| Charlie ♔ Time to say goodbye |
| | (#)Sam 13 Juil - 20:21 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Au milieu de sa pièce-bureau, la demoiselle termine le montage de l’une des vidéos à sortir ce mois-ci sur sa chaîne youtube, alors que pour les besoins de son bouleau d’influenceuse, la demoiselle jongle entre plusieurs réseaux sociaux. Son agenda, largement ouvert sur sa gauche, est remplié de post-it de couleurs pour s’y retrouver, alors que la demoiselle programme tout là-dedans. Quand on jongle entre deux boulots comme les siens, le maître mot forcément c’est l’organisation, parce qu’au milieu de ses articles et vidéos pour les réseaux et ses missions de wedding planner, la demoiselle doit aussi caler les séances de sports, le patinage, les rendez-vous familiaux ou amicaux et le temps alloué aux meal-preps. Une vie réglée comme du papier à musique, mais aujourd’hui, ça va de mieux en mieux, presque tout seul, alors que la jeune femme a de plus en plus l’habitude. L’organisation marche alors de mieux en mieux.
Le montage, dans son boulot, ce n’est décidément pas ce que la jeune femme préfère mais enfin, l’encodage est en cours sur youtube et la demoiselle n’a plus qu’à programmer la publication de la vidéo à la date prévue. C’est son truc à elle, prendre de l’avance, avoir ses vidéos de prête. La demoiselle en a quelques unes de prêtes sur l’ordinateur, en roue de secours pour parer aux imprévus. Peu importe, alors que le traitement de la vidéo suit son cours, la demoiselle abandonne son ordinateur et sort de la pièce pour gagner la cuisine et préparer un smoothie glacé en jetant un coup d’œil à l’horloge, en même temps que son ventre grogne un peu.
Son smoothie à peine préparé, la sonnerie de son téléphone la détourne de ses intentions premières et l’échange de SMS avec Timothy l’ébranle. La wedding planner blêmit. L’armée. Bee ne comprend pas, ce n’est pas normal. Il est trop doux Tim, pour nourrir de tels projets. Et elle ne comprend pas ce qui prend à son ami, en même temps que son cœur se serre à l’idée des dangers qu’il pourrait courir, à rejoindre un tel corps de métier. Bee secoue la tête, négativement même s’il ne peut pas la voir faire et elle tente, comme elle peut, de le détourner de ses sombres idées. Elle n’arrive pas à y croire, Bee, elle n’arrive pas à accepter le départ de son ami. Il faut qu’il lui parle, qu’il lui explique et qu’il retrouve la raison, Tim. Les yeux de la jeune femme se noient déjà de larmes et elle ignore comment elle pourra tenir le coup face à lui.
On sonne à la porte et la demoiselle abandonne son téléphone sur la table de la cuisine pour aller ouvrir et tomber nez à nez avec Charlie. Bee se force à dessiner un sourire sur ses lèvres, en voyant cette jeune femme sur son palier. Elles se connaissent depuis si longtemps toutes les deux… Il faut dire qu’elles sont restées voisines pendant des années. Autant quand elles étaient gamines, qu’une fois adulte. Bee a l’habitude des visites de la blonde. Alors en même temps qu’elle essaie de sourire à Charlie, elle se demande déjà ce qu’il lui faut.
«- Charlie ! Tu vas bien ? Sucre, sel, farine ? Qu’est-ce qu’il te manque, dis-moi tout ?» s’enquit la demoiselle rapidement.
Mais tout n’est que façade, dans cet échange et le sourire de Bee sonne faux. Parce qu’elle est trop vrai, la demoiselle, trop vraie pour laisser croire qu’elle va bien quand ce n’est pas le cas, quand l’inquiétude la ronge. Parce que c’est exactement ce que Tim provoque avec ses sms, avec sa visite à venir. Elle n’arrive pas à ne pas y penser. Et donner le change face à Charlie est compliqué. Parce qu’elle a son cœur qui bat si fort dans sa poitrine et cette impression de se tenir en apnée, qu’elle ne sait pas encore comment elle ne s’est pas effondrée. |
| | | | (#)Sam 20 Juil - 2:28 | |
| Time to say goodbye
Peut on appeler une nuit une nuit même si elle n’a pas fermé l’oeil ? Oui, parce qu’il s’agit d’un moment de la journée comme un autre, même si lorsque le soleil se couchent les corps sont supposés se reposer dans leur lit douillet. Il y avait le lit, il était confortable, elle était dedans. Il n’y a cependant eu aucune seconde de repos. Le rythme de son coeur ne s’est pas calmé depuis l’après midi de la veille, le moment où elle a croisé les yeux de Tim et où tout allait encore bien entre eux. Elle l’a embrassé sur la joue une dernière fois chastement et le soir même ils se sont livrés à des passions charnelles pour la première fois. A ce moment là encore la journée avait tout pour être parfaite. Elle l’était réellement, et Charlie était comblée de mille manières différentes. Sauf qu’elle s’est sentie obligée de parler, obligée de tout briser. Obligée de le briser, lui, l’homme qu’elle aime pourtant de tout son coeur et pour qui elle serait capable de toutes les atrocités. Alors elle s’est allongée dans le lit, elle lui a tourné le dos, a remonté la couverture sur son corps encore nu et a laissé ses larmes couler sur le drap. Elle l’a entendu pleurer lui aussi et son corps entier la démangeait, parce qu’elle voulait le prendre dans ses bras et lui dire qu’elle n’est qu’une conne et qu’elle ne pensait aucun des mots qu’elle venait de lui balançait. C’aurait été la vérité mais parfois il est préférable de garder un mensonge d’apparence. Elle resterait là pour lui, de loin. Elle l’aimerait toujours, de loin. Alors elle a laissé les heures défiler, ses yeux vides posés sur les rideaux face à son côté de la pièce. Elle les a détaillé pendant des heures et lorsqu’enfin la lumière du jour a commencé à percer à travers elle s’est laissée glisser hors du lit sans un bruit. Charlie aurait voulu offrir un dernier baiser énamouré à Tim mais elle se doutait bien qu’il n’avait pas fermé l’oeil de la nuit. Elle n’avait pas entendu son souffle long et régulier comme lors de leur première nuit. Ils vivent les mêmes tourments séparément, des amants à jamais séparés. Alors Charlie a récupéré ses habits encore humide dans la salle de bain et alors qu’elle s'apprêtait à franchir le seuil de la porte, sa main s’est tendue vers les trois plantes que Tim gardait précieusement depuis de longs mois. Dans son coeur elles étaient bien plus que de vulgaires plantes vertes, elles étaient les seules êtres vivants qu’elle avait pu sauver de sa dernière nuit mouvementée avec John. Elles symbolisaient la relation toute entière qu’elle avait avec Tim, peu importe ce qu’ils étaient réellement. Désormais en tout cas, ils ne sont plus rien et elles n’ont plus de raison d’exister. Alors Charlie a à nouveau traversé la ville en tant de maîtriser ses larmes, ce qui était loin d’être inédit pour elle. Elle est retournée une dernière fois dans sa maison de Brisbane parce qu’elle a eu le don de choisir ce jour précis pour la remise des clés - impossible de faire pire, vraiment. C’est donc avec une main tremblante qu’elle a vidé les derniers placards tout en se rendant compte que bon nombre d’aliments allaient se périmer. Elle les a finalement tous rangé dans un sac dans l’optique d’aller les déposes chez Lullaby pour la remercier de l’avoir sauvé de la famine à de si nombreuses reprises pendant tant d’années. Charlie a séché ses larmes, lavé son visage rougi par l’émotion et attaché ses cheveux blonds en bataille. Elle passe chez Lully et elle s’en va - c’est le plan.
« Non en fait je viens te donner tout ça, pour une fois je ne demande rien. Je déménage donc - … » Les yeux bleus de la jeune femme quittent le sac qu’elle agitait nerveusement et ses paroles aussitôt qu’elle voit l’allure de son amie. Quelque chose ne va pas pour elle non plus apparemment, et elle se sent bête avec ses légumes et ses ingrédients de pâtisserie. « Hey Lu’, ça va pas ? T’es toute pâle ? » Les maux de Charlie semblent désormais bien insignifiants face aux changements de traits perceptibles sur le visage de celle qu’elle connaît depuis toujours. « Tu peux me parler si tu veux. » Et si tu ne le veux pas aussi, elle sera toujours là.
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| | | | (#)Sam 20 Juil - 3:55 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Bee est contrariée, c’est le cas de le dire et ce n’est même pas assez fort pour dire ce qu’elle peut ressentir à l’instant t, alors qu’elle découvre les projets de Tim, jusqu’ici restés insoupçonnés. Ça ne lui semble pas faire sens, à Bee et elle ne comprend pas ce qui a bien put se passer pour que Timothy choisisse l’armée pour aller se changer les idées. La jeune femme ne se fait pas à l’idée et elle secoue la tête encore, comme pour se libérer d’un mauvais rêve, quand on toque à la porte et, tandis qu’elle va ouvrir à la raison même du départ de Timothy pour l’armée, la demoiselle ne se doute pas une seconde de l’ironie de la situation.
Elle imagine que Charlie a besoin d’un peu de sucre, d’un peu de sel, ou de farine. Mais il n’en est rien. Elle lui apporte des trucs justement, parce qu’elle déménage et Lullaby se demande à quel moment elle a complètement oublié ce détail. Mais elle n’est même pas sûre de l’avoir sut à un moment donné. Ou elle est encore trop sonnée par sa journée pour se souvenir de tout ça. Elle sourit en remerciant son amie mais cette dernière ne manque pas de voir que quelque chose ne va pas. Touché. Coulé. Si Bee espérait réussir à masquer ses émotions, c’est raté. La rouquine est trop perturbée pour ça, la nouvelle est trop fraîche encore, la plaie trop vive. Et comme Charlie dit qu’elle peut lui parler, Bee se mord la lèvre. Une seconde, pas plus, avant de parler.
«- J’ai un ami qui s’est mis en tête de se rendre à l’armée. Mais je ne comprends pas.»
Et plus elle y pense, plus elle en parle, plus tout ça l’énerve, parce qu’elle ne comprend rien à cette histoire, qu’elle ne comprend rien à la lubie de son ami qui n’a jamais manifesté la moindre envie de faire l’armée jusqu’à aujourd’hui. Ça la rend dingue de ne pas savoir, de ne pas comprendre, de sentir qu’un détail des plus importants lui échappe. Ça la turlupine tout ça et elle ne trouve pas le fin mot de l’histoire, ça l’enrage. Elle ne s’énerve pas souvent Bee. Sauf quand elle se sent impuissante face à une situation. Et elle explose alors.
«- J’veux dire, mais qu’elle idée à la con lui est passé par la tête ? Il ne pouvait pas plutôt partir en vacances, pour changer d’air !? Il faut forcément aller s’jeter en pâture à l’ennemi pour respirer un coup ? Mais il me prend pour une conne ou quoi !? Comme si y’avait pas d’autres solutions moins extrêmes ! Je n’veux pas qu’il parte, il n’a pas le droit de partir ! Il a pas le droit d’aller risquer sa vie je sais pas où, je sais pas pourquoi et je m’en fou si c’est égoïste, ça fait trop mal de l’imaginer aller risquer sa vie là, Dieu seul sait où, Dieu seul sait pourquoi ! T’y comprend un truc toi !? Tim dans l’armée !? Non mais je n’arrive pas à croire qu’il m’annonce ça et qu’il me dise, en prime, que sa décision est prise !» elle cri un peu, et ses cordes vocales ne le supportent guère, s’achevant sur un genre de couinement davantage qu’un cri.
Bee fulmine, les bras croisés sur sa poitrine. Il faut que ça sorte, il faut qu’elle dise ce qu’elle a à dire, qu’elle se libère de tout ça avant que Timothy arrive, pour pouvoir encaisser encore. Il faut qu’elle se soulage maintenant de tout ce qu’elle a sur le cœur sans savoir l’impact que ça peut avoir sur Charlie. Parce qu’elle ne sait pas la responsabilité de cette dernière dans cette affaire. D’un geste vif, un rien rageur, elle vient essuyer les larmes de ses joues.
«- J’arrive pas à comprendre… il m’a pas dit pourquoi ! Il ne m’a même pas dit pourquoi ! Il a intérêt à me cracher le morceau tout à l’heure quand il passera !»
La jeune femme souffle, elle essaie de se calmer. De reprendre le contrôle, la maîtrise d’elle-même et ce même si ce n’est pas facile. Elle tente, tant bien que mal de s’apaiser, fermant les yeux en prenant le temps de respirer lentement. Et peu à peu, la colère disparaît, pour ne laisser place qu’à cette douleur vive dans la poitrine, cette inquiétude profonde qui l’anime.
«- Désolé, je…»
Elle souffle, ferme les yeux de nouveau. Désolé. Mais désolé de quoi ? Bee a toujours été émotive, tous ses amis savent ça. |
| | | | (#)Sam 20 Juil - 4:45 | |
| Time to say goodbye
Décidément les derniers jours de l’existence de Charlie sont sombres. Quand ce n’est pas elle qui souffre ce sont ses proches, et cela lui brise autant le coeur. Elle voudrait être là pour chacun d’eux dans toutes leurs épreuves mais elle sait bien que c’est impossible. Sauf que pour Lully elle est là. Elle est là le bon jour au bon moment, et elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour l’aider à extraire ce mal qui ronge sa si belle âme. Peu importe ce que c’est, la blonde serait prête à se le transfuser vers son propre corps car elle n’est désormais plus à un malheur près. Un peu de poison en plus ne changera rien. Si on ingère de l’arsenic à petite dose chaque jour, au moment où une plus forte dose est ingérée on ne saurait mourir. Il en est de même pour bien des poisons, et c’est ce que vit Charlie au quotidien. Du moins il s’agit de la théorie. La blonde écoute son amie parler de l’armée et le coeur de la jeune femme se sert, parce que Dieu seul sait à quel point elle en a horreur. Elle a perdu une amie proche qui s’est engagée et ne le lui a jamais pardonné depuis. Ce monde d’hommes, ce monde d’ego, ce monde puéril. Ce sont des enfants qui jouent dans la cour des grands, qui envoient des Little Boy pour faire peur à leur camarade et tuent des millions de gens. Et parce qu’un ne suffit pas, un Fat Man suit à son tour. Et la pression est immense. La Guerre Froide, la tension permanente, la peur qui prenait aux trippes. Chernobyl dont personne ne parle à cause d’un ego surdimensionné : la destruction de la planète Terre évitée de justesse. Elle ne comprend pas pourquoi des gens voudraient s’engager là dedans sous couvert de défendre leur patrie. L’Australie n’est pas un pays belligérant, il n’a même pas de frontières à défendre en sa qualité d’île continent. Ils ne devraient même pas avoir d’armée. Ils sont le pays des forçats, de ceux qu’on a envoyé très très loin parce qu’ils étaient très très méchants. Personne ne devrait défendre la terre des méchants, ni les hommes, ni les femmes. Tout ça pour expliquer la moue qu’elle tend à Lullaby dès qu’elle évoque le mot “armée”. Et finalement elle la laisse parler, elle la laisse vider tout son sac parce qu’elle sait qu’elle a besoin de tout dire en une seule fois, sans que personne ne la coupe. Charlie ne le fait pas, elle laisse son dégoût pour l’inconnu monter inlassablement en elle. Elle laisse son coeur tressaillir lorsque le nom de Tim arrive à ses oreilles. Elle se laisse se voiler la face alors qu’elle devient sourde, qu’elle se sent tomber de toute sa hauteur et perdre pied. Mais le déni est un puissant sentiment, et la blonde se dit qu’il en existe mille des Tim, que le sien (kinda) ne serait jamais parti rejoindre le corps de l’armée. Le sien est un doux gardien de cimetière. Il garde les morts et les préserve, il ne tue pas. Sa respiration est coupée, elle n’a pas le temps de parler alors que la wedding planner enchaîne sur de nouvelles paroles qui lui glacent le sang. Une main désespérée vient sauver son corps d’une chute certaine alors qu’elle s’appuie sur le mur de l’entrée de sa maison. Elle doit être partie avant qu’il arrive. Elle ne doit pas le recroiser. Par dessus tout, elle ne peut pas le recroiser. Avant toute chose elle doit se calmer. Cette Terre abrite beaucoup trop de Tim pour qu’elles parlent du même homme. « T’excuse pas Lully, t’excuse pas. » Sa voix redevient douce et alors qu’elle reprend ses esprits, elle pose le sac de provisions au sol avant de venir enlacer son amie qui semble avoir désespérément besoin d’une étreinte. « Tu as dit Tim, je … enfin c’est fou hein mais tu ne parles pas de Timothy Decastel, hein ? C’est un Timeo, un Timothee, un Timquelquechose ? » Pas son Timothy Nielsen Decastel, s’il vous plaît, pas lui. Il n’a pas le droit de foncer dans la gueule du loup. Dégageant une mèche de cheveux de son visage d’ange, Charlie tente un sourire assuré. « Ton ami a sûrement de bonnes raisons de partir, et puis ils n’envoient pas les jeunes recrues sur le front … Il repartira peut être au bout de vingt quatre heures parce que la bouffe est dégueulasse. Je suis sûre que tout se passera bien pour lui Lully, te mets pas dans des états pareils. » Elle ne pense aucun de ces mots parce qu’au fond elle sait qu’elles parlent d’une relation commune, et si tel est le cas elle sait qu’elle est la seule cause de ce départ précipité. « Il veut peut être avoir une belle insigne à accrocher à sa veste, hein, qui sait ? » Elle prend une dernière inspiration et ajoute une phrase, donnée sur le ton de la plaisanterie, qu'elle regrette déjà. « Ou alors c'est le gringalet de la bande qui va montrer qu'il a un coeur pur et on va le transformer en Captain America, ahah. » Ah, ah, ah.
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| | | | (#)Sam 20 Juil - 12:19 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Elle a le cœur lourd et l’âme en peine, Bee. Parce qu’elle a toujours été sentimentale, émotive. Savoir que Timothy envisage de partir à l’armée l’effraie au plus haut point, parce qu’elle s’imagine tout de suite les scènes de combats et la douceur de Timy au milieu de tout ça. Ce n’est pas son monde, à Tim et il n’a jamais parlé de devenir militaire, jamais parlé de vouloir défendre son pays. Même si un tel souhait est honorable, Lullaby ne peut pas envisager que le jeune homme intègre l’armée et s’en aille défendre le pays elle ne sait où, régler elle ne sait quel conflit. C’est pas sa place, à Tim. Sa place est ici, à Brisbane, où il a toujours été, aussi loin qu’elle s’en souvienne. Il ne peut pas décider, un matin, de s’en aller défendre ainsi la veuve et l’orphelin, fusil en main.
«- Timothy Decastel oui, c’est bien lui.»
Elle l’a vu un jour dans le feed instagram de Charlie, comme ça, en passant et elle n’a jamais posé de questions, ni à l’un ni à l’autre, pour savoir d’où ils se connaissaient et ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Le savoir aurait considérablement changé le cours des choses et de la discussion d’aujourd’hui, alors que la demoiselle aurait peut-être su, alors, de quoi il retournait. Mais il vaux probablement mieux qu’elle l’ignore, en fin de compte, pour ne pas avoir à prendre partie entre deux amis de longue date.
«- j’en vois aucune, de bonne raison.» souffle la demoiselle en essuyant ses yeux de nouveau, blottie dans les bras de Charlie.
Elle en a oublié le temps qui passe, Bee et elle pleure seulement sur cette épaule salvatrice, inconsciente de la tempête qui agite le cœur de la blonde au même moment, sous les révélations qui lui sont faîtes et qu’elle reçoit comme autant de pierres jetés sur son cœur. Bee ferme les yeux, laissant Charlie parler, alors qu’elle tente d’imaginer qu’il partira au bout de vingt-quatre heure parce que la bouffe est mauvaise. Elle pourrait y croire, Bee et elle pourrait en rire de l’imaginer, si son cœur n’était pas réduit en miette, si la peur n’agitait pas ainsi toutes les strates de son être.
«- Mais il pourrait ne pas partir du tout ! J’comprends pas pourquoi….»
Un bel insigne accroché à sa veste ou une gloire à la Captain America, la demoiselle n’est pas certaine que ce soit là ce que Tim recherche. Il a parlé de changer d’air, de nouveauté. Que l’envie lui est venue comme ça. Mais y’a quelque chose qui ne fonctionne pas dans tout ça. Bee le sait, Bee le sent. Au plus profond de son être, sans qu’elle ne sache mettre le doigt sur la faille, sur la raison. Il a dût se passer un truc grave, pour que Tim en arrive là.
«- C’est pas son genre. Tim est tout doux, il ne rêve pas d’aller décrocher un insigne en prenant des vies ! Il a dût se passer quelque chose… mais je ne sais pas quoi.» elle s’écarte de Charlie en même temps et ronge l’ongle de son pouce, avant de secouer la tête. «Je te sers à boire ?» questionne-t-elle. |
| | | | (#)Sam 20 Juil - 16:09 | |
| Time to say goodbye
La chute est dure lorsqu’on pensait avoir atteint le Paradis. Elle l’avait atteint avec Tim, oui, assurément, et la seconde d’après elle se frayait son chemin vers les limbes infernales. Elle a précipité sa propre chute mais entendre Lullaby prononcer une bonne fois pour toutes à voix haute que oui, oui c’est son Tim, son cher Tim, son amour, qui se rend à la guerre lui fait l’effet d’une gifle. Elle lui a dit, pourtant, que s’il mourait ce serait un cataclysme. Oh il n’a pas intérêt à mourir son Timothy Nielsen Decastel, il n’a pas intérêt ça non. Elle ne l’autorise pas. Elle ne l’autorise pas non plus à se perdre dans ce monde qui n’est pas le sien. Elle devrait lui dire à quel point elle l’aime pour qu’il change d’avis et reste à ses côtés pour les années à venir, qu’ils adoptent un chien, qu’ils aient des enfants qu’ils voient grandir sous leurs yeux. Elle veut tout ça, mais elle veut Kane aussi. Alors elle se terre dans un silence qui ne lui ressemble pas, avec une gorge serrée, un coeur au bord du précipice, des jambes qui flagellent et des mains qui tremblent. Qu’elle ose encore mentir à Tim droit dans les yeux et lui dire qu’il ne compte pas pour elle. Se mettrait-elle réellement dans un état pareil pour n’importe qui ? L’armée va le briser, elle le sait. Elle le connaît maintenant, elle connaît son âme, son coeur, son corps. Elle connaît tout de lui et jusque là elle ne s’est servi de ses connaissances que pour le mettre encore plus bas. Elle est horrible, elle s’en veut tellement. Elle l’a perdu. Lullaby sait elle aussi que Tim reviendra changé de cette épreuve, qu’il ne sera plus l’être qu’elles ont toutes les deux connu de bien des manières différentes sûrement. Comment l’a-t-elle connu ? A-t-elle aussi été proche de lui comme Charlie l’a été ? Non, il le lui a dit, elle était la première. Et lui, contrairement à elle, a toujours été transparent avec ses sentiments. Sa jalousie est si malvenue, si incongrue. Lullaby souffre elle aussi de la disparition à venir de son ami et elles ne sont pas fières l’une dans les bras de l’autre. La seule différence est que Charlie n’a pas le droit de verser de larmes, parce qu’elle n’a pas le droit de lui avouer toute son histoire avec leur ami commun. Elle ne lui pardonnerait pas d’être la cause de son départ, alors que Villanelle elle même ne se le pardonne pas. « On fait parfois d’horribles choses en croyant bien faire. » Parle-t-elle de Tim ou d’elle même ? La question restera sans réponse, elle n’en sait trop rien. Il ne devrait pas partir, c’est une certitude, surtout pas à cause d’elle, mais elle sait bien que désormais elle ne pourrait rien dire qui lui ferait changer d’avis alors son seul but devient d’essayer de rassurer Lullaby, l’amie éplorée qui n’a pas conscience de ce dans quoi elle vient de plonger. Une tempête de sentiments destructeurs, une relation asphyxiante. « Lully calme toi, je suis là, tout va bien. C’est un grand garçon, il sait ce qu’il fait, il a sûrement de bonnes raisons. Il ne part pas pour toujours de toute façon, hein ? » Pitié, dis lui que non. Rassure la à ton tour. « Il ne va pas forcément tuer des gens, il y a plein d’autres métiers dans l’armée. Il ira bien. » Cian lui a parlé mille fois de comment fonctionnait l’armée, Thomas a remis le couteau pour mille autre fois. Elle n’a jamais écouté. Pourquoi a-t-elle fait l’autruche ? Elle aurait pu savoir dans quels tourments allait s’aventurer sa moitié, à défaut de pouvoir l’aider elle aurait pensé à lui et tenté de comprendre son quotidien. Seulement tenté. Ce n’aurait pas changé grand chose. « N .. Non merci je n’ai pas soif. Je ne reste pas de toute façon. » Ni faim, ni soif, elle se sent capable de dépérir et de s’abandonner. S’abandonner comme elle a abandonné Tim. « Il t’a dit quand est ce qu’il arrivait ? Je veux pas vous déranger, vous avez sûrement beaucoup de choses à vous dire. »
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| | | | (#)Sam 20 Juil - 19:29 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Il reviendra changé Tim, s’il revient. La guerre, ça vous transforme un homme. Et il est si doux, Timignon, qu’elle n’est pas certaine de vouloir voir l’effet de l’armée sur son ami. Elle sait qu’il ne sera plus jamais le même s’il part réellement. Il aura le corps et l’esprit marqué de ce qu’il aura vu et il ne pourra plus être l’optimiste à l’âme vive et belle qu’il était autrefois. Il reviendra avec du sang sur les mains, peut-être et elle n’est pas certaine qu’il pourra sur le pardonner, pas certaine qu’il pourra l’encaisser. Alors Charlie peut bien dire qu’on peut faire d’horribles choses en croyant bien faire, ce n’est pas suffisant pour Bee. Il ne peut pas réellement croire qu’il fait bien, quand il s’en va à l’armée. Il n’est pas de ce monde, Tim. Il est de celui de Bee.
«- Il a dit… il a dit que c’est venu comme ça. On ne peut pas croire que l’on fait quelque chose de bien, quand on ne prend pas le temps de se poser les bonnes questions. On ne peut pas croire que l’on fait quelque chose de bien, quand on décide d’envoyer valser sa vie un beau matin d’un coup, comme ça.»
Il y a une raison à tout ça, une raison que la jeune femme ignore et qui se tient juste devant elle, qui la tient dans ses bras et contre son cœur pour la réconforter, son cœur qui meurt en même temps que Bee parle. Son cœur qui rate autant de battements que celui de la wedding planner, dont le rythme se fait irrégulier et elle a cette impression de manquer d’air, en même temps que Charlie fait tout ce qu’elle peut pour la rassurer, en vain. Parce qu’elle le connait depuis trop longtemps, Bee, pour imaginer un monde dans lequel Timothy n’est pas. Elle le connaît depuis trop longtemps pour ne pas savoir qu’il n’a rien à faire sur un quelconque front.
«- Non il sait pas ce qu’il fait, il ne serait pas parti «comme ça» s’il le savait. C’est Tim… Je ne peux pas croire qu’il parte à l’armée comme ça. Pas lui !» elle essuie ses joues, avant de reprendre. «Ce n’est pas parce qu’il n’a pas l’intention de partir pour toujours, qu’il reviendra forcément… ça pourrait mal se passer, là-bas… Il pars pour deux mois.»
Il ne va pas tuer ? Mais s’il se fait tuer ? y’a des dommages collatéraux, dans une guerre et quand Bee pense aux pays qui guerroient actuellement, ça ne lui dit rien qui vaille. Elle a beau essayer d’imaginer Tim à un autre poste, l’idée qu’il puisse être sur le front s’impose toujours finalement à son esprit et elle refuse, la demoiselle, elle refuse que l’homme s’en aille.
«- S’il s’en va, ça ne sera peut-être plus Tim quand il reviendra. S’il revient.» souffle-t-elle.
Elle propose à boire, Bee. Mais Charlie a la gorge aussi nouée que son hôte à priori, si bien qu’elle décline la proposition de verre qui lui est faite. Bee hausse les épaules, comme Charlie parle de ne pas s’attarder.
«- S’il consent à me dire quoi que ce soit… Il sait que je désapprouve, de toute façon….» souffle la jeune femme. «Il devrait arriver dans un peu moins d’une heure.»
Dernière édition par Lullaby Watson le Dim 21 Juil - 19:51, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 21 Juil - 13:25 | |
| Time to say goodbye
La blonde n’a aucune idée de savoir comment réagir à cette montée soudaine d’émotion de son côté ni de celui de Lullaby. Toute leure histoire était supposée être derrière elle et voilà que le prénom de Tim revient dans sa vie quelques heures seulement après l’avoir quitté pour la dernière fois. « On ne peut pas croire que l’on fait quelque chose de bien, quand on décide d’envoyer valser sa vie un beau matin d’un coup, comme ça. » Si elle savait à quel point Charlie la comprend sur cette phrase, si elle savait à quel point sa partenaire blonde en comprenait toute l’étendue. Il y a sans doute pensé toute la nuit durant laquelle ils se faisaient dos l’un à l’autre, et l’idée a finalement dû germer dans son esprit quand il a vu le dos de Charlie pour la dernière fois, quittant sa chambre encore nue. L’idée est née quand il a entendu la porte se fermer une dernière fois, ultime point de basculement vers un monde bien morne. Elle n’a même pas envie de savoir d’où lui est venue cette stupide idée puisque de toute manière il est déjà en train de faire ses valises et elle s’est interdite de lui adresser la parole un jour. S’il reste pour elle, elle se devra d’être réellement la femme qu’il pense qu’elle est et cela relève de l’impossible. De toute façon elle a déjà envoyé un message à Kane pour le retrouver ce soir. Tim s’en va, sa vie continue, elle sèche les larmes de Lullaby et elle s’enfuit avant que son grand brun ne revienne. Parce que si jamais elle le croise elle sera incapable de claquer la porte une seconde fois en deux jours, ce serait bien trop lui demander. Charlie recule sa tête du cou de son amie pour essuyer ses larmes avec son pouce. Sa voix tente d’être calme et apaisée, mais finalement elle est tout autant brisée que celle de Lullaby. « Tout se passera bien pour lui. Il en fera peut être sa vocation, on a pas le droit de le forcer à rester s’il n’en a pas le coeur. » Son coeur justement a été brisé de part en part, encore et encore, par la femme qui essaye en vain de rassurer la blonde. « L’Australie n’est pas en guerre, on s’occupe seulement de missions de maintien de la paix. Il ne servira pas de chair à canon ... » Ses notions acquises en cours lui serviront peut être dans la vie réelle de tous les jours. A vrai dire “missions de maintien de la paix” est un nom rassurant, sauf que ces missions sont au Kosovo, au Soudan, en Ethiopie, en Israël, … Et là, de suite, c’est beaucoup moins rassurant. Lullaby n’a pas à en connaître les détails ceci dit. « Il restera toujours Tim. Je ne le connais pas comme tu le connais, mais je suis certaine qu’il sortira grandi de cette expérience et que tout se passera bien. C’est la seule issue possible. » Et elle essaye de se dédouaner, Charlie, de sortir la carte du “on ne se connaissait pas vraiment”. Non en effet le Tim qu’elle connaissait ne se serait jamais engagé dans la guerre, mais le Tim qu’elle connaissait ne venait pas de se faire briser en mille morceaux non plus. Peut être que son colocataire aurait dû rester à l’appartement, et rien de tout ça ne serait arrivé. Il est toujours plus simple de rejeter la faute sur autrui. Ses mains viennent délicatement se poser autour de la nuque de son amie et elle plonge son regard dans le sien. « Lullaby regarde moi. Tout ira bien pour lui. Peu importe les raisons pour lesquelles il s’en va, il a l’air d’être un homme réfléchi, hein ? Il sait dans quoi il s’engage, il sait ce qui l’attend là bas, il sait aussi pourquoi il y va. Ses raisons ne font peut être pas sens pour nous mais pour lui, si. On doit respecter son choix. » Les larmes lui montent aux yeux en prévision de sa dernière phrase qui sonne comme la lame de la guillotine tranchant la tête de sa pauvre victime. « C’était la meilleure chose à faire. »
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| | | | (#)Dim 21 Juil - 16:47 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Charlie essaie de calmer son amie mais c’est peine perdue. Bee est trop émotive pour que ses larmes puissent se tarir maintenant qu’elles ont commencés. Mais elle espère que sa crise sera terminée quand son ami arrivera, parce qu’elle ne veut pas lui imposer ce spectacle là, quand il choisit sa compagnie et un pot de glace pour sa dernière soirée en tant que civil. Alors il ne faut pas qu’il la voit pleurer, lui, même si elle a la mort dans l’âme, Lullaby. Même si son cœur lui fait l’effet de manquer, d’être soudainement tout vide. C’est dans sa nature, à la demoiselle, de vivre aussi mal ce genre d’évènements. Elle a toujours été trop douce, trop émotive. Et sa mère qui voudrait qu’elle soit dans le domaine du médical. Mais elle ne pourrait pas, Bee, elle en pleurerait tout les jours. Parce que perdre des patients, ce serait trop dur pour elle. Jamais la demoiselle ne pourrait se faire à ce genre de choses. Il faut être endurci pour bosser dans un tel domaine et Bee ne l’est pas, loin de là. Alors elle pleure, elle pleure encore et encore face à Charlie, parce que Timothy s’en va et pour elle, c’est comme si tout son monde s’écroulait. Parce que ça ne lui ressemble pas à Tim, de partir à l’armée, qu’elle a peur qu’il se perdre, là-bas.
«- Sa vocation ?»
Juste ciel, faites que non. Elle n’est pas prête pour ça, Bee. Et il a intérêt à revenir bientôt, Tim, si la demoiselle ne parvient pas à le raisonner ce soir. Il n’a pas intérêt de revenir un jour en permission, pour partir encore et continuer de se mettre en danger, elle ne le supporterait pas. Elle connait Tim depuis si longtemps à présent, que le savoir si loin lui semble insupportable. Bee ne tiendra jamais le coup de cette absence. Jamais.
«- C’est pas son monde, l’armée, Charlie.»
Tim n’a rien à faire là-bas, strictement rien à faire. Il n’est pas ce genre de garçon belliqueux. Non, il ne peut pas faire sa vocation dans l’armée, ce n’est pas possible. Elle ne le conçoit pas, Bee. Elle sait, elle sent, que ce n’est pas sa place, qu’il ne peut pas faire ça et elle le connaît bien. Elle le pensait, du moins. Mais la jeune femme doute, à présent. Parce que ce genre de décisions prise sur un coup de tête, ce n’est pas lui. A moins que ça le soit, sans qu’elle ne l’est su jusque là ? Il est l’ami de son frère au commencement, l’a-t-il estimée assez, la petite demoiselle, pour la laisser le connaître réellement ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus, mais chasse ses pensées en secouant la tête. Ce n’est que le trouble du départ à venir qui agite ainsi son esprit, rien de plus. Elle ne doit pas laisser ce trouble la tourmenter plus encore qu’elle ne l’est déjà.
«- Tu sais bien où ils envoient nos soldats maintenir la paix Charlie…»
Elle n’est pas idiote, Bee et elle ne s’est pas bercée d’utopie sur le monde qui est le sien. Elle a un avis bien tranché sur la question de la guerre. Quand certains y voient un acte de bravoure pour défendre son pays, elle y voit surtout la cupidité de leurs dirigeants. Ce n’est plus une question de survit, la guerre aujourd’hui. Mais une affaire de domination. Les conflits, les raisons, ne sont que des prétextes pour gonfler l’égo des dirigeants et alourdir leurs vestes de médailles flamboyantes.
«- La guerre ça change un homme Charlie. Il ne sera plus jamais le même après ça. T’es plus le même quand les cauchemars viennent parasiter tes nuits. T’es plus le même quand tu as perdu un camarade. Quand tu te réveille la nuit en hurlant, parce que dans tes songes tu entend encore les tirs alliés et adverse et que tu te crois là-bas…»
Elle secoue la tête négativement, Bee. Et le combat de Charlie est perdu d’avance, elle est bien trop émotive, Bee, pour accepter ces quelques mots, pour ne pas s’en faire. Elle s’en fait et s’en fera toujours, aussi longtemps que Tim se tiendra loin de Brisbane et loin d’elle.
«- T’es pas un homme réfléchis quand tu dis que ça t’as pris comme ça…»
Non, il n’a pas vraiment réfléchit, Tim. Elle sait pas ce qu’il fait, mais il ne peut pas avoir réfléchit, avec ce qu’il a dit, ça ne colle tout simplement pas. |
| | | | (#)Dim 21 Juil - 18:07 | |
| Time to say goodbye
Lullaby est perspicace, trop perspicace pour se faire berner par les quelques excuses que trouve Charlie. Elle lui a tout donné en trop peu de temps et maintenant elle doit faire face au chagrin immense qui l’accable, qui lui comprime la poitrine. La blonde a raison de démonter tout ce que son amie lui dit, argument après argument, parce qu’elle lui balançait tout ça dans le vent sans y croire elle même. Il n’y a aucune conviction dans ses paroles, le timbre de sa voix est vide, sans vie, sans sens aucun. Comme si elle n’avait plus de raison de parler, plus de raison d’exister non plus. Vivre loin de Tim était une chose lorsqu’ils étaient dans la même ville et qu’elle le savait en sécurité mais maintenant tout sera si différent. Elle sait bien, Charlie, qu’il ne va même pas s’entraîner en Australie, qu’il ira sur une autre portion du globe. Loin de ses yeux, encore plus loin de son coeur. A tout jamais, parce qu’elle lui a dit adieu. « Cela le deviendra peut être Lully. Seul lui pourra en décider. » L’armée ne sera jamais son monde, non, parce qu’il restera pour toujours le doux garçon qui a sursauté alors qu’elle a enroulé son bras autour du sien. Il restera celui dont la main tremblant parce qu’elle s’en était trop approchée dans un restaurant bondé. Il restera celui qui n’ose se libérer que quand il est seul, dans sa bulle. Il n’aura pas de bulle à l’armée. Ils ne feront qu’un, des requins affamés dans le même aquarium. Ils se mangeront entre eux, et Tim, trop lui, trop gentil, se laissera manger en premier par esprit d’équipe.
Le discours de son ami à propos des conséquences de l’armée lui fend le coeur à cause de son réalisme. Elle a étudié tant de guerres pendant ses longues années d’études, elle a vu tant de documentaires, rencontré tant de vétérans. Beaucoup lui ont dit que si c’était à refaire ils le referaient, mais aucun ne l’a fait avec un large sourire sur le visage. Ils faisaient tout ça par patriotisme, par besoin de se sentir utile, par besoin de s’éloigner du pays … ou par besoin de se sentir vivre. Ce doit être la raison qui pousse Tim à partir, maintenant qu’elle vient de le tuer. « Il a peut être besoin de vivre le pire pour se remettre d’une épreuve. » Elle finit par articuler avec difficulté, parce que la seule épreuve dont il est question c’est elle. Elle et son égoïsme à tout épreuve. Cela semble irréaliste de changer littéralement de vie à cause d’un coeur brisé mais c’est Tim. Il en aurait été capable. Il en est capable, à vrai dire, parce que s’il songeait à partir avant elle sait qu’il le lui en aurait parlé. Il n’est pas de ce genre d’hommes à tirer un dernier coup avant de partir, elle revoit encore son regard bien trop amoureux, elle le voit encore ne penser qu’à elle alors qu’ils sont deux dans l’histoire. Il n’a toujours pensé qu’à elle depuis qu’il la connaît, et elle l’a trahi. Voilà la seule raison pour laquelle il part au bout du monde, une putain de raison de merde et si elle avait assez de force et de courage, Charlie serait partie elle aussi. La blonde sait qu’une vie sans lui n’a que peu d’intérêt, ce qui est irréaliste car elle vient de passer vingt deux années complètes sans le connaître. Il a fait basculer tout ce qu’elle pensait acquis en quelques mois. Quelques petits mois. Et le monde s’effondre à nouveau. « Lully sèche tes larmes, sois forte. Sois là pour lui s’il te plait. Il a besoin de ses amis maintenant plus que jamais. Ne … ne cherche pas absolument à en connaître la raison, tant pis, peu importe. Il a fait son choix. » Elle relâche son étreinte et s’en va elle même dans la cuisine remplir un verre d’eau pour son amie. Elle a réussi à ne pas pleurer jusque là pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manque. Cela ne ferait que compliquer les choses. « Je devrais y aller et te laisser te reprendre en main avant qu’il arrive. Laisse le avoir un dernier souvenir heureux avec toi, ce sera la meilleure chose que tu pourras lui offrir. Ne lui en veut pas s’il te plait. » Parce que ce n’est pas de sa faute à lui.
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| | | | (#)Dim 21 Juil - 20:13 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Que ça devienne sa vocation ? Bee n’y croit pas une seconde, elle ne croit pas un instant que Tim puisse devenir ce genre de type. Non, il sera sûrement trop doux pour s’y faire, elle ne peut pas imaginer que Tim trouve sa voix dans un domaine comme celui-là. Elle ne peut pas croire qu’il finira par se faire à sa vie là-bas. Mais Charlie essaie de l’en convaincre comme elle peut et Bee ne voit pas, derrière ces tentatives, l’essaie de Charlie de se dédouaner de ce qui se passe. Lui en voudrait-elle, Bee, si elle savait ? Peut-être. Peut-être pas. La situation serait particulière, et la demoiselle prise entre deux feux. Il vaut mieux qu’elle reste inconsciente de certains détails de cette affaire.
«- C’est pas les proches qui vous aident à surmonter une épreuve en général ?»
Il a déjà vécut tellement de choses difficiles, Tim, qu’est-ce qui peut être pire que ce qu’il a déjà traversé ? La demoiselle ne voit pas. Elle ne voit pas ce qui peut le pousser à vouloir rejoindre l’armée comme ça. Elle ne voit pas ce qu’il peut avoir vécut de si grave qui justifie qu’il veuille partir à l’armée comme ça. De qu’elle épreuve veut-il bien se remettre ? Bee n’en sait rien et ne sait pas part de ce qu’elle sait à Charlie, parce qu’elle ne sait absolument pas à quel point cette dernière connaissait Tim. Elle ne veut pas commettre d’impair, Lullaby. Elle ne veut pas risquer de dévoiler des choses trop personnelles à Charlie, si Tim ne la connait pas si bien que ça.
«- J’vois pas quoi, comme épreuve.» se contente-t-elle de dire.
Être forte. Etre là pour lui. La jeune femme voudrait bien, mais elle se sent si mal, si triste, qu’elle ne sait pas comment remonter la pente avant qu’il n’arrive. Il a besoin de ses amis, mais il les fuit. A l’armée, il sera tout seul. Il ne pourra pas avoir de contact avec ses amis. Il ne pourra pas débarquer chez elle en pleine nuit si ça ne va pas. Il sera seul, seul avec ses démons, en tête à tête.
«- Il a besoin de nous mais il part à des milliers de kilomètres ? Il sera tout seul là-bas, où qu’il aille. Tout seul pendant deux mois et on ne sera pas là pour lui, on ne pourra pas… agir en ami. On ne pourra pas le soutenir, quand il aura justement besoin de nous !»
Et ça la ronge, de ne pas pouvoir être là pour lui pendant si longtemps, de ne pas savoir ce qu’il fait, ce qu’il vit, comment il va. Elle a l’habitude de le soutenir et qu’il la soutienne aussi. Tim fait partie de sa vie depuis trop longtemps pour qu’elle vive l’événement autrement que comme quelque chose de dramatique. Et elle voudrait qu’il garde d’elle un souvenir heureux comme le dit Charlie, mais elle a le cœur si lourd, Bee, trop lourd…
«- Je sais pas si je… vais y arriver. Faire comme si de rien n’était…» |
| | | | (#)Lun 22 Juil - 2:01 | |
| Time to say goodbye
« Les amis peuvent nous aider pour bien des choses mais parfois on a aussi besoin de vivre par nous même. » Elle déteste avoir à mentir à Lullaby de manière si détachée, elle déteste d’avoir à essayer de la convaincre que tout ira bien alors qu’elle sait pertinemment que ce ne sera pas le cas car l’armée n’est pas le monde de Tim. Ses amis peuvent l’aider, son frère aussi, elle. Elle, sa petite amie qui ne l’a jamais été. Mais non, elle continue de mentir à Lullaby comme elle a délibérément menti à Tim : dans le seul but de les protéger. Quand est ce qu’elle comprendra qu’elle ne protège personne en agissant ainsi, qu’elle se contente de rendre les choses encore bien pire ? « Je ne sais pas non plus. » Qu’elle continue à mentir, la blonde. Elle voudrait ajouter que cela ne sera jamais pire que tout ce qu’il a déjà vécu mais elle se ravise. Charlie joue la carte de celle qui ne connaît pas réellement Tim, de celle qui lui a sûrement parlé rapidement dans la file alors qu’ils se rendaient au même épicier. Une histoire rapide, rien qui ne vaille la peine de s’appesantir sur le sujet. Un coup d’un soir, tout au plus. Il est à peu près tout sauf ça à vrai dire. Sa couverture exige qu’elle fasse croire le contraire et elle se sent profondément mal de mentir à sa voisine de toujours. Elle ne se sent sûrement pas aussi mal que Tim apparemment, alors tout est relatif. Absolument tout.
Finalement les dernières paroles de Lullaby font craquer Charlie. Il sera aussi loin que ça alors ? Pendant deux longs mois ? Ce n’était pas prévu. Elle ne s’était pas interrogée non plus. Elle s’était contentée de vivre dans le doute persistant, ce monde dans lequel elle était arrivée à s’imaginer que tout allait encore à peu près bien. Faire face à la réalité a toujours été une épreuve pour la blonde, elle n’y est jamais réellement préparée. Cette fois ci encore la chute est difficile depuis le monde des anges. Alors ses yeux ses remplissent, sa gorge se noue et le même rituel qu’elle connaît si bien recommence à nouveau. Les larmes coulent le long de ses joues, encore et encore, et tombent sur son pull. Elle s’est changée depuis la nuit avec Tim et sans doute ne remettra-t-elle plus jamais sa robe préférée ni sa veste en jean, porteurs de trop de souvenirs et par dessus tout porteurs de son odeur à lui. « Je suis désolée Lully si tu savais, si désolée. Pour ton ami. Pour tout. Je voudrais te dire que tout ira bien mais j’en sais rien. Je sais jamais rien, j’en ai marre de te mentir. Parle lui, essaye de le comprendre … c’est tout ce que je peux te dire. Pleure autant que tu veux avec moi, mais pas devant lui. S’il te plait. » Il a déjà eu à sécher les larmes de Charle trop de fois, il a déjà eu à sécher ses propres larmes la veille au soir. Il ne mérite pas d’avoir à voir celles de ses amies couler, il ne supporterait pas d’en être le responsable. Elle le sait parce qu’elle le connaît maintenant. « Je ne pourrai pas le faire à ta place. Fais le pour nous deux. » Si la supplier aurait changé quelque chose, elle l’aurait fait volontiers. Un nombre infini de fois.
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| | | | (#)Lun 22 Juil - 4:39 | |
| ≈ ≈ ≈ {Time to say goodbye} crédit/ psychotic bitch Parfois, on a besoin de faire les choses tout seul ? Oui peut-être. Mais pas Tim. Timothy, il est comme Bee. C’est pour ça qu’ils se sont rapprochés, lui qui était pourtant à l’origine l’ami du frère aîné de la demoiselle. Ils se sont rapprochés inéluctablement, parce qu’ils étaient les mêmes, partageaient la même douceur, avaient cette sensibilité qui leur est propre. Timothy ne peut pas aller à l’armée, ça n’est pas lui. Il ne peut pas se passer de ses amis pour aller de l’avant, il ne peut pas se passer de leur soutient. A quel moment Tim a-t-il cessé d’être Tim, si c’est de ça qu’il a besoin ? Elle n’en sait rien, Bee. Elle sait seulement que tout ça, ça n’est pas lui, ça ne lui ressemble tout simplement pas.
«- Mais pas lui. Tim est…»
Tim est sur le point de partir. Et peu importe ce qu’il aurait fait autrefois, le principal c’est ce qu’il fait maintenant. Son paquetage pour partir deux mois à l’armée. Deux longs mois. Et ça la rend malade d’avance, Bee, de l’imaginer loin d’elle tout ce temps. Ils ne se voyaient pas tous les jours, mais elle le savait là. Elle pouvait compter sur lui quand ça n’allait pas, comme il pouvait compter sur elle. Et maintenant, tout s’écroule. Parce qu’il ne sera plus là. Cette seule pensée suffit à lui donner la mort dans l’âme. Tim ne sera plus à Brisbane. Il sera loin. Il ne sera plus là. Ni physiquement, ni autrement. Parce que là-bas, vous êtes coupés du reste du monde. C’est deux mois d’absence totale qui s’annoncent. Deux mois à crever le cœur de Bee.
Elle fond en larmes, Charlie et Bee n’y comprend pas grand-chose, elle ne comprend surtout pas l’essentiel, la responsabilité de Charlie dans ce départ. Elle dit qu’elle lui ment, pourtant et qu’il faut que Bee essaye de comprendre Tim, qu’elle lui parle. Mais ses mots l’embrouillent plus qu’autre chose et Bee la regarde incrédule, sans rien deviner. Mais de toute évidence, Charlie sait des choses sur le sujet. Des choses que Bee ne sait pas. Ou pas encore.
«- Qu’est-ce que tu ne peux pas me dire Charlie ? Pourquoi tu me mens ? Qu’est-ce que tu sais ? Il s’est passé quelque chose, c’est ça ? Il serait jamais parti comme ça sur un coup de tête.»
Non, c’est évident et Bee le savait déjà parfaitement. Ça ne ressemble pas à Tim, d’abandonner ses amis comme ça. Elle le savait qu’il s’était passé un truc, mais elle ne sait toujours pas quoi. Et elle dévisage Charlie en espérant obtenir des réponses, en même temps qu’elle tâche de sécher ses larmes pour ne pas pleurer devant lui. En vain, très certainement. Parce qu'elle continue de la sentir, cette tension, dans ses yeux et dans sa gorge, prête à se répandre sur ses joues de nouveau. |
| | | | (#)Lun 22 Juil - 5:17 | |
| Time to say goodbye
Charlie a l’impression d’avoir atteint le point de non retour. Elle ne pensait pas que ce serait un jour possible en compagnie de sa si douce Lullaby et pourtant. La blonde en a marre de voir son amie pleurer alors qu’elle ne reste qu’une connaissance de Tim. Une connaissance de longue date, peut être, sans doute, mais elle n’a pas vécu ce qu’elle a vécu avec son amant. Ils ont été plus proches qu’elle ne le sera jamais avec lui, c’est certain. Ce n’est pas elle qu’il est allé voir après la dernière altercation avec sa mère, c’est Charlie. Ce n’est pas elle qui l’a embrassé la première, c’est Charlie. Ce n’est pas elle qui a partagé son lit pour la première et dernière fois, c’est Charlie. Ce n’est pas elle qui est follement amoureuse de lui. Ce n’est pas elle qu’il aime en retour. Alors non, non elle n’a pas le droit de pleurer alors que Charlie avait retenu ses larmes jusque là. Elle n’a pas le droit de dire que sa vie n’a plus aucun sens sans Tim. Elle n’a pas le droit de dire toutes ces choses, parce que si elle pense tout ça alors à quel stade de désespoir devrait être Charlie ? Elle qui est le bourreau et la victime à la fois, elle qui active la propre lame de sa guillotine. Quelle conne. Quel bordel. Quel putain de bordel. « Non Lullaby, non. » Quand les surnoms ne sont plus, tout le monde sait que le temps des rigolades est passé. La seule fois où elle a donné le nom de Timothy à son amant ce fût pour lui dires de biens horribles choses. « Je ne sais rien, je ne le connais pas. Je pensais réellement que c’était le cas, mais il n’est qu’un inconnu. » Un visage sur son chemin, ceux qu’on observe dans la rue sans se souvenir de leurs traits et qu’on retrouve ensuite dans nos rêves. Tim est le genre de visage qui sera le personnage principal de chacun de ses rêves pour les jours, les semaines, les mois à venir. Si seulement elle arrive à dormir. « Il n’est personne pour moi. » Nouveau mensonge. Encore et toujours. Elle essuie les larmes qui ont commencé à sécher sur ses joues, se sentant soudainement étrangère à ces lieux. Elle n’a plus sa place ici et maintenant qu’elle a perdu la notion du temps elle craint de croiser Tim à Bayside à tout moment. Il ne passera pas chez elle. Elle le sait. Il pourrait (il devrait), mais il ne le fera pas. « Je dois y aller. Faire les cartons. » Comme Tim en somme. Tout le monde s’en va apparemment. Elle aurait aimé préciser de ne pas lui dire qu’elle est passée, mais ils sont supposés ne pas se connaître. Peut-elle réellement demander à son amie de ne pas dire à son ex petit copain (pendant une heure, c’est ce qu’ils ont dû être) qu’elle n’a pas du tout croisé cette blonde aux yeux bleus qu’il ne connaît absolument pas ? Si jamais il fait le lien avec elle il sera détruit. Encore une fois. En trop peu de temps. « Bonne journée Lullaby. Je suis certaine que ton ami ira bien, il reviendra bientôt. » Elle tourne aussitôt les talons sans lui laisser une chance de la retenir.
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| | | | | | | | Charlie ♔ Time to say goodbye |
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