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 La bombe atomique [Keedy]

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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMer 17 Juil 2019 - 2:03


La bombe atomique
Deborah & Joseph

Les oiseaux ne chantent pas malgré l'arrivée de la matinée. Les rideaux de la chambre filtrent les rayons du soleil et dans la pièce s'élève un faible voile de lumière qui ne se fait pas aussi rassurant qu'il devrait l'être. Joseph tente d'avaler sa salive tandis qu'un souffle le sort de son sommeil. C'est la sensation de sécheresse dans sa gorge qui le ramène brusquement à la réalité, parce qu'il passe proche de s'étouffer quand sa salive reste coincée dans l'amas de sable contre les parois de sa bouche. Dans sa tête, un véritable désert a poussé pendant la nuit. Ses cernes sont creusée par un sommeil non récupérateur. Il n'a pas réellement dormi : il est plutôt tombé dans les vapes parce que son corps n'arrivait plus à supporter ce mélange de drogues toxiques qui se bousculaient dans ses veines. Alors, ce matin, il a l'impression que les couvertures sur son corps l'écrasent et que les quatre murs autour de lui l'enlacent. Le garçon ouvre enfin les paupières et sa vision est premièrement aussi floue que la vision sous-marine. Il lui faut plusieurs secondes avant de reconnaître la chambre dans laquelle il se réveille. Habituellement, quand il se réveille dans ce lit, il est en pleine forme : mais, ce matin, il devine rapidement que la soirée a été mouvementée. Il pense d'abord à une gueule de bois, mais ce n'est pas qu'une migraine qui le martèle. Il se sent aussi faible qu'un nouveau-né, alors il saute à la conclusion qu'il a probablement chopé une vilaine grippe. Après avoir accepté son sort, Joseph se décide enfin à se redresser mais il cesse rapidement le mouvement en sentant une pression dans sa main. Surpris, il pivote la tête vers ce membre alourdi et son souffle se coupe. Les deux yeux gros comme des pastèques, il observe la silhouette assoupie : les cheveux de Deborah s'étendent en vagues sur les draps froissés et sa poitrine se soulève doucement au rythme de sa respiration. Les questions s'accumulent dans la tête du garçon. Et, avant qu'il ne puisse tirer une mauvaise conclusion, une lueur de souvenirs percute le fond de ses paupières, et un haut de cœur le bouleverse. Il se rappelle le goût de la bile contre sa langue, les mouvements fantomatiques qui le hantaient hier soir, ses jambes aussi molles que des bancs de neige fine. C'est ensuite le regard rassurant de Raelyn qu'il revoit et il baisse tristement la tête pour longuement loucher sur la couverture. Il avait fait un bad trip et Deborah était présente pour assister à son spectacle pathétique. La gorge serrée, Joseph sent la peur envahir ses tripes et il se mord fortement la langue pour contenir la honte qui menace de colorer ses joues et ses yeux. Elle le sait, maintenant. Les mensonges se sont échappés de leur cage, parce que Joseph n'a pas su conserver la clef dans sa poche une journée de plus. La vérité court, en liberté.

Incapable de confronter le moment, Joseph reste immobile, réfléchissant à un moyen de libérer ses doigts de ceux de Deborah sans qu'elle ne se réveille. Il a deviné qu'elle n'est probablement pas plongée dans un sommeil profond : sa meilleure amie étant inquiète pour lui, sa conscience nage encore à la surface de l'eau. Il ne faudrait qu'un seul mouvement brusque pour qu'elle se révei... Eh merde. Joseph se crispe quand le souffle de Deborah gonfle fortement ses poumons et il ne bouge pas d'un muscle quand la jeune femme pivote la tête pour changer sa position probablement inconfortable. Il garde espoir qu'elle n'ouvre pas les yeux, mais ses prières ne sont pas exaucées. Les iris noisette de la belle s'encrent dans celles de Joseph. Il l'observe en silence, impassible, jusqu'à ce qu'un son qu'il ne contrôle pas s'échappe de ses lèvres entrouvertes. « Hey... » Par réflexe, il serre doucement ses doigts pour lui supplier de ne pas l'abandonner maintenant qu'elle ne peut plus craindre pour sa santé.                                

   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 0:09


La bombe atomique
Joseph & Deborah

Elle s’était effondrée, dans tous les sens du terme. Quand Raelyn était partie rejoindre la personne qui était venue la chercher, quand Deborah s’était retrouvée seule dans ce salon trop grand et trop petit à la fois, elle s’était effondrée. Ses jambes l’avaient maintenues debout, sa tête était restée droite et ses yeux secs mais son cœur avait implosé à un morcellement de minuscules éclats de verre tranchants. De bout en bout, ça l’avait déchiré. Dans sa tête où les souvenirs étaient entachés, dans son cœur où l’amitié était ébranlée, pour ne pas dire assassinée. Dans ce silence qui l’étouffait presque, elle refusait de réaliser mais les faits étaient là, mêlés à une inquiétude qui était devenue tacite et si douloureuse à la fois. Il lui faisait mal sans même la toucher. Elle avait mal en se rendant dans la chambre et en le voyant assoupi après avoir longuement lutté. Mais elle avait surtout mal d’être incapable de se défaire de lui, de l’envoyer bouler et de le laisser sur le trottoir. Elle avait mal de trop l’aimer, mal d’avoir été trop honnête en pensant que la réciproque était vraie. Elle avait mal d’avoir été dupée et de continuer à être inquiète. Elle ne s’était pas endormie, non, elle s’était effondrée.

D’épuisement sûrement. La main dans la sienne, elle s’était assoupie le cul sur une chaise et le buste contre le matelas. Elle aurait pu s’allonger à ses côtés si elle n’avait pas craint son sommeil agité. Juste ce contact, aussi minime soit-il, ça l’avait rassuré, elle. Elle n’avait pas bougé pour les quelques heures qu’elle s’était endormie. Deux ou trois, pas plus, d’un sommeil aussi peu réparateur que celui de Joseph. Elle ne pouvait pas s’en empêcher, de s’inquiéter, c’était instinctif. De la même façon qu’elle avait eut le réflexe de soupirer lourdement quand Morphée l’avait quitté et que sa conscience remontait à la surface. Elle se tournait un peu, se trouvait aveuglée par le soleil pourtant filtré par les fins rideaux à ses fenêtres. Sa position peu conventionnelle la perdait un peu dans l’espace. « Merde... » Instinctivement, elle avait retiré ses doigts de ceux de son ami – si elle pouvait encore l’appeler ainsi – pour s’aider de ses deux mains et se redresser.

Les cheveux en pagaille, la gueule enfarinée et le dos douloureux, son esprit avait un peu de mal à remettre les pièces du puzzle à leur place. Quelques précieuses secondes de silence avant qu’elle ne réalise et que cette douleur lancinante ne revienne se loger dans sa poitrine quand son regard s’arrêtait dans le bleu du sien. « J’espère connement que tu te sens mieux que moi actuellement. » Un relent de crainte caché sous le constat d’être trop conne de s’inquiéter encore, caché sous une amertume piquante qui révélait par la même occasion combien elle se sentait mal. Son regard s’était rempli de colère plus vite qu’il ne fallait de temps pour le dire. Elle n’arrivait pas à le détester mais elle parvenait sans mal à détester l’aimer. Du lit, elle s’était éloignée, en se redressant sur sa chaise, étirant quelque peu son dos sans jamais le lâcher du regard. Ses traits étaient fermés, peut-être même crispés par sa mâchoire trop serrée. Ses iris semblaient avoir quitté leur marron foncé pour virer au noir. Elle se contenait. Elle s’était trop contenue.

Sans crier gare, elle se levait et commençait à le frapper. Sa tristesse se muait en une colère qu’elle ne contrôlait pas, dans des gestes qui ne lui ressemblaient pas – elle, si peu violente physiquement – dans des mots qu’elle ne pensait pas mais qui exprimaient au mieux ce qu’elle ressentait sans être capables d’être exacts pour autant. « Je te déteste… je te déteste… je te déteste putain ! Je te déteste ! » Plus elle parlait, plus elle frappait fort et plus elle frappait fort, plus elle craquait. Parce qu’elle réalisait, parce que la crainte de le perdre ne la retenait plus. Parce qu’elle l’avait perdu. Les larmes avaient embué ses yeux, inondé ses joues. Elle le détestait de la mettre dans un état pareil, nerveusement, physiquement. Elle le détestait de l’avoir entraîné dans le sillage du mensonge. Elle le détestait parce que lui aussi, il l’aimait trop.                                

   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 0:39


La bombe atomique
Deborah & Joseph

Il ne sait pas à quoi s’attendre, et ce n’est pas seulement parce que sa mémoire n’a pas pu récupérer une courte partie de la soirée. Il se souvient la connerie qu’il a faite : affliger à son corps une troisième consommation, sans laisser la seconde atteindre sa cervelle. Il avait été impatient et, ce, juste parce qu’il est complètement idiot, et il le sait. Il ne pourrait jamais se trouver une raison de démentir la vérité. Deborah était au courant, dorénavant. Il lui avait menti pendant des mois, avait laissé la tentation prendre le dessus sur leur amitié jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le faire, jusqu’à ce que l’envie brûlait ses veines, jusqu’à ce qu’il abandonne sa meilleure amie sans pouvoir lui expliquer pourquoi : parce qu’il avait peur. Joseph est né avec un orgueil cuisant. Il n’arrive pas à admettre une défaite et jamais, ô grand jamais, il voudra dire à vois haute qu’il a besoin d’aide, qu’il est malade. Peut-être voulait-il épargner Deborah d’un tel fardeau, ou peut-être était-il égoïste, au fond. . « Merde... » que la jeune femme souffle en réalisant la position dans laquelle elle se trouve. Aussitôt, la fraicheur rejoint la main abandonnée de Joseph, et il serre ses propres doigts, à la recherche de quelque chose sur lequel s’accrocher. Il la déteste, cette sensation bien pourrie qui se fraie un chemin jusqu’à ses tripes déjà bien assez sensibles. Le regard de sa meilleure amie et noir et il n’a pas besoin de l’observer davantage pour lire la colère dans le reflet de ses yeux assombris par la peine. Ces yeux de feu le forcent à baisser la tête, la respiration rapide, le pouls alarmé. Il n’arrive pas à supporter sa façon de le fixer, comme s’il était le pire des êtres humains, comme s’il avait commis un crime pendant la nuit. « J’espère connement que tu te sens mieux que moi actuellement. » Il déglutit, sachant que cette réplique n’est pas réellement une preuve d’inquiétude vis-à-vis de son état. Certes, une migraine lui martèle les tempes et il ne pense pas pouvoir avaler un truc sans que son estomac ne le rejette, mais, cet inconfort, il n’arrive pas à en évaluer l’étendue maintenant qu’il sait qu’il a tout foutu en l’air. « Désolé… » qu’il arrive à peine à murmurer, incapable de dire quelque chose de moins insignifiant. Bien sûr qu’il voudrait s’excuser jusqu’à ce qu’elle le pardonne, mais il n’a pas la force de luter dans une guerre qu’il a déjà perdue. Il est le fautif. Il est celui qui périra d’une balle dans le crâne s’il tente de se défendre. Elle n’a fait que l’accepter malgré son passé de criminel, et il l’a prise pour acquise trop rapidement. Soudainement, son corps se dresse, soulève la poussière, et Joseph se tend en protégeant son visage avec ses mains tandis que Deborah déverse toute sa colère sur lui, à coup de poings mous (elle ne frappe pas bien fort, contrôlée par l’émotion.). Il tente d’attraper ses poignets pour l’arrêter, ces derniers glissent entre ses doigts à plusieurs reprises, parce qu’il n’arrive pas à se coordonner. Quand, enfin, il les empoigne fermement, il ne les relâche plus jamais. Il les plaque sur le matelas, évitant de faire mal à la jeune femme, mais la maintenant immobile. Ses larmes de douleur roulent le long de ses joues et Joseph ancre son regard océan dans le sien, impassible, incapable d’éprouver la moindre émotion, tellement le choc le prend aux tripes. Seules leurs respirations bruyantes brisent le silence et, seulement quand Deborah cesse de se débattre, Joseph rassemble assez de courage pour souffle, sa voix cassée par l’émotion : « Je suis désolé, Debra. C’est tout ce que je peux te dire. » Ses lèvres se mettent à trembler. « J’voulais… J’voulais juste… J’avais… Juste… » Putain, formule des mots, crétin. « J’avais juste peur que tu me fermes la porte au nez si tu l’apprenais… Je… » Il secoue la tête de droite à gauche en refusant de laisser ses yeux brûlants déverser leur peine. « J’t’ai menti… Depuis le début… Et j’en suis désolé. » Il ne relâche pas ses poignets, ayant oublié de contrôler la force de ses doigts, ne remarquant pas qu'il exerce une trop grande pression.           

   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 1:30


La bombe atomique
Joseph & Deborah

Il essayait de lui demander pardon mais c’était trop tard. Le premier coup était parti. Le murmure de Joseph mourait avec la retenue de Debra. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, incapable de ne pas exprimer sa colère par les gestes quand les mots lui semblaient trop faibles. Elle était triste, furieusement triste. Elle n’avait jamais ressenti ça, jamais et elle ne savait pas gérer ce type d’émotion. Elle n’était pas faite pour ça, et ça se voyait. Elle se déchargeait complètement sur lui, elle n’était plus dans le contrôle, seulement dans l’agitation, dans le besoin express d’évacuer tout ce qui lui faisait mal en lui faisant mal. Mais ça ne marchait pas. Les coups pleuvaient et elle ne se sentait pas mieux. Les larmes coulaient et elle n’en était que davantage peinée, retournée. Elle ne savait pas comment se débarrasser de ce mal-être intérieur, de cette sensation horrible d’avoir été manipulée, comme une vulgaire poupée. Elle refusait de croire qu’il n’avait pas été sincère, qu’il s’était joué d’elle du début à la fin et plus elle refusait, plus cette persuasion s’effritait, comme si les fondations mêmes n’étaient pas crédibles. Il avait joué et aucun d’eux n’avait gagné.

Quand il réussissait à maintenir ses poignets, elle ne se calmait pas pour autant. « ME TOUCHE PAS ! ME TOUCHE PAS ! » Une éternité pour la faire arrêter de se débattre, c’est la sensation qu’elle avait eue tant elle avait mal, tant le temps semblait s’écouler à une lenteur extrême pour mieux faire durer la douleur. Elle-même ne comprenait pas comment elle pouvait se mettre dans un état pareil, comment elle pouvait ressentir une telle rage après lui. Quand il cherchait à capter son regard, c’est le sien qui fuyait cette fois. Contact visuel trop insupportable, trop brûlant. Elle n’avait plus envie de le voir alors elle avait fermé les paupières, ne facilitant que plus l’évacuation de ses larmes de colère et de peine. Elle haïssait se montrer comme ça, ce qui n’arrangeait pas les choses et cette envie de le frapper jusqu’à ce que peine se meurt.

Ses mots parvenaient à ses oreilles mais elle était incapable de vraiment les entendre. Mais elle entendait sa peine, elle entendait sa demande de pardon dans son ton peu assuré et ça la brisait un peu plus. C’était trop tard pour demander pardon, c’était trop tard pour tenter d’essuyer ses larmes quand il n’aurait jamais dû les faire couler. Elle avait confiance en lui pour ça et il avait échoué. Elle pleurait, elle pleurait trop parce qu’elle ne savait pas quoi faire de plus. Même la douleur qu’il infligeait inconsciemment à ses poignets n’était pas assez forte pour contrer celle qu’elle ressentait à l’intérieur. Chaque battement de cœur était pénible, insupportable tant il était gorgé de rancœur, d’amertume, de peine, de colère et de trahison. « On est pas censé avoir peur de ses amis, Joseph. » Ses mots étaient cinglants, son ton froid et dur. Elle crachait son venin en pensant faussement que ça l’aiderait. Il l’avait dit, n’est-ce pas ? Il avait eu peur. Il avait eu peur d’elle là où il aurait dû lui confier les choses sans crainte. Ça aurait été moins douloureux d’apprendre qu’il avait repris la drogue que d’apprendre qu’il avait tout fait pour lui cacher et qu’il l’avait laissé être fière de lui, vainement. Ça aurait été moins douloureux de l’apprendre que de comprendre qu’il avait eu peur d’elle. Putain de merde ce que ça faisait mal à entendre.

« Lâche-moi… tu m’as assez fait de mal comme ça... » Pas besoin d’en rajouter. Les phalanges de Joseph étaient devenues blanches de pression, les poignets de Debra aussi par la même occasion. Quand il la libérait de son emprise, elle se reposait sur sa chaise. Elle ne savait pas quoi lui dire. Elle semblait vidée du peu d’énergie qu’elle avait récupéré cette nuit. « Je veux tout savoir, j’estime que tu me dois au moins ça. Combien de temps, pourquoi. Raconte-moi. » Fais-moi mal une dernière fois.                                

   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 2:01


La bombe atomique
Deborah & Joseph

Elle se débat mais il ne la lâche pas parce qu’il sait qu’elle n’a pas envie de lui faire mal, ni de se faire mal à elle-même. Elle est contrôlée par ses émotions trop fortes, il le conçoit. Il ne peut pas lui en vouloir de réagir ainsi alors qu’il sait qu’il se pourri la vie en plantant aiguille après aiguille dans sa chair qui lui supplie d’arrêter en teintant sa peau d’ecchymoses, en sonnant l’alarme avant qu’il ne soit trop tard. Il se déteste d’avoir laissé l’addiction noyer une seconde fois son esprit au point où il ne pense qu’à ça lorsqu’il a envie du corps d’une femme, ou simplement lorsqu’il est trop bouleversé et qu’il refuse d’accepter de supporter les émotions comme tout être humain le fait. Il se déteste de ne pas avoir la force de vivre sans ces artifices, ce code de triche qu’il insère dans son programme informatique pour éviter les moments plus difficiles. Il se déteste d’être incapable de vivre. Parce que, Deborah, elle ne mérite pas un ami comme celui-là. Au fond, il avait enclenché le processus en répondant à sa première lettre : il l’avait condamnée à se lier d’amitié avec un homme qui ne peut pas faire promesse d’une belle vie. « ME TOUCHE PAS ! ME TOUCHE PAS ! » Il serre plus fort ses poignets en fermant fortement les yeux, se détestant d’en être arrivé à ce stade. Il aurait aimé avoir la force d’encaisser chacune de ses baffes mais il en est incapable. Il la garde contre lui, pour la calmer, parce qu’il ne veut pas la perdre : il fait erreur en pensant que ce n’est pas trop tard et qu’il peut encore se faire pardonner. Il lui parle, tente les mots doux pour l’apaiser comme on apaise un chien apeuré. Et, son corps abandonne et s’immobilise sur le matelas. « On est pas censé avoir peur de ses amis, Joseph. » Ses mots lui font l’effet d’un poignard en plein dans le ventre. Il déglutit difficilement en hochant la tête, louchant sur le vide. Il n’arrive pas à réfléchir. Des mots dansent et se fracassent dans sa tête, aucun d’eux ne fait assez de sens pour être expédié par sa bouche. « Lâche-moi… tu m’as assez fait de mal comme ça... » Sa gorge se noue, ainsi que son cœur, qui trébuche dans sa poitrine. Il obéit à sa demande et relâche la pression, sentant de nouveau son sang se hisser jusqu’au bout de ses doigts avec acharnement, lui rappelant qu’il est bien vivant et que c’est la réalité avec laquelle il se bat présentement. La respiration tremblante, il tente de récupérer son souffle mais il n’a plus l’énergie nécessaire pour encaisser davantage de reproches. Silencieux, il redresse légèrement la tête pour croiser le regard meurtri de son amie lorsqu’elle lui pose les questions fatidiques. La mâchoire serrée, il ferme les yeux pour empêcher ses larmes de couler sur ses joues. Il déteste la réponse qu’il doit lui donner. Mais il est assez naïf pour penser qu’elle le pardonnera s’il ne laisse plus aucun mensonge les séparer. « Quelques semaines après ma sortie. » qu’il murmure après avoir difficilement avalé sa salive pâteuse. La honte enneige son teint déjà pâle par l’inconfort de sa migraine. « J’ai voulu goûter à la liberté j’ai… J’ai juste dragué une putain de fille que je ne trouvais même pas belle. J’ai… C’est stupide, putain. » Il porte ses doigts à sa bouche pour se gruger le bout de l’ongle, sentant de nouveau l’appel de la cocaïne, simplement parce qu’il repense à cette histoire. Il se secoue les puces en soufflant un juron, maudissant son corps de réagir ici. « J’ai juste voulu la baiser sans savoir son nom, et l’envie est… venue, comme ça, comme si je n’avais jamais arrêté. » Le visage voilé par l’embrassas, il détourne les yeux vers la fenêtre et le soleil reflète dans la larme qui perle à sa paupière. « J’ai pas pu résister. » Enfin, la gouttelette salée glisse le long de sa joue et s’écrase sur les draps. Il renifle en essuyant rapidement le chemin qu’elle a emprunté, incapable de supporter le regard de Deborah, rempli de colère. « Dis-moi c’que tu attends de moi. Et j’le ferai. Mais, s’il-te-plaît, ne me condamne pas au regard que me portent tous les gens qui pensent que ça me fait plaisir de glisser l’aiguille. »
   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 3:29


La bombe atomique
Joseph & Deborah

Elle se trompait peut-être. Elle pensait maladroitement qu’il approuvait ses dires par son silence, par sa difficulté à la regarder, par sa difficulté à déglutir. Oui Joseph, tu n’es pas censé avoir peur de tes amis… alors est-ce qu’elle l’avait été son amie, réellement ? Oui, non, peu importe, elle en avait eu la sensation et c’était suffisant pour faire d’elle un déchet. Elle ne ressemblait plus à rien par sa faute. Est-ce qu’il la trouvait toujours belle à cet instant ? Est-ce qu’elle méritait tout ça parce qu’elle ne l’avait pas été suffisamment, belle, dans tous les sens du terme ? Peut-être qu’elle lui avait fait quelque chose qui l’avait mis en colère, qui l’avait poussé à se comporter de cette façon. Elle l’avait probablement mérité. Elle voudrait le mériter pour être capable de le pardonner, pour avoir une raison de ressentir ce poids trop lourd sur ses épaules. Elle était en train de recommencer, de nouveau à jeter la faute sur elle-même, sans aucune raison valable. Il fallait qu’elle arrête ça, il fallait qu’elle arrête de se flageller. Alors elle avait posé la question fatidique ou plutôt les questions. Les circonstances, à quel moment, depuis combien de temps il lui mentait en la regardant droit dans les yeux sans jamais sourciller. Elle savait pertinemment que les réponses à ces questions allaient sûrement lui faire du mal mais quitte à enfoncer le clou dans la planche, autant l’exploser et traverser la chair, crever l’abcès devenu trop gros pour lui comme pour elle.

Un hoquet de dégoût, de peine, quand il commençait son récit. Quelques semaines après sa sortie. Un an. Plus d’un an qu’il lui ment. La soudaine envie de le frapper lui revenait mais elle était trop gentille, elle le laissait finir. Elle l’avait demandé après tout et que cela lui plaise ou non, c’était la vérité. Celle de Joseph en tout cas, elle était à présent en droit d’en douter. Il n’aurait aucun intérêt à s’enfoncer de la sorte, alors elle la prenait comme acquise cette vérité, elle en riait jaune. C’était stupide oui, même le mot n’était pas assez fort pour ça. « Tu as tué des années d’abstinence, entre autres, pour le plaisir de foutre ta queue dans une meuf qui t’attirait même pas... t’es trop con. » Ouais, entre autres. Il avait foutu leur amitié en l’air pour ça. Il n’était même pas stupide, juste con. Elle était sévère dans ses mots mais elle ne savait pas faire autrement. Elle se sentait trahie, triste, il était difficile de vouloir le prendre dans ses bras pour le consoler dans ses conditions, quand bien même elle s’en voulait d’avoir cette partie d’elle qui tirait une forme de plaisir à le voir pleurer de sa connerie. Elle n’avait pas encore fait le lien entre ses envies de se piquer et le sexe, elle n’avait pas encore réalisé que les deux seules fois où ils ont failli coucher, il n’était pas parti par respect de « leur contrat » ou parce qu’il était d’accord avec elle quand elle avait dit que ça casserait quelque chose entre eux. Non, il avait juste fui pour mieux lui cacher qu’il avait envie de se droguer. C’était peut-être mieux ainsi, il ne valait mieux pas pour lui qu’elle s’en aperçoive de suite.

Mais Joseph la prenait de court. Il attendait d’elle qu’elle lui dise quoi faire, comment se comporter. Elle n’en avait aucune fucking idée. Elle ne voulait pas qu’il soit sous ses ordres sous prétexte qu’il avait un truc à se faire pardonner. Ça ne serait pas sincère pour commencer et surtout quel intérêt ? Sa première idée, évidemment, était de lui demander d’arrêter mais… il n’avait pas touché à la drogue pendant trois ans et il avait suffi d’une meuf pour tout faire voler en éclat. Il n’était visiblement pas prêt à se séparer de la substance, il n’avait pas eu de déclencheur pour arrêter, il avait tout simplement été obligé à cause de la prison. Alors qu’est-ce qu’elle pourrait lui demander de plus ? « Je veux que tu te casses de chez moi et que tu ne reviennes pas... » Le cœur lourd, le regard fuyant, elle le chassait sans aucune once de pitié… presque. « Je vais m’en aller une petite heure pour retrouver mes esprits et te laisser le temps de tenir debout et quand je reviens, je veux plus voir ta gueule ici. » Elle ne pouvait plus le supporter, lui, cette image qu’elle avait de lui. Elle se mangeait un an de mensonges dans la tronche en quelques heures. C’était trop, elle n’était pas taillée pour ça. « Je ne pense pas que tu le fais par plaisir mais parce que tu es malade. Alors tant que tu ne seras pas suivi et que tu ne te feras pas soigner, je ne veux plus te voir ici, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, je ne veux plus t’écouter et je n’ai plus rien à te dire. » Ou trop de choses à lui dire mais pas la force pour y parvenir.                                

   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 4:27


La bombe atomique
Deborah & Joseph


« Tu as tué des années d’abstinence, entre autres, pour le plaisir de foutre ta queue dans une meuf qui t’attirait même pas... t’es trop con. » C’est une lueur de colère qui traverse sa pupille humide, la toute première. Il a beau savoir qu’elle ne prend pas le temps de réfléchir avant de parler, ça le blesse tout de même lorsqu’elle l’insulte de la sorte, quand elle banalise cet acte qu’il n’avait pas commis depuis trois ans. Trois longues années à tenter de se rappeler l’odeur d’une femme, trois longues années à fermer les yeux et à imaginer des lèvres à la place de sa main. Et, elle le savait. Il lui en avait parlé, dans ses lettres, de ce manque qui accompagnait tous les hommes en prison. Et, aujourd’hui, elle faisait mine d’oublier, simplement pour lui cracher à la figure et pour le faire culpabiliser d’une faute qu’il a commise sans savoir que ça déclencherait son envie de retourner en arrière. « J’savais pas que ça m’ferait cet effet, Deb. » Mais le regard de son amie  est trop fermé, il ne pourra pas discuter avec elle pour lui faire comprendre que l’arrivée des tremblements et de la gorge sèche, il ne l’avait pas prévue en glissant sa langue dans la bouche de la demoiselle. Abandonnant la lutte, sachant pertinemment qu’il ne pourra pas sortir victorieux de cette bataille, il pose les armes et demande immédiatement ce qu’elle veut qu’il fasse pour remédier au problème, pour se faire pardonner d’avoir fait l’idiot pendant une année. Quand elle lui répond sans aucune retenue, son visage se fige progressivement dans le marbre.  « Je veux que tu te casses de chez moi et que tu ne reviennes pas... »  Il aurait pu lui supplier de lui donner une seconde chance mais il l’a comprise, sa leçon. S’il doit s’éloigner de sa famille, il le fera. C’est une habitude, pour lui, maintenant qu’il en a perdu deux. « Je vais m’en aller une petite heure pour retrouver mes esprits et te laisser le temps de tenir debout et quand je reviens, je veux plus voir ta gueule ici. »  Le regarde dénué d’expression, il hoche légèrement la tête en fixant le mur devant lui. Une part de lui tente de rejeter cette idée, mais ses tympans sont fonctionnels et les ordres de Deborah se tapissent au fond de sa tête. Il n’oubliera pas, comme il n’oublie jamais rien. « Je ne pense pas que tu le fais par plaisir mais parce que tu es malade. Alors tant que tu ne seras pas suivi et que tu ne te feras pas soigner, je ne veux plus te voir ici, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, je ne veux plus t’écouter et je n’ai plus rien à te dire. » Coincé dans une bulle de protection qu’il s’est imaginée autour de lui, Joseph baisse la tête et ferme les paupières, sentant son orgueil grimper dans sa gorge comme la lave dans le cratère du volcan. Il l’entend se relever et se diriger vers la sortie de la chambre et la porte claquée le fait violemment sursauter. Les muscles tendus, il perd sa concentration et il se prend la tête entre les doigts (entre les ongles, même) pour souffler sa colère par ses narines. Un mélange dangereux d’émotions zigzague dans sa tête et c’est un premier cri de colère qui fait vibrer ses cordes vocales, donnant le feu vert à tout son corps pour finalement exploser comme un pneu trop compressé. Il se redresse vivement, le regard noir, incontrôlable, et le premier objet qui tombe sous sa main se fait violemment balancer contre le mur. C’est ainsi que le tabouret retombe au sol après avoir défoncé une grande partie du mur, soulevant un voile de poussière blanche dans la pièce. Joseph se concentre sur les images qui défilent derrière ses paupières : les insultes de son père lancées à gorge déployée tandis qu’il le corrige à coup de ceinture, les rires des manthas devant une bagarre sanglante, les poings de Théodore qui se fracassent contre la dentition d’un autre détenu, les yeux de Juliana lorsqu’elle apprend qu’Alfie ne lui fait pas totalement confiance, le dégoût apparent en son égard dans le sms que son meilleur ami lui a envoyé… le café chaud que Deborah lui a offert le jour de sa sortie en lui promettant moult voyages dans le futur… Il respire, doucement, puis rapidement, la gorge asséchée par l’effort de la colère, et il rouvre les yeux pour tomber nez-à-nez avec un dégât sur le sol. « Fuck… » Il secoue la tête de droite à gauche, incapable de croire qu’il ait pu réagir ainsi malgré son comportement toujours tempéré. Machinalement, il tâte les poches de son pantalon pour s’assurer qu’il possède toujours son portefeuille et son téléphone et il se dirige rapidement vers la sortie de l’appartement, ne croisant pas Deborah au passage. Et c’est tant mieux, parce qu’il n’aurait pas aimé qu’elle voit son visage une dernière fois. Parce qu’il est sale. Sale de remords. Il l'a perdue, et c'est la plus grosse erreur qu'il a commise dans sa vie.                    
           
   
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Message(#)La bombe atomique [Keedy] EmptyMar 6 Aoû 2019 - 23:52


La bombe atomique
Joseph & Deborah

Elle fuyait, encore une fois. Elle fuyait cette douleur que Joseph représentait parce que c’était plus facile comme ça, plus facile d’enfiler le masque de l’indifférence que d’assumer ce qui se passe à l’intérieur de soi. Elle ne le faisait jamais et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Elle absorbait ses ressentis, les fermer à double tour et ils finissaient par la bouffer. Elle finirait sûrement par en crever un de ses quatre. Elle avait explosé et elle avait détesté ça alors elle tentait, tant bien que mal, de reprendre un peu de constance. L’eau fraîche sur son visage lui faisait du bien. Elle se mêlait à ses larmes qu’elle n’était pas capable d’arrêter. Au moins, leurs sillons avaient été effacés. Elle se sentait si mal que même le reflet du miroir, elle ne le supportait pas. Elle se voyait complètement détruite, elle se voyait fauchée par la vérité : l’amour n’est pas le seul responsable des douleurs du cœur, l’amitié était pire traîtresse encore. Elle en faisait l’amère expérience, de celle qu’elle aurait aimé éviter mais Joseph en avait décidé autrement.

Elle l’entendait hurler et ça faisait mal. Comme si son cri s’était propagé dans tout l’appartement, traversant sa chair et lui rappelant qu’elle n’était pas la seule à souffrir actuellement. Ça aussi, elle aurait aimé que ce soit le cas. Parce qu’elle l’aimait ce connard et qu’en humaine qui se respecte, elle n’était pas capable d’être indifférente à la douleur de l’être aimé. Parce qu’en amie qu’elle était – avait été – elle avait du mal à l’entendre avoir mal. Elle voulait que ça cesse, simplement que ça s’arrête. Alors elle était restée terrée dans la salle de bain, debout mais franchement pas bien droite. Le dos appuyé contre la porte d’entrée, elle avait sursauté au choc entre le mur et un quelconque objet. Il pouvait bien détruire sa chambre, qu’elle n’était plus à ça près. Ce n’était que matériel par rapport au reste, elle s’en foutait. Elle ne bougeait pas, elle restait bien à sa place, une oreille tendue malgré elle.

La porte avait claqué. Elle n’avait pas quitté son appartement, c’est lui qui était parti. C’était fini. Tout avait cessé. Les cris, les coups, les larmes, la colère, les paroles dépassant les pensées et les mots plus hauts que l’autre. Tout avait cessé, comme elle l’avait souhaité. Alors pourquoi est-ce qu’elle souffrait encore, toujours plus ? Parce que leur amitié était partie avec lui, parce qu’elle avait cessé, elle aussi, au moment même où elle la croyait invincible. Ils auraient dû être invincibles.

Clap de fin.
                               

   
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