Duncan était dans le vestiaire destiné aux internes. Cela faisait maintenant plusieurs mois que son internat était commencé et il n’y avait pas de doute sur des affinités qui s’étaient créer. En franchissant la porte, il n’échappa à aucune remarque désobligeante du genre «Alors le fayot est enfin là ? », au fond, il était tous vert de jalousie qu’il est pu avoir un appartement tout près de l’hôpital ce qui faisait de lui, le premier arrivé à presque tout les coups en cas d’appel sur leurs bippers. Un autre répliqua, « Mais pas ce matin car hier soir, Wilde était avec Siobhan. », ils se mirent tous à rire et cela commencer à l’exaspérer tout doucement. Il n’y avait rien entre eux, bien évidement. Duncan faisait une sorte de blocage pour ce qui était des relations amoureuses et si l’envie lui prenait d’une histoire d’un soir ce ne serait surement pas avec une personne qu’il verrait tous les jours à son travail. Siobhan était sa meilleure amie, ils s’entraidaient tous les deux pour réussir et parfois ils passaient des nuits entières à réviser et cela faisait jasé tous les autres. Ils étaient tous d’un ridicule mais Duncan serait se venger de façon… Assez machiavélique. Il se dirigea alors vers son casier pour enfiler ses vêtements d’internes.
-La ferme, Kevner, je sais que tu en pinces pour Siobhan dommage qu’elle ne soit pas intéressé.
Le jeune homme se tourna vers l’autre homme en lui envoyant un sourire plus qu’hypocrite en battant des cils sur le ton de la moquerie. Les autres internes se mirent tous en cœur à le huer. Très drôle. Monsieur le fils du chef se croyait décidemment tout permis. Siobhan ne mit pas longtemps à le rejoindre puisque leurs casiers étaient voisins. Kevner en profita pour s’éclipser bien rapidos de la pièce. Elle ne faisait pas attention à ce genre de provocation contrairement à Dundun qui bouillait de l’intérieur. Un large sourire se dessina sur la bouche à l’intention de Siobhan puis il se mit à parler.
-Encore cinq minutes et tu étais en retard. Regarde ce que j’ai trouvé…
Fouinant dans son casier, il sortit une paire de lunettes qu’il mit sur son nez. Duncan n’avait aucun problème de vue mais durant leur dernière garde aux urgences, ils avaient eu un patient un peu agité qui avait fini par vomir sur lui. Il s’était retrouvé avec du vomi un peu partout sur lui et même au visage. Siobhan avait rit tout le reste de la nuit, l’aidant à se nettoyer car dans les cheveux, ça ne part pas facilement. Il tourna son visage vers elle en prenant un air sérieux. A mon avis elle allait bien se moquer de lui en voyant la tête que lui faisait ces lunettes mais au moins, il passerait aux yeux des résidents pour un interne sérieux enfin il espérait.
-Fini le vomi dans les yeux, en plus ça me donne un petit air sérieux et ça ce n’est que du bonus, non ?
Levant la tête pour voir la pendule, il constata que se serait bientôt l’heure de l’appel et surtout de la répartition dans les différents services. Vu qu’ils étaient en première année, ils devaient changer de service assez souvent. Duncan n’était pas encore sur de ce qu’il voulait même si la cardiologie lui plaisait plus mais ce n’était pas vraiment le truc de son amie. Heureusement pour les révisions, ils se complétaient ainsi, mais les journées restaient longues quand ils se voyaient seulement en coup de vent durant la journée. Avant de rejoindre le groupe il baissa de nouveau son regard vers sa camarade ne pouvant s’empêcher d’examiner le contenu de son casier, il en attrapa un fruit qu’elle avait apporté.
-Non mais c’est encore la saison du pamplemousse ?!
J'ouvre les yeux, je crois que j'ai eu droit à trois heures de sommeil tout au plus. Je suis couchée dans mon lit encore avec les vêtements de la veille sur le dos. Le livre de médecine (Traité des maladies et syndromes systémiques) se trouve ouvert sur mon ventre. Dundun et moi avons passé la nuit dernière à étudier chez lui autour d'une bière. Je crois que j'aurais dû l'écouter et dormir sur son canapé au lieu de rentrer chez moi à quatre heures du matin. Mon appartement se retrouve à l'autre bout de la ville, je me suis séparée avec Shad depuis peu et j'ai vite emménagé avec une amie de l'université. Le temps que je me trouve quelque chose de plus stable et surtout plus proche de l'hôpital. Je dois bien avoir encore quelques minutes pour me reposer. Je me tourne sur le côté tandis que mon regard croise l'heure sur mon réveil-matin. Merde!!!! Je vais être en retard!!!! Je me lève a vitesse grand V pour prendre une douche rapide et enfiler des vêtements propre. J'appelle à grand cris Clara, pour qu'elle me vienne en aide. Ma colocataire m'informe qu'elle ne peut malheureusement pas me prêter sa voiture. Elle me suggère de faire appel à Ezra, mon frère, il ne peut rien me refuser. C'est surtout que Clara en pince pour lui et que c'est une bonne excuse pour qu'elle puisse le voir quelques secondes. Je roule des yeux quand je prends mon téléphone pour appeler mon frère, il accepte bien sûr, mais je devoir lui rendre un service en échange. Grâce à Ezra mes fesses sont sauvées. Mon frère me donne un pamplemousse avant que je puisse sortir de la voiture. Il sait que je ne peux pas me passer de ce fruit. Il faut que j'en mange un au moins une fois par jour.
Je gagne le vestiaire des internes, ils sont déjà tous là. Tous des fils ou des filles à papa, mais je retrouve le sourire en voyant Dundun. Il y a dû encore ce faire taquiner, parce qu'il y a une mauvaise mine. Il y a beaucoup de ragots qui cours à notre sujet, ce que je trouve particulièrement ridicule. Kevner passe à côté de moi, mais je ne lui porte aucune attention, il est vrai que si je serais une fille ambitieuse, je pourrais profiter de son attirance pour moi pour espérer d'être moins "tyrannisée" par son père, mais c'est loin d'être mon style. J'ouvre mon casier en déposant mes effets personnels un sourire en coin à la remarque de mon ami.
- Rappel moi de t'écouter la prochaine fois et accepter l'offre du canapé au lieu de rentrer chez moi.
Dundun est mignon avec ses lunettes sur le bout de son nez. L'expérience du vomi dans le visage l'a visiblement traumatisé. J'avais tellement rigolé même si c'était franchement horrible et l'odeur je ne vous en parle même pas! Puisque je suis une bonne amie je m'étais dévouée à lui laver les cheveux. C'est le risque du métier de recevoir dans la tronche vomi, sang, crachat et autres fluides corporels.
- En effet, ça te donne un petit côté intello trop mignon! Les filles aiment les intellos, tu sais?
Je lui attrape le nez comme on le ferait à un enfant pour l'amuser. J'aime le taquiner et j'aime aussi montrer aux autres que peu importe ce qu'ils vont dire cela ne changera rien à l'amitié platonique que nous avons lui et moi. C'est grâce à Dundun si je suis moins timide et que je me laisse moins marcher sur les pieds. Les gens devraient apprendre à ce mêler de leurs affaires! Duncan attrape le pamplemousse entre ses mains, ce n'est plus la saison, il y a raison. Je dois souvent faire plusieurs épiceries ou marchés avant d'en trouver. De plus, quand j'arrive en a trouver, ils sont dispendieux.
- Ezra est venu me chercher en voiture et il me l'a donné. Il sait que je ne peux pas me passer une journée sans manger un pamplemousse.
Je referme mon casier tandis que Duncan m'attends. On sort du vestiaire, les autres internes nous regardent quand nous arrivons ensemble au points de rendez-vous. Il ne faut pas être un génie pour savoir à quoi ils pensent tous.
- Heureusement que tu es là, je ne crois pas que je pourrais survivre avec ces rapaces sans toi...
Un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand il l’entendu dire combien son réveil avait été difficile ce matin. Normal elle n’avait pas du dormir plus de trois heures peut-être moins. Le jeune homme, lui avait souvent proposé de rester dormir juste pour ne pas rater une opération en cas d’appel urgent ou simplement pour dormir plus, mais elle n’acceptait pas souvent estimant, que c’était son appartement et qu’elle n’avait pas y rester la nuit. C’était idiot mais néanmoins il comprenait et ne l’avait jamais retenu prisonnière chez lui. Il haussa alors les épaules répliquant à sa camarade.
-Je te l’avais dit. Mais tu es borné Beauregard, très borné.
Il prit ensuite des airs très sérieux, pour montrer à quel point ces lunettes le rendrait plus crédible auprès des gens. Bien sur, il n’avouerait jamais à quiconque sauf Siobhan que leur utilité première était d’éviter des projectiles non identifiable ou pire très reconnaissable dans les yeux. Il n’était pas spécialement à avoir peur, c’était le risque du métier mais cela ne rester pas moins, dégoutant. Mais si ça pouvait plaire aux filles… Bien qu’il pensait que cette remarque venant de Miss pamplemousse était un poil ironique, il se mit à rire.
-Et bien alors, c’est tout bon pour moi. Même si elles risquent d’être déçues en s’apercevant par la suite que l’intello des deux, c’est toi !
Elle attrapa le bout de son nez et il se laissa faire en le fronçant un peu se mettant ensuite à sourire. Leur relation était vraiment comparable à deux enfants de cours de récréation et pourtant, ils étaient loin d’y être. Refermant sa blouse, il commençait à se dépêcher pour rejoindre le reste du groupe qui ne les attendrait surement pas. Duncan ne pu s’empêchait de secouer la tête en roulant des yeux quand elle parla de son frère.
-Si tu demandais à Ezra de te décrocher la lune, je suis sur qu’il trouverait un moyen de pouvoir le faire juste pour toi ! Il a du en faire du chemin pour te trouver du pamplemousse !
Sortant du vestiaire, Duncan ne fit pas attention aux regards des autres internes sur eux. Depuis le temps, il était passé au dessus de tout ça, surtout que lui-même pourrait créer s’il en avait le temps, un blog sur les coucheries de ses camarades et ce n’était pas joli-joli. Sans rien dire à Siobhan mais plutôt fier de lui, il avait négocié le service de Traumatologie pour la journée avec le chirurgien qui gérait le service, bon ça lui avait couté un bon paquet de services mais il était sur de faire plaisir à son amie pour la journée.
-Et moi que tu sois là, car je ne pourrais pas survivre avec tous ces livres à apprendre…
La répartition fut faite et Siobhan et Duncan se dirigèrent alors vers la traumatologie. Pour une raison qu’il ignorait elle adoré ce service et il lui devait bien ça pour les révisions précédentes qui avaient porté amplement ses fruits sur une intervention à laquelle il avait assisté et pu répondre à chacune des questions du chirurgien. Marchant pour se rendre dans le service il tourna son visage vers son amie.
-J’espère que tu es contente, je te devais bien ça.
Duncan a raison sur un point, mon frère Ezra pourrait bien être en mesure de me décrocher la lune si j'aurais la lubie de lui demander. Heureusement, je n'ai pas trop tendance a abuser de l'amour fraternel que me porte mes frères. Je suis loin d'être une petite princesse même si certaines personnes ont tendance à croire le contraire. Quand on gagne le groupe, je ne peux m'empêcher de murmurer à Dundun que je ne pourrais survivre sans lui. Pour ça part, il ne pourrait pas survivre aux révisions sans moi. Je suis tyrannique quand il s'agit de nos révisions. Je ne veux pas qu'il soit recalé par manque de motivation. Duncan est doué et brillant. Il faut juste lui pousser un peu dans le dos pour le motivé. Nous ne sommes pas comme tous ses fils et filles à papa. Nous devons nous battre becs et ongles pour prendre notre place dans cette jungle. Notre "nemesis" fait l'appel pour la répartition. Je sens que je vais en baver cette fois-y, il va probablement me recaler en urologie ou encore en pédiatrique. J'ai un peu de mal avec les enfants et avec la boulette que j'ai fais lors de mon dernier service, je ne serais pas étonnée que mon chef me le fasse payer.
- Beauregard, Wilde en Traumatologie pour la journée.
Je lève la tête surprise. Le département de Traumatologie est mon but ultime, je sais déjà que je veux me spécialisé dans cette branche. Mon chef de stage le sait également et il s'amuse à m'envoyer ailleurs d'habitude. Quelle mouche la piquée? Duncan m'entraîne dans son sillage pour que nous nous rendions dans notre département de la journée. Je suis encore sous le choc, mais terriblement heureuse. Le sourire de Duncan titille ma curiosité, j'apprends de sa bouche qu'il est responsable de cette répartition. Rien pour ne pas améliorer les rumeurs, je me permet de déposer un bisou sur la joue de Duncan. Je suis trop contente pour me soucier des autres, enfin je me soucis rarement de ce que les gens pensent.
- C'est vraiment trop bien! Merci Dundun! Je compte me spécialiser en Traumatologie. C'est un domaine qui m'attire. Parce que l'on est toujours dans le feu de l'action.
Je ne me vois pas faire du bureau. Je préfère encore ne pas savoir ce qui va passer la porte de mon service. Je voudrais carburer à l'adrénaline et ne pas m'ennuyer. J'ai besoin d'avoir le sentiment que la vie d'une personne est entre mes mains et que je dois agir vite pour ne pas la perdre. Je supporte bien la pression voilà pourquoi ce service m'attire autant.
- Toi, tu comptes te spécialiser dans quelle branche?
Le jeune interne adorait faire plaisir à son amie qui lui rendait tant au travers des nombreux services qu’elle lui rendait. Les révisions n’étaient qu’une partie infime du « pacte » qu’ils s’étaient jurés d’honorer jusqu’à la fin de leur internat. Quand elle déposa un baiser sur sa joue, il ne pu s’empêcher de voir le regard tueur du fils à papa posait sur lui. Echappant un léger rire que Siobhan ne comprit pas sur le moment, il lança un clin d’œil à Kevner disparaissant ensuite dans le couloir qui menait en Traumatologie avec Siobhan. C’était amusant puisqu’il la considérait comme sa sœur et que surement un jour, l’occasion se présentait, surement à une soirée très arrosé, il ne voyait pas d’autres solutions, l’embrasser lui serait très bizarre même avec deux grammes d’alcool dans le sang. Tout en marchant dans le couloir, il l’écoutait parlé et ne pouvait s’empêcher de sourire. Il haussa doucement les épaules pour répondre à ses questions.
-Je sais très bien que tu souhaites te spécialiser là-dedans, sinon je ne me serais pas donner tout ce mal ces derniers jours pour t’obtenir cette journée. Pour ce qui est de ma spécialisation, je ne sais pas vraiment. J’ai la cote avec l’un des spécialistes en chirurgie plastique, il dit que mes sutures sont parfaites mais je préfèrerai quelque chose comme la cardiologie. Quoi de mieux que voir un cœur qui bat ?
Arriver dans le service, tout s’enchaina très vite, plusieurs cas assez grave arrivèrent d’un accident de voiture et Siobhan et Duncan furent contrains de se séparer pour le reste de la matinée. Duncan avait eu le droit à une petite fille avec une fracture ouverte au niveau de la jambe. Il adorait les enfants surtout ceux à problème contrairement à son amie, c’était plutôt pratique, ils ne se battaient pas pour avoir des cas dans leur service commun pour la journée. La matinée passait à vive allure et aux alentours de treize heures trente alors qu’il était en pleine discussion avec la petite fille, son chef pour la journée lui rappela qu’ici ce n’était pas la garderie et qu’il devait aller manger. Duncan aurait bien fait un détour pour trouver Siobhan et l’entrainait avec lui mais vu le regard de son supérieur sur lui, il fallait mieux qu’il file et tout de suite. En arrivant dans cette sorte de self/restaurant, même si la nourriture qu’ils servaient été loin d’être digne d’un restaurant, Duncan prit un plateau commençant à se servir pour rejoindre ensuite une petite table ronde. Il évita du regard sa promotion préférant manger seul qu’avec une bande de vantards. La seule qui avait le droit de se vanter était sur le point d’arriver, elle prenait un plateau et il lui fit signe de la rejoindre à table. C’était surement un des plus gros défauts de Duncan cette année, son manque d’intégrité. Faire le fayot auprès de tous ses camarades lui rapporterait tellement de points, mais il s’en moquait. Quand Siobhan prit enfin place face à lui, il lui posa l’ultime question, déposant au passage une frite, seule aliment correct ici, dans sa bouche.
-Alors comment tu gères cette matinée dans ton service préféré ?
Duncan c'est donné beaucoup de mal pour que je puisse avoir une journée dans mon département favoris. Je suis très reconnaissante envers mon ami. De mon côté, mon choix de spécialisation est déjà décidée, mais pour Duncan c'est une tout autre histoire. Il y a visiblement la cote auprès d'un chirurgien plastique qui voudrait bien l'avoir dans son département à la fin de son internat. Duncan est plutôt habile avec les sutures, il est même meilleur que moi, mais je ne le vois pas vraiment dans ce domaine. Quand il évoque la possibilité de la cardiologie, je ne peux qu'être d'accord avec lui. Je crois que Duncan pourrait aisément s'épanouir dans ce milieu. Par contre, je ne partage pas son avis sur les cœurs qui bats, oui c'est bien d'entendre un cœur qui bat dans la poitrine de quelqu'un, mais le voir. C'est une toute autre histoire. Je fais une grimace comme simple réponse. Quand nous arrivons dans le service, tout s'enchaîne plutôt rapidement et je me retrouve séparée de Duncan. Je me retrouve jumelée avec une chirurgienne qui a beaucoup d'années de services derrière elle. Elle est sympathique et accepte avec plaisir de me prendre sous son aile. Cela me change de mon maître de stage qui est tyrannique. Un peu de douceur est toujours agréable. Un accidenté de la route se retrouve à être l'un de mes patients de la journée. Il y a de multiples fractures ainsi qu'un traumatisme crânien sévère. Ma chef pour la journée me guide et j'apprends beaucoup avec elle. Ma demi journée dans le service ne fait que confirmer mon choix de carrière. Il est environ treize heures quarante-cinq quand je gagne la petite cafétéria de l'hôpital. Je me prends un plateau repas, la nourriture est loin d'être excellente, mais quand tu as faim, tu es prêt à avaler n'importe quoi. Duncan me fait signe de le rejoindre. Je remarque que les membres de notre promotion nous lance des regards qui sont sans équivoque. Il va avoir encore des ragots qui vont courir à notre sujet. Je dépose mon plateau repas et m'installe juste en face de Duncan.
- C'est génial! Je crois avoir de l'avenir dans ce domaine et c'est vraiment sûr que je veux me spécialisé dans cette branche!
Des rires de la table voisine attire mon attention, nos collègues font encore les idiots. Je fronce les sourcils avant de tourner mon attention sur Duncan de nouveau. J'en profite pour lui piquer une frite que je porte à mes lèvres en souriant. Je n'aurais peut-être pas dû prendre une salade verte et un sandwich. Les frites sont bien meilleures.
- Comment ça se passe de ton côté?
L'appel des frites est encore trop grande, car j'en pique une autre dans l'assiette de Dundun. Les rires redoublent ce qui commence doucement à me courir sur les nerfs. J'ai beau leur lancer un regard noir, ça les fait encore plus rigoler.
- Pourquoi ils rigolent comme des idiots? Nous sommes des clowns maintenant?
Duncan prenait toujours plus de frites car il savait que Siobhan se donnerait bonne conscience en prenant de la salade, c’était presque un rituel comme le pamplemousse. Il poussa donc son assiette au milieu de la table pour qu’ils puissent se servir tous les deux comme ils le souhaitaient. Quand elle s’installa à table lui aussi remarqua le rire des autres internes, et il se pencha légèrement sur le coté les fusillant du regard. Il n’avait pas autre chose à faire ? Comme apprendre leurs cours. Même se moquait de ces remarques, c’était lourd au bout d’un moment rien pouvoir faire sans être juger. Peut-être qu’ils étaient juste vert de rage qu’à deux ils puissent autant s’amuser que huit autres personnes. D’ailleurs Siobhan et Duncan s’étaient fait d’autres amis du service de dermatologie qui avait ses propres internes. Il prit à son tour une frite dans sa bouche et se mit à sourire en écoutant miss pamplemousse parlait de ce service avec tant de passion. Il aurait aimé avoir la même passion pour un service mais ce n’était pas encore vraiment le cas. Il bu une gorgée de son soda avant de lui répondre.
-Pas trop mal… Je me suis fait un peu fait remettre les pendules à l’heure tout à l’heure parce que j’avais une petite patiente qui avait une fracture ouverte au genou et la pauvre devait attendre seule dans le service que quelqu’un vienne la prendre en charge pour une radio et tout ce qui s’en suit. Alors j’ai fait un peu durée la suture qu’elle avait au bras et je parlais avec elle. Je suis faible devant chaque enfant de ce monde. Et puis… Je ne voulais pas que tu dises par la suite que je te volais tous les meilleurs cas…
Il se mit à rire doucement tout en regardant son amie face à lui. Pour lui, les enfants étaient bien plus purs que n’importe quel adulte. Continuant de manger tout en parlant avec elle, il savait que cette journée passerait assez vite. Encore quelques heures et ils pourraient tous les deux rentrés chez eux, sauf si elle le trainait à la bibliothèque pour encore réviser un peu car selon elle, on n’en savait jamais assez. Cela évité surtout à Duncan qu’il se renferme dans son petit appartement tout tristounet. Parfois il prenait son appareil photo immortalisant chaque instant de la vie mais ces derniers temps il n’en avait pas l’envie.
-Après le travail tu rentres chez toi ?
Fronçant ensuite les yeux, il remarqua les rires insistant à l’autre table, il leur aurait bien jeté quelque chose à la figure ou sur leur table. Un soda bombe ou une assiette de frites mais la gérante du self lui aurait gentiment demandé de quitter les lieux et sans un repas, il était grognon. Il soupira se demandant parfois ce qui pourrait le faire fermer leurs bouches à cela.
-Laisse tomber que des imbéciles en blouse blanche. Ils ont juste la rage que nous soyons en traumatologie et eux recaler à des séances de lavement aux urgences.
J'écoute avec attention ce que me raconte Duncan. Mon ami a vraiment la cote avec les enfants et il les adore également. Dundun pourrait être doué en pédiatrie, je ne sais pas si c'est une avenue qu'il envisage ou compte envisager. Je lui donne un coup sur l'épaule comme réponse à sa boutade. Il est vrai que parfois je peux être chiante, mais je n'oserais jamais blâmer mon ami pour ça. De toute façon, il y a suffisamment de cas pour tous le monde dans ce service. Je reste silencieuse un moment quand Duncan me demande si je compte rentrer chez moi dès que la journée se termine. Habituellement, je le traîne à la bibliothèque pour que nous puissions étudier ensemble et approfondir les notions que nous avons apprise pendant la journée.
- À vrai dire....je prends une pause pour ce soir. J'ai....un rencard....
Je n'ai pas beaucoup d'expérience en relation amoureuse, il y a eu à ce jour que deux hommes dans ma vie: Camael et Shad. Je me suis séparée de Shad, il y a peu de temps. Clara, ma colocataire m'a organisé un rencard avec son frère aîné Zane. J'ai croisé le jeune homme quelque fois à l'appartement lorsqu'il venait visiter sa sœur. Il est plutôt beau garçon, blond aux yeux bleu, il a toujours un mot gentil sur les lèvres. Clara a eu la brillante idée de tenter de nous mettre ensemble, car Zane vient de se séparer avec sa copine et moi de Shad. Elle y voit deux âmes en peines et elle s'amuse à vouloir jouer à cupidon.
- Ne t'inquiète pas ce n'est pas cette abruti de Kevner, c'est le frère aîné de ma colocataire. Clara s'inquiète de me voir toujours le nez dans les bouquins. Elle est un peu déçue qu'il ne sait rien passé entre nous alors elle est ce rabat sur son frère.
Il faut croire que les gens de notre entourage ne croit pas que l'amitié entre un homme et une femme puisse être possible. La vie serait tellement plus simple si les gens apprenaient à s'occuper de leur miches et non pas celle des autres. Un regard sur nos collègues qui rigolent en nous regardant. Je sais que je ne devrais pas m'occuper d'eux. Duncan a raison, ils ont juste la rage d'être coincés aux urgences. Je tourne mon attention sur Dundun puisque je lui offre une soirée de congé que vont être ses plans?
- Tu comptes faire quoi ce soir? Repose toi bien, car on reprends les périodes d'études dès demain!
Oui, je peux être aussi tyrannique que notre maître de stage, mais je crois que venant de moi ça plaît à Duncan.
Duncan fut tout de suite intrigué quand elle parla d’avoir un rancard. Il avait même difficilement mit sa dernière frite dans sa bouche, il n’était pas jaloux puisqu’il n’avait pas de sentiments amoureux pour Siobhan. Mais il était plutôt protecteur comme l’était surement la plus part de ses frères pour pas dire tous. Par contre, elle disait surement plus de chose à Duncan cas ses frères, c’était presque certain. Il roula des yeux quand elle lui fit part que ce n’était pas Kever, il ne manquerait plus que ça. Quoi que, il aurait pu se moquer pendant un paquet de temps en la charriant et l’appelant Mrs Kevner pour le reste de leur internat. Il fit un petit sourire quand elle parla de sa colocataire, elle était en passant très jolie mais Duncan n’en avait jamais parlé à Siobhan et n’avait jamais fait la moindre allusion devant celle-ci. Il était hors de question qu’elle se mette en tête de lui arranger un rancart, lui qui ne croyait en rien à l’amour. Il préférait ne pas devenir une déception pour la colocataire de Siobhan.
-Je vois… Tu crois que si je disais que j’étais gay tout le monde nous lâcherait ? Il se mit à rire un instant puis repris normalement. Mais je veux tous les détails de ce rancard, j’ai hâte de voir quel défaut un peu tordu tu vas lui trouver à celui la.
Buvant une gorgée de son soda, il entama son dessert qui n’était autre qu’une tartelette à la framboise, surement la seule chose qui était bonne dans ce self. Il se mit à réfléchir mais il conclut très rapidement qu’il n’avait pas de projet pour ce soir. Duncan passerait surement une petite soirée tranquille dans son appartement d’étudiant à regarder la télé ou pourquoi pas surfer sur le net. Il ne révisait pas tous les jours estimant que les nombreuses soirées passaient avec Siobhan pour ça étaient suffisantes. Il irait peut-être courir un peu, c’était une habitude qu’il avait prit quand il avait un peu de temps libre, puis ensuite il prendrait une douche et hop une bonne pizza comme un vrai homme de Cro-Magnon. C’est surement la meilleure chose qu’il ne pourrait plus faire s’il était en couple et ça c’était certain.
-Rien de prévu au programme ! Peut-être un footing et une séance pizza pour compenser ma perte de calories dues au footing tu comprends ? Je ne vais rien faire de la soirée si demain tu as un programme bien établie en mode révision intensive.
Leurs bippers se mirent à sonner en même temps, un léger soupire sortit de la bouche de Duncan quand il vit le message s’affichait, c’était leur chef qui les rappelaient déjà. Cela ne faisait même pas une demi-heure que leur pause avait commencé qu’elle prenait déjà fin. Duncan s’engouffra dans la bouche les dernières bouchés de sa tartelette dans sa bouche. Inutile de vous dire qu’il n’en aurait jamais laissé perdre une miette. Il mit toutes les affaires sur son plateau pour n’en faire plus qu’un et se leva.
-Je crois que la pause est fini !
Duncan haussa les sourcils faisant une légère moue puis il emporta les deux plateaux pour les ranger avant de venir rejoindre Siobhan dans les couloirs, décidément cette journée était loin d’être terminé…
Je remarque que Duncan a un peu de difficulté à mettre sa frite dans sa bouche. C'est quand même tout un événement, Siobhan Beauregard a un rencard. Surtout que j'ai presque crié sur tous les toits que je ne désirais plus avoir de petit copain pendant le reste de mes études. Ils ne font que perdre mon temps. Je dois me concentrer à fond sur mon avenir et quand j'aurais atteint mon but là je penserais aux futiles garçons. Je crois avoir cassé les oreilles de Dundun assez souvent avec ça alors il est normal qu'il réagisse de cette manière. Mes frères n'en savent rien, ils sont bien trop protecteur et envahissant quand ils s'y mettent. Ian et James ont beau être à l'autre bout de la planète, ils trouvent toujours le moyen de mettre leur nez dans ma vie privée. C'est à ce demander comment ils y arrivent?! Je tire la langue quand Duncan fait allusion au défaut tordu que je risque de trouver pour Zane. Forcément, il doit avoir un défaut, ils ont tous un défaut qui arrive a m'horripiler et le fait que je les laisse tomber. Je pique ma fourchette dans ma salade pour démontrer mon agacement.
- Il a certainement un défaut, ils ont tous des défauts! Pour Shad c'est moi qui a merdé sur le coup. Il m'a dit "Je t'aime" et je lui ai répondu "Merci"....ouais, je sais c'est moche....
Mon regard se pose sur nos collègues internes avant de tourner mon attention à nouveau sur mon ami. Je lui réponds que même s'il fait allusion a une possible homosexualité de sa part, nos collègues vont continuer à nous charrier. Je crois que c'est peine perdu de ce côté. Je le questionne sur ce qu'il compte faire de sa soirée puisqu'il a quartier libre. Un petit footing et pizza rien de bien extravagant. C'est un casanier mon petit Dundun.
- Bien entendu! Nous allons devoir mettre les bouchées doubles!
Oui, je peux être aussi tyrannique que notre chef de stage. Je termine ma salade avant de commencer à manger mon pamplemousse avec du sucre. Duncan quant à lui dévore la petite tartelette aux framboises. Les framboises est son péché mignon sur toute ses formes. Nos bippers se mettent tous à sonner en même temps. Signe que la pause est malheureusement terminée. Duncan s'occupe des plateaux repas tandis que je l'attends tranquillement dans le couloir pour que nous regagnons le service de traumatologie ensemble. Nous sommes de nouveaux séparés dans le service. Je croise quelques fois Duncan, mais je ne peux pas entamer la conversation avec lui alors je me contente de le saluer de la main. Ce n'est quand je le retrouve dans le vestiaire que je peux lui parler. Je le questionne à savoir comment c'est passé son après-midi. Nous sortons ensemble sous les commentaires de nos collègues qui murmurent à voix base. Quand nous arrivons à la sortie de l'hôpital une voix m'interpelle.
- Siobhan?!
Zane vient à notre rencontre, il m'explique que Clara lui a dit vers quelle heure je terminais. Puisque je n'ai pas de voiture, il a cru que c'était une bonne idée de passer me prendre. Un bon point pour lui, je fais rapidement les présentations entre Zane et Duncan. Je rappelle à mon ami qu'il doit être prêt à réviser demain soir comme jamais avant de quitter l'hôpital en compagnie de Zane.