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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyMar 23 Juil 2019 - 21:19

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Lene & Anwar


Les résultats d’analyses étaient là, de même que le discours du médecin qui se répétait sans cesse dans sa tête avec ce qui serait – dans un autre monde, une autre vie – une heureuse nouvelle. Pour Lene, c’était comme sortir tout juste d’une douche froide qu’elle n’avait pas demandé. Elle avait passé les derniers jours à se dire que son état était provoqué par le stress, le choc émotionnel que d’avoir perdu sa mère et vécu une rupture difficile dans la même période mais il n’en était rien. Elle aurait même été prête à croire que son âge lui jouait des tours si ça avait pu excuser son état mais non, elle restait jeune et en bonne santé, juste que maintenant, elle ne serait plus seule à compter sur elle-même et ça, c’est bien ce qui est présentement en train de coller la trouille de sa vie à Lene. Parce qu’elle avait déjà du mal à compter sur elle-même et que là, elle sent que la suite des évènements n’allait pas être possible. Elle a le téléphone en main en sortant tout juste du médecin et se repasse en répétition chaque texto de sa conversation avec Anwar. Il y’a encore une heure, elle avait très fermement l’intention d'aller à ce rendez-vous pour en sortir avec la première intention que de lui envoyer un texto pour confirmer la fausse alerte et sortir un prétexte bidon pour éviter toute conversation jusqu’à ce que les choses se tassent et qu’elle puisse le recroiser à un concert de Street Cat sans trop se biler de cet évènement malheureux qui se sera vérifié être plus qu’un simple retard. Inutile de préciser que son expression totalement déconfite jure atrocement avec celui des autres femmes de la salle d’attente qui pour le coup, semblent ravie d’être là et d’y revenir. Pour Lene, c’est juste la panique à bord et là, maintenant, elle sait qu’elle ne peut pas se défiler de la visite qu’elle doit rendre à Anwar et surtout, qu’elle doit le faire avant qu’il ne lui pose de lui-même la question sur le fait qu’elle puisse être à l’heure maintenant. Parce que vu que ce n’est pas le cas, elle devine sans mal qu’il serait capable de lui taper une jaunisse en soulignant un manque de maturité ou quelque chose parce que ces choses-là, faut en parler. Là de suite, elle a surtout envie de filer sous la couette en espérant que la journée n’était qu’un rêve mais vu qu’elle sent bien la réalité, elle décide de ne pas trainer – pour une fois – et d’aller prendre le taureau par les cornes. Après tout, elle n’aurait personne d’autres à consulter sur le sujet et ne souhaite pas le faire. Autant voir la situation comme un pansement sacrément dégueulasse qu’il faut s’empresser d’arracher et c’est ainsi qu’elle se dirige vers l’appartement du concerné, également lieu de conception des quatre cellules qui sont en train de se battre en duel dans son utérus avant de former cette chose merveilleuse que toute maman appelle « la vie »,  avant que les choses ne s’enveniment et parce qu’elle sait que retarder ne fait qu’empirer. Elle n’a pas prévenu qu’elle passerait, elle se l’est juste confirmée en apercevant sa voiture dans l’allée. Bonne chance, parce qu’elle n’aura pas à se remotiver deux fois. Alors qu’elle attend, l’idée de partir à toute jambe se fait sentir mais elle tient le coup. De toute façon, même si elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait même pas si ça vaut la peine de trouver tout un discours : l’expression de son visage dit tout.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyVen 9 Aoû 2019 - 15:22

Penchés en avant, les mains appuyées contre les genoux et l'air circulant à toute vitesse dans leurs poumons essoufflés, Zehri et Warrington tentaient de reprendre leurs esprits après le sprint entamé sur les cinq cent derniers mètres de leur itinéraire. Pour un homme que la cinquantaine menaçait doucement, l'officier conservait le souffle d'un petit bleu de vingt ans et Anwar devait admettre s'être fait distancer dans les grandes largeurs par celui qui avait longtemps été son supérieur direct. Aujourd'hui la donne avait changé, les cartes redistribuées de telle façon que les deux hommes se parlaient d'égal à égal, mais le brun pourtant peinait à ne pas considérer l'homme avec la distance qu'il lui avait toujours associé ; Et peu importe qu'ils soient tous les deux en nage, sur un sentier de forêt et durant un jour de repos, très loin du cadre professionnel dans lequel ils gravitaient habituellement. S'étant redressés, ils avaient marché dans un silence relatif jusqu'à l'imposant quatre-quatre du plus âgé et s'étaient aspergé le visage d'eau à peine leurs gourdes récupérées sur les sièges avant. Anwar avait oublié l'effet que cela faisait : atteindre ce moment dans sa course où les poumons et les jambes fonctionnaient en pilote automatique, où le cerveau s'occupait à stocker et renouveler l'oxygène, et où dès lors l'esprit ne devenait plus qu'un écran blanc sans son ni image. Un néant psychique éphémère durant lequel plus rien ne comptait, un état d’apesanteur pendant lequel le brun semblait planer avec douceur et légèreté. Frank disparu, l'inspecteur avait peu à peu délaissé la course, faute de pouvoir s'y adonner sans avoir la sensation que quelque chose d'essentiel lui manquait – et quelque manquait assurément, un vide que Warrington et sa stature imposante ne suffisaient pas à combler. Mais pour ces quelques instants de néant venus l'envelopper, Anwar ne regrettait pas de s'être laissé entraîner dans la lubie dominicale – excepté qu’ils étaient samedi – de son ancien patron, et ce dernier estimant dès lors sans doute avoir accompli sa bonne action tous les deux étaient remontés en voiture après avoir enfilé une veste pour ne pas se refroidir. « Les vieux réflexes sont toujours là, Zehri. Le tout c'est de leur faire confiance. » qu'il lui avait finalement dit au moment de le déposer à quelques encablures de chez lui – Anwar préférait marcher. Et pour sûr qu'il ne parlait plus de course à pieds, mais du reste. Trop tard pour faire marche arrière, désormais.

L'esprit et les muscles encore engourdis, l'inspecteur avait regagné son appartement dans un état second. La douche lui semblant durer à la fois des heures et un claquement de doigts, il en était ressorti avec le corps rougi par l'eau brûlante et les questionnements étouffés par la course qui revenaient tous en même temps se bousculer à l'intérieur de son crâne. Il songeait à ce travail qu'il n'avait plus la sensation de faire bien, aux canines de Strange découvertes dans un sourire carnassier d’homme qui régler ses problèmes à l’ancienne, à Norah qui lui confiait sa certitude de le voir obtenir justice – mais quelle justice ? – pour Frank. Il songeait à Lene, aussi, au silence radio auquel elle se tenait depuis des jours et au fait qu’elle était en train de le rendre barge ; Il s’était fixé jusqu’au lundi matin pour attendre de ses nouvelles, avant d’aller lui-même à la pêche. Mais d’y repenser, là, alors que l’après-midi du samedi s’entamait à peine, lui faisait douter d’être capable de se tenir jusque-là. Si une partie de lui tentait de se raisonner et de se dire qu’après tout « pas de nouvelles, bonne nouvelle » l’autre était en proie à cette angoisse latente qui lui coupait l’appétit et foutait son sommeil en l’air depuis des jours, lui faisait peu à peu oublier toute notion de ce qui était rationnel ou non. A l’image de son état psychologique son week-end s’annonçait donc sans queue ni tête et sans intérêt, comme en témoignait les deux heures qu’il avait ensuite passé à dépiauter minutieusement les grains d’une grenade pour en nourrir Ibis, juché sur son épaule. Croassant avec impatience lorsque son propriétaire s’était interrompu en entendant sonner à la porte, l’animal avait plongé lui-même son bec dans le reste du fruit pendant qu’Anwar attrapait un torchon pour essuyer ses mains poisseuses et allait ouvrir en se préparant déjà à user de l’excuse de ne pas avoir de monnaie pour refuser billets de tombolas, muffins des scouts et calendriers décorés de chatons – mais qui vendrait des calendriers en plein hiver ? Personne, et surtout pas Lene, dont la mine déconfite et la nuque rentrée dans les épaules avec dépit parlaient pour elle.

En lieu et place de la douche froide ou du ciel qui lui tomberait sur la tête, Anwar s’était senti envahi d’un néant absolu. Un grand vide durant lequel son cerveau avait semblé redémarrer en mode sans échec, lui coupant toute possibilité de sortir le moindre son de sa bouche et le poussant à simplement se décaler pour inviter Lene à ne pas prendre racine sur le pas de la porte. Les doigts semblant se cramponner à la poignée comme à une bouée, il avait refermé derrière elle et s’était adossé au battant un instant profitant de la demi-seconde durant laquelle elle lui avait tourné le dos pour laisser échapper un soupir silencieux. Rien, absolument rien ne fonctionnait comme il l’aurait fallu. Silencieuse, Lene semblait attendre de lui qu’il dise quelque chose, fasse preuve d’un minimum de réaction – voir même de répartie – mais contrairement à ce qu’elle avait déjà argué à demi-mot durant leur bref échanges de textos, à cet instant le fait d’avoir déjà engendré un autre être humain n’aidait en rien Anwar à aborder la situation sans panique et sans impression de ne pas savoir où il foutait les pieds. Il était sonné, un sifflement désagréable semblait résonner au fond de son oreille, et le pauvre « Alors … c’est sûr ? » qui lui avait échappé le désolait lui-même tant il ne faisait qu’enfoncer une porte déjà grande ouverte. Mais quelque part il avait besoin qu’elle dise les choses à voix haute pour en prendre la mesure et recommencer à penser de manière cohérente. Il avait suffisamment lu et relu leurs messages pour avoir conscience que dire les choses comme elles lui venaient n'était pas la meilleure des stratégies, et s'attelait donc d'ores et déjà à tourner trente-six fois sa langue dans sa bouche plutôt que de dire une bêtise. Pour l’heure, et sous l’œil d’un Ibis bien trop occupé à se goinfrer pour se soucier ne serait-ce qu’un peu de la présence d’une visiteuse, Anwar lui avait désigné le canapé et s’y était installé après qu’elle prenne place, frottant ses mains l’une contre l’autre pour tenter d’en cacher le vague tremblement.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyDim 11 Aoû 2019 - 13:05

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Lene & Anwar


Elle n’avait pas réfléchit à la façon dont elle allait pouvoir lui confirmer la nouvelle. Sur tout son chemin, elle avait bien réfléchit à des manières de l’annoncer mais elle doit faire face au fait actuel qu’elle ne connait pas Anwar plus que ça et que vu leur échange au sujet des craintes qu’elle avait suite à son retard, et que cette conversation pourrait ne pas se passer aussi bien qu’elle aimerait. Non pas qu’elle ait des attentes extraordinaire mais dans la mesure où sa vie en ce moment c’est de vomir le moindre aliment qu’elle ingurgite et de ne pas dormir parce qu’elle se prend bien trop la tête sur la façon dont elle va gérer cette grossesse et les dix-huit années d’éducation de la crevette, elle apprécierait de ne pas en avoir plus sur la patate. Lorsqu’il ouvre la porte de son appartement, le regard de Lene dit tout. Ou du moins, elle l’espère parce qu’elle n’est pas très douée avec les mots et que la situation la panique bien trop pour qu’elle n’ait pas celui de trop. Elle s’avance à l’intérieur de l’appartement quand il lui fait signe d’entrer et en même temps, elle s’avance dans une inconnue totale. Lui avait voulu parler du sujet, elle, après lui avoir dit qu’elle était bien enceinte ne songe qu’à prendre la fuite très très loin. « Alors … c’est sûr ? » demande t-il, comme s’il avait besoin qu’elle confirme par des mots ce qu’il semble avoir compris tout seul parce qu’après tout, une mine déterrée et déconfite n’est peut-être un assez bon indice. « Je te dirais que c’était assez sûr pour moi dès que j’ai commencé à vomir tous les matins mais j’ai quand même attendu la confirmation du médecin. » répond t-elle, un peu sur la défensive parce qu’elle ne sait pas du tout sa réaction et que là, elle se prépare à répondre à certaines réflexions qui pourraient fortement lui déplaire. Alors qu’elle s’installe sur le canapé, elle ne peut s’empêcher de regarder autour d’elle et d’observer l’environnement, ce qu’elle n’avait pas pris le temps de faire la dernière fois qu’elle s’était retrouvée ici. Elle pose les yeux sur lui en se répétant, comme si c’était encore surréel que c’est donc avec cet homme-là qu’elle aura un enfant. C’est ça que le destin a voulu. « J’en suis à cinq semaines, les analyses sont bien. Je dois prendre rendez-vous pour une échographie. » Elle ne partage que ce qui est factuel parce qu’elle ne sait pas quelles autres informations partager. Dans ces moment-là, elle reste pragmatique et n’aborde que ce qui est bon à savoir, que ce qui doit se composer avec la situation vu que maintenant qu’elle a les pieds dedans, savoir comment elle s’y est fourré importe peu. Ce qu’il reste à déterminer, c’est comment ils vont composer avec. Ce qui l’amène aussi à réaliser qu’elle n’a pas été claire sur ses intentions sur la finalité de cet – heureux – évènement. « J’ai décidé de le garder aussi. » Des fois qu’il soit secrètement en train de prier pour qu’elle ait décidé de l’inverse mais Lene est une adulte de trente-et-un ans, et si elle n’avait jamais planifié d’avoir d’enfant, quelque chose la pousse à ne pas prendre la fuite et à accepter ce qui arrive.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 20:08

Anwar n’était pas un grand bavard de nature, et puisque Lene non plus ils se retrouvaient tous les deux dans une situation qui, en plus de ne pas être idyllique, nécessitait qu’ils sortent de leur zone de confort. Passés les premiers instants et le fait qu’il l’ait invitée à entrer et à s’octroyer un bout de canapé, néanmoins, le brun espérait de la jeune femme qu’elle mette des mots sur la situation, qu’elle en vienne aux faits, qu’elle remplace les peut-être par des certitudes ou simplement qu’elle dise quelque chose, n’importe quoi. Ils n’allaient pas pouvoir se regarder en chiens de faïence éternellement et quitte à enfoncer une porte ouverte, Anwar avait fini par réclamer la confirmation qu’il avait besoin d’entendre « Je te dirais que c’était assez sûr pour moi dès que j’ai commencé à vomir tous les matins mais j’ai quand même attendu la confirmation du médecin. » Sûr pour elle, peut-être, mais elle semblait oublier un peu vite qu’elle l’avait laissé en silence-radio durant des jours – autrement dit une éternité, dans une telle situation – et qu’il n’était pas sur place pour se faire une idée de la réaction de son estomac aux événements s’il souhaitait confirmer ses doutes. Enchaînant sans lui laisser le temps de s’appesantir à ce sujet néanmoins, Lene avait repris d’un ton qui lui donnait presque l’air détaché « J’en suis à cinq semaines, les analyses sont bien. Je dois prendre rendez-vous pour une échographie. » et pris au dépourvu plus par l’attitude de la jeune femme que par le contenu de sa phrase le brun avait marqué un temps d’arrêter avant de hocher la tête, donnant l’impression que les informations peinaient un peu à cheminer jusqu’à son cerveau et arrivaient au compte-goutte. « D’accord. » Cinq semaines, déjà ? Cela lui semblait énorme, et en même temps minuscule. Qu’était-ce que cinq petites semaines, dans la vie d’un embryon qui deviendrait un bébé, qui deviendrait un enfant, qui deviendrait un adolescent, qui deviendrait un adulte ? Bien qu’encore hypothétique, cette réalité lui donnait déjà le tournis, et comme si elle avait su lire dans ses pensées Lene avait ajouté de but en blanc « J’ai décidé de le garder aussi. » pour couper court à toute interrogation à ce sujet. Toute discussion aussi, à l’évidence, Anwar lui offrant un regard estomaqué et se sentant suffisamment piqué au vif pour enfin faire preuve d’un peu de réaction « Woah. Et je peux quand même espérer avoir mon nom sur l’acte de naissance du coup ou ça non plus j’ai pas mon mot à dire ? » Naïvement, de toutes les possibilités qu’il avait élaborées dans sa tête durant ces derniers jours, celle de se faire éjecter du tableau à la première seconde n’en avait pas été une. Et en vérité il n’était pas question pour lui qu’un tel scénario ait lieu, son incertitude à vouloir s’encombrer d’une nouvelle paternité dans le contexte actuel de sa vie se retrouvant balayée aussi sec, pour laisser place à la certitude que si cet enfant devait voir le jour il était hors de question qu’Anwar ne cède le moindre centimètre de ses droits envers lui. « Je t’aurais pas empêché de le garder, si c’est ce que tu veux. Tu l’as dit toi-même, y’a un de nous deux pour qui c’est une première fois et ça chamboulera plus ta vie que la mienne, – croyait-il, tout aussi naïvement – mais si enfant il doit y avoir, en ce qui me concerne il est hors de question que je renonce à quoi que ce soit. » Un peu brusque dans le ton qu’il employait, sans doute car un peu brusqué lui-même du bout par lequel Lene avait décidé de prendre les choses, le brun entendait faire perdre aussi vite que possible à la jeune femme l’illusion qu’elle pourrait être l’unique maitresse des décisions qui concerneraient l’enfant qu’elle portait, et dont seul cinquante pour cent étaient de son fait. Il ne serait pas de ces pères qui n’élevaient pas tous leurs enfants avec le même intérêt, Anwar – jamais de la vie.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyLun 26 Aoû 2019 - 22:07

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Lene & Anwar


Elle entre parée d’un bouclier mental  dans l’appartement d’Anwar, parce qu’elle a beaucoup essayé d’anticiper cette conversation et de ce qu’ils avaient échangé par téléphone, du fait qu’elle ne le connait que très peu mais qu’elle connait quand même les hommes, elle s’attend juste à se faire engueuler comme la gamine que tout le monde pense qu’elle est alors qu’elle est une adulte à part entière. Lene, elle est fixée sur la défensive parce qu’elle se sent vulnérable. Elle n'a jamais souhaité avoir d’enfant et voilà qu’elle est enceinte. Toutes les personnes capables de lui faire une remarque viennent de lui revenir en mémoire et c’est pas beau. C’est comme si elle avait ouvert la porte pour que chacun mette du siens à lui faire sentir qu’elle s’est médite et sa fierté n’est pas prête à le laisser passer. A cet instant, Anwar, c’est juste le premier boss d’une longue série. C’est pourquoi elle est factuelle, elle ne s’emporte pas. Elle ignore de toute façon tout ce qui pourrait lui traverser par la tête et s’il l’a laissé entrer, cela ne veut pas dire qu’elle peut baisser la garde. Elle lâche donc les informations de but en blanc et annonce ce qu’elle a décidé avant que même le sujet concernant la terminaison de cette grossesse ne soit abordé. « Woah. Et je peux quand même espérer avoir mon nom sur l’acte de naissance du coup ou ça non plus j’ai pas mon mot à dire ? » Visiblement, elle n’est pas la seule sur la défensive. C’est du moins la remarque qu’elle se fait en l’écoutant parler, avant de lui montrer un visage surpris par sa réponse, vu que lors de leur dernier entretien il l’invitait à faire un tour du côté du reste de la liste des pères potentiels, elle ne pensait pas qu’il allait accepter l’idée aussi vite après confirmation de la fécondation. Elle lui avait déjà en quelque sorte volé son patrimoine génétique, elle n’attend rien d’autre de lui et ne cherche qu’à être informative sur la question afin d’être le plus transparente possible. « Je t’aurais pas empêché de le garder, si c’est ce que tu veux. Tu l’as dit toi-même, y’a un de nous deux pour qui c’est une première fois et ça chamboulera plus ta vie que la mienne, mais si enfant il doit y avoir, en ce qui me concerne il est hors de question que je renonce à quoi que ce soit. » Anwar a visiblement mieux fait ses devoirs qu’elle parce que si elle avait songé à la grossesse et son issue, lui semble déjà voir l’après, quand le bébé sera né alors qu’elle était juste venue confirmer qu’il le sera et non pas disserter sur la façon dont les choses se passeront après. Ce fait là l’amenant à paniquer grandement parce qu’elle n’arrive pas à anticiper la suite. Elle vient déjà de passer plusieurs jours à réfléchir sur la question de l’avortement. Elle vient de décider de donner naissance. Qu’il lui le temps de penser à la suite. Tout le monde n’a pas déjà fait ses armes dans le domaine. « Ecoute. Visiblement, toi et moi, on n’est pas encore à penser aux mêmes choses. Je viens à peine de décider de ma vie pour les huit prochains mois, je viens à peine de décider ce que je voulais. Concrètement, ça ne fait que quelques heures que j’ai décidé que tu seras une personne dans ma vie et non plus un random coup d’un soir. Est-ce que tu pourrais donc avoir la délicatesse de te mettre à mon rythme parce que si tu montes tout de suite sur tes grands chevaux, je vais partir. Si j’avais eu l’intention de t’exclure, je ne t’aurais jamais rien dit et tu ne te serais probablement jamais douté de rien. » Rapport au fait qu’elle doit avoir tellement de partenaire pour ne pas savoir avec lequel elle a procréé. Elle prend une inspiration là où autrefois, elle aurait claqué la porte après s’être énervée dès le premier mot prononcé de travers. Là, elle a conscience qu’elle doit faire des efforts si elle veut que la suite se passe bien. « Je sais qu’on se connait pas toi et moi mais je ne suis pas une personne qui compte beaucoup d’admirateurs. Je vais être honnête, je suis peut-être sur la défensive parce mais j’ai l’impression qu’à chaque fois que je vais prononcer le mot «  enceinte », je vais soit recevoir un sermon, soit recevoir le regard d’une personne fortement désolé pour le gosse qui va m’avoir pour mère et je ne le supporte pas. Ce que j’aurais moins supporté, c’est que tu m’accordes ce regard aussi mais je crois que notre méconnaissance de l’un et de l’autre t’en empêche. Tout ça pour te dire que ma vie se chamboule déjà, que je pète déjà un câble et que pour garder les pieds sur terre, j’ai besoin d’être factuelle. » Dit-elle en conclusion avec un sourire à peine forcée juste pour lui expliquer qu’elle préfère être directe plutôt que de trainer autour du pot. « Maintenant, j’imagine qu’on peut avoir une conversation d’adulte. C’est bien parce que du coup, t’as répondu à ma première question. Ça tombe bien parce que j’avais vraiment pas envie de transmettre mon nom de famille. »
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyMar 1 Oct 2019 - 8:19

Si le calme olympien avec lequel s’exprimait la jeune femme ressemblait pour Anwar à une bonne nouvelle – il valait mieux cela que de devoir gérer une crise d’hystérie, et venant d’une amie de Lou il s’attendait à tout – il avait rapidement déchanté lorsque Lene avait mis les pieds dans le plat en imposant ce qui, à ses yeux, n’était que la première d’une longue liste de décisions qui auraient dû se prendre à deux et après en avoir discuté. Piqué au vif, renvoyé à une éventualité qu’il n’avait absolument pas pris en compte dans la multitude de scénarios lui ayant traversé l’esprit au cours des derniers jours, Anwar avait réagi par la défensive de façon totalement automatique et fait appel à son esprit de contradiction pour transformer en un claquement de doigt l’espoir qu'enfant il n’y ait pas en un refus catégorique d’être tenu à l’écart, puisqu’enfant il y aurait. Ne semblant pour autant pas voir où le bas blessait, Lene avait rétorqué « Écoute. Visiblement, toi et moi, on n’est pas encore à penser aux mêmes choses. » avant de reprendre, comme si de rien n'était « Je viens à peine de décider de ma vie pour les huit prochains mois, je viens à peine de décider ce que je voulais. Concrètement, ça ne fait que quelques heures que j’ai décidé que tu seras une personne dans ma vie et non plus un random coup d’un soir. Est-ce que tu pourrais donc avoir la délicatesse de te mettre à mon rythme parce que si tu montes tout de suite sur tes grands chevaux, je vais partir. Si j’avais eu l’intention de t’exclure, je ne t’aurais jamais rien dit et tu ne te serais probablement jamais douté de rien. » Roulant des yeux sans pouvoir s’en empêcher, le brun avait senti sa mâchoire se crisper au moment de poser de façon purement rhétorique « Tu veux dire la même délicatesse avec laquelle tu as décidé de l’existence de cet enfant sans prendre la peine de me demander mon avis ? » C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité selon lui. Et il n’aurait sans doute pas anticipé si loin si elle n’avait pas lancé les hostilités en l’excluant dès le départ de la première – et la plus importante – des décisions à prendre à la lumière de la situation. Elle pensait être la seule à paniquer, elle se trompait, et il n’était pas suffisamment naïf pour ne pas avoir conscience que s’il prenait les choses avec calme maintenant ce n’était que pour mieux paniquer plus tard, quand la réalité lui tomberait dessus. Tâchant pour l’heure de retrouver un ton et une attitude moins vindicatifs, conscient que le fond et la forme de la conversation donneraient le ton de toutes celles qui suivraient, il avait repris de façon plus posée « Y’a pas de je décide qui tienne dans ce cas de figure. On décide, on discute. Je préfère que ce soit clair dès le départ. » Il aurait bien pu ajouter que la chose lui tenait d’autant plus à cœur qu’il n’avait pas eu son mot à dire sur grand-chose concernant son premier enfant, pris en otage par le bon-vouloir de beaux-parents qui auraient préféré qu’il ne touche jamais un cheveu de leur fille et entendaient bien le lui faire sentir, mais Lene et lui ne se connaissaient clairement pas assez pour qu’il se livre à ce genre de confidence. « Je sais qu’on se connait pas toi et moi mais je ne suis pas une personne qui compte beaucoup d’admirateurs. » avait de son côté repris la brune, semblant elle aussi aux prises avec la volonté de ne pas jeter d'huile sur le feu. « Je vais être honnête, je suis peut-être sur la défensive parce mais j’ai l’impression qu’à chaque fois que je vais prononcer le mot « enceinte » je vais soit recevoir un sermon, soit recevoir le regard d’une personne fortement désolée pour le gosse qui va m’avoir pour mère et je ne le supporte pas. Ce que j’aurais moins supporté, c’est que tu m’accordes ce regard aussi mais je crois que notre méconnaissance de l’un et de l’autre t’en empêche. Tout ça pour te dire que ma vie se chamboule déjà, que je pète déjà un câble et que pour garder les pieds sur terre, j’ai besoin d’être factuelle. » Il ne savait pas bien quel crédit accorder au sourire incertain qu’elle lui avait offert en ponctuation, mais celui un brin rassurant qu’il avait tenté de lui rendre en échange et en l’accompagnant d’un léger signe de tête était tout de même empreint de sincérité. Parce qu’elle décrivait là une situation par laquelle il était lui-même passé deux décennies plus tôt, et qu’il pensait pouvoir comprendre un peu de ce qui tourbillonnait dans son esprit. « Maintenant, j’imagine qu’on peut avoir une conversation d’adulte. C’est bien parce que du coup, t’as répondu à ma première question. Ça tombe bien parce que j’avais vraiment pas envie de transmettre mon nom de famille. » Pris au dépourvu, Anwar avait ouvert la bouche sans trouver quoi répondre dans un premier temps, puis avait vaguement secoué la tête au moment de faire remarquer « C’était une façon de parler, c’est pas … On a le temps de réfléchir à ça plus tard. » Reste que cela le démangeait désormais, de questionner pour en savoir plus, de comprendre quelle était l’histoire derrière le refus de transmettre son nom de famille quand d’autres s’en seraient enorgueillies. « Y’a quelque chose que je dois savoir, à propos des Adams ? » qu’il avait fini par demander, avec néanmoins l’impression de ne pas faire les choses dans l’ordre, mais en étant malgré tout désireux de s’éviter de futures mauvaises surprises. Et en parlant de mauvaises surprises, le moment était peut-être venu pour lui de mettre les pieds dans le plat en dévoilant la sienne, après s’être éclairci la gorge et avoir frotté ses mains l’une contre l’autre en cachant difficilement son malaise « Écoute, je … Tant qu’on en est à parler de ça, il faut que je te dise quelque chose. Je suis marié. » Autant ne pas y aller par quatre chemins. « On est séparés depuis plus de deux ans, c’est un peu compliqué. Ça change pas grand-chose à la situation, mais je préfère te le dire maintenant. » Ou tout du moins, cela ne changeait rien pour Lene. Pour lui, rien n’était moins sûr, mais faute que le moment soit propice pour qu’il commence à s’inquiéter de quand et comment il allait parler de tout ça à sa ex-future-ex-épouse, il préférait reléguer le problème dans un coin de sa tête pour le remettre à plus tard.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyDim 27 Oct 2019 - 13:28

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Lene & Anwar


Comme toujours, le mémo demandant à ce qu’on ne lui complique pas plus la vie n’avait pas circulé comme elle l’aurait souhaité et plutôt que d’agir en adulte qui avait eu la semaine pour réfléchir et anticiper à ce qui allait arriver Anwar semblait préférer réagir comme une gamine dont l’égo avait été malmené parce que son opinion n’avait pas été demandée. C’était suffisant pour lui faire lever les yeux au ciel et la faire réagir. Ils ne semblent pas être sur la même longueur d’onde et parce qu’elle tente de ne pas encore le rejoindre dans les tours qu’il grimpe avant même que la conversation n’ait lieu, elle fait appel à son bon sens. « Tu veux dire la même délicatesse avec laquelle tu as décidé de l’existence de cet enfant sans prendre la peine de me demander mon avis ? » Tentative qui se solde par un échec vu le retour qu’il lui fait. Elle prend note du fait qu’il semble se contredire toutes les cinq minutes. De quoi lui faire regretter de lui avoir parlé de la situation alors qu’elle est certaine qu’il n’en aurait jamais rien su – et qu’elle aurait eu la paix – si elle ne l’avait pas fait. « Parce que tu penses sérieusement avoir un avis à donner sur ce qu’il va advenir de mon corps durant les prochaines semaines ? » Il l’avait dit lui-même, qu’il ne l’aurait pas empêché si c’était ce qu’elle voulait et maintenant, il faisait part de l’inverse tout en assumant que son opinion allait compter pour elle. Pas dans la matière. Il n’a qu’à s’en plaindre à mère nature si elle les a rendu inégaux dans ce domaine. « Parce que tu penses sérieusement que si tu me demandais un avortement parce que tu n’es pas d’accord avec moi, je le ferais ? » Pure rhétorique, à moins qu’il veuille s’aventurer sur un terrain glissant. « Et que dans la situation inverse, je m’imposerais une grossesse non désirée pour tes beaux yeux ? » Elle prend un ton moqueur parce que mieux vaut pour la suite qu’elle rit jaune plutôt qu’elle s’énerve. Quoique, ça annoncerait tout de suite la couleur. « Y’a pas de je décide qui tienne dans ce cas de figure. On décide, on discute. Je préfère que ce soit clair dès le départ. » Sa réponse a le don de lui faire ouvrir les yeux en grand tant elle semble énorme. Plutôt que de suivre le chemin de l’agacement, elle se permet une dernière remarque qu’elle place pour l’aider à réaliser toute l’énormité de ses propos et de sa réaction. « T’es un peu con comme garçon tu le sais ? » Elle est peut-être un peu conne cela dit, c’est toujours ce que l’on obtient d’elle quand l’on tente de lui dicter les choses. Elle tente néanmoins de mettre de l’eau dans son vin en présentant sa situation qui n’est guère enviable. Lene ne s’attend pas à un entourage qui prenne la nouvelle les bras ouverts, tout comme elle ne s’attend pas à de beaux discours. Non, elle s’attend plutôt à prendre pléiade de réflexions malvenues qui vont mettre ses nerfs à rude épreuve et parce que ceux-ci vont prendre cher, elle apprécierait de ne pas gaspiller son énergie aujourd’hui. « C’était une façon de parler, c’est pas … On a le temps de réfléchir à ça plus tard. » Bah tiens, voilà que maintenant c’était elle qui allait trop vite. « Y’a quelque chose que je dois savoir, à propos des Adams ? » A-t-elle réellement envie de le mettre au courant ? Là, maintenant, elle ne sait pas tellement par où commencer. Le moment n’étant pas à l’étalage de ses problèmes familiaux, elle tente de garder un esprit synthétique et factuel. « Mon père est sénateur. » Elle ignore s’il suit l’actualité politique mais compte tenu de certains propos extrême, le nom Adams devrait évoquer quelque chose. Si non, ce n’est pas plus mal. « Mais je ne lui ai pas parlé depuis des années, ce qui ne changera pas. » ajoute t-elle immédiatement, pour signifier que de la famille, y’en a pas tellement de son côté. « Je ne suis en bon terme avec aucun d’entre eux s’il faut te résumer la situation. » Parce qu’à la réflexion, ses dramas, tout ça, vu qu’elle est déjà en train d’en vivre un, elle va laisser les autres de côté. Semblerait qu’elle ne soit pas la seule à avoir des casseroles. « Écoute, je … Tant qu’on en est à parler de ça, il faut que je te dise quelque chose. Je suis marié. » Elle reste stoïque. L’appartement d’Anwar n’a rien de celui d’un couple marié. « On est séparés depuis plus de deux ans, c’est un peu compliqué. Ça change pas grand-chose à la situation, mais je préfère te le dire maintenant. » Bon, déjà, elle n’a pas à craindre qu’une épouse bafouée surgisse dans l’appartement. Maintenant, il faut qu’elle se fasse à l’idée qu’elle va pondre un bâtard. Elle essaie également de ne pas s’agacer parce que cela lui semble être le genre d’information que l’on peut communiquer quand on cherche à conclure avec quelqu’un, bien qu’elle ne sait pas vraiment si elle aurait pris cette peine si les rôles avaient été inversées. Elle ne se lance pas là-dessus. « Est-ce qu’on parle d’un simple bout de papier qui n’a pas été validé par un notaire ou je dois me préparer à une réputation de briseuse de ménage ? Pas que ça m’inquiète, je ne suis plus à ça près. » finit-elle par demander parce que ce qu’elle veut savoir, c’est ce que cela va signifier pour elle. « J’imagine que tu dois être en train de baliser à l’idée de lui en parler ? » Parce qu’à voir sa tête, ça a l’air d’être le cas. C’est dans ces moments qu’elle est bien contente de faire partie de cette tranche de la population qui n’a rien à devoir à personne. « Je suis désolée de te faire passer par ça. » dit-elle avec une demi-sincérité. Même si cette information ne change pas le fait que son opinion n’aurait rien changé à la décision de Lene, elle comprend que ce soit fâcheux qu’elle lui soit imposée même si encore une fois, elle ne demande rien.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyLun 11 Nov 2019 - 16:34

Il aurait dû s’en douter, que n’importe laquelle des potes de Lou ne pouvait être qu’une emmerdeuse qui prenait ses décisions en se considérant comme le nombril du monde. Il fallait bien ne penser qu’à soi pour estimer avoir fait preuve de mansuétude en le mettant au parfum d’une situation qui comprenait cinquante pour cent de son ADN. Et tandis qu’elle se répandait en questions qui ne nécessitaient pas de réponses et montait sur ses grands chevaux comme s’il venait de remettre en question toute sa condition féminine, Anwar s’était contenté de rouler des yeux avec lassitude « C’est pas parce que la décision finale te revient que ça te dispense d’entendre ce que j’ai à en dire. Tu t’imagines que t’es la seule dont ça va chambouler l’existence ? » Ou alors elle avait déjà oublié qu’un enfant se faisait à deux ? Mais plutôt que d’admettre avoir un peu manqué de marge de manœuvre, elle s’était contenté d’un laconique « T’es un peu con comme garçon tu le sais ? » auquel Anwar avait préféré ne pas donner suite. Qu’elle le pense tant qu’elle voulait, elle devrait de toute manière faire avec et elle n’avait pas misé sur le bon cheval si elle espérait de lui qu’il s’écrase et dise amen à tous ses caprices. Pour l’heure, il avait pris sur lui de ne pas remettre de l’huile sur le feu et elle semblait avoir décidé d’en faire de même, reprenant un ton moins vindicatif et un discours plus mesuré pour tenter de lui expliquer comment se présentaient les choses de son côté. Décidant de lui laisser le bénéfice du doute et de mettre le début de la discussion sur le compte de la panique qui semblait être la sienne actuellement, il avait accueilli avec un brin de surprise la manière détachée dont elle avait affirmé ne pas vouloir transmettre son nom de famille à qui que ce soit, et bien qu’il puisse aisément comprendre que les galères familiales soient un sujet de discussion risqué il s’était quand même risqué à demander s’il y avait quelque chose dont il devait être mis au courant. « Mon père est sénateur. » s’était dès lors contenté de noter Lene, Anwar tachant de garder un air neutre et acquiesçant seulement d’un signe de tête quand en réalité il s’était mentalement entendu dire Ah. Ce Adams-là. « Mais je ne lui ai pas parlé depuis des années, ce qui ne changera pas. Je ne suis en bon terme avec aucun d’entre eux s’il faut te résumer la situation. » Égoïstement, le policier ne pouvait pas nier que la situation arrangeait ses affaires : il avait suffisamment à faire avec ses beaux-parents officiels et pouvait aisément se passer de devoir faire connaissance avec ces Adams-là. Se contentant donc d’un « D’accord. » et de noter mentalement de ne plus mettre le sujet sur le tapis, il en avait néanmoins profité pour faire son propre mea culpa concernant la situation familiale dans laquelle il se trouvait de son côté … Et par familiale, il voulait parler de son mariage. « Est-ce qu’on parle d’un simple bout de papier qui n’a pas été validé par un notaire ou je dois me préparer à une réputation de briseuse de ménage ? Pas que ça m’inquiète, je ne suis plus à ça près. » Dodelinant la tête pour signifier que la situation n’était pas aussi simple, il avait tenté de résumer ça de la manière la plus simple possible – bien qu’en réalité il soit le premier à trouver la situation diablement compliquée. « Disons que pour tout un tas de facteurs, le divorce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. Mais la séparation est actée depuis un moment, c’est juste une histoire de paperasse. » Encore une fois, dans les faits cela ne changeait pas grand-chose pour elle, on n’était pas une briseuse de ménage quand le ménage en question n’existait plus. Mais Anwar préférait éviter de se voir reprocher plus tard d’avoir omis ce « détail » qui n’en était pas vraiment un. « J’imagine que tu dois être en train de baliser à l’idée de lui en parler ? » Plus qu’il ne le faudrait, assurément. Mais faute de l’assumer Anwar s’était contenté de hausser les épaules d’un air résigné « C’est clairement pas une discussion que j’attends avec impatience. Mais dans les faits, elle n’a pas vraiment son mot à dire. » Est-ce qu’elle s’en priverait pour autant ? Il savait bien que non, elle ne perdait jamais une occasion de faire la démonstration de son caractère de chien et elle serait bien trop heureuse d’avoir un nouveau reproche à ajouter à la liste de ceux qu’elle lui faisait déjà … Mais pour l’heure, Anwar essayait très fort de ne pas y penser. « Il va aussi falloir que j’en parle à mon fils. » Et , on pouvait véritablement dire qu’il était en train de baliser. Car là où la situation ne concernait en rien sa presque-future-ex-épouse, elle concernait en revanche bien plus Tarek et les éventuels reproches qui en découleraient seraient beaucoup plus difficiles à avaler pour Anwar … Mais ça aussi, il préférait ne pas y penser pour l’instant. « Je suis désolée de te faire passer par ça. » L’était-elle vraiment ? Il n’en était pas convaincu, mais qu’elle prenne néanmoins la peine de faire comme si c’était le cas prouvait selon lui qu’elle y mettait moins de mauvaise volonté qu’il ne le croyait encore quelques minutes plus tôt. « Les torts sont partagés, de toute façon. » Pour ça comme pour tout ce qui suivrait, d’ailleurs … Dans le genre bêtise qui se faisait à deux, on trouvait difficilement plus équitable. « Je pense que je vais avoir besoin de quelques jours pour vraiment digérer l’information … » avait-il ensuite confié après quelques secondes de silence. Il l’avait imprimée, pas de souci là-dessus, mais il avait l’impression que son esprit ne reliait pas encore les points entre eux, comme s’il était dans une sorte de déni momentané des conséquences qu’allait avoir cette histoire sur la suite de sa vie. « Mais après ça, ça sera bon. » Il n’allait pas lui faire le coup de faire marche arrière après avoir pris le temps de paniquer. « Et je vais tenter de ne pas brusquer ton rythme. Mais j’ai vraiment envie de m’impliquer. » Probablement d’autant plus qu’il n’en avait pas eu l’occasion avec Tarek, et connaissait déjà les regrets qui pouvaient en découler. S’il ne devait y avoir qu’une seule chose dont il était certain, c’était de vouloir tenter de faire mieux la seconde fois que la première.
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Message(#)because the night ( lenwar ) EmptyVen 6 Déc 2019 - 23:22

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Lene & Anwar


Elle comprend désormais qu’Anwar est de ces personnes qui testent sa patience. C’est très malheureux que cette réalisation n’arrive que maintenant parce qu’il est manifestement trop tard pour faire en sorte que le test se termine rapidement. Vu ce qu’elle a annoncé, elle est partie pour avoir à le supporter jusqu’à la fin de ses jours et ça, il va falloir beaucoup de temps pour qu’elle se fasse à l’idée. Seconde réalisation, lui aussi va devoir de son côté apprendre à composer avec le caractère de la brune. Ce doit être pour éviter ce genre de situation que les gens – en général – essayent de ne pas se reproduire avec leurs coups d’un soir. « C’est pas parce que la décision finale te revient que ça te dispense d’entendre ce que j’ai à en dire. Tu t’imagines que t’es la seule dont ça va chambouler l’existence ? » Non, mais le résultat final est le même, son avis ne compte pas du tout parce que rien ne forcera Lene à adopter sa position si elle n’était pas d’accord. Son seul choix est d’accepter ou refuser de prendre part à ce qui arrive et c’est la raison de sa venue, venue qu’elle commence à regretter maintenant qu’il se met à lui taper sur le système. Elle n’argumente pas plus, en étant venue à la conclusion qu’il devait être mentalement déficient et compte tenu du fait qu’elle n’opère pas les cerveaux, argumenter sera une chose compliquée alors, elle va au pratique vu qu’il reste deux-trois informations qui doivent être partagées. Elle ignore si son ascendance en est vraiment mais son père à elle arrivant tout de même à arriver une fois de temps en temps dans les tendances twitter dès qu’on le questionne sur les questions d’immigrations du pays, elle se dit que c’est le moment de le placer et non pas quand le bébé demandera d’où il vient. « D’accord. » dit-il alors qu’elle précise malgré tout que cette branche-là ne sera pas présente. Lene est seule et elle mentirait si elle ne disait pas qu’elle préfèrerait que lui aussi, c’est déjà bien compliqué d’avoir à peine huit mois pour apprendre à connaitre quelqu’un, si la famille s’ajoute, cela risque d’être compliqué. Malheureusement, son cas à lui se présente différemment. « Disons que pour tout un tas de facteurs, le divorce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. Mais la séparation est actée depuis un moment, c’est juste une histoire de paperasse. » Oui, donc elle va se bouffer une réputation de briseuse de ménage. C’est viscéral, elle connait les femmes et elle sait que là, ce qui se joue, séparation ou pas, ça va créer du drama. Faut admettre qu’elle s’en cogne un peu, de le savoir lui suffit. « C’est clairement pas une discussion que j’attends avec impatience. Mais dans les faits, elle n’a pas vraiment son mot à dire. » Elle se retient de tout commentaire vu l’échange qu’ils avaient trente minutes plus tôt mais vu que lui-même n’avait pas grand mot à dire, Lene allait très certainement n’en laisser aucun qu’à une pseudo femme qui, maintenant qu’elle y pense, semble parfaitement inexistante. L’appartement d’Anwar semble être taillé pour un célibataire et ne montre pas de touche féminine. Lene a beau ne pas être une vraie fille, ces choses-là, elle les sent. « Il va aussi falloir que j’en parle à mon fils. » Là, elle ne pense plus rien et réalise qu’effectivement sa décision a plus d’impact qu’elle ne pensait, si elle s’imaginait n’embarquer qu’Anwar dans cette affaire et si elle se fichait de découvrir qu’une pseudo femme serait là, elle aurait plus de mal de se dire qu’elle venait de perturber le quotidien d’un enfant. Ce qui l’amène à s’excuser un peu parce qu’elle imagine tout ce dans quoi elle le plonge et bon, si elle balise à l’idée de faire entrer un bébé dans sa vie, elle sait que la place est là. Ce n’est peut-être pas le cas chez eux. « Les torts sont partagés, de toute façon. » Elle ne dit rien. Son silence consent. Son propos, elle le prend comme une offre de paix qu’elle saisit pour le moment. « Je pense que je vais avoir besoin de quelques jours pour vraiment digérer l’information … » Elle acquiesce à nouveau. Elle ne comptait pas non plus trop lui en demander aujourd’hui. Juste, elle avait dit qu’elle viendrait après le rendez-vous et quitte à avoir décider, autant lui annoncer la route à suivre en face plutôt que par texto. « Mais après ça, ça sera bon. » Bon, s’il en semble certain. Elle sait pas si ce sera bon pour elle de son côté, elle panique quand même mais elle reste ravie qu’il soit capable d’assimiler. « Et je vais tenter de ne pas brusquer ton rythme. Mais j’ai vraiment envie de m’impliquer. » « Oui, j’ai compris ça. » répond t-elle automatiquement, elle imagine qu’il ne lui aurait chié un cake si ça n’avait pas été le cas, c’est juste que jusqu’à la naissance, il n’a pas grand-chose à dire. C’est pas chez lui que ça se passe. « Tu sais, si je comptais t’exclure, je ne serais pas là donc ne tire pas tes conclusions des choses que je ne fais pas mais de celle que je fais, si on commence mal, on terminera mal. » assure Lene, parce que si chacun interprète ce qu’il veut interpréter, ça risque d’être bien compliqué pour l’autre que d’entretenir le dialogue et vu que Lene a déjà du mal à accepter les reproches sur les actes qu’elle commet, il ne faut pas lui demander de le faire sur ce qu’elle ne commet pas. « Si tu veux m’appeler pour parler, n’hésite pas. Essaie de passer une bonne soirée. » dit-elle en se relevant, son sac en main. Elle ne s’impose pas plus, il vaut mieux que chacun réfléchisse dans son coin la suite.
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