| Carry on my wayward son || Léo |
| | (#)Mer 17 Juil 2019 - 18:42 | |
| Assit sur mon cheval, je me laisse transporter. Rênes longues, mains agrippant le pommeau de la selle, j'ai les yeux fermés, me laissant bercé par les mouvements réguliers de Thundercloud, le quarter horse appartenant initialement aux fermiers dont la ferme était hantée par l'esprit de quelques indigènes Australiens. Pour les remercier de mes bons et loyaux services, ils m'ont offert ce cheval qui est parfait en bien des points et qui m'a aidé dans bien des situations. C'est un animal de confiance et un parfait compagnon de route. Franc et polyvalent, il a un cœur énorme et une force incroyable. Comme il me le prouve encore aujourd'hui alors que ça fait près de 8h qu'il me transporte sans relâcher. Alors que je vois que la journée décline légèrement et que le sommeil gagne de plus en plus mon corps engourdit, je décide de bifurquer de mon chemin afin de rejoindre un petit village non loin de la route.
En y entrant, je remarque tout de suite la pauvreté des lieux. Les rues sont désertes, les portes fermées et seules quelques barques voguent dans le port adjacent. Je décide d'immobilisé Thundercloud devant le saloon et c'est, dans un lourd soupire, que je pose à nouveau les pieds au sol. Me redressant, je tapote l'encolure du cheval, lui murmure quelques mots doux puis accroche sa bride à l'anneau prévu pour cet effet avant d'entrer dans le saloon.
Je n'en ressors qu'après avoir manger une tourte à la viande dégueulasse -je pense qu'ils ont utilisé du rat- une soupe de cucurbitacée qui semble avoir été cuite dans l'eau de la mer et avoir ingurgité deux ou trois verres de whisky. Je me sens bien mieux et bien plus revigoré et j'allais me diriger vers l'hôtel lorsque mon regard tombe sur une silhouette masculine proche du port. La seule âme vivante -à part le patron du bar et les quelques putes amaigris qui s'y trouvaient – du village. Après avoir caressé les naseaux de mon cheval, je me dirige vers ce qui semble être un jeune homme.
Et au même moment, je ressens cette présence. La température tombe d'un seul coup et un sentiment de panique me prend aux tripes. Je sais que cette peur n'est pas réelle et, la combattant, continue de m'avancer. Mais, alors que je m'approche du jeune homme, je vois une autre chose se former et s'approcher silencieusement de l'inconnue. Ni une ni deux, je me met à courir et hurle un «ATTENTION !!! » à l'attention de garçon. Mais il met trop de temps à réagir, si bien que, ayant accéléré ma course, je me jette littéralement contre lui pour le pousser dans l'eau -espérant qu'il n'y ait pas de rochets et que l'eau soit assez profonde pour qu'il ne s'éclate pas la tête contre le fond- et fait effet bouclier. Je sors mon fusil à pompe et tire une cartouche de gros sel sur l'esprit qui se volatilise en un cris effroyable.
J'attends quelques instants, les sens à l'affût pour voir s'il ne revient pas, avant de me tourner vers l'eau où le gamin est entrain de se maintenir à la surface. « Désolé, ton temps de réaction était trop lent» dis-je en lui tendant une main pour l'aider à remonter sur la passerelle. « Mais mieux vaut pour toi d'être mouillé que d'avoir ton âme arraché à ton corps, j'te le promet» dis-je, une fois le garçon sur le sol. «ça va ? » retirant mon manteau, je le passe autour de ses épaules et m'accroupis à sa hauteur. |
| | | | (#)Mer 17 Juil 2019 - 21:15 | |
| La ville déserte accueillait ma présence depuis ce matin. La journée de la veille avait été vraiment éprouvante. Une chevauchée sans fin. J'étais en fuite, en plus de ça. Quelle riche idée, de piquer le cheval d'un banquier. La veille, au matin, j'avais en effet repéré une magnifique jument à la robe noire, qui me paraissait assez robuste pour le désert. Son maître n'en faisait clairement pas le bon usage, selon moi. J'avais donc couru jusqu'à la jument alors que son propriétaire était dans le bar. Comme si de rien n'était j'avais ensuite détaché son filet de l'abreuvoir, et j'avais commencé à me détourner, l'air de rien. Malheureusement pour moi, le propriétaire du magasin, juste en face, fumait son cigare à ce moment là. Il m'avait vu. J'étais trop petit pour me jeter sur le dos de la jument. Alors, avant que les balle ne pleuvent, je partais en courant à travers les rues, tenant mon chapeau d'une main et le harnachement de la jument de l'autre. Dès que l'occasion se présenta, je grimpai sur le dos de la jument et éperonnai ses flancs. Derrière fois s'étaient répercutés un moment les échos des cris et des injures, mais les imbéciles ne m'avaient pas poursuivi longtemps. Content de mon méfait, je m'arrêtai bientôt dans le but de mieux équiper la jument. En effet, j'avais un moment galopé avec un paquetage vaguement accroché à l'épaule. Je prenais donc un moment de repos dans un coin désertique pour accrocher mes affaires sur les reins de la jument. Nous repartîmes de plus belle une fois l'affaire rodée. Voici donc la raison de ma présence dans cet endroit désert. Cette ville en ruines n'offrait rien de très intéressant. Je m'étais installé près du port dans le but de repérer un coin de pêche. Rien à l'horizon. Les poissons semblaient avoir eu peur du silence. La jument, que j'avais renommé Iphigénie, poussait de temps à autre quelques hennissements. Je la trouvais bavarde. Elle risquait de m'attirer des ennuis d'ici peu. Je vins la rassurer en flattant son encolure noire de jais. L'animal me rendit un regard plutôt inquiet. « Héé, ma belle. On part bientôt. Juste le temps de se réapprovisionner et on file. » Quelque chose ne me plaisait pas, dans ce lieu. Et puis, dernièrement, les histoires de fantômes et autres conneries de ce genre avaient pris de l'ampleur. Je détestais en entendre les échos. De nuit, je choisissais les endroits que je 'sentais' le mieux. Après avoir caressé ma jument une dernière fois, je décidai de m'approcher de l'eau. Arme à la ceinture, je contemplais l'horizon. Iphigénie hennit une fois encore, mais je n'y prêtai pas attention. « On s'en ira bientôt ma be- » « ATTENTION !!! » Mes yeux se braquèrent du côté du cri, et je dégainai mon arme. Une masse informe me percuta, et j'étouffai un cri. Je plongeai dans les eaux troubles. Je ne sortis la tête de l'eau que très rapidement après avoir plongé, alors que celui qui m'avait poussé dans l'eau se chargea d'éliminer un esprit frappeur. Ce dernier se volatilisa dans un cri terrifiant qui me laissa pantois. Je déglutis, abasourdi. « Désolé, ton temps de réaction était trop lent. » Je fis la grimace. Qu'allait-il faire, désormais ? Me piquer mon cheval ? Enfin, ce n'était pas vraiment mon cheval. C'était un emprunt à long terme. Ma main était toujours crispée sur mon arme, mais l'eau devait avoir mouillé la poudre. J'étais très agile avec un flingue, si bien que l'on me surnommait 'Taïpan', comme ce serpent agile dont la morsure était mortelle. Sans son venin, le serpent n'était rien. Sans mon arme, je n'étais qu'un gringalet haut comme trois pommes. L'homme me tendit la main et je grimpai sur la passerelle, les yeux pleins de méfiance. « Mais mieux vaut pour toi d'être mouillé que d'avoir ton âme arraché à ton corps, j'te le promet. » Je me hissai au sol, me baissai lentement pour récupérer mon chapeau. Iphigénie n'était pas loin, je pouvais encore courir vers la jument et partir plein galop. Ou filer tranquillement chercher le fusil que j'avais laissé accroché à la selle de cuir brun. « ça va ? » « Ça va. Je vais pas débagouler. », marmonnais-je. La tenue bleue foncée que j'arborais était trempée, de même que mes gants de cuir, que j'avais ôté. Après tout, si cet homme voulait ma mort, il m'aurait tiré dessus alors que j'étais encore dans l'eau. Le type qui se tenait devant moi, visiblement mon aîné, avait passé son manteau sur mes épaules. Un bref regard vers ma jument m'appris que cette dernière avait cassé une de ses rênes. « Pourquoi vous m'avez sauvé ? Z'auriez pu me laisser finir autrement. » C'aurait pas été une grande perte. Le manteau toujours sur les épaules, je me dirigeais vers la jument noire de jais, qui me scrutait l'air apeuré. Ma main se porta doucement sur ses épaules, puis sur son poitrail. Tout doucement, je détachai la rêne qu'elle avait emmêlé - la seule qui avait survécu à son agitation - et continuai de la rassurer de mes caresses. « Ma jument avait senti cette chose. La prochaine fois, je l'écouterai un peu plus. » Mes doigts me démangeaient d'attraper l'arme qui se trouvait accrochée à la selle sur le dos de la jument. Mais pour l'instant, je décidai de la jouer fine avec l'étranger. « Vous êtes de passage dans le coin ? » Je connaissais tous les chasseurs de primes des environs et sa tête ne me disait rien. « De la famille de la ville ? », lançais-je, le sourire au coin des lèvres. Pour ce qu'il en restait, de la ville... - :
Et tout de suite, un gif de Léo le chasseur de prime.
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| | | | (#)Jeu 18 Juil 2019 - 11:48 | |
| Ce fut une longue et dure journée et je n'ai qu'une envie : me jeter dans un lit miteux du seul hôtel de la ville qui commence à tomber en ruine. Je ne comptais pas sauver un pauvre gamin qui n'avait rien demander mais voilà où je suis maintenant : à devoir aider ce garçon que j'ai dû pousser dans l'eau car son temps de réaction était beaucoup trop court. Pendant qu'il est sous l'eau, j'en profite pour faire disparaître cet esprit afin de nous faire gagner du temps. Lorsque le garçon ressort de l'eau et se redresse sur le ponton, c'est dans un murmure d'agacement qu'il me dit qu'il va bien, qu'il ne va pas non plus débagouler, ce qui me fait pas mal sourire. Je l'observe ensuite se diriger vers son cheval qui n'est pas très loin de là. Rassurant l'animal, il fini par me demander pourquoi je l'ai sauver, car j'aurais pu laisse l'esprit en finir avec lui.
C'est un regard adamantin que je pose sur le jeune homme alors qu'il est entrain de démêler la seule rêne qui ait survécu à l'agitation de l'équidé « C'est vrai, j'aurais pu laisser l'esprit d'attaquer. Il t'aurait fait souffrir avant de t'arracher ton âme » j'hausse les épaules «mais ensuite j'aurais dû t'achever parce qu'un homme aussi jeune soit-il sans âme mais avec une arme est un danger public. Et je ne peux pas me permettre d'avoir des ennemis à mes trousses» dis-je avec mon calme légendaire avant de m'approcher du gamin et de l'animal. Le petit brun fini par dire que sa jument avait senti cette chose et qu'il aurait dû être plus attentif.
Avec un doux sourire, je passe ma main sur le chanfrein du cheval puis lui caresse la joue et les naseaux murmurrant des mots calmes et gentils « Les chevaux encore plus que tous les autres animaux ont un sens que nous ignorons» dis-je doucement «Ce sens a été développé grâce à leur instinct de survis mais ils parviennent à sentir des choses qui nous échappe » je souris à l'animal en passant ma main sur son encolure «Il faut toujours écouter les chevaux, ils nous apprennent autant plus de chose sur la vie que plus de chose sur nous-même » dis-je en passant de l'autre côté pour faire face au garçon.
Celui-ci me demande ce que je fais ici, si je suis de la famille de la ville «Je ne suis que de passage » dis-je en hochant doucement la tête « Je suis arrivé à Sydney il y a quelques mois » je soupire sous la réminiscence de mon passé «Et toi ? Tu es d'ici ? Tu saurais m'en dire plus sur l'histoire de ce village ? » demandais-je en regardant autour de moi, les sens en alerte au cas où les esprits ne reviendraient à la charge.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Lun 22 Juil 2019 - 2:42 | |
| J'étais trempé. Super, pour la nuit qui s'annonçait. Super, pour finir gelé. Comme si la peur ne suffisait pas à glacer mes os. La peur de finir bouffé par ces fantômes dont on chuchotait à peine la rumeur de l'existence, tant on avait peur de les attirer. La peur de sentir son âme se rétrécir ou s'étirer, disparaître on ne savait où. Dans une dimension parallèle, peut-être. Qui savait ? Personne n'en était revenu, de ces possessions que l'on disait atroces. Personne pour témoigner de la douleur, du soulagement, de tout autre chose peut-être, ressenti alors que sa conscience s'éteignait petit à petit. « C'est vrai, j'aurais pu laisser l'esprit d'attaquer. Il t'aurait fait souffrir avant de t'arracher ton âme » Je levai les yeux au ciel, posais doucement mon chapeau sur la croupe de ma jument à la robe de jais. Cette dernière ne broncha pas, calmée par ma présence et celle de l'inconnu à mes côtés. La veste resserrée sur mes épaules, je secouai doucement mes boucles dans l'espoir de les sécher avant la tombée de la nuit. Enfin, vu la chaleur ambiante, cela n'allait probablement pas être très compliqué. J'avais soudain bon espoir de ne pas mourir glacé par la nuit. « mais ensuite j'aurais dû t'achever parce qu'un homme aussi jeune soit-il sans âme mais avec une arme est un danger public. Et je ne peux pas me permettre d'avoir des ennemis à mes trousses » Je haussais les épaules. Le type parlait comme s'il était quelqu'un d'important. 'Pas se permettre d'avoir des ennemis à ses trousses', c'était la réplique de quelqu'un qui semblait avoir quelque chose de très important à accomplir. Pas d'un simple chasseur de primes. Moi, je m'en tapais, d'être poursuivi par des types qui voulaient ma tête. Je savais qu'ils pouvaient toujours courir, de toute manière. « Vous faites un truc important, pour pas vouloir être suivi ? », marmonnai-je, le ton las. Comme dans les vieilles histoires, il était peut-être parti à la recherche de sa fille, de sa femme, de qui que ce fut d'autre, pour les arracher des griffes des brigands.
« Les chevaux encore plus que tous les autres animaux ont un sens que nous ignorons » Ma jument, docile, appréciait les caresses. J'attrapai doucement la rêne cassée par ses mouvements brusques, détachai l'autre et tentai de rassembler les deux morceaux de cuir. « Ce sens a été développé grâce à leur instinct de survis mais ils parviennent à sentir des choses qui nous échappe » Je hochai la tête, bien d'accord. Ma belle Iphigénie avait senti le vent et avait donc voulu me prévenir de l'arrivée de la tempête. Je ne l'avais pas écouté. C'était probablement un ajustement à faire, entre nous. Nous devions apprendre à nous connaître, elle et moi. Nous apprivoiser. « C'est intelligent, ces animaux là. », murmurais-je doucement. J'avais un chien, avant. Un chien que j'avais dû tuer moi-même. Il avait la rage. Enfin, ce que j'avais identifié comme étant la rage. On en reconnaissait bien les signes. Ce pauvre clébard souffrait le martyr. Il avait même manqué de me mordre, dans ses derniers jours. Je m'étais résolu à abréger ses souffrances un matin de mai, à l'aube. Nous aimions l'aube, tous les deux. C'était notre moment préféré, pour jouer à 'vas chercher'. Les yeux un instant perdu dans le vague, je reportais à nouveau mon attention vers l'inconnu. « Il faut toujours écouter les chevaux, ils nous apprennent autant plus de chose sur la vie que plus de chose sur nous-même » « Je n'y manquerai pas. » L'envie de le remercier me brûlait les lèvres, mais mon ego gagna ce combat là.
Je m'aventurai peut-être sur un terrain glissant : celui de la raison de sa présence. « Je ne suis que de passage » Tout comme moi, dans ce cas. « Je suis arrivé à Sydney il y a quelques mois » « Sydney ? C'est loin. » Cela sous entendait qu'il devait être parti depuis longtemps. Ou alors, qu'il avait les moyens de voyager. « Et toi ? Tu es d'ici ? Tu saurais m'en dire plus sur l'histoire de ce village ? » Je regardai autour de nous. « Non. Je ne connais pas le coin, j'y faisais juste une halte avant que... ça ne m'attaque. » Quel était leur nom, d'ailleurs ? « Qu'est-ce qu'ils sont ? Tu m'as l'air bien renseigné sur le sujet. » Mon arme était toujours à portée de main, au cas où ce type - dont je me méfiais beaucoup - avait la soudaine idée d'abandonner son étrange gentillesse pour un peu plus de sauvagerie. Tout doucement, j'abandonnais la veste qu'il m'avait auparavant confié. « Ici, y'a rien. Je suis... Enfin, je ne m'arrête plus dans les villages. » C'était probablement dû au fait que ma gueule était placardée dans les rues de certaines des villes que je traversais. Pour certains shérifs, j'étais l'aide qui leur permettait de mettre la main sur les brigands du moment. Mais pour la plupart, j'étais surtout une tête de plus à faire tomber. J'étais utile, mais s'ils pouvaient me faire couler, je savais qu'ils n'hésiteraient pas une seule seconde. Ce n'était probablement pas une information à donner à mon interlocuteur. J'étais physionomiste - encore heureux, pour un chasseur de primes - et la tête du brun ne me disait rien. Soit les affiches n'avaient pas encore eu le temps de tourner, soit ce type n'était tout simplement pas recherché. Un type lambda qui avait une grande mission, ou un militaire ? Il fallait la jouer fine. « Merci pour le... l'aide. On ferait mieux de pas rester là. » Si le type était un bon tireur, j'avais peut-être aussi intérêt à faire un peu de chemin à ses côtés, même si je n'avais pas confiance en lui. Je vidais les cartouches trempées de mon pistolet de ceinture. Heureusement, il me restait encore le fusil que je trimbalais accroché à mon paquetage. « Au fait, c'est quoi ton prénom ? » Si sa tête ne m'était pas familière, peut-être son nom allait-il mieux me parler.
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| | | | (#)Jeu 1 Aoû 2019 - 15:12 | |
| Je baisse mon regard sur le gamin, scrutant son visage à la recherche d'une quelconque information s'il est quelqu'un de confiance ou non. Je n'ai pas pour habitude d'annoncer et d'expliquer mon « métier » à tout le monde. Un chasseur de fantôme auto proclamé n'est pas forcément au goût des habitants d'Australie. Et pourtant je ne vois pas pourquoi je lui mentirais, à ce gamin. Il n'a pas l'air très futé, s'il fait quoique ce soit de mauvais, je saurais facilement l'éliminer. «Chasseur de fantôme » répondais-je sobrement «J'aide à délivrer les uns et les autres des différentes possession et … ma chasse m'a emmené dans ce village » dis-je, mystérieux, en regardant autour de moi «je suis persuadé que quelque chose se trame ici, mais je ne saurais pas encore te dire quoi » avouais-je, avant de l'observer rassurer sa jument et lui expliquer à quel point ces animaux sont intelligent et sensible. Il me le confirme et je ne répond qu'avec un nouveau sourire.
Au final, je lui demande de plus amples informations sur ce village dans lequel nous nous trouvons mais il n'en sait pas plus que moi. Grimaçant, j'ai du mal à caché ma frustration et dévie le regard, mon esprit tentant d'analyser les entourages. C'est donc, sur un ton quelconque que je réponds que je viens de Sydney avant d'hausser les épaules à la naïveté du gamin «je viens de France à la base » dis-je en reposant mon regard sur le petit brun « D'une famille noble qui a été décimé suite au départ de ma sœur jumelle» Jeanne, ma douce Jeanne. Mon cœur, mon amour, ma moitié d'âme. «Elle s'est enfuit de la maison il y a plusieurs années lorsque Père voulait la vendre en mariage à un riche héritier d'une autre famille » j'hausse les épaules «Je me suis enrôlé dans la marine nationale française il y a trois ans et nous avons débarqué à Sydney il y a 2 mois où j'ai tout simplement déserté et ...voilà. » j'hausse les épaules, passant une main sur le naseau noir et soyeux de l'animal.
Je fini par me redresser et, remettant mon chapeau en place sur ma tête, j'indique silencieusement au gamin de me suivre. Mais celui-ci ne semble pas décidé de ce faire et, après m'avoir remercier -ce à quoi je répond par un signe de la main – il me demande mon nom et mon prénom «Thomas Beauregard » indiquais-je sobrement « Et toi ?» demandais-je. J'hoche la tête lorsqu'il se présente à son tour puis indique le village « Vient avec moi, on va se mettre en sécurité dans l'hôtel là-bas. Tu pourras mettre ta jument avec mon Thundercloud qui a trouvé refuge dans l'écurie du village» expliquais-je «Et je pense qu'il va falloir que tu sèches ces affaires, les températures sont froides ici pendant la nuit » tout en parlant je me met en route vers le dit hôtel dans lequel j'ai réservé une chambre.
@Léo Ivywreath |
| | | | (#)Dim 20 Oct 2019 - 1:00 | |
| Chasseur de fantôme. Pas le genre de métier dont on entendait souvent parler. J'avais entendu des légendes à propos de ces chasseurs, que je n'avais jamais vraiment considérées comme importantes ou ayant une quelconque part de vérité. En fait, je n'en avais tout simplement jamais rencontré. Tout semblait trop... mystique. Moi, je chassais les vivants, pas les morts. Et si les morts venaient à me chercher des noises, je trouvais toujours un moyen de me tirer des pires mauvais pas. « Je suis persuadé que quelque chose se trame ici, mais je ne saurais pas encore te dire quoi » Je hochai vaguement la tête. Quelque chose se tramait toujours, par ici, ces derniers temps. On n'était jamais sûrs des endroits dans lesquels on dormait.
L'homme m'expliqua ensuite une partie de son passé. Je m'efforçai d'essorer mes affaires trempées en l'écoutant parler de la France, de l'armée, de toutes ces choses auxquelles je n'avais absolument jamais pris part. Qu'il ne soit plus un membre à part entière de l'armée me facilitait grandement la vie. Parce que je ne voulais aucunement terminer entre les barreaux, ou pire, entre quatre planches. Nous étions probablement au même niveau, s'il était déserteur. Lui aussi, devait être recherché. Qu'allait-il faire, comment allait-il réagir, s'il apprenait que mon visage était placardé partout en ville ? Peut-être le savait-il déjà. J'avais espoir qu'il n'en tiendrait pas rigueur. « Thomas Beauregard » Je hochai la tête. « Et toi ? » « Léo. » Pas de nom de famille; je le détestais. Et c'était plus d'indices à laisser traîner dans les environs. Moins il en savait, mieux c'était. S'il venait à parler, le prénom "Léo" n'aiderait pas beaucoup ceux qui allaient l'entendre. Sauf s'ils étaient à ma recherche, bien sûr. « Vient avec moi, on va se mettre en sécurité dans l'hôtel là-bas. Tu pourras mettre ta jument avec mon Thundercloud qui a trouvé refuge dans l'écurie du village » Et si c'était une ruse ? Et si je me retrouvais effectivement derrière les barreaux en le suivant ? Assurément, c'était une technique que j'avais déjà utilisé pour attraper des fugitifs particulièrement malins. Malgré tout, j'attrapai la bride de ma jument et pris le pas. Je me sortais toujours des traquenards. Cette fois-ci n'allait pas être une exception à la règle. « Et je pense qu'il va falloir que tu sèches ces affaires, les températures sont froides ici pendant la nuit » Je ne ponctuai sa remarque que de silence.
Nous arrivâmes sans embûches aux portes d'un hôtel plutôt miteux. Après avoir laissé ma jument aux soins d'une jeune fille blonde comme les blés - et visiblement troublée par notre compagnie - nous nous dirigeâmes vers le hall d'entrée, où nous fûmes accueillis par un petit homme trapu à la chevelure clairsemée - voire inexistante. « Messieurs. » lança-t-il d'une voix visiblement trop aiguë pour son physique. « Il vous reste des chambres ? » « Toujours, messieurs, toujours ! » Nous laissâmes une somme à notre hôte, qui nous regarda filer du côté des chambres sans nous lâcher du regard. « Ce type était bizarre. Ils ne doivent pas avoir beaucoup de monde. Ils étaient trop surpris de nous voir débarquer. T'as vu la fille ? » Elle avait tiré une de ces têtes !
La chambre était aussi miteuse que l'hôtel le laissait présager. Visiblement, elle n'avait pas été ouverte depuis des lustres. « Je serais plus tranquille si on montait la garde tour à tour, pendant la nuit. Cet hôtel me semble vraiment pas net. » Le type m'avait regardé avec vraiment trop d'insistance. Après avoir posé mes armes non loin de ma portée, je retirai mes habits trempés. « Qu'est-ce qui t'a attiré par ici, alors ? Juste des rumeurs ? Y'a pas l'air d'y avoir beaucoup de monde, par ici. Je suis pas sûr que tu sois bien payé pour en chasser les indésirables. » |
| | | | (#)Mar 31 Mar 2020 - 10:42 | |
| Je ne sais pas pourquoi j'ai sauvé la peau de ce gamin. Il n'est qu'un être vivant banal dans ce monde de merde. Une âme vivante de plus ou de moins, quelle différence cela peut-elle faire dans cet univers de désolation ? Alors que je l'observe cajoler son cheval, je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de le laisser crever, peut-être aurait-ce été plus judicieux afin qu'il ne meurt pas plus tard dans d’atroce souffrance ? Mais ces pensées sont très rapidement mise en second plan lorsque le petit brun se présente comme étant un certain léo avant de retomber dans le silence et me suivre simplement.
Nous nous dirigeons ensemble vers l'hôtel où je laisse le gamin s'occuper de la réservation avant de le suivre vers notre chambre. Une fois à l'intérieur, je referme la porte derrière nous et fait le tour de la maigre demeure qui ne présente qu'un lit que je laisserais au gamin. En silence, j'amorce le rituel pour protéger la pièce d'éventuelle pénétration de fantôme durant la nuit, scellant les fenêtres et les portes avec du gros sel avant de retirer mon manteau et l'accrocher au dossier de la chaise, soufflant enfin, plus détendu.
« Je prend le premier quart» déclarais-je en attrapant mon fusille à pompe afin de vérifier le chargement « Et non, les habitants ici ne voient pas beaucoup d'étrangers» précisais-je, me rappelant subitement de la déclaration de Léo lorsque nous sommes montés dans les chambres. «La paranoïa à en parti détruit ce village » reprenais-je en posant le fusille sur mes genoux, relevant mon regard sur Léo. «Je n'ai pas été attiré par ici » précisais-je ensuite d'un ton las « Je ne suis ici que de passage et je me dirige vers Brisbane. » je grimace et hausse les épaules, m'adossant au dossier « Ma sœur est là-bas » c'est tout ce que je lui dirais.
«Tu devrais venir avec moi » reprenais-je subitement après une ou deux minutes de silence «Brisbane est une grande ville, j'ai entendu dire qu'elle était encore quasiment entière et debout en sa totalité. Tu trouveras facilement du travail là-bas » et je dirais pas non plus non à un peu de compagnie, que j'ajoute dans ma tête «La route sera longue, on est a plus ou moins une semaine à cheval, et surtout dangereuse car nous allons traverser des plaines de désolations et croiser la route de nombreux fantômes. » je plante mon regard dans celui du jeune homme « ça te dit ?» un demi sourire malicieux vient étirer la commissure de mes lèvres, bien curieux de connaître sa réponse.
@Léo Ivywreath
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| | | | (#)Mar 31 Mar 2020 - 11:43 | |
| L'homme prend le premier tour de garde, ce qui soulage les talons bouillants de Léo. Le jeune homme n'en peut plus de se tenir debout et ses muscles fourbus le supplient de trouver une couche sur le champ. « La paranoïa à en parti détruit ce village. » Tout en retirant ses guenilles, le jeune homme écoute son aîné, qui lui décrit le village somme toute glauque et peu accueillant. « Je ne suis ici que de passage et je me dirige vers Brisbane. » « Brisbane. », qu'il répète dans un murmure. Ce n'est pas la porte à côté. « Ma sœur est là-bas. » Alors, c'est évident. Le plus âgé s'y rendra, avec ou sans Léo.
Le silence se fait, dans la chambre, alors que Léo vient s'échouer sur un des lits aux draps mangés par les mites. « Tu devrais venir avec moi. » Le demande le surprend, mais c'est vrai qu'il n'a rien à faire ici. « Brisbane est une grande ville, j'ai entendu dire qu'elle était encore quasiment entière et debout en sa totalité. Tu trouveras facilement du travail là-bas. » La monnaie sonne aux oreilles du jeune homme, qui ne peut retenir un sourire. Bien évidemment, qu'il voudrait du travail. Comment cracher sur l'opportunité ? Thomas n'a pas le temps de prévenir Léo du danger qui les attend sur la route que le jeune homme est de nouveau redressé. « Et bien, si tu as besoin d'un dignitaire ou d'un parlementaire, je serai ton homme. », s'amuse le gosse, en sautant sur ses pieds pour tirer une révérence bien basse. Bien sur, il n'occupe aucune de ces fonctions, trop rustre pour n'être ne serait-ce que responsable d'un mètre carré de terrain sablonneux. Les responsabilités ne sont pas son fort, au jeune homme. Il n'occupera jamais de haut-rang, et surtout pas celui d'un homme d'état. Pour autant, il n'est pas un couard. Alors, la main tendue, il accepte la proposition. Ce n'est que lorsque ses doigts se retrouvent contre ceux que Thomas que le jeune homme prononce les mots qui scellent les aventures de nos deux compères :
« Marché conclu. »
En route pour l'aventure. |
| | | | | | | | Carry on my wayward son || Léo |
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