You light up the dark in me

Les emplois du temps de Kane et Charlie sont bien différents pourtant ils trouvent toujours le moyen de se voir, tant pis si ce n’est que pour quelques heures ou pour un simple baiser volé. La jeune femme se réveille souvent dans les draps de son compagnon et bien loin d’elle l’idée que cela lui déplaise. Les événements ont pris une tournure qu’elle n’aurait jamais attendu mais désormais elle ne voudrait rien changer, pour rien au monde. Elle ne voudrait pas cesser de le voir rougir pour un rien, de voir des étoiles dans ses yeux à chaque fois qu’il parle musique, de l’écouter élaborer ses plans sur la comète et lui rappeler les bienfaits du morning sex - et elle de rigoler aussitôt. Charlie est bien trop attachée à lui pour le laisser s’envoler désormais ; elle a bien trop peur que lui aussi s’en aille loin et qu’il la laisse seule avec ses démons. Alors elle s’accroche, elle s’agrippe ; elle l’étouffe aussi sûrement. Les messages s'enchaînent pour parler de rien, elle lui envoie en photo les chiens qu’elle croise dans la rue, elle lui parle du pire mélange qu’on lui a demandé au bar et entre deux tentatives pour obtenir de la coke chez un nouveau fournisseur elle lui demande si elle peut venir chez lui. Villanelle demande encore et encore, tout en sachant que la réponse sera oui. Parce que lui aussi a besoin d’elle ou en tout cas c’est ce qu’elle espère. La blonde espère égoïstement ne pas être la seule dépendante dans cette histoire, ne pas être la seule qui lui a lancé de belles paroles pour le protéger avec de les briser quelques semaines plus tard. Mais lui, elle ne le brisera pas. Non.
Sauf qu’hier ils ne se sont pas vus et elle a ressenti ce manque, ce vide au fond d’elle. Il y avait Léo puisqu’il est toujours là, oui, bien sûr, mais il n’y avait pas Kane. Il n’était pas disponible alors elle a seulement envoyé un “ok”, a calmé la jalousie au fond d’elle (la peur qu’il chante avec une autre et qu’il finisse par l’embrasser, aussi). Cependant la conséquence directe est qu’elle n’a pas attendu le soir même pour lui demander de passer et son soulagement a été immense lorsqu’il a accepté - aussi grand que le sourire qu’elle lançait bêtement à son téléphone. Rien d’aussi grand que le sourire qu’elle lui tend déjà en le voyant arriver au loin en tenue de service. Il fait ça plus souvent que de raison, plus souvent que le nombre de fois où il n’a réellement pas le temps de se changer. Mais ce n’est pas Charlie qui s’en plaindra ; ça non. Elle le dévore déjà de ses yeux bleus, attend avec impatience le moment où ils ne seront plus que tous les deux. « And so I am. » Charlie ne prend pas réellement le temps d’articuler ses paroles, elle lui répète déjà assez à quel point elle tient à lui et a peur de trop en faire ; de vouloir aller trop loin, trop vite. Alors elle ferme les yeux et l’embrasse à son tour. Frustrée que ce baiser ne dure pas plus longtemps, elle vient glisser une main de son dos vers sa hanche et la laisse se poser près de son corps. « Me neither, but I do like the initiative. » Elle mangera deux parts avant de déclarer forfait mais elle ne vient pas réellement pour la nourriture de toute façon, même si elle sent déjà l’odeur de sa pizza préférée et qu’elle trouve Kane chaque jour un peu plus parfait. « I met Levi, told him we’re a couple. I didn’t say “oh hi I’m dating Kane”, you know. It just … happened. » Ses lèvres se glissent entre ses dents, elle est à l’affût de la moindre réaction de Kane, ne sachant pas réellement si elle a bien fait de parler. « That’s what we are, right ? I wouldn’t want to lie or to go too fast, or even to impose myself on you. » Mais ils en ont parlé de ça, du boyrfriend girlfriend thing. C’est même lui qui a commencé, alors elle se dit qu’elle ne se fait pas trop d’illusions ; que c’est la réalité. En tout cas elle l’espère sincèrement au moment où elle s’engouffre une nouvelle fois dans son chez lui et qu’elle sait déjà où trouver les couteaux pour les pizzas dans sa cuisine - parce que le gars oublie toujours de les couper. Alors qu’elle revient vers lui, l’objet tranchant entre les mains, elle reprend sa naïveté enfantine ainsi que son insouciance. « If you save a dog, could I adopt him ? » Une simple question insouciante qui revête pourtant une importante capitale pour la jeune blonde installée sur le canapé dont les doigts caressent lascivement le genou de l’être aimé.

You light up the dark in me

S’il sourit elle sourit, s’il est triste elle est triste.
C’est le deal.
Il n’y a jamais vraiment eu de deal mais c’est comme ça que ça se passe dans la tête de Charlie en tout cas. Elle a l’impression de vivre par procuration et ça l’effraie énormément, oui, bien sûr, mais c’est aussi comme ça qu’elle se sent bien aux côtés de Kane. Il n’a jamais demandé à ce qu’elle s’attache autant à lui aussi vite. Il ne demande jamais rien mais il est toujours là pour recevoir ce qu’elle lui donne. Un message, un mot doux, un baiser, une caresse. Il prend tout, il la fait sourire, il la fait rêver à nouveau.

Elle panique légèrement (énormément) quand il réagit aussitôt après qu’elle lui ait parlé de sa rencontre avec Levi et ses muscles se tétanisent parce qu’elle remet en question tout ce qu’elle aurait pu lui dire. Tout ce qu’elle aurait pu lui dire et qu’elle aurait dû garder pour elle, parce que la blonde est absolument incapable de garder des secrets. Si, elle peut, quand c’est vraiment important. Vraiment, vraiment. Mais là ce n’était pas une question de vie ou de mort, elle voulait partager sa joie, son amour. Il panique et elle panique, et ils sont cons à se mettre dans des états pareils en un claquement de doigt. Kane la rassure rapidement lorsqu’il lui assure qu’ils sont bien un couple et qu’elle n’a pas rêvé de cet échange de sms. C’est ringard. Ils sont ringards, oui, mais est ce que c’est vraiment un problème ? Absolument pas puisque Kane est son ringard à elle qui la fait rire alors qu’elle commençait à paniquer. Son index arrête un instant de dessiner des cercles sur sa cuisse et elle relève sa tête vers lui pour l’embrasser le temps d’un instant, le sourire aux lèvres. « You bought two extra large, remember ? We need to eat before doing anything. » Elle sait très bien que la pizza deviendra assez rapidement le cadet de leurs soucis mais elle lève néanmoins un sourcil narquois en sa direction avant de se prendre une part. Il est sérieux, il pense vraiment ce qu’il dit. Il pense toujours ce qu’il dit, même s’il ne choisit pas toujours les meilleurs moments pour parler. Il n’y a jamais de problème pour ça, elle le comprend facilement depuis le tout début. Et il la comprend aussi.
Le feu vert pour adopter un chien est tout ce dont elle avait besoin ce soir. Il peut lui demander tout l’or du monde qu’elle le lui donnerait parce que la soirée s’annonce parfaite. La première raison pour que tout se passe bien, c’est qu’elle est avec lui. C’est cliché à souhait, mais elle n’en a plus rien à faire, parce que son pompier qui sauve des chatons dans les arbres pensera à elle s’il croise le chemin d’un chien et ça lui convient. Elle se sent exister grâce à ça et au fait qu’il garde cette attitude d’enfant à se mordre la lèvre pour un rien. Charlie voudrait l’en empêcher, lui dire d’arrêter parce que ça pourrait lui faire mal un jour … mais elle aime quand il fait ça. Elle aime quand il fait mille autres choses aussi, mais la lèvre mordue c’est depuis le tout début et ça signifie beaucoup de choses pour la jeune femme.
Son téléphone sort de sa poche au fur et à mesure que Kane lui avance des raisons pour suivre ce Sam. Pas besoin, elle le croit. Elle ouvre déjà son instagram pour aller suivre le parfait inconnu. Si son petit ami le suit c’est qu’il le mérite. « Now I do. » Le téléphone retourne aussitôt sur la table, posé sur l’écran. Trop de tentations, trop de messages qu’elle voudrait envoyer à Léo pour lui rappeler qu’il faut faire cuire les pâtes dix minutes et pas douze, parce que sinon il va les trouver trop molles et il ne mangera rien. Il est grand, il peut se débrouiller. Elle l’espère en tout cas, parce que ses yeux replongent déjà dans ceux de l’homme à ses côtés. Elle mange docilement la nourriture, sourit sans absolument aucune raison si ce n’est celle qu’elle est heureuse de le voir. « Wherever you go I go. » Avant de le connaître elle pensait réellement être calée en musique et en fait il lui parle de nouveaux groupes tous les jours. Elle est totalement perdue, a trop de trucs à écouter, mais c’est la meilleure sensation du monde. Il la fait sortir de sa zone de confort musicale et dit comme ça ça parait insignifiant mais ça ne l’est pas pour elle, pas pour eux. La musique aussi c’est leur truc depuis le tout début. Et parmi tous les trucs qui sont leurs trucs, c’est le plus important. Et il la prévient en avance alors elle peut s’organiser, elle peut changer ses horaires avec n’importe qui au DBD pour que tout concorde. Elle n’a aucune raison pour ne pas y aller et trop pour le suivre. La vérité c’est qu’elle y va surtout pour le voir s’amuser et vivre sa meilleure vie, mais ça c’est un secret. La blonde est aussi immensément émue qu’il prenne toujours le temps de lui demander, qu’il pense à elle dans ces moments là.
La question de la guest list revient sur le tapis et cette fois elle reprend son sérieux. Elle l’était déjà avant, oui, mais là il n’y a plus de voix mielleuse qui tienne. Kane sait beaucoup de choses mais rien à propos de John et surtout de la manière dont ça s’est terminé. Et ça a tout à voir avec les guest lists. « I’d like to be on guestlist now. It wasn’t even about liking it or not. » Ses yeux se baissent et elle vient chercher la première de ses mains libre, elle la pose entre les siennes et s’occupe à enrouler et dérouler ses doigts autour des siens. « I didn’t want you to own me. You, or anyone else. It seems stupid, I know. This was the only reason. » Elle hésite à lui raconter l’histoire de John, pas par manque de confiance mais parce qu’elle sait qu’elle va plomber l’ambiance si elle commence à raconter sa vie et c’est pas le but. Il entendra l’histoire un jour mais pas maintenant, parce qu’elle veut passer à autre chose, elle veut s’amuser, elle veut manger cette fichue pizza sans pleurer. « I still don’t want to be owned, but we are deep into the girlfriend boyfriend thing now. I do trust you. » La version courte c’est qu’elle a confiance en lui parce qu’il est son petit ami et qu’elle l’aime, mais clairement ça serait trop cheesy, trop cliché, trop rapide. Ça serait la vérité aussi, surtout. Mais elle ne veut pas tout casser. Lui dire qu’elle a confiance en lui, qu’elle a vraiment confiance en lui signifie déjà beaucoup. Son dernier petit ami a brisé tous les niveaux de confiance du monde, et celui qui était en lice pour le devenir a fui à l’autre bout du pays. Donc oui, elle a quelques difficultés à accorder sa confiance désormais. Mais pas avec Kane. « You don’t have to ask me if I wanna join. Tell me when and put me on your damn guestlist. And I’ll be the happiest girlfriend on earth. » Elle le laisse pas répondre qu’elle l’embrasse déjà à nouveau, qu’elle laisse ses lèvres exercer une pression sur les siennes pendant de longues, très longues secondes et qu’elle n’a même plus envie de se retirer.

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Elle lui fait vivre un ascenseur émotionnel à chacune de leur rencontre et pourtant elle essaye vraiment, vraiment, de rester chill et de ne pas le faire paniquer pour rien. C’est déjà fichu pour ce soir, parce que au vu de comment elle a commencé à parler de possession elle aurait très bien pu demander de rompre. Parmi l’infinité de choses qu’elle a envie de faire, se séparer de Kane n’en fait définitivement pas parti. C’est justement parce qu’elle est trop attachée à lui qu’elle a cette peur panique de le perdre. Ca la laisse aussi se perdre dans de bien trop nombreuses explications alors qu’elle pourrait se contenter de quelques mots. Elle aurait tout aussi bien pu lui dire “parce que j’avais un trop gros ego” et ç’aurait été tout aussi vrai.
Il reste patient avec elle, répond par des questions quand c’est nécessaire, la rassure à son tour quand il le peut. Elle retient seulement que c’est son petit ami, ne relève pas sa question sur le “own you”. Il est son petit ami, et elle est la sienne seulement parce qu’elle le veut. Personne n’a la main mise sur personne, oui. (par contre elle mord si une fille s’approche d’un peu trop près, c’est certain - y’a des limites) « I’m going to cry. » « Don’t » Sa main vient instinctivement caresser sa joue et descendre le long de son cou, replaçant au passage une mèche de cheveux blonde derrière son oreille. Cette fois ci elle a l’espoir fou que personne ne pleure. Pour les gens normaux, passer une soirée sans pleurer n’a rien d’extraordinaire, mais pour leur duo il s’agit d’un défi bien plus compliqué.
Finalement il ne répond qu’en resserrant ses doigts sur les siens et en répondant à son baiser. Ca convient parfaitement à Charlie ; c’est tout ce qu’elle demandait, tout ce dont elle avait besoin aussi. Cela ne dure pas assez longtemps à ses yeux mais elle se rassure en se disant qu’elle aura encore bien d’autres occasions d’être à ses côtés, qu’elle peut le laisser se lever du canapé pour mieux revenir ensuite. Elle comprend surtout pourquoi il avait besoin de faire ça quand elle le voit mettre de la musique et qu’au delà du sourire qu’elle lui tend elle s’attarde sur les paroles. Elle non plus ne veut pas grandir, ne veut pas faire face à la vérité et par dessus tout elle aimerait réellement pouvoir rester heureuse avec Kane pour toujoure ; connaître une happy ending (ou jamais d’ending). Cela n’arrive que dans les contes de fées cependant, et même cette chanson le lui rappelle brutalement. I died with you. Le broken family lui a fait mal aussi puisque ces deux mots ont une profondeur qu’il n’aurait jamais pu deviner. Et cette fois ci c’est elle qui a réellement envie de pleurer, mais elle ne dit rien, ne fait rien. La blonde se contente de laisser son coude sur le dossier du canapé et de poser sa tempe sur sa main, sans jamais le quitter du regard alors qu’il change de musique. Les paroles de celles ci la font rire quelques secondes parce que c’est tout lui. Il réfléchit définitivement trop, c’est certain. Partout, tout le temps. Il lui demande ce qui ne va pas si elle a espacé son point à la fin d’un sms, si elle fait la tête parce qu’elle a mis plus de trois minutes à répondre. Il lui pose beaucoup trop de questions ressemblant étrangement à celles d’un ado avec un manque certain de confiance en lui mais elle est réellement incapable de lui en vouloir. Charlie trouve ça mignon et préfère largement quelqu’un qui se soucie trop que quelqu’un qui n’en a rien à faire. Même si parfois il vise juste et que ça fait mal.
La blonde ne veut pas gâcher ce moment, elle ne veut pas parler maintenant alors que la musique le fait à leur place et que la mélodie occupe l’espace. Ses yeux suivent le moindre de ses mouvements, lui qui paraît si heureux en cet instant. S’il l’est elle l’est, c’est promis. Comme pour se convaincre, elle revient quérir sa main libre et joue doucement à entrelacer ses doigts dans les siens. « Do you write songs ? » La question lui vient naturellement à l’esprit et c’en est à se demander pourquoi elle ne lui a pas demandé avant. Il serait capable d’écrire de merveilleuses choses.

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Les yeux de Charlie se perdent dans le vide, elle tente à la fois de capter les paroles en même temps qu’elle se concentre sur la vidéo bien trop petite et bien trop éloignée d’elle. Il paraît tellement concentré dessus. Il est mignon. Il l’est toujours, mais là encore plus. Elle sait à quel point ces chansons doivent être importantes pour lui alors elle les écoute toutes du début à la fin, n’émet aucun commentaire alors que la suivante commence déjà. Elles parlent toutes d’amour et elle se doute bien que ça parle de ses anciennes copines, même la lesbienne doit être dans le lot. En temps normal elle aurait été vexée qu’elles reviennent dans la discussion mais pas cette fois ci. Ce n’est pas pareil. C’est sa musique, son histoire, ses paroles. C’est toute la douleur et tout l’amour qu’il a transformé en mélodies et elle n’est pas assez conne pour lui en vouloir à cause de ça. Il n’y a rien dont elle pourrait le tenir responsable. Sa voix la berce même, au contraire. Elle se plait à l’imaginer heureux et réellement, c’est tout ce qui compte pour elle. Tant pis si avant il était heureux aux bras d’une autre, c’est révolu. Charlie affichait même un petit sourire satisfait sur son visage jusqu’à ce que Crown Shyness débute. Celle ci n’a rien à voir avec les autres. It becomes beautiful to die. Ça fait mal d’entendre ça avec sa voix à lui. Ce n’est pas pareil que toutes ces chansons sur la dépression ou la mort ou n’importe quoi. Là c’est Kane. Une autre voix s’y mêle et elle comprend qu’il s’agit de Levi seulement parce qu’il lui en a parlé avant. De toutes les chansons celle ci est celle qu’elle aime le moins. Parce qu’elle a l’impression de se sentir impuissante, d’être seulement le témoin de sa souffrance. Cet arbre qui vit et grandit sans jamais savoir qu’il est entouré par des milliers d’autres. C’est Kane ? Il est si joyeux pourtant … et si brisé. Dès le premier jour il le lui a montré. Ils se le sont montré. Ce qui lui fait le plus peur c'est que quelqu'un d'aussi vulnérable se repose sur elle. Il est brisé par tant de choses et elle par d'autres, ils tomberont au premier coup de vent venu et elle refuse que ce moment arrive.
La blonde ne dit toujours rien, il a parlé de six chansons alors elle attend les dernières en espérant qu’elles soient à propos d’une fille ; peu importe laquelle. Même s’il prononce un prénom, tant pis. Elle préfère le savoir amoureux d’une autre plutôt que dépressif, peu importe de quand datent ces paroles. La dernière chanson se fait entendre et une partie de Charlie le soupçonne d’avoir choisi l’ordre, parce que tout concorde parfaitement lorsqu’il attrape sa main et se penche vers elle pour l’embrasser. Parce que c’est la chanson qui le veut, oui. Parce que s’il l’embrasse elle ne pourra pas lui poser les questions qu’elle voudrait, les questions qui lui font déjà peur. Elle l’a embrassé auparavant pour ne pas qu’il parle non plus et il n’a pas parlé. Elle se dit qu’elle devrait en faire autant, qu’elle devrait respecter son souhait. Il l’a laissé entrer dans son monde et elle a aimé chaque parole, chaque mélodie. Ça faisait mal parfois, mais c’était beau. C’est tout ce qu’il doit savoir. Elle se laisse emporter par la dernière chanson à son tour, se détourne vers lui et laisser passer une de ses jambes de l’autre côté de ses genoux pour se retrouver à califourchon sur lui. C’est plus facile pour l’embrasser comme ça, qu’elle se dit naïvement. C’est plus facile pour mordiller ses lèvres, jouer avec sa langue, laisser une main sur ses côtes et l’autre dans sa nuque. « I won’t be the one to let you go. » Elle reprend les paroles après qu’ils les aient chanté pour les marquer encore plus. Elle ne le laissera pas s’enfuir. Jamais. Elle ne sera pas celle qui court, qui s’enfuit non plus. Pas de chambres séparées, promis. Taste your lips and feel your skins. Ca elle peut le faire, elle peut le faire quand il veut et si cette chanson n’est qu’un piège grotesque pour qu’il arrive à ses fins ça fonctionne parfaitement. Elle ne s’avance pas trop encore, ne laisse divaguer ni ses mains ni ses lèvres. Si jamais il veut encore lui parler, peut être. Les doutes pour qu’il le fasse s’amoindrissent au fur et à mesure que le baiser perdure et que la lèvre inférieure de Kane se laisse prendre entre ses dents. Non, il ne va certainement pas vouloir parler. « It’s beautiful. » Elle peut quand même lui donner deux mots parce que sinon il risque de penser qu’elle n’a pas aimé. C’est tout le contraire, bien sûr. Quand il sera prêt (ou quand il ne s’y attendra pas) elle lui posera toutes les questions du monde. Peut être pas ce soir, mais bientôt. Elle ne s’enfuira pas de toute façon. Ils ont tout le temps devant eux. Kiss me slowly.