Vous êtes mes deux anges. Si belles. J'ai de la chance. Et regarde ce que je lui fais à ma soeur tiens... Freya sourit tout en riant de nouveau en voyant le doigt que Sky brandit en l’air. Pas pour rien qu’elle est sa Reed préférée, la rebelle, celle qui ne fait pas les choses bien et qui n’hésite pas à défoncer les murs quand il le faut. C’est peut-être la cadette des trois mais elle n’en est pas moins dangereuse quand elle le veut. Mais justement, Freya la couve du regard parce qu’elle a ce réflexe de protection plus fort qu’elle. Une sorte de petite sœur… Même si vu la soirée qui s’annonce, ça frôle l’inceste à ce stade là. Quand Sky lui demande son avis sur Alex, Doherty lui répond par un clin d’oeil. Elle n’est pourtant pas censée être de ce côté là. Les filles ne sont pas censées l’attirer. Freya préfère penser que ce sont l’ambiance, l’environnement, ce qu’elle a bu et foutu dans ses veines qui la poussent au final à poser ses mains sur Alex.
C’est étrange comme sensation. Nouveau, différent, déconcertant. Et ce sentiment s’accentue un peu plus alors que Sky, sweet sweet Sky, vient poser ses lèvres sur son cou. Et la blonde se laisse faire parce que franchement, c’est des petits coups d’électricité et ça la fait sentir vivante. Ses membres s’emballent mais en même temps, c’est exaltant. Mais jalouse de qui? C'est ça qu'on veut savoir, beauté. Un murmure et Freya la regarde lui faire un clin d’œil comme si elle vient d’une autre planète. Peut-être que c’est le cas. Ou alors c’est elle qui est perdue ailleurs dans une autre dimension. Parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait, elle ignore pourquoi ses mains cherchent le contact avec les deux jeunes femmes, ni même pourquoi les voir s’embrasser la rend aussi intriguée. Et oui, elle le maintient, jalouse. De qui, la réponse n’est pas vraiment définie. Des deux. Aucune. Freya n’a pas le temps de s’enquiquiner de ce genre de question. Déjà parce qu’elle n’est pas en état. Et aussi parce que Sky la cherche de la main et qu’elle la laisse la rapprocher d’elles.

En pilote automatique, tout le monde s’est fait la malle pour la soirée. Et Freya se sent tellement légère qu’elle ne se rappelle plus la dernière fois qu’elle s’est sentie comme ça. La lumière lui joue des tours, ses sensations sont décuplées et elle ne répond plus vraiment de rien. Quand elle a songé à rester pour une fois à la soirée, elle n’a pas songé qu’elle se retrouvait en prendre pleinement part. Et pourtant, Doherty se trouve bien au milieu de ce sable mouvant humain, à se laisser embarquer dans… Dans quoi, d’ailleurs ? Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. Elles sont jeunes, elles profitent, une parenthèse qu’elles doivent mériter. Alors Freya se laisse prendre la main et apprivoiser par Alex, qui s’approche dangereusement. La blonde n’est qu’un pantin qui se laisse faire à ce niveau du jeu. Verdict ? Alors quand sa nouvelle amie pose sa main sur ses fesses, Freya eut l’instinct de se mordre la lèvre avant de sourire. Ses doigts se resserrent autour de sa courbe, approchant Alex un peu plus d’elle. Freya frôle ses lèvres des siennes. « Très bien calibrées. »

Doherty passe sa main dans la nuque d’Alex alors que ses lèvres viennent chercher les siennes. Les filles ont vraiment un goût différent. C’est plus doux, c’est plus sucré et ce sentiment de nouveauté amène une excitation de découvrir l’inconnu un peu plus. Quand la jeune femme se détache de sa bouche, son sourire s’agrandit un peu plus avant de tourner la tête vers Sky. « J’crois que je me la ferrai bien aussi. » Elle passe sa langue sur sa lèvre avant de ramener Sky auprès d’elles en passant un bras autour des épaules de la cadette – qui se trouve ironiquement être la plus grande de taille. « Tu crois qu’elle voudrait de nous, ceci dit ? » Freya regarde la jeune métissée avant de la prendre par les hanches. « Si on lui donne envie, y aurait p't'être plus de chance. » Doherty eut un sourire taquin avant d'embrasser le coin des lèvres de Sky puis de descendre le long de la mâchoire et de son cou. Et tout ça, toujours en se mouvant au gré de la musique qui s'époumone des enceintes.

Sky était vraiment en train de vivre une expérience à part, exaltante à souhait, du jamais vu. Oui, une première. Il fallait dire qu'elle était encore très jeune mais elle avait toutefois eu le temps de vivre plein de choses. Une de plus n'allait clairement pas la tuer. Là, ce soir, ces deux nanas là étaient sienne, elle y mettait un point d'orgue. A la base, Sky devait juste danser au milieu de Freya et Alex, comment la situation avait-elle pu déraper à ce point? Peut être parce que Alex l'avait embrassée pour la protéger d'un pervers notoire, sauf qu'elle n'avait pas anticipé que ce simple geste la chaufferait plus que de raison. Pour preuve, elle était vite revenue à la charge pour l'embrasser à pleine bouche et pfiou, elle avait le bas rein qui avait très chaud tiens. Était-ce la drogue qui la rendait folle à ce point? Certainement, parce qu'elle enchaînait dans la même veine, ses lèvres se portant sur la peau délicate de Freya et elle sentit que la belle brune était aussi très réceptive à ses attentions. Au final, tout le monde devait les regarder parce qu'elles étaient en train de bien s'exciter sur la piste de danse et le spectacle ne devait pas passer inaperçu aux yeux de grand monde. Tant pis, de toute manière, Reed ne se rendait plus compte de rien, la drogue ayant détruit la moindre de ses barrières, les vibrations de la musique l'entraînant vers un tout autre monde alors qu'elle entendait Freya répondre à la jeune Clarke sur cette histoire de postérieur bien proportionné. Sky se tourna pile à ce moment là et l'image les rendait tellement désirables toutes les deux, là, à se peloter avec une Doherty qui se mordait la lèvre en guise de réponse. C'était éloquent, c'était visible et Sky en voulait plus. Elle obtenait vite le résultat escompté puisque Freya vint voler un baiser explosif à Alex et voilà que Sky avait besoin d'un éventail pour se sortir de l'affaire sans faire une syncope tellement le désir était palpable dans tout son corps. Elle s'arrêta d'ailleurs de danser durant toute la durée du baiser, silencieuse, peut être trop, au moment où Freya revint s'intéresser à elle. Ses mains autour de son cou, la belle brune se sentit frissonner, bien plus encore quand ses lippes se posèrent doucement au coin de ses lèvres pour descendre sur sa peau, là, jusqu'à un point sensible de son être. Instinctivement, son corps se colla au sien et ses mains vinrent passer sous son haut pour atteindre sa poitrine. Ouais, elle avait envie d'elle aussi, de Freya, son amie. Il ne fallait pas l'exciter à ce point, vraiment et les mots de la brune ne l'aidaient pas à se calmer. "On est toutes les deux sur la même longueur d'ondes parce que là... J'ai envie de me faire vous deux." Sky avait encore les mains sous le tee shirt de Freya mais son regard était tourné vers Alex parce que c'était à elle de décider ce qu'elle ferait maintenant. "Je crois qu'elle va succomber si on continue un peu." Effectivement, Sky attira les lèvres de Freya jusqu'aux siennes et elle l'embrassa avec toute son âme, tout en regardant Alex, la rapprochant de nouveau d'elles eux, relâchant son amie quelques instants pour venir murmurer à son oreille. "Tu viendrais avec nous dans la chambre, tu crois?" C'était au tour de Sky d'embrasser la peau du cou d'Alex, alors que ses mains traînaient toujours sur la peau de la belle Doherty, remontant vers sa poitrine qu'elle était pressée de toucher sans artifice pour la cacher. Clairement, la drogue l'amenait vers un précipice mais Reed n'avait pas l'air d'en être dérangée, pas à ce moment là.

Il y a en général un monde entre la fantaisie et la réalité. Il y a le monde normal, celui où les pieds touchent le sol, où la tête reste vissée entre les épaules et les yeux, lucides et clairs, voient le monde tel qu’il est. Brutal, injuste, froid, hypocrite, dangereux, incertain. Le réel est bourré de problèmes, de confusions, d’impasses. De choses que l’on n’explique pas, de choses que l’on ne veut pas voir. La solution de repli est naturelle, s’enterrer la tête dans le sable pour éviter tout ça aussi. Entre alors la fantaisie. L’imaginaire, un monde fabriqué de toutes pièces par soi-même. On s’invente une vie, on s’imagine un univers à part, où tout est calibré pour satisfaire ses petits plaisirs égoïstes. C’est revenir à l’état d’un enfant, avec une mentalité qui ne dépasse pas la taille d’une chaise pour bambin. Freya a toujours fait la distinction entre ces deux mondes. Le monde dans lequel elle est présentement, elle pensait qu’elle l’avait oublié, qu’elle l’avait foutu au placard, qu’elle avait réussi à y mettre fin. Jamais elle ne replongera, même une fois, même une goutte, même une ligne. Un milligramme, une petite pilule, c’est déjà trop. Et Doherty, putain de faible qu’elle peut être malgré sa grande gueule et ses mauvaises manières, elle se laisse entrainer comme la première des débutantes. Comme l’adolescente qu’elle était qui ne refusait rien parce qu’il y avait toujours deux yeux verts pour la rassurer, pour la couver, pour surveiller ses arrières. Bordel, elle veut mettre ça sur son état mental. Sur le poids des émotions qui l’envahissent et qui l’enterrent progressivement six pieds sous terre. Ils se sont tous enchaînés, ils l’ont tous pris à la gorge, et maintenant, elle est en morceaux. Et au final, personne d’autre pour l’aider à récupérer le puzzle éparpillé à part elle. C’est déplorable, c’est triste à en crever. La pauvre enfant qui a trop aimé et qui n’a récolté que des gouttes de pluie, une berceuse non finie et une odeur de champagne. Dans d’autres circonstances, Freya aurait pu en chialer. Son état fragile, accentué par l’alcool, l’ambiance, la pilule magique, elle aurait pu s’étendre par terre et laisser le monde la piétiner – ils ne l’auraient pas vu, plus personne ne voit rien, à présent.

Mais la situation actuelle veut qu’elle se laisse séduire. Et pour une fois, ce ne sont pas des hommes. Rien que pour ça, Freya n’a aucun mal à accepter la situation. Elle n’a jamais essayé, elle n’a jamais testé et pourtant, c’est presque naturellement qu’elle cherche la chaleur des deux autres contre elle. L’esprit dohertyien est complètement à l’ouest, il ne répond pas du soupir que ses lèvres laissent échapper alors que Sky remonte dangereusement sa main. Et il est aux abonnés absents alors qu’Alex mélange ses mains sur elle à celle de la plus jeune. Tu as un lit assez grand pour nous trois ? Un lit ? Pourquoi un lit ? Elles ne peuvent pas rester sur place ? Ou au pire sur le canapé pas loin ? Est-ce qu’elle a un lit, déjà ? Merde et elles continuent leur manège, en plus, comment est-ce qu’elle peut avoir une once de réflexion dans ces conditions ? Tu penses que ton tee-shirt va résister longtemps à nous deux ? Freya se mord la joue, les yeux presque larmoyants parce que, merde, quoi, c’est injuste qu’on la tente comme ça. Alors sa frustration, elle la transmet à Alex, parce que sa bouche collée à son oreille est la plus proche et qu’elle veut se laisser un peu plus envahir. Doherty passe une main dans ses cheveux – longs, c’est tellement différent – pour la rapprocher un peu plus d’elle, accentuer ce baiser n’est juste qu’un appel à une envie d’autre chose. C’est brûlant et Freya n’y comprend rien.

Il n’y a rien à comprendre à cette soirée de toute façon. Il y a juste un trio de trois femmes, jeunes, camées et désirant tout simplement se laisser aller. Pour certaines, entreprendre même une expérience nouvelle et inédite. L’aventure, c’est palpitant. Aussi palpitant que le cœur de Freya qui bat, follement, ardemment, passionnément. C’est purement physique, c’est purement platonique mais ça reste grisant. Son corps se détache totalement du reste et elle laisse ses mains prendre les deux jeunes femmes par leur poignet pour les entrainer vers sa chambre. « Out ! » Sa voix ne laisse pas place au débat face au couple qui a osé franchir le seuil de sa chambre. Si elle n’avait pas quelque chose de plus intéressant à faire, la jeune femme leur en aurait certainement collé une à la gueule. Mais pour l’instant, ils déguerpissent sous le coup d’une porte qui se referme brutalement derrière eux. Freya tourne la poignée et le clic satisfaisant de la serrure se fait entendre. La musique continue à faire trembler les murs de l’appartement. Tant pis. On s’en fout. La jeune femme tourne sur elle-même tout en ôtant son haut. « Pas que j’aurai été contre vos côtés sauvages, mais j’l’aime bien, ce haut. » Freya sourit légèrement tout en prenant la main de Sky pour virevolter sur elle-même avant d’atterrir sur son lit en étoile de mer, une expression complètement vague au visage. « J’sais pas si le lit est assez grand mais on s’en fout… On devrait pas prendre trop d’place, nan ? » Elle relève son buste sur ses avants bras. « Y a une au moins qui va v’nir me tenir compagnie ou j’vais devoir me contenter en vous regardant ? » Sa voix est provocante mais ses traits encore plus. C’mon, ladies, let’s the real fun begins.