Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde

Le clébard continuait à me regarder d’un œil mauvais, comme prêt à me dévorer. Trainer cette chose était idiot à mon sens, c’était une seconde bouche à nourrir, une bouche qui vu sa taille devait bouffer autant qu’elle. Mais tant pis, je ne comptais pas finir mes jours aux côté de Leah et son clébard, alors je le supporterai jusqu’à ce que nous soyons toutes les deux tirées d’affaire. Et ensuite, ça serait chacun sa route, je retrouverai la grange, je retrouverai les bras de Mitch et la sensation de ne pas être complètement seule en ce bas monde, et nos chemins ne se recroiseraient certainement pas. Il était déjà improbable que le destin nous réunisse aujourd’hui, il n’y aurait certainement pas de prochaine fois. « Il est très utile. Et c'est lui qui t'accompagnera demain. » Je jetai un œil mauvais sur le chien. Vu les grognements qu’elle poussait en ma direction, pas sûr qu’elle ne meure d’envie de me protéger la bestiole, si jamais je venais à me trouver dans une situation délicate. Bon, de toute façon, je n’avais aucune envie de le découvrir et comptais bien m’appliquer à ne pas avoir besoin de l’aide du canidé. « Mais s'il lui arrive quelque chose je te tue. » Ouais, alors là on allait avoir un problème. « Je peux pas te promettre de donner ma vie pour sauver ton clébard si c’était nécessaire. Je ne le ferai pas. » Je voulais bien supporter l’animal le temps d’une soirée, d’une nuit, mais je n’étais pas prête à prendre des risques inconsidérés pour assurer sa protection. C’était un chien bordel, un animal de compagnie, pas un enfant. Je préférais être honnête avec elle, et si elle tentait de me buter, il ne faudrait pas qu’elle s’attende à ce que je me laisse faire sans me battre et tenter de lui coller une balle dans le front la première.

Réajustant mon poignard et mon flingue à ma ceinture, comme par réflexe, par automatisme, je suivis Leah en silence jusqu’à son campement de fortune. C’était plus confortable que la grange. Mais moins discret aussi. Je chassai l’image des quatre murs en bois de ma tête, pour éviter de penser à ce que Mitch faisait, à s’il était seulement encore en vie, et me concentrer sur l’instant présent, et notre objectif de demain : sortir d’ici vivantes. Chaque chose en son temps. « Sers toi si t'as faim. » Ma fierté me hurlais de ne pas toucher une seule de ses conserves, mais je balayai l’idée d’un regard. La fierté ne nous maintient pas en vie. Un ventre plein peut mettre plus de chances de notre côté, et il me restait à peine de quoi me maintenir en vie dans mon sac à dos. Attrapant une conserve de raviolis en sauce je l’ouvrai d’un geste de la main, avant de commencer la dégustation. Une conserve froide, on était bien loin des lasagnes d’Alec. Je m’appliquai à ne pas en manger plus que la moitié, n’ayant pas envie d’être vue comme une charogne, avant de pousser la conserve dans la direction de Leah sans un mot.

Sortant une trousse de secours de fortune de mon sac à dos je l’ouvris pour en tirer un vieux mouchoir en tissu et un flacon d’alcool à 90° certainement périmé, avant de relever mon t-shirt pour dévoiler une longue mais fine balafre. Je m’étais accrochée à un barbelé en cherchant à fuir ces atrocités, et je voulais à tout prix éviter l’infection. J’appliquai deux gouttes de liquide sur le tissu tout sauf stérile, avant de tapoter doucement la plaie dont s’écoulait encore du sang poisseux. « T’es seule ici ? » Je relevai les yeux vers elle, continuant ma désinfection de fortune. « T’as tenu deux ans seule où t’as eu de la compagnie entre temps ? » Je serais devenue seule sans Mitch, j’en suis persuadée.

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Le constat était clair; Raelyn n'appréciait pas les chiens, et Pata n'appréciait pas Raelyn. Maintenant que les présentations étaient faites, elles se dirigèrent vers l'étage où Leah avait élu domicile le temps de trouver une solution pour fuir l'endroit sans se faire bouffer. « Je peux pas te promettre de donner ma vie pour sauver ton clébard si c’était nécessaire. Je ne le ferai pas. » Leah ne s'était pas vraiment attendue à autre chose, mais elle voulait que Raelyn comprenne qu'il ne s'agissait pas là d'un vulgaire clébard. "Ne fais rien qui le mette dans une sale position, lui il hésitera pas à le faire pour toi." Elle haussa les épaules. Pata avait développé presque autant d'intuition qu'un être humain - et à moins de devenir complètement folle - elle avait réellement l'impression qu'il la comprenait. Elle proposa à la brune de se servir si elle avait faim, et remarqua son hésitation. Mais il fallait qu'elle mange si elle voulait tenir un sprint correct sans se faire attraper. Après quelques secondes, elle se posa et attrapa une des conserves de raviolis. Leah la laissa manger sans trop faire attention, observant sa voiture qui n'avait pas été attaquée, par miracle. Mais il fallait qu'elle sorte d'ici. Soupirant, elle fini par s'assoir non loin de Raelyn, laissant Pata déposer sa tête sur ses jambes. C'est qu'il avait aussi besoin d'affection ce chien. Elle attrapa la conserve que la brune fit glisser vers elle et la termina, habituée à se rationner depuis longtemps. Heureusement que les conserves existaient. « T’es seule ici ? » Leah releva le menton vers elle, étonnée qu'elle ait envie de faire la conversation. « T’as tenu deux ans seule où t’as eu de la compagnie entre temps ? » La brunette déposa son repas à côté d'elle avant de reporter son attention sur Rae. "Quand ça a commencé j'étais avec une amie. On a tenu un an et demi toutes les deux. Et maintenant je suis seule." Entrer dans les détails n'était pas nécessaire et elle désirait s'épargner la souffrance de le faire. "Et toi?" Elle récupéra son dîner et continua de manger en attendant la réponse de la brune.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde

Le chien sur nos pas, j’observai le campement de fortune de la jeune femme. Ouais, elle semblait avoir compris que je n’étais pas une grande amie des bêtes, je n’avais même pas cherché à lui mentir et préférais jouer la carte de l’honnêteté. Ainsi elle ne pourrait m’en vouloir si, dans une position où je devais choisir entre ma vie et son chien, je choisissais ma vie. Il fallait être dingue pour mourir pour un clébard en même temps. « Ne fais rien qui le mette dans une sale position, lui il hésitera pas à le faire pour toi. » Je me retins donc de préciser que pour sauver ma peau je n’hésiterai pas un instant à l’offrir en pâture aux autres, jugeant d’un air presqu’amusé l’affection qu’avait l’air de ressentir la brune pour son animal. Après tout, si elle était seule depuis longtemps ce n’était pas surprenant au fond. On se retrouve à développer de l’affection pour des gens ou des choses pour lesquelles on n’aurait jamais pensé ressentir ça, dans des situations comme celle dans laquelle nous étions aujourd’hui. J’étais bien placée pour le savoir.

Mon ventre qui avait cessé de grogner pour juste se tordre de douleur à chaque pas accueilli la nourriture dans un gargouillement, le temps de se mettre en route. Et ça avait beau être dégueulasse, cette sauce tomate froide, j’avais l’impression de manger un festin après trois jours de quasi jeune. Je tirai ma gourde d’eau de mon sac pour en boire une petite gorgée, avant de la ranger. « Y’a un point d’eau dans le coin ? » Je ne voulais pas trop boire si le ravitaillement était difficile. Je savais que mon corps pouvait se passer jusqu’à un certain point de nourriture, mais j’avais besoin de rester hydratée pour tenir sur mes deux jambes.

Nettoyant ma plaie, je lui avais demandé si elle était accompagnée. Je me demandais au fond comment elle avait fait pour tenir si pendant tout ce temps elle avait dû faire face seule. Mais ce n’était visiblement pas le cas. « Quand ça a commencé j'étais avec une amie. On a tenu un an et demi toutes les deux. Et maintenant je suis seule. » Elle n’avait pas besoin d’insister, et je n’en ressentais pas le besoin non plus. Son amie était morte, sinon elle aurait précisé qu’elles avaient été séparées, comme je l’avais fait plus tôt. Dévorée par les Autres ou achevée par un être humain, cela ne revêtait pas la moindre importance, et il aurait été de mauvais goût de la remuer. J’étais une connasse, mais elle venait de me sauver la vie. « Et toi ? » Je laissai échapper une grimace de douleur en posant à nouveau le tissu imbibé d’alcool sur mon flanc, avant de frotter une dernière fois et de ranger mon maigre trousseau de secours. Tant que j’évitais l’infection, c’était le principal. Je me foutais d’avoir une cicatrice, l’heure n’était plus à la vanité depuis longtemps. « J’étais avec Mitch la première fois qu’on a vu l’un d’eux. » Je laissai échapper le nom de mon compagnon d’aventure et bien plus, depuis quelques mois, sans m’en rendre compte. L’affection que je ressentais pour lui était certainement palpable dans ma voix, mais je m’en foutais. Sans lui, j’aurais perdu la vie et la raison. « C’est la première fois qu’on est réellement séparés. » Et c’était douloureux. « Mais c’est tout, juste lui et moi. » Je ne nourrissais plus d’espoir de retrouver d’anciennes connaissances, quand bien même le destin avait mis Leah sur ma route. Je voulais retrouver Mitch, c’était aussi simple que ça.

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Leah commençait à douter du bienfondé de cette décision qu'était d'envoyer Pata au casse pipe avec Raelyn, mais maintenant c'était trop tard. Elle ne comptait pas revenir sur sa parole encore une fois, et si elle avait décidé d'envoyer le chien c'était pour une bonne raison. Il était rapide, savait éviter les morts et pourrait se révéler d'une grande aide si elle trébuchait par exemple. La brune s'abstint de rebondir sur l'apparente affection que Leah affichait envers l'animal, et elle lui en fut reconnaissance. Elle n'appréciait que moyennement le sarcasme, surtout venant de sa part. « Y’a un point d’eau dans le coin ? » La jeune femme répondit par un hochement de tête positif. Durant ses recherches, elle était descendue en sous-sol et était tombée sur la citerne d'eau qui avait dû alimenter le bâtiment. Celle-ci était pratiquement vide, mais il en restait suffisamment que pour avoir pu remplir ses bouteilles d'eau et rester hydratée sans le moindre problème. "En bas, au -1. Mais si tu veux y a tout ce qui faut ici." Elle haussa les épaules, laissant le choix à Raelyn de partir à l'aventure au sous-sol si elle le voulait; elle n'allait pas lui tenir la main non plus. Elle observa la jeune femme nettoyer sa plaie, plissant des yeux pour voir si elle avait réellement besoin de soins ou si un simple nettoyage serait suffisant. Lene lui avait appris tout ce qu'elle savait et Leah était devenue plutôt calée. "Tu t'es fais ça comment?" Ne put-elle s'empêcher de demander. Non parce que, un simple éraflement par un mort pouvait suffire à l'infection et la brunette n'avait pas très envie de se réveiller avec un zombie comme voisine de chambre. Elle lui avait demandé si elle avait vécu seule ou non jusque là et Leah lui expliqua brièvement ce qu'il en était. « J’étais avec Mitch la première fois qu’on a vu l’un d’eux. » Mitch. Elle aussi avait donc eu quelqu'un qu'elle connaissait d'avant. « C’est la première fois qu’on est réellement séparés. Mais c’est tout, juste lui et moi. » Leah laissa son regard se poser sur son interlocutrice, sentant que cet homme était bien plus qu'un simplement compagnon de route pour la brune. "Je suis désolée." S'entendit-elle dire à haute voix. Elle savait ce que c'était, même si Lene et elle c'était différent. Elle avait été comme sa soeur.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde

L’eau, ça n’avait pas été la plus grande des questions tout de suite. Parce que pendant un temps, les premières semaines elle n’avait pas été aussi rare que la nourriture, beaucoup avaient fait l’effort de la négliger. Beaucoup étaient mort de soif, déshydraté, et transformés par derrière en Autre de la façon la plus bête qu’il soit. Mitch et moi avions eu de la chance. Enfermés dans le Club pendant les premiers jours, pendant que la ville était ravagée, nous y avions trouvé de quoi tenir pendant longtemps. Il faut dire que l’établissement étant à la fois un restaurant et le repère d’une organisation criminelle, on avait eu de quoi faire. Vivres et eaux pour les premières semaines, et armes à gogo. Un stock confortable de ces dernières restait dans la grange, mais pour les vivres, ça devenait bien plus compliqué. Nous étions obligés de raider toujours plus loin de notre nouveau QG, et c’était ce qui avait causé notre séparation imposée il y a trois jours. « En bas, au -1. Mais si tu veux y a tout ce qui faut ici. » Je poussai un soupir de soulagement, avant de porter à nouveau ma gourde à mes lèvres pour la terminer en quelques grosses gorgées. Je m’étais rationnée pendant plusieurs jours, et j’avais couru sur des kilomètres pour venir ici. J’accueillis donc cette eau tiède comme j’aurais accueilli la meilleure des bouteilles de whisky à l’époque. Tendant la main vers une bouteille qu’elle avait désignée du menton, je la descendis à son tour aux deux tiers. Elle avait le goût de l’eau stagnante, mais tant pis, je n’étais pas en position de faire la difficile. « Tu t'es fait ça comment? » Elle avait posé la question alors que je nettoyais la plaie qui striait mon flanc, démarrant à côté du nombril et filant dans mon dos. Je savais à quoi elle pensait, je comprenais sa crainte. « Te tracasse pas. Je me suis accrochée à un fil de barbelé en tentant de leur échapper, plus tôt dans la journée. » Je laissai échapper un sourire en demie teinte, avant de rabaisser mon t-shirt. « Je t’offrirai pas un baiser mortel dans ton sommeil. » Je me transformerai pas à morte vivante pour te dévorer le visage, autrement dit.

Le sujet des compagnons de route n’était peut-être pas le meilleur que j’aurais pu choisir, tout bien réfléchi. Parce qu’il soulevait visiblement beaucoup d’émotions, pour elle comme pour moi, et j’aurais pu m’en douter. « Je suis désolée. » Essayant de garder un visage impassible, je secouai doucement la tête. « Faut pas. Il est coriace, il m’attend certainement déjà dans notre planque, les doigts de pied en éventail. » Je tentai de masquer mon trouble, ma crainte qu’il lui soit arrivé quelque chose. Ma crainte de me retrouver seule, qu’il m’ait abandonnée dans ce monde de merde. Alors je relativisais, j’énonçais des certitudes que je n’avais pas. Parce c’était la seule solution que j’avais trouvée depuis le début de l’épidémie, pour ne pas m’effondrer.

Finalement, je retirai mon t-shirt taché de sang et mon jean et sortis le drap fin que je gardais dans mon sac pour m’enrouler dedans. Nous n’étions pas des amies préparant une soirée pyjama. Demain une matinée difficile nous attendait, une matinée mortelle potentiellement. Déposant mon jean et mon t-shirt dans mon sac, j’en sorti les affaires fragiles avant de m’allonger de de poser ma tête dessus, remontant le drap jusqu’à mon cou. Dormir à même le sol était toujours aussi désagréable, mais j’avais appris à m’y habituer. Les bras de Mitch me manquaient cependant, et c’est la pensée que j’emportai avec moi avant de sombrer dans un sommeil sans rêve, gagnée rapidement par l’épuisement et les émotions de la journée.

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Lorsque Leah lui apprit que l'eau ne risquait pas d'être un problème outre mesure, on pu lire le soulagement sur les traits fatigués de la brune qui termina sa gourde avec avidité pour ensuite se jeter sur une des bouteilles que la jeune femme lui avait désigné. C'est qu'elle avait soif la Blackwell. L'esquisse d'un sourire étira les lèvres de Leah qui s'abstint cependant de faire le moindre commentaire. A la place, elle observait avec inquiétude la blessure que Rae était entrain de nettoyer. Elle avait vu des gens se transformer pour moins que ça, et elle espérait que la jeune femme n'était pas assez stupide que pour lui cacher l'origine de cette entaille. « Te tracasse pas. Je me suis accrochée à un fil de barbelé en tentant de leur échapper, plus tôt dans la journée. » D'accord. C'était déjà une bonne nouvelle. Elle avait l'air épuisée, elle avait du courir une bonne partie de la journée pour être dans cet état; c'était tout à son honneur. Espérons qu'elle soit capable de courir aussi vite le lendemain, car leur survie en dépendait. « Je t’offrirai pas un baiser mortel dans ton sommeil. » Un rictus étira les lèvres de la jeune femme. "T'en aurais pas le temps." Répliqua-t-elle en haussant les épaules, terminant sa conserve avec appétit. Discuter des personnes avec qui elles avaient vécu le début de l'apocalypse réveillait des blessures que Leah s'efforçait d'enfouir au plus profond, mais elle pouvait voir que la brune n'en menait pas large elle non plus. Peut-être que son compagnon avait survécu, elle l'espérait pour elle. Elle ne souhaiterait même pas à son pire ennemi de subir ce qu'elle avait subit en perdant Lene. Elle avait été son seul roc pendant ces longs mois et apprendre à vivre seule n'avait pas été facile. « Faut pas. Il est coriace, il m’attend certainement déjà dans notre planque, les doigts de pied en éventail. » Raelyn avait de l'espoir. Un luxe que la jeune femme ne s'était jamais octroyé, la chute était trop intense en cas de déconvenue. "J'espère." C'est tout ce que Leah trouva à lui répondre, parce que dans le fond elle était tentée de la préparer au pire. La jeune femme commença à se déshabiller et à défaire ses affaires et la brunette l'imita elle aussi. Elles ne tardèrent pas à se coucher, sans un mot supplémentaire. La journée du lendemain allait s'annoncer déterminante, et Leah se laissa happer par le sommeil en se disant que demain serait un autre jour.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

« J'espère. » Je hoche la tête, sans rien rajouter, et emporte cette pensée avec moi alors que je m’enroule dans mon drap. L’espoir c’est quelque chose dont je ne me nourris plus depuis longtemps. Non, je n’espère pas que Mitch soit encore en vie. Je le sais. Je me force à en avoir la certitude, parce que sans je ne tiendrais pas debout, je ne serais pas capable de continuer à avancer. Alors j’ai peur, mais j’enfouis cette peur au fond de moi, je l’oubli, et finalement l’épuisement m’emporte, et je sombre dans un sommeil sans rêve, après la journée éprouvante que je viens de vivre.

Jour 2

Lorsque mes yeux s’ouvrent, la pièce est encore plongée dans l’obscurité, et je perçois la respiration lente et calme de Leah. Elle dort encore, bien. Le plus silencieusement possible, je plie le drap pour le glisser dans mon sac à dos, enfile mon jean, et un t-shirt noir qui n’est pas réellement plus propre que celui que j’avais hier, mais quoi au moins n’est pas souillé de mon sang. J’attrape mon peigne pour le passer rapidement dans mes cheveux, avant de les nouer en deux tresses africaines sur chaque côté de mon crâne. Je n’ai plus grand-chose de la femme fatale blonde que j’étais avant, je suis méconnaissable en fait. Mais je n’ai pas eu le choix, comme tout le monde. A la recherche d’un endroit pour soulager mes envies naturelles, je quitte la pièce et déambule dans les couloirs jusqu’à trouver les anciens toilettes de la tour de bureau. Une odeur désagréable se dégage de la pièce, mais tant pis.

Lorsque je reviens dans la pièce que Leah a transformée en quartier général, elle dort encore, alors sans bruit je tire la carte routière de la région de mon sac pour la déplier et l’observer. Je sais où est la grange, je sais approximativement où nous étions lorsque Mitch et moi avons été séparés, et je tente, non sans difficultés de retracer le chemin que j’ai parcouru alors que je cherchais à fuir la partie de la horde qui m’a prise en chasse. Disons qu’être attentive aux directions n’était pas ma priorité absolue à ce moment-là. Mes yeux parcourent encore la carte lorsque j’ai le sentiment d’être observée, et je relève la tête pour trouver une Leah éveillée. Rapidement, je replis la carte et la range dans mon sac à dos. « Il est encore un peu tôt pour tenter de s’échapper. Faudrait attendre que la lumière du jour commence à pointer le bout de son nez non ? Histoire de pas être totalement aveugles. » Parce qu’eux ne le sont jamais, les Autres. Ils nous traquent à notre odeur, ils ont une meilleure ouïe que la nôtre. Nous nous avons nos yeux. Alors essayons de pas nous priver de ce seul atout.

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Leah ouvrit les yeux à la seconde où elle entendit du mouvement. Si avant son sommeil était extrêmement lourd, aujourd’hui ça n’était plus le cas. Ses sens étaient à l’affût et ce même quand elle dormait. Plus aucune nuit n’était réellement réparatrice, et ce depuis qu’elle n’avait plus personne pour monter la garde quand elle se laissait aller dans les bras de Morphée. Autant dire que son joli visage était marqué par des cernes sombres, mais elle s’en fichait. Le sommeil était un luxe qu’elle ne pouvait plus vraiment se permettre, sa conscience n’était jamais tranquille. Tout pouvait arriver, et surtout la nuit. Elle comprit que Raelyn s’était simplement éveillée avant elle et elle ne donna pas directement signe de vie. Elle gardait les yeux fermés, réfléchissant méthodiquement à la suite des étapes. La brunette s’était refait le plan, encore et encore, cherchant toujours une possibilité supplémentaire de l’améliorer et de minimiser les risques. Malheureusement, il n’y avait rien de plus à ajouter que ce dont elle avait fait part à Rae hier soir. Lorsque la jeune femme revint dans la pièce, elle entrouvrit les yeux suffisamment longtemps que pour la voir sortir une carte et se refaire mentalement un chemin. Sûrement la planque qu’elle avait évoqué la veille. La brune finit par se sentir observée et leurs regards se croisèrent, lui faisant ranger la carte dans son sac sans commentaire. « Il est encore un peu tôt pour tenter de s’échapper. Faudrait attendre que la lumière du jour commence à pointer le bout de son nez non ? Histoire de pas être totalement aveugles. » Leah s’étira en l’écoutant. Elle non plus n’avait pas prévu de faire ça dans l’obscurité, c’était du suicide. « Oui il est tôt, mais il faut qu’on se prépare. » Lança la brune en se levant. Elle avait préparé plusieurs bombes artisanales destinées à les disperser au maximum, mais il fallait qu’elle explique à Raelyn comment s’en servir sans se faire exploser elle-même.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

La carte, la recherche de l’itinéraire providentiel pour retrouver le chemin de la grange, tout ça ne concernait que moi, et je ne comptais pas le partager avec Leah. Je ne lui faisais pas assez confiance pour m’ouvrir à elle sur le sujet, dans ce monde, il ne fallait se fier à personne, même pas à ses anciens amis. Et Leah et moi ne l’avions jamais été, ou en tout cas avions cessé de l’être des années avant l’épidémie. Je n’étais pas prête à compromettre le seul endroit sur cette planète où j’avais encore l’impression d’être un minimum en sécurité. Je l’observe s’étirer sans un mot, avant boire une grosse gorgé d’eau, de remplir ma gourde à l’aide du stock de la jeune femme et de ranger mes affaires dans mon sac. Je suis prête à partir, et tout ce que j’attends à présent c’est que le jour se lève. J’ai appris à ne plus m’encombrer d’affaires superflues qui ne feraient que m’alourdir, que me ralentir. « Oui il est tôt, mais il faut qu’on se prépare. » Je hoche la tête doucement, en la voyant se diriger vers un coin de la pièce que je n’avais pas repéré jusque-là, une table de bureau sur laquelle semble être posée tout un attirail terroriste. Je fronce les sourcils avant de me lever à mon tour et de la rejoindre, non sans avoir jeté un regard méfiant à son clébard.

Des pièces métalliques, des explosifs, ces clous, et d’autres éléments que je ne reconnais pas dans un premier temps. Je commence à comprendre ce que j’ai sous les yeux. « Tu comptes braquer une banque avec ça ? » Mais déjà je commence à comprendre ce qu’elle aide de moi. Et je n’aime pas ça. Maintenant il va falloir que je joue à Raelyn poseuse de bombes, ce qui va considérablement me ralentir dans ma course, en plus de jouer à Raelyn l’appât ? J’aurais préféré avoir tous les éléments dès le début, et son plan me parait de plus en plus basé sur le fait qu’il est peu important au final que j’en réchappe. « C’est pas que j’ai pas confiance en tes aptitudes d’apprentie terroriste, mais je suis pas sure d’avoir envie d’entendre ce que tu vas me dire. » Si je dois tirer ma révérence, je préférerais encore que ce soit en livrant un combat héroïque contre une de ces créatures qu’explosée en mille morceaux parce que Leah ne savait pas ce qu’elle faisait, à vrai dire. Ce plan me plait réellement de moins en moins.

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Leah ne chercha pas à savoir de quoi il en retournait, elle savait que leurs chemins se sépareraient à la minute où elles seraient sorties de ce pétrin. Pour l’instant, les portes et les fenêtres blindées du bâtiment tenaient le coup contre la charge accumulée des zombies ; et c’est bien pour ça qu’elle s’était réfugiée là dedans à la base. Mais elle n’était pas naïve, ces remparts allaient finir par céder et elle ne voulait pas être là quand ça arriverait. Si ça avait été elle, elles seraient déjà parties la veille au soir, mais Raelyn avait besoin de ses forces pour courir le sprint de sa vie – sans mauvais jeu de mot. La brune lui demandait de retarder le départ pour quand le soleil se lèverait et c’était déjà ce qu’elle avait prévu. La jeune femme l’apprendrait assez vite, mais Leah ne laissait plus rien au hasard. La planification était la clé de la survie, et laisser la moindre place au hasard était du suicide. Elles mettraient le temps qu’il leur restait à profit pour revoir le plan et pour que Raelyn apprenne à se servir des bombes que la jeune femme avait fabriqué. Elle était tombée il y a quelque temps sur un groupe de survivants qui ne l’avaient pas tuée et était resté quelques temps avec eux, suffisamment pour apprendre deux trois choses intéressantes avec un type qui était ingénieur dans l’autre vie. Elle aurait pu rester avec eux, la vie aurait été plus simple… Mais elle préférait rester seule et n’avoir à s’occuper que d’elle-même. « Tu comptes braquer une banque avec ça ? » La brune observait l’attirail avec un air surpris et les sourcils froncés. « J’aurais fait une sacrée criminelle maintenant que j’y pense. » Répliqua Leah avec l’ombre d’un sourire au coin des lèvres. Elle s’était découvert des compétences improbables au cours de cette apocalypse, si elle avait su… « C’est pas que j’ai pas confiance en tes aptitudes d’apprentie terroriste, mais je suis pas sure d’avoir envie d’entendre ce que tu vas me dire. » La jeune femme s’approcha de la table et s’empara d’une des bombes. « Tu dois simplement appuyer là et la balancer derrière toi dans ta course. Puis t’en aller très vite. » Elle ignorait la puissance de souffle de cette bombe artisanale, elle débutait encore. « J’ai aussi ces deux grenades que tu peux prendre avoir toi, mais au cas où tu sens qu’ils te rattrapent. Tu sais dégoupiller une grenade ? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

J’observe l’attirail posé sur la table, en réfléchissant. A mes yeux, une détonation, le bruit d’une balle tirée par un flingue aurait suffi à attirer les créatures dans ma direction. Pas besoin de se donner tout se mal. C’était pour quoi, pour les distraire ou bien pour me donner une chance d’en réchapper s’ils s’approchaient trop de moi ? Et est-ce que je dois seulement faire confiance à la jeune femme ? Trop tard pour se poser cette question, j’ai pris la décision au moment où j’ai accepté de jouer de rôle du petit lapin blanc dans son plan pour quitter les lieux. Cela ne sert plus à rien de se poser des questions, pas maintenant, maintenant il faut simplement que je me prépare mentalement à ce que nous allons devoir faire dans quelques minutes. « J’aurais fait une sacré criminelle maintenant que j’y pense. » Je relève un regard amusé vers elle, avant de laisser échapper un rire amusé. Un vrai rire, pas ces rires forcés que je me force parfois à laisser échapper pour tenter d’alléger l’atmosphère. L’idée d’imaginer Leah en criminelle, la jolie Leah qui a fondu en larme en voyant le corps de Tobias dans mon canapé est réellement amusante. Et absurde aussi, si absurde qu’elle m’amuse réellement. « Non. Crois-moi, non. T’aurais été pathétique. » Parce que sans les circonstances dans lesquelles nous vivons aujourd’hui, elle serait restée la jeune femme que j’aimais surnommer blanche neige. Et moi je serais restée une trafiquante de drogue profitant du luxe et du frisson que ma vie m’apportait. Le frisson, je vivais pour ça à l’époque, je n’aspirais qu’à ça. Alors qu’aujourd’hui j’aurais tout donné pour échanger ce simulacre de vie contre une vie paisible et sans problème au bord d’une plage. En tout cas pour le coup, je savais que quoi je parlais, ayant été la criminelle d’entre nous dans ce qui était aujourd’hui une autre vie.

Elle commence à me montrer comment me servir de son engin de mort, et je l’écoute en silence, religieusement. Parce que je n’ai pas envie de me faire sauter la cervelle. « Tu dois simplement appuyer là et la balancer derrière toi dans ta course. Puis t’en aller très vite. » Je prends note et grave l’information dans mon esprit. « Très vite à quel point ? » Ce que je cherche à connaître, ce sont les probabilités que j’ai de me manquer, de ne pas lancer assez loin, de trébucher et de perdre un temps précieux. Je me promets de ne me servir des explosifs que si la situation est désespérée. « J’ai aussi ces deux grenades que tu peux prendre avoir toi, mais au cas où tu sens qu’ils te rattrapent. Tu sais dégoupiller une grenade ? » Je hoche la tête, positivement. Je n’avais jamais eu à m’en servir dans mon ancienne vie, mais le Club trempait dans le trafic d’armes en tout genre, et Mitch en avait récupéré lorsque nous avions fui la ville. Je n’avais jamais eu à m’en servir, mais je l’avais déjà vu faire, et il m’avait expliqué. « Oui, pas de problème. » Je me fous qu’elle commence à présent à deviner un peu plus à qui elle avait à faire, qui j’avais toujours été même avant l’épidémie. Les tribunaux avaient été rayés de la carte il y a bien longtemps. Je prends les deux grenades et les place dans les poches extérieures de mon sac à dos, là où je pourrais y accéder facilement. Je fais de même pour les explosifs, mais sors par contre mon flingue du sac pour le serrer dans ma main. J’éjecte le chargeur, pour vérifier qu’il est plein, avant de relever les yeux vers Leah. « Tu me montres par où je sors ? »

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Leah elle-même n’arrivait pas à croire à ce qu’elle voyait lorsqu’elle baissait ses yeux en direction du bureau de fortune qu’elle avait aménagé pour en faire un atelier de fabrication d’explosifs. Acquérir de nouvelles compétences était quelque chose d’important en ce monde, et franchement pouvoir faire péter tout ce qui voulait lui bouffer le cerveau était une motivation nécessaire pour apprendre à faire ça. Ce n’est pas comme si elle avait la capacité d’en créer beaucoup, il fallait énormément de matériel et il y avait peu de ressources qui lui permettaient d’en trouver. Sa remarque quant à une éventuelle destinée de criminelle sembla beaucoup amuser Raelyn qui ne se retint pas de rire en l’écoutant. C’est que ça en était presque blessant. « Non. Crois-moi, non. T’aurais été pathétique. » Elle repensa à sa vie d’avant et à la jeune femme qu’elle était à l’époque où elle côtoyait la brune. Qui était alors blonde. C’est vrai qu’elle était pathétique à ce moment là. « C’est sûr que la pauvre Leah n’aurait pas su être à la hauteur de la grande Raelyn. » Elle n’était pas dupe, cette fille n’avait pas franchement eu une carrière légale si on lui demandait son humble avis. Elle parlait d’elle à la troisième personne, presque comme d’une inconnu. C’était un peu le cas, cette Leah là était morte et enterrée depuis longtemps. Laissant tomber la nostalgie de bas étage, elle s’employa à expliquer à Rae comment activer la bombe, lui conseillant de déguerpir au plus vite une fois que ça serait fait. « Très vite à quel point ? » Une moue apparu sur le visage de la jeune femme. « J’en sais rien. » Concéda-t-elle en relevant les jeux vers la brune. « Normalement t’as amplement le temps de te tirer de là avant que ça explose. Le but c’est d’en éliminer au maximum et de les ralentir. Pour que toi et Pata ne vous fassiez pas bouffer. » Expliqua-t-elle en penchant la tête sur le côté. « Oui, pas de problème. » Répondit-elle ensuite lorsque Leah lui demanda si elle savait dégoupiller une grenade, ce qui rassura la brunette. Une chance en moins qu’elle se fasse exploser, c’était déjà ça. « Tu me montres par où je sors ? » Raelyn s’était équipée et n’attendait plus que le point de départ. Leah l’observa avec un air amusé. « T’as l’air pressée finalement. Laisse moi le temps de rassembler tout ça et de me préparer moi aussi, puis on se lancera. » Et comme pour appuyer ses paroles, elle retourna auprès de son couchage et se mit à tout replier afin de faire rentrer ça dans son sac. Il était bien plus gros et imposant que celui de Rae, mais il lui permettait de se déplacer avec tout le nécessaire si elle se retrouvait coincée plusieurs jours comme ça avait été le cas ici.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

C’est sur que c’est drôle, Leah Baumann, la gentille Leah Baumann en criminelle. C’est assez cocasse et hautement improbable en fait. Parce qu’elle jouait à la grande, faisait celle qui voulait appartenir à mon monde, mais elle n’a même pas pu supporter d’en avoir un si bref aperçu. Elle n’a pas l’air d’apprécier la blague autant que moi en tout cas, difficile de savoir si elle est réellement agacée, ou si elle manie le sarcasme à présent aussi bien que moi. « C’est sûr que la pauvre Leah n’aurait pas su être à la hauteur de la grande Raelyn. » Je laisse échapper un sourire un coin, en baladant mes yeux sur le matériel que j’ai devant moi. L’heure n’est plus aux gamineries. Ces instants du passé, cette vie, ce n’est plus la nôtre. J’ai changé, je ne suis plus la même personne, et visiblement Leah non plus. « Je suppose que ça a plus la moindre importance. » Parce que ce qui était important en tout cas, c’était de sortir d’ici vivante. Et pour ça, évitons de me faire exploser la cervelle. « J’en sais rien. » Ok… C’est pas particulièrement rassurant ça, en fait. Je commence à croire qu’elle a branché quelques fils au hasard, et qu’elle cherchait jusqu’ici quelqu’un pour tester ses inventions. J’aurais préféré que cela tombe sur quelqu’un d’autre. « Normalement t’as amplement le temps de te tirer de là avant que ça explose. Le but c’est d’en éliminer au maximum et de les ralentir. Pour que toi et Pata ne vous fassiez pas bouffer. » Je hoche la tête, n’ayant pas particulièrement envie de discuter. J’utiliserai son truc que si je le sens, en fait. Que si je suis sure que je n’y perdrai pas mes deux jambes.

Alors sans discuter je range l’attirail de guerre. « T’as l’air pressée finalement. Laisse-moi le temps de rassembler tout ça et de me préparer moi aussi, puis on se lancera. » Je l’observe en silence ranger ses affaires. Je voyage plus léger qu’elle c’est indéniable. La plupart de nos affaires restent à la grange, alors que Leah semble mener une vie de nomade. « T’es basée quelque part où toute ta vie est là-dedans ? » Je jette un coup d’œil au chien, qui à présent se gratte l’arrière de l’oreille. Eh bien, si je dois compter là-dessus pour me sauver la vie en cas de problème… Finalement, elle passe son sac sur ses épaules plonge son regard dans le mien, et je hoche la tête pour signaler que je suis prête. Les premiers rayons de soleil ne tarderont pas à faire leur apparition, et nous devons être prêtes. « Je te suis. » Je porte la main à ma ceinture, pour vérifier la présence de mon poignard, et garde mon flingue serré dans ma main. Maintenant, je ne le lâche plus.

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Apocalypse now

Ce passé était révolu et enterré depuis bien longtemps, et Leah n’y aurait sans doute plus accordé la moindre pensée si sa route n’avait pas croisé celle de Raelyn par le plus grand des hasards. Les changements étaient aussi bien physiques que mentaux, et elles avaient aujourd’hui davantage l’air d’égales qu’elles ne l’étaient des années plus tôt. « Je suppose que ça a plus la moindre importance. » Et cette remarque suffit à clore le sujet, parce qu’effectivement, ça n’avait plus d’important. Repenser au passé, c’était simplement laisser la porte ouverte aux sentiments et aux regrets. Des choses dont Leah ne voulait pas s’embarrasser à l’heure où seule la survie importait. Elle tenta de balayer l’air dubitatif de Raelyn en lui expliquant que la théorie voulait que cette bombe explose au timing voulu et à une distance correcte ; mais elle ne pouvait pas lui assurer à cent pour cent.que ça serait effectivement le cas. Il fallait savoir vivre dangereusement. La brune finit par simplement hocher la tête et à s’emparer de la bombe en question, la manipulant avec précaution – quand même. Elle était déjà prête à y aller, mais Leah avait encore des choses à rassembler. Elle s’appliqua donc à ranger méthodiquement tout ce qui était important, habituée à défaire et refaire son sac dans l’urgence et sans plus devoir y réfléchir. Les priorités lui sautaient aux yeux et ça suffisait pour que le tout soit empaqueté en moins de deux minutes. « T’es basée quelque part où toute ta vie est là-dedans ? » La jeune femme releva la tête vers elle tout en mettant son sac sur son dos. Le poids était conséquent mais ça aussi elle s’y était fait. « Je ne m’arrête jamais plus de quelques jours. Quand je tombe sur un endroit qui a l’air sécurisé alors j’en profite pour reprendre des forces, mais j’évite de m’attarder trop longtemps au même endroit. Ca serait impossible de faire des raids systématiques en allant de plus en plus loin pour me ravitailler alors que je suis seule… C’est plus simple pour moi de bouger. » Lui expliqua-t-elle, sans trop savoir pourquoi elle prenait la peine de lui dire tout ça. « Je te suis. » Leah hocha la tête et prit les escaliers afin de se rendre à l’étage où elle avait trouvé Raelyn. Elle lui indiqua l’échelle de secours. « Tiens toi prête. Je vais attirer leur attention plus loin pour que tu aies le temps de sauter et de te mettre à courir. Ensuite il faudra que je parte pour reprendre la voiture. Pendant ce temps Pata te rejoindra, et tu auras la bombe et les grenades pour tenir jusqu’à ce que j’arrive. C’est clair ? » On aurait dit une militaire qui donnait son briefing.

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Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde

« Je ne m’arrête jamais plus de quelques jours. Quand je tombe sur un endroit qui a l’air sécurisé alors j’en profite pour reprendre des forces, mais j’évite de m’attarder trop longtemps au même endroit. Ca serait impossible de faire des raids systématiques en allant de plus en plus loin pour me ravitailler alors que je suis seule… C’est plus simple pour moi de bouger. » J’ai du mal à concevoir un rythme de vie nomade, parce que finalement même si je déteste l’obscurité, l’humidité, la vieille odeur de foin et dormir à même la terre sur des couvertures que nous avons trouvées sur notre chemin, la grotte me donne le sentiment d’avoir un endroit ou revenir, un objectif, un chez moi en quelque sorte. Bouger continuellement, devoir transporter tout son attirail à chaque déplacement me semble épuisant, surtout dans notre cas à Mitch et à moi. Lorsque nous avons quitté la ville nous avons emporté un nombre d’armes et de vivre impressionnant. Mais elle a une voiture, et ça aujourd’hui ça a beaucoup de valeur. Nous en avions une aussi au départ, un pick-up qui appartenait au Club dans lequel nous avions embarqué tout ce que nous pouvions transporter. Mais nous avions dû l’abandonner il y a des mois alors qu’il était tombé en panne et qu’une horde nous avait pris en chasse, et lorsque nous étions revenus sur nos pas plusieurs jours plus tard le pick-up avait disparu. Depuis nous ne perdions pas de vue que retrouver un véhicule en état de marche ou d’être réparé était l’objectif principal, mais jusqu’ici sans succès. Je tuerais pour une voiture. Parce qu’elle nous permettrait de ne pas avoir à abandonner la grange pour trouver une nouvelle zone d’où rayonner pour chercher de provisions. Nous avions dû abandonner notre dernière planque parce que nous avions épuisé les environs, et je sentais que nous étions proches de nous retrouver dans la même situation.

Arrivée à l’échelle de secours qui longe l’extérieur du bâtiment je jette un œil dessus, laissant pour l’instant la vitre fermée, souhaitant révéler ma présence aux créatures le plus tard possible. « Tiens-toi prête. Je vais attirer leur attention plus loin pour que tu aies le temps de sauter et de te mettre à courir. Ensuite il faudra que je parte pour reprendre la voiture. Pendant ce temps Pata te rejoindra, et tu auras la bombe et les grenades pour tenir jusqu’à ce que j’arrive. C’est clair ? » Je hoche la tête. « Je me dirige vers la nationale au nord et je la remonte jusqu’à que tu m’y rejoignes. » Un dernier regard et j’ouvre la baie vitrée, posant une première main sur l’échelle et accrochant à regret mon flingue autour de ma taille pour qu’il ne me gêne pas. Je l’observe s’éloigner, et l’attente commence…

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