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Message(#)Behind appearances EmptyMar 30 Juil - 1:48


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Le lendemain, ils n’avaient pas pu y aller. Problème d’emploi du temps, de coordination, peu importe, ils ne s’étaient pas rejoints au Canvas. Puis les jours étaient naturellement passés se transformant rapidement en semaines. Les projets avaient fini par se concrétiser. Le site de la Mairie avait fait peau neuve et le nouveau compte instagram tourné vers les entrepreneurs de la ville faisait petit à petit son nid au milieu des plus grands. Les mois étaient passés sans qu’aucun d’eux ne reparlent de ce verre qu’ils s’étaient promis, en dépit des regards toujours aussi équivoques qu’ils se lançaient, jusqu’à hier. C’est la brune qui s’était manifestée. Elle avait couru après lui, en fin de journée, avant qu’il ne grimpe dans sa voiture de luxe. Elle ne lui avait pas laissé le choix parce qu’elle n’arrivait pas à le voir autrement et qu’elle avait furieusement besoin de lui parler. Elle voulait le voir au lieu convenu plusieurs mois avant, le soir même. Une obligation qu’elle avait souligné d’un chantage digne d’elle : venez ou vous ne me verrez pas le lendemain et les jours suivants. Déserter son poste qu’elle tenait depuis sept mois maintenant. Elle était bien capable de le faire. Ça ne serait pas la première fois et sûrement pas la dernière.

Menace ou opportunité de la voir en tête-à-tête, peut-être les deux, elle ne savait pas ce qui avait pesé dans la balance mais Camil avait accepté sans rechigner ou lui parler d’une quelconque impossibilité. 21h, comme la dernière fois. Elle avait ainsi le temps de se préparer. Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait un rendez-vous de ce standing. Elle ne doutait pas que Camil allait déployer tous ses charmes et si Deborah s’assumait parfaitement, elle ne tenait pas non plus à faire tâche dans le décor. Il était hors de question de s’y rendre en jean, t-shirt et converses. Pour cette fois, elle avait sorti l’une des rares robes de soirée qu’elle avait. Manches transparentes, robe extrêmement longue, elle n’en restait pas moins sexy à souhait avec les deux fentes jusqu’en haut des cuisses. Stratégie oblige, elle n’allait tout de même pas louper l’occasion de l’embêter avec cette tension qui se faisait de plus en plus palpable entre eux. Ils avaient fini par s’en amuser tant c’était évident qu’un moment ou un autre, ça finirait par leur exploser à la gueule. Ce soir peut-être ? Peut-être pas… avec ce qu’elle avait à lui annoncer, ça pouvait faire office de douche froide. Bref.

21h05, légèrement en retard. Pas forcément étonnant venant d’elle. C’était à cet instant précis qu’elle poussait la porte du Canvas… finalement, elle était peut-être un peu trop classe pour ce lieu et elle allait faire tâche, quoi qu’il en soit. Tant pis. Tant pis et trop tard parce que son regard croisait celui qu’elle était venue voir. Faire demi-tour n’était plus possible et elle allait devoir assumer sa décision dans quelques minutes. Ses talons claquaient le sol au rythme de sa détermination et quand elle arrivait à sa hauteur, aux abords du bar, un sourire amusé soulevait le coin de ses lèvres. « Avant que ça ne finisse en un moment très gênant, j’aimerai savoir si je suis juste censée vous dire bonsoir, vous serrez la main comme à un rendez-vous parfaitement professionnel ou être plus personnel ? » Peut-être qu’ils n’avaient pas eu de rendez-vous comme convenu il y a quelques mois mais il était indéniable qu’ils s’étaient rapprochés, quoi qu’ils puissent en dire. Être plus personnel avec lui ne serait pas vraiment étonnant, lui faire une bise ne ferait de mal à personne mais elle savait qu’il avait une image à préserver et il n’avait peut-être pas envie qu’on le voit claquer une bise à une petite employée. Les rumeurs couraient trop vite ici après tout. « Je propose qu’on se tutoie ce soir. Le vouvoiement fait partie du charme mais il me semble qu’on a largement dépassé ce stade en termes de charme. » Clin d’œil amusé – peut-être même un peu séducteur – son regard finissait par dérivé sur le barman à qui elle adressait quelques mots sans aucune hésitation. « La même chose que lui, merci. »
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 12 Aoû - 0:55

Deborah l’avait laissé perplexe et, rien que pour ça, il avait beaucoup de respect pour elle. Lui qui avait toujours un coup d’avance, lui qui était le grand inquisiteur de sa vie, lui qui organisait chaque minute précieuse de son temps, avait été pris au dépourvu par sa community manager. Qu’avait-elle de si important à lui annoncer, et qui justifiait qu’ils se voient en dehors de la mairie ? Pourquoi s’était-elle montrée si pressante, si tranchante, si menaçante ? Camil ne craignait pas son départ – il savait que d’autres personnes se rueraient sur son poste. Des gens tout aussi qualifiés qu’elle, mais l’idée d’un recrutement l’agaçait par avance. Il n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de formalité. Le directeur du cabinet du maire de Brisbane était occupé, et préparait les prochaines élections. Sauf que cette fois-ci, ce serait lui qui serait mis en avant. Lui qui brillerait au sommet. Il ne laisserait aucune chance, à personne. Et puis, s’il devait être tout à fait honnête… Eh bien, il devait reconnaître qu’avoir cette petite brune à proximité de son bureau ne le laissait pas indifférent. Ses petits sourires faussement innocents, ses décolletés suggestifs, et ses jambes interminables… Tout en elle éveillait les sens les plus aigus de Camil, et lui donnait une furieuse envie de partager une étreinte brûlante – qu’elle lui avait, jusqu’à maintenant, refusé. Ils avaient repoussé les limites, pourtant. Les discours étaient souvent à double-sens, les regards souvent insistants, les gestes lents et calculés. Le politicien s’était montré entreprenant, sans pour autant se montrer intrusif – il savait que son avenir politique pouvait s’écrouler d’un instant à l’autre, si son comportement était mal interprété. Mais Deborah avait souri – et, plus encore, elle avait renchéri. Il suffirait d’une étincelle pour que la situation s’embrase définitivement. Il s’avança vers le bar, et en poussa la porte après une seconde d’hésitation. Il avait le sentiment que, ce soir, les choses prendraient une autre tournure. Il jeta un coup d’œil dans le Canvas, et constata que son interlocutrice n’était pas encore arrivée. Il fit donc quelques pas, se retrouva au bar, commanda un double whisky, et attendit que l’Australienne d'adoption arrive.

Elle ne tarda pas. Robe longue, fendue sur les côtés. Le politicien eut un sourire gourmand, et attendit patiemment que sa collaboratrice s’arrête à sa hauteur. « Il y a quelque chose dont j’aurais dû être au courant ? » Demanda-t-il, faisant référence à sa tenue. Pour sa part, il avait opté pour un jean, des baskets noires et une chemise blanche. Look ultra classique, passe partout. Mais en même temps, il n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle lui avait donné ce rendez-vous. « Ça dépend. Pour quelle raison êtes-vous venue ? » Demanda-t-il en haussant les épaules. Était-ce le travail, qui l’amenait ici ? Ou des raisons plus personnelles ? Il n’en avait pas la moindre idée, et cela l’intriguait. Il avait une furieuse envie de lui rétorquer que non, il n’avait pas dépassé le stade du charme. Tant qu’il n’aurait pas fourré sa langue dans sa bouche, ils en seraient toujours qu’au stade du charme – du flirt, tout au plus. « Admettons. » Déclara le politicien en haussant légèrement les épaules. A vrai dire, il se fichait royalement d’être tutoyé ou vouvoyé ; seul le respect lui importait. Il résista à l’envie de lui demander à quel stade ils en étaient tous les deux – les derniers temps, il avait bien remarqué que leur rapprochement avait été plus significatif. Chaque chose en son temps, songea-t-il, alors qu’elle commandait à boire. « Vraiment ? » Dit-il en arquant un sourcil, curieux de voir qu’elle prenait la même chose que lui à boire. « T’as besoin de te détendre pour la suite de la soirée ? » Demanda-t-il en souriant légèrement, faisant clairement référence à une nuit qu’ils pourraient partager. Il savait que le chemin était long – et qu’il n’en verrait peut-être jamais le bout. Mais qui ne tente rien, n’a rien, n’est-ce pas ? Le barman servit l’Irlandaise. « Tu veux rester là, ou tu préfères qu’on bouge ? » Le comptoir n’était pas forcément l’idéal pour avoir une conversation. Ils pouvaient s’exiler sur une table, ou aller sur la terrasse extérieure, si Deborah le souhaitait. Ce qui était visiblement le cas ; Camil lui emboîta donc le pas, et profita de sa position pour reluquer allégrement sa chute de reins. Ils s’installèrent finalement dans un sofa, un peu à l’écart de l’agitation ambiante. « Alors, dis-moi tout : qu’est-ce qui justifie un chantage odieux, et ma présence impérative ce soir ? »
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Message(#)Behind appearances EmptyJeu 3 Oct - 1:59

« Vous faire accepter ma proposition à venir, je suis sûre que ça peut m’aider. » Voilà ce qu’il avait loupé ou ce que Deborah tentait de lui faire croire. A vrai dire, si elle était habillée ainsi c’est parce qu’elle n’avait pas su faire preuve d’équilibre dans son choix entre le détendu et le tiré à quatre épingles, entre Camil l’homme ou le potentiel futur maire. Elle n’avait pas su sur quel pied danser mais ça, il n’avait pas à le savoir. « Et j’ai comme l’impression que j’ai eu raison. » lançait-elle en répondant au sourire pour le moins équivoque qu’il avait eu quand elle était entrée dans le bar. L’un et l’autre ne cachaient absolument plus le désir qu’ils avaient l’un pour l’autre, déjà au bureau alors en dehors, pour sûr qu’ils allaient s’en donner à cœur joie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle laissait planer un gros doute au-dessus d’eux en répondant à son interrogation, le regard taquin et la commissure des lèvres courbée d’un sourire discret. « Difficile à dire. Je dirais que c’est un mélange de beaucoup de raisons… » et c’est tout, elle n’en disait pas plus. C’était beaucoup trop agréable d’avoir la main dans leur petit jeu pour le laisser gagner si facilement. Il fallait dire qu’habituellement, puisqu’ils sont dans le cadre du travail, c’était davantage Camil qui avait l’ascendant sur sa partenaire de jeu alors ce soir, elle comptait bien en profiter.

A sa question, elle hochait simplement la tête et quand son verre arrivait, elle y trempait ses lèvres sans lâcher Camil du regard alors que le double whisky brûlait son œsophage mais laissait derrière lui une douce chaleur des plus agréables. « Je pourrais te poser la même question. » Le besoin de se détendre pour la suite de la soirée, comme s’ils allaient passer un cap alors qu’elle, elle le savait, rien était encore joué. Peut-être qu’il allait refuser et ils en reviendraient au point de départ, à ce stade de charme sans jamais le dépasser. Oui, peut-être… ou pas. C’était le blond qui portait la responsabilité de tout cela et il ne le savait pas encore. « Oui, sortons. » Le bar n’était pas l’endroit idéal en terme général pour discuter. Les gens autour, la musique, l’ambiance. Il serait aisé de se laisser bercer et d’en oublier le pourquoi de leur venue, d’autant plus qu’il était compliqué de s’entendre. Mais, et là était l’important dans un bar et leur allié pour ce soir, ce qu’ils allaient se dire resteraient entre eux quand bien même leur conversation était publique. Le bruit ambiant et la tendance des personnes à rester en petits groupes et à se parler entre eux allait leur permettre de parler sans être entendus, de passer inaperçu, comme deux inconnus se contentant de se charmer autour d’un verre – n’était-ce pas un peu le cas au fond ?

Deborah prenait alors place sur un des sofas miraculeusement libres. Camil ne perdait pas de temps et ne tournait pas autour du pot pendant dix ans. Il voulait savoir pourquoi il était là, pourquoi elle lui avait imposé d’être là pour être exact. Un sourire en coin rendait à l’ébène son visage mutin. « Un chantage tout aussi odieux. » Elle s’amusait de la situation mais ils n’étaient pas loin de la réalité. La vérité voulait qu’elle avait une proposition à lui faire et que le choix restait le sien. D’un côté comme de l’autre, il y avait des avantages et désavantages pour l’un comme pour l’autre. Pas vraiment un chantage mais il n’empêchait qu’elle comptait bien le mettre au pied du mur. S’il y avait une chose qu’elle exigeait de lui, c’était bien de faire un choix. Lui refiler les responsabilités au lieu de les assumer, c’était tout Deborah et c’est Smith qui allait en faire les frais ce soir – et les jours à venir. « On va dire les choses de façon claire et limpide. Tu as envie de me sauter, je ne serais pas contre l’idée mais je n’ai pas envie que les bruits de couloir soient justifiés. » Elle n’avait pas envie que la promotion soit disant canapé qu’elle avait eu ne trouve une quelconque justification. « Il n’y a qu’un moyen pour dissocier le personnel du professionnel. » La virer ? Non, il ne pouvait pas sans aucune justification – et elle n’avait pas envie de se faire virer, ça faisait tâche en passant – et non, elle n’avait pas non plus avant de démissionner sauf si… « Ma proposition est simple. Soit tu me trouves un boulot aussi bien ou mieux payé et tu peux me faire tout ce que tu veux, où tu veux, quand tu veux parce que je quitterais mon poste. Soit je garde mon job et tu peux courir pour avoir plus que ce que tu as déjà. » Autrement dit, des regards, des sourires, des décolletés et des minis jupes… pas de quoi calmer leurs ardeurs mais c’était à prendre ou à laisser. « Evidemment, je veux au moins une promesse d’embauche signé de mon potentiel futur employeur sinon c’est trop facile. » Elle tendait alors son verre vers lui, le sérieux sur le visage. « Deal ? »
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Message(#)Behind appearances EmptySam 12 Oct - 23:55

« Peut-être bien. » Admit le politicien en haussant les épaules, alors qu’il glissait à nouveau son regard vers ses jambes, partiellement découvertes. Une fois de plus, Camil eut l’occasion de se féliciter de ce recrutement : non seulement Deborah était particulièrement efficace au travail, mais en plus, elle ne manquait pas de répondant. Le politicien, habitué des joutes verbales et des accrochages avec ses adversaires, avait tout de suite apprécié ce culot. Et puis, naturellement, il y avait tous les à-côtés : ses petits sourires faussement innocents, quelques clins d’œil discrets, et des remarques à double-sens que lui seul pouvaient comprendre. Tous deux désormais servis, ils s’éclipsèrent vers l’extérieur – où ils étaient sûrs de trouver un peu plus de discrétion et d’intimité.

Pendant une fraction de seconde, le politicien fut tenté de nier. Lui, avoir envie de la sauter, elle ? Et puis quoi encore ? Mais il réalisa bien vite que se défendre à ce sujet n’aurait eu aucun sens. C’était bien simple : il n’était pas rare qu’il louche sur son corps pulpeux, qu’elle mettait savamment en valeur. Il avait essayé d’être discret, notamment auprès des autres – mais cela n’avait pas dû suffire, visiblement. « Les bruits de couloir ? Quels bruits de couloir ? » Demanda Camil en arquant un sourcil. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas eu vent des ragots qui circulaient. Il y était pourtant attentif – il savait que ces racontars, qu’ils soient fondés ou non, pouvaient semer la zizanie dans une équipe. Et il avait besoin de personnes fiables, qui pourraient l’épauler et le soutenir dans la suite de sa carrière. Il encouragea Deborah à poursuivre, alors qu’elle évoquait une façon de dissocier le personnel du professionnel. « Tout ce que je veux, où je veux et quand je veux ? » Répéta Camil en arquant un sourcil. Il n’en fallait pas plus à l’imagination du politicien pour être éveillée : il était déjà parti loin, très loin – trop loin, vu le stade actuel de leur relation. Il n’était clairement pas envisageable, pour le moment, de s’imaginer en pleine action dans la salle du conseil de la mairie. Il porta son verre à ses lèvres, et savoura une gorgée de son whisky. « Attends un instant… » Commença-t-il, quelque peu suspicieux. Les sourcils froncés, il tenta d’assimiler la totalité de la proposition de son interlocutrice. « Premièrement, qu’est-ce qui me garantit que tu vas respecter ta part du marché ? » Pourquoi devrait-elle honorer sa part du contrat, s’il lui offrait une porte de sortie en or ? « Deuxièmement, qu’est-ce que me dit que tu ne vas pas finir par me céder ? » Demanda le politicien, un petit sourire narquois collé aux lèvres. Camil n’était pas quelqu’un qui abandonnait la partie si facilement. Il faisait partie de ces gens qui s’accrochaient, encore et encore. Qui négociaient pour obtenir mieux, pour obtenir plus. Il ne traitait pas ses relations sentimentales d’une façon différente. Et si on avait le malheur de lui résister, le challenge n’en devenait que meilleur. « Si je me souviens bien, la dernière fois, tu étais à deux doigts de céder à mes avances. » Déclara-t-il en se redressant sur sa chaise. Il fit signe au serveur, qui hocha légèrement la tête. Il vida son verre, et effleura de l’index le poignet de son interlocutrice. Joueur ? Il l’était. Il éclata d’un rire franc, alors qu’elle tentait de le convaincre de négocier pour elle un contrat avec un nouvel employeur. Il secoua la tête, alors qu’elle tendait son verre vers lui pour finaliser un accord. « Deal ? Certainement pas. » Rétorqua Camil. Il se recula dans son fauteuil, et croisa ses bras sur son torse. Le serveur s’approcha de lui avec son nouveau verre, plein. « Ton truc, c’est une espèce de chantage prostitution, et je ne tolère pas. » Déclara-t-il en roulant des yeux. S’il acceptait volontiers d’être qualifié de coureur de jupons, il n’était pas de ceux que l’on pouvait pointer du doigt en disant qu’il trempait dans des affaires louches. Ni avec les politiciens véreux, ni avec les flics ripoux, ni avec les femmes faciles. « Je ne vois pas l’intérêt de baiser une fille, aussi… Attrayante puisse-t-elle être, si elle n’en a pas envie ou le fait par obligation. » Fit-il remarquer en haussant les épaules. Et attrayante, Deborah, elle l’était. Ses petites jupes, ses sourires faussement innocents, ses décolletés plongeants, ses regards insistants… Elle l’avait aguiché un nombre de fois incalculable, et ça lui avait plu. Parce qu’il aimait l’audace, parce qu’il aimait le culot. Et il allait la récompenser, malgré le discours qui lui avait tenu jusqu’à maintenant. « Dommage, parce que ce décolleté n’était pas pour me déplaire. » Ajouta-t-il en souriant. « T’es pas déçue, j’espère ? » Il s’amusait de la situation, parce qu’il savait très bien où il voulait en venir. Il réfléchissait depuis quelques temps à la cible idéale – et ce soir, elle était venue à lui sans qu’il ne s’y attende. « J’ai peut-être une meilleure proposition à te faire. » Un rôle beaucoup plus officiel, et beaucoup plus stimulant.
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Message(#)Behind appearances EmptyDim 13 Oct - 23:57

C’était un éclair d’étonnement qui traversait les iris de Deborah. Alors comme ça, il n’était même pas au courant ? Intéressant… quoi que pas franchement étonnant. A l’instar des hommes politiques incapables de donner le salaire minime, Camil était à un stade dans sa profession où il se fichait bien de ce qui se disait entre les petits employés. Ce qui restait étonnant était qu’il ne soit pas au courant d’une rumeur le concernant, indirectement du moins. « Il semblerait que tu m’ais employé seulement parce que je rentre dans tes standings et non pour mes compétences… ils sont presque pas dans le tort. » Et ça la faisait sourire. En soit, les rumeurs, elle s’en foutait complètement. Elle savait qu’elle avait tapé dans l’œil de Camil, les plus attentifs l’ont sûrement remarqué, mais il n’était pas stupide au point d’employer quelqu’un seulement sur le physique. Elle savait ses compétences à hauteur du poste et elle était droite dans ses baskets, c’était là le plus important. Néanmoins, elle ne donnerait pas le plaisir à ces idiotes de secrétaires et autres chargées de projet d’avoir raison. C’était hors de question et, en soi, c’était à cause de ces dindes que le blond n’avait pas eu l’occasion d’approcher sa community manager plus que ça.

Alors pour les faire cesser, elle lui proposait un deal simple. La garder et ne pas céder ou lui trouver un autre emploi et avoir l’occasion d’assouvir leurs pulsions – autant pour lui que pour elle, il ne fallait pas se voiler la face. « Tu as très bien entendu. » Son regard ne quittait pas le sien, son sourire mutin ne s’effaçait pas de ses lèvres. Elle était presque sûre qu’il allait accepter, à un moment ou un autre. Si ce n’était pas ce soir, ça serait dans les semaines à venir, elle en était trop persuadée… et elle se gourait complètement. Immanquablement, après un court instant où les yeux du politicien la déshabillaient du regard tant il devait imaginer des choses, les questions arrivaient. Interrogations légitimes. C’est vrai qu’elle pourrait lui faire faux bond et c’était tout aussi vrai qu’elle pourrait lui céder sans impliquer une démission. Ça pourrait oui… il la connaissait pourtant assez pour savoir que la poupée n’était pas qu’un physique et qu’elle se traînait un caractère pire que celui d’un cochon – sûrement celui d’un sanglier, le bien sauvage, celui qui charge et qui mords. « Tu m’as déjà vu t’abandonner pour quoi que ce soit ? Je suis encore une femme de paroles, tes réflexes de politicien n’ont pas encore déteints sur moi. » Quoi ? Ils mentent tous, il fallait le dire et elle s’autorisait à s’en amuser, d’autant plus avec Camil. « Et tu sais très bien que je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je sais que je ne te céderai pas tant que tu seras officiellement mon employeur. »

Et ce, malgré l’effleurement qu’il exerçait sur son poignet, geste discret mais terriblement sensuel – et il savait cet enfoiré, il jouait avec elle autant qu’elle jouait avec lui, alors forcément, les frissons qui couraient le long de son échine à ce simple contact étaient notables sur sa peau pâle. « Ce n’est pas ma faute si c’est si amusant de te tenter, de te faire croire que je vais te céder pour mieux te résister et te laisser t’enrager... parce que je sais que ça t’agaces, même si tu ne le montres pas. Tu n’as pas l’habitude qu’on te résiste et je m’en voudrais de perdre cette occasion en or de t’embêter gentiment. » Parce que oui, ce n’était pas fait pour l’emmerder. C’était simplement le jeu entre eux qui était ainsi et s’ils étaient amenés à céder la tentation, elle ne serait qu’une énième sur son tableau de chasse et il ne lui porterait plus aucun intérêt. Peut-être bien que d’envisager cela, ça l’emmerdait aussi. Alors forcément, quand il refusait son offre dans un rire franc, les sourcils de la brune se fronçaient une demie seconde. Il ne tardait pas à expliquer le pourquoi du comment de son refus alors que le serveur lui ramenait un second verre. « Déçue ? Non, pas vraiment parce qu’on sait, autant toi que moi, que ce sont que des excuses que tu viens de me servir. Premièrement parce que ça n’a rien à voir avec de la prostitution. » Se faire payer à coucher, non merci, il la prenait pour qui ? « Deuxièmement, tu sais très bien que je le ferais ni par obligation ni sans envie. » Après tout, elle ne l’aurait pas proposé si elle se sentait obligée et elle l’aurait encore moins fait si elle n’avait pas eu envie de lui. Elle n’était pas maso à ce point-là. « Mais je t’écoute, dis-moi tout. J’espère que ta proposition n’est pas aussi bidon que tes excuses. » disait-elle en trempant ses lèvres dans son verre sans lâcher le concerné du regard, un sourire au coin des lèvres, presque de provocation. La réalité voulait que Camil venait de piquer sa curiosité. Elle se demandait ce qu’il pouvait avoir en tête et qui réglerait le pseudo problème qui se mettait entre eux. Elle était si loin d’imaginer les paroles qui allaient passer le seuil de ses lèvres…
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Message(#)Behind appearances EmptyDim 20 Oct - 23:47

« C’est faux. » Assura Camil en haussant les épaules. Il suffisait de jeter un œil sur son équipe pour s’en apercevoir : ses recrutements étaient dictés par les capacités et les savoir-faire de chacun, pas par leur pedigree physique. La preuve ? Sa secrétaire semblait dater d’un autre temps, il soupçonnait la réceptionniste d’être lesbienne, et son comptable était… Un homme. Mais tous trois étaient particulièrement efficaces, et Camil espérait sincèrement qu’il pourrait compter sur eux, lorsqu’il révélerait ses ambitions futures. « Mais l’un n’empêche pas l’autre, c’est une évidence. » Confia le politicien avec un petit sourire en coin. Et, clairement, Deborah avait un profil qui convenait parfaitement aux standings du politicien. « Et, entre toi et moi, je trouve ça vraiment désolant que tu doives subir ces bruits de couloir sans même qu’il ne se soit jamais rien passé entre nous. » Désormais au courant, il y prêterait plus d’attention ; il était hors de question qu’un membre de son équipe soit malmené ou pointé du doigt à cause des jalousies mal placées des unes et des autres. « Mais si tu veux qu’on y remédie, fais-moi signe. » S’amusa le politicien, souhaitant dédramatiser la situation. Même si Deborah ne semblait pas prendre mal ces racontars, pour le moment.

« Non. Mais tu ne me dois rien. » Répondit Camil en haussant les épaules, alors qu’elle lui demandait si elle l’avait déjà abandonné. En recrutant Deborah, il avait compris qu’elle ne s’éterniserait pas à la mairie. Il ne pouvait pas lui en vouloir : en tant que community manager, elle pouvait trouver un travail bien plus stimulant et bien plus grisant que celui qu’il avait à lui offrir. Mais, contre toute attente, elle était restée plus longtemps que prévue. Et ça n’avait pas été pour lui déplaire, à Camil. « Pas encore. » Confirma-t-il en hochant légèrement la tête. Mais vu ce qu’il avait en tête ces derniers temps, il se pourrait bien que la brune soit tentée de le rejoindre, et d’entrer dans le moule – au moins aux yeux des autres. Il aurait pu profiter de cet échange pour lui parler de ses plans, mais il n’en fit rien : le moment n’était pas encore venu. Pour l’instant, il préférait savoir pourquoi elle l’avait invité ici, loin de la mairie et des connaissances communes qu’ils pouvaient éventuellement avoir. « Quel dommage… » Commença l’Australien en faisant la moue. « Moi qui ai toujours rêvé de m’envoyer en l’air dans la salle de réunion. » Soupira-t-il, en songeant avec amusement aux têtes que feraient les conseillers et autres adjoints s’ils connaissaient les intentions de Camil. Tous hurleraient probablement au scandale et à la débauche – à juste titre, d’ailleurs. Mais l’Américain ne manquait ni d’audace, ni de culot, ni de jugeotte : il avait compris, depuis bien longtemps, que chacun avait quelque chose à cacher. C’était plus ou moins grave, plus ou moins impactant, mais qu’importe : tout le monde a quelque chose qui tient du jardin secret, et qu’on ne veut pas voir être dévoilé. Camil avait donc entrepris, non sans l’aide précieuse de Sixtine, un véritable travail de fourmi. Fouiller les réseaux sociaux, poser les bonnes questions, faire semblant de s’intéresser – tout cela dans le seul but d’être prêt à parer une attaque. En politique, les amis d’un jour devenaient rapidement les ennemis de toujours, et inversement. Il avait donc visé large, juste au cas où. « Techniquement, ce n’est pas moi ton employeur. » Suggéra le politicien en souriant légèrement. Elle était embauchée par la mairie, et avait été placée sous ses ordres. Il glissa son index vers elle, jusqu’à effleurer son poignet. Il s’amusa de voir un frisson la parcourir, et fut satisfait de voir que ses sensations n’étaient pas feintes. Il la ferait sienne, c’était une évidence – désormais, seule la question de timing se posait. « Trop aimable à toi. » Grommela-t-il, alors qu’elle lui parlait de la façon dont elle l’aguichait, pour ensuite mieux le laisser sur sa faim. Mais elle n’avait pas tort : le directeur de cabinet essuyait rarement des refus. D’habitude, la gente féminine se laissait volontiers séduire par ses propos enjôleurs et ses effleurements délicats. La liste des conquêtes dépassait largement le stade du raisonnable, mais il l’assumait sans sourciller. « Mais tu sais, ce n’est pas parce qu’on aura baisé une fois que je détournerai le regard de tes décolletés plongeants. » Fit remarquer le politicien, avant de boire une gorgée de son whisky. C’était presque une promesse.

Il éclata d’un rire franc, et secoua la tête. Lui, prétexter des excuses ? Il lui aurait suffi de passer un ou deux coups de fil pour obtenir une promesse d’embauche intéressante pour Deborah, et il aurait pu tirer son coup sans difficulté et ainsi mettre fin à des mois de fantasmes inassouvis. Il se redressa, et jeta un coup d’œil aux alentours. A première vue, il ne connaissait personne – mais il préférait rester sur ses gardes, surtout vu ce qu’il s’apprêtait à énoncer. Il se pencha légèrement vers son interlocutrice, et baissa sensiblement la voix. « D’ici quelques temps, je devrai clarifier ma position quant aux futures échéances politiques. » Commença l’Australien, avant de poursuivre. « Il est hors de question que je sois directeur de cabinet toute ma vie. » Sans aucune modestie, mais avec une certaine justesse, il estimait mériter mieux que ça. Il avait l’étoffe pour aller plus haut, pour aller plus loin. « Tu comprends ce que ça signifie ? » Demanda-t-il, un léger sourire narquois glissant sur ses lèvres. « Je vais devoir être entouré, et bien entouré. » Il demanderait à son équipe actuelle de le suivre dans cette aventure. Il avait d’autres noms en tête, mais son opération séduction n’avait pas été officiellement lancée. Sauf ce soir, avec Deborah – parce qu’il avait parfaitement conscience de devoir créer quelque chose de toute pièce. « Je vais avoir besoin d’une présence féminine stable et officielle, dès les prochains mois. » Confia-t-il. Il aurait pu séduire la première pimbêche qui se présentait, mais il préférait être en compagnie de quelqu’un qui avait du tempérament et de l’esprit. Ils seraient amenés à passer pas mal de temps ensemble, et il préférait se distraire plutôt que d’être accompagné par un rouleau de papier peint – aussi joli puisse-t-il être. « Et je pense que tu pourrais être parfaite dans ce rôle. »
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Message(#)Behind appearances EmptyMer 4 Déc - 4:42

« C’est gentil mais ça devrait aller. Je suis une grande fille, je saurais y remédier toute seule. » Et puis il fallait dire que les ragots, elle s’en foutait. Là où ils étaient censés la discréditer, elle le prenait dans l’autre sens : ce sont ceux qui en parlent et les prolifèrent qui sont juste cons comme des manches à balai – encore qu’un manche à balai, ça sert au moins à quelque chose. Et puis se faire défendre par Camil… ce n’était pas que l’idée était déplaisante mais ça ne ferait que renchérir l’idée qu’elle a été se plaindre auprès de lui et que s’il sortait les dents, c’est qu’il y avait une raison derrière. De quoi alimenter la connerie des autres plus qu’autre chose, alors elle allait s’abstenir et continuer de faire ce qu’elle faisait de mieux : les ignorer ou les envoyer chier, comme la meuf de la semaine dernière qui ne s’était pas attendu à ce que Deborah réplique. L’ignorance ou la surprise, ça marchait plutôt bien pour le moment. Elle s’en contenterait.

En attentant, elle préférait davantage se concentrer sur lui et sur ce qu’il avait à dire. Il fallait avouer qu’il avait piqué sa curiosité et qu’il s’amusait à tourner autour du pot, arborant de fausses moues pour mieux rebondir sur quelques mots délicieusement salés. Evidemment qu’il savait qu’il allait lui mettre en tête quelques images, aussi caliete que celles qu’il devait lui-même avoir. « Ca m’étonne que ça ne soit resté qu’au stade de rêve. » S’envoyer en l’air dans la salle de réunion. C’était une bonne idée mine de rien. La grande table, les grands murs, les innombrables chaises, l’adrénaline d’être surpris. Il y avait de quoi passer un moment et contribuer au frisson qu’il avait engendré contre sa peau. Evidemment qu’il la fera sienne, le tout était de savoir s’il aura la patience d’attendre qu’elle se décide à le faire sien en retour tandis qu’il avançait un argument presque étonnant et surtout drôle qui la faisait davantage sourire. « C’est tellement gentil de ta part de le préciser, maintenant que je sais ça, il n’y a plus aucun obstacle à ce que je te dise non… » Ironie, bien entendu. Qu’il continue à la regarder ou non après avoir couché avec elle lui importait peu. « Ou plus aucune raison pour que je ne tente pas davantage, j’ai pas encore décidé de quel côté me ranger. » disait-elle lors qu’elle croisait stratégiquement les jambes, sa robe se fendant jusqu’en haut de sa cuisse pour révéler sa jambe fuselée. C’était presque mesquin mai comment ne pouvait-elle ne pas en jouer ?

Puis la conversation devenait plus sérieuse. Enfin ! Elle ne pipait plus un mot et l’écoutait avec attention. Il lui parlait de son avenir qu’il ne voyait pas se déterminer dans un cabinet. Il aspirait à plus et celui qui n’avait pas compris cela depuis longtemps était un idiot. Elle hochait simplement la tête. Oui, bien sûr qu’elle comprenait où il voulait en venir, elle se retenait même de lui demander si cela voulait dire qu’il allait être d’autant plus exigeant, pour ne pas dire chiant, mais elle préférait se taire et ne pas blaguer là-dessus. Elle ne voulait pas le couper dans son élan maintenant qu’il allait lui dire ce qu’elle avait à voir avec tout ça. Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas trop vers quoi il était en train de l’emmener. Elle n’était qu’une community manager, elle ne devrait pas être au courant de tout ça et pourtant… le couperet tombait. Malheureusement, pas du bon sens ! A la tête qu’elle faisait, il serait aisé de croire qu’une telle proposition était en train de l’offenser. En réalité, elle était en train de réfléchir pour une raison très précise. « Tu es en train de me proposer d’être ton bras droit pour une campagne électorale ou un truc comme ça ? Tu sais que j’y connais absolument rien, j’espère… » Elle n’avait tout bonnement pas compris ce qu’il attendait d’elle, persuadée que cette présence féminine auprès de lui dont il parlait était dans un sens professionnel ! Mais ça clochait, quelque chose n’allait pas. Il était censé lui proposer une meilleure idée pour résoudre le souci du supérieur et de l’employée et, au contraire, dans le sens où elle l’avait compris, ça ne faisait que renforcer ce lien.

Alors naturellement, elle continuait de réfléchir et alors qu’elle venait à peine d’avaler une gorgée de son verre, ça lui popait à la tronche comme une évidence. Là, ça se lisait sur son visage surpris qu’elle avait compris les desseins qu’il avait pour elle, la réelle proposition qu’il lui faisait. « Oh... » ... « Oh! » ! « Est-ce que c’est une blague ? » Evidemment que c’était la première chose qui lui venait à l’esprit ! Tous deux étaient habitués à s’amuser l’un de l’autre, que ce soit sexuellement ou non d’ailleurs, qu’elle hésitait franchement à y croire sur le moment. Ça lui semblait tellement improbable et pourtant, elle le voyait bien à son regard insistant qu’il ne plaisantait pas. « Tu sais que ça non plus je n’y connais absolument rien ? » Non, il ne pouvait pas le savoir puisque ce n’est pas tous les jours qu’on hurle sur les toits que notre plus longue relation sérieuse a duré moins de temps que certaines gastros. « Tu es sûr de toi ? Enfin… c’est moi quoi. On ne vient clairement pas du même monde et je n’y connais rien au tien. La preuve, c’est sûrement la seule robe de soirée que j’ai, elle coûte sûrement moins que le prix d’une de tes chemises et ce n’est même pas la mienne. » Nop, celle-là, elle l’a piqué à sa sœur il y a des années de cela bref. A côté de lui, elle ferait cheap, trop cheap et il était fort probable que ce soit elle qui ne se sentirait absolument pas à l’aise avec ça. « Et puis c’est un rôle qui prendra du temps, beaucoup de temps j’imagine... » et elle ne pouvait pas se le permettre, elle se devait de travailler parce que la vie, ça coûte cher et que contrairement à lui, elle n’aura jamais un boulot assez bien payé pour économiser et laisser l’argent dormir à la banque pour faire des petits. Non, clairement, elle ne pouvait se permettre de ne rien faire simplement pour se tenir à ses côtés. « Je ne sais pas quoi te dire... » Il y avait tellement de paramètres à prendre en compte et il fallait avouer qu’il l’avait totalement déstabilisée. Elle ne s’attendait pas à ça et encore moins qu’il la choisi elle probablement dans une multitude de choix.
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 9 Déc - 21:05

« C’est un fantasme tellement particulier que, tu comprends, je ne compte pas l’assouvir avec n’importe qui. » Répliqua l’Australien avec un de ces petits sourires charmeur dont il avait le secret. L’idée même de s’asseoir à la place habituellement réservée au maire, et de faire se tortiller de plaisir sa community manager le laissait franchement rêveur. Et plus leur conversation avançait, plus il avait l’impression que cette situation pourrait, un jour prochain, devenir une réalité. « Il me faut une partenaire de choix, et douée. » Ajouta-t-il, alors que son regard était happé par les jambes de Deborah, qui se croisaient faussement innocemment sous ses yeux brillants. Tendre la main et effleurer sa peau dénudée aurait été d’une facilité déconcertante, mais il ne voulait pas céder aussi rapidement. Plus ils patienteraient, plus ils s’amuseraient, plus ils s’allumeraient, et plus leur inévitable craquage leur procurerait un plaisir infini. « Ce que tu sembles être. »

« Pas exactement. » En réalité, c’était plus subtil que cela. Beaucoup moins honnête. Et beaucoup plus alambiqué. Pendant une fraction de seconde, Camil douta du bien fondé de son idée. Avait-il pris la bonne décision ? Et pourquoi Deborah s’était-elle imposée d’elle-même, alors qu’ils n’avaient jamais fait que jouer au chat et à la souris ? Il devait bien admettre qu’il se sentait relativement en confiance en sa compagnie. Bien sûr, il n’irait pas jusqu’à lui confier ses petits secrets inavouables, mais il avait l’impression qu’elle serait un bon bras droit dans toute cette mascarade. « Je t’assure que ça n’a rien d’une plaisanterie. » Répondit Camil en secouant la tête. Deborah semblait sincèrement surprise et restait sur ses gardes. L’aîné des Smith concevait bien que son idée était farfelue, mais il était persuadé de son bien-fondé. Afin de séduire la plus grande majorité de ses potentiels électeurs, il avait besoin de montrer de la constance et de la stabilité dans ses relations – et notamment sentimentales. Ils étaient jeunes, ils étaient beaux : ils plairaient au plus grand nombre. Il ricana et secoua la tête lorsque son interlocutrice, visiblement dépassée par sa demande, lui faisait remarquer qu’elle ne connaissait rien dans ce domaine. « Par pitié, à d’autre ! Il suffit juste d’être bonne actrice, et je sais que tu l’es. » Déclara l’Américain. Il ne lui demandait rien de réel, rien de concret : le tout était de savoir faire semblant. « C’est encore mieux. » Assura le politicien. De nos jours, les gens avaient besoin de rêver ; et si leurs différences sociales pouvaient paraître être un frein, Camil déciderait d’en faire une force. Avec l’accord de Deborah, évidemment. La belle adoucirait la bête, et la bête transformerait la belle en Cendrillon. Parce que tout le monde aimait les contes de fée, n’est-ce pas ? « Tu n’auras pas besoin de te préoccuper de l’aspect financier. Tu auras un contrat, comme n’importe quel membre de mon équipe de campagne. Et pour le reste… Je subviendrai à tes besoins. » Il savait pertinemment que l’Australienne ne roulait pas sur l’or, et que son salaire lui était indispensable. Même s’il avait bien réussi dans la vie, même s’il donnait volontiers l’impression d’avoir toujours tout eu, ce n’était pas le cas. Il connaissait la valeur de l’argent, savait que les billets ne tombaient pas du ciel. Il pourrait la soutenir, financièrement parlant – sans lui donner l’horrible impression d’être dépendante de lui. « Pour le moment, non : les échéances politiques sont encore loin. » Déclara l’Australien. Cependant, il préférait anticiper. Pour que le grand public puisse croire à cette relation, il fallait impérativement qu’elle dure sur le long terme. Il fallait qu’ils se montrent ensemble, petit à petit. D’abord furtivement, discrètement, puis avec un peu plus d’insistance. « Mais je ne vais pas te mentir : un an avant environ, oui, ça va te prendre énormément de temps. » Admit-il en hochant légèrement la tête. Ils allaient clairement passer une bonne partie de leur temps ensemble, et ils devraient être suffisamment forts et soudés pour affronter les attaques qu’ils subiraient forcément, inévitablement. « Je n’attends pas de toi que tu me sois entièrement dévouée. Tu n’auras pas besoin de t’installer chez moi. Tu n’auras pas besoin de mettre ta vie sentimentale sur pause pour accomplir ce travail. » Enuméra le politicien, conscient que ces différents arguments pourraient peser dans la balance. « Et tu n’auras même pas besoin de t’envoyer en l’air avec moi. » Ajouta-t-il afin de clarifier sa position. Ce qui lui proposait, c’était un plan net et sans entourloupe. Une petite manigance de politicien, mais rien de bien méchant. « Même si je suis sûre que tu ne pourras pas me résister bien longtemps. » Il laissa échapper un petit rire, avant de poursuivre sur un ton plus sérieux : « Je veux juste que tu t’affiches à mon bras lors des grands rendez-vous. Je veux que les journalistes croient à une relation sérieuse entre nous, et je te demande de faire le nécessaire pour cela. » Autrement dit, qu’elle traîne avec lui lors d’événements officiels. Que leurs mains se nouent, de manière faussement innocente, lorsque quelques personnalités traînaient dans les parages. Que leurs bouches se frôlent, faussement spontanées, lorsque quelques journalistes seraient à proximité. « Je ne te demande pas de me donner une réponse ce soir. Je veux juste que tu prennes le temps de réfléchir à ma proposition. »
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 9 Déc - 23:55

C’était presque un sourire de fierté qu’il faisait naitre sur le visage de la poupée. Il n’en loupait définitivement pas une pour la complimenter et elle se faisait un plaisir de gonfler son propre ego pour mieux entrer dans son jeu de séduction qui, elle le sait, n’ira pas plus loin que des mots ce soir, une fois de plus, malgré ses regards fort intéressés pour la peau dévoilée de Deborah – ou pas aussi loin que les fantasmes de Smith en tout cas. « Douée, je ne sais pas mais je ne te cacherait pas que j’ai quelques orgasmes masculins à mon actif. » et quelques féminins, bien que moins nombreux. Debra avait toujours trouvé plus compliqué de faire jouir une femme qu’un homme mais Camil n’avait pas savoir que sa petite employée était bien plus ouverte sexuellement encore qu’il ne pouvait le penser, pas pour le moment en tout cas.

Et puis ce n’était plus vraiment le moment de parler de ça. Elle venait de réaliser la portée de ses mots. Il n’attend pas d’elle qu’elle soit son bras droit sur un plan professionnel mais bien sur un plan personnel et sur le coup, ça l’avait laissée patoise. Incapable de savoir quoi en parler, elle avait trop de questions qui lui venait en tête et elle se retrouvait bien bête face à une telle proposition. Ce soir, elle lui avait demandé de venir pour lui poser une espèce d’ultimatum (sans grande importance finalement) et la situation s’était totalement inversée. C’était lui qui avait fait une proposition qui méritait clairement un moment de réflexion et qui entraînait bien des interrogations de sa part. Pourquoi elle, exactement ? Ils étaient tellement à l’opposé l’un de l’autre dans leur style de vie, dans leur manière de parler, de se tenir. Ils étaient presque aux antipodes – elle pensait sûrement cela parce qu’elle ne le connaissait pas encore assez – et voilà qu’il voulait faire d’elle sa vrai fausse petite-amie aux yeux du monde, rebondissant point par point sur ce qu’elle relevait comme potentiel problème à qui il trouvait des solutions.

Il commençait par la rassurer sur l’aspect factice de cette potentielle relation bancale. Il n’attendait pas d’elle qu’elle soit réellement sa petite-amie – ça aurait été une bien drôle de façon de le faire d’ailleurs – mais ‘simplement’ de jouer la comédie avec lui, de se faire passer pour un couple bien établi et stable. Un jeu d’actrice comme il le disait si bien mais elle n’était pas actrice, elle n’avait aucune idée de ses capacités à être crédible en tant que tel. Pourtant, il pariait tout de même sur elle. Camil aurait-il un don inné pour découvrir les talents ? Peu importe parce qu’il appuyait davantage encore que c’était d’autant mieux qu’ils puissent être de deux mondes différents. Attirer la sympathie des gens en fréquentant une fille de leur statut. C’était presque vexant vu comme ça s’il ne lui avait pas dit un peu plus tôt qu’il la pensait parfaite dans ce rôle pour d’autres raisons. Un stratagème de politicien peut-être mais elle n’y pensait pas vraiment à cet instant. Elle se penchait davantage sur l’aspect financier, persuadée qu’il lui demandait un service plus qu’il lui proposait un travail. Faux ! Il parlait de contrat – donc de salaire fixe – et de soutien financier pour tout ce qui ne pouvait pas être compté dans le salaire, comme sa garde-robe dont elle avait parlé un peu plus tôt sans se douter que ça pourrait lui servir d’arguments.

Elle restait silencieuse, beaucoup trop silencieuse. Elle ne savait pas quoi lui dire, elle pensait trop. Un instant plus tôt, il refusait son deal en pointant du doigt une sorte de prostitution et maintenant il lui proposait ça ? Tout se mélangeait dans son esprit au fil des mots du blond. Elle essayait en vain de s’imaginer ce que ça pourrait être si jamais elle acceptait sa proposition. D’autant plus qu’à en croire ses dires, elle s’engagerait pour un an de faux semblants et ses tentatives de la rassurer ne parvenaient pas aux oreilles de la demoiselle. « Ça risque d’être compliqué de s’engager sentimentalement avec quelqu’un quand le monde entier te pense avec quelqu’un d’autre. » Qui voudrait de ça ? Qui voudrait voir sa meuf se pavaner au bras d’un autre ? Qui supporterait de la voir embrasser Camil et de passer beaucoup de temps avec lui ? Il faudrait être maso pour ça ou absolument pas jaloux et ça, ça devenait généralement compliqué quand une histoire de sentiment venait s’y engouffrer. Et puis déjà, de base, il faudrait qu’elle ait assez confiance en une personne pour lui révéler que son histoire avec Camil n’en était pas une sans avoir la crainte qu’il vende l’info au premier média venu. Que Camil le veuille ou non, elle avait parfaitement consciente qu’elle serait coincée sur ce plan-là, quand bien même elle n’avait pas pour projet de se mettre en couple avec qui que ce soit à l’heure actuelle. Mais un an, c’était long et les choses pouvaient changer si rapidement, la preuve en était ce soir.

Il arrivait malgré tout à la faire sourire quand il sous entendait qu’elle n’était pas tenue de coucher avec lui mais qu’elle ne lui résisterait pas quoi qu’il en soit. Il avait le chic pour détendre l’atmosphère et elle en avait bien besoin pour le coup. Elle était bêtement stressée alors qu’il prenait le temps de lui expliquer simplement les choses et ne lui imposait aucune réponse dès ce soir. Qu’est-ce qu’elle était censée répondre à tout ça ? « Je m’attendais tellement pas à ça ce soir. » Elle en riait, presque nerveusement, mais c’était vrai. Jamais elle n’aurait cru que leur conversation de ce soir allait tourner dans ce sens et encore moins que ça serait à elle de prendre une décision dans les prochaines semaines. « Je pourrais pas faire semblant complètement. Tout ce qui touche à l’aspect couple etc. c’est ok, ce n’est pas si compliqué que ça mais je ne pourrais pas me changer, moi. Je veux que tu le saches. Je ne vais pas me transformer en bourgeoise qui parle bien sans qu’aucun gros mot ne lui échappe. Je ne vais pas sortir tirer à quatre épingles et je risque même sans forcément m’en rendre compte d’être politiquement incorrect comme tout le monde dit. Je peux que te promettre d’y réfléchir si tu me promets en retour que je peux rester moi-même. » Elle-même et tout ce que ça implique : ses amis, sa façon de vivre, ses boulots un peu pourris, ses soirs de fête, son image renvoyée à la société pas forcément niquel. Bien sûr qu’elle ferait plus attention quand elle allait être avec lui, si cela devait se faire. Elle prendrait le temps d’être présentable, d’être à la hauteur de Camil en somme bien qu’elle était persuadée qu’elle ne pourrait plus arriver qu’à la cheville mais ça, c’était une autre histoire. Elle ne voulait juste pas changer parce qu’elle en serait tout bonnement incapable. « Et je veux aussi voir ton programme politique... sans mensonge et fioriture comme ils font tout le temps. Que tu me demandes de mentir à tout le monde est une chose mais il est hors de question que j’accepte ce petit jeu si tes ambitions sont contraires à mes principes. » Ca pouvait paraitre idiot mais c’était si indispensable pour elle parce qu’elle risquait de ne plus savoir se regarder dans le miroir si elle se trahissait elle-même.
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Message(#)Behind appearances EmptySam 14 Déc - 13:18

« Intéressant. » Admit le politicien en hochant légèrement la tête, alors qu’un sourire glissait sur son visage. Il ne doutait pas du pouvoir organismique de sa collaboratrice, vu la tentatrice qu’elle pouvait parfois se révéler être. Ses décolletés pigeonnants et ses mini-jupes avaient souvent eu raison de sa concentration lorsqu’ils s’entretenaient ensemble, et il n’ignorait pas les regards appuyés que certains de ses collaborateurs jetaient à sa community manager. Il n’y avait pas de fumée sans feu, disait-on ; les rumeurs qui pouvaient circuler sur Deborah n’étaient pas complètement fantasques. Par chance, l’Australienne n’y était, pour le moment, pas sensible. Ce qui avait laissé le champ libre à Camil pour agir, et pour lui faire part de ses projets pour les prochains mois – projets qui pourraient, si elle acceptait, l’embarquer dans une aventure unique.

« C’est possible. » Admit le politicien en faisant la moue, alors que Deborah lui faisait judicieusement remarquer qu’avoir une relation avec quelqu’un d’autre pendant qu’elle ferait semblant de s’être amourachée de lui serait compliqué. En même temps, quel petit-ami amoureux accepterait d’être ainsi traité ? Le relégué au second plan, celui qui devrait vivre son amour dans l’ombre pendant un bon moment, celui qui devrait supporter les mensonges fabriqués de toute pièce et propagés par la presse, et les médias plus généralement. Celui qui devrait patiemment attendre sa copine à la maison, alors que cette dernière était en train de jouer la comédie avec un autre, dont la réputation n’était plus à faire. « Mais garde une chose à l’esprit : toi et moi, ce ne sera que pour la photo. » Précisa Camil. Il avait momentanément abandonné son ton badin et son espièglerie pour lui parler sérieusement de ce projet.  

Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre, et constata que l’heure avait défilé. Il termina son verre, et releva les yeux vers l’Australienne. « On peut toujours finir à l’hôtel, si tu veux. » Proposa l’Américain en haussant les épaules. Mais il savait que ce soir, chacun irait se coucher de son côté. La conversation avait été dense, et les enjeux n’étaient plus les mêmes que quelques heures auparavant. Désormais, Deborah avait les cartes en main, et Camil restait dans l’attente. « Non, sans blague. A quoi t’étais-tu attendue ? » Demanda-t-il, curieux d’entendre ce qu’elle avait imaginé. Après tout, c’était elle qui l’avait sollicité. Elle qui avait provoqué cette situation. Elle qui avait exigé qu’il vienne. Elle qui avait été jusqu’à exercer une forme de chantage pour provoquer cet entretien. « Je ne t’ai rien demandé de tout ça. » Répondit le politicien en secouant la tête. Si son choix s’était avant tout porté sur Deborah, c’était justement parce qu’elle avait un côté naturel qui faisait souvent défaut dans son monde professionnel. « Si j’avais voulu une bourgeoise pour faire tapisserie, je l’aurais trouvée. » Confia-t-il en haussant les épaules. D’ailleurs, ça n’aurait pas été particulièrement difficile : certaines pseudos princesses de Brisbane n’attendaient que ça. Être sous les feux de la rampe, sourire aux photographes, et se pavaner devant tout le gratin dans des robes de créateur. « Je veux juste que tu sois toi. Normale. » Assura-t-il. « Si t’as envie de sortir un dimanche matin en jogging, si t’as pas envie de te maquiller, et si un jour t’as envie de me dire merde, ça ne me pose pas de problème. La seule chose sur laquelle je ne transigerai pas, c’est ta discrétion quant à notre petit… arrangement. » Enfin, si elle acceptait sa proposition. « De mon côté, je ferai au mieux pour qu’on te laisse tranquille, pour que ta vie soit la moins impactée possible. Et je prendrai ta défense si cela s’avère nécessaire. » Et malheureusement, ce serait sans doute le cas. Dès l’instant où Camil s’afficherait avec Deborah, il était clair que certaines personnes, plus ou moins bien intentionnées, se pencheraient sur sa vie. Qui sont ses amis, ses ennemis ? Qui est-elle, que fait-elle ? Quels sont ses défauts et ses qualités ? Ou se sont-ils rencontrés ? Les questions seraient forcément nombreuses. Il arqua un sourcil lorsqu’elle évoqua son programme politique. Après tout ce qu’il lui avait annoncé, il n’y avait que ça qui l’intéressait ? « Et quels sont tes principes ? » Il leva les yeux au ciel en voyant qu’elle le regardait, les yeux écarquillés, offusquée et presque prête à bondir de sa chaise. Bon, au moins, il était rassuré sur une chose : elle ne manquait pas de caractère. « Ça va, calme-toi. Je n’ai rien contre la communauté homosexuelle, je déplore la fonte des glaces, et j’aimerais vraiment que les atrocités de ce monde cessent. » Dit-il en levant les yeux au ciel. Il avait énoncé cela comme s’il s’agissait d’une évidence, même s’il savait que certains de ses collègues n’approuveraient pas ses propos. Si la plupart des politiciens prônaient publiquement la tolérance et l’ouverture d’esprit, quelques irréductibles restaient campés sur leurs idées datant d’un autre temps. « Priorité sur l’emploi et l’insertion, notamment des jeunes. Protection de l’environnement, faune et flore, et une sensibilisation pour chacun – y compris les touristes. » C’était ces deux thèmes majeurs, et il savait qu’il avait du pain sur la planche. La sécurité serait aussi un thème important de la campagne, puisque l’insécurité du monde en général inquiétait. « Ça convient à Madame ? » Demanda Camil en souriant légèrement.  
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 30 Déc - 0:58

Un hochement de tête et quelques mots. « Oui, bien sûr, je l’avais bien compris. » Que ce couple qu’il voulait, ce n’était que pour les photos, pour la publicité, pour son image. Rien d’autre. Elle l’avait entendu son sérieux. Elle lui avait répondu avec le même ton. Pourtant, elle se connaissait. Elle et son cœur d’artichaut. Elle et sa tendance à fuir au moindre doute. Elle et sa manie de se taire pour juste subir jusqu’à implosion du palpitant. Oui, eux, ça ne serait que pour les photos. Pour le reste, elle s’abstiendrait de lui dire si jamais cela devait arriver. Ça serait son problème, pas le sien. Rapidement, il ramenait le sourire de la demoiselle à lui, lui faisant secouer la tête. Non, ils n’allaient pas finir à l’hôtel et autant elle que lui le savait très bien. Surtout pas après une telle proposition. « Et bah, pour commencer, je m’attendais à ce que ce soit à toi de prendre une décision, pas à moi. » Elle en riait mais de base, c’était ça. Elle lui avait demandé de venir pour lui mettre la responsabilité de leur attirance sur le dos, pour mettre la décision entre ses mains – parce qu’il est bien connu que Debbie et les responsabilités, ce n’était pas trop ça – et non l’inverse. C’était à son tour de prendre une décision. Jamais elle ne se serait attendue à ce que la situation se retourne gentiment contre elle. « Et puis je ne m’attendais pas à ça tout court en fait. » A cette proposition, à l’idée que ça ait pu traverser l’esprit de Camil, à ce qu’il la choisisse aussi simplement et surtout qu’il ait tant confiance en elle pour lui révéler ses petites manigances.

Puis il la rassurait sur le rôle qu’il voyait pour elle. Il ne cherchait pas à ce qu’elle ait l’image de la petite femme parfaite, bien au contraire. Elle comprenait rapidement que s’il l’avait choisi, c’était en partie parce qu’elle était proche de ces citoyens qu’ils voulaient séduire pour mieux en faire autant avec ceux qui voteraient pour lui. Elle comprenait qu’il la voulait elle, toute entière, avec ses qualités et ses défauts et qu’il ne chercherait pas à la transformer comme bon lui semblait. Bien entendu, il était clair dans l’esprit de Deborah qu’elle ferait tout de même quelques efforts. Elle n’allait pas l’accompagner à une quelconque réception en jean et les cheveux en bataille, pour l’exemple, mais cela semblait trop évident pour avoir besoin de l’exprimer et de le clarifier. Elle avait presque envie de lui dire, une nouvelle fois, qu’elle était une grande fille et qu’elle savait se défendre mais elle était tellement loin d’imaginer les répercutions et à quel point, de Camil, elle allait avoir besoin pour garder un tant soit peu de vie privée. Elle n’imaginait sûrement pas à quel point ses nerfs allaient être mis à vif. La jeune femme l’écoutait avec attention parce qu’elle comptait bien réfléchir sérieusement à ce qu’il lui proposait et elle ne voulait pas louper une coche qu’elle risquerait de regretter par la suite. Alors évidemment, elle posait des questions et irrémédiablement, elle se posait la question de son programme politique. C’était peut-être idiot pour certain mais pour Debbie, ça avait son importance. Elle l’écoutait sans l’interrompre et ne pouvait s’empêcher un sourire farouchement amusé dès l’instant où il finissait. « C’est mademoiselle, pour le moment. » Elle finissait son verre, non sans une dernière grimace et hochait la tête. « C’est un bon début. » Retrouvant un peu de son sérieux, elle continuait sur sa lancée. « Tu peux compter sur ma discrétion, je n’ai aucune raison d’aller le hurler sur tous les toits. Je ne peux rien te promettre quant à ma décision finale mais je vais y réfléchir. Tu auras ta réponse dans quelques jours, je ne voudrais pas faire traîner les choses. » Premièrement parce qu’elle se connaissait assez pour savoir que si elle laissait les choses mariner, elle n’allait pas savoir prendre une décision et deuxièmement parce que si elle refusait, il fallait bien que Camil ait du temps devant lui pour trouver celle qui ferait une bonne petite-amie de façade. Et elle savait à quel point il était à cheval sur le timing.
__________

Alors, quelques semaines plus tard – deux semaines et demie pour être précis – ce n’était pas étonnant de voir Deborah à la mairie de bon matin. Elle savait que c’était le meilleur moment pour y trouver un Camil de bonne humeur et surtout un minimum disponible. Depuis le temps qu’elle travaillait ici, elle avait bien remarqué que plus les heures avançaient dans la journée, plus les épaules de l’homme étaient chargées, plus la fatigue s’accumulait et il se montrait moins disponible. Elle avait choisi son moment : et quel moment ! Elle était assise au bureau de Camil, les pieds sur ce dernier, les gambettes croisées. Elle l’attendait de pied ferme, un grand sourire aux lèvres – et tout le monde sait qu’un sourire sur la tronche de Debbie dès le matin, c’était assez exceptionnel pour être souligné – et il ne faisait que s’agrandir quand le concerné passait enfin le seuil de la porte. « J’ai cru que tu passerais jamais la porte avec toutes ces personnes qui t’arrêtent dans les couloirs à peine tu mets les pieds ici. » Les murs n’étaient pas en papier mais avec un peu de concentration – et d’habitude – il était aisé de comprendre qu’il mettait toujours du temps à arriver jusqu’à son bureau, que ce soit à cause de simples salutations ou de sujets plus importants qui devaient être abordés avant même qu’il ne soit installé à son bureau – quand une brune ne squattait pas déjà le fauteuil, bien entendu.

Elle se décidait alors à lever ses fesses du fauteuil, faisait le tour pour le rejoindre de l’autre côté, un excellent moyen de constater qu’elle n’était pas du tout en tenue pour bosser. Sa tenue n’avait rien de vulgaire ou de choquant mais elle avait habitué l’équipe à des tenues plus professionnelles que celle-ci. Un indice sur ce qui se tramait et sur le pourquoi de sa présence ici et de sa bonne humeur. « J’ai quelque chose pour toi. Deux trucs en fait. » De son perfecto, elle en sortait une enveloppe blanche et de son sac à main, une enveloppe marron, plus épaisse. Elle posait les deux sur le bureau près d’elle, après avoir pris soin de s’appuyer sur le meuble. « Je démissionne. » Ni plus, ni moins. C’est ce que contenait l’enveloppe blanche. Une démission dans les règles de l’art – ça aussi, c’était rare qu’elle le fasse de façon si officielle. Quant à l’enveloppe marron, Camil la connaissait. C’était lui qui lui avait remis quelques jours auparavant. Il avait promis un contrat comme pour tout le reste de son équipe et elle l’avait eu. Le tout était de savoir si elle l’avait signé. « Je te laisse découvrir ma décision ou je te balance l’info de but en blanc ? »
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 30 Déc - 23:50

Il voulait bien croire que la soirée de Deborah ne s’était pas écoulée comme escompté. Elle s’était pointée, la bouche en cœur, prête à tenter (vainement) de le soumettre à un pseudo chantage odieux. Mais elle ne pouvait pas imaginer que son idée, même si elle avait été bonne et judicieuse, tomberait à l’eau quand le politicien déciderait d’exposer ses plans. Il ne regrettait rien : il pensait avoir trouvé en elle une alliée de choix. « Ne compte pas sur moi pour officialiser ça. » Plaisanta Camil, alors qu’elle lui faisait remarquer qu’elle se faisait toujours appeler mademoiselle, et non pas madame. Il aurait aussi pu se fendre d’une blague sur l’âge, mais il évita – inutile de la contrarier dès maintenant, alors qu’elle n’avait encore pas clairement établi si elle souhaitait s’embarquer avec lui dans cette aventure délirante. Les sarcasmes et les vacheries pouvaient attendre ; si elle acceptait, ils finiraient sûrement par se faire des vannes continuellement. Deborah était beaucoup trop naturelle et beaucoup trop franche pour s’empêcher de lui dire tout ce qui pouvait lui passer par la tête.

L’innocence de Deborah le fit sourire gentiment. Si elle ne voyait aucune raison de divulguer au monde entier l’essentiel de leur conversation, lui, en revanche, trouvait qu’il pouvait s’agir d’une belle aubaine pour elle. Elle pourrait en profiter pour faire monter les enchères – ou, à l’inverse, vendre à prix d’or son témoignage aux tabloïds. Mais sa collaboratrice était visiblement trop pure et trop bien intentionnée pour imaginer une telle chose. Sa naïveté, si on pouvait nommer cela de cette façon, pinça légèrement le cœur de Camil : il craignait que ses détracteurs ne fassent qu’une bouchée d’elle, une fois qu’ils auraient compris qu’elle était un esprit relativement pur. A moins que son évident détachement lui permette de ne pas ressentir de peine, lorsque des coups lui seraient inévitablement portés. Il se jura mentalement d’être vigilant et attentif ; à défaut d’être réglo et honnête avec ses concitoyens, il pouvait bien l’être avec elle. « Merci. C’est cool. » Déclara-t-il en souriant.  Leurs verres étaient finis, et la nuit déjà bien entamée. L’heure de partir approchait. Camil tendit une main amicale à Deborah, et l’aida à se redresser. En passant devant le comptoir, il déposa un billet de cinquante dollars pour le serveur – et lorsque ce dernier s’avança pour lui rendre la monnaie, le politicien fit un léger signe de tête. Pas nécessaire. Il se montrait souvent généreux avec les gens qui gagnaient peu ou mal leur vie ; il savait pertinemment que tout le monde n’avait pas sa chance. Comme Deborah, par exemple. « T’as besoin que je te dépose quelque part ? » Demanda-t-il en sortant du bar, ses clés de voiture à la main.

Il soupira de soulagement en refermant la porte de son bureau derrière lui, mais constata qu’il s’était peut-être un peu emballé : il y avait encore quelqu’un qui l’attendait, ici. Il se relâcha néanmoins en voyant que c’était Deborah, qui avait momentanément pris sa place. Il ne pouvait pas lui en vouloir ; elle était particulièrement agréable. « Désolé. C’est vrai que j’ai pris dix-sept selfies et signé une trentaine d’autographes avant d’arriver jusqu’ici. » Répondit-il en souriant. « Que me vaut le plaisir de ta visite, de si bon matin ? » Demanda-t-il en déposant l’épais dossier qu’il avait dans les mains sur son bureau. Il rassemblait les projets que les architectes avaient fait pour la ville, pour la restauration de certains bâtiments. Un sujet qui ne faisait pas rêver le directeur de cabinet – mais un sujet auquel il devait s’intéresser, vues ses ambitions futures. Il grommela en voyant une feuille s’échapper du dossier, et releva les yeux vers l’Australienne. « T’es tombée du lit ? » Il se moquait d’elle, un petit sourire vissé aux coins des lèvres. Il était rare que sa community manager soit si matinale. Elle quitta finalement sa chaise, et vint se poster face à lui. Elle sortit de son perfecto une enveloppe blanche, légèrement froissée. « Une lettre d’amour ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil. Sans attendre sa réponse, il releva les bords collés de l’enveloppe, et en retira la lettre de Deborah. « Une démission. » Constata-t-il en faisant la moue. Il ne pouvait pas dire qu’il était surpris ; elle avait eu le mérite de le prévenir, quant à ses intentions. Qu’elle accepte ou non sa proposition, elle quitterait prochainement la mairie de Brisbane. Il avait seulement espéré avoir un peu plus de temps. « Tu peux poursuivre jusqu’à Noël, s’il te plait ? » Voyant qu’elle semblait perplexe, il expliqua : « Je préfère éviter un recrutement en fin d’année, qui sera forcément hâtif. » Et potentiellement mauvais. « Mais j’annoncerai ta démission en conseil demain matin, promis. » Il savait que ses collaborateurs s’en fichaient comme de leur première dent, mais il tenait à faire les choses dans les règles de l’art. Il prit l’enveloppe en kraft qu’il lui avait remis quelques jours plus tôt, et la déposa sur son bureau. « Je te laisse m’annoncer la bonne nouvelle de vive-voix. Tu en trépignes d’impatience. » Fit-il remarquer en souriant, les bras croisés sur son torse. « J’espère que c’est l’idée que je t’embrasse comme si demain n’arrivait jamais qui te met en joie. » Plaisanta-t-il en lui faisant un clin d’œil. Même si, au fond, il n’était pas le plus serein du monde.
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Message(#)Behind appearances EmptyLun 20 Jan - 18:17

Quelques semaines auparavant, elle avait refusé qu’il la raccompagne chez elle. Les choses allaient rapidement changer. Si elle était tombée du lit ce matin, comme il l’avait si bien dit, c’était parce qu’elle avait accepté sa proposition saugrenue d’être sa petite-amie officielle. C’était peut-être un peu fou mais qu’avait-elle à perdre ? Rien (ou presque, mais ça, elle s’en rendrait sûrement compte plus tard) et au contraire, elle avait tout a y gagner, notamment des économies qui allaient la mettre à l’abri un petit temps, celui dont elle aurait vraiment besoin pour savoir quoi faire de son existence et arrêter de vadrouiller de boulot en boulot sans aucune passion et sans que cela n’ait de sens. « Ca m’arrive de lever tôt tu sais. Notamment pour les choses importantes. » Sourire amusé, elle ne comptait pas lui révéler d’elle-même l’importance des documents qu’elle lui remettait. Qu’elle accepte ou non, les deux allaient avoir des conséquences et ça valait bien le coup de se lever tôt.

Naturellement, elle avait commencé par lui remettre la lettre blanche, celle de démission et sa moue la faisait naturellement rire quand il découvrait son contenu. « Je crois deviner que tu aurais préféré une lettre d’amour, en effet. » C’était à son tour de se moquer un peu de lui. « Je pouvais définitivement pas de te donner l’occasion de te foutre de ma gueule. » Oh que oui, elle le sentait, si jamais elle faisait l’ânerie de lui faire une quelconque déclaration, encore plus pour rigoler, il allait se donner à cœur joie de se foutre d’elle. Hors de question de lui donner la moindre occasion, elle était déjà intimement persuadée qu’il allait en trouver tout seul pour l’emmerder gentiment. Puis il précisait sa pensée, le pourquoi réel de sa moue. Il voulait qu’elle continue de bosser jusqu’à Noël pour s’éviter des désagréments de recrutement rapide et indéniablement mal fait. Un soupir passait les lèvres de la brune, elle s’autorisait même à rouler des yeux. « C’est bien parce que c’est toi. » et parce qu’il l’avait gentiment demandé… et qu’accessoirement, si elle continuait jusqu’à Noël, ça lui éviterait de l’entendre lui reprocher son départ et les soucis engendrés pendant qu’ils allaient jouer leur pseudo couple. Instinctivement, elle récupérait sa lettre de démission, la glissant de nouveau dans son perfecto. « Je t’en referais une autre, avec la bonne date du coup mais tu es prévenu, j’irais pas au-delà du nouvel an, quoi qu’il arrive. »

Le sujet de cette lettre était rapidement remplacé par la plus épaisse, marron, en kraft, celle qui renferme le contrat qui allait ériger leur relation future : ex collègues ou futurs amants officiaux. Pourtant, il ne l’ouvrait pas et la posait sur son bureau non sans une petite remarque qui la faisait immanquablement rire. « A vrai dire c’était l’idée de ne plus venir bosser qui me mettait en joie. » Lui donner raison ? Jamais, ça serait trop facile… l’admettre un peu, en revanche, elle pouvait. « Mais je dois avouer que ça sera sûrement l’un des aspects les moins désagréables de ce qui nous attends. » Sourire malicieux – parce qu’elle avait sous-entendu que ça serait pas forcément agréable quand tous les deux savaient que c’était le contraire – presque séducteur sur les lèvres, il étaient si proches qu’elle pourrait l’embrasser maintenant pour officialiser les choses mais ça serait de suite moins drôle si elle lui accordait les privilèges d’un couple. C’était pour cette raison qu’elle se redressait et le contournait pour prendre la direction de la porte. « C’est bête que tu m’ais demandé de bosser jusqu’à Noël. Sans quoi, on aurait baptisé ton bureau, ça aurait été le commencement d’une merveilleuse journée… dommage. » Un haussement d’épaules et un dernier regard, non pas des moindres, qui accompagnaient ses derniers mots. « Bonne journée monsieur Smith. »
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