With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyLun 22 Juil - 20:10

When we were young
   Avril 2001, Foyer d’accueil pour mineurs, Brisbane, Australie

→ Les coups frappés fortement contre la maigre porte martèlent mon crâne et ont raison de mon sommeil. Je finis par ouvrir les yeux, complètement avachi sur ma chaise de bureau. Mes pieds reposent sur le bord du matelas et je suis enseveli sous deux sweats énormes qui m’servent de plaid. La nuit a été courte.  – Hart putain ! Arrête de te branler et viens ouvrir ! Je grogne en m’extirpant difficilement de la chaise qui grince. Mon corps endolori proteste, il n’a pas envie de se mettre en mouvement. J’ai mal, partout. Je me traine jusqu’à la porte, la déverrouille et l’entrouvre à peine pour laisser passer ma tête. – Wow cette sale gueule que tu te tapes ! J’viens chercher ce que tu m’dois mec. Sinon j’parle de la princesse que t’as ramenée dans ton lit cette nuit.Ta gueule ! Un bref coup d’œil dans le couloir silencieux et lugubre aux allures d’hôpital pour m’assurer que personne ne l’a entendu et j’hoche la tête. Je lui claque la porte au nez et farfouille un instant sur le bureau, jusqu’à trouver l’argent de poche de ma semaine que les éducateurs m’ont filé pour bonne conduite (normalement j’y ai le droit chaque semaine mais, ils font pression sur ça pour qu’on s’comporte bien, j’crois que ce n’est même pas légal, cela dit jusqu’à preuve du contraire ici ce sont eux les chefs). Je rouvre la porte, balance le fric à Evan qui s’éloigne après un clin d’œil et la promesse silencieuse qu’il gardera sa grande bouche de connard fermée. Je l’espère car je n’ai pas envie de me retrouver encore face au directeur. Ça m’insupporte de devoir lui rendre des comptes. Avec ses cheveux gras, ses lunettes et toutes ses rides, sa tronche de vieux pervers pédophile me fout mal à l’aise. Le foyer, c’est loin d’être la panacée. Ici, les règles sont plutôt simples, bien qu’injustes. Si tu fais ce qu’on te dit, t’obtient quelques petits passe-droits qui te facilitent la vie comme un peu d’argent de poche, des sorties autorisées et tu peux même suggérer des activités à condition que ces dernières soient comprises dans le budget (ils sont radins, mais qui leur en voudra ? On coûte tellement de fric à l’état, c’est ce que la vieille d’en face nous a sorti l’autre fois alors qu’on arrosait ses plantes de pisse en revenant de soirée). Malheureusement, bien souvent entrer dans les bonnes grâces des éducateurs signifie trahir tes amis, et même si ceux-ci n’en sont pas vraiment et qu’ils te la feront sûrement à l’envers un jour, la loyauté et la parole c’est tout ce qui représente un gamin des rues, orphelin de famille, obligé de faire face dès son plus jeune âge aux dures lois de la jungle humaine. Alors, c’est facile de basculer du mauvais côté quant finalement, tout t’y pousse. Ça fait quelques mois que j’ai atterri ici, entre Noël et le jour de l’an j’dirais, à la période où je pars en vrille. Je ne peux pas vraiment m’en empêcher, les souvenirs ressurgissent toujours plus violemment en fin d’année et les cauchemars violents me volent mon sommeil, me contraignant aux insomnies à répétition ce qui  ne fait qu’aggraver ma colère et mon profond sentiment d’injustice. Et chaque année pour les fêtes, je pète un câble. Je demande à voir mon frère dans sa famille d’accueil, et sitôt que la visite s’organise, je fugue et laisse tout en plan, incapable de supporter de voir le frangin encadré de tous ces professionnels que je hais. Au fil des ans, j’ai réussi à me faire des potes et à me constituer un sacré réseau, ce qui me permet de toujours retomber sur mes pieds lorsque je suis à la rue. Mais squatter chez les uns et les autres ne dure qu’un temps, et je finis toujours par revenir vers les structures d’accueil, là où est apparemment ma place pour le moment.

A nouveau la porte claque, et un frisson me parcourt rapidement. J’ai très peu dormi – et très mal – et mon regard inquiet se pose sur la silhouette allongée sur mon plumard, recouverte d’un drap froissé et rêche. Les événements de la veille me reviennent en mémoire alors que je m’accroupis devant le lit de fortune dans lequel Alfie repose. C’est la première fois que je le ramène ici, et bien que je n’en aie pas le droit, je ne vois pas vraiment ce que j’aurai pu faire d’autre au vu de son état critique de la veille. Le ramener chez lui et affronter ses parents qui auraient sûrement appelé les flics en me voyant, ce n’était pas une option envisageable. Alors je l’ai trainé jusqu’au foyer, et je me suis arrangé avec Evan pour qu’il distraie les veilleurs de nuit le temps que je le monte dans ma piaule. Le ramener ici sans se faire choper relève de l’exploit, et bien que cela comporte des risques, au moins nous sommes en sécurité entre ces murs (ce qui n’aurait pas été forcément le cas si je l’avais ramené dans un des nombreux squats que je connais). Et puis, si jamais Alfie avait fait une overdose, il y avait des adultes responsables dans l’établissement qui auraient pu gérer ce qui me semblait à moi, bien trop compliqué. Observant mon ami endormi, je ressasse les événements de la veille et je le revois disparaître derrière la porte de cette chambre, suivant Amélia comme un papillon de nuit voletant vers la lampe jusqu’à s’y cramer. Il se brûle les ailes, Alfie, dans cette relation merdique et je souffre d’en être simple spectateur. Si seulement j’arrivais à lui  ouvrir les yeux au sujet de cette foutue garce. J’ignore ce qui s’est passé dans cette chambre, avec Amélia et l’autre vendeur de cachets, ou peut-être que je ne le sais que trop bien en fait et ça me broie le cœur de voir mon ami se foutre en l’air pour les beaux yeux de cette sale pétasse. Hier soir, pour changer, Alfie m’a encore fait comprendre qu’il se fichait totalement de mes avertissements ou de ce que je pouvais dire ou faire dès lorsqu’Amelia se trouve dans les parages. Amélia… le venin, la peste et le choléra réunis dans un cocktail désastreux et démoniaque qui s’est infiltré dans chaque veine de mon pote et le possède entièrement. Dès qu’elle est là, il ne réfléchit plus Alfie et il n’est plus que l’ombre de lui-même, toute sa volonté s’efface brutalement et tout ce qui compte c’est briller aux yeux de sa belle cruelle. C’est bien simple : je la hais cette meuf. Je la hais car tout le monde l’adore et personne ne semble voir clair dans son jeu. C’est une sangsue, Amélia. Elle prend et suce jusqu’à la moelle pour ne laisser derrière elle que des macchabés, des morts-vivants, apathiques et lymphatiques. C’est l’état dans lequel se trouve Alfie après qu’elle se soit servie de lui, une fois de plus. Et je soupire, un peu lourdement, abattu par tout ça, désarmé et sans solutions. S’il ne veut pas se sauver lui-même, je suis censé faire quoi au juste ? Je n’en sais absolument rien. Ma main se pose sur son épaule et je le secoue doucement au départ, puis un peu plus fortement. – Alfie ?  Pas de réponses, il est complètement endormi. J’insiste, plus fermement, car je sais que je ne vais pas pouvoir le cacher toute la journée ici. Mon comportement va être suspect, et ils vont finir par venir fouiller la piaule. Moi j’aurai des emmerdes c’est sûr, mais lui-aussi et ce n’est pas ce que je veux. - Alfie ! Réveille-toi, bordel ! Il  bouge enfin et je me redresse, aux aguets et en alerte. Alfie a souvent des réactions imprévisibles alors, je m’attends un peu à tout de sa part, l’angoisse me noue le ventre et j’assiste à son réveil apparemment douloureux. Je ne sais pas ce qu’il a pris hier soir, mais ça devait être sacrément fort vu la nuit et sa tronche au matin. Rapidement, je lui expose la situation pour pas qu’il me pète un scandale ruinant tous mes efforts pour rester discret. – T’es dans ma piaule au foyer, je t’ai amené ici après la soirée de Neal, reste discret ok ? Si les éducs te trouvent ici, ils appelleront tes darons pour qu’ils te récupèrent. Et vu son état, je ne suis pas sûr qu’il ait envie de se confronter à Papa et Maman biens sous tous rapports. – Tu veux un verre d’eau ? C’est tout ce que j’ai.  Ou un coca peut-être. Je me mets à chercher dans l’armoire branlante qui se trouve à l’opposé du lit dans cette minuscule piaule d’à peine 10 mètres carré et finit par en sortir une canette, pas fraîche mais pleine, de coca que je balance sur le lit entre ses jambes. – Tiens. J’ouvre les volets ou c’est trop tôt ? Pour l’instant, le jour filtre à travers les petits interstices et baigne la chambre d’une lueur douce, feutrée, parfaite pour un réveil en douceur.





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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyJeu 5 Sep - 2:32


HARVEY & ALFIE ⊹⊹⊹ They give you this But you pay for that. Once you're gone, you can never come back, When you're Out of the blue, Into the black.

tw, état de faiblesse/abus:

« Hm. » Un grognement, et un putain de mal de crâne. Non. Pas le crâne, l’estomac. En vrac, nauséeux, et le reste du système aussi. Des toilettes, vite. Quelles toilettes ? Une couverture, par pitié. Et de la fraicheur, une fenêtre, un ventilateur, des glaçons, n’importe quoi. Mais à manger, surtout, parce que si son corps tremble comme une feuille, c’est parce qu’il fait une chute de pression, évidemment. À boire, plutôt, pour adoucir cette langue râpeuse et ce goût de ferraille dans la bouche. Et puis de l’air, parce qu’on l’empêche de respirer. Et si on pouvait cesser de le secouer pour qu’il puisse comprendre ce qu’il se passe autour de lui et que son regard ne soit pas couvert d’un voile, il apprécierait. Et des boules quies, pour diminuer l’effet de la voix de... il ignore qui, mais qui malmène son crâne tel un marteau-piqueur sur une chaussée à refaire. « Lia ? » Il murmure, tandis qu’il n’ose ouvrir les paupières tant la lumière qu’on braque sur lui est agressive. Et le discours qu’on lui tient est tout autant difficile à appréhender, tant il se veut incohérent. Faites un effort, pitié. Foyer. Piaule. Neal. Darons. Eau. Alfie n’a pas le souvenir de s’être engagé dans un jeu de devinettes, dans quel cas il est le perdant tout désigné. Il l’est, mais parce que le jeu en question n’est pas à sa portée contrairement à ce qu’il présume. Sa tentative de s’accouder pour se relever et observer ce qui se passe autour de lui relève de l’échec quand on fait exprès de le déséquilibrer. « Putain. » Agacé par cet acte, la silhouette rigide d’Alfie se replie en position assise dans un geste rapide, maladroit et… complètement stupide. Parce qu’il arrive à se redresser, Alfie, seulement, il n’a pas vraiment le temps d’en comprendre plus que le contenu de son estomac se déverse sur le sol, la faute à cette fulgurante nausée qui suit son geste. « Trop tôt. » Qu’il rétorque finalement alors qu’il tente une nouvelle fois de se propulser à l’aide de ses mains, pour venir cette fois-ci s’échouer au sol, dans un bruit peu discret ; l’avantage étant qu’Harvey n’aura pas besoin de nettoyer son œuvre puisque ses vêtements et sa maladresse viennent de s’en charger. « Juste besoin de…, ses mains passent sur son visage tandis qu’il s’accroche à la table de chevet pour s’asseoir, s’en fichant bien de faire tomber les affaires personnelles d’Harvey au passage, deux minutes. Et son regard papillonne dans la pièce alors que sa tête est terriblement lourde. Deux minutes. » Il répète, alors qu’il parvient peu-à-peu à se débarrasser de cette impression de tanguer, et d’avoir le cœur bloqué dans la gorge. Sa vision se stabilise doucement, son sens de l’équilibre lui semble moins compromis. La nausée a disparu, mais le mal de crâne, et la tête lourde, eux, demeurent présents. « J’fous quoi ? Il interroge, ajoutant un ici. » soufflé du bout des lèvres, tandis que de son regard rougi, vide, épuisé, Alfie fixe Harvey sans réellement le voir.

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyDim 8 Sep - 1:10


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→ Lorsqu’Alfie daigne enfin bouger et montrer des signes de vie, c’est pour grogner en se redressant péniblement sur mon lit de fortune. Ce n’est pas le plus confortable des pieux, mais il fait l’affaire et puis,  ce n’est pas comme si je pouvais m’en plaindre. Je peux m’estimer heureux d’avoir un toit sur la tête, y’a des gens qui n’ont même pas ça et qui continuent à vivre malgré tout. – Lia ? J’ai envie de lui cracher que s’il est dans cet état, c’est à cause de sa connasse de petite copine qui l’utilise pour payer sa dope et qui ne voit en lui qu’un espèce de pantin dont elle fait ce qu’elle veut, mais je me restreins et ignore cette question tout autant dénuée de sens que de logique. Comme si Amélia veillerait sur lui toute une nuit. Comme si elle se souciait de son état. Elle passe son temps à le bousiller, cette conne. Et lui il en crève, langue pendante, à genoux devant sa bourreau, à réclamer un peu d’attention, un peu de ‘je t’aime’… Ça me dégoûte. L’amour, ça pue la merde profondément. Je ne tomberai jamais amoureux si c’est pour être dans un état aussi pitoyable que l’est mon pote à cet instant. Et la colère monte alors que je l’observe se ‘réveiller’ ou plutôt tenter en vain de se sortir la tête du cul. Je soupire fortement, avant de lever les pieds lorsque le contenu de son estomac se déverse au pied du lit. – Mais putain ! Que je lâche, avant de le voir se rouler dedans. Cette vision me désespère carrément et je me lève, à la recherche d’essuie-tout ou de papier toilette qui pourrait faire l’affaire pour essuyer la merde qu’il me fout dans ma minuscule piaule du foyer. Evidemment, je n’ai pas grand-chose alors j’extirpe les quelques mouchoirs perdus que je trouve dans ma penderie. Lorsque je me retourne, Alfie est en train de démonter ma table de chevet. Ma lampe se fracasse sur le sol, avec mes bouquins de révisions et mes CDs favoris. – Juste besoin de… deux minutes. Deux minutes.Si tu peux juste éviter de tout niquer dans ma piaule en attendant hein… Et je souffle, exaspéré mais profondément triste en réalité. Je l’ai rarement vu dans un état aussi déplorable Alfie. Lui qui d’ordinaire a un bagout incroyable, lui qui sait toujours quoi dire et quoi faire, lui que tant d’entre nous suivraient sans réfléchir ; le voilà assis sur le bord de mon lit pourri au foyer en train de se masser les tempes pour se recentrer un minimum et comprendre ce qui lui arrive. Cette meuf est en train de le détruire, il ne se rend même pas compte qu’il renvoie l’image d’un mec en chien derrière Amélia – sans parler du fait qu’elle le trompe avec tous ceux qui passent. Enfin ça… Il le fait aussi, Alfie. Je ne couche pas avec tous mes potes faut dire, et je ne comprends pas trop pourquoi il a envie de me baiser parfois – ça reste une sorte de mystère non résolu, vu qu’on ne peut jamais se parler sans agressivité lui et moi. Je ne cherche pas vraiment à comprendre  la relation qu’on entretient, je sais juste que je l’aime bien Alfie… peut-être que je l’aime un peu plus que bien et que ça me fait royalement chier que cette salope l’accapare et vienne lui pourrir la vie. – J’fous quoi… ici ? Ce n’est pas comme si je venais tout juste de lui expliquer. Je pousse un nouveau soupir et lui balance des mouchoirs. – Tiens, essuie toi la tronche. Quand tu pourras te lever, y’a un lavabo au fond de la pièce. Un peu énervé par la situation, je me rassois dans ma chaise en face de lui et pose mes mains l’une contre l’autre sur mon ventre en le fixant, affalé. – Je t’ai ramené ici après la soirée. T’étais un état de merde, je pouvais pas te ramener chez tes darons et ta super-copine t’a abandonné sans se retourner. Cette sale conne opportuniste. L’envie de fumer me gagne, je suis nerveux. La peur de me faire choper par les éducateurs présents mêlée à celle que la discussion dégénère rapidement ne m’aide pas vraiment à me détendre. Cela dit, je continue et n’arrive pas à la fermer, ce qui serait peut-être plus intelligent pour éviter d’ajouter des tensions entre nous, mais j’ai grave flippé hier et ça ne m’aide pas à relativiser. Je flippe encore d’ailleurs. Alfie est sur une sacrée pente descendante et ça n’annonce rien de bon. – T’sais que t’étais vraiment dans un état de merde, je me suis demandé s’il fallait pas t’amener à l’hôpital, sérieusement. Ils t’auraient fait un lavage d’estomac et tout le bordel, ça t’aurait peut-être pas fait d’mal vu la tronche que tu te paies. Je peux pas m’empêcher de lui faire remarquer qu’il déconne. Il déconne trop, il fonce droit dans le mur et ça me fait chier. Il devrait être plus intelligent que ça, Alfie. Il devrait écouter son entourage. Il devrait tous nous écouter et se détourner de cette meuf toxique qui l’embarque dans un truc qu’il  ne maîtrise pas, que personne ne peut maîtriser, même pas elle. Personne.

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyVen 20 Sep - 0:07

Il y a ce bruit assourdissant, il y a cette nausée irrépressible, il y a ce crâne fiévreux, ce corps tremblant, cette respiration ralentie, ce cœur qui l’est tout autant, il y a tant et rien à la fois ; parce que ce vide qu’il a recherché la veille au soir, qu’il s’est infligé, subsiste par légères bribes pas encore totalement ôtées à sa conscience. Celle-là même qui demeure inactive, fuyante, alors qu’Alfie finit par ouvrir les yeux et ne pas comprendre, oscillant entre un bien-être apprécié et un malaise général. Et il la cherche, Amelia, évidemment qu’il la cherche du regard, que sa main tente de trouver la sienne, et que ce n’est que la voix de Harvey qui vient à sa rencontre en un récit incompréhensible à ses oreilles. Il ne lui prête aucun intérêt, ni à son discours, ni à lui, parce que rien d’autre n’a d’intérêt à ses yeux. Et lorsqu’il finit par rencontrer ceux de Harvey ; le besoin obsessionnel d’avoir Amelia auprès de lui est remplacé par la nécessité de fuir cet endroit – qu’il n’est pas encore parvenu à identifier. Parce qu’aussi absent soit-il, Alfie comprend, au fond de lui, ce qu’il lit dans le regard de son ami. Il n’a pas besoin de l’exprimer que son discours moralisateur l’atteint, sans toutefois être concis. Mais il l’a tellement entendu que son état second lui permet toutefois d’avoir conscience de ce qui s’en vient et de son envie d’éviter cette confrontation. Et il prétextera autant qu’il le veut, Alfie, il n’est pas question de préserver leur amitié fragilisée depuis quelques mois, mais de se préserver lui. Ou plutôt, préserver cette emprise qu’Amelia à sur lui et son corps, dont il n’est pas prêt à se détacher. Parce qu’il s’en sent incapable, mais parce qu’il en a besoin, surtout. Parce que Harvey ne comprend pas, n’a jamais compris et ne comprendra probablement jamais : ça le fait vivre. Ça lui injecte cette adrénaline dans les veines qu’il ne trouve pas ailleurs, qu’aucune activité, qu’aucune amitié, qu’aucune autre relation ne peut lui apporter alors que son corps la quémande, encore et toujours, la rendant aussi vitale que l’oxygène. Sa blonde glaciale lui apporte tout ce qu’il recherche : la confiance en lui, le bonheur, l’énergie, un objectif, une impression de se sentir à sa place, de faire partie de quelque chose, d’être quelqu’un. Au-delà de ça, elle lui permet cette absence de souffrance, autant physique que psychologique, sur laquelle jamais personne n’a pu agir, pas même lui. Et ces quelques instants d’euphorie, de bonheur, valent bien ces nombreuses heures de malaise. Il en est persuadé ; et il s’en fout bien qu’on puisse le rejoindre dans sa vision du monde ou non, il ne veut pas s’arrêter, parce qu’il ne peut pas s’arrêter. Car le jour où cela arrivera mettra un terme à tout le reste, et si Alfie n’a pas encore totalement sombré, persévère et s’accroche, tente de gérer l’ingérable, c’est uniquement parce qu’il a peur de la mort plus qu’il n’a peur de vivre. Et arrivera le jour où ce sera l’inverse ; le jour où il n’aura plus rien à perdre, le jour où la voix d’Harvey lui glissera à l’oreille « je te l’avais bien dit » et c’est pour éviter qu’elle ne soit trop réelle à ce moment-là qu’Alfie ne peut continuer à entendre ce discours.

Alors il voudrait fuir, mais il n’y parvient pas alors que son estomac se rappelle à lui et qu’il étend le fond de celui-ci sur le sol, pour mieux s’échouer au milieu de son œuvre alors que son équilibre précaire l’empêche d’anticiper le moindre mouvement. Peut-être qu’il a l’air pathétique, mais Alfie n’a pas conscience des choses ; et même l’agacement de Harvey ne l’aide pas à prendre la mesure de ce qu’il se passe. Parce que ce n’est qu’une question de minutes, une, deux tout au plus, avant qu’il soit capable de franchir cette porte, parce que ce n’est qu’une question de réveil difficile comme tout un chacun. « Hm, hm. » Qu’il acquiesce péniblement à la demande de son ami tandis que l’arrière de son crâne heurte la table de chevet après que ses yeux se soient fermés, un bref instant durant. Et pendant quelques instants, il a sombré, avant que la voix de Harvey l’oblige à rouvrir un œil, puis l’autre, alors qu’il redécouvre l’endroit où il se trouve et qu’il lui faut quelques essais pour que sa main parvienne à s’emparer d’un mouchoir à ses côtés. Celui-ci en main, il lui faut tout autant de temps pour le porter à sa bouche. De son autre main, il se frotte brièvement les yeux, tandis qu’Harvey lui fait à nouveau le récit de ce qui l’a amené ici. « Elle, elle avait… un truc. » À faire, probablement, sûrement, ailleurs, qui justifie tout. Elle ne peut pas m’avoir laissé. « Merci. » Qu’il articule toutefois alors qu’il tente à nouveau de se lever, bien vite rattrapé par le monde qui tourne autour de lui, puis par les propos d’Harvey qui parviennent toujours plus à l’extirper de sa bulle de bien-être. « Ça va. » Qu’il proteste en lançant un regard noir à Harvey. « Ça va. » Qu’il répète en tendant le bras pour s’emparer de la canette qu’il ouvre avec maladresse, sans pour autant la porter à ses lèvres. « J’ai… trop bu. Je-ça arrive. » Il soupire, alors qu’il tente une nouvelle fois de se lever, se concentrant sur le lavabo plutôt que sur sa nausée ou son mal de crâne, lui permettant de rester sur ses jambes même s’il persiste à tanguer et qu'il peine à poser la canette sur la table de chevet. « Tu dramatises. » Qu’il finit par dire tandis que d’un pas lent et chancelant, s’appuyant autant sur le lit qu’en longeant le mur, il parvient jusqu’au lavabo. Faisant couler l’eau quelques instants, Alfie reste toutefois appuyé contre le mur, les yeux fermés et la respiration lente, tandis qu’il essaie de maintenir le reste de son estomac là où il est plutôt que de salir à nouveau la chambre d’Harvey. « T’aurais dû… me laisser. » Là-bas. Ou ailleurs. N’importe où, mais pas ici, pas face à quelqu’un dont les yeux traduisent de la déception, de la pitié, de l’agacement, toutes ces choses qu’il ne voulait plus voir en se réfugiant dans les paradis artificiels et qui, tristement, n'ont cessé de s’accentuer depuis.
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HARVEY & ALFIE ⊹⊹⊹ They give you this But you pay for that. Once you're gone, you can never come back, When you're Out of the blue, Into the black.

→ Il est dans un état des plus lamentables, Alfie ce matin ; cependant il ne s’en sort pas si mal quand je repense à son état catastrophique de la veille. Je n’aurai pas pris tous ces risques si je n’avais pas réellement eu peur pour lui. Je me serais contenté de le ramener chez ses parents, de le déposer sur le palier de sa baraque de bourge, de sonner à l’interphone et de me tirer – après lui avoir piqué son fric évidemment. L’histoire aurait été pliée, il ne s’en serait jamais souvenu et on serait passé à autre chose aussi naturellement que ça. Et peut-être qu’il aurait été plus sage de le ramener auprès de ses darons, pour que ces derniers se rendent compte de l’état affligeant dans lequel il est capable de se foutre, tout ça pour les beaux yeux de sa connasse ; peut-être que si les parents au lieu de se préoccuper de tout sauf de leurs sales gosses, peut-être que s’ils leur témoignaient un peu plus d’intérêt, s’ils leur accordaient un peu de leur temps si précieux, ils verraient le mal qui les persécute ; peut-être que si les parents d’Alfie au lieu d’avoir le nez plongé dans une bible obsolète les trois quarts du temps, s’ils le regardaient un peu plus, ils verraient que leur fils se trouve sur une pente descendante et qu’il fonce droit vers les enfers. Mais évidemment, ce n’est pas le cas, car on préfère se foutre de nos ‘déboires’ d’adolescents en se disant que c’est juste ‘un mauvais moment à passer’ et que ça ira une fois la période terminée. Ils doivent croire qu’il est trop équilibré pour sombrer Alfie, que son éducation lui offre des bases solides sur lesquelles s’appuyer, qu’il est trop intelligent pour basculer du mauvais côté, ou pour s’associer avec de mauvaises personnes. Ce ne sont que de douces illusions et il faut être un peu fou pour vouloir les croire. Et c’est sûrement car j’ai perdu foi en les adultes depuis longtemps que je ne l’ai pas rapatrié auprès de ses vieux, Alfie, et que j’ai préféré veiller sur lui toute la nuit.  Je l’ai ramené ici, dans ce foyer minable où je crèche depuis plusieurs mois maintenant, en dépit des ennuis que cela peut me causer parce que je joue le même jeu que les adultes au final : je masque la terrible réalité – mais ça, je suis incapable de m’en rendre compte et je pense uniquement agir de la meilleure façon pour mon pote, et lui éviter ainsi de longues heures d’interrogatoire dans la cuisine des Maslow. Et alors que je l’observe se réveiller difficilement, ma haine contre Amélia enfle considérablement, d’autant plus qu’à peine réveillé il pense à elle, et lui trouve des excuses bidons dans la foulée. Il le sait très bien qu’elle l'a lâchement abandonné, il le sait très bien qu’elle s’est servi de lui pour le jeter ensuite et il sait aussi qu’elle recommencera. A vrai dire, je le soupçonne même de vouloir qu’elle recommence, et c’est là que la perversité d’Amélia entre en jeu, car c’est ce qu’elle fait à ceux qui lui baisent les pieds : elle leur promet monts et merveilles, les caresse dans le sens du poil, lit leurs faiblesses et leur donne exactement ce dont ils ont besoin ; pas assez pour les combler cela dit mais suffisamment pour qu’ils reviennent et elle maîtrise à la perfection cette danse macabre. Quelle sale connasse ! Et Alfie qui ne jure que par elle m’énerve, ça bout en moi lorsque je le regarde. Un déchet humain, voilà ce qu’il est ce matin. Il applique difficilement le mouchoir sur sa bouche pour essuyer le vomi resté au coin des lèvres, puis attrape la canette en me répétant qu’il va bien – ce dont il n’est pas très difficile de douter pour le coup. Tu vas aller jusqu’où comme ça, Alfie, hein ? Jusqu’à ce que t’en crève ? C’est ce que tu veux crever ? Elle ne crèvera pas avec toi, elle. Elle s’en sortira toujours, la sorcière. Je peste, je rage et Alfie minimise la situation  en me disant que je dramatise, ce qui me fait lâcher un petit pouffement irrité. Il se lève et titube jusqu’au lavabo avant de me balancer une énième énormité à la gueule. Et s’en est trop pour moi, je me lève d’un bond en rétorquant violemment un – Va te faire foutre Alf’ ! La chaise sur laquelle j’étais assis, vient buter contre la porte avec fracas mais je n’y prête aucune attention puisque j’ai déjà parcouru les quelques mètres qui nous séparent en deux bonds, les muscles bandés et l’énervement qui me fait bomber le torse alors que mon doigt s’écrase sur sa poitrine férocement. – Va te faire foutre, sale camé de merde ! Tu crois que j’suis aveugle ? Tu crois que j’sais pas c’que tu prends ? T’as pas juste bu, m’prends pas pour un con. Pff, tu m’fais chier. Tu penses qu’à te défoncer la gueule avec cette sale pute qui n’vaut rien là. Et t’es content hein ? Tu vas droit dans l’mur mais t’es content. T’as vu ta gueule ce matin-là ? Regarde-toi dans le miroir là, juste prends deux secondes pour mater ta tronche et dis-moi que ton reflet te dégoûte pas putain ! Je m’écarte, à deux doigts de perdre mon sang-froid et d’envoyer valser le peu de meubles qui se trouvent dans cette chambre de misère. Je crois que ce que je déteste le plus dans cette situation, c’est que j’suis là, impuissant, que je vois tout mais que je peux rien y faire. Et ça me tue bordel ! ça me tue tellement à l’intérieur de le voir se flinguer la gueule pour elle. J’en crève putain. J’en crève qu’il soit en chien comme ça derrière son cul. Ça ne devrait pas exister les meufs comme elle, bordel. Et je lui tourne le dos, pose mes mains sur mon crane et me tire légèrement les cheveux vers l’arrière avec l’envie furieuse de hurler. Mais je ne peux pas. Alors je mords mes lèvres violemment et j’essaie de maîtriser mes nerfs.

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyDim 20 Oct - 22:27

Le réveil est difficile, plus difficile qu’il ne l’a jamais été au cours des dernières semaines ; pourtant il fait suite à un sommeil étrangement réparateur, comme il ne l’a jamais été non plus au cours des dernières semaines. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Alfie a souvent eu des difficultés à trouver le sommeil au point où, bien souvent, il s’est contenté d’abdiquer face à ce combat perdu d’avance pour passer des nuits entières éveillé, à tourner en rond dans sa chambre pour éviter de réveiller ses géniteurs dont la seule aide apportée aurait été un « si tu arrêtais de réfléchir et de bouger, aussi ». Le problème, c’est qu’il n’y parvient jamais, Alfie, quand bien même il essaie et il se force du mieux qu’il peut. Peut-être que s’il osait s’ouvrir auprès de ses parents sur toutes ces idées qui lui gâchent perpétuellement la vie ils comprendraient, mais le garçon a décidé de leur opinion sur la question pour eux ; et jamais il n’a entrepris de parler de ses problèmes. Car il s’agit bien de problèmes et non d’une imagination débordante ou d’un trop plein d’énergie ; c’est une véritable souffrance que personne ne semble comprendre, partager et en saisir la mesure. Tout le monde, sauf Amelia. Elle a très vite repéré la façon dont il se débat avec lui-même, dont il essaie de vaincre cet ennemi qui n’est autre que lui-même, et loin de se contenter d’être une simple observatrice ; elle lui a surtout apporté une solution. Une solution qui n’est pas au goût de tout le monde, Harvey en tête de liste, mais aussi Rachel, sa cousine, qui n’a de cesse de sauver ses arrières quand Harvey ne le peut pas. Ses parents se rangeraient aussi dans cette catégorie, s’ils découvraient la vérité. Ou peut-être qu’ils ont décemment choisi de fermer les yeux plutôt que de reconnaître que leur fils prodigue tant attendu n’en est pas un et que tous les espoirs qu’ils ont placé en lui sont vains. Peut-être qu’Alfie cherche aussi à attirer leur attention. À forcer ce lien qu’il ne parvient pas à créer avec eux parce que la génétique a décidé de faire de lui ce qu’il est ; et que le résultat n’est pas à la hauteur des espérances. Peut-être qu’il tente de forcer un attachement qui n’est pas un goût, peut-être qu’il ne daigne pas comprendre que l’amour que ses parents lui porte est seulement différent, mais bien présent. Peut-être qu’il ne comprend personne, et que personne ne le comprend, aussi. À l’exception d’Amelia, on en revient encore et toujours et Alfie ne supporte plus les critiques de Harvey à l’encontre de sa petite amie. Amelia s’est liée à lui de la manière dont il a toujours attendu qu’on le fasse, elle s’est préoccupée de lui là où personne ne le faisait et si la solution qu’elle lui propose pour calmer ses tourments ne semble pas adéquat au commun des mortels, il n’en demeure pas moins qu’elle fonctionne et que peu de gens peuvent se targué d’en être à de tels résultats. Alfie s’en fiche bien du chemin emprunté ; c’est bien ces derniers qui lui importent : force est de constater qu’ils sont excellents, et que les progrès dans le domaine sont perpétuels. Parce qu’il parvient à trouver le sommeil, et peu importe si le réveil lui semble impossible. Parce qu’il parvient à calmer son énergie, et peu importe si cela nécessite une apathie volontaire. Parce qu’il parvient à faire taire des pensées envahissantes, et peu importe si elles sont remplacées par des plus violentes. Ce n’est que lui qu’il vise ; ce n’est que lui qu’il a toujours visé. Ça ne devrait concerner personne d’autre que lui, et tout ce qu’il accepte de s’infliger. Il n’est pas encore parvenu à ses limites, raison pour laquelle il persiste, poursuit, se complaît dans son état : parce qu’il peut aller plus loin, toujours plus loin, et qu’il compte le faire. Et il refuse d’y voir un problème, Alfie, parce qu’il n’y en a aucun. Il a décidé de résoudre ses problèmes et ses conflits internes de cette façon, cela fonctionne et c’est tout ce qui compte. S’attaquer à lui-même, agresser perpétuellement son corps n’est que la thérapie pour laquelle il a opté, là où d’autres auraient choisi un psychiatre ou le sport en plein air. La maltraitance de son corps et de son psychisme est la thérapie qu’il a choisie et bon sang ce qu’elle est efficace.

Alors il s’en fiche bien de vomir ses tripes, de ramper par terre dans le contenu de son estomac, de ne pas parvenir à viser sa bouche avec le mouchoir tendu par Harvey et de ne pas réussir à assimiler l’entièreté du discours de ce dernier. Non, tout ceci n’est que dérisoire par rapport au bonheur qu’a été le sien pas plus tard que la veille – et qui aurait pu encore l’être quelques heures si Harvey l’avait laissé à son répit. Mais le réveil forcé commence à faire son effet, Alfie parvient à parler avec des mots qui se veulent à peu près cohérent, et après ce qui lui semble une éternité, il est enfin en mesure de tenir sur ses deux pieds. Le chemin jusqu’au lavabo lui paraît interminable, et une fois devant celui-ci, l’eau coule mais ne parvient pas jusqu’à son visage. Il lui faut d’abord se remettre de cet effort, ce qui lui est difficile avec un cœur aux pulsations aussi ralenties. Un sursaut l’oblige à relancer celui-ci alors que la chaise sur laquelle était assis Harvey vient buter la porte à côté de lui et qu’Alfie tente de poser son regard sur lui, mais il ne parvient pas à le soutenir très longtemps. Son équilibre est malmené par la tornade Hartwell qui fonce sur lui – et d’ordinaire c’est pour une issue bien plus agréable. Flanchant, il se rattrape de justesse en agrippant le t-shirt de son ami, même si sa silhouette s’abaisse de quelques centimètres en glissant contre le mur où il avait pris appui quelques instants plus tôt. « Ta gueule, Harvey. » Qu’il parvient à prononcer toujours accroché à son ami, peinant à défaire son emprise quand celui-ci s’écarte rapidement. Le brun se rattrape de justesse au lavabo, qui fait face au miroir ; il y croise son regard comme le souhaitait Harvey, et son regard se porte sur le reflet de son ami derrière lui. « J’ai pas de problème avec. » Qu’il précise, avant d’ajouter : « mon reflet. » Non, quand bien même aujourd’hui ne lui rend pas justice. Les cernes grises sous ses yeux sont frappantes, ses cheveux qui commencent à devenir long se sont emmêlés à cause de la sueur, son teint est blafard et ses yeux injectés de sang. Mais rien de tout cela ne le dérange. « Amelia… c’est pas une pute, je-re… retire…ça. » Qu’il voudrait imposer avec plus de conviction, mais son état ne lui le permet pas. « Elle me parle pas comme ça, elle. » Les paupières fermées un court instant, il se plonge à nouveau dans le regard de Harvey dès qu’il arrive à les maintenir ouvertes. « J’suis content, oui. J’suis… heureux. » Et il le pense réellement, Alfie, à cet instant. Il est heureux, et il ne se doute pas qu’il ne le sera plus jamais autant. « Tu crées des problèmes et-… qui n’en sont pas. » Alfie précise tandis qu’un haut le cœur l’oblige à se pencher vers le lavabo un court instant. La nausée est vite maîtrisée, et il en profite pour passer de l’eau sur son visage et se rincer la bouche à quelques reprises, occultant totalement la présence de Harvey. « J’suis heureux, Harvey, c’est l’es-… c’est ce-ce qui compte. » Le reste n’importe pas. Ses difficultés respiratoires, son anxiété, sa perte de poids, ses pertes de connaissance, ses fonctions rénales bloquées, ses pertes de mémoire, et tout le reste, ça n’a pas d’importance. Parce qu’il est heureux. Mais est-ce réellement une justification ? C’est la question qu’il se pose quand  ses poumons bloquent soudainement l’oxygène, et qu’il ne parvient à maîtriser les nombreuses inspirations et expirations mécaniques qui tentent de l’aider à respirer. Le regard paniqué d’Alfie se heurte à nouveau au miroir, alors qu’il voit un filet de sang s’écouler de sa bouche, et il ne saurait dire si c’est parce qu’il s’est trop mordu l’intérieur de celle-ci, parce qu’il s’est blessé, ou parce qu’il a complètement merdé dans l’une des prises de la veille. « J’suis heureux. » Il confirme, alors que sa peau se teinte de rouge et qu’il se retrouve presque plié en deux, appuyé au lavabo, le souffle toujours coupé et sa main libre qui frotte sa gorge dans une tentative d’arracher la corde qui l’entoure. Harvey a gagné, il ne supporte plus son reflet, ainsi se retourne-t-il pour croiser le regard de son ami. « J’suis heureux. » Il répète, par besoin de le faire, par besoin de se rassurer, de s'en convaincre, par besoin de laisser transparaitre sa détresse ; il l’est, mais il réalise le prix à payer et surtout, celui-ci le terrorise.  
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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyDim 3 Nov - 22:50


HARVEY & ALFIE ⊹⊹⊹ They give you this But you pay for that. Once you're gone, you can never come back, When you're Out of the blue, Into the black.

→  Il me fait complètement péter les plombs, Alfie. Ce n’est pas nouveau, il a toujours eu cet effet dévastateur sur ma personne et moi, comme un con, j’y retourne toujours. Je ne sais même pas pourquoi je m’épuise à vouloir le protéger de lui-même et de sa sale connasse de copine puisque de toute façon il ne m’écoute pas. Amélia, ses mots sont parole d’évangile, dès qu’elle ouvre la bouche il est en suspens et le monde autour de lui s’arrête de tourner. Il n’y a plus qu’elle, elle envahit tout l’espace, elle est partout et comme un assoiffé, il boit son venin et en redemande. Foutu accro à la pire drogue qui soit : la sienne. Moi par contre, quand je l’ouvre, je suis le connard qui l’empêche de vivre sa vie et ses rêves, l’enculé qui vient casser son trip et le fait redescendre de dix étages d’un coup. Mais pourquoi il ne voit pas que c’est URGENT qu’il redescende là, putain ! J’aurai peut-être dû le déposer sur le palier de sa baraque de bourge là, finalement. Peut-être que le mieux pour lui, ce serait d’être enfermé avec d’autres dépravés dans son style. Il existe des centres de correction pour remettre dans le droit chemin les brebis égarées, non ? J’suis sûr que ses darons sont le genre à confier l’éducation de leur fils unique à d’autres tiens ! Vaut peut-être mieux ça que de lui bastonner la gueule en vérité… - Ta gueule Harvey ! Sa menace n’a pas un grand effet sur ma personne car il a perdu de sa superbe, Alfie ! Et lorsque je le regarde se traîner avec difficulté et se maintenir en équilibre précaire sur ses jambes tout en s’accrochant à mon t-shirt, c’est presque de la pitié que j’éprouve pour lui désormais. Putain, mais Alfie, tu fous quoi là ? Tu ne te rends pas compte de ce qu’elle te fait cette nana, elle te détruit tellement. Je ne te reconnais pas. Je m’écarte, souffle pour me tempérer et éviter d’exploser en l’accablant de reproches et de morales. Ça n’aura aucun effet, à part me libérer de la pression qui m’habite depuis que j’ai décidé de le ramener ici.  – Je n’ai pas de problème avec… mon reflet. J’ai envie de rire, de pouffer et de me moquer. J’ai envie d’enfoncer le clou pour lui faire mal, pour qu’il réalise d’à quel point il est pitoyable aujourd’hui, d’à quel point le spectacle qu’il offre est affligeant. J’ai envie de me foutre de sa gueule, de le prendre de haut cruellement, par vanité et par suffisance, par vengeance aussi un peu pour tout ce qu’il me fait sans s’en rendre compte. J’en ai envie mais je n’en fais rien, me contentant de l’observer, dépité et impuissant. Je crois que je n’ai pas les ressources pour l’aider, je crois qu’il s’est déjà bien trop enfoncé dans la déchéance, qu’il est trop tard pour lui demander de ralentir, que sa course folle vers le précipice n’a pas d’autres issue que le crash et ça me bouffe la gueule de ne pouvoir rien y faire, d’être spectateur et témoin de tout ça, isolé sur le bas-côté de la route. Je dois faire quoi Alfie, sérieux ? J’dois faire quoi pour éviter le pire ? Pourquoi est-ce que tu t’évertues à foncer vers le pire ? Ça t’apporte quoi ? Amelia… c’est pas une pute, je re… retire ça. Elle me parle pas comme ça, elle. Un petit sourire agacé étire mes lèvres et je lève les yeux au ciel tout en serrant mes bras sur mon torse. Non, bien sûr que non elle ne parle pas comme ça elle. Elle sait y faire la sorcière ! Ensorcelé, c’est ce qu’il est, clairement. – C’est pas parce qu’elle te fait sentir bien qu’elle est bien pour toi, Alfie. Ses mots doux ce sont du poison. Et toi t’es juste trop con pour t’en rendre compte, t’as trop besoin de son attention. T’es devenu dépendant. Et j’parle pas d’la drogue, mais d’Amelia. J’essaie, encore et encore, de lui ouvrir les yeux. Mais c’est peine perdue, je crois que je n’arriverais pas à lui faire entendre raison. Alors, las, mes épaules s’affaissent et mon regard se pose sur le sol. C’est l’abattement qui survient soudain tandis que je réalise toute mon impuissance et tout l’illogisme de la situation. Moi qui m’évertue à le sauver, lui qui s’évertue à se noyer. Et la marée, puissante, terrifiante, gagne du terrain. C’est la tempête Amélia qui a débarqué et qui s’apprête à l’engloutir tout entier. - J’suis content, oui. J’suis… heureux. Tu crées des problèmes et… qui n’en sont pas. Evidemment, c’est moi le coupable, c’est moi qui crée les problèmes… Ce n’est pas moi qui me suis fait chier à le ramener ici, à m’assurer qu’il soit en sécurité, à m’énerver parce que je ne savais pas ce qu’il avait pris, à en vouloir à Amélia, à son connard de dealer parce que j’ignorais – et redoutais – ce qu’il s’est passé dans cette putain de chambre. Ouais, je suis clairement le fouteur de troubles dans cette affaire, bien évidemment! Je souffle, m’éloigne et repose la chaise correctement. L’énervement est rapide chez moi, il enfle, explose mais retombe aussi comme un soufflet. – J’suis heureux Harvey c’est l’ess… c’est ce ce qui compte. Ouais, t’as raison. T’as l’air super heureux, mec. J’ai rarement vu quelqu’un d'aussi heureux que toi tiens! Je me rassois sur mon lit en le fixant, mains apposées l’une contre l’autre, sans savoir ce que je dois faire. Tête baissée, j’essaie de faire le constat qui s’impose : je dois le ramener chez lui. Moi j’ai fait tout ce que je pouvais pour lui en vérité. C’est l’affaire des adultes désormais, je ne peux rien de plus. J’ai la chance qu’il n’ait pas crever en ma compagnie, et je crois que je vais devoir me satisfaire de ce maigre résultat là. – J’suis heureux.  Je secoue la tête, désespéré. –J’suis heureux. Ouais, c’est bon, on a compr- Je m’arrête brusquement en relevant la tête et en découvrant le visage d’Alfie en sang. Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel, putain ? Je me lève aussitôt et accours vers lui, inquiet. Je le soutiens rapidement dans mes bras et l’aide à venir s’installer sur le lit à nouveau, un peu affolé par la situation qui prends une tournure inattendue. – Putain Alfie, clamse pas maintenant bordel. Hey, ça va c’est bon, t’es en sécurité là. Tu veux quoi ? De l’eau ? De l’air ? Dis-moi… S’teu plait. J’vais pas t’laisser crever mec, mais j’ai besoin que tu me dises ce qu’il faut faire putain. Dis-moi. Car je suis paumé, car je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe, car tout ça me dépasse totalement. Je ne suis qu’un pauvre gosse esseulé, moi tu sais. J’ai pas de repères dans la vie, pas de famille pour me guider, mes armes je les ai faites seul et c’est pas fini, je le sais. Je fais ce que j’peux pour avancer, en me construisant mes propres codes, en essayant de me constituer une structure et une vie à peu près acceptables. Et c’est aussi pour ça que je ne comprends pas pourquoi tu fous tout en l’air, pourquoi tu veux tout briser Alfie ? T’as tout toi, alors pourquoi t’envoies tout en l’air merde ? – ALF ! Me lâche pas putain ! Je surélève sa tête sur l’oreiller, éponge le filet de sang qui coule de sa bouche et m’apprête à aller chercher un éducateur qui saura quoi faire. Car moi, je ne suis que le mec stupide qui n’y connait rien à tout ça. D’autres prendront la responsabilité pour moi, il vaut mieux.

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyDim 17 Nov - 18:51

Alors c’est donc ça, Amelia a raison depuis le début, et toutes ses mises en garde formulées à l’égard d’Harvey sont cohérentes : il n’est pas aussi bienveillant qu’il le prétend. L’un et l’autre se renvoient sans cesse la faute, Alfie demeurant généralement le spectateur privilégié de ces affrontements, attendant en retrait qu’un vainqueur soit désigné pour savoir dans quels bras il se perdra le soir venu. C’est dans ceux d’Amelia qu’il trouve du réconfort généralement, alors que ceux d’Harvey sont sources de tendresse – malgré cette animosité qui est toujours la source de leurs rapprochements. C’est ce que ce dernier ne comprend pas ; et la raison pour laquelle le réconfort offert par Amelia prime sur la douceur que son ami peut lui offrir. Il ne cherche pas à être protégé, Alfie, ni même à être aimé (il tente de s’en persuader), il veut simplement retrouver un peu de l’espoir que ses parents lui ont enlevé, et qu’Amelia parvient à lui redonner. La manière de faire n’est pas la plus adéquate, et au fond de lui il le sait très bien, mais les résultats sont ce qu’ils sont et ils sont bien plus efficaces que les leçons de morale d’Harvey, dont celle d’aujourd’hui s’ajoute aux innombrables discours qu’Alfie n’écoute plus, et fait généralement taire en scellant ses lèvres à celles de son ami. Comme il l’aurait probablement fait aujourd’hui si la situation n’avait pas été ce qu’elle est ; et si la veille Amelia ne lui avait pas donné un peu trop d’espoir artificiel. Peut-être que Harvey a raison sur ce point, peut-être qu’elle en est la responsable, mais est-ce qu'Alfie peut réellement lui vouloir compte tenu de tout ce que cela lui apporte ? Pas réellement. À l’inverse, les mots durs qu’emploient Harvey à l’égard de celle qui est officiellement sa petite-amie ne manquent pas de l’énerver, parce que sa tornade blonde ne mérite pas un tel traitement, contrairement à Harvey. Qu’est-ce que ce dernier peut se targuer de lui apporter au quotidien, hein ? Un bon coup de temps à autre, une soirée devant des jeux vidéo plus rarement, parfois une discussion plus profonde où ils refont le monde comme les deux adolescents naïfs qu’ils ne sont pourtant plus. Mais le reste du temps, ce sont des reproches, quant à son comportement, quant à sa manière d’être, et tous ces discours qu’il entend au quotidien de la part de ses parents, de sa famille plus généralement. Bon sang, même Rachel s’y est mise, et désormais Harvey. Tous ces discours dont il souhaite s’éloigner, tous ceux qui critiquent sa façon de faire, sa manière de vivre, sans l’aider à chercher une meilleure solution : parce qu’Alfie en est persuadé, il n’y en a pas. Il n’y en avait pas, avant qu’Amelia lui propose la sienne. Alors Harvey peut penser ce qu’il veut, mais il ne peut pas ôter à Amelia les bienfaits qu’elle lui procure – quand bien même il n’approuve pas ceux-ci. Mais il ne comprend pas, qui pourrait ? Qui peut comprendre que ce n’est pas « fun » d’avoir autant d’idées à la seconde, d’avoir toujours besoin de s’activer, de toujours rechercher à s’occuper, de ne jamais parvenir à tenir en place, et de souffrir lorsque cela s’impose. Cette énergie constante n’est pas aussi agréable qu’il se l’entend dire, cette imagination persistante n’est pas une qualité à son escient. Non, c’est foutrement fatiguant. Parce qu’il ne cesse de penser à chaque détail, il ne cesse de ressasser chaque conversation, comme à cet instant où dans son esprit sont diffusées toutes les fois où Harvey a insulté Amelia, le mettant en colère face aux nombres de fois où cela n’était pas justifié, alors même qu’il n’est pas en état de se battre, ni physiquement, ni verbalement. Il n’a plus d’énergie, Alfie, et si cela semble être le problème qu’Harvey pointe du doigt, c’est très exactement la solution qu’il recherchait. « Bien-sûr. » Qu’il marmonne à la suite des propos d’Harvey, alors que ses yeux se lèvent vers le ciel. Et pourtant, il ressasse les paroles de son ami, les entend encore et encore, interprète chaque phrase, chaque mot. C’est pas parce qu’elle te fait sentir bien qu’elle est bien pour toi, Alfie. Qu’est-ce qu’il en sait, de ce qui est bien pour lui ? S’il s’en préoccupait réellement, il ne le traiterait pas ainsi, il ne lui rirait pas au nez, il ne lui ferait aucune leçon de morale. Ses mots doux ce sont du poison. Non, ils n’en sont pas, ils sont l’antidote de toute sa souffrance. Elle est la seule à avoir percé sa bulle, à avoir compris ce qu’il attendait, ce dont il a besoin. Et toi t’es juste trop con pour t’en rendre compte, t’as trop besoin de son attention. Il ne veut pas son attention, il la veut, elle. Ou peut-être qu’il la veut elle, parce qu’elle lui offre son attention. Il peut le nier autant qu’il le souhaite, la vérité est qu’Amelia est la première à lui en offrir, elle a su corriger les failles produites par ses parents, et il ne peut pas lui en vouloir pour cela : elle lui a permis de comprendre qu’il avait le droit d’exister. T’es devenu dépendant. Non, il ne l’est pas, Alfie, parce qu’il sait qu’il le veut. Il ne prétend pas être plus con qu’il ne l’est, s’il estime ne pas avoir de problème, c’est uniquement parce qu’il ne voit que des solutions ; et que tout ce qui lui arrive, tout ce qu’il s’injecte, il le quémande. Et j’parle pas d’la drogue, mais d’Amelia. Mais en quoi est-ce un problème, hein ? Il est dépendant d’elle autant qu’elle ne l’est de lui (il croit), et pourquoi Harvey doit critiquer leur manière de fonctionner sachant qu’elle lui fait du bien ? C’est pas parce qu’elle te fait sentir bien qu’elle est bien pour toi. Il repense aux propos de Harvey, se torturent avec ceux-ci, reste bloqué sur cette phrase. Mais pourquoi, alors qu’il est le premier à pointer du doigt le non-sens de celle-ci ? Hein, pourquoi ? Pourquoi ça le frappe autant, pourquoi ça lui tort l’estomac à chaque fois que la voix de Harvey martèle son crâne pour couvrir le visage d’Amelia qui se dessine dans ses pensées ? « T’en sais rien, t’es pas dans ma tête. » Il proteste lorsque Harvey remet en doute le bonheur qu’il assure être le sien. Il sent son regard accusateur quelques instants sur sa silhouette, mais il tente d’en faire abstraction. C’est pas parce qu’elle te fait sentir bien qu’elle est bien pour toi. Qu’est-ce qu’il veut dire par là, exactement ? Pourquoi il se permet un tel commentaire, alors qu’il n’en sait rien ? Et pourquoi il n’arrive plus à soutenir son regard dans le miroir ? Pourquoi a-t-il besoin de se répéter pour s’en convaincre ? Pourquoi ressent-il ce poids dans la poitrine s’il est si heureux ? Pourquoi est-il soudainement pris d’angoisse ? Pourquoi est-ce qu’il se pose tant de question alors que le but est de ne plus en avoir aucune ? Peut-être est-ce pour se faire taire, maladroitement, qu’il se mord l’intérieur de la joue, puis la lèvre, jusqu’au sang. Peut-être est-ce le seul moyen pour lui de faire disparaître le goût des excès de la veille, soudainement devenus étrangers alors qu’ils étaient si familiers il y a encore quelques heures. C’est pas parce ce qu’elle te donne te fait sentir bien que c’est bien pour toi. « Ça va, ça... » Qu’il marmonne entre deux crachats pourpres, s’appuyant sur son ami pour reprendre le chemin du lit. Il s’avachit, à bout de force, alors qu’il passe le revers de sa manche sur ses lèvres, tentant de faire disparaître, sans grand succès, toute trace de ce qui a pu inquiéter Harvey. Et lui-aussi, alors qu’il tente de capter le regard de son ami paniqué à côté de lui, bien que la fatigue l’empêche d’être réactif, maintenant qu’il a perdu toute trace d’énergie ; et ce n’est pas la drogue, c’est tout le dialogue interne qui s’est opéré avec lui-même. Le second qui appelle la première, et la première qui provoque le second. « Non ! » Qu’il tente de hurler (sans grand succès même s’il parvient à se faire entendre) lorsque son ami s’aventure vers la porte. « C’est rien, je.. j’t’assure. » Il reprend, tentant de se relever, s’appuyer sur sa main pour tenter de rester assis. « Panique pas. » Non, contentes-toi de me faire paniquer avec tes mots, t’es bien meilleur dans le domaine. « De l’eau. » Qu’il finit par répondre à la question précédemment posée par Harvey. Son regard hagard posé sur le dos de son ami, Alfie essuie une dernière goutte de sang avec la manche de son pull sale. C’est pas parce qu’elle te fait sentir bien qu’elle est bien pour toi, Alfie. « Je sais pas, je… » Qu’il commence à voix basse, murmure étouffé par la culpabilité, par la honte, et aussi par un manque de conviction, tristement. « Je… je-j’aime ça, de perdre le contrôle, mais… je dois pas, et je... » Il perd le fil de ses pensées, alors que dans sa tête, le visage d’Amelia se dessine et lui lance un regard noir ; car c’est ce qu’elle ferait si elle était présente, alors qu’elle le sent glisser entre ses doigts, alors qu’elle le sent se débattre sous son emprise. Mais elle n’est pas avec eux, pourtant, elle l’a abandonné la veille, pas vrai ? Alors pourquoi est-elle aussi présente, pourquoi l’empêche-t-elle de poursuivre, pourquoi est-ce qu’elle parvient à lui fermer les paupières à chaque fois qu’il veut les ouvrir, sans même être là pour le toucher ? « Je sais pas- je sais plus quoi faire. » Qu’il poursuit, et la culpabilité l’envahit. Non pas de cesser de se voiler la face et d’être confronté à cette vérité qu’il a trop souvent repoussée, mais parce que ce constat s’accompagne obligatoirement de la déception qu’il lui causera, à elle. « J’en ai besoin. » De quoi, exactement ? De la drogue, de l’alcool, d’elle, de sa présence, de sans cesse repousser ses limites, de toujours plus perdre le contrôle ? Ou d’ouvrir les yeux, de réagir, de tenter de comprendre comment il a pu en arriver là, de trouver une solution, de s’y essayer du moins ? L’un ou l’autre, ou peut-être un savant mélange des deux, à moins que ce ne soit aucun car ses pensées ont déjà papillonné ailleurs.
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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptySam 23 Nov - 0:35


HARVEY & ALFIE ⊹⊹⊹ They give you this But you pay for that. Once you're gone, you can never come back, When you're Out of the blue, Into the black.

→ Je m’affole, totalement décontenancé par cette situation inédite et ignorant de tous les effets néfastes de la drogue en général. J’en vends mais j’ignore ce que ça provoque, j’ignore ce qu’est une overdose et quels en sont les signes avant-coureurs. Je crois que je n’ai jamais voulu le savoir, non par dédain ou désintérêt, mais plus par crainte de la vérité ; comme si, une fois au courant, cela allait être encore plus difficile d’assumer ma part de responsabilité dans un autre drame. J’ai pas envie de me dire que je participe à la ruine de certaines personnes, à la destruction de leur santé et de leur esprit, je ne suis pas sûr que ma conscience l’accepterait. Tu crois qu’elle l’ignore réellement, boy ? Est-ce que t’es con à ce point ? Peut-être bien, ouais. – ça va, ça va… Ta gueule Alfie, ça ne va pas non ! Tu joues avec le feu et tu te brûles ! Rien ne va autour de toi, y’a tout qui crame et toi tu te jettes comme un attardé dans les flammes. Crétin va ! Tu me soules, Alfie ! Tu me soules parce que je n’ai pas envie de me brûler mais j’ai déjà des cloques plein les mains tiens ! Dévoué, comme un abruti, je m’astreins à le sortir de toute cette merde, de ce brasier fumant dans lequel il se jette sans réfléchir, mais rien ne fonctionne, rien ! C’est peine perdue, ça ne sert à rien, je fais juste davantage le constat de mon impuissance à chaque nouveau drame. Et c’est pour cette raison que je me résous à faire appel à un adulte responsable, un éducateur du foyer où j’ai trainé Alfie, cet endroit où je traîne rarement, constamment en fugue et rarement là. Mais, alors que je me lève et m’apprête à sonner l’alarme, ce qui inévitablement m’offrira un passage chez le directeur et des emmerdes pour un bon bout de temps, il me retient Alfie. –Non ! Qu’il gueule en s’étouffant avec sa salive et je roule des yeux en l’observant. Putain, regarde ce que tu deviens, Alf… - C’est rien, je … j’t’assure. Panique pas. Je reviens alors vers lui en voyant qu’il se remet doucement et déclare – Ok, mais toi tu restes tranquille alors. Reste allongé pour le moment, t’as déjà vomi toute façon, t’as plus rien dans le bide alors tu vas pas t’étouffer si tu restes allongé. Mon discours décousu ne semble pas avoir de sens, car ma référence n’y figure pas. J’ai en tête une scène de film (ou de série) durant laquelle le jeune drogué s’étouffe dans son vomi (et ce n’est pas beau à voir). – De l’eau. – Ok, bouge pas ! Que je répète en m’éloignant vers le lavabo pour remplir un verre d’eau crasseux au robinet. J’espère que l’agitation dans la chambre ne va pas éveiller les soupçons et qu’on ne sera pas dérangé par les éducs ou les autres débiles du centre (ce qui peut arriver à tout moment). Je ne sais pas précisément ce que je risque en ramenant un pote de l’extérieur au foyer, mais je sais que ce n’est absolument pas autorisé. Comme s’il fallait garder entre ces foutus murs toute leurs merdes et leurs secrets ! On n’est pas vraiment chez soi ici, juste de passage, faute de mieux. Quand personne ne veut de toi, c’est là que tu finis et c’est triste, un peu désolant même. Je me suis fait une raison toutefois, et je préfère ça plutôt que de jouer à la famille parfaite avec de faux parents comme le fait Lonnie. Putain de famille d’accueil de merde ! Je crache sur leur bonté, cachée derrière de gros chèques signés de la main de notre gouvernement lui-même. Faut bien une putain de compensation pour s’occuper de sales gosses dont personne ne veut, n’est-ce pas ? Ce pays se fous royalement de la jeunesse qui occupe ses rues, il crache sur son avenir alors c’est pas étonnant que tout parte en vrille finalement. Si des mecs comme Alfie, ayant de base tout pour être heureux, finissent par plonger tête baissée dans la drogue, c’est pas pour rien. Tout s’barre en couilles, c’est un putain de fait. –Je sais pas, je… Je… je-j’aime ça, de perdre le contrôle, mais… je dois pas, et je… Wow, est-ce qu’Alfie est en train d’essayer de justifier son comportement ? Je me tourne vers lui, un peu choqué par ces confessions impromptues auxquelles je ne m’attendais absolument pas. – Je sais pas… Je sais plus quoi faire. J’en ai besoin. De quoi exactement, Alfie ? De la drogue ou d’Amélia ? Des deux mélangées ? Elles semblent indissociables désormais, n’est-ce pas ? Je pousse un soupir et m’approche du lit, pose mes fesses sur le bord et lui tend le verre d’eau. – Tiens, bois un peu. Je laisse le silence s’imprégner un instant dans la pièce, en profite pour entrouvrir légèrement la fenêtre afin d’aérer la pièce un minimum et médite un peu sur les dernières paroles de mon ami. J’inspire profondément, ferme les yeux et me décide enfin à l’ouvrir en essayant de rester le plus objectif possible et de laisser de côté toute ma haine pour Amélia. – Moi je crois que tu sais quoi faire, Alfie mais que t’en as pas réellement envie. J’hausse les épaules. Il sait très bien qu’il doit lutter contre cette foutue addiction. Il sait très bien au fond qu’Amélia est nocive pour lui, qu’elle le tire vers le fond, qu’il se perd chaque fois un peu plus lorsqu’il est avec elle et qu’il n’en reviendra pas entier. Mais il s’en tape, car elle lui permet d’oublier son existence, elle lui accorde des minutes hors du temps et pour ces quelques secondes de répit, il serait prêt à crever Alfie. C’est la drogue, ça. L’addiction. Ça s’infiltre au plus profond de soi et ça ronge lentement. Et les vulgaires instants de conscience sont vite dissipés au profit du besoin ressenti, de l’impériosité de la drogue et de son contrôle sur l’organisme. J’en vends et si je ne connais pas les signes, si je ne me suis jamais véritablement renseigné, je sais tout de même ce que ça fait. Je lis la torture dans les yeux des camés, je vois leurs mains tremblantes tendues vers moi et leurs yeux implorants pour juste une dose, une putain de dose… Je me déteste d’alimenter ainsi leur addiction et je m’en tiens loin personnellement. Un joint, pas plus. – T’es loin d’être con, Alfie tu sais. T’as totalement conscience que tu vas droit dans le mur, et tu sais très bien qu’Amélia te guide vers celui-là. J’ai pas tant besoin d’argumenter en réalité, tu le sais déjà. Tu le vis après tout. Le problème c’est l’addiction mec. Faut en parler pour se faire aider et pour en parler, faut le reconnaître aussi. T’es un addict, c’est tout. A nouveau, j’hausse les épaules d’un air las avant de reprendre – Mais tous les addicts n’en crèvent pas. Y’en a qui s’en sortent, qui font des cures de désintox et qui se battent contre tout ça. Paraît qu’avec un bon entourage, on arrive à s’en sortir. Tu crois que tes parents pourraient pas comprendre ça ? T’es parents ou quelqu’un d’autre hein… Pas sur que ce discours le touche réellement mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?    

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyMer 4 Déc - 20:22

S’il était capable de faire quelques pas sans trébucher, de tenir un discours cohérent et d’hurler, Alfie aurait claqué cette porte depuis bien longtemps face aux discours moralisateurs d’un Harvey à qui l’avis n’a pas été demandé. C’est ce qui le rend dingue, Alfie. Tous ces gens qui croient savoir mieux que lui ce qui est bon pour lui, qui ne cessent d’émettre un avis sur sa manière d’être, sur sa façon de vivre, qui tente de contenir sa personnalité, son exubérance, qui critiquent ses choix et veulent l’enchaîner, seulement parce que ça leur parait être le mieux pour lui, sans jamais prendre en considération ce que lui veut. Ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas à quel point c’est fatiguant de se battre sans-cesse avec des pensées envahissantes, de ne jamais parvenir à se gérer ; de toujours penser à tout et à son contraire mais jamais à ce qui est nécessaire, d’être incapable de trouver le sommeil parce qu’il rédige la liste des cadeaux de Noël qu’il aurait dû demander à ses parents dix ans auparavant, parce qu’il s’arrête sur le jouet dont il aurait rêvé et qu’il finit par dresser la liste de ceux qui ont été les plus populaires cette année-là, avant de tenter d’énumérer toutes les années bissextiles par ordre croissant, puis de songer aux dizaines de pâtisseries françaises qu’il connaît et finalement aux noms français des prophètes, dont l’un lui a donné son second prénom. Et ça peut durer éternellement, en continu, et lorsqu’il essaie de faire le vide dans sa tête c’est son corps qui se met alors en marche ; et ce pied qui le trahit toujours en frappant le sol à un rythme régulier, ses mains qui deviennent rouges à force d’être serrées, cette tête qui se dodeline continuellement jusqu’à lui en donner le tourner, et ce sommeil qu’il ne trouve jamais parce qu’il n’arrive pas à rester immobile. Dans son lit, au cours d’une conversation avec autrui, pendant un examen : il n’y arrive pas, il n’y arrive jamais. Il faut toujours qu’il s’active, et le pire est lorsque tête et corps se conjuguent de pair et qu’il n’arrive plus à suivre alors qu’il se surcharge d’informations et s’épuise. Courir te permet de faire le vide dans ta tête, essaie. Foutaises. Trouve une activité qui te passionne et grâce à laquelle tu pourras te calmer. Foutaises. Un peu d’homéopathie peut changer ta vie, je t’assure. Foutaises. Foutaises. FOUTAISES. Ses parents, sa famille, ses professeurs, les éducateurs, la psychologue, les médecins, ils essaient tous de lui bourrer le crâne avec des solutions miracles, autant qu’ils essaient de le convaincre que si aucune d’entre elle ne fonctionne c’est parce qu’il n’y met pas suffisamment du sien. Parce qu’il est trop dissipé, parce qu’il aime aller à l’encontre de l’autorité, parce qu’il n’en fait qu’à sa tête et préfère trouver une solution plus créative, parce qu’il ne m’y pas du sien. Il ne fait que ça. Il s’interdit tellement de choses pour donner l’impression qu’il essaie d’être normal, qu’il peut l’être, il se fait mal jusqu’au sang à immobiliser par la force son corps, ou à contenir ses pensées, il détruit tout son système interne à essayer d’adopter le programme des autres, mais il n’y arrive pas. Il n’y arrivait pas. Jusqu’à Amelia, jusqu’à ce qu’elle entre dans sa vie et réussisse là où tous les autres ont échoué, parce qu’elle ne l’a pas forcé, parce qu’elle ne l’a pas changé, contrairement à ce qu’ils peuvent penser. Il a changé parce qu’il le voulait, parce qu’il le pouvait, et parce qu’il le devait. Il le devait, et pourtant, Harvey s’en plaint, comme ses parents, et comme tous les autres. Il les a écouté, pourtant. Il a tout tenté pour se calmer, il a épuisé toutes les ressources, toutes ses idées, et il a opté pour une solution que jamais personne ne lui avait proposée et qui est pourtant la plus efficace. Il ne s’est pas seulement calmé. Il s’est anesthésié, et bordel que c’est bon. Mais là aussi ils ne comprennent pas. Parce que ça paraît tellement futile à leurs yeux. Ce ne sont que des caprices de gamin qui ont muté en rébellion d’adolescent, ça va passer, c’est pas grave, quand il sera grand il trouvera la stabilité et il arrêtera de se dissiper et perdra son agressivité. Ça va finir par aller mieux. Mais il ne veut pas attendre, Alfie, il veut que ce soit immédiat, parce qu’il n’en peut plus. Et Amelia lui a offert cette instantanéité que personne ne lui a jamais proposé et que tout le monde veut pourtant lui retirer.  

Mais tout ça, il ne le dira pas, Alfie. Pour cela il faudrait avoir pleinement conscience de ses difficultés ; et il préfère jouer à l’aveugle, parce que ça fait tellement de bien et il ne peut plus se passer de toutes ces sensations qu’il se provoque. Il a atteint un niveau de bien-être qu’il n’aurait jamais cru existant, et il ne peut plus s’en passer, quand bien même il a conscience d’à quel point il est pathétique. Que contrairement à ce qu’il a laissé entendre à Harvey, il se voit dans le miroir. Il voit ces yeux qui ne sont plus réactifs et qui sont éteints. Il voit ces traits tirés qui lui donnent aisément dix ans de plus. Il voit ces jours qui se creusent parce qu’il ne mange quasiment plus rien à part quelques pilules. Il voit cette infection de la peau qui gagne du terrain sur sa tempe. Il voit ces cernes gris qui creusent des tranchées. Et il y a tout ce qu’il ne voit pas, mais qu’il sent ; ce rythme cardiaque si bas que parfois il souhaite seulement mourir dans son sommeil, ces vomissements en continu qui lui abîme la trachée, ces vertiges et ces pertes d’équilibre toujours plus présentes, cette incapacité à satisfaire Amelia, ces tremblement qui s’accompagnent de transpiration excessive et tout le reste qu’il n’assume pas. Il voit tout ça, il n’est pas complètement stupide, mais il ferme les yeux, ou plutôt ; il admire le résultat : c’est la preuve qu’il y a eu du changement, et qu’il n’est pas fou, que tout ça n’est pas dans sa tête, et qu’il a enfin atteint la paix, même si tout lui prouve le contraire.

Même si les paroles d’Harvey qui résonnent dans son crâne lui prouvent le contraire. Allongé sur le lit, son ami à ses côtés, un verre d’eau dans la main, Alfie se laisse faire comme une marionnette alors que la voix du Hartwell martèle sa boîte crânienne. C’est pas parce ce qu’elle te donne te fait sentir bien que c’est bien pour toi. Comment faire, alors ? Comment se détacher de l’emprise d’Amelia en continuant à aller bien ? Comment enfin aller bien, pour que cela convienne à tous ? Aux propositions d’Harvey, Alfie secoue vivement la tête à s’en donner le tourner, les yeux fermés et le visage qui l’est tout autant à l’évocation de ses parents. « Non, non, jamais… non, personne. » Qu’il marmonne alors que ses yeux demeurent clos pour ravaler les bribes d’humidité que l’évocation de ses géniteurs a amenée. « Ils me vireront, ils attendent que ça. » D’enfin se débarrasser de ce fils qui n’a jamais été à la hauteur de leurs espérances, qui n’a amené que des déceptions. Trop turbulent, pas assez intéressé par les questions de religion, s’était fait sa propre idée sur la question, pas assez hétérosexuel, dernièrement, et ce camp pour « jeunes en perdition » évoqué par sa mère au cours d’un repas n’a fait que confirmer qu’il ne serait jamais considéré par eux comme il le souhaiterait. Et pourtant ; il est toujours là, à Brisbane, un quotidien qui n’a pas réellement changé malgré les récentes découvertes sur lui. « Ils ne s’en remettront pas. » Car c’est bien là le problème ; ils ont toujours accepté ses travers jusqu’ici, même s’ils prétendent le contraire. Il a toujours la chaleur d’un foyer, il a toujours cet amour froid mais présent, il a toujours leur soutien maladroit mais existant. Mais il sait que le vase a été rempli à ras, et que ce dernier élément les achèverait définitivement. Leurs relations ont beau être tendues, bizarres et froides, elles n’en demeurent pas existantes et solides. Peut-être que c’est lui qui ne s’en remettra pas. « Tu peux pas comprendre, Harvey. » Alors explique-lui. Tu t’attends toujours à ce que tout le monde comprenne, mais tu n’expliques jamais rien. « Je-oui… j’en ai pas envie. » Il murmure, les barrières érigées par Amelia qui commencent à s’effondrer, et Alfie qui pense par lui-même pour la première fois depuis des semaines. Mais sa blonde rôde sur son épaule, et il n’arrive pas à se débarrasser totalement de celles-ci. « C’est pas sa faute, tu sais. » À Amelia. Bien-sûr que ce n’est pas sa faute, elle qui est si parfaite. Elle qui ne l’a jamais obligé, surtout. Elle l’a peut-être manipulé, elle l’a peut-être séduit, elle l’a peut-être invité avec un peu d’insistance, mais il a toujours été consentant, Alfie. « Elle m’aide. » Il murmure à nouveau, et la vérité qui se coince dans sa gorge alors que son cœur se fait plus nerveux, et que ses yeux plus sensibles. « Elle m’aide tellement. » Et il relève les yeux vers son ami, la gorge serrée et les lèvres pincées. Tu comprends, toi, Harvey, pas vrai ? Tu comprends à quel point c’est difficile, à quel point je vais mal, pourquoi je vais mal ? « Ça m’aide tellement. » Bien-sûr que non. Tu juges, comme tous les autres. Car c’est tellement plus facile de juger ce qui te paraît anormal que d’essayer de comprendre pourquoi c’est normal pour moi. « Faut que… j’y aille. » Avant de continuer à m’enfoncer. À tes yeux, aux miens, à ceux d’Amelia, j’ignore comment les choses peuvent tourner si je continue à dire ce que j’ai sur le cœur. Ça ne me réussit jamais, aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. « Est-, tu peux… tu peux appeler Rachel. » Il supplie presque, sa main qui se pose sur celle d'Harvey et sa tête qui vient rencontrer son épaule. Parce qu’avec sa cousine, tout est plus facile ; elle n’ose même pas le regarder, et encore moins le sermonner. Elle accepte la situation en se taisant pour ne pas prendre le risque de perdre son cousin, et il se sert d’elle pour s’assurer d’une approbation silencieuse quant à sa situation, comme il en a besoin à cet instant précis.
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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyDim 22 Déc - 20:44


HARVEY & ALFIE ⊹⊹⊹ They give you this But you pay for that. Once you're gone, you can never come back, When you're Out of the blue, Into the black.

→ J’essaie de trouver des solutions, de l’aider alors qu’il semble avoir un soudain accès de conscience, Alfie, et pour une fois que la conversation peut s’engager sur le sujet sans rentrer directement dans un rapport conflictuel et agressif, j’en profite pour tenter de faire passer un message. Peu persuadé d’être doué pour ça, ni même d’être à la bonne place pour le guider, je m’encourage à le faire malgré tout car, même si je ne fais que jeter une pierre dans l’eau, à force d’en amasser des pierres dans la rivière, l’eau stagne et le barrage se construit. Un barrage contre Amélia et son influence néfaste, elle dont la nocivité s’écoule à torrents et heurte violemment Alfie, le secoue dangereusement et l’entraîne inévitablement vers le fond. Tu vas crever asphyxié en pensant avaler de l’air, Alfie. C’est ça la merde avec les addictions : tu crois qu’elles te rendent libres et que ton esprit peut vagabonder où bon te semble lorsque tu es sous leur influence ; mais la réalité c’est qu’elles t’enferment, elles te briment, t’emprisonnent et te réduisent à l’état de mendiant. C’est triste, mais c’est la réalité et j’ai appris très tôt à la regarder en face. On cherche tous des moyens de s’évader, d’échapper à la dureté de ce qui nous entoure, la vie et ses contraintes, la vie et sa mocheté, la vie et sa pénibilité. Car c’est difficile d’y faire face, à cette vie de merde, à ces chaînes qu’on se traîne, à ces poids qui nous forcent à courber l’échine, qui nous tassent sur nous-même. Pas pour rien qu’on perd des centimètres en vieillissant, le poids des années est une vérité rude à encaisser. Mais tourner le dos à cette vie, c’est lui donner l’opportunité de gagner, c’est renoncer à la possibilité de la prendre à bras le corps et de la combattre, c’est croire que les futiles et brefs moments de bonheur ne valent pas le coup, c’est s’avouer vaincu avant la guerre et c’est ce qu’il fait Alfie. Il dépose les armes aux pieds d’Amélia, et tout comme elle, il s’évade, il tourne le dos à la vie, il pense être en train de jouir d’une liberté exceptionnelle, il pense être en train de vivre un truc unique alors qu’il est seulement dépendant et lâche. – Non, non, jamais… non, personne. Ils me vireront, ils attendent que ça. Est-ce une réelle peur, fondée et justifiée ou un nouveau moyen de se persuader qu’il ne peut pas vraiment être aidé ? Je ne sais pas vraiment et je me rends compte que je ne peux absolument pas lui faire confiance à Alfie, car tout ce qu’il dira sera influencé par son addiction, à Amélia et à ce qu’elle lui offre : cet échappatoire qui n’en est pas un, cet espace qui lui semble vital mais qui n’est qu’un putain de mouroir ! – Ils ne s’en remettront pas. Et c’est cette seconde affirmation qui vient me confirmer que l’addiction guide ses réponses à Alfie. Affronter ses parents serait trop compliqué, pas car ces derniers le ‘vireraient’ réellement mais pour la piètre image qu’il leur offrirait alors et qui le ferait chuter inévitablement dans leur estime. Il a encore besoin qu’on le considère comme un petit génie, Alfie, il a encore besoin de l’aval des siens, de sentir leur soutien autour de lui, et ce même s’il marche dessus impunément, même s’il ignore les sacrifices faits pour lui. Égoïste, comme tous les camés. Il ne voit que son propre profit, que ce qui va lui faire du bien dans l’immédiat, que ce qui va lui permettre de planer plus vite, d’éloigner les problèmes, de les effacer en les repoussant loin, le plus loin possible. - Et tu penses que qui en souffrira le plus ? Toi, ou eux, Alfie ? Il se voile la face si fort que j’en ai mal au crâne. La chute est brutale, il est tombé de son piédestal, Alfie, il est écroulé au sol et il rampe. Il rampe et se trouve des raisons, toutes sortes de raisons, peu importe lesquelles tant que ça va dans son sens, pour continuer à se flinguer la tronche paisiblement. Parce qu’il n’y a pas de solutions, pas vrai ? Prendre son courage à deux mains n’est pas une option pour lui. Le courage, c’est quelque chose qui s’est dissipé dès la première prise, qui l’a quitté à jamais et qu’il ne retrouvera plus à moins de s’écorcher à jamais, de frôler la vie, la vraie – pas celle qu’il s’imagine auprès de sa pétasse. – Tu peux pas comprendre, Harvey. Je baisse la tête, accusant le coup. Evidemment ! Tu ne peux pas comprendre, Harvey. Toi, t’as pas de parents, t’as personne qui t’attends au tournant, t’as pas de foyer, pas de maison, t’as rien à perdre alors c’est facile pour toi… Je secoue la tête, passe mes mains sur mon visage et soupire fortement. Non, je ne peux sûrement pas comprendre comment on choisit de flinguer une si belle opportunité de réussite. Quand on a tout, pourquoi se risquer à tout perdre ? – Sûrement pas, ouais. Que je rétorque, avec agacement. Et c’est l’envie de crier à nouveau qui me prends, l’envie de lui hurler dessus, de le frapper même, durement. Mais bordel Alfie : ouvre tes putains de yeux. T’es accro à d’la merde ! A une meuf en carton qui s’fiche de toi ! Elle se sert de toi, et tu n’es qu’un crétin. Un crétin qui s’fait avoir tout simplement. C’est moi qui ne comprends pas après ça ! – Je-oui… J’en ai pas envie. C’est pas sa faute, tu sais. Elle m’aide. Elle m’aide tellement. Et le bref accès de conscience a disparu, la tornade Amélia soufflant de nouveau sur l’esprit de mon ami. Je frotte mon front, dépassé par tout ça et abattu par la cruelle impression de dépenser de l’énergie pour rien. C’est ce que je fais après tout non ? Il ne veut pas être sauvé, Alfie. Il veut crever, et avec elle. Il a déjà renoncé en vérité. – Si tu l’dis. Elle t’aide tellement que t’es une loque échouée dans une piaule de foyer pour ados aujourd’hui, mais cool. Et elle est où elle d’ailleurs ? Chez l’un de ses innombrables amants qu’elle paie en nature pour sa dope ? Elle est tellement en train de t’aider, Alfie… C’est ouf, ça saute aux yeux. Et c’est la colère qui me fait cracher ses terribles vérités en pleine figure à nouveau. Mon élan de compassion se retrouve réduit à néant lorsque je l’entends parler ainsi de la sorcière qui le bousille. – Faut que … j’y aille. Est-ce, tu peux… tu peux appeler Rachel. La cousine coincée, l’alibi parfait. Elle mériterait que je lui balance ses quatre vérités celle-là aussi. Je soupire fortement et déclare en me levant. – File-moi ton tél si tu l’as, j’ai pas d’unités sur le mien. C’est faux, mais je ne peux pas bousiller tout mon forfait pour des conneries, je dois faire mon beurre et chaque centime compte dans ma vie. – Toute façon, faut qu’on trouve un moyen de te sortir d’ici en scred, sans que les éducs te remarquent. J’pensais attendre le repas d’midi, ils seront tous dans le réfectoire en bas. Ce disant, j’enfile un sweat large et rabat la capuche sur mes cheveux en bataille, levant le verrou de la porte pour vérifier que le couloir est libre. Avant de sortir de la pièce, j’avertit Alfie – Tu bouges pas et t’attends mon signal. Je prends le risque qu’il ne m’écoute pas en le laissant derrière moi, mais de toute façon, j’ai déjà pris tellement de risques en le ramenant ici que je ne les compte plus. Un de plus, un de moins. Je traverse le long couloir silencieux pour me rendre au bureau des éducateurs et voir qui est de service – suivant lequel c’est, la tâche s’avérera plus ou moins facile. Y’a qu’à espérer qu’Alfie ne fasse pas d’esclandre maintenant.    

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Message(#)With the lights out, it's less dangerous. I feel stupid and contagious (FB - Alfie & Harvey)  EmptyLun 10 Fév - 13:07

S’il y a quelque chose qu’Alfie a appris au cours de son existence ; c’est qu’une seule seconde peut faire basculer la totalité de celle-ci. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, ses plus mauvaises décisions ont toujours été prises de manière impulsive, sans réfléchir aux conséquences (et dans le fond, les bonnes aussi, ce qui justifie peut-être qu’il ne parvienne pas à faire la différence entre les deux) et sans repenser à deux fois à celles-ci. Une seconde, c’est le temps qu’il lui a fallu pour remarquer Amelia dans sa salle de cours à la rentrée, et se retrouver fasciné par cette dernière alors que d’autres se questionnaient simplement quant à savoir qui était cette nouvelle arrivante. Une seconde, c’est ce qui avait suffi pour qu’il recule son bras, soudainement empli de doute, alors qu’Amelia s’apprêtait à planter l’aiguille dans sa chair pour le convaincre qu’il avait bien mieux que tout ce qu’elle lui avait fourni jusqu’ici. Une seconde, c’est le temps d’inattention qui lui a suffi aujourd’hui pour remettre en question tout ce en quoi il croit depuis des mois. Ce bonheur artificiel offert par Amelia, qu’il n’a jamais voulu questionner tant celui-ci était efficace. Et si ? Et s’il ne l’était pas tant que cela, finalement ? Bien-sûr que la question s’est déjà posée, parce qu’Alfie n’est pas stupide et même s’il aime le prétendre et qu’il a fait du déni sa façon de vivre, il sait aussi qu’à terme, ce qu’il voit comme une solution n’en sera pas une. Et dès qu’il a le moindre doute, il chasse celui-ci en se convaincant qu’il est jeune, qu’il a la vie devant lui, qu’il doit vivre sa jeunesse et que les erreurs commises au cours de celle-ci ne l’impacteront pas au-delà. Mais comme trop souvent, il ne pense qu’à lui, Alfie, égoïste de naissance, ne voyant pas que son comportement a des conséquences sur son entourage ; estimant que ses intérêts priment avant ceux des autres, et que but de sa présence sur terre consiste à vivre sa vie, et non au travers des autres. Ces mêmes autres qui ne comprennent pas cette situation ; parce qu’ils voient peut-être ceci comme une échappatoire, une solution de facilité et bien-sûr que c’est le cas. Mais ce n’est pas tout. Pour dénouer le nœud du problème, il faut s’intéresser à ce qu’il est et non pas ce qu’il fait. C’est une distinction que les gens n’arrivent pas à prendre en compte, le réduisant inévitablement à ce qu’il est en train de devenir par sa consommation que pourquoi il en est arrivé à un tel extrême. Ses parents en feront de même, il les connaît suffisamment pour anticiper la réponse avant d’avoir tous les éléments en mains. « Eux. » Qu’il rétorque, le cœur serré, car ce n’est que la stricte vérité. Ce sont bien eux qui vont souffrir de cette situation. Comment pourrait-il prétendre en souffrir autant qu’eux alors qu’il y trouve du plaisir ? Ses parents ne peuvent pas comprendre, et Harvey non plus. Parce qu’ils ne sont pas dans sa tête au quotidien, et parce qu’ils n’essaient pas de le faire, sans quoi de nombreuses choses deviendraient plus claires. Mais de tout son entourage, il croit, un instant, que Harvey est la plus à même de pouvoir l’écouter, raison pour laquelle il essaie de s’épancher. Peut-être même qu’à termes, il pourrait comprendre, même s’il n’est pas d’accord. Parce que Harvey n’est pas comme tous les autres, parce que Harvey est son Harvey, celui qu’il repousse sans ménagement, mais vers lequel il revient toujours. Une constante dans sa vie déséquilibrée, la seule personne à qui il vouait une confiance aveugle jusqu’à l’entrée d’Amelia dans sa vie. Alors oui, il a la naïveté de penser que quelqu’un pourrait l’écouter. Lui demander calmement les raisons de telles décisions, l’épauler alors qu’il met le doigt sur son mal-être. Et cette personne, ça ne peut être que Harvey. Évidemment que ça ne peut être que lui.

Et pourtant, c’est l’agacement qui cogne contre ses lèvres lorsqu’il reprend la parole, braquant un Alfie qui persiste, qui s’enfonce, qui supplie au travers des mots son ami, son amant, d’être là. Pas seulement pour se donner bonne conscience, pas seulement pour tenter de le dégoûter de son reflet comme il entreprend de le faire depuis qu’il s’est réveillé, mais qui lui tiendrait la main, qui l’écouterait, et qui lui dirait, lorsqu’Alfie serait à bout de souffle et perdu, qu’ils vont trouver des solutions. Des vraies, et pas seulement celles qu’on propose par automatisme aux gens comme lui sans réellement prendre en compte leurs attentes alors qu’ils sont les principaux concernés. Harvey reprend la parole et le ton de sa voix, son regard, chacun de ses mots, blessent toujours un peu plus un Alfie déjà à terre. Voilà pourquoi tu ne veux pas t’en sortir, que le souffle cette petite voix dans sa tête, qui prend la forme de celle d’Amelia. Voilà pourquoi je ne peux pas m’en sortir, que lui rétorque la sienne. Parce qu’il en revient toujours au même point ; ils ne comprennent pas. Ils se fient uniquement à ce qu’ils voient, à des jugements arriérés et gratuits, se focalisent sur les erreurs. Ils ne réalisent pas les raisons qui poussent à ces erreurs, et ils ne veulent pas les voir, car ce serait remettre en question leur façon de voir les choses. Alfie soupire, préfère se murer dans le silence ; c’est un combat dont il ne peut sortir gagnant, et il se débat suffisamment avec lui-même pour ne pas s’en imposer plus. Et parce que Harvey a raison. Où est-elle ? Il a besoin d’elle, plus que jamais. Et elle n’est pas là. Mais il a besoin de quelqu’un qui soit là pour lui, sans jugement et critiques, et très vite le prénom de Rachel s’impose à son esprit. Tendant son téléphone à Harvey, il laisse le soin à celui-ci de trouver le numéro de sa cousine. Peut-être que Harvey en profitera pour lui présenter la situation, peut-être même qu’il essayera de la convaincre de poursuivre son travail, mais Alfie est plus fort à ce jeu-là ; et il parviendra à ramener Rachel à sa cause, comme il le fait toujours, la raison pour laquelle elle garde le silence alors qu’elle aussi, tout ceci la détruit à petit feu. Mais elle n’oserait pas s’opposer à son cousin au risque de le perdre ; et c’est la différence avec Harvey et la raison pour laquelle c’est sa cousine dont il a besoin et non plus son amant : Harvey n’est pas terrifié de le perdre. Et probablement qu’Alfie mérite une place en enfer spéciale pour jouer ainsi sur la peur de la personne qui lui est le plus chère, mais c’est la seule chose à laquelle il peut se raccrocher, ce qui l’empêche alors de se raisonner. Se contentant d’acquiescer au plan de Harvey, lui assurant ainsi qu’il demeurera calme et attendra son signal, il ne s’y oppose pas et reste sur ce lit tandis que la silhouette de Harvey disparaît. Il ne saurait dire où exactement ; et il s’en fiche bien. Il devrait être reconnaissant pourtant, que son ami ait pris soin de lui, le fasse encore. Il l’est, dans le fond. Et peut-être qu’il aurait pu exprimer sa gratitude si, au moment où Harvey vient lui donner le signal, il n’avait pas déjà disparu par la fenêtre ; parce qu’un bras cassé vaut bien mieux que tous les sermons qu’il aurait pu encore entendre avant d’être pleinement libéré. Il l’est déjà, c’est ce que Harvey refuse de comprendre.

- sujet terminé -
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