| | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 9:48 | |
| Et on a dormi. On a dormi des heures, on fait jamais, jamais ça. On dort jamais plus que 3 heures de suite, et même ça, je me souviens pas de quand ça daterait. C'était toujours entre coupé, c'était toujours saccadé, les réveils en sueur et en panique, presque enchifrenés tellement on avait mal à la tête d'être toujours sollicités, d'être toujours à l'aube de crever. Mais hier, à la seconde où mes yeux se sont fermés à la suite de ceux de Noa, c'était le sommeil le plus profond et le plus confortable qu'on a eu depuis des semaines. Et je parle pour nous deux là, je suis à l'aise de le faire, parce que lorsque j'ouvre un oeil et que je vois le regard qu'elle me lance, je sais qu'elle est reposée. Je sais qu'on l'est l'un autant que l'autre.
J'ignore il est quelle heure quand on se lève, Elora est partie faire je sais pas quoi de son côté, Noa est restée dans le coin à proximité, et je suis toujours installé dans le lit de fortune, à nettoyer les plaies que j'aie laissées suinter sur ma peau trop longtemps pour que ce soit sain. C'est pas encore infecté, mais clairement entre la boue, la pluie, les fringues sales et la sueur, c'était pas très loin. Mon bas de pantalon que je déroule une fois que mes jambes sont relativement propres, je m'attaque à mon bras droit qui est beaucoup moins mal en point qu'il en a l'air quand on y lave toutes les traces de sang.
Mes yeux croisent ceux de Jacobs à un moment, quand je réalise ce que j'ai fait, quand l'adrénaline des dernières heures à l'avoir retrouvée passe enfin. « J'avais jamais tué un homme avant. » rectification Matt - t'avais jamais tué des hommes, avant.
Dernière édition par Matt McGrath le Jeu 25 Juil 2019 - 7:41, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 13:53 | |
| J’me réveille presque en sursaut, l’impression qu’un truc est pas normal, l’impression que c’est trop calme, que c’est trop bien. J’ai beaucoup trop dormi et j’ai plus l’habitude. J’me calme vite en sentant Matt toujours la derrière moi. J’me tourne et il a les yeux ouverts, il a pas bouger, il a attendu. Je sais pas depuis combien de temps il est réveillé, je sais pas si c’est moi qui l’ai réveillé, j’m’en fou, il est encore là. Merci. Je lui souris juste et même si j’suis bien là, même si j’ai bien envie de rester un peu plus, un peu plus contre lui… on a pas de temps à perdre. On doit partir, Matt a pris des risques, il a risquer sa vie pour cette voiture, il a risquer sa vie pour nous mettre en sureté loin d’ici, pour un rêve d’ailleurs. J’ai pas le droit de flipper encore, j’ai pas le droit de penser qu’à moi. Il a raison, on sera jamais en sécurité nulle part alors pourquoi pas tenter, pourquoi pas essayer ? « On va y aller… » je lui glisse à l’oreille avant de me lever. Faut rassembler nos affaires qui trainent un peu partout dans la maison. Quand j’me lève, le lit d’Elora est vide, j’espère qu’elle est pas bien loin mais j’entends bouger à l’étage, le sol grince et j’peux parier que c’est elle, y a personne qui peut monter en haut. Je prends nos fringues, je prends ma hache, les recharges qu’on a trouvé y a pas longtemps pour Kick Ass, je fous les conserves dans un autre sac à dos pendant que Matt nettoie ses plaies… j’ai mal pour lui. « J'avais jamais tué un homme avant. » et je m’arrête dans mon élan. Je m’appuie contre la table derrière moi et le regarde. « T’étais pas obligé de faire ça Matt… » je fronce les sourcils et déglutie. On avait croisé plusieurs survivants sur notre route et si des fois c’était tendu, on s’en sortait toujours, on a jamais eu besoin d’en venir à ça, d’abattre un homme de sang-froid. Jamais ce n’était allé jusque-là. « Avec Kick Ass ? » que je demande, j’espère oui… j’espère que ça avait pas été plus compliqué que ça... plus compliqué que ça avait du l’être déjà. Putain de monde qui nous poussait sans cesse à devenir à notre tour des monstres.
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| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 15:09 | |
| Et on allait partir. Elle me l'a confirmé en se réveillant, j'ai juste hoché de la tête pour lui affirmer que c'était ok, que c'était enregistré. J'allais pas en faire trop au cas où elle se rétracte, je voulais pas qu'elle dise oui parce que je l'y avais forcé ; ce plan-là, on le décidait ensemble, et je préférais qu'on reste dans le coin si y'avait la moindre chance qu'elle le feel pas. But thank God, she was feeling it.
« T’étais pas obligé de faire ça Matt… » j'ai laissé échapper la vérité que je gardais entre mes lèvres mais que Noa aurait fort probablement deviné au fil du temps sans vraiment chercher trop. Je sais qu'elle veut pas me culpabiliser de rien, mais c'est sûr que de l'entendre le mentionner ainsi me fait pas du bien. « C'était soit eux soit moi Noa. » et en temps de survie, no way que je les aurais laissé gagner. « Avec Kick Ass ? » l'alcool à friction que je verse sur ma plaie me fait serrer les lèvres, je retiens tout en un visage bien crispé. « Entre autres. »
Je lève la tête, croise son regard. Est-ce qu'elle veut vraiment que je relate ce qui s'est passé? Est-ce qu'elle veut vraiment partager ce fardeau-là sur ses épaules avec moi? On est un team. Autant l'être pour tout. « Y'en avait un qui était complètement fou. » il était en état de verbigération le gars, il inversait ses mots, il les criait, il était dément, il était une puissance pure et dure, le gars devenu probablement malade de voir le monde comme il l'était maintenant. « C'est lui qui m'a fait ça. » et du menton je pointe la plaie qui longe le début de mon épaule jusqu'à mon omoplate. Il avait tranché ma chair de ses ongles, mordu à travers, j'étais sûr que c'était un zombie à le voir aller - mais nope, juste un foutu cannibale. Horrible. « L'autre était armé. Il m'a tiré dessus, mais j'ai répliqué. » entre son pistolet rouillé et mon Kick ass le shot gun, la loi du plus fort était venue se ranger de mon côté. « Et le dernier... » je me retiens dans mes mots, un bruit à l'étage plus fort que les autres qui retient mon attention.
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| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 17:13 | |
| « C'était soit eux soit moi Noa. » et je déglutie, les mains appuyées en arrière contre la table sur laquelle j’étais. Est-ce que j’veux vraiment savoir ? Il y a une chose à savoir d’être attaqué par des zombis qui ont aucune conscience de ce qu’ils font, d’avoir juste envie de croquer, de bouffer ce qui passe, parce que j’imagine qu’ils ont la dalles en permanence, et c’est une autre chose de savoir qu’il peut être volontairement tué. Volontairement, je sais pas si c’est le mot, par nécessité peut être, pour sauver sa peau, c’est marche ou crève. Cette fois, il a eu de la chance si on peut dire ça. Il est revenu, il m’est revenu mais c’était moins une, si j’comprends bien. Mes inquiétudes auraient pu être vrai, mes doutes, ma douleur aurait pu l’être encore bien plus longtemps. Il était tout ce qu’il me restait, avant qu’Elora n’arrive, j’ai cru que j’allais être seule, jusqu’à la fin, ma fin. « Y'en avait un qui était complètement fou. C'est lui qui m'a fait ça. » et j’observe, je regarde ses blessures que j’avais pas vraiment vu avant. J’y avais pas prêté attention parce que j’étais si sonnée qu’il soit devant moi, si heureuse d’être près de lui à nouveau. Je grimaçais quand même, en voyant l’étendu des dégâts. Je regarde autour de moi et m’empare de cette vieille serviette qui trainait sur la table, je la prenais et alla la mouiller avec le bidon d’eau que j’avais récupérer en allant à la rivière un peu plus bas. Je retourne près de Matt, me met à genou devant lui. « laisse moi faire… » que je glisse avant qu’il ne reprenne. « L'autre était armé. Il m'a tiré dessus, mais j'ai répliqué. » et je nettoie sa plaie à l’eau et lui prend des mains l’alcool qui doit le brûler mais c’est nécessaire. « Et le dernier... » je relève la tête puisqu’il s’arrête. J’en ai mal au bide, les tripes retournées, j’imagine surement même pas comment ça a pu se passer en réalité. « le dernier ? » que je demande. J’ai bien capté le bruit qui semble attirer son attention, mais pour moi, c’est juste Elo qui traine encore en haut. J’lui ai dis qu’elle pouvait s’y rafraichir. On avait pas l’eau courant mais avec l’eau du bidon, c’était suffisant pour se décrasser au minimum. |
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 22:15 | |
| « laisse moi faire… » et je l'entends presque pas passer à travers mes lèvres, le soupir de soulagement qui remonte. Parce que Noa avait toujours été meilleure que moi pour ça, qu'elle avait la patience que j'avais pas pour nettoyer des blessures que j'aurais bien laissées moisir dans leur coin si j'étais juste un peu plus con, un peu moins motivé à vivre. Mais apparemment, depuis qu'elle était dans le coin, j'avais bien plus envie de me battre que depuis le tout début de cette apocalypse de merde.
Et je la laisse faire, bien sûr. Mes iris suivent chacun de ses mouvements, ses doigts qui prennent le temps mais qui hésitent pas pour autant. « le dernier ? » je réalise que je me suis stoppé dans mes paroles, à cause d'un bruit en haut qui ne semble pas la déranger autant que moi. Et j'inspire, un peu pour me donner la force de continuer, surtout parce que l'alcool dans mes plaies brûle comme le pire des connards. « Le dernier s'en venait ici. » mes yeux quittent ses mains agiles pour remonter aux siens. « Le dernier il s'était enfui du garage, et il avait trouvé la carte dans ma poche des coordonnées de la maison. » stupide Matt qui gardait ça précieusement dans son jeans, qui s'était écrit en ordre les étapes pour revenir ici le plus vite possible, pour la retrouver le plus vite possible. « Je l'ai cherché pendant une journée entière le gars, avant de le trouver. Il était à deux rues Noa, il était juste à côté. » et à voir les deux fous à lier avec qui il traînait, j'osais pas imaginer le traitement qu'il aurait réservé à la brune. Et comment il savait qu'elle était ici? Simple, avec la carte, y'avait aussi une lettre qui lui était dédiée, pas grand chose, juste un petit mot. Mes adieux, au cas où ça se soit fini mal pour moi, et qu'un jour on ait retrouvé ma dépouille.
Et en haut, ça fait encore du bruit, ça fait beaucoup plus de vacarme même. Mais j'arrive pas à lâcher ses prunelles des miennes. He was coming for you.
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| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 4:12 | |
| « Le dernier s'en venait ici. » wow. Et je m’arrête dans mes soins, je fais une pause, le sang glacé. Comment ça ici ? Pourquoi ici ? Je relève les yeux, inquiète. Ca veut dire quoi ? « Le dernier il s'était enfui du garage, et il avait trouvé la carte dans ma poche des coordonnées de la maison. » mes poils s’hérissent sur tout mon corps. « Je l'ai cherché pendant une journée entière le gars, avant de le trouver. Il était à deux rues Noa, il était juste à côté. » la gorgé nouée, je sais pas quoi en penser. Il me dit rien de plus et ça craque encore en haut. Il l’a tué ou pas ? Il l’a retrouvé ou pas ? Il est où ce mec maintenant ? Je me redresse et fais un pas en arrière, levant la tête en haut. Ce regard de Matt, je le connais bien, il est inquiet et en même temps, il s’énerve. « Matt… » je chuchote parce que je sens que quelque chose ne va pas. « Elora… » où elle est ? Et là, elle rentre, elle arrive par la porte de derrière, sauf que c’est toujours aussi bruyant en haut. Ok, je flippe. « Elora, tu bouges pas, tu reste là. » que je dis en pointant ma main vers elle. Je regarde Matt et prend ma hache posée à côté du lit. « On fait quoi ? » est ce qu’on allait vraiment prendre le risque de monter, de l’affronter. « On prend la voiture et on y va… » et tant pis pour nos affaire qui trainent encore en haut. Mais j’ai l’impression que ça suffit pas à Matt. Je pose ma main sur la sienne et la serre doucement. « On y va s’il te plait Matt… » qu’il prenne pas encore de risques inutiles, tant mieux si ce mec s’en est sortie, tant mieux si on le laisse ici en plan et qu’on se barre vite… J’veux pas une Nième confrontation. Elora reste silencieuse mais semble pas comprendre ce qu’il se passe. Je pointe le plafond du doigt et lui fait signe de ne rien dire. Je suppose qu’elle a bien entendu le parquet craquer à plusieurs reprises. « j’veux pas rester ici… » je me relève et prends le sac de bouffe que j’avais déjà rempli. « elle est où ? » la voiture. Et j’entends qu’on descend les escaliers. « Vous allez où comme ça ? » il est juste derrière moi, à deux mètres à peine. Je retourne près du lit, à côté de Matt. J’ai ma hache, mais il est trop loin. J’peux pas tuer un homme comme ça… j’peux pas faire ça. « Qu’est ce que vous voulez ? » Je sais bien ce qu’il veut, deux de ses potes ou peut être même sa famille, sont morts, ils ont été tué par Matt en personne… il est pas là pour boire un thé et discuter.
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| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 9:25 | |
| Je l'avais chassé le plus que j'avais pu, l'avais retrouvé aussi. Mais même si je l'avais battu du plus que j'avais pu, il avait fini par se tirer. Mal en point, très mal en point, mais pas mort, pas comme les deux autres. « Elora, tu bouges pas, tu reste là. » je sursaute quand mes yeux quittent ceux de Noa parce qu'elle voit la blonde revenir avec nous, mais qu'en haut, ça semble toujours aussi bruyant. Et elle demande c'est quoi la suite Noa, mais elle se répond toute seule aussi. « On prend la voiture et on y va… » j'hoche de la tête de la définitive, enlace mes doigts fort aux siens quand elle prend ma main. Kick Ass m'a pas quitté, il est sur mon épaule, et elle a a hache.
Elora reste derrière nous d'un commun accord, si Noa la protège, je la protège aussi. C'est le deal. Et on fait pas de bruit le temps de ramasser ce qui reste. Les filles prennent les sacs, moi de mon côté j'essaie de tasser le plus possible les preuves qu'on était ici récemment, je ramasse au sol tout ce qui pourrait nous vendre, vire le matériel pour désinfecter, fais les lits, ferme les rideaux. Tout est dans les détails, et si le dude passe dans le coin et voit qu'on est "pas" venus à la maison depuis un moment, peut-être qu'il lâchera l'affaire.
« elle est où ? » et j'allais lui dire, j'allais être un idiot qui dévoile exactement où la bagnole est stationnée quand je m'immobilise dans un geste, les iris de Noa qui veulent tout dire. « Vous allez où comme ça ? » fuck fuck fuck fuck. « Qu’est ce que vous voulez ? » mais je lui laisse pas le temps de répondre. Il fait un pas vers nous, un. Elo qui est toujours dans mon périmètre, Noa à côté de moi, et ma main qui va chercher mon shot gun par-dessus mon épaule sans le lâcher des yeux.
« Tu ferais mieux de partir dude. Vraiment. » et y'a un sourire qui apparaît sur son visage. Le mec est fou. Comme les deux autres. Probablement même que c'est ma faute, pour avoir tué ses deux potes et l'avoir traqué si longtemps dans les rues ; je l'ai rendu fou. Et le pire là-dedans, c'est que ça ne me fait rien. Rien du tout. « Tu fais un autre pas vers nous et t'es mort. » je menace, son sourire qui me revient pas du tout, et sa main qui va chercher son propre fusil dans la poche de son hoodie tâché, déchiré.
Une seconde plus tard et Kick Ass résonne dans la maison. Ça éclate, c'est fort, c'est bruyant, ça nous donne la latitude de partir par la porte de derrière, de le laisser là à flipper. J'ai pas visé la tête, j'ai visé le genou, plus de chance de le blesser que de le manquer, faut penser vite. Mais même blessé, apparemment, il arrive à nous rejoindre, à se mettre dans l'embrasure de la porte quand on a déjà plusieurs mètres de course de faits, qu'on arrive à la ruelle où la voiture est stationnée. Il tire mais on s'emboutit dans l'auto, y'a un coup de fusil mais on est déjà installés sur les sièges, le moteur vrombit, on dégage d'ici.
« Fuck. » que je réalise, quelques minutes plus tard, quand la voiture a déjà fait une poignée de kilomètres, et que ma hanche m'élance. Ma main qui va voir sous mon t-shirt, qui tâte, c'est trop chaud et trop humide pour que ça ne soit pas du sang. Quand il a tiré, il m'a touché.
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| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 12:50 | |
| Matt est sérieux, le flingue braqué sur ce mec qui a le regard d'un fou, ces gars la je sais pas qui c’est mais ils ont un truc qui est pas clair, ils ont un soucis c’est psychologique voir psychiatrique et c’est pas seulement parce que le monde est parti en vrille, ça vient d’avant c’est plus profond. Et j'ai tendance à plus flipper d'eux que de personnes qui pètent un câble parce qu’on est conditionner à ça. Je flippe et j’ai qu’une envie c'est de me barrer et quitte à flinguer le gars parce-que j’ai l'intime conviction que c’est lui ou nous. Il est prévenu il fait un pas, Matt tire sauf qu’il a pas l'air d'avoir peur, il bouge et s’apprend à prendre son armée, le coup éclate et je comprends pas bien sûr c’est Matt ou lui qui a donné le premier coup. Moi j’vais bien, j'ai rien je regarde Elo elle a rien, Matt à rien et comme il se dépêche. On cours, c’est le moment il a donné le signal. Ok je le suis Elora derrière nous. La voiture est dans une ruelle bien cachée, j’avais jamais remarqué qu’elle était la. Un nouveau tire derrière, je me baissé par reflex, ça va j’ai rien. Il va nous tuer, il est fou. Matt s'eloigne enfin, ça y est on roule, c’est loin, la maison est de plus en plus petite dans le rétroviseur et on voit plus le mec qui nous a difficilement suivi mais quand même suffisament pour nous tirer dessus à distance. « c’est bon… »Et j'suis encore trop étonnée de Matt et le sang froid dont il faut preuve en toutes circonstances. « Fuck » je le regarde quoi fuck ? Pourquoi fuck ? Je regarde devant la voie est libre. Je baissé les yeux… « putain » c'est tout rouge, ça , ça saigne, ça coule. « Matt, arrête toi ! » j’enleve mon t shirt et le pose sur sa hanche, j’appuie pour faire un point de pression, il a sûrement mal mais il est hors de question que je le laisse se vider de son sang. Il continue de rouler « Arrête toi ! » je suis ferme je lui laisserai pas le choix et je m'en fou de savoir où on est. |
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 18:30 | |
| Ça fait mal. Ça fait mal, et j'aime pas ça. Parce qu'elle a vu Noa, elle sait exactement que ça augure pas tant bien que ça, elle a vu et elle panique, et elle me crie dessus. Son t-shirt qu'elle retire, la voiture qu'elle me force à immobiliser. Derrière, Elora s'assure de surveiller qu'on est pas suivis, il fait encore soleil, c'est encore l'avant-midi, on a l'avantage de voir qui est derrière nous - personne - mais on a le désavantage d'être à découvert aussi.
Faut pas qu'on s'arrête longtemps. Faut pas qu'on perde une seule minute, parce qu'à être comme ça, stoppés sur l'accotement, on est en plein en situation trouble. On attire la merde, on est du miel pour les mouches là. Noa qui flippe et j'attrape une de ses mains, je la presse assez fort pour qu'elle arrête, pour qu'elle se calme ; je pense, je crois, j'espère. « Ça va aller Noa, ça fait presque pas mal c'est que superfi- » elle déplace son t-shirt sur la plaie un peu, ou alors elle bouge pas du tout, mais j'y peux rien quand ça élance directement là où il faut pas. « Fuck, ouch, merde! »
Matt, respire. Et j'inspire, ça chauffe, j'expire, c'est pire. « La balle est encore à l'intérieur. » no shit, Sherlock - que j'ai envie de me dire, mais je prends sur moi. L'humour à deux balles - how ironic - c'est pas tant le moment. Ou alors, c'est exactement ce qui la ferait rire de stress, ce qui nous assurerait de repartir aussi vite qu'on s'est arrêtés. « Si t'as encore la rage contre moi de t'avoir laissée seule ici le temps que j'ai volé cette voiture, c'est le moment de te venger. » que je commence, ravalant la douleur pour afficher un sourire en coin à la plus d'un rictus souffrant. « Va falloir que tu la sorte de là. Et ça va être douloureux. » mes yeux s'accrochent aux siens. Are you up for the challenge?
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| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 18:44 | |
| Non Matt, nop nop nop, tu t’arrête et on s’occupe de toi. Tu t’arrête et je m’occupe de toi ! Je sais bien qu’une blessure comme ça dans un monde meilleur, on la soigne, on l’opère, on va à l’hopital et on en sort quelques jours plus tard, mais ca c’était avant, ça c’est fini. Maintenant, ca peut vite devenir une vraie merde, ca peut faire mal, ca peut tuer. Merde putain Matt… et je tente de rester calme, promis. J’essai hein mais j’arrive pas, j’ai peur, je flippe comme jamais. Je le regarde, j’ai les mains qui tremblent sur lui et ca doit pas aider à calmer sa douleur. « Ça va aller Noa, ça fait presque pas mal c'est que superfi- Fuck, ouch, merde! » je retire ma main, j’ai peur de lui faire mal, j’ai peur d’empirer la chose. J’ai vu ca dans les films : compression la plaie, empêcher le sang de sortir, faut que ca coagule. « La balle est encore à l'intérieur. » La balle… je regarde sa hanche, je soulève le t shirt et le sang qui coule encore. J’dis rien, il s’en rend surement compte. « Si t'as encore la rage contre moi de t'avoir laissée seule ici le temps que j'ai volé cette voiture, c'est le moment de te venger. » La rage de rien du tout, j’m’en fou, t’es partie, t’as pris des risques mais t’es revenu et t’es là maintenant, j’t’en veux de rien Matt… j’t’en veux pas du tout. Mais je regarde la douille qui à l’air profonde, mais j’la vois, elle est là. C’est vraiment ce qu’il va me demander, d’aller chercher ça dans sa chair ? « Va falloir que tu la sorte de là. Et ça va faire mal. » je hoche la tête. « Ok… Ok… » j’vais l’faire, j’peux le faire. Je sais qu’il faut que j’le fasse même si j’ai peur, même si j’sais pas comment m’y prendre. Et j’approche mes doigts sales de sa plaie, ce trou dans sa hanche. On a l’alcool dans l’coffre. « Elora, prend dans l’sac, l’alcool s’te plait… » elle a juste à basculer par au-dessus de son siège pour attaper le sac que j’avais balancé en montant dans la voiture. « Attention… » a trois j’y vais… « trois, deux , un… » et je plonge mes doigts sous sa peau, dans son muscle chaud, c’est dégueulasse, j’arrive pas à l’attraper tout de suite, ca glisse. « j’suis désolée… » il a mal j’le vois, il a super mal. J’y retourne. Entre deux doigts, je sens la balle. « je l’ai ! » je la tire doucement pour la sortir de là et une fois dans ma main, j’appuie à nouveau avec le t shirt sur sa plaie. « Ca saigne encore plus… » putain Matt, tien le coup s’il te plait, j’t’en supplie. Elora me donne l’alcool et j’en vide une bonne partie. « ca fait mal, j’suis désolée… » il a l’habitude de ça hein, d’avoir mal à cause de l’alcool. Je regarde Matt évitant de regarder à nouveau ce sang qui coule et sa plaie. « ca va aller hein… » putain, promet moi que ça va aller. Tu me l’as dis Matt que tu m’laisserai plus… et ma vue qui se brouille à nouveau, fallait qu’elles sortent celles là. Les larmes qui coulent et qui s’arrêtent pas. |
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 19:35 | |
| . « Ok… Ok… » et je soupire de soulagement qu'elle dise oui. J'aurais jamais douté en vrai, c'est Noa, elle a peur de rien, elle est prête à tout autant que je le suis et là c'est juste un exemple de plus au compteur du pourquoi je lui fais une confiance absolue autant que j'espère qu'elle me rende la pareille.
J'hoche de la tête de la positive pendant qu'elle envoie Elo dehors chercher l'alcool et le stock pour désinfecter. Et je vois à son regard qu'elle pense, vite, fort, longtemps, ça tourne à 100 à l'heure dans sa tête, elle s'étourdit, elle parle beaucoup, elle est stressée, elle a probablement jamais fait ça de sa vie - j'espère pour elle - et je m'en veux comme un idiot de lui filer le boulot quand j'aurais pu, j'aurais dû le faire moi-même. Mais faut être honnête, jamais j'aurais pu réussir.
Et j'ai une main qui va se loger derrière sa tête, bien contre sa nuque. Ma mâchoire se pose sur son crâne, elle qui est penchée, qui s'applique, qui entre un doigt puis un autre dans la plaie. je retiens les râles de douleur, je planque mes lèvres dans ses cheveux à chaque manipulation, ça fait un mal de chien mais elle y met tellement du sien que je peux pas le lui dire.
Elle la sort la putain de balle, elle la sort de là Noa, elle fait ça comme une championne et je lui pique la bouteille d'alcool dégeulasse pour en boire une grosse lampée comme si ça aidait quoi que ce soit. ça brûle ma langue, c'est amer, j'en ai mal au coeur, mais je ravale tout durement. Et elle s'excuse, y'a du sang partout, elle s'excuse encore et elle presse le t-shirt et le regard alarmé d'Elora qui se tourne vers moi est absolument flippant.
« Ça va aller hein… » « Ça va aller. » que je statue, intraitable, remettant les clés dans le contact après avoir embrassé son front une dernière fois. Je suis pas sûr du tout, mais Elo a remarqué comme moi qu'une silhouette se rapprochait dangeureusement de la voiture, et qu'elle ressemblait vaguement au troisième gars, à celui à notre poursuite.
On restera pas ici une seconde de plus, et d'emblée, je ravale la douleur toujours bien poignante dans mon flanc, et met la bagnole en marche. |
| | | | (#)Ven 26 Juil 2019 - 12:44 | |
| J’espère que c’est la dernière fois que j’aurai à faire ça, que si on part vers le Nord c’est vraiment pour un long fleuve tranquille. Je sais que j’me fais de faux espoir, mais j’ai réellement pas envie que Matt ai pris tous ces risques pour qu’au final, ca serve à rien. J’l’ai fais pour Matt, j’l’ai fais en me disant que j’allais pouvoir l’aider à s’en sortir, qu’il souffrirait moins. J’aime pas voir tout ce rouge sur mon t shirt qui est presque rempli. Ca finira bien par s’arrêter. Putain de monde dans lequel on vit… Ca va aller qu’il me dit, c’est pour me rassurer, c’est pour nous rassurer lui aussi surement. Pas de vent de panique mais j’panique déjà, j’ai super peur, j’veux pas qu’il me quitte, pas comme ça. « t’es sûr que tu veux conduire ? » maintenant, quand j’le vois remettre les clés ? Pas de répit ? « Il est derrière. » me sort Elora. C’est une blague ? Comment ? Ok, il était super loin dans cette longue ligne droit mais c’est pas possible… j’me retourne, il est là. « Il n’est pas tout seul, j’peux pas le croire… » comment il aurait pu nous rattraper aussi vite avec un genou en vrac ? Si ca se trouve, ils étaient plus que trois… Matt démarre et la voiture part au quart de tour. C’est quoi ? Course poursuite ? Jusqu’où ? Jusqu’à ce qu’on se plante dans un arbre ? Dans une autre voiture ? Qu’ils nous rattrapent pour de bon ? « Tu roules, autant que tu peux, dès qu’on peut changer de voie, tu sors de cette nationale. » la route était trop grande, trop facilement repérable, j’crois qu’on avait mieux à emprunter les petites routes. Je quitte pas Matt du regard, j’veux voir le moindre vacillement, le moindre signe de douleur, le moindre signe de fatigue. S’il ferme les yeux ne serait-ce qu’une seconde, j’serai là pour veiller sur lui, j’l’empêcherait de s’en aller. J’ai peur putain. « C’est quoi notre avenir dans tout ça ? » alors que même si on voit personne dans le rétroviseur, aucune voiture, pas de moto ou d’engin roulant, je flippe toujours. Je sèche doucement mes larmes en passant mes mains sous mes yeux. Ma main sur la cuisse de Matt pour qu’il capte que j’suis toujours là, même s’il me voit, même si j’suis à côté de lui. C’est juste signe que j’le lâche pas…
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| | | | (#)Ven 26 Juil 2019 - 13:54 | |
| Elora qui nous fait l'état des choses, le moteur qui vrombit et notre voiture qui reprend le chemin. « t’es sûr que tu veux conduire ? » « On n'a pas le temps de débattre qui va derrière le volant. » que je statue, haussant l'épaule, m'en voulant automatiquement comme un con parce que ça relance la douleur dans ma hanche. Ravale Matt, respire. « Il n’est pas tout seul, j’peux pas le croire… » mes yeux filent de la route au rétroviseur, je vois qU'une silhouette, il a de la difficulté à marcher mais tout de même, s'il a pu nous rattraper, c'est tout sauf idiot de penser qu'il est pas seul.
Et je me mords la lèvre, je suis pensif, silencieux. Ça me fait chier parce que je voudrais parler à noa, je voudrais lui occuper les pensées, je voudrais lui dire n'importe quoi, les pires merdes qui me montent à la tête, les pires blagues aussi, rien que pour l'empêcher de se morfondre comme elle le fait. Mais j'y arrive pas. Je pense qu'à ma blessure, je pense qu'aux dangers dans lesquels je l'ai mise (et Elora aussi appremment) et à quel point elles ont tout à perdre. Ravale Matt, respire. « Tu roules, autant que tu peux, dès qu’on peut changer de voie, tu sors de cette nationale. » vrai bon point. « Deal. »
Puis le chemin s'allonge, les kilomètres nous séparent de la ville. Le silence qui pèse dans la voiture pèse, c'est le bon mot. Ça fait mal, et je parle pas juste de mon flanc. « C’est quoi notre avenir dans tout ça ? » ma main libre va trouver la sienne sur ma cuisse, mes doigts qui s'y enlacent au mieux. « C'est moi ou t'essaie de lancer la conversation sur l'exclusivité, là? » well done Matt, t'es redevenu le beauf qu'elle connaît depuis toujours, ça va la rassurer ça. Un éclat de rire plus tard, et je reprends, plus posé. « Faudrait trouver un hôpital ou une clinique ou même une pharmacie sur la route. Recoudre ça. » et je fais bien attention de pas parler de "la blessure". Le "ça" fait moins grave. « On a assez de bidons d'essence dans la valise pour remonter jusqu'au nord. » là où tout devrait être mieux. « Et comme la route est longue, on a le temps de faire des plans pour notre avenir d'ici là. » |
| | | | (#)Sam 27 Juil 2019 - 5:43 | |
| il doit pas avoir si mal que ça s'il arrive encore à sortir ses conneries ou alors il dédramatise la situation en faisant son humour à deux balles. Mais il ramène vite la conversation a sa blessure quand même. Un hôpital ou une pharmacie pour recoudre. Recoudre… j'ai jamais fais ça moi, je sais pas comment m'y prendre. « j'te préviens la seule chose que j’ai jamais recousu c'est une robe que j’adorais plus que tout et j’ai foiré » j’etais peut être pas obligée de préciser ça. Mais entre recoudre du tissu moi et fluide et une hanche d'un homme y a deux mondes, deux salles deux ambiances. J'ai pas hâte mais il a raison, va falloir le faire. Et j’ferai de mon mieux pour lui, pour qu’il aille mieux. « j'irai avec Elora, tu resteras à l’abri. » ou non… « Nan tu peux pas rester seul, Elora restera avec toi. » et moi je prendrai le risque d'y aller seule. La différence entre nous deux c’est que j'suis entière et j'ai pas un trou qui me fait tordre de douleur des que je bouge. Et il avait pris suffisamment de risque pour nous deux, c'était le moment d’inverser un peu les rôles, lui rendre la pareille. « On a assez de bidons d'essence dans la valise pour remonter jusqu'au nord » très bien on a du stock et au besoin, faudrait peut être siphonner des réservoirs de voitures qu’on voit que notre route. « On devrait pas tarder à arriver à Gatton, l'hopital universitaire est à l’Ouest de la ville » La mère Jacobs s'y est déjà fais hospitalisé, au moins je connais un peu c'est déjà ça. « Mais j'prefere aller dans une pharmacie qu'un vieux bâtiments immenses, c’est trop risqué. » je pourrais m’y perdre, perdre trop de temps aussi à tourner en rond et on sait jamais ce qu’on peut y trouver. « Et comme la route est longue, on a le temps de faire des plans pour notre avenir d'ici là. » notre avenir Oui, parce que je l’envisage pas autrement, aucun avenir sans lui. Je ressens mes doigts sur sa main et la glisse à mes lèvres. « on se quitte plus… »
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| | | | (#)Sam 27 Juil 2019 - 10:24 | |
| Noa qui essaie de planifier qui attendra qui dans l'auto, qui suivra, qui sera de garde et qui restera seul de son côté aurait presque pu m'attendrir. Le rictus de son front concentré, ses yeux qui filent d'un côté à l'autre, son visage qui se triture. Elle réfléchit fort, elle essaie fort, mais dans ma tête bien butée il n'y a qu'une seule option viable. « Tu vas à la pharmacie, on va à la pharmacie. Elo gardera l'entrée de dehors, je garderai celle à l'intérieur, et t'iras chercher le matériel. »
Y'a absolument rien qui me garderait de quitter la voiture pour les suivre, pour la suivre. Elle le dit et le répète elle-même, ses doigts qui s'accrochent aux miens beaucoup plus fort que d'habitude. « on se quitte plus… » Non, on se quitte plus. Parce que la dernière fois j'ai tué deux gars et j'en ai rendu un fou. Je peux pas survivre tout seul dans ce monde-là, et clairement, autant je sais qu'elle pourrait s'en sortir comme une championne sans mon aide de gros balourd, autant je survivrais pas de penser une seule seconde l'avoir laissée seule, l'avoir laissée derrière de nouveau.
« Gatton ce sera alors. » j'hoche de la tête de l'affirmative, avant de tourner la tête vers Noa entre deux kilomètres pour lui confirmer d'un coup d'oeil, mais surtout de mes mots. « On se quitte plus. » ce sûrement abusif, ça a tout pour faire flipper le Matt d'avant, celui qui était avec tout le monde mais véritablement avec personne, celui qui s'entourait d'une myriade de gens parce qu'il supportait pas d'être seul, mais qui s'isolait dès l'instant où il le réalisait. Là, c'était Noa et moi, et c'était non-négociable. |
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