t'emparer une nouvelle fois des pattes d'ours. Tu lui fais signe que tu es prêt quelques secondes plus tard avant qu'elle ne se place en face de toi et tu la laisses s'en donner à coeur joie et donner des coups un peu plus précis cette fois-ci. C'est beaucoup mieux, penses-tu, tandis que tu observes la jeune fille suivre tes conseils à la lettre et en étant un peu plus concentrée désormais. "Fais gaffe à tes pieds." Tu l'arrêtes dans son mouvement après un coup droit très bien placé de sa part, et ce même si elle ne t'a fait bouger que d'un demi-centimètre, c'est plus la surprise qu'autre chose, vraiment, et tu finis par corriger sa pose. Lui faisant au passage remarquer que non, elle n'a pas les bonnes chaussures pour ce genre d'exercice, mais vous allez rapidement y remédier, tu en es certain. Une fois les nouvelles instructions données, tu la laisses de nouveau se défouler, uniquement pour baisser tes poings quelques minutes plus tard. "Je crois que ça sera tout pour cette fois-ci, pas besoin de faire de longue séance, 30 ou 40 minutes suffisent largement crois-moi." Surtout pas à son niveau, et surtout s'il s'agit seulement de se défouler ou juste d'apprendre quelques coups et de les perfectionner, surtout. Tu ne peux pas t'empêcher de la gratifier d'une légère tape sur l'épaule une fois que tu as les mains libres, parce que tu reste tout de même toi dans le fond, il ne faut pas l'oublier et avant que Charlie ne s'éloigne, tu lances un bref: "Du coup même heure, même jour la semaine prochaine? J'te ramènerai des gants décents, j'ai bien quelques vieilles paires qui trainent dans mon garage.", ce qui est ta façon de sceller votre accord et de lui faire comprendre qu'elle va devoir en faire beaucoup plus pour te faire fuir.
|
| | | | (#)Lun 2 Sep - 11:23 | |
| L’entraînement reprend sérieusement, même quand Charlie rigolait à propos de l’eau aromatisée il prend encore et toujours le temps de tout lui expliquer. Il l’infantilise peut être un peu trop mais c’est ce dont elle a besoin, elle qui semble en pleine crise d’adolescence à vouloir taper sur tout et n’importe quoi. N’importe comment. Le problème repose surtout dans la manière dont elle fait tout ça. Toutes ses actions semblent néfastes, elle ne fait pas grand chose de la bonne manière. Edge lui explique, pourtant, est le gentil de l’histoire, le patient, l’enseignant. Il est une de ces nouvelles figures incroyablement bienfaisantes envers elle et sa reconnaissance envers lui sera éternelle. Rien que pour ça elle se passera de l’ennuyer avec d’innombrables sms par jour et dont aucun ne fera sens. “Pas d’hypo’, c’est promis.” Charlie a bien des défauts mais au moins elle ne saute pas de repas et pense à boire autre chose que de l’alcool de temps à autres, alors cette promesse ne devrait pas être difficile à tenir.
Elle cesse finalement de divaguer, se concentre sur les pattes d’ours qu’il vient d’enfiler à nouveau. La rousse imagine déjà la trajectoire que prendront chacun de ses coups, met toute son âme et tout son corps à chaque fois que ses gants viennent heurter la cible. La jeune femme qu’elle est maintenant n’a plus rien à voir avec celle qui est entrée dans le club avec pour seul but de faire mal et se faire mal. Désormais elle souhaite simplement apprendre à se calmer, à canaliser cette rage qu’elle ne montre que rarement au reste du monde. Elle se canalise au quotidien mais il faut croire que cette fois ci était la fois de trop, que les nerfs ont lâché et qu’elle était loin d’avoir la force de contenir ce raz de marée d’émotions. La théorie est toujours bien plus facile que la pratique, c’est un fait. Les quelques mots d’Edge la déconcentrent un instant, elle tape dans le coin de la cible, manque de le rater de peu. Pourtant, elle ne cherche pas à se montrer plus maligne que lui et replace ses appuis qu’elle avait totalement oubliés depuis. Les coups continuent de partir en même temps que ses mâchoires restent serrées. Elle n’a plus vraiment de but et sent que chaque coup est moins puissant que le précédent pourtant la rousse ne s’arrête que lorsque le boxeur ne lui laisse plus le choix. N’avoir aucune connaissance de ses limites consiste aussi en le fait de pouvoir s’entraîner jusqu’à l’épuisement et elle en a malheureusement bien peu conscience.
Les remarques sur les chaussures prises en compte et les derniers coups lancés, ses bras retombent mollement lorsqu’il abaisse les pattes d’ours. Cela sonne la fin de leur séance et la fin de la journée. Edge confirme sa pensée par quelques mots auxquels elle répond par un hochement de tête avant de sourire suite à son accolade. Il s’est montré bien plus bienveillant envers elle en une dizaine de minutes que ne l’aura jamais été son ex petit ami en plusieurs moi. Le comparatif est faussé mais pourtant vraiment parlant. Malheureusement. “Même heure même jour, je serai là.” Lui aussi. Elle en est certaine. Elle ne le connaît pas, elle ne sait pas analyser les gens, mais elle sait qu’il sera là pour de vrai. Il n’aurait jamais perdu quarante cinq minutes de sa vie à entraîner une parfaite débutante s’il ne prenait pas ce rôle à coeur. “Merci pour les gants, et pour … enfin, tu sais.” Ne pas l’avoir jugé, l’avoir aidé, lui avoir pardonné son insolence et son manque de jugeote. Avoir été là pour elle alors qu’elle a l’impression que personne ne l’est plus. Ca fait beaucoup de remerciements pour quelqu’un qu’elle vient à peine de rencontrer et elle ne souhaite pas qu’il parte déjà en courant, alors le “tu sais” semble être la parfaite alternative. Comme seul au revoir, Villanelle vient frapper sans aucune force son torse dans un sourire, le poing fermé. Elle se coupera les ongles aussi, ouais. Ce geste marque la fin de leur rencontre et sans doute le début de beaucoup d’autres. Son visage est marqué par un franc sourire, elle rattache sa queue de cheval avant de tourner les talons. “J’espère que tu t’ennuieras pas trop d’ici là sans moi.”
|
| | | | | | | | if it's the end of the world let's party | edge |
|
| |