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 joamie + dreams come true

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Message(#)joamie + dreams come true EmptyLun 22 Juil 2019 - 16:01

DREAMS COME TRUE
spend your life, bracing for the crash land
You forget, baby it's a dreamland
A peine Louise avait-elle commencé à geindre que sa mère se levait automatiquement, à l'affût du moindre bruit à longueur de journée, pour voir ce dont elle avait besoin. Elle ne dormait pas beaucoup de base et surtout, elle adorait être dans les bras de quelqu'un. Souvent, afin de ne pas réveiller Jamie, elle sortait de la chambre afin de la bercer, de la dodeliner jusqu'à ce que ses pleurs s'apaisent. Un mois était passé pour qu'elles fassent connaissance, et pourtant, la petite blonde avait toujours ce sentiment d'étrangeté avec elle. C'était différent. Elle ne l'aimait pas moins, ni plus que Daniel. Il s'agissait toujours de ce même amour inconditionnel. Joanne la trouvait sublime, elle adorait son énergie bien que Jamie et elle en faisaient les frais en se réveillant régulièrement au cours de la nuit. Ses congés de maternité étaient plus que bienvenus, car elle n'avait pas eu l'occasion de véritablement se reposer depuis plusieurs mois. Daniel allait un petit peu moins à la crèche que lorsqu'elle travaillait, histoire qu'il puisse également s'habituer à être un grand frère. Et lui aussi, mine de rien, découvrait qu'être grand frère n'avait pas que de bons côtés. Louise étant encore très petite, elle dépendait totalement de ses parents et lui avait l'impression parfois d'être un peu mis à part. Ce qui expliquait le fait qu'il devienne également un véritable pot de colle et fasse ses premières crises de jalousie. Un processus normal, dirait-on, mais certainement au niveau supérieur pour les Keynes. Il suffisait de connaître un petit peu leurs parents pour ne pas être surpris que les petits se montrent également possessifs. Elle songeait à tout cela en gardant Louise dans ses bras. Elle ne lui semblait jamais véritablement paisible. Ou du moins, pas autant qu'elle ne l'était une fois que son père la blottissait tout contre elle. Joanne était heureuse qu'ils aient déjà un lien si fort, tous les deux. Jamie ne s'en détachait pas et c'était souvent dans ces moments là que Daniel, bizarrement, demandait à avoir l'attention de son géniteur également. Et ce n'était que le début. Une fois que Louise s'était enfin rendormie, Joanne la reposait délicatement dans son berceau avant de retourner dans son propre lit, à venir se blottir à son tour contre Jamie pour rapidement sombrer dans un profond sommeil. Quand elle se réveillait, il y avait déjà de l'animation dans la maison, le jour était déjà levé. Et Jamie n'était plus dans le lit. Elle mentirait si elle disait que les matins où ils pouvaient encore traîner au lit autant qu'ils le désiraient ne lui manquaient pas. Elle se permettait tout de même de prendre quelques minutes supplémentaires pour émerger, s'étirer. Sa cicatrice lui tirait encore de temps en temps et Jamie n'avait toujours pas idée à quoi elle pouvait bien ressembler. Les mêmes complexes étaient revenus à la charge que ce n'était le cas après la mise au monde Daniel. Mais peut-être que cette fois-ci, c'était un peu plus compliqué pour elle. Certes, la césarienne était une nécessité pour le bien de tous. Joanne en avait pleinement conscience. Elle ne pouvait s'empêcher de le vivre comme une sorte d'échec, mêlé à cette frustration de ne pas avoir pu avoir un premier contact avec elle tout de suite après l'intervention. Joanne n'en parlait pas, se disant que ce malaise n'allait être que passager, que cette émotion étrange n'était que transitoire. "Les voilà, mes trésors." dit-elle une fois qu'elle rejoignit sa famille au salon. Sans surprise, Jamie avait la petite dans les bras, Daniel assis juste à côté de lui avec l'un de ses jouets. La jeune femme s'installa sur le côté de Jamie encore disponible et se permit de l'embrasser avec tendresse. "Je ne t'ai même pas senti sortir du lit quand tu t'es levé." reconnut-elle en déposant sa tête sur son épaule. Ses yeux se rivaient directement sur Louise, qui avaient les paupières closes, sereine au possible. "Elle a toujours l'air si paisible quand elle est dans tes bras. Elle ne bouge pas d'un pouce." dit-elle tout bas pour ne pas perturber le sommeil de sa fille. "Et toi, tu es totalement tombée sous son charme." dit-elle en relevant la tête avec un sourire amusé, sa main venant caresser sa joue avant de lui voler un nouveau baiser. "Je vais finir par être terriblement jalouse." dit-elle sur le ton de la plaisanterie. Tout le monde s'acclimatait à ce nouveau membre de la famille, c'était aussi le cas pour les chiens, qui étaient encore bien perplexes par ce tout petit être. La maison commençait définitivement à se faire bien petite pour y abriter autant d'âmes, ce qui ne faisait qu'agrémenter la hâte de voir l'avancée de la construction de leur nouvelle demeure. Joanne restait un moment bien songeuse, hésitant à discuter de ce qui la travaillait depuis l'accouchement. De ce sorte de mal-être qu'elle peinait même à définir. "Tu sais, cette nuit, quand je la berçais..." commença-t-elle alors. Au beau milieu de sa phrase, elle marquait une brève pause, changeant subitement d'avis. "... Je me suis rappelée que nous ne nous étions pas encore pris le temps de lui trouver un parrain, et une marraine." Ils restaient bien loin des principes religieux, mais ils tenaient à définir une personne ayant cette figure importante pour l'enfant. Un autre référent, quelqu'un à qui ils seraient prêts à leur confier leur deuxième plus beau trésor. Et c'était aussi un excellent moyen pour Joanne de se plonger dans des idées noires qui n'avaient pas peut-être pas lieu d'être.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyMar 13 Aoû 2019 - 12:48

C’était le petit jour, lorsque Louise s’était mise à hurler sa faim à plein poumons. A la manière dont Joanne était profondément endormie, j’avais compris qu’elle s’était chargée de la petite les fois précédentes, au cours de la nuit. Le sommeil la rattrape désormais, et ses yeux restent clos malgré les pleurs du bébé. Alors je m’arrache du lit, tous les muscles crispés et mes vieux os rouillés s’activant doucement au bord du matelas, puis pas après pas que j’effectue jusqu’au couffin, pieds traînants sur la moquette. Louise bat des bras et des jambes au fond du berceau installé dans la suite conjugale pour les premières semaines. Une séparation en douceur après avoir été arrachée à sa mère avec qui elle avait partagé neuf mois. Notre présence la rassure, mais cela ne vaut jamais le moment où nous la prenons dans nos bras pour la bercer. La magie des bras de papa, j’entends à nouveau à chaque fois qu’elle se calme à mon contact. Alors elle se laisse aller, de tout son poids, mains et pieds tombant mollement et sa tête tout près de mon coeur, joue écrasée sur mon torse. L’heure du biberon a sonné.
En ouvrant la porte de la chambre, mon regard se baisse sur la petite silhouette de Daniel prêt à toquer. Il frotte ses yeux fatigués de ses poings, armé de son doudou. Les joues rougies par un réveil brusque, il renifle, retient un hoquet de frustration. Pas facile d’avoir une petit soeur, ça non. Délicatement, je referme la porte et laisse Joanne dans la chambre terminer sa nuit. Elle est la seule qui le pourra, ici.
Accroupi devant Daniel, je dépose un baiser sur son front. "Je sais, je sais…" je murmure à voix basse, rassurant. Les yeux du bonhomme ne quittent pas la masse humaine en couche dans mes bras, un peu mauvais. Il l’aime, ça oui. Il l’aimerait encore plus s’il la laissait dormir. "Est-ce que ça ira mieux si Papa te prépare un bon petit déjeuner ?" je propose avec enthousiasme, espérant que la perspective de gaufres chaudes suffisent à le consoler -et même gagner un sourire. Mais à l’inverse, Danny secoue vivement la tête de gauche à droite. Au final, c’est moi qui pouffe doucement. "Non ?" Il confirme. Rien, absolument rien au monde ne pourrait arranger cette matinée fichue, semblait dire tout son corps dépité. "Bah Papa t'en fera un quand même, et tu m'en diras des nouvelles." Direction la cuisine où il m’emboîte le pas, traînant ses chaussons à la façon de son paternel mal réveillé.

Le générique du film commence à peine que Daniel lance un “Encore !” chocolaté, barbouillé du bout du nez et d’un bout à l’autre de ses joues. Finalement, les gaufres avaient fait leur effet. Louise s’est assoupie sur moi après son premier repas lacté de la journée, avant de s'époumoner sur une alerte couche pleine, pour mieux se rendormir ensuite. Sans aucune volonté de risquer de contrarier son frère, et par amour pour la paix qui s’est installée dans le salon depuis que Notre Terre y a résonné de manière bien trop familière, je me saisis de la télécommande du bout des doigts et relance Vaiana. Ma tête se laisse tomber sur le haut du dossier du sofa dans un soupir las. Mes yeux se ferment, mais je ne m’assoupis pas. Je me concentre uniquement sur la respiration de Louise, son poids et sa chaleur sur mon ventre. Je ne sais si elle apaise mes pensées ou les rend bien trop occupées pour songer à quelque souci qui hanterait habituellement mon quotidien. Cette bulle, avec elle, est une parenthèse salvatrice dans le carnage en devenir de ma vie. Un moment dont je ne profiterais jamais assez.
J’ouvre un oeil et hausse un sourcil lorsque Joanne fait son apparition dans le salon. "Je ne t'ai même pas senti sortir du lit quand tu t'es levé." Elle s’assied près de moi. "Alors c'est la seconde diffusion de Vaiana ou l'assoiffée du biberon qui t'ont réveillée ?" je demande avec un sourire en coin, déjà usé par la matinée dont elle devine ainsi le programme. Je n’ose même pas imaginer l’ampleur des cernes qui creusent certainement mon visage actuellement. Le lot de tous les heureux parents d’un nouveau né. "Elle a toujours l'air si paisible quand elle est dans tes bras. Elle ne bouge pas d'un pouce." Ma tête roule, mon regard descend vers le bébé, désormais imperturbable, et son irrésistible frimousse. "Et toi, tu es totalement tombée sous son charme." Mon pouce caresse le haut de son crâne légèrement chevelu. Louise soupire d’aise. "Comment ne pas l'être, hm ?" Après tout, elle est parfaite. “Je vais finir par être terriblement jalouse." plaisante Joanne. "Tu peux. C'est la nouvelle femme de ma vie." je réponds avec la même intention, happé par la contemplation de notre fille, à n’en pas remarquer le retour du refrain de Notre Terre qui aurait fait saigner mes oreilles de détresse. Il n’y a éventuellement que Joanne pour récupérer mon attention. "Tu sais, cette nuit, quand je la berçais…  Je me suis rappelée que nous ne nous étions pas encore pris le temps de lui trouver un parrain, et une marraine." J’acquiesce, quelque peu surpris que, d’une part, nous n’ayons en effet nommé personne pour cette responsabilité, et d’autre part, que la jeune femme ait pu y penser au milieu de la nuit -mais l’obscurité et le silence laissent bien de la place aux réflexions internes. "C'est vrai… peut-être que… - Papa, soif." Daniel nous interrompt sans y mettre les formes. "Pardon ?" Il leva son intense regard bleu vers moi, demeura silencieux un moment, fit mine de ne pas comprendre ce que j’attendais de lui jusqu’à ce que son sourire polisson ne le trahisse. " 'Teuplait." babille-t-il finalement. Ravi d’avoir l’opportunité de me dégourdir les jambes après plus de deux heures à jouer au matelas humain, je confie Louise à sa mère et quitte le sofa pour la cuisine où je remplis la gourde d’eau de Daniel. “Tu songeais à quelqu’un en particulier ?” je reprends depuis le bout opposé du living. J’en profite pour déposer une gaufre mise de côté pour Joanne sur une assiette que je lui porte par la même occasion. Le filou souffle un "Merci" discret et distrait. J’échange la gaufre contre Louise, permettant à Joanne de manger un bout. "You're welcome." je réponds sur l’air de l’une des chansons phare du film d’animation en passant une main dans ses cheveux bruns. Voilà que je commence à avoir plus souvent des mélodies issues de Disney que de mes propres CDs.

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Message(#)joamie + dreams come true EmptySam 17 Aoû 2019 - 23:15

DREAMS COME TRUE
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Le don de soi lorsque l'on devenait parent dépassait l'entendement. Les Keynes s'en étaient rapidement rendus compte lors de la naissance de leur premier enfant, c'en était que plus vrai quand la deuxième était venu complété cette image de famille parfaite. Le manque de sommeil, le rythme de vie qui était dirigée par les besoins de leurs progénitures. Les grasses matinées et weekends tranquilles n'étaient vraiment plus à envisager, ils étaient désormais remplacés par des nuits animées et des réveils aux aurores. Et malgré tout, il ne fallait pas manquer d'énergie pour occuper ces deux petites bouilles adorables, demandant beaucoup d'attention et d'affection de la part de leurs parents. Peut-être encore plus que d'autres enfants. Joanne les aimait plus que tout, elle serait prête à sacrifier sa vie si c'était pour sauver la leur. Mais il y avait des jours où elle rêverait d'avoir vingt-quatre heures uniquement avec Jamie, à l'avoir juste pour elle très jalousement. Une envie qu'elle gardait pour elle, pensant que c'était irréalisable et qu'il fallait de toute façon attendre que Louise ne grandisse pendant quelques années avant d'envisager quoi que ce soit. Leur vie de couple était dense, fulgurente, intense, et les voilà largement assagis. Quand elle y pensait, Joanne était amusée, ça la faisait toujours sourire, non sans un brin de nostalgie. "C'est l'absence de mon mari à côté de moi dans le lit." lui répondit-elle avec un large sourire avant de lui voler un baiser léger. La fatigue se lisait déjà sur leur visage, alors que la journée ne faisait que commencer. La petite blonde glissait délicatement ses doigts dans les cheveux de son époux, afin de lui offrir un léger massage du cuir chevelu dans l'espoir de lui donner du courage et un peu de répit avant d'entamer totalement cette nouvelle journée. Jamie restait totalement subjuguée par la beauté de sa fille, peinant à détacher son regard de cette adorable petite bouille. S'il le pouvait, il la porterait à longueur de journée, il la garderait auprès d'elle autant que possible. Joanne avait déjà une maigre idée de son attitude lorsque Louise fera fureur auprès de la gente masculine (ou féminine) et quand les premiers petits copains feront leur apparition. Ils en étaient encore loin, bien loin, mais y songer l'amusait également. Quoi que ce moment pourrait survenir bien plus vite que prévu. Joanne n'avait absolument pas vu les trois dernières années passées et voilà que son premier bébé était fin prêt pour l'école maternelle. Une séparation assez difficile, mais qui gonflait le torse de la jeune femme de la plus belle des fiertés. "Eh bien, tu as tout gagné. Je suis terriblement jalouse." lui répondit-elle avec un léger rire. Il y avait certainement un peu de vérité dans ses paroles. Il fallait reconnaître, en toute modestie, que Louise était vraiment un beau bébé. On ne lui trouvait que peu de défauts globalement, si ce n'est le besoin constant d'être portée, lovée par l'un de ses parents. Daniel était aussi un pot de colle dans son genre, mais il avait une sacrée concurrence désormais avec sa petite soeur. Daniel préférait alors se concentrer sur son film d'animation préféré, qu'il adorait faire tourner en boucle (et faire tourner ses parents en bourrique par la même occasion). Joanne abordait un sujet qui n'avait pas encore été souligné depuis la naissance de leur petite dernière, et qui, pourtant, leur tenait beaucoup à coeur. Ils n'avaient en effet pas encore déterminé de parrain et de marraine. Un titre à prendre sans tenir compte de sa caractéristique religieuse, loin d'eux cette idée. Ce début de conversation fut interrompu par leur fils aîné, manifestant sa soif. Jamie le recadrait rapidement pour qu'ils puissent entendre une formule de politesse. La petite blonde récupérait sa fille avec délicatesse. Pendant quelques secondes, elle s'agitait un peu dans son sommeil. Joanne avait peur que l'échange ne l'ait trop perturbée et qu'elle se réveille par ce petit changement d’atmosphère. Ce n'était qu'au moment où Jamie revenait de la cuisine qu'elle se calmait.  "Merci beaucoup." dit Joanne en le voyant arrivée avec son petit-déjeuner, un sourire amoureux aux lèvres. Le brun récupérait sa fille afin de pouvoir laisser sa mère manger un bout. Elle réfléchissait à la réponse qu'elle pouvait fournir à Jamie tout en avalant une bouchée de gaufres, peu certaine que la première personne qui lui vienne en tête lui convienne. "De but en blanc, j'aurais pu dire Sophia..." finit-elle par exprimer avec hésitation, la fin de sa phrase laissant comprendre qu'il y avait un mais qui n'allait pas tarder à sortir de sa bouche. "Mais ça ne fait pas si longtemps qu'elle est revenue, et même si je ne doute pas de ses paroles, il y a cette partie de moi qui attend quelque chose d'elle. Quelque chose qui me conciliera au fait que cette fois-ci, elle restera pour de bon." Elle baissait la tête, presque honteuse de penser d'elle de cette façon. Elle l'adorait, mais cette rancoeur bien placée avait la peau dure. "Elle aurait fait une marraine merveilleuse, ça je n'en doute pas." La confiance qu'elle portait autrefois en la belle rousse était effritée, rouillée. Il allait falloir du temps pour tout consolider. L'entourage proche de Joanne était restreint, ce n'était un secret pour personne. "Je n'ai pas envie de choisir quelqu'un à défaut, ou parce que nous avons ce sentiment d'obligation de nommer telle ou telle personne pour faire les choses bien, mais... C'est peut-être triste à dire comme ça, mais il n'y a vraiment pas beaucoup de personnes qui me viennent en tête." Ses amis les plus proches étaient Rhett, Sophia, et Hassan dans une autre mesure. Le fameux quatuor. Les années avaient sacrément éreinté leur amitié, ce qui faisait que Joanne ne se voyait pas avoir l'audace de leur demander de porter un tel rôle. Et Jamie n'approuverait certainement pas non plus. "Rien ne nous oblige à avoir une réponse dès aujourd'hui non plus, rien ne presse." Et aux dernières nouvelles, ni Jamie ni elle n'avaient prévu de mourir dans les temps prochains. "Et toi, tu avais quelques idées ?" finit-elle par lui demander, se demandant s'il avait de son côté des noms qui lui venaient bien plus spontanément en tête. Joanne finissait de manger tranquillement sa gaufre, ce qui lui suffisait amplement en guise de petit-déjeuner, avant de poser l'assiette sur la table basse. L'un de ses doigts caressait délicatement l'un des tout petits pieds de sa fille, toujours lovée dans les bras de son père, imperturbable en sa présence. "Nous lui trouverons quelqu'un. Et si personne ne veut, elle saura user de son charme pour en convaincre quelques uns." dit-elle avec un léger rire. "Du moins, si elle a le même sourire charmeur de son père, on trouvera sans soucis." Joanne adorait toujours autant glisser des compliments pour Jamie, autant qu'elle le pouvait. Elle adorait le voir gêné. Pourtant, il savait qu'il était beau, qu'il s'habillait bien, et il en avait fait déjà craqué plus d'une. Et pourtant, le verbaliser le gênait toujours un peu. "J'avoue que j'ai bien plus hâte que la maison soit finie que de lui trouver un parrain et une marraine." lui confessa-t-elle avec un léger, ne parlant jamais bien fort pour ne pas perturber la sieste de la petite et le film du plus grand. Joanne avait hâte de voir les pièces être peintes et décorées selon leurs goûts, et d'y ajouter quelques touches de personnalité. Aussi, il fallait reconnaître que maintenant que Louise était belle et bien là, le manque de place commençait à se faire ressentir. Huit âmes partageaient désormais ce toit, après tout. "On pourrait aller y faire un tour, d'ailleurs, dans la journée, histoire de voir comment ça avance. Cette après-midi, par exemple." suggéra soudainement Joanne avec enthousiasme, après avoir jeté un oeil à l'extérieure. Un temps plutôt maussade.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyMar 3 Sep 2019 - 23:44

En tant que personnes attachées aux traditions, la question du parrain et de la marraine de notre fille se pose bien évidemment, et même de manière primordiale. Cela est également un point nécessaire à notre tranquillité d’esprit, de savoir exactement qui sera chargé de s’occuper de nos enfants si nous venions à disparaître subitement. Si dans mon cas la probabilité me paraît accrue, je n’écarte pas que les problèmes de santé qu’est susceptible de rencontrer Joanne puissent également l’effacer du tableau du jour au lendemain. Une pensée peut-être pessimiste, mais réaliste, à mes yeux, après m’être rendu tant de fois à l’hôpital de la ville, comme patient et comme visiteur. Rien ne sert d’écarter ces hypothèses par crainte de formuler des faits anxiogènes. Il serait bien plus irresponsable de ne pas y songer, au contraire. "De but en blanc, j'aurais pu dire Sophia, confesse la jeune femme concernant sa propre sélection de candidats à ce titre. Mais ça ne fait pas si longtemps qu'elle est revenue, et même si je ne doute pas de ses paroles, il y a cette partie de moi qui attend quelque chose d'elle. Quelque chose qui me conciliera au fait que cette fois-ci, elle restera pour de bon." Je grimace, lèvres pincées. Je ne suis plus certain que la Sophia qui est réapparue dans la vie de Joanne soit tout à fait la même que celle dont j’avais fait la connaissance le soir de notre rencontre au musée. Je crains qu’elle la déçoive à nouveau, bien sûr, en disparaissant à nouveau ou en se montrant sous un jour qui ne plairait pas à ma femme. Et je ne veux pas que la marraine de ma fille soit source de risque. "Je sais que c'est ton amie, et je ne veux pas t'offensser, tu sais que je l'apprécie, mais je n'ai pas vraiment assez confiance en elle. Sophia t'as laissé sans nouvelles pendant des années. Je ne veux pas de quelqu'un capable de ça pour Louise." Mais l’entourage de Joanne est réduit, et ceux qui m’apprécient parmi ses proches ne comptent sur les doigts d’une main. Il n’est donc pas aisé de piocher dedans pour trouver quelqu’un à qui donner cette responsabilité. "Et toi, tu avais quelques idées ?" demande-t-elle à son tour. N’ayant pas pris le temps d’y songer plus tôt, bien trop absorbé par les premiers moments de ma fille dans le foyer, je scanne rapidement mon propre entourage à la recherche de candidats potentiels. "Il y a Jon, et Vee.” Dans le cas où nous ne voudrions pas nous tourner vers les mêmes parrain et marraine que ceux que nous avions choisis pour Daniel. “Au moins si on disparaît notre fille sera toujours stylée." Et tout le monde sait que si pleurer en Chanel n’est pas forcément confortable, il faut au moins ça pour ne pas avoir l’air totalement dévasté. "Je pense que c'est moins une question de convaincre quelqu'un que de réussir à en trouver un qui nous convienne." je conclus, pensant que, au final, nous ferions aussi bien de tout simplement faire à nouveau appel à Jodie et Ezra.

Daniel est totalement absorbé par son film, si bien qu’il en oublie de boire le verre d’eau qu’il est allé me faire chercher -uniquement pour attirer l’attention, je soupçonne. La conversation des grands s’adapte donc au son de la télévision, et ceux des petits ronflements de Louise lovée dans mes bras. "J'avoue que j'ai bien plus hâte que la maison soit finie que de lui trouver un parrain et une marraine, reprend Joanne. On pourrait aller y faire un tour, d'ailleurs, dans la journée, histoire de voir comment ça avance. Cette après-midi, par exemple." L’idée n’est pas pour me déplaire, d’autant que je ne me suis pas rendu sur le chantier depuis la naissance de notre fille alors que j’avais pour habitude d’inspecter l’avancement de la construction régulièrement. "Bien sûr, si tu veux." j’approuve sans hésitation. Ce projet, nous l’avons depuis plus d’un an, mais nos demandes spécifiques et notre sens du détail ont finalement donné forme à un projet plus complexe qu’une simple maison. "Il y a du retard, je précise, afin que Joanne ne soit pas complètement déçue de l’état actuel de la concrétisation de notre vision. Les inondations de cet été ont remis en question la structure de beaucoup de chantiers. Mais Murray m'a assuré que nous devrions pouvoir emménager l'hiver prochain." Ce qui ferait une durée totale d’un an et demi de travaux, d’investissement, de patience. Encore un an ici, à l’étroit, avec deux bébés et quatre chiens. La maison n’est pas si petite que cela, pour des standards plus modestes. Avec de la bonne volonté, il est difficile de dire que l’on se marche quotidiennement sur les pieds. Néanmoins, il manque une chambre pour Louise, un véritable espace de jeu pour Daniel, un endroit plus personnel et intime pour Joanne, un atelier pour moi. De quoi être pleinement à notre aise, et en adéquation avec nos projets futurs. "C'est un peu long, mais entre le design et les matériaux... Je préfère patienter et ne pas faire de concessions par rapport à ce que nous voulons." Non seulement parce que ce projet est un grand investissement d’argent, mais aussi parce que cette maison doit nous ressembler aussi pleinement que possible.

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Message(#)joamie + dreams come true EmptyDim 8 Sep 2019 - 19:13

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Le choix était autant difficile qu'il était compliqué de trouver les personnes adéquates à porter ce rôle que le couple qualifiait de quasi vital. Jamie peut-être d'autant plus depuis qu'il avait fait son arrêt cardiaque. Il avait voulu assurer le futur de ceux qui lui étaient le plus chers en épousant Joanne, lui promettant ainsi un futur paisible financièrement s'il était mené à  partir. Bien sûr, il y avait la promesse, il y avait l'amour, mais la précipitation des festivités n'étaient pas anodines. Sur le papier, ils étaient unis, bel et bien mariés. La cérémonie elle, se faisait toujours attendre et cela n'avait certainement pas quitter l'esprit de la jeune femme, malgré son récent accouchement et la construction de leur maison. Elle voulait porter à  nouveau une robe de mariée, rien que pour Jamie, énoncer toutes ces promesses qui ne pouvaient être dites devant le maire. Son côté princesse et romantique étaient toujours très présents, même si elle avait la trentaine passée. Ce n'était pas à l'heure actuelle l'une de leurs priorités. Du moins, pas dans leur conversation actuelle. Joanne avait joué franc jeu en reconnaissant qu'elle adorerait avoir Sophia comme marraine de l'un de ses enfants, même si leur amitié était encore à  reconstruire. Et Jamie se montrait tout aussi franc en disant qu'il était frileux par rapport à ce choix, bien qu'il avait très bien compris le raisonnement de sa jeune épouse. "Je m'en doutais." dit-elle avec un sourire compréhensif, quoi qu'un peu triste. "C'est juste que..." Elle haussait les épaules, déçue par une réalité plus que frappante. "Ca me peine un petit peu de savoir que dans mon entourage proche, enfin de mon côté, je veux dire, suffisamment proche pour que ce soit une évidence lorsqu'il s'agit de désigner un parrain ou une marraine." Joanne tentait d'alléger ses paroles qui la pesaient plus qu'elle ne le voudrait l'admettre en ajoutant. "Je ne me vois pas demander à  Simon de devenir le parrain." Elle lâchait un petit rire, amusée pour cette idée saugrenue. Pas plus saugrenu que de suggérer Vee et Jon, cela dit. "Jon ? Parrain d'un bébé ?" lui demanda-t-elle, peu certaine que le styliste soit véritablement à l'aise avec des modèles réduits humans, surtout aussi petits que Louise. "Et je ne voudrais pas que ma fille porte les mêmes robes fluos que Vee. No offense." ajouta-t-elle d'un ton exagéré. Joanne rit à  nouveau. Elle avait toujours apprécié l'extravagance de Vee, sa bonne humeur et son rire contagieux. Le beau brun avait ensuite bien résumé la situation en une seule phrase. Trouver les bonnes personnes était finalement ce qu'il y avait de plus difficile. "Nous avons le temps." dit-elle à  son mari avec un sourire encourageant. Joanne en était convaincue, elle n'avait pas prévu de mourir de si tôt, du moins. Même si cette famille n'était jamais vraiment à  l'abri d'un imprévu. Entre le coeur rafistolé chez l'un, et la santé fragile chez l'autre, il était évident que Joanne et Jamie étaient plus à  risque que d'autres. Leur assurance devait leur coûter un bras, avec des antécédents pareils. Etant donné qu'ils n'avaient pas de pistes pour développer ce sujet, la petite blonde en abordait un autre qui l'enthousiasmait beaucoup. Elle adorait passer devant leur prochaine maison, quand elle le pouvait. Il n'y avait d'abord qu'un énorme trou rectangulaire dans le sol, puis des fondations. A chaque étape, elle ressentait une vive émotion, de voir petit à petit un souhait se réaliser. "Ce n'est pas grave." dit-elle avec un franc sourire lorsque le brun avait jugé judicieux de préciser que l'avancée des travaux ne se faisait pas aussi rapidement qu'initialement prévu. "Je préfère que ça prenne un petit peu plus de temps et que nous ayons le résultat que nous désirons, plutôt que de précipiter les équipes et les voir bâcler nos rêves et à paniquer à chaque  nouveau défaut de construction que nous pourrions découvrir." Joanne n'était pas trop gourmande. Ils avaient imaginé une demeure à leur image, une chance qui n'était vraiment pas possible pour beaucoup de personnes, elle en avait pleinement conscience. Alors elle n'allait certainement pas se plaindre des délais, même si Jamie souhaitait la rassurer partageant l'estimation du chef de projet pour la fin des travaux. "Il y a des jours où je me dis que... C'est quand même un sacré projet." dit-elle avec un large sourire, impressionnée de la facilité avec laquelle on avait réussi à mettre sur plan une maison à leur image. "C'est comme si on donnait une feuille blanche à un enfant, qu'on lui dit de dessiner la maison dans laquelle ils rêvent de vivre, et qu'au bout de quelques temps, le dessin prenne forme dans la vie réelle." Joanne peinait encore à croire que tout était encore réel, que tout le monde allait avoir droit à un espace de vie plus intime, une vue imprenable sur la mer, un grand espace vert où les enfants et les chiens pourront se défouler à longueur de journée. Avec les plans et les illustrations, elle s'était déjà imaginée beaucoup de scènes de vie de famille idéale, ou de moments plus intimes avec Jamie. "Louise aura un an quand la maison sera terminée." constata-t-elle après un moment de silence. La jeune femme avait la certitude qu'elle ne verrait pas le temps passer à ce moment-là. "Ca nous fera faire un nouveau Noël ici avant de déménager. Les deux derniers n'étaient pas si mal que ça, si mes souvenirs sont bons." dit-elle avec un léger, sur un ton plaisantin. Entre l'enthousiasme de voir grandir sa fille et l'excitation à l'idée de déménager, à reprendre le travail à un moment donné et à continuer de porter son rôle de Maman dans une famille composée désormais de quatre personnes, elle ne verrait pas le temps passer. Et puis, ce n'était pas ça qui allait entacher son bonheur. A ses yeux, il n'y avait plus rien qui puisse venir ternir leur vie de famille. N'est-ce pas ? "Hâte d'avoir à nouveau un atelier ?" lui demanda-t-elle, sachant combien cette pièce lui tenait à coeur. Une échappatoire où il exprimait ses émotions sur des toiles. Elle s'était toujours sentie privilégiée dès lors qu'il l'avait laissé pénétré dans cette pièce, lorsqu'ils vivaient à Logan City. Elle avait beaucoup trop de respect pour cet espace et ne voulait pas se montrer intrusive, ayant peur d'empiéter sur un espace qu'il aurait peut-être préféré garder pour lui. Il était certain qu'elle allait adopter tout naturellement cette attitude dans leur nouvelle maison. Jamais ne se permettrait-elle d'y entrer à moins d'y être invitée. "Et d'avoir de quoi te vider un peu la tête." ajouta-t-elle d'un plus tendre en venant lui caressant la joue avec le dos de ses doigts. Leur quotidien chargé les empêchait régulièrement d'avoir des temps calmes (et quand il y en avait, ils en profitaient pour se reposer également). Donc beaucoup d'informations qui ne sont pas forcément digérés, qui surgissent parfois à nouveau des semaines après sans avoir pu y songer véritablement auparavant. Un des désavantages d'avoir une vie à cent à l'heure, c'était l'une des constatations de Joanne, surtout depuis qu'elle avait un poste à l'université. Ses doigts caressaient désormais ses cheveux, admirant chacun de ses traits pendant quelques secondes. "On laisse Daniel terminer son film, on se prépare, et on y va tranquillement." dit-elle afin d'énoncer un programme que Jamie était certainement le seul à entendre, l'une étant bien trop petite pour comprendre, et l'autre, totalement subjugué par l'écran de télévision.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyMar 24 Sep 2019 - 23:07

Joanne est discrète, secrète, craintive. Ne s’imposant pas, ne dérangeant pas, et ne cherchant pas vraiment à se démarquer dans la masse, elle se laisse facilement oublier, s’effacer. C’est une introvertie dans un monde qui ne sait que mettre en valeur les personnalités fortes, les voix qui portent, les caractères hauts en couleurs, comme si ces valeurs étaient les seules qualités valables dans la société. Il est plus complexe pour un être tourné vers l’intérieur, les pensées, la simplicité, de se faire une place. C’est une chose avec laquelle la jeune femme s’est finalement toujours débrouillée pour faire son chemin, accompagnée uniquement de la poignée de personnes capables de voir au-delà de son air parfois effacé. Sophia était sa meilleure amie lorsque je l’ai rencontrée et je ne doute pas que celle-ci parvienne à rapidement retrouver son statut auprès de mon épouse, preuve en est qu’elle est le premier et seul nom qui lui vienne à l’esprit lorsqu’il est question de trouver une marraine à notre fille. Mes réserves à son sujet soulignent la fragilité du cercle de proches de Joanne. Elle fragilité qu’elle entretient, à mon avis, grâce à la parcimonie avec laquelle elle distribue les miettes de sa confiance. Quelque chose que je n’ai jamais totalement saisi. "Jon ? Parrain d'un bébé ?" s’amuse-t-elle sans surprise face à ma suggestion. Ce qui n’était ni tout à fait sérieux, ni totalement idiot à mon sens, le styliste étant tout à fait à même de prodiguer à Louise tout ce dont elle aurait besoin. Au nom de notre amitié qui le tire si souvent hors de la forteresse de solitude qu’il se bâtit lui-même parfois, il le ferait. "Bien sûr ! Tu doutes de ses compétences en la matière ?" Mais qui n’en douterait pas ? N’importe qui ne voyant de lui que la facette polie façonnée pour convenir aux standards du monde, l’extraverti, voire le provocateur. Tout ce qui me pousse à le considérer comme mon parfait substitut. "Et je ne voudrais pas que ma fille porte les mêmes robes fluos que Vee. No offense." "Je ne manquerais pas de lui faire part de ta remarque." Je suis certain qu’elle saurait en rire à gorge déployée.

Il y a un peu de nos caractères exclusifs dans ce projet de maison que nous avons monté ensemble. Les plans font état d’une façade en dur du côté de la rue tandis que celle faisant face à la mer ne serait que verre transparent et lumière transcendante. Une représentation adéquate de notre souhait de bâtir un cocon pour notre famille, un lieu à la fois secret et proche de la nature, un univers grandiose caché derrière une petite porte. Comme si la force et l’affection de cette famille nécessitait bien plus d’espace que ce que toute surface à quatre murs opaques ne pourraient jamais proposer, que le seul moyen était une vue ininterrompue sur l’horizon. Il a été établi dès le départ que la construction serait aussi éco-responsable que possible. Les fondations n'entreront pas en conflit avec les racines des arbres déjà présents sur le terrain, et celui-ci ne serait pas dénaturé par un nivelage. Les matériaux seraient naturels, recyclés, locaux. Chaque détail de cet immense projet avait son importance, et tout était pensé avec soin. Nous nous sommes donnés carte blanche, en somme, sans avoir peur de voir trop grand, trop coûteux, ni même d’y apposer nos convictions et nos personnalités. A la fin, c’est la maison de nos rêves qui doit sortir de terre, rien de moins. Mais pour cela, une année sera encore nécessaire. "Hâte d'avoir à nouveau un atelier ? demande Joanne. Et d'avoir de quoi te vider un peu la tête." Bien entendu, un espace dédié à chacun a été ajouté au design. Un bureau pour elle, un atelier pour moi. Une pièce en référence à mon ancien appartement de Londres, les baies vitrées du sol au plafond permettant de se sentir plus proche du ciel, des étoiles, des dieux. "Plutôt, oui, je réponds, me projetant sans mal dans le résultat final. Ce n'est pas comme si cela avait eu le temps de me manquer vraiment, mais ça reste quelque chose qui me permet de me recentrer parfois, et je n'ai pas vraiment d'autre chose pour ça." Le sport n’a pas cet effet sur moi, il ne me permet que de me défouler, mais les pensées ne s’évadent guère de cette manière. Le travail, lui, la rigueur et l’énergie qu’il me demande, me tient parfois éloigné de quelques vieux démons. Mais rien ne s’est un jour montré aussi efficace qu’une après-midi à peindre sous le soleil descendant. Peut-être que cela me manque plus que je ne voudrais l’avouer.

Curieuse d’aller voir elle-même l’avancement des travaux, Joanne finit par suggérer que nous allions y jeter un oeil tous ensemble d’ici une heure ou deux ; le temps pour Daniel d’apprécier sa seconde diffusion de Disney jusqu’à la fin et de préparer Louise pour la balade. Le bonhomme négociera le port obligatoire d’un pantalon pendant une dizaine de minutes avant d’accepter enfin d’en enfiler un ailleurs que sur sa tête, et sa cadette, elle, ayant bien moins de mots mais bien plus de décibels aux compteur, ne nous laissera l’affubler que d’un body bleu. Ce n’est pas une longue route, une demi-heure tout au plus, pour atteindre la pointe du Cleveland Point où trône un authentique phare. De l’autre côté de la route, un yacht club est pour nous la promesse d’un voisinage sans fauteurs de troubles. “On y est.” j’annonce tandis que le moteur de la voiture se coupe automatiquement à l’arrêt. J’aide Daniel à descendre et Joanne s’occupe de prendre Louise. En seulement une poignée de secondes et quelques pas, le petit garçon émet un constat brûlant de pragmatisme ; “Mais il n’y a rien du tout !” En effet, le paysage est encore un peu vide. “Pas encore.” je rétorque avec un sourire. On peut déjà voir les fondations former l’esquisse de que la maison sera. Des tuyaux ici, des structures là. Une vision encourageante lorsque l’on a pas trois ans. “Est-ce qu’on va vivre là ?” J’acquiesce. Même si cela paraît lointain et improbable, un jour, bientôt, toutes nos affaire seront là, et ce terrain sera le théâtre de notre quotidien. “Est-ce que Louise va vivre avec nous aussi ?” poursuit Daniel lancé dans une vague de questions. J’arque un sourcil. “Bien sûr, où tu voudrais qu’elle aille ?” Le garçon hausse les épaules. “Je sais pas. Ailleurs.” répond-t-il sans plus d’explications, préférant se laisser happer par ses pensées et son imagination qui tentaient d’imaginer où sera sa future chambre dans ce bourbier.

LOONYWALTZ
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyDim 29 Sep 2019 - 11:42

DREAMS COME TRUE
spend your life, bracing for the crash land
You forget, baby it's a dreamland
Il y avait des non-dits. Des choses dont ils n'aimaient pas parlé ou dont ils ne voulaient pas parler. Les raisons étaient multiples et les conséquences, souvent, assez catastrophiques. Ils savaient tous les deux que c'était le fil rouge, la ligne de conduite à poursuivre pour améliorer leur relation et éviter de se faire plus de mal que de bien. Souvent, cela partait d'une bonne intention, dans le but de protéger, d'éviter de nouvelles querelles alors qu'ils avaient à s'occuper désormais de deux de leurs enfants. Ce n'était pas l'envie qui manquait à Joanne dernièrement, de l'avoir juste pour elle. Une heure ou deux. Peut-être de quoi raviver leur échanges conjugaux, et discuter, tout simplement. Le sujet parrain/marraine n'aboutissait pas, et il s'épuisait de lui-même par quelques plaisanteries. Peut-être auraient-ils une illumination en laissant le temps passer. Ils avaient encore du temps, après tout. C'était quelque chose à régler, mais Joanne ne s'en alarmait pas outre mesure. Si elle pouvait prioriser les projets qu'elle rêvait de voir aboutir un jour, il s'agirait de leur maison. C'était bien pour cela qu'elle voulait faire un tour sur leur terrain, pour voir l'avancement des travaux. Même s'il y avait du retard, même si le manque de maçonnerie limitait peut-être l'apparence de l'évolution du projet. Ne serait-ce que d'y retourner, mettre un pied dans leur futur chez eux, dans leur propre univers. Un projet mégalomane, il ne fallait pas se mentir, mais très intimiste. Ils ne voulaient pas montrer à tout le monde ce qu'ils possédaient, ils voulaient leur monde à eux. Un refuge pour s'isoler de toute forme d'agressivité extérieure. Il ne voyait pas les autres comme de grands ennemis non plus, mais ils aimaient leur intimité. Ayant mis sur papier leur future maison, ils s'y projetaient depuis autant que possible. L'excitation était palpable, la curiosité aiguisée à l'idée de voir le résultat final. La petite blonde se réjouissait de savoir que son mari allait bientôt disposer d'une pièce qui lui était intégralement dédié. Elle était persuadée que ça lui manquait beaucoup. Il avait toujours adoré la pièce prévue à cet effet à Logan City et il s'y réfugiait régulièrement. "C'est vrai que cela fait un bout de temps que nos journées, nos semaines, sont particulièrement chargées." fit-elle remarquer. "C'est une bonne chose, que nous nous épanouissions dans ce que nous faisons, de tous les projets que nous avons." Car Joanne était sur un véritable tremplin professionnellement depuis que Marius était revenu vers elle, Jamie avait fait sa place à GQ, leur vie de famille se portait bien. Mais le temps semblait leur manquer. La jeune femme l'avait remarqué alors qu'elle n'avait même pas encore repris le travail, mais elle savait déjà qu'elle ne verrait pas les journées passer. "J'ai l'espoir qu'une fois que nous vivrons là-bas, nous parviendrons à nous trouver le temps. Pour notre famille, bien sûr, mais aussi pour nous deux, et pour chacun." Il fallait certainement revoir certaines choses pour que tout rentre dans leur planning naturellement overbooké, mais Joanne désirait plus que tout que ce soit mis en place. Elle avait peur que son couple finisse par s'oublier, à la longue. La famille Keynes avait pris ensuite du temps à se préparer. Avec deux enfants à habiller, tout était plus long, surtout avec une petite fille aussi énergique que Louise. Si bien que le seul vêtement que l'on avait réussi à lui faire enfiler était un body. Largement insuffisant pour sa mère, qui, défaut de lui faire porter une tenue plus chaude, emmenait un petit plaid pour l'y envelopper une fois qu'elle serait à nouveau en dehors de la voiture. Les bébés attrapaient plus facilement froids et Joanne était de toute façon bien trop prudente à ce sujet pour laisser passer ce genre de libertés. Difficile de s'imposer avec un bébé au caractère vraisemblablement déjà prononcé, le contraste parfait de sa mère, qui elle, devait faire asseoir son autorité parentale. Fort heureusement, le trajet se passait sans trop d'encombre. La voiture garée, les Keynes sortaient afin de pouvoir admirer leur futur chez-eux. Louise contestait le fait que sa mère voulait la couvrir avec le plaid qu'elle avait rapportée pour qu'elle n'ait pas froid aux jambes. Mais constatant que ce n'était pas négociable, la petite finit par se calmer d'elle-même, permettant à Joanne de la lover un peu. Ils faisaient tous quelques pas sur le terrain, Daniel étant le premier à prendre la parole. La petite blonde sourit d'amusement en entendant ses commentaires plutôt tranchants. Il n'avait encore pas compris que Louise était bel et bien là pour de bon, et qu'il allait devoir faire avec. "Tu poseras la même question le jour où un autre petit frère ou une autre petite soeur ?" lui demanda-t-elle, juste curieuse de voir ce que son garçon aurait bien à répondre. Ses yeux devenaient ronds lorsqu'il regardait sa mère, un brin paniqué. "Je vais encore avoir une petite soeur ?" souligna-t-il d'un air exagérément blasé. "Non, non, pas tout de suite." lui assura Joanne en riant. "Mais plus tard, peut-être." Si le Destin le voulait bien. Mais avant de recommencer à envisager quoi que ce soit à ce sujet, Joanne voulait voir Louise grandir, s'épanouir, gagner en autonomie de mois en mois. Et en parallèle, Daniel aussi. Son langage s'était déjà beaucoup développé depuis qu'il avait commencé l'école, c'en était surprenant. Il rentrait régulièrement avec ses dernières créations et autres bricolages, fier comme tout de les montrer à ses parents. Laissant ensuite Daniel faire sa propre prospection du terrain, Joanne se rapprochait quant à elle de son époux. L'air iodé chatouillait agréablement ses narines et la proximité avec le bord de mer leur offrait une brise légère des plus plaisantes. Le cadre dans lequel ils allaient habitaient était quasi paradisiaques. Un petit lopin de terre qui réunissait tout ce que Joanne n'aurait jamais osé espérer. "Tout sera parfait." dit-elle d'un ton rêveur, un sourire satisfait sur son visage de porcelaine. Son regard se tournait en sa direction, avec beaucoup enthousiasme. "La maison prendra son temps pour se construire, mais le jeu en vaut largement la chandelle." Elle venait se blottir contre lui. "Après ça, plus qu'une certaine petite cérémonie..." Joanne ne perdait pas le nord. Il y avait eu des contre temps. Un bébé, une maison, rien que ça. Mais elle tenait toujours à prononcer ses promesses de mariage, à célébrer leur amour avec une soirée à leur image. Joanne voulait sa robe blanche. "Et nous pourrons laisser toutes ces choses qui ont pu nous arriver derrière nous pour de bon." souffla-t-elle au bord de ses lèvres pour l'embrasser ensuite tendrement. Joanne faisait ensuite quelques pas pour s'approcher des fondations. Elle gardait toujours un oeil sur Daniel, afin qu'il ne s'approche pas trop des trous creusés. Joanne espérait avoir le temps de passer régulièrement par ici, ne serait-ce que pour voir l'évolution des travaux, voir de ses propres yeux la maison s'élever du sol. "Maintenant que Daniel a compris que Louise allait bel et bien rester, je pense que les plus grosses crises de jalousie restent à venir." dit Joanne avec un léger rire. "Et vu comme Louise a du répondant, ça va faire des étincelles. J'espère que tu es prêt." Joanne déposait un baiser sur la tête de sa fille tant qu'elle était encore paisible, parce que ça ne durait jamais bien longtemps.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyVen 20 Déc 2019 - 13:56

Le terrain avait été gorgé d’eau si longtemps que le chantier avait attendu bien des mois avant de poursuivre. Les fondations alors creusées avaient été affaiblies par les torrents de pluie et la montée de la mer. L’activité reprenait à peine depuis quelques semaines, comme en témoignait le retour des machines et des sacs de ciment abandonnés pour le week-end. La maison de nos rêves se résume donc actuellement à un grand trou dans le sol, un grand rien comme le souligne si bien Daniel, ce qui ne semble pas décourager Joanne. "Tout sera parfait." dit-elle sans laisser le moindre doute planer et inspirant ainsi un peu de sa confiance là où des pensées anxieuses me laissaient croire que le trou dans ce terrain serait encore un puits à argent sans fond pendant bien longtemps. "La maison prendra son temps pour se construire, mais le jeu en vaut largement la chandelle." Je l’espère du fond du coeur, en tout cas. Ce chez nous sorti de notre vision, notre imagination, ce projet qui doit sortir de terre, unique et ne ressemblant qu’à nous, est non seulement un rêve, un besoin, mais aussi l’aspect concret de notre union, de notre volonté d’aller de l’avant. Un bâtiment solide, durable, sain devant être l’hôte de notre avenir ensemble. Je ne voudrais pas que tout ceci tombe à l’eau et voir Joanne déçue une nouvelle fois. La jeune femme fait déjà preuve de beaucoup de patience. "Après ça, plus qu'une certaine petite cérémonie..." De la patience bien malgré elle, disons plutôt. "Tu ne perds pas le Nord, hm ?" dis-je en riant. Elle ne risque pas d’oublier cette promesse que je lui ai faite. Celle de respecter ses ambitions de grande cérémonie, de robe blanche et de montagne de choux. Mais plus la maison prend du retard, plus cet autre projet est également repoussé dans le temps. "Et nous pourrons laisser toutes ces choses qui ont pu nous arriver derrière nous pour de bon." Entre ces futurs murs, ces événements passés n‘existeront même pas. Le problème, c’est à l’extérieur du cocon familial. C’est tout le reste du monde extérieur qui refuse que nous tournions la page. Ma carapace n’est pas toujours assez solide pour passer outre les regards et les remarques. Cette vidéo de ma dernière crise de colère à l’encontre du policier dont j’ai croisé le chemin a suffi à alimenter le feu avant qu’il ne meure complètement dans l’esprit de l’opinion publique. Pour beaucoup, c’est cette image qu’ils auront de moi à jamais. "Je l'espère, oui " je souffle en passant un bras autour des épaules de Joanne afin de la serrer un peu contre moi. Elle porte Louise qui est plongée dans une torpeur synonyme de paix pour nos oreilles. Le nouvelle arrivée du clan Keynes sait se faire entendre et met les nerfs de toute la famille à rude épreuve. Même Daniel a les yeux légèrement creusés à cause du manque de sommeil dont sa petite soeur est la cause. Il est nullement étonnant qu’il espère que cela ne durera pas plus longtemps. "Maintenant que Daniel a compris que Louise allait bel et bien rester, je pense que les plus grosses crises de jalousie restent à venir. Et vu comme Louise a du répondant, ça va faire des étincelles. J'espère que tu es prêt." Joanne et moi avons toujours été lucides quant à la future dynamique familiale. Tous les liens entre nous sont si fusionnels qu’il en faut peu pour créer une étincelle de discorde. Les fratries sont connues pour se chamailler et nos bambins ne feront pas exception à la règle. Cependant, je ne suis pas inquiet outre mesure. "C'est toujours sain, un peu de compétition. Imagine, plus tard, quand arriveront les vieux jours et que nous aurons besoin d'eux. Ils redoubleront d'efforts pour être le préférée de papa et maman." Je dédramatise sans grand sérieux, préférant voir le comique de la situation. En gardant Daniel près de nous malgré ses explorations, nous prenons le temps de faire quelques pas sur le terrain qui nous appartient. Du côté de la rue, nous ajouterons des arbres qui sauvegarderont notre intimité du reste du voisinage -dont le restaurant situé non loin sur le trottoir d’en face. Le sol est sec désormais, et une digue provisoire à être créée sur le littoral de la propriété en attendant que de gros rochers commandés spécialement prennent la relève des sacs de sable qui prévoient tout autre incident. Le ponton doit être retapé. Lorsque tout ceci sera achevé, il y aura un bateau, juste là. "Je pensais à quelques détails supplémentaires pour la maison, l'autre jour, je reprends avec un sourire en coin. Connaissant mes idées et les réactions de Joanne face à celles-ci, je m’attends à un énième sourcil arqué mêlant surprise et rejet en bloc de mes quelques ambitions mégalomanes. Je me disais, pourquoi pas un sol en granit brillant pour la cuisine, et… qu'est-ce que tu dirais d'un arbre dans le salon ?"
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Message(#)joamie + dreams come true EmptySam 28 Déc 2019 - 19:54

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L'optimisme de Joanne avait pointé le bout de son nez depuis plusieurs mois et elle n'hésitait pas à  l'exprimer. Du moins, elle avait toujours su l'être pour les autres, mais le fait qu'elle puisse également la calquer sur des projets personnels étaient un fait plutôt marquant. Elle était alors intimement convaincue que tout irait pour le mieux pour la maison de ses rêves, qu'il n'y avait aucun risque de fausses notes en dépit des délais qui n'allaient finalement pas être tenus. Sa patience n'était plus à prouver et elle préférait amplement qu'ils prennent un peu plus leur temps et d'avoir des finitions bien faites plutôt que de voir une maison si chère à son coeur bâclée sous prétexte qu'il fallait finir dans les temps. Son regard devenait des plus malicieux lorsqu'elle entendait Jamie rire, quand il réalisait une nouvelle fois combien elle n'allait pas oublier la cérémonie qu'on lui avait promise. "Pour ça ? Jamais." lui répondit-elle avec un large sourire avant de venir lui voler un baiser. Mais pour Joanne, cette fameuse cérémonie signifiait bien plus qu'une promesse d'union, une robe blanche et une soirée inoubliable. C'était à ses yeux l'étape ultime pour laisser leurs mauvaises expériences derrière eux. Oublier pour de bon leurs querelles difficiles à surmonter, les ruptures, les doutes, leur manque cruel de communication. Comme un tout nouveau départ, sur les meilleures bases possibles. Joanne n'aurait plus à penser à toutes ces femmes qui avaient foulé le sol de la maison qu'ils habitaient actuellement, ni à se rappeler des fois où elle devait être présente quand son mari désirait passer quelques heures avec son fils. De nombreuses images qu'elle voulait voir effacer de sa mémoire une bonne fois pour toutes, et si elle pouvait mettre au placard les idées noires qui l'avaient longuement hanté, elle n'en serait que plus reconnaissante. La belle blonde déposait sa tête contre le torse de son époux dès lors qu'il déposait sa main sur son épaule. Elle se sentait toujours aussi bien, quand elle était dans ses bras. Un geste qui enveniment la possessivité évidente de leurs progénitures et ils profitaient largement que l'une soit assoupie et l'autre qui s'imaginait explorateur pour profiter d'un peu de tendresse et d'affection émis par l'être aimé. Si Joanne appréhendait les mois à venir par rapport à la relation qui allait s'établir entre Daniel et Louise, Jamie semblait lui bien plus serein à cette idée. Elle n'était pas loin de se laisser perturber et mettre en doute sa place au sein de leur famille aux caractéristiques si particulières. Ses appréhensions l'empêchaient d'avoir une quelconque réaction sur la remarque amusée du beau brun, qui avait toujours réussi à relativisé bien plus aisément que sa chère et tendre. Chacun s'imaginait leur future demeure quand ils faisaient quelques pas sur le terrain. Parfois, il  ne s'agissait que de simples détails, comme Joanne qui se demandait quel type de lampe elle allait bien pouvoir mettre dans son bureau, ou quelle plante ils pourraient mettre au niveau de l'entrée. Il était évident que pour eux, le terrain n'allait pas manquer de végétations, surtout côté route. Ils tenaient énormément à leur vie privée, à la maintenir éloignée de regards trop curieux. Et d'un côté Joanne jubilait assez de ces esprits curieux qui allaient se demander ce qui pouvait bien y avoir derrière ces arbres verdoyants qui leur bloquaient la vue. Une tranquillité que Joanne avait hâte d'avoir. Parlant d'arbres... Jamie avait pris le pli de proposer des idées parfois farfelues. Il y en avait certaines auxquelles son épouse finissait par céder, mais sa réaction première était toujours la même et cette fois-ci ne faisait pas exception. A croire que ça amusait Jamie de voir les réactions de la blonde face à ses envies parfois excentriques. "... Un arbre ?... Vraiment ?" lui demanda-t-elle avec des yeux ronds afin de s'assurer qu'il était bel et bien sérieux. "Pour le granit, j'espère que tu as des arguments très solides parce que c'est loin d'être la matière que je préfère." Joanne ne disait jamais véritablement non, toujours prête à entendre ce qu'il avait à dire pour défendre ses idées. Parfois elle cédait, parfois pas. C'était surtout pour lui faire plaisir et ne pas sembler être difficile en refusant catégoriquement toutes ses idées. "Et un arbre dans le salon ? On en aura déjà dans tout le jardin." Cela lui semblait peu concevable. "Certes le plafond sera haut, mais... Les racines peuvent déformer le sol, et je ne compte pas m'amuser à ramasser les feuilles à longueur de journée." Joanne aimait quand tout était ordonné, rangé, propre. Voir des feuilles mortes joncher le sol du séjour à longueur de temps ne la mettrait pas vraiment à l'aise. "Je suppose que tu n'as pas attendu mon avis pour regarder quelles espèces d'arbres vivraient plutôt bien le fait d'être enracinées à l'intérieur, je me trompe ?" lui demanda-t-elle en lançant un regard à la fois amusé, mais quelque peu réprobateur. Jamie aimait planifier, penser à chaque détail. Il serait surprenant qu'il n'ait pas déjà choisi l'arbre à planter, où il allait être précisément, et la couleur du sol de la cuisine. "Et si tu joues la carte des négociations..." Elle se mit légèrement sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement. "... Je me demande à quel point tu as amélioré tes talents de négociateurs." Elle lâchait un petit rire. Joanne était têtue et si son mari tenait véritablement à mettre un arbre au beau milieu de leur salon, il allait devoir faire preuve de persévérance. "Pour le sol de la cuisine, j'avais pensé à quelque chose d'un peu plus... sobre que du granit." Joanne n'était pas réputée pour être extravagante. "Il existe de très beaux carrelages, tu sais, où les carreaux sont immenses. Je trouve ça beau." Elle haussait les épaules. Elle n'était experte en décoration intérieure mais elle avait déjà écumé quelques sites pour se faire une idée de ce qu'elle pourrait aimer ou non. Elle manquait d'originalité sur ce point, du moins c'était ce qu'elle pensait quand elle se mettait en quête d'inspiration. "Pourquoi un arbre planté à l'intérieur, d'ailleurs ?" le questionnait-elle finalement, afin de savoir d'où lui était venu cette idée contre laquelle elle savait déjà qu'il allait s'accrocher.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyDim 2 Fév 2020 - 22:08

"... Un arbre ?... Vraiment ?" Cela n’est ni la première, ni la dernière de mes idées excentriques pour le futur nid de notre famille. Un projet pareil mérite que nous laissions notre imagination parler, que nous réalisions certains rêves un peu fous, afin que sorte de terre un foyer unique qui nous ressemble véritablement. Il ne faut pas voir petit et craindre le ridicule, mais s’autoriser à sortir des sentiers battus, de la zone de confort du simpliste cube de quatre murs avec un toit pointu. “Vraiment ! Je suis certain que le résultat serait spectaculaire.” je confirme avec enthousiasme. Une vision qui ne m’a pas l’air partagée par Joanne, mais elle ne se laisse de toute manière que rarement convaincre du premier coup ; parfois, les idées font leur chemin dans son esprit elle laisse à mon imagination le bénéfice du doute, d’autres elle campe sur ses postions et rien ne l’en déloge. "Pour le granit, j'espère que tu as des arguments très solides parce que c'est loin d'être la matière que je préfère." Si l’argument contre de la jeune femme repose uniquement sur son goût, il n’est pas le plus solide non plus, me fais-je remarquer. “C’est… facile à nettoyer ?” Pour ce que j’en sais. Je ne suis pas du genre à toucher à une serpillère. Je ne rechigne pas à effectuer du travail manuel et j’ai toujours souhaité prendre part active aux travaux de la maison, jusqu’à ce que l’homme en charge du chantier me fasse comprendre que le jeu des assurances ne serait en la faveur de personne dans cette entreprise, et je fus bien obligé d’abandonner l’idée. "Et un arbre dans le salon ? On en aura déjà dans tout le jardin." Joanne reprend, et je rétorque instentanément ; “On a jamais trop d’arbres.” Loin d’être mon plus grand moment de répartie. "Certes le plafond sera haut, mais... Les racines peuvent déformer le sol, et je ne compte pas m'amuser à ramasser les feuilles à longueur de journée." Là encore, à mes yeux, il n’est pas question que nous nous embarrassions de ce détail ; Maria, qui s’est occupée de l’entretien de toutes mes habitations depuis mon arrivée sur le sol australien, se chargera de la question. Le problème n’en est donc pas un, de même que celui des racines qui ne dépend que de la nature de l’arbre en question. Il suffit de sélectionner le bon, et plus d’un article sur le net propose des conseils en la matière (puisque je ne suis visiblement pas le seul à importer un bout de nature brut droit dans son salon). "Je suppose que tu n'as pas attendu mon avis pour regarder quelles espèces d'arbres vivraient plutôt bien le fait d'être enracinées à l'intérieur, je me trompe ?" Je lève les yeux en l’air, innocemment. “...peut-être.” Oui, évidemment que je me suis déjà renseignée, que j’ai soumis l’idée à l’architecte, que j’ai fait le tour de la question dans tous les sens ; il ne manque que la validation de Joanne, ce qui est toujours une partie de négociation musclée. Elle se redresse et se grandit sur la pointe des pieds afin d’atteindre mes lèvres ; sur ce terrain-là, elle sait fait entendre ses arguments. "... Je me demande à quel point tu as amélioré tes talents de négociateurs." Je souris, tendrement, et resserre délicatement mon étreinte. “Sûrement pas assez pour te battre.” La promesse d’un compromis en tenue légère suffit bien trop souvent à me faire oublier une idée trop saugrenue à son goût ou à faire pencher la balance du côté de ses préférences. Une manipulation sur l’oreiller qui peut être sournoise, mais diablement efficace. "Pour le sol de la cuisine, j'avais pensé à quelque chose d'un peu plus... sobre que du granit. Il existe de très beaux carrelages, tu sais, où les carreaux sont immenses. Je trouve ça beau." Hors. De. Question. Faire plus sobre, je concois. Faire plus cheap et placer un matériau loin d’être à ma hauteur des ambitions de cet édifice, cela n’arrivera pas. Il n’y aurait que les dalles récupérées d’un sacré beau monastère en Italie qui parviendraient à me faire ré-étudier la question. “On peut reconsidérer le granit, mais du simple carrelage ? Ca manque de sophistication à mon goût.” Contrairement à ce qu’il serait aisé de vouloir déduire, je ne suis pas dans une course au matériau le plus cher ou le plux luxueux. Joanne et moi avons mis au coeur du projet une véritable conscience écologique. Du recyclé, du durable, du local avant tout. C’est pourquoi les raisons qui ont motivées l’idée de l’arbre en intérieur me semblaient évidentes. "Pourquoi un arbre planté à l'intérieur, d'ailleurs ?" demande cependant ma femme, une dizaine d’autres arguments contre dans un coin de sa tête. J’hausse les épaules. Tant pis si elle refuse. Je trouverais autre chose, ou j’aurais un bateau comme lot de consolation. J’y trouverais mon compte, dans tous les cas. Mais avant de faire le deuil du projet, je lui explique -non sans une certaine gaucherie dans ma manière de chercher mes mots ; “Je voulais introduire quelque chose de vivant dans la maison. Quelque chose qui grandira, évoluera, et changera avec notre famille, tout en étant immuable. Comme un témoin de nos vies, qui nous survivra, et qui verra nos enfants avoir leurs propres enfants.” Une maison, c’est une chose. Les briques, le bois… C’est concert, mais ce n’est pas vivant. Tandis qu’un arbre au coeur du foyer, c’est un membre de la famille à part entière.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyJeu 6 Fév 2020 - 18:10

DREAMS COME TRUE
spend your life, bracing for the crash land
You forget, baby it's a dreamland
L'équilibre des Keynes fonctionnait très bien entre le côté bien plus modeste, traditionnel, parfois même un peu trop cliché de Joanne et le profil mégalomane, excentrique et dispendieux de Jamie. Ils se complétaient à merveille. L'un parvenait à faire sortir l'autre de temps en temps des habitudes et des barrières dressées par des parents un tantinet psychorigide tandis que l'autre réussissait à calmer les caprices et les plans extravagants. Et l'harmonie se trouvait là, dans ce juste milieu difficile à atteindre, mais qui les comblait tous les deux, surtout lorsqu'il s'agissait d'engager des négociations musclées. Alors quand Jamie avait eu l'idée de planter un arbre dans la maison, il savait qu'il devait s'attendre à une opposition plutôt solide de sa chère et tendre. A croire que ça l'amusait, de voir ses yeux s'arrondir et de trouver les arguments pour la faire plier. Le brun était très enthousiaste par son idée, au résultat que cela pourrait donner au fil des années. Il fallait plus que cela à Joanne pour qu'elle cède à son caprice de riche. Elle avait plutôt tendance à se concentrer sur l'aspect pratique et rationnel des projets exposés pour leur maison. "Comment sait-tu que c'est facile à nettoyer ?" lui dit-elle avec un petit rire, juste dans le but de le taquiner. Elle savait que Jamie n'était pas vraiment habituer à faire du ménage et Joanne ne pouvait pas trop lui en vouloir là-dessus parce qu'on l'avait toujours fait pour lui. Et même si elle s'acclimatait encore au fait d'avoir une femme de ménage, certaines de ses habitudes avaient la peau dure et il n'était pas surprenant de la voir faire du ménage ou du rangement dès qu'elle en avait l'occasion. Joanne était une personne un peu trop ordonnée, parfois un peu maniaque même.  Sans surprise, le Keynes avait déjà commencé ses recherches sur quelles espèce d'arbre il pourrait implanter au beau milieu du séjour. Amusée par son air faussement innocent, Joanne secouait négativement la tête avant de pouffer de rire. "Dis-moi ce que tu as repéré comme types d'arbres." dit-elle finalement, après un soupir. Elle leva tout de même son index pour lui. "Ca ne veut pas dire que j'ai dit oui, je suis juste curieuse de savoir à quel point tu as peaufiné ces recherches-là." Car quand Jamie avait une idée en tête, il s'y élançait sans détour, à s'intéresser aux moindres détails, à trouver les avantages et les inconvénients, ces petites choses qui feraient chavirer son coeur et qui le concilieraient dans ses envies. Joanne avait quelques atouts qui lui permettaient de lui faire oublier ses excentricités mais elle n'en abusait pas pour autant. Il suffisait de voir le sourire qui venait étirer ses lèvres dès lorsqu'elle s'était mise sur la pointe des pieds pour échanger un doux baiser avec lui. "Au moins j'ai toujours ça à mon avantage." lui souffla-t-elle au bord de ses lèvres, en plongeant son regard dans le sien. Les négociations continuaient à être difficiles mais ça ne tournait pas uniquement autour de l'arbre. Le sol de la cuisine était aussi un tout autre débat. Certaines décisions étaient plus faciles à prendre, tant cela leur semblait évident. Et d'autres, un peu moins. "Donc pas de carrelage, et pas de granit non plus." résuma-t-elle d'un haussement de sourcils. Il existait de nombreuses matières exploitables pour le sol d'une cuisine, mais la liste continuait de s'amenuiser et il allait bien falloir qu'ils trouvent un compromis. Par chance, ils disposaient encore d'un peu temps devant eux pour se décider (et négocier). Mais avant d'entamer cette argumentaire là, Joanne désirait en savoir plus sur les motivations de son époux concernant l'arbre qui serait éventuellement planter à l'intérieur de leur future maison. Au delà de l'excentricité de son idée, il y voyait derrière une signification bien plus intimiste que l'on ne pourrait le croire. Jamie avait toujours peiné à mettre dans des mots ses émotions, son ressenti. Plus une idée était chère à son coeur, moins il trouvait la manière la plus juste de matérialiser en des phrases, afin de les partager. "Tu songes déjà à nos éventuels petits-enfants ?" lui demanda-t-elle, touchée qu'il parvienne à se projeter aussi loin dans leur futur. Et elle ne se sentait pas encore très prête à être grand-mère, alors qu'elle portait l'un de ses enfants dans ses bras. En plus de l'âme que leur famille apporterait à la maison, Jamie cherchait à la représenter par la présence d'un arbre. Et là, il fallait admettre que le brun venait de dégainer un argument qui saurait parfaitement faire chavirer le coeur de sa moitié, elle qui était toujours plongée dans le romantisme et l'importance des symboles et signes. "Vous savez toujours trouver les bons mots pour me charmer, Lord Keynes." Etait-elle sur le point de céder à son envie folle d'avoir un arbre dans leur salon ? La réponse était oui. Jusqu'à ce qu'il reprenne la parole, elle ne s'était arrêtée qu'aux faits, sans aller plus loin. Jamie venait de lui montrer une toute nouvelle dimension, sa vision des choses. Durant ces moments-là, il l'émerveillait. A lui mettre des étoiles plein les yeux. Elle échangeait avec lui un regard amoureux pendant un long moment. Joanne se permettait encore un petit moment de réflexion en regardant le terrain vague. "J'espère pour toi que tu as trouvé des arbres qui seront aussi beaux que le reste de la maison..." commença-t-elle en lâchant un léger soupir qui pouvait laisser croire que la réponse puisse être négative. "...Parce qu'il a plutôt intérêt à m'émerveiller à chaque fois que je le verrai." Elle lui lançait un sourire complice. "C'est d'accord pour l'arbre." confirma-t-elle, sachant pertinemment que cela ne pouvait que le ravir. Il lui avait ouvert les yeux sur sa vision de la maison, de ce qu'elle contiendrait, et elle ne pouvait qu'adhérer à son idée. "J'espère que mon approbation sera récompensée." plaisanta-t-elle. "J'ai envie que tu sois heureux dans cette maison." reprit-elle avec plus de sérieux. Ils s'amusaient à jouer les durs durant leurs négociations, à faire des concessions pour chacune des étapes de construction de leur maison. Mais Joanne craignait qu'à force de se montrer difficile, trop exigeante ou trop têtue, ça risquait de finir plus en longue querelle de couple qu'autre chose. Ils avaient déjà eu quelques tensions et aucun des deux n'aimait cela. La dernière qu'elle désirait était que leur future maison deviennent plus un sujet de discorde qu'autre chose. Ils discutaient longuement pour chaque détail, mais au fond, tout ce qu'ils désiraient était de se faire plaisir et de s'assurer que toute la famille y trouve son compte. Et si le bonheur de Jamie se résumait à un arbre avec toute la signification qu'il représentait, alors Joanne se pliait à cette concession sans trop d'amertume, car elle ne pouvait qu'avoir hâte de ce que cela pourrait bien donner.
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Message(#)joamie + dreams come true EmptyMar 18 Fév 2020 - 20:03

Il n'y a qu'elle pour entendre ces confessions sentimentales articulées tout bas. Ces preuves que la réputation qui me précède parfois n'est pas toujours fondée, qu'il y a le cœur d'un homme de famille sous les couches d'erreurs et de défauts. Quelqu'un qui tient à sa femme, ses enfants, son sang plus que tout au monde. "Tu songes déjà à nos éventuels petits-enfants ?" plaisante Joanne, cependant mon regard est bel et bien porté sur l'avenir. Sur ce terrain, je creuse plus que des fondations, je bâtis plus que des murs. Je marque en profondeur et pérennement l'empreinte de notre nom, j'ancre nos racines, quitte à tourner le dos à une terre natale qui a cessé depuis longtemps d'avoir quelque chose à m'offrir. C'est un aboutissement, celui de plusieurs années à me chercher une place, ici, là-bas, auprès de ma famille, avant de comprendre qu'il me fallait tout construire moi-même. "Je veux surtout que ce soit plus qu'une maison pour nous, mais un vrai héritage." j'explique, ce qui peut sembler vieux jeu ; il y a de grandes chances que nos enfants se séparent de la maison pour faire leur propre vie ailleurs plutôt que de la laisser être un boulet au pied de leurs ambitions respectives. Ce fameux arbre ne vivra peut-être que pour voir les propriétaires défiler les uns après mes autres. Il appartient au passé, le temps où l'on chérissait le patrimoine immobilier de ses parents pour le léguer d'une génération à l'autre, où le foyer avait quelque chose de sacré. Alors mon idéal ne restera sûrement qu'un rêve, à terme. Ce qui n'empêche pas d'y aspirer. "Vous savez toujours trouver les bons mots pour me charmer, Lord Keynes." admit la belle blonde, visiblement touchée par l'argumentaire livré pour la cause de l'arbre. J'avais bon espoir que son esprit romantique prenne le dessus sur son pragmatisme. Seules nos valeurs communes autour de la famille pouvaient jouer en ma faveur. "J'ai toujours ça à mon avantage." dis-je, reprenant ses propres termes avec une pointe d'ironie. Après tout, les mots sont rarement mes alliés lorsqu'il s'agit de s'écarter de la froideur des faits ; émotions, sentiments et faiblesses ne traversent pas ces lèvres sans qu'il m'en coûte. Mais lorsqu'ils le font, Joanne y est toujours particulièrement réceptive. Après tout, il s'agit de son privilège. "J'espère pour toi que tu as trouvé des arbres qui seront aussi beaux que le reste de la maison… Parce qu'il a plutôt intérêt à m'émerveiller à chaque fois que je le verrai." Iris pétillants à la façon d'un enfant de cinq ans, j'affiche immédiatement un large sourire en devinant que je suis parvenu à la convaincre. "C'est d'accord alors ?" je demande, juste pour être sûr. "C'est d'accord pour l'arbre." Je serre un poing vainqueur et souffle un "yes !" bourré d'enthousiasme. Ravi, je colle un long baiser appuyé sur le front de Joanne. Celui qui sera bien moins enchanté par la nouvelle, c'est l'architecte qui devra l'annoncer au chef de chantier, après tous les ajustements nécessaires sur les plans de la maison à tant de différents niveaux pour inclure les quelques défis techniques à relever dans cette optique. Mais je me fiche bien qu'ils râlent et rouspètent dans mon dos ; la seule chose qui importe est que le résultat soit parfait. "J'espère que mon approbation sera récompensée." souligne Joanne avec malice. Nous échangeons un sourire complice. "Je te couvrirai de baisers et de gaufres en compensation de ton sacrifice." Deux promesses qui ne seront pas difficiles à tenir et qui devraient suffire à continuer de la convaincre qu'elle a fait le bon choix en allant dans le sens de cette nouvelle excentricité. Je suis certain que, face au résultat final, tous ses doutes seront dissipés. Elle tombera sous le charme de l'étreinte protectrice des ramifications qui parcourront l'espace, les ombres des feuilles qui danseront sur le sol. Je la connais assez pour en être persuadé. "J'ai envie que tu sois heureux dans cette maison." elle ajoute. Et je sens derrière ses mots soucieux les traces encore fraîches de mes confessions mélancoliques des mauvais jours, ceux où le monde me semble gris, épouvantable, trop insurmontable pour être survécu sans y laisser des plumes. Ces moments où rien ne va, et rien ne saurait le le faire voir autrement. Ces périodes d'ingratitude, pour dire vrai, où toutes les richesses de ma vie ne sauraient me faire détourner le regard du puits sans fond de ce vide qui me dévore parfois. "Pas seulement moi." je souffle en faisant doucement pivoter la jeune femme pour me faire entièrement face. "Nous tous, ensemble."
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